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SION, 15 t938 No 9 67 me Année .of tA 50ejé· .. d L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnements se règlent par chèque postlal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui conceme la pnblicatioD doit être adressé directemeDt à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au DépartemeDt de l'IDsuuction publique à Sion. Les anno.nces sont reçues eXlclusiv· em· ent 'PaT PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SlOD A Vl"nue de la Gare - Téléphone 2.36 1

L'Ecole primaire, 15 mai 1938

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 mai 1938

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SION, 15 M~ï t938 No 9 67me Année

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L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les abonnements se règlent par chèque postlal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui conceme la pnblicatioD doit être adressé directemeDt à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

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Les anno.nces sont reçues eXlclusiv·em·ent 'PaT PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SlOD

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 mai 1938

COURSES d'ÉCOIJES et de SOCIÉTÉS Instituteurs et Institutrices

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SION, 15 Mai 1938. ~o, 9. fj7me Année.

l'ÉCO ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOJM/MAIRE: PARTIE OFFICIELLE: Rapport s ur l'assemblé·e dels délégué.s de la Caisse de retraite du Corps enseignant. - Les jeune.s au 'service des j·eunes. - Le ( 1 Sou de Géronde ». - Confé­rence pédagogique du district d'Hél'ens. - 'Chronique de l'Union. - PARTIE THEORIQUE: Une idée. - Les devoins à domicile. -LEI mensonge. - Propos de Bobèche. - Les ,enfants et les sociétés. - PARTIE PRATIQUE: Documentation pour l'étude du frari­çai,s ,pail' les centl'e·g d'intérêt. - Le cinéma et l'école. - Biblio­.graphie.

PARTIE OFFICIELLE

Rapport sur l'assemblée des délégués de la Caisse de Retraite du Corps Enseignant

Séance du 28 avril 1938

L'asselnblée annuelle des délégués de la Caisse de Retraite du Corps enseignant prhnaire, convoquée pour le 28 ~lvril 1 H38, a tenu ' sa séance dans la salle d'étude de l'école norm~le des garçons, sous la présidence de IVl. le Gd Vicaire Del::tloye, prési ·· dent. Une soixantaine d 'instituteurs et quelques institutrices par­ticipaient à la réunion rehaussée par la présence de M. le con­seiller d'Etat Pitteloud, Chef du Département de l'Instl'1.l'~tion publique, en qui nous espérons trouver toujours un guide et nn défenseur énergique.

Sa présence parnü nous est saluée en termes ainulbles par notre président. Ce dernier, traduisant les sentil11.ents ùIlanin1.cs de l'assenlblée, remercie le Chef pour l'empressenlent apporté ;\ ralnener au 5 % la participation de l'Etat à la Caisse de Retralte. Cette participation avait été réduite à 4 9~ pour 1937. Cet 8cte de justice à l'égard du personnel enseignant lui assure not,re. qévouement et notre reconnaissance et nous est de bon :/ugu're pour nos revendications à venir.

L'ordre du jour comporte les objets suivants: 1) Protocole de la dernière asselnblée. 2) Conlptes, gestion et rapport des vérificateurs . . 3) NOlninations statutaires. . 4) Divers et propositions individuelles.

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1) Protocole. Le protocole de la dernière assenlblée est adopté sans observation.

2) Comptes, gestion et. l'apport des vérificateurs. Le cahisier donne lecture des cOl11ptes et le secrétaire, du rapport de gestion, élaboré par la COl11111ission, et du rapport des censeurs, présenté pai" MM. Blatter et Bourdin.

M. Défago demande qu'à l'avenir, dans la présentation des COll1pte, on scinde les rubriques « Cotisations des membres » et « Part de l'Etat». Il sera fait droit à cette demande. Les conlptes, bien tenus, ne donnent pas lieu à d'autres observations ÏI11portan­tes. Aussi la Commission et le Caissier s'attirent des reI11ercie­ments pour leur dévouement. Les comptes sont approuvés.

3) Nominations statutaires. Mlle Zen-Ruffinen, MM. lI11hof, May tain et Gillioz, représentants du personnel enseignant au sein de la COl11mission, sont confin11és dans leurs fonctions. M. Imhof, absent, ayant dénlissionné, le COl11ité est invité à effectuer des démarches. pour le faire revenir sur sa décision. Au cas où cette démission serait irrévocable, la Commission fonctionnera temporairement avec un effectif réduit.

4) Divers et propositions individuelles. M. le Président nous informe que la Commission vient de recevoir de la Société va­laisanne d'Education une requête tendant à apporter des modi­fications au règlel11ent régissant notre Caisse. Ces propositions seront mises en discussion lors de la prochaine assemblée de la S. V. E. Ml'. Brouchoud, président de l'U. P. E. , met les choses au point en précisant que cette requête él11ane de l'Union et de la S. V. E .

M. Venetz désirerait la création d'un seul journal pédagogi­que pour tout le Valais. Cette réalisation créerait une plus grand<=, comnlunion d'idées dans le personnel enseignant valaisan et per­nlettrait aux instituteurs et aux institutrices du Haut de posséder un journal correspondant mieux à la nlentalité de notre canton .

M. Bérard, nlelubre de la ComnlÎssion, lui fait observer que la S. V. E. a déjà fait des propositions aux sociétés pédagogiques de langue allemande, nlais, jusqu'à ce jour, ces avances n 'ont donné aucun résultat. La partie ronlande du canton attend tou­jours une réponse et souhaite qu'elle soit conforme aux vœux émis par M. Venetz.

M. le Chef du Département de l'Instruction publique féli ­cite les instituteurs de l'intérêt qu'ils portent à la bonne marche de l'excellente institution qui les a réunis aujourd'hui et les in­cite à ne prendre aucune décision risquant d'aggraver le dé­ficit technique de la Caisse. Il les encourage à travailler à la rendre toujours plus prospère et plus généreuse envers ses mem­bres.

- 267 -

Au nom de l'Union, M. Brouchoud propose que le règlement de la Caisse soit modifié de telle façon que tout membre, mis d'office à la retraite, obtienne un nlÎnÏI11um de 900 fI'. de pen­~ion annuelle. Cette suggestion sera étudiée par la Conlmission.

M. Bourdin s'apitoie sur le sort des instituteurs n'ayant pas de retraite et privés de leur poste par décision du Département de l'Instruction publique. Il invite la Caisse à faire un geste en leur faveur.

M. le Chef lui fait renlarquer que si ce personnel impré­voyant ne fait pas partie de la Caisse, c'est parce qu'il l'a bien voulu. Toutefois, si une action en leur faveur doit s'exercer c'est aux dépens de l'Etat et non de la Caisse qu'elle s'opèrera. '

La situation actuelle de la Caisse de retraite est réjouissante. Son fonds de réserve au 31 décembre 1937, fortune réelle, as­cende à fI'. 358,885.95, en augmentation de fI'. 12,441.10 sur l'an­née précédente. Le bénéfice annuel, par suite de la baisse du taux des placenlellts, tend à. s'aI11enuiser. Une intelligente et extrê­m e prudence est donc de rigueur dans toutes les modifications à apporter au règlelnent qui la régit. Il serait à souhaiter que, pour l~ne dizaine d'années encore, on n'aggrave en rien ses presta­tIons. Ce n'est qu'au nl0ment où la Caisse jouera par le plein, qu'on pourra prendre, en toute sécurité, des décisions amélio­rant le sort des nlembres, si la situation, alors, le perI11et.

La Conl1nission a envisagé la possibilité, par une nl0difi ­cation du règlelnent, d 'un 111eilleur rendel11ent des capitaux en plaçant une partie des fonds ailleurs qu'à la Banque cantonale. Cette idée nous inquiète, car pour qu'elle donne des résultats heureux, elle nécessite la création d'une cOlnl11ission s'occupant des placelnents, des renseignements réitérés et suivis sur chaque débiteur, etc. On obtiendrait évidel11nlent une plus-value d'inté­rêts, mais cette plus-value serait rognée, en partie, par une aug­mentation des frais généraux . De plus on courrait le risque de se trouver un jour devant une perte catastrophique faisant bien re­gretter cette décision. La prospérité croissante de notre Caisse nous prouve que nous sonlme dans la! bonne voie; évitons de com­prOlllettre son développenlent par des 111esures risquées .

Si erre, le 6 mai 1938. F. Salamin.

AVIS

L e No du 31 mai ser(l le dernier du cours scolaire 1937-1938.

Page 4: L'Ecole primaire, 15 mai 1938

..- 268 .::....

Les ' i~une& au service des leunes!

, Trois dates que les écoliers suisses doivent connaître: 1,859 : }ls achètent la prairie du Grütli; 1-910 :, ils acquièrent le Neuhof près de Brougg, où Pestalozzi, le

gra!ld . ~:nni des je~nes, déploya son activité bienfaisante; 193'5 -: sous par sous, ils réunissent 'les 10,000 fI'. nécessaires ' ù

rachat du « Chelnin Creux », un des sanctuaires de notre -- " , ,: l1isl61re et de s'a 1 égende-. , . " . _, , ~ __ Ë_~ Ina1I1tenant, COInlnent lllarquer 1938 d'une pierre blanche?

Il faut qu'une nouvelle preuve de la solidarité des enfants suisses puisse s'inscrire à leur actif. Il leur faut un nouveau but, ùne :nouvelle activité p~triotique. Voici ce que 1938 leur apporte:

Tous- les jeunes de chez nous doivent avoir à leur disposi­tlon des lectures saines, récréatives, et d'un prix lnodeste. Des lectùi'e,s; ]:?eaucou,p 'de , lectures pour nos jeunes, ~t des lectures çle IlcrtI;e . terroir-! . .

,Depuis six ans, l'Oeuvre suisse des Lectures pour la Jeunesse (O . . ·S. L. J .) voue tous ses efforts à cet idéal. Elle a édité plus d'un million de brochures aux couvertures multicolores. Brochu­res',' attrayantes et convenant à tous les âges: histoire, légende, sport, ,bricolage, tout pour la jeunesse, son développement, sa santé, ses loisirs! L'O. S. L. J., œuvre d'utilité publique, de dé­feIi.sè nationale spirituelle, a besoin de raide de tous pour pour­suivre ses tâches. Ecoliers de Suisse romande, écoliers du Tes­sin, écoliers qui parlez notre quatrièlne langue nationale, l'Oeuvre suisse des lectures pour la jeunesse pense à vous. Elle travaille pour vous. Aidez-lui à vous offrir de petits livres que vous ai­lnerez et qui deviendront vite les fidèles cOlllpagnolls de vos loisï'rs.

En Inai , clans toutes les écoles de notre pays, chaque élève aur-a l'occasion de collaborer à l'O. S. L. J. pal' un don volontaire.

Ainsi, l'Oeuvre suisse des lectures pour la jeunesse se dé­veloppera pour la jeunesse et par la jeunesse !

Liste du "Sou de Géronde" Mois de Février

Ecoles de Martign~v -Ville Fr. 40.-- -- I1hne classe garçons Sion 2.70 - Classe de Grugnay, Chalnoson 5.40 - Classe des filles, Chamoson 3.- - Classe des filles, Vex 6.55 - Classe des garçons, Veyras 8.- -- Classe de Vionnaz (lVleinrad Vannay) 5.- - Classe de Lens (P, Gard) 10.-- - Classe moyenne des filles, Plan-Leytron 4.20 - Classe des filles, Ardon 7.55 -- Classe

- 269-

des filles, St-Maurice 16.- - Classe des filles, Grachen 24.60 -Institut Ste Fan1Ïlle, Loèche 24 .'- -- Ecole des filles, GrÎlnisuat 5.30 - Ecole inf. des garçons: St-Nicolas-Village (B. Mathieu) 5.10 - Ecole des filles, Lourtier 6.50 - Ecole des filles, Viège 31.30 - Ecole des filles, Veyras 4.-.

Mois de Mars

Ecole des l\tlarécottes 5.- - Ire Classe des garçons, Sierre 1.- - Ecole des filles, Charrat 7.30 - Ecole de Versegères 5.­- IUme classe des garçons , Chmlloson (Jules Michel1od) 5.-­Ecole des garçons 1 el' degré, Vétroz 7.55 - IVme classe des gar­çons, Saxon 6.- - Ecole des garçons, Evolène 2.- - Ecole de Brigue (Th. Reibel , Brig) 50.- - IVnle classe des garçons, Chanloson (Oscar Crittin) 13.- - Ecoles de Viège 10.- - Ecole élémentaire, Bouveret -1 .20 - Ecole des filles , Bouveret 8.10 -Eeoles de Riddes 15.75. .

Mois d'Avril

Ecole des garçons , Grimisuat 6.- -- Ecole dès garçons, Champlan-Grimisuat 2.- -- Ec.ole enfantine, Granges 6.- -Ecole des filles ; Martigny-Bourg 5.- - Ecole des filles , Saxon (Rubense Re)) 13.-· - Ecole de Miéville 7.- - Ihne classe a llemande des garçons , Sion (JvJ. l\J!ettler) 3_35 - Classe des garçons, 'issoie (lvrass~) 5.- - Ecole supérieure, Saas-Thalnat­tell (A . Ruppen) 8.- - Ecole inférieure des filles, Flanthey, Lens 3.- .

Conférence pédagogique du district d'Hérens Le COl'}J S enseignant du d istl'ict cn-Iérens s'est réuni à Ayent en

a(~.s·emlJlé e plénière le 21 aVl'il. ::\foI1sie ur le Ch ef de rIndl'uction pu­blique, ,Monsieur' rInspecteur Pitteloud, que·lques re'présentants cl es c ',mmis-sion,s Iscolaires, « les pet ites Régentes, le,s gralld6 Régent.s» marquaient tous ]es degrés de J::t hiérarchie pédagogique du district. De précieux amis, ]c's maître.3 de l'éducation populaire, Révérende Sœur Angèle, clirectrice de l'Ecole n01llma]e, MOll.sieur ]e profe,sseur Julier ap.portent à notre fête une joie lumineuse.

Un sympathique accueil, une journée parfaitem.ent ol'ganisée nous attendent à St-Romain. Le bon vin d'Ayent réchauffe les victimes ... du ' gel déastreux d e la clernière nuit ·et bi·entôt les visages l'egaillaœ­dis nous font oublier le soleil boudeur. A 9 h. %, office divin -une 'délicieuse lilliesse chantéE' pa.r les enfants des écoles - .des cen­taines cl 'exécutants aux voix fraîches .et douce·s comme les matins du printem.ps, dirigés par l'excellent Maître de cha.peUe M. le vicaior:e Salamin. La séance de travaH se passe dans une gn'a.nde ,salle .du bâ-

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t iment. s colaiTe. La choral e d e,s enfant · s'exécute SUl' la place et leurs chants valent à eux seul.s, l es souhait.' de bienvenue le, mieux tour­né.~.

On brûle r apidement les qu estion ,' administratives: souhaits de :M. l 'In 'pecteul', app el nominal, nomina tions 's tatuh,Ü' e·s, lectur de no' protocoles r espectifs ele Mase e t d 'H érrémence.

Nous vouon.s t emps et intérêt au rapport -dE' TvI. l'Instituteur Sa­VLOZ SUl' l' enseign€lill1ent de la composition fl'ançai,se ,par I f ',:, centre' -d 'intérêt, d 'a}Jrè, le professeur Vi,ret cle Lausanne. Cet expos é est , 'lllvi d'une leçon ,pra Uqu e nous p ermettant d 'évalu0l' la métho.cl,e -préconi,sée. M. Savioz est vivem ent félicité pOUl' son tr a, ail. ,M, ]e Chef du Dé­part ement, Révérende ·Sœur Angèle, rMlVf., Juli er , Si ellTO, Bourdin, Rong, ,M. notre IUSJpecteur ém ettent. de judicieu ses l' 'm arqu e.o:;, Con­clu 10n6 : 1 e rien révolutionner - excepté llotr e m édiocrité pr-ofes-6ionnelle ; ada p te'l' l e,' idées précisée,, ' avec toute la vertu qu e r equi ert not.re tàch e,; vi ser d 'avantage à fair e acquérir c1 es ic1 él\s à l 'enfant. à développer s on imagination, son espl'it d'im entiOll 'pAl' cl €>.' ,pl'o céc1 é ~

ultra .. actif.·.

A 1 h. Y;, un excelh:'nt banquet' r éunit plus de soixante p eN;,ollll,e's dans une coquette salle de feu e .J'école ménagère. MOJl.3ieur !M3Jl'cel Prapl an , promu ma,ior de table, conduit dext.l'ement la é'i éance d e l'a,pl'ès-midi tandi.' que 1VI. le vice-président d'Evolène, M. F a ucllère, -comm,ande les cha nts appropri és aux divers,es pha. e. ora toire-s. AP'l'è.s lectul'e de qu elqu es télégrammes M. l'Inspecteur inaugm'e OH l'Endant hommage à. :M. Pitteloud, chef du 'Dépal'l€lment, pOUl' lsa présence tou­jours fidèle aux ,réunions de s on dis trict; il r em ercie égal em.ent tout es les personnes de marque qui y participent.

IPuis il rappelle en t ermes vraiment pa terne],.' la beauté, Ja ~plen­<l eur do la tâchE' d'éducateurs et d'éduca.trices de l 'enfance; il nous m et en garde contre les .dangers du mode'l'ni srn e, du cinéma, de ]a racbo , etc.

·Monsieur le curé d'Ayent, sans quitter .son hurnour habituel, traite question sérieuse: le rôle de l'Eglirse dam; l'essor de la chrilisation en général, en Valais 'surtout. Il engage le ,Personnel enseignant il meUre en valeur cette œuvre -civilisa tri CE' auprès des enfants et à nG pas faiblir dans sa conduite d'éducateurs -chrétien6, Après les pré­c.Ïeuse\s remarques de la séance du matin, Monsieur le 'Chef Pittelou{l lIOUG donne le plaisir de l'entendre encore. Minute de béatitude! Il e:xprime des encouragementls, des prome.::,ses, nous mont'l~e. les réali6a­tions effE'ctuées depuis son avèn€lffilent au poste qu 'il occupe· : limita­tion des aspirants instituteurs et institutrices, monopole en faveur des établi-ssements officiels du canton; amélioration d,es .prestations de l 'Etat à la Cai&se de retraite du Personnel enseignant. Il nous as­sure son appui dans toutes les causes tendant au bien de l'école po­pulaire et à not,r-e intérêt corporatif. 'N!onsieUl' - 'le professeur Juliel'

-t 271 -

rchante l es g loires d 'Ayent en t E'l'mes élogieux t élégalÜ>s. Trop 1110-

c.1E:s te, il V<1 passer 6 0U6 silenc·e sa diss·ertation sur la Gaîté quand l'us. 'emblé E: enthousiaste la lui réclame. INI. Juli er voudrait qu e la .ga îté fut notre principal Centre d 'intérêt et notre première vertu 'pro­f é ~sionne ll e . Nous soulH1.itons vivem ent voir .p a.r aître dan s « l 'Ecole Prünaire }) s on travail érudit.

La parole e· t auss i la is 'ée aux institutrice.s . Mll es r itt eloud He ~produisellt dans un duo cha;rmant. 'Mll e FaVrE' r end un hommage m é­rité aux Hdes Sœurs de l'Ecole normale. Mais a ussitôt , l'homme r e­p r end se,s droi ts. Le Gouvernem ent val a isan trouv e en :lVlonsi eur Ca ­mili Sierro le défenseur ard ent, le coll ab O'l"ate'U1' énerg iqu e. 'j'vI. Bar­tlJ élem y Pitteloud magnifi e notre patrie sui-:se et valaisanne en ex­cell ent c111'0niqueul'. Au 10n séri eux de ces discours 6E' rnêle la spi ­r it uell e et amus'ant e production du Grand Major Rong S Ul" le, · ani­l1HI..UX dome"tiques avec exercice.' de vocabulaire s ur le mod èle des « -Centres ·d 'intér èt ». L es ins titut eur ::- chant ent leur Ecol e nOl'ma le }),H la voix d e M. Honoré P'l'along qui aclre·s.se à se·s chers .profes--

E: Ul'/3 Ull e magnifiquo gerbe d e r E'connaissance et d 'attachem en t . L ' 11 eur~ avance t NI. J.e déput é Bourdin, m embre de la Commissiol1 d e ·. financ es donn e un très bref a'p erçu d es tractations r elativ cls il. -notl' e situation m atél"iell e et r emerci e le P ers onn el en se ignant al! n011l

d u p eupl,':\ du dis trict d'Hérens.

Trop tàt, le t em.ps fuit .sa ns nous :p ermettre {l'·entendre le,' plu s :mode.s tes de nos collègu es. Qu e (l e lumière·s se sont ains i écli.p sées ! ... Pli]' contre, tous ont géwdé le 10n clans l'accord pal'félÎt et S Ul' ln note g ai e, la fêt e s'achève!

Vive la belle jO'.I-lné e c1'Ayent! S.

CHRONIQUE DE L'UNION

Lettre ou verte à M. F. instituteur à S ~ .. Mo'nsieul' et cher collègue,

J 'achève sur l'heure la lecture de votre aÎlnable lettre. Vous ~uggél'ez donc au comité de l'Union de Illettre provisoireIllent une sourdine à nos revendications pour tenir cOlnpte des situations désastreuses provoquées dans le pays par la fièvre aphteuse, le gel et la sécheresse,

.J'ai l'avantage de vous inforIner que telle est bien notre der­nière intention et que, pour l'année en cours, nous orienteron~ dans une autre voie notre activité.

Nous avions cependant, cher aIni, déterminé déjù un pro­gramme bien net que nous eussions volontiers aÎlné meth:e il

Page 6: L'Ecole primaire, 15 mai 1938

- 272 -

exécution pour en tirer certaines conclusions utiles et précises. Le' prélèvenlent injuste que l'on opère encore sur nos traitelnellls de-­vait cette année subir l'assaut violent de dénlarches, requêtes, sol­licitations, interventions, et dans notre for intérieur, nous cares­sions le secret espoir de vaincre à cause des faiblesses de cœur que les principaux défenseurs du prélèvenlent avaient · cru utile de trahir lors de nos r écentes conférences régionales.

Aujourd'hui, tout est ren1Ïs en question. L 'appel au devoir de charité et d 'entr'aide flotte dans l'air. Nous n e voulons , ni n e pouvons nous y soustraire. Profondénlent convaincus que le pays après avoir bénéficié durant de longues années de nos sacrifices et de notre dévoueluent nous doit aujourd'hui notre traitement intégral ratifié par la volonté populaire, nous lui faisons cep en ­dant abandon pour cette année de nos justes prétentions. Notre générosité sous une telle fonne fera sourire sans doute. Elle n 'en est pas nloins bien réelle. Le geste bien entendu restera dans l 'Olnbre, nous serons les seuls ft en mesurer toute l'importance, lnais il nous restera aur n10ins la satisfaction du devoir acconlpli . Que notre exemple soit suivi dans toutes les classes sociales sur l 'ensenlble des r evenus du canton et les pauvres diables les pIns ùurenlellt atteints trouveront san s doute quelque soulagenlent Ù

leur peine. Je tennine cette brève r éponse en vous priant de ln'excuser

de l'avoir r endue publique. Je l 'estimais cependant utile sous· cette forme.

Avec nous, cher collègue, je crois fennelllent à l 'heureuse destinée de notre Union qui dans un avenir rapproché cOlllptera dans son sein la grande majorité du corps enseignant primaire­du canton.

Veuillez , je vous prie, croire à nIes sentiments les plus cor-· diaux. 1l1 .. .

PARTIE THËORIQUE

Une i()ée Nous nous delllandons, avec raison, si la durée d'attention

sédentaire exigée par la théorie sur laquelle repose la pratique usuelle de l'éducation populaire, n'est pas en désaccord avec les lois physiologiques.

Observons d'abord les tout jeunes individus de notre es ­pèce, leur mobilité dans la période de croissance, particulière-

-- 273-

ment dans la prenlière enfance; leurs continuels changem.ents de vosition, quand ils peuvent en changer, leur exercice incessant cl activité nlusculaire; les divers changelnents plus ou nloins rapi ­des suivant la période de croissance excités en eux par les objets jncessamlnent variés qui attirent leur attention, et fonnent de constantes alternatives de nlOUVClnent et de repos avec des lnani­festations de plaisir quand on leur laisse leur liberté d 'action , (le peine quand on les contraint longtelnps. A quelles conditions phy­siologiques se rattachent ces alternatives de nlouvenlent et de r e­T)Qs?

Quand la contrainte prolongée produit la p eine, l'irritation ·e l: la résistance panni les élèves, la peine et la résistance n e sont-elles pas une protestation de la nature contre la violation de ses droits? La théorie sur laquelle r epose la pratique u suelle des écoles exige cinq et lnêlne six h eures de tranquillité, et p en­dant des intervalles de trois h eures chacun, une complète inac­tion 111usculaire et l'imnlobilité de très jeunes enfants dans leur croissance de sept à dix ans, et p endant cette inaction nlUSCU­laire forcée une attention et un travail nlental ininterrOlnpus.

Afin d'assurer ces conditions d 'inaction corporelle continue e t de travail luental prolongé, l 'occupation ordinaire du lnaître d 'école est partout une guerre pour la r épression des résistances et des réb ellions n aissantes , nlai s ces résistances ne sont-elles pas excitées par la nature elle-Inênle ? L es pupitres coupés, les 11101'­ceaux de b ois taillés avec les couteaux, les lnéchants tours d 'éco­lj ers n e sont-ils pas d es -effet s d 'irritabilité, des r ésultats d ' une 'contrainte excessive en opposition avec la ph~Tsiolo gie ? Si la COll­(Iition d inaction 111usculaire était nlaintenue rigoureu senlent, qu e nous dit la physiologie s ur ce que nous pourrions attèndre d 'un e pareille contrainte? L es défavorables di spositions sanitaire-; de n os jeunes populations n e sont-elles pas en partie des consé­qu ences qui en découlent ? Au ssi, et c'est ici que nous en venOllS Ù notre idée, n e pourrait-on p as, jusqu'à un certain point , atté­] ! uer les inconvénients de ces positions gênantes, fati gantes e t de ce t effort d 'attention soutenue qu'on inlpose aux écoliers?

Sans doute, le règlen1en t accorde un quart d 'h eure de répit vel s le luilieu de la classe dll 111atin et de celle du soir. C'est déjù cru elque chose.

Mais n e vaudrait-j l pas Inieux r elnplacel' ce quart d 'h eure -pal' trois interruptions de Cillq minutes chacune. Cela offrir8it lc ~ avantages suivants :

1) Une courte pause après challue h eure de leçon , donc une (l{'tente bienfaisante après UI1 effort sérieux, car une h eure d 'ap ­plication n 'est déjà pas une b agatelle pour de jeunes enfants.

2) L 'occasion plus fréquente pour les élèves de satisfaire leurs b esoins naturels ; donc plus de ces p ermissions parfois assez n0111-Lreuses qui troublent plus ou n10ins la classe.

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3) L 'occasion aussi d aérer plu") souvent la salle de classe. On objectera que ces sorties fréquentes ont des inconvénients. Nous ne le nions pas. On nous dira d 'ahord qu'elles amènent trop' de déplacenlents donc de dérangelnents qui conduisent faci­len1.ent à la distraction et au désordre; ensuite qu'à chaque ren­trée, il faut un n10ment pour se relnettre au travail, enfin que lE:' quart d 'heure ainsi Inorcelé risque fort d 'être dépassé, etc., etc.

Seulelnent il s'agit de voir si ces inconvénients ne sont pas largenlent cOlnpensés par plus de transquillité en classe un tra­vail plus réfléchi et des aptitudes plus grandes à conlpl'endre les explications . On ne fait pas d 'on1.elettcs sans casser des œufs. Après tout, nous ne voulons pas décider si la suggestion est utile OH non. Nous posons simplen1.ent la question et peu nous im­porte l'accueil qu'elle recevra des lecteurs; elle n 'est pas de celles: dont dépend l'avenir des enfants,

Nous reconnaissons les difficultés de l'application de notre idée dans des écoles de plusieurs classes, où les mou velnents né­cessiteraient certainelnent, pour la sortie et la l'entrée, près de 10 n1.inutes; cal' il est entendu qu'ils d vraient s'effectuer sinllllta­rÙ~lnel1t pour ne pas déranger les classes voisines qui les feraient à un autre InOlnent.

Si donc le quart d'heure actuel de récréation doit être lnain­tenu, il nous selllbie que le 11laître ou la Inaîtresse peut très bien , après chaque heure de leçon, laisser à ses élèves détendre l es­pl it pendant quelques n1Ïnutes, durant les quelle on aère le local et on fait exécuter nu couplet de chant. quelque exercice facile de gylunastiqne, de respiration qui ne denlande pas de change ­ment de place.

ùes "Devoirs à domicile" La question des « de, oirs :'t dOlnicile » se pose chaque èll1-

née. Elle intéresse tout le monde: parents, Inaîtres, élèves . Elle provoque des interventions en tous sens; lnais chacun couche sur ses positions, puis on continue sa route dans le bronillard du Inalentendu. .

Cette fanleuse question doit être exanlinée en toute conscien­ce. Médecins, inspecteurs, parents lnaîtres, devraient Inettre en COnll11.Un les clartés qu'ils possèdent, et les éducateurs, ~nfin éclai­rés, conclure, non pas en paroles, nlais en actes.

Avant de résumer le point de vue de chacune de ces conl­pétences partielles, rien n'enlpêche d'écouter la voix du simple han sens . Bien rares sont les hoinn1.es faits qui, après six heures: d'imnlobilité sur nn hanc-pupitre, seraient capables de se visser

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ù un table de travail pour une longue SOlree. Ce qui m 'est im­possible, il nl0i adulte, n 'est-ce pas insensé de l 'hnposer ù un enfant?

Ecoutons, à présent, l'avis de la Faculté. Ici, aucun désac­cord. Contentons-nous d'éplingler les déclarations si justes du Docteur Fafner et de rappeler le conseil du docteur LOlnry, an­cien inspecteur principal d ' hygiène, dans les « Ennemis de la Santé » conférences au corps enseignant des écoles prÎlnaires du Luxenlbourg: « Conune devoirs à donücile, ne pas dépasser deux lignes pour le degré inférieur, quatre lignes pour le degré nlOyen et huit lignes pour le degré supérieur. »

Cette unanünité, nous ne la trouvons point panni les hom­Ines d'école. Les uns déclarent: « De nos jours, les enfants sont gàtés; il faut réapprendre l'effort.» Très juste, Inais quelle est, hélas! la conclusion pratique? Des travaux longs, nlonotones , qui conduisent à la son1.nolence et à l'énervelnent.

Les autres géInissent: « Nous voudrions réduire les travaux en question, nlais ce n'est pas possible; COlnn1.ent arriverions-nous au bout du progranllne ? »

Cet argunlent semble décisif. Il est enfantin. A l'école prünaire surtout, l'alnpleur d'un progralnlne dépend de son interprétation. Et ce qui n 'aura pu être assünilé en classe, sous la direction d'un pédagogue n'a aucune chance de l'être au foyer, dans des con­ditions d'ordinaire tout à fait défectueuses.

Cependant, parmi les instituteurs, ceux. qui brillent par le bon sens, le jugenlent et la culture déclarent: « Les six. heures de classe ne suffiraient pas? Ce serait peu flatteur pour nous. Les parents qui réclan1.ent de longs devoirs sont, d 'ailleurs, des gens qui n'entendent rien aux études et qui voudraient montrer l'importance qu'ils attribuent ù l'instruction. Il nous appartient de les éclairer.»

C'est bien exact. Quant aux parents cOlnpétents , ils sont presque toujours d'une discrétion exagérée qui les eInpêche de fonnuler leurs désirs, luais pressez-les de questions, ils vous di­ront leur sentÎlnent bien net: « Ah ! ces devoirs, quelle calanüté ? En définitive, nos enfants HOUS appartiennent-ils, ou appartien­nent-ils ù l'école? »

Les conditions actuelles du travail après la classe exigent des remèdes urgents. Tout d'abord, puisque les Inédecins peu­vent dispenser de l'école, la dispense des travaux écrits à do­nlicile devrait être prévue et s'exercer couranllnent en faveur des enfants débiles.

Des réunions de parents seraient l'occasion d 'échanges de vues fa llliliers avec les Inaîtres et dissiperaient bien des Inalentcn­dus.

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De ces échanges de vues il ne pourrait sortir que du hiell si parents et nlaîtres, sans prétention à l'infaillibilité, se livraient à un exalnen de conscience. Certains parents com_prendraient mieux quelle sonlme de dévouelnent exige la nlission d'éducateur. Certains Inaîtres se rendraient compte des conditions extrême­nlent pénibles où se trouvent souvent, pour écrire ou étudier, les enfants des familles nOlnbreuses, c'est-à-dire nonnales, et de l'im­possibilité pour ces pauvres nlioches de faire un travail convena­ble. On en arriverait à la solution la plus sÎlnple : le devoir court et soigné dans l'enseignelnent Inoyen, le devoir court et faculta­tif à l'école primaire. Pour obtenir ce résultat, il est nécessaire que l'inspection évite les ll1ultiples questions portant sur des détails, nlais qu'elle oriente l'enseignement vers les synthèses vi­vantes, qu'elle se préoccupe surtout de la fonnation du caractère et de la culture des facultés, qu'elle indique aux nlaîtres les moyens de dinlÏnuer les travaux écrits, tout en intensifiant l'acti-vité intellectuelle. A. F .

Le mensonge Le Inensonge est une altération ou une falsification inten­

tionnelle de la vérité . Outre la faute nlorale qu'il hnplique, il présente un grave inconvénient social car il s'oppose à tout échange exact de la pensée. En effet, les hOlnlnes pour se com­prendre, sont obligés de se plier à certaines règles d exactitude et d'objectivité. Le ll1enteur, lui, rejette ces règles. Pour quelles rai­sons? C'est ce que nous allons tacher de dénlêler.

Conlluençons par le petit enfant qui défonne la réalité avec la facilité que chacun sait et cherchons les causes de ce phéno­luène. L'enfant voit-il les choses COIUll1e nous? N avez-vous ja­nlais été frappé en Inontrant un livre rl'hnages à un enfan t de 3--4 ans des choses fantaisistes qu'il y voit? Pour peu que les con­tours ne soient pas très nets, il prendra un arbre pour un animal verra la tête d'un personnage sans parvenir ù distinguer l'en"senl­ble, s'arrêtera à un détail et sautera sur l'essentiel. Le sens de l'i­ll1age lui restera souvent obscur et il suppléera à cette ignorance par une invention personnelle. Il en sera de même pour les mots, les conversations qu'il entend. COlllprenons-le bien: voici un petit être dont l'intelligence est en cours de développelnent. A chaque instant, il est assailli par une foule d'impressions nouvelles, tout -est neuf pour lui, tout est incompréhensible. Il ne dispose pas conlnle l'fldulte de cadres tout faits, où classer les faits nouveaux. Il sélectionne et ordonne ses expériences tant bien que Inal, son hnagination suppléant aux lacunes. Il « fait son n1Îel», au petit bonheur, glanant ici un détail, laissant tomber là un élénlent i111-

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portant. Certaines choses le frappent, d'auti·es glissent sans le toucher. Il est certain que la réalité va sortir tant soit peu défor­mée de ce petit travail! Mais il n'y a là rien d'anormal; c'est une sinlple conséquence des lois de la pensée de l'enfant qui sont tota­lenlent différentes de celles qui régissent la pensée de l'adulte.

Nous disions tout à l'heure que la vérité exigeait qu'on se plie à des règles d'exactitude, d'objectivité, de logique, or le petit enfant est encore incapable de s'adapter ù des règles aussi com­pliquées. Il vit dans son nlonde à lui, « hors-cadre» si l'on peut dire et dans ce nl0nde, réalité et inlagination s'entrelnêlent sans dénlarcation précise. Ceci explique les créations inlaginaires du tout-petit qu'il faudrait bien se garder de prendre pour des lnen­songes. Un petit garçon de 4 ans Ille raconta par exemple qu'il a vu, un jour, un bateau sortir du lac et se Illettre à rouler sur la route avec ses grosses roues. Il est évident que l'enfant a as-

_ socié les roues des bateaux du lac avec celles des autos qu'il voit journellenlent, de là à déclarer que les bateaux roulaient et qu'il en avait vu un, il n' yavait qu'un pas aussitôt franchi par son Îlna­gination. Il n'y a pas là désir de nous trOlnper, lnais sÎll1ple con­fusion entre le réel et l'ünaginaire. C'est un stade nonnal de dé­veloppelnent qui sera franchi au cours de l'évolution ultérieure. Une bonne éducation des sens, des exercices d'observation aide­ront l'enfant à se faire une représentation plus exacte des choses qui l'entourent. Chaque fois que l'occasion s'en présente, ne ll1an­quons pas de souligner la lünite qui doit exister entre ses fantai­sies et ce qui existe réellelnent. Quand il bâtit une construction imaginaire, écoutons-le tranquillelnent ll1ais faisons-lui renlar­quel' ensuite: « C'est très aInusant cette histoire, seulement ce qne tu me dis-là c'est ce que tu penses dans ta tête; maintenant c1is-1110i ce que tu as "rainlent vu, sans cela je ne saurai plus que croire, je ne pourrai pas croire ce que tu me racontes. » C'est tonte une éducation de la véracité qui est à faire .

Il est certain que dans cette éducation, la parfaite franchise des éducateurs jouera le rôle essentiel. L'enfant saisira bien vite les dissinullations, les cachottedes des grandes personnes et cela l'autorisera :1 en faire autant. Conlbien de fois ce sont les pa­rents eux-m~l11es qui donnent à l'enfant l'habitude de nlentir ! Je connais une faluille où le père tyrannique défend il sa femme de sortir, il interroge souvent les enfants à ce sujet. La femme qui n'accepte pas cette interdiction sort souvenl le jeudi avec ses fils· au retour elle leur delnande de 11 en rien dire au père et à l'occa­sion d'inventer « une petite blague pOUf que papa ne crie pas » ! Le nloyen est pratique, les garçons l'étendent ù leur propre usage. Qnand ils Inentent à l'école, le Inaître ne sait comment s'y pren­c1re ponr les corriger. -Mais qne peut-on espérer avant que les pa­rents se corrigent eux-lnênles ? On dira que ce cas est tille excep­tion, peut-être, le nomhre de 11lensonges d'adultes à enfants n ' ~n

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l'este pas Il10ins impressionnant: « Si tu n'es pas sage le loup­garou viendra te prendre! si tu ne rentres pas tout de suite de l école l'ho1l1nle noir t'em.portera; le gendal'lue Inet en prison les petits enfants désobéissants! etc., etc. Ces nlenaces terrorisent l'enfant jusqu'au jour où il s'aperçoit que ce sont des « blagues » que les grandes personnes racontent. Pourquoi les enfants n 'en inventeraien-ils pas aussi? Et n'oublions pas les questions rela­tives à la naissance des bébés. L'enfant les pose\ avec la plus gran­de franchise, les adultes y répondent par des histoires de cigogne et de choux sans se rendre conlpte de l'effondren1ent que ce sera pour l'enfant le jour où une conversation avec un petit calnarade lui apprendra qu'on l'a trom.pé. Je connais un petit garçon qui, depuis ce jour, traite constan11uent ses parents de menteurs; il ne croit plus à rien de ce qu'on lui dit et cherche toujours àl surpren­dre tout le nlonde èn flagrant délit de 111ensonge. Naturellelnent il s 'est nlÎs Ù n1entir lui aussi.

Parents et nlaÎtres sont égalenlent responsables des Inenson­ges de l 'enfant quand, par une sévérité excessive, ils entretiennent en lui la tendance à la dissÏlnulation. D'après une statistique de· Mlle Dobré (La conception du luensonge chez les écoliers, Inter­médiaire des éducateurs, avril 1924) 72,9 % des Inensonges sont dus ù la peur. L 'enfant s'en sert conuue d'une arn1e défensive. Il bavarde en classe, le n1aître le surprend sur le fait, il soutient pourtant qu'il n 'a pas dit un nlOt. Craignant d' êtr~ battu ou gron­dé ù la lnaison, il dissÎlnule de Blême ses nlRuvaises notes, ses culottes déchirées, ses batailles ou ses farces. Il sera nécessaire de lui expliquer qu'un garçon courageux sait prendre la respon­sabilüé de se · actes. Mais il sera tout aussi nécessaire de nous exa­miner avec sincérité: 11 avons-nous pas souvent puni l'enfant pour des raisons futiles? par nervosité, par paresse? Il est telle­ment plus facile d'administrer une punition que de faire l'effort de conlprendre. Dans une classe où beaucoup d'enfants Hl.entent, c·est que le luaître n 'a pas su établir un lien de confiance entre ses élèves et lui. Qu'il change l'ahnosphère de sa classe et les men­songes dünil1ueront en proportion.

~Vlais tous les mensonges ne proyiennent pas d 'elTeurs éduca­tives, certains ont des causes plus spécialelnellt psychologiques qui pourront échapper à une observation superficielle.

\ 'oyons d'abord un cas sin1ple. Deux enfants sortent de l'école en bavardant. « :Mon papa - déclare le prem.ier - vient d'ache­ter une autom.obile et tu sais une jolie! Dernier 1I1Odèle. » « èh ! ben, nlOn papa à n10i - réplique le second - il en a deux cl ::mtOlnobiles, une rouge et une bleue et grandes, grandes, COll1-me ~è en a pas d 'autres ici! » - « Oh ! nlais mon papa à 1110i ... c·lc. » On voit qu'ici ce qui pousse l'enfant à Inentir c'est le désir df" briller, de n'être en rien inférieur à son petit camarade. Ces

f<:mt'aronnades sont fréquentes ù l'école. Plus l'enfant pour des raisons lnatérielles ou psychologiques se sentira inférieur aux au­t J es, plus.il sera poussé à inventer des histoires qui le lllettent en' valeur. Un garçon de 10 ans, exceSS!VeInent pauvre et souffreteux Ine raconte l'histoire suivante: ( On était tous pauvres, on avait plus de pain, O.l~ a prié ~ésus , il nous a ?Ol~~~. des harico.ts, .des poires , on a pne, on a]]ml tout le tenlps a l eghse, on avaIt l'len, plus de réveil rien, alors il nous a dOIiné ... un réveil en or, des tuyaux en or, des chauffages en or, de l'eau en or, nlên1e des ca­hièrs en or ». L'enfant blessé par la réalité se réfugie dans un. lllOnde üllaginaire où il prend sa revanche et satisfait tous ses désirs. Cette attitude, poussée à l'exirêm.e, aboutit à la luythonw­nie. Le nlytholIlane, soit qu'une infériorité réelle l 'enlpêche d 'agir soit qu 'il n'arrive pas à faire l'effort de passer à l'action, se réfugie dans un n'londe de rêve et « prend ses désirs pour des réalités ».

Un enfant de douze ans raconte mille et un exploits auquel il s'est soi-disant livré et assure que plus tard il sera un grand chef. En attendant, en classe, il est le dernier. Il est nécessaire de le lnettre en face de son échec: « Voilà ce que tu ünagines, n1ais qu'as-tu fait? » On l'encourage à agir et pour cela on lui rendra confiance en lui· on l'entraînera à l'effort pour le réadapter pro­gressiven1ent à la réalité. Pour que la guérison soit dur~ble , i~: faudra d'autre part entreprendre llne analyse du caractel.'e .qlll éclairera les causes de ce refus de la réalité et désarmera a111S1 c.e Inécanisl1.le de retrait du monde.

Le n1ensonge est aussi quelquefois un synlptôme de révoltp. contre l'entouraO'e. Une jeune fille de 15 ans lllent exclusivement

::> .• • aux grandes p ersonnes. Elle Inent non p as sur des faIts Impor-tants Inais sur des détails, principalement s'ils peuvent brouillel" différentes personnes entre elles. L 'analyse du caractère montre que son but est d 'llluuilier les grandes personnes qu'elle induit en erreur. EJle soulagne ainsi ses rancunes et prend la place de l~r~­n'lier plan qni lui est' chère. :pe tels lnensonges peuvent quelquefOIS' avoir de D'raves conséquences. Il en est de lllême de ces Inensonges d 'origine bhystérique qui créent de toute pièce des récit: ~'::~tte.n­tats sexuels . Il est arrivé que des fillettes prétendent aVOIr ete VIC-' tin1es de violon d'attoucheluents sexuels et que d'honnêtes hOln­files, parfaitenwnt innocents, soient jugés et cond~n1né~ sur la foi de telles déclarations. Ces Inensonges peuvent luen1e etre col­lectifs, toute une bande d'enfants se laissent suggestionner par llln d'entre eux.

Les eauses de ces lnensollges sont trop complexes pour être abordées dans le cadre d'une étude aussi rapide, Inais il est bon de rappeler que de telles plaintes, provenant d 'enfant.s, . doivent être accueillies avec la plus grande prudence. Tous les :lul'lstes s~_ · vent d'ailleurs avec qnelle circonspection il fant exanllner les te--

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1110igllages d 'enfants. Par ses perceptions erronées , son affccti ~ vité si vj,'e et so n ilnagiuatiùn incontrôlée, l'enfant est pnrliJl ~\lIX ·tém.oignages inexacts.

Voici donc comment se pose dans ses grandes liones le pro­L~èlne dU.lnensonge. Ses ~spects et ses causes sont n~lltiples, ses T:percu~slOns plus ou n101ns graves. Nous avons vu que l'éduca· tIon a })]en des moyens de l'éviter ou de le cOlnbattre. Dans les cas où elle s~ ~nontre ünpllissan te, un traiten1ent psychothérapique pourra lIber er l'enfant en le r endant conscient des mobiles qui l'animent.

Service Médico-Pédagogique 1TnfrtisUl1. 111. T.

Propos de Bobêclte -. Sais-tu: Bobèehe, ce qu 'on pense de tes articles ? - Veux-tu parler de l11fS idées ou de tes articles? - Enfin, c'est bien la ·lnêm.e chose!

. - Du tout. Nous avons eu· des entre tiens à bâtons rompus. SI tu as cru pouvoir les reproduire tout crûs tu t'es trmupé : voi­b le Inystère.

- Alors que dit-on de ces articles? - Eh bien, voilà ; qu 'on y trouve de honnes idées , mais qU 'OH

ne voit, pas bien où t u veux en venir. . C'est sin1ple. Donc, de bonnes idées; c'est les nlÎeunes. Mal

exprÏInées : c'est ta faute. Crois-tu donc que cette lllerveille de clarté qu'est notre "langue soit à la portée du premier venu?

Ecris donc ceci : Notre grand principe doit être le r etour à l'équilibre ù la

santé 11l0rale. Dans notre prcnlier entretien je tenais ;\ te nlettre en garde

contre l'abus de la culture physique. Je dis l'abus. Que chaque petit Valaisan reçoive régulièrelnellt, dans la l11esurc du possible, les deux leçons hebdOlnac1aires prévues, c'est bien. Le reste est de trop. Qu'on accorde à cette ])ranche la place à laquell e elle a droit, c'est bien. Qu 'on en fasse un plat, (ju 'on juge de la valeur d 'un peuple sur cette branche, COllU11e on est en train de le faire en Suisse, c est idiot, c est sot, c'est avilissant.

Et voilà Ines idées. Dans 1110n de uxième entretien , et c 'est r egr ettabl e qu'il ait

-été si 111 al présenté, je tenais à te faire cOlnprelldre qu on n c cherche pas assez, dans nos c.lasses, à préparer des citoyens . Le pcuple suisse est-il éclairé en instruction civique?

a

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Hélas, trois fois hélas! Il s'est fait un cerveau en papier, le journal. Le journal dit de voter oui, oui, non, oui, dans l'ordre. Julot, devant l'urne, intervertit neuf fois sur dix. Et on vante les. beautés de la dén10cratie.

Conclusion: développer sans retard la culture ... civique. Je te conseillais de Inettre en garde les jeunes contre les en1-

bl'igadements, les groupelnents de toutes sortes qui tuent les fa ­Inilles .

Un citoyen n1elnbre de trois sociétés ne passe pas une soirée chez lui. Et conl111e, pendant le jour, chacun travaille de son côté, où se trouve la vie de falnille, base de l'Etat? Le foyer, c'est la soirée, c'est diInanche après-lnidi ensemble. Retenons nos enfants chez nous.

Il faut que nos élèves l'enseignent à leurs parents quÏ l'ont oublié.

Conclusion: Prochain centre d 'intérêt: Développer le culte de la fmnille, et guerre à tout ce qui Je

détruit. Et si tu ne te débrouilles pas nlieux, 11lOn Cher, conllnent te tireras-tu de peine, quand nous .traiterons les sujets suivants:

L'instruction civique dès le degré 111oyen. C011nner développer l'esprit de fan1ille. Conunent elllployer utilen1elü le ten1ps qu'on perd à ensei­

gner l'elnploi de l'iIllparfait du subjonctif et la règle d 'alliage? - . Hé ! Bobèche : pas si vite. Tu c.han1bardes le progranlnle ! - Et puis après? Il faut oser balayer les toiles d 'araignées.

La r éaction n 'est pas la routine. Etre de son temps intelligeln­Inent : voilà notre règle de conduite. Du reste, nous en reparle­rons. Je te quitte pour répondre à X. II.

*** ~fOll cher collègue 100 pour 100, un bon point. Tu as su

discerner ce qui se cachait derrière les exagérations de Cy. Tu cOlnprends que le Rhône se dirigeant ver~ Marseille, nous soml11es, plus rapprochés que toi du pays de Marius, et nous nous retrou­verons si, conune je l 'espère, tes rhun1atis111es t'amènent dans nos parages.

Mais en attendant, un mot d'explication, concernant le dessin et le chant. Qu'il soit bien entendu que je ne suis contre aucune branche du programllle. Mais je voudrais prendre la défense de ces parias, qui depuis je ne sais cOlllbien de temps sont négligés ... au I11Qins dans notre revue, alors que chaque nunléro nous pré­sente quelques articles sur... d'autres branches, et que les fou­dres de Jupiter s'an10ncellent sur la tête de quelques pauvres. diables qui.... tu cOlllprends ?

Le souci de la justice, de la mesure, de l'équité, voilà Illon lnobile. Quant aux chapeaux, écoute. Je conviens que ça manque d'esthétique. C'est une mode que les amis du folklore s'anulse-·

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l'ont à combattre, Nous autres, nous avons d 'autres chats à fou et­ter, Et j'en connais une autre, nloins anlusante; c'est celle qui .sous prétexte de sport, consiste à racourcir .les vêtenlents jusqu'à ce qu'ils n e puissent plus rien cacher .

Voilà, X. II, bien des terrains d 'entente. Et, afin d 'éviter toute confusion, je doi s, en tenninant, au-

·tm·iser nlon copain à signer cet article : Cy,

Les enfants et les sociétés

Sur la denumde de CY' J nous reproduisons l'article suivant 'L1ré de la « Tribune de Lausanne » :

A L J Educateul' ) de divers côtés, est signa lé avec raison , n ous selnble-t-il , un abus 111alhcureuselnent général: l enrôlelnent par les sociétés locales des écoliers dès l 'âge de sept ans. Dans de llombreuses localités, dit l'un des collaborateurs de la revue, « ces p etits hOIllmes qui n 'ont pas le lenlps d 'être des enfants vont deux soirs par semaines à leur répétition de gynlnastique ou de f: . ."mfare ; avant la soirée offerte au public, c'est jusqu'à quatre répétitions par semaine. A l'école, le lendemain nlatin, les futurs ·citoyens sont trop las pour s' intéresser aux actes de 1'avo) el' \Ven gi e t du lnajor Dave!. Le Inaîtr n e sait pas, les captiver , dira ,celui qui n 'aura pas vu les futurs citoyens participer avec en­train à la leçon, Quels honllnes deviendront ces garçons pour qui l 'organisation de soirées et de festivités aura toujours relé­gué l'école à l' a rrièr e? Ils seront Inembres fidèles d 'une ou de plusieurs sociétés et partic.iperont ù des cortèges, pensent quel­ques-uns, - Il s fonneront une jeunesse disciplinée sur qui pour­ra compter le pays, proclalnent d 'autres. - Que p ensent les ins­·tituteurs de ces « contributions à l'éducation nationale» qui nui­sent Ù. l'activité de l'école?

Le rédacteur de LJ Educateul' déclare que l e lnal existe. S'il est grand dans les villages , il l'est bien davantage dans les villes. Dans son rapport de pronlotions de cette année, M, Hurlimann, directeur des écoles de Vevey, a lui aussi dénoncé le péril. Il a attiré l'attention des parents d 'une façon toute particulière sur la fréquentation des sociétés par les enfants, qui concerne aussi bien la famille que l'école.

« De nombreuses observationS et constatations faites chins nos .classes, dit-il, nous tirons la conclusion que permettre à un élève, garçon ou fille , d'être luembre de sociétés, c'est disperser inutile­.lnent son attention, ses forces, c'est l'empêcher de consacrer une 'partie préc.ieuse de son temps à la préparation de ses devoirs sco­laires, eI). un Inot, c'est nuire à son éducation ».

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L e r ègleulel1t des écoles prünaires du canton de Vaud. dit, .article 143 : « E lle (la com.mission scolaire) prend, d 'accord a \ ec la m.ul1icipalité, toute lnesure utile pour interdire aux enfants de moins de douze ans la fréquentation d 'une société ou d 'un grou­p enlel1t dont les séances ont lieu le soir et la fréquentation dune société d 'adultes aux enfants en â ge de scolarité ».

« Jusqu'à douze an s», lnais depuis douze ans ? denlande L :Echzcatel.ll", Aucune r estriction, car il n'y a pas seulem ent des sociétés d 'adultes, les groupelnents de juniors foisonnent. L oin de nous de critiquer le but énlÎnenl111ent Inoral, éducatif , instructif de ces associations, nlais il n 'en reste p as 1110ins que leur activité est une entrave à la f amille et souvent ü l' école,

Beaucoup seront de cet avi s.

PART IË PRA T IQ UE

Les beaux lours Documentation pour l'étude rl~l français par les centres d'intérêt.

Pour lc'j privilégiés auxquels la vie a gardé sa douce raison d 'être, .juin ren aît chaque année, paré de tous les ,channes qu'il offrait aux jours e:s..lasiés de leur h eureuse enfance : son regard est d 'azur, tendre et liInpide, son haleine s'exhale tiède et par·· flun ée, Ises( bras sont chargés de roses, ses beau x pieds nus foulent le foin coupé ; sa voix est harmonieuse comme celle du rossi gnul et de la fauvette, ses gestes sont b erceurs conune la caresse dei brises, et le sourire d 'or clair de son soleil ressemble :\ ceilli des blés onduleux qui cOInlnencent à blondir ; des trochets de cerises lui pendent aux oreilles, et, sur ses lèvres, luit la couleur fraîche des fnunboises nlouillées par l'aurore.

Quand, sur le calendrier, le nOIn de juin vient frappe r mon regard, la pensée Ille transporte aussitôt 'dans un vieux jardin de village, r elnpli de roses et bruissant d 'abeilles, Tout y chante la liberté, la joie de vivre, la paix sereine de la nature sous l'or fluide des rayons du ciel. Une haleine doux-fleurante flotte ,lo.1ns l'air tiède. Les feuillages sont luxuriants et berceurs. D 'indéfinis­sables rUnlellI'S se lnêlent de toutes parts , téllloignant d'une "ie lnultiple et lnystérieuse.

Le 1110t juin lue fait r espirer l'armue discret des buis que pi­inente celui, plus ardeüt, des .œillets; il lne fait rliscerner des rOl~­geurs de fraises, de cerises' et de groseilles, car il évoque le IllOIS des premières cueillettes à n'lêllle les feuilles panni les brandlC"s ,

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où les ll1ains gOlll'nlandes fouillent et détachent des trochets d des grappes; lnois des fruits saignants, frais et parfumé~, qui se savourent en plein air, avidelnent, et dont on fait les confitures.

Ses feuillées tanlÎsent n1011elnent la hunière, et l'envers des branches est coloré de tons d'une incomparable finesse. Entre les massifs, la pelouse roule de larges nappes chatoyante.~ de gra­lninées, dont les couleurs se transfonnent et se fondent à Inesure que varie l'aspect du ciel.

Les présents des longs jours

Nulle période ne dispense à la terre, plus et Inieux que èelJe que nous traversons, les matins ravissants, les journées magni­fiques, les soirs enchanteurs.

A la: campagne, les décors variés à l envi se l11111tiplient et se déploient pour le plaisir des yeux. Le soleil généreux semble les avoir Îlnprégnés du l't'flet de son sourire, . si bién que la gaît(~ y brille dans les blés ondulants, panni les arbres h eureux, an long des chelnins solliciteurs; sur la rivière miroitante qui s'enlace en chantonnant, ft la plaine maternel1e, luais surtout dan'i la flore qui est à l 'apogée de sa luxuriance et de sa splendeur.

Voyez ces prés en pente douce qui étendent leur vivant tapis jusqu'à la lis ière du bois ; suivez c ~ s menus sentiers creux qui serpentent capricieusement entre le~ hauts talus ; Ion (~ez ces her­ges étroites, ourlées de hautcs herbe:.; remuantes; ga~:!1ez cette pe­tite île déserte qui sOlumeille entre les deux ' bras ch la rivièrc' gravissez une de ces collines en guirlande le long de la route, Olt

traversez le vallon cultivé, et dites-nlOi quel peintre pourrait ras­sembler sur sa palette une aussi. procligiense quantité de tons et de nuances que ceux que VallS pourrez partout contempler ;\ loisir!

IcL la pourpre ardente du coqueliquot s'hanllonise ,l la blan­cheur virginale des grandes marguerites, au cœur d'or. L~l, le trèfle incarnat, nloins éclatant mais plus velouté, y jette sa note chatoyante à côté de la nielle élancée et gracieuse; qui balance sa coupe délicate entre les épillets soyeux des granlinées. Plus loin, la scabieuse étale Iles capitules de son chaperon nlauve où se jouent des insectes nlÏnuscules, ailés d'ailes diaprées. Ailleurs, ce sont les bluets, entremêlant leurs couronnes serties de saphirs; les les reines-des-prés aux panaches floconneux; les caulonlilles, aux cornettes blanches; les églantines rougissantes; les blonds chèvre­feuilles, les bourraches, les myosotis, j'en passe.

La fin de juin rall1ène les jours où la nature exhale, Jau plus haut point, son âlne subtile et pénétrante. Le dÔll1e des verdures ayant atteint son développement cOIllplet, les n1Ïlle arOIlles des feuilles saturent l'air d'abondance; les Il1oissons qui nlûrissent y mêlent leurs chauds effluves auxquels les fleurs innombrables ajoutent, de toutes parts, leurs parfums multiples et divers.

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Que vous gagniez les champs ou les bois, que vous -·gravis­siez le chenlin de la colline, que vous longiez la berge de la rivière ou que vous vous reposiez sÏInplelnent dans la tonnelle de votre jardin, votre odorat est flatté par les essences suaves qui flottent dans l'air tranquille ou frappé par les bouffées balsamiques que lui apporte, en passant, la brise errante. Ce sont les mystérîeuses émanations qui se dégagent des laboratoires secrets de l'été, .qui iU1PFègnent l'alnlosphère et en tonifient délicieusenlent l'aInbi;:m-ce. - .,:

Ici, les grappes blanches où roses des acacias ·et les blondes floraison~ du tilleul répandent comlne un goût de lniel; là;)'écorce fendillée des bouleaux . exhale une odeur de mûre-; ailleurs, toute la flore des prés et des bosquets, des lnontagnes ef! des Ivallées,-. des talus et -des .cOInbes, des . haies vives et des vieux murs, -des par­terres et des plates-bandes, tous les thyrses et tous les corymbe~, toutes les ombelles et tous les épis, toutes les cymes et toùs les capitules -brûlent leurs encens cachés, confondent- leurs nards obscurs, dispensent à la terre, dans · l'exubérance de leul:-s· épa-nouisselnents, les halenée.s de l'été. . .

Mais les senteurs qui caractérisent enc·ore le inieux cette -pé­riode savoureuse de l'année sont celles de la ,fenaison.

Oui, c'est un spectacle idyllique incOInparable que .celui que déroule une prairie, aux jours que nous travel'serons. Dorée et ehatoyante, onduleuse et lnolle, voyez-la s'étendre, telle une belle indolente, le long -de la rivière musarde, qui ·semble un souple ruban de lun1ière qui coule. lVIille plantes fourragères, légumi­neuses, papilionacées, crucifères, labiées, gralninées, sont réunies , lù, en une houleuse assenlblée : renoncules, nielles, trèfle incar­nat, centaurées, flouves, lotiers, sauges, lnenthes, annoises, lné­lisses, vescerons, paturins, . fléoles, vulpins, conlbien d'autres ...

Soudain, l'air calme est déchiré par les grincenlerits sono­res de faux qu'on aiguise. Les grandes lames d'acier en· ÎOrIne d'ailes vont trancher impitoyablclnent toutes ces belles plantes, saines et vigoureuses avec les bonnes herbes hautes et juteuses au milieu desquelles elles ont librelnent grandi et se sont à l'envi, lnultipliées. Et, pendant une semaine ou deux, les foins répan­dront cette odeur agreste, qui n'est pas sans verser, au cœur de ceux qui se recueillent et qui rêvent, quelque mélancolie, car elle Inarque C01l11ne le soupir d'adieu de toutes ces pauvres corolles qui se lneurent.

Un symbole y est à découvrir et à Inéditer :

Cal' le passé, le cher passé défunt, Est comme l'herbe au long des pl'és jonchée: C'est quand la faux du Temps pour jamais l'a tranchée Qu'on en peut seulement goûtel' tout le parfum.

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Les halenées de rété sont aussi faites de l'odeur des bois qui, à présent, est un des channes de la nature : odeur distillée, no­tmnment par les résineux, qui sont les grands Inagiciens des cas­solettes sylvestres; entre pluie et soleil surtout, les aronlates qu'ils volatilisent sont d'une rusticité sans pareille.

Et voici encore l'odeur de l'eau, dont la fraîcheur est, à cette époque, agreable à l'extrême. Quel est celui qui ne s'en est délecté sur la rive fleurie de quelque ruisseau sillonnant des bas-fonds herbeux ou l'étendue d'un chmnp fertile, telle une petite veine bleue de la terre palpitante? Au bond des étangs, aussi, où l'image inverse des saules se colorie si joliment aux reflets nuancés du soir? Et devant les sources jaillissantes qui elnperlent les roches entre les cressons et les fontinales ? ...

Il y a, dans toutes ces pures halenées, un étonnant clavier de parfums qui pour peu que votre odorat soit sensible, délicat et subtil, vous égrènera jusqu'à l 'infini ses galnmes luontantes ou descendantes, graves ou aiguës, lentes et , rapides, aflleurantes ou profondes, de nuances balsamiques.

Le matin ou le soir, principaleluent. A vous en aller, par ces radieuses aurores ou ces tièdes crépuscules, vers les plaines fécon­des ou les coteaux boisés, respirer le cœur de la terre maternelle, vous animerez vos veines d'une ardeur nouvelle, et vous en re­cueillerez gratuitelnent joie et santé ...

OPINIONS

Le cinéma et le livre

« Le cinéma, le 'phonographe am:ollt pe,ut-êttl"e la' vertu de fa ire, en faveur de l'inst.itut8iur, ce que la machine· a fait en f.aveur !Clef> pl'O ­fEssions manuellE's .. , })

POUl' humaine que ,paraisse une cOIlBiclél'ation telle, .le ne COl1 -

GE'nS pas à l 'admettre. Les cléfens-eurs de la méthode - ,si j'ose em­ployer ce mot - ont la naïveté de prétendre .crue le s avoilr' ainsi p 'ésenté fera son chemin ,dans les· .esprits avec plus cl'aj t~ance el. même d'allégrelss,e. Je déclare tout. nE't que c'e,st une s otti·se.

- -

La cuHur'e veut le labour, c'est-à-dire le labeur, c',est-à-clire le fOl' qui t["anche, la. herse qui triture et le rouleau qui Ül!sse. On n 'ap­prend rien sans effort. On ne s e forme pas l'esprit en jouant et ell 'somnolant. Il faut certes s'::tmUtSE'r e't l'irl"e, maig comme récom'pense ,d'un long et patient effort.

,Que les maîtres ,soucieux d,e leur miss,ion fassent intel'venÎl' les appareils sonore,8 et les image,s animées, en certains cas, s omme tOLllt! rares- ; m.ais qu e leur défiance demeull"e en éveil.

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Qu'ils ne laissent jamaüs croire aux jeu.nes esprits dont ils emt la. oharge que l'on peut s'instruire, c'est-à-dire ,se construire et ,s'édi­fier, san.s avoir ["ecours au livre" au texte, à l'écriture. Le dang,e'r, présentement, n' est grave qu e ,dal'1~ l'enseigneme'~1t IJrimaire. Il n'est ~ens,ible que }à, mais il est fort .sens.ible. Le 'jour où 18ls maîtres, qui /Son t nos précieux alliés dans cette défense de la civilisation, le JOUl', dis-je, où les maÎtrE's cetsseront d'en.seigner aux enfants la religion du li Vil" e, notre monde 'sera mûr pour une nouv.elle barbarie,

Georges Duhamel.

BIBLIOGRAPHIE

LA FLEUR AU CHAPEAU

ouvr.age que vient de publier Mon.sieur William Lemit par les 'soins de la maison Roua.rt, Lel1'olle et ,Cie, e·st en vente ohez Fœtisch FTèr8ls, à Lausanne.

Cet 'Üuvrage E'8t des,tiné ,à encourag.e'r la pratiqu8! du chant à plusieurs voix ·et à l'usage de certain:;; instruments d'un jeu fort sim:­pIe (flûtes douces et guitare.-: ), Aussi tous les chants qu'il contient, bien que des,unés en premier lieu à être chanté,s à l'unisson 'sont­i16 soit haTmonisés à .cleux ou tll''Üis voix, 'soit Imuni. .cl'accompa:gne­menttS pour la guitare ou les flûtes douce's. De plus, ce recueil con­tient un grand nombre de morceaux pour la plupart inédits e,t ·dùs à la plume :si alerte dE'S mu.':;iciens .du XVIIlème siècle, Il est du l'este ·prévu pour les ,chansons comme pour 1e'8 Illorceaux plusieul'fs pos­·sibilités d'exécution permettant de les ada,pter aux moyens d,es joueurs et des chanteurs. Ces possibilités ,sont incli'quées par des ini­tiales placée.s à la suite de ,chacun des airs. Bien entendu, tous les chants ,p8!uvent être exécutés à l'unisson et tous les morceaux ins­trumentaux joués à une seule partie,

Les deux volumes con1iposant l'ouvrage conUennent 65 chansons populailr'es ou originales à une ou plus-iNlrs voix ·avec ou .s.ans ac­compagnement cl'ins-truments (flûtes douce,', guitares, talillilJourins). 75 airs pour une ou plusieur,s flûtes douces.

En doux volul1le,~ illustrés pa.l' ,Piel'1'8 Joubert. Chaque volume 3.05 fr.

Pensées Tout,e la nüsèl'e humaine e,st laite d'avarice: la milsère des corps,

du refus de donne·r son bien; la mi,sère de,s âmes, du refus- d,e ,donner son temps et ,son ,cœur.

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Cette vie que nous avons l'E'çUe, ce s ont des matériaux p'l"é,pal'és pour que chacun les travaille, lels as,semble, ,en fabrique ce petit morceau qu i lui ,a été attribué de l'immen se ouvrage.

Is ab EJille Rivièr e.

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