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2. FINANCEMENT
C. Crédits et gestion de trésorerie
1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
ANNALISA FERRANDO
BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE, SERVICE DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Traduction de l’article French SMEs Access to External Financing: a Comparison with Euro Area
Enterprises (pp. 139-144)
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas
nécessairement le point de vue de la Banque centrale européenne.
PÉRIMÈTRE ÉTUDIÉ Entreprises (unités légales) classées selon leur effectif.
Entreprises non financières de la zone euro, hors Agriculture, Administration et Services
financiers.
POUR PLUS DE PRÉCISION, SE REPORTER À LA MÉTHODOLOGIE EN FIN D’ARTICLE
Il est généralement plus difficile pour les PME que pour les grandes entreprises d’obtenir un finan-
cement externe, surtout en temps de crise. Du fait de leur plus petite taille, de leurs états finan-
ciers moins détaillés et de leur historique moins long, l’accès aux sources de financement externe
autres que le crédit bancaire est plus limité. Elles font alors face à des problèmes d’asymétrie
d’information, à une dépendance accrue au financement bancaire et à des coûts de finance-
ment plus élevés. L’accès au financement reste un problème majeur pour les PME françaises de
même niveau que pour les PME de la zone euro, leurs pourcentages de réponses sont proches
(BCE, 2014a et 2014b). Toutefois, les PME françaises recourent plus fréquemment au crédit ban-
caire que celles des autres pays de la zone euro, elles en ont donc davantage besoin.
Dans un contexte de réserve de liquidité et de bénéfices réduits, les obstacles au
financement par crédit bancaire augmentent en France, sans toutefois dépasser le
niveau observé, en moyenne, ailleurs dans la zone euro. Ils s’expliquent par la dégra-
dation de la conjoncture et des perspectives économiques de l’entreprise. Ce senti-
ment de cause à effet est moins répandu chez les PME de la zone euro. Quant aux
conditions de l’offre, les taux de crédit que les banques françaises appliquent aux
PME sont parmi les plus bas de la zone euro. Mais un nombre croissant de PME fran-
çaises signalent un renchérissement des autres coûts de financement et des exi-
gences bancaires telles que les clauses restrictives et les garanties. Si dans l’ensemble,
les entreprises françaises ont substitué le recours aux marchés au crédit bancaire, le
phénomène reste apparemment le propre des grandes entreprises et des entreprises
à faible risque car les résultats de l’enquête ne laissent apparaître aucune tendance
claire en ce sens pour les PME.
↘ En France,
les obstacles au
crédit bancaire
augmentent en
2013, mais demeu-
rent en deçà des
niveaux moyens
pour les PME de la
zone euro.
2. FINANCEMENT
C. Crédits et gestion de trésorerie
1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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1. LA DEMANDE DE FINANCEMENT EXTERNE EST FORTE
À partir des résultats de l’enquête sur l’accès des entreprises au financement (Safe)* menée par
la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne, il est possible de mesurer
les obstacles au financement à travers un sondage d’opinion auprès des entreprises pour savoir si
l’accès au financement constitue leur principale difficulté. Pour les PME françaises, ce point
figure au troisième rang des problèmes les plus pressants (13 % lors de la 10e édition* de
l’enquête, menée entre octobre 2013 et mars 2014). Avec un score de 19 %, la détection de
clients et les coûts de production et de main d’œuvre demeurent les préoccupations majeures.
Afin de mieux comprendre les obstacles au financement externe, il faut distinguer les facteurs liés
à l’offre de ceux relevant de la demande, car les réponses politiques qu’ils nécessitent sont
différentes. Pour appréhender la demande de financement externe, l’enquête Safe contient une
question consacrée aux besoins de financement des entreprises selon les différentes sources de
financement. Pour les prêts et les découverts bancaires, les PME françaises se situent bien au-
dessus de la moyenne de la zone euro : en pourcentage net, elles sont 12 % et 18 % à signaler
une augmentation de l’un et l’autre des besoins contre 4 % et 7 % dans la zone euro
(graphique 1).
GRAPHIQUE 1 – Besoin de financement externe des PME de la zone euro
Notes : PME exclusivement. Les chiffres correspondent aux éditions 3 (mars à septembre 2010) à
10 (octobre 2013 à mars 2014) de l’enquête Safe. Le % net est la différence, pour une variable
donnée, entre le % d’entreprises indiquant une augmentation et celui mentionnant une baisse.
Source: BCE (Safe).
* Les mots suivis d’un astérisque sont définis en Méthodologie en fin d’article.
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Prêt bancaire Crédit inter-entreprises Découvert bancaire
Zone euro DE ES FR IT
Répondant (en % net sur les six mois précédents)
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1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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Les investissements, ainsi que les stocks et le niveau du fonds de roulement, sont les deux premiers
postes qui influencent leurs besoins, au-delà d’une moindre disponibilité des fonds internes. C’est
pourquoi, en France, la proportion de PME qui sollicitent un crédit ou un découvert bancaire
reste la plus élevée de la zone euro (31 % contre 25 % lors de la 10e enquête).
2. RIEN NE SIGNALE UN RESSERREMENT DU CRÉDIT DÛ À L’OFFRE
Les données de l’enquête concernant les demandes de prêt bancaire (et de facilité de décou-
vert) ainsi que la réponse apportée par les banques permettent d’établir des critères objectifs
pour évaluer si les PME françaises, sont davantage contraintes dans leur recherche de finance-
ments externes que celles de la zone euro. En moyenne, 13 % des PME françaises signalent des
obstacles* au financement. Ce pourcentage est très proche de la moyenne de la zone euro
(graphique 2), mais il est en progression constante depuis début 2010. Selon la dernière enquête,
le pourcentage des PME qui ont renoncé à solliciter un crédit de crainte d’un refus (8 %) est
élevé par rapport au taux de refus réel (4 %).
GRAPHIQUE 2 – Obstacles à l’obtention d’un prêt bancaire pour les PME de la
zone euro
Notes : PME exclusivement. Les chiffres correspondent aux éditions 3 (mars à septembre 2010) à
10 (octobre 2013 à mars 2014) de l’enquête Safe. Les obstacles au financement sont définis
comme la somme des pourcentages des PME signalant des demandes de crédit rejetées par la
banque, des demandes de crédit acceptées partiellement ou des demandes de crédit refusées
par l’entreprise parce que trop onéreuses, de même que des PME qui, par peur d’un refus, ont
renoncé à leur demande de crédit (emprunteurs découragés).
Source: BCE (Safe).
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'11 '13 '11 '13 '11 '13 '11 '13 '11 '13
DE ES FR IT Zone euro
PME découragée Prêt partiel Coût trop élevé Demande rejetée
Répondant (en % net sur les six mois précédents)
2. FINANCEMENT
C. Crédits et gestion de trésorerie
1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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Quant aux facteurs qui influencent la disponibilité de financements externes, les perspectives
économiques constituent un élément important pour plus de 50 % des répondants, suivies par la
situation financière de l’entreprise pour 35 % d’entre eux (graphique 3). Pour les PME de la zone
euro, ces pourcentages sont bien plus bas (respectivement 31 % et 23 %). En revanche, les risques
de crédit semblent jouer un rôle plus limité, puisque 13 % à peine des entreprises signalent une
difficulté d’accès au crédit bancaire en raison d’une détérioration de leur solvabilité.
GRAPHIQUE 3 – Détérioration des facteurs influençant la disponibilité des
financements externes en France et dans la zone euro
Notes : PME exclusivement. Les chiffres correspondent aux éditions 3 (mars à septembre 2010) à
10 (octobre 2013 à mars 2014) de l’enquête Safe.
Source: BCE (Safe).
3. LES CONDITIONS DE CRÉDIT RESTENT FAVORABLES MAIS SE DURCISSENT
Outre les taux de rejet de demande de crédit, les conditions bancaires proposées
aux PME françaises constituent un indicateur précieux d’accessibilité aux finance-
ments. En France, depuis le premier semestre 2012, les PME signalent un repli des taux
d’intérêt bancaires, même si leur proportion diminue avec le temps. Lors de la der-
nière enquête, 3 % des PME françaises signalaient une baisse des taux d’intérêt,
contre 27 % au deuxième semestre 2012 (graphique 4 page suivante). Dans d’autres
pays de la zone euro, au contraire, les PME témoignent de l’augmentation des taux
d’intérêt bancaires (9 % lors de la dernière édition de l’enquête). Cependant,
l’évolution varie d’un pays à l’autre, preuve de la fragmentation du marché du crédit
bancaire dans la zone euro (FERRANDO, HEMPELL, 2014).
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'09 '10 '11 '12 '13 '09 '10 '11 '12 '13
France Zone euro sans la France
Capitaux propres
Risque crédit de l'entreprise
Situation financière de l'entreprise
Aide publique
Perspectives économiques
Répondant (en % net sur les six mois précédents)
↘ Les PME françaises
indiquent toujours
un recul des taux
d’intérêt bancaires,
mais elles sont de
moins en moins
nombreuses à
le signaler.
2. FINANCEMENT
C. Crédits et gestion de trésorerie
1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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GRAPHIQUE 4 – Variation des conditions particulières des crédits bancaires
accordés aux PME de la zone euro
Note: PME qui ont sollicité un crédit bancaire. Les chiffres correspondent aux éditions 3 (mars à
septembre 2010) à 10 (octobre 2013 à mars 2014) de l’enquête Safe.
Source: BCE (Safe).
Les PME françaises sont plus nombreuses qu’en zone euro à signaler une hausse des coûts de
financement hors taux d’intérêt, à savoir les frais divers, les commissions et les honoraires (respec-
tivement 51 % contre 40 %) et un durcissement des conditions telles que les clauses restrictives, les
sûretés exigées et les nouvelles procédures (28 % contre 23 %). Concernant les modalités de
crédit « hors coût », les PME françaises laissent transparaître une légère détente, avec une hausse
du montant des crédits accordés (5 % vs 2 % dans la zone euro) et une augmentation plus mo-
deste des garanties exigées (38 %, ce qui reste supérieur aux 27 % observés dans la zone euro).
4. LES AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT NE SONT PAS ENCORE UNE ALTERNATIVE
VIABLE
D’après les informations réunies dans l’enquête Safe, les instruments financiers sont utilisés de
différentes façons selon les pays où les entreprises sont implantées. Ainsi, les PME françaises
recourent-elles davantage au crédit bancaire (y compris au découvert), qui représente 41 % de
l’ensemble des sources de fonds internes et externes, contre 37 % dans la zone euro (graphique 5
page suivante). Les PME italiennes et espagnoles font plus souvent appel au crédit inter-
entreprises et au prêt bonifié (27 % et 29 % vs 16 % en France et 22 % dans la zone euro).
En Allemagne, les PME envisagent plutôt le crédit-bail et l’affacturage (23 % dans les deux cas
contre 16 % en France et 19 % dans la zone euro).
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'11 '13 '11 '13 '11 '13 '11 '13 '11 '13
Niveau des taux d'intérêt Niveau des autres coûtsfinanciers
Montant disponible pour lesprêts et les lignes de crédits
Garantie demandée Autre exigence
Zone euro DE ES FR IT
Entreprises qui ont demandé un prêt(En % net au cours des six derniers mois)
2. FINANCEMENT
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1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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GRAPHIQUE 5 – Utilisation des instruments financiers par les PME dans certains
pays de la zone euro, moyenne 2009-2013
Note : les barres de l’histogramme présentent la somme des pourcentages de PME qui signalent
avoir utilisé tel ou tel instrument entre 2009 et 2013. Voir l'analyse par âge et taille d’entreprise en
Pour en savoir plus.
Source: BCE (Safe).
Le processus de substitution du crédit bancaire par les financements des marchés, qui s’observe
au niveau national en France, reste probablement réservé aux grandes entreprises et aux entre-
prises de bonne signature (BANQUE DE FRANCE, 2014). Il sera d’autant plus difficile pour les PME
de se tourner vers d’autres sources de financement externe que leur accès au crédit bancaire
sera devenu problématique. Cependant, certains effets de substitution ont lieu chez les PME de
la zone euro (BCE, 2014). Entre 2009 et 2013, certaines PME en difficultés financières ont essayé de
remplacer le crédit bancaire par d’autres types de prêt provenant de personnes physiques
(famille, amis) ou encore de sociétés parentes ou des actionnaires. Elles ont également tenté de
recourir au crédit commercial. Mais, les instruments des marchés financiers, voire les subventions
ou les prêts bonifiés semblent avoir été moins communément utilisés.
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Zone euro DE ES FR IT
Autre prêt
Bénéfices non distribués
Fonds propres
Prêt bancaire bonifié
Titre de créance
Crédit inter-entreprises
Crédit-bail et affacturage
Découvert bancaire
Prêt bancaire
Contributions en % (moyenne 2009-2013)
2. FINANCEMENT
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1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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MÉTHODOLOGIE
PÉRIMÈTRE DE L’ÉTUDE L’analyse se fonde sur les résultats de l’enquête de la BCE sur l’accès au financement des entre-
prises de la zone euro (Safe). Les données sont collectées deux fois par an et couvrent toutes les
entreprises (micro, petite, moyenne et grande). Elle donne des indications sur les conditions de
financement applicables aux PME, par comparaison avec les grandes entreprises. L’enquête a
été réalisée à dix reprises entre l’été 2009 et mars 2014. Elle réunit, pour chaque entreprise, des
informations portant sur ses principales caractéristiques (taille, secteur, indépendance, chiffre
d'affaires, âge et actionnariat) ainsi qu’une évaluation par l’entreprise de l'évolution récente de
ses besoins financiers et de son accès au financement.
L’échantillon ne contient que des sociétés non financières, à l’exclusion des entreprises agricoles,
des sociétés publiques et des prestataires de services financiers. L’échantillon total à l’échelle de
la zone euro compte environ 8 000 entreprises, dont 90 % comptent moins de 250 employés.
L’échantillon français se compose de 1 000 sociétés. Les autres pays cités dans les figures sont
l’Allemagne (DE), l’Italie (IT) et l’Espagne (ES). Dans l’enquête, les résultats sont généralement
exprimés en pourcentages nets.
CATÉGORIES D’ENTREPRISE Dans cet article, les notions d’entreprise, micro-, petite, moyenne et grande entreprise sont défi-
nies en référence à l’unité légale et selon le nombre d’employés. Les PME incluent les micro-
entreprises et emploient moins de 250 personnes. En France, cette définition diffère de celle de
loi de modernisation de l’économie de 2008 (voir l’article en fin du Rapport).
DÉFINITIONS Le pourcentage net est la différence entre le pourcentage de sociétés indiquant une augmenta-
tion pour une variable donnée (par exemple le besoin de financement externe) et le pourcen-
tage de celles qui indiquent une diminution.
L’indicateur composite des obstacles au financement tient compte du pourcentage des PME
dont les demandes de crédit bancaire ont été rejetées, qui n’ont reçu qu’une partie du montant
demandé, ou qui n’ont pas accepté le prêt parce qu’il était trop onéreux. Il inclut les entreprises
qui, craignant un refus, n’ont pas introduit de demande de crédit, parfois à la suite d’une mau-
vaise expérience (emprunteurs découragés ; BCE, 2014b, graphique 16, p. 18).
2. FINANCEMENT
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1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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BIBLIOGRAPHIE
BCE (2014a). « SME Access to Finance in the Euro Area: Barriers and Potential Policy Remedies »,
Bulletin mensuel, juillet 2014, p. 79-97.
BCE (2014b). « Survey on the Access to Finance of Smal and Medium-sized Enterprises in the Euro
Area, October 2013 to March 2014 », avril 2014, 36 p.
FERRANDO Annalisa, HEMPELL Hannah Sabine (2014). « Divergence in Financing Conditions of
Small and Medium-sized Enterprises (SMEs) in the Euro Area », in ECB, Financial integration in
Europe, avril 2014, 162 p.
NOUVELLES MESURES POUR ALLER PLUS LOIN…
Fin de l’article de la Banque centrale européenne
2. FINANCEMENT
C. Crédits et gestion de trésorerie
1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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PRÉOCCUPATIONS DOMINANTES
Si, en temps normal, l’accès au financement constitue une difficulté majeure pour les PME, c’est
encore plus vrai pendant une crise financière. Les sources de crédit s’assèchent généralement
plus vite pour les petites entreprises que pour les grandes, perturbant davantage leur activité et
leurs investissements. La crise de la dette souveraine et, en conséquence, la fragmentation des
marchés financiers – repli derrière les frontières nationales –, ont affecté les conditions de finan-
cement des banques, mais aussi leur capacité à prêter aux sociétés non financières, en particu-
lier dans les pays où un grand nombre de PME dépendent de leur banque. Selon les résultats de
l’enquête Safe, « l’accès au financement » figure au troisième rang des problèmes les plus pres-
sants des PME françaises (13 % lors de la dernière édition de l’enquête, menée entre octobre
2013 et mars 2014 (graphique). Avec un score de 19 %, « la détection de clients » et « les coûts de
production et de main d’œuvre » restent les problèmes dominants. Les PME françaises citent
également la réglementation nationale ou européenne (17 %). Cela confirme les conclusions
d’un rapport de la Commission européenne (2014), qui note une détérioration de
l’environnement économique français, en particulier de l’efficience du marché du travail et du
poids de la charge réglementaire.
Graphique – Les problèmes les plus importants rencontrés par les PME de la
zone euro
Note : PME exclusivement. Les chiffres correspondent aux éditions 3 (mars à septembre 2010) à 10
(octobre 2013 à mars 2014) de l’enquête Safe.
Source: BCE (Safe).
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'11 '13 '11 '13 '11 '13 '11 '13 '11 '13 '11 '13
Détectionde clients
Concurrence Accès aufinancement
Coûts deproduction ou de main
d'œuvre
Disponibilité d’un personnel compétent
et de directeurs expérimentés
Règlementation
Zone euro DE ES FR IT
% de répondants
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2. FINANCEMENT
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comparaison avec les entreprises de la zone euro
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INVESTISSEMENTS, STOCKS ET FONDS DE ROULEMENT Entre octobre 2013 et mars 2014, 13 % des PME françaises ont pointé du doigt leurs investisse-
ments comme principale raison de l’augmentation de leurs besoins financiers ; 9 % évoquaient
les stocks et le besoin en fonds de roulement. Elles étaient 9 % également à incriminer une dimi-
nution des fonds internes pour expliquer l’augmentation de leur besoin de sources externes de
financement (cf. graphique 7 de l’enquête Safe).
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2. FINANCEMENT
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1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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FACTEURS AFFECTANT LA DISPONIBILITÉ DES FINANCEMENTS EXTERNES Quant aux facteurs affectant la disponibilité de financements externes, les données de l’enquête
Safe distinguent les facteurs propres aux entreprises (historique de crédit, capitalisation, perspec-
tives commerciales, prévisions de rentabilité et plans d’affaires) et les facteurs externes (activité
économique générale perçue par l’entreprise ; importance de l’accès à des aides publiques,
notamment sous forme de garanties). Il existe quelques différences entre les réponses des PME
françaises et celles de la zone euro. Dans le cas des données agrégées au niveau de la zone
euro, leurs effets suivent de près les différentes phases de la crise de la dette souveraine. Ainsi,
dans l’enquête menée d’octobre 2013 à mars 2014, les sociétés de la zone euro signalent que
ces facteurs perdent de leur importance après le pic de la crise (été 2012) et après la détente
qui s’en est suivie sur le marché des obligations souveraines. Or pour les PME françaises, les pour-
centages restent proches de ceux qui prévalaient lors de ce pic. Bien qu’en recul, l’impact des
récentes tensions financières et de la crise de la dette souveraine, combiné à celui de la réces-
sion, a fortement pénalisé la solvabilité et la santé financière des PME françaises, bien plus que
celles des grandes entreprises. Selon les données de l’enquête, l’évolution des bénéfices, des
marges de liquidité et des fonds propres des PME a été moins favorable pendant la crise que
celle des grandes sociétés, exacerbant leur fragilité financière (graphique). Plusieurs études
fondées sur les états financiers des sociétés soulignent qu’en France, le choc de la demande subi
par les entreprises a pris le pas sur les chocs de l’offre (KREMP, SEVESTRE, 2013 ; CABANNES et al.,
2013 ; ALHENC-GELAS et al., 2014).
Graphique – Santé financière des PME et des grandes entreprise en France
Note : les chiffres correspondent aux éditions 3 (mars à septembre 2010) à 10 (octobre 2013 à
mars 2014) de l’enquête Safe.
Source : BCE (Safe).
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'10 '11 '12 '10 '11 '12 '10 '11 '12 '10 '11 '12
Variation du profit Variation des capitaux propres Variation du risque créditde l'entreprise
Variation du ratio dettesur total bilan
PME Grande entreprise
Répondants (en % net sur les six mois précédents)
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1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
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CONDITIONS FINANCIÈRES DES BANQUES Les informations « qualitatives » résultant de l’enquête confirment globalement la baisse des taux
de crédit bancaire sur les très petits crédits. D’après les statistiques relatives aux taux d’intérêt
bancaires sur les crédits inférieurs ou égaux à 0,25 M€ (considérés comme un indicateur fiable
des crédits aux PME), les entreprises françaises payaient, en 2011, 107 points de base de moins
que les autres entreprises de la zone euro. La décote par rapport au coût d’emprunt des entre-
prises allemandes, italiennes et espagnoles s’élevait respectivement à 60, 125 et 170 points de
base.
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2. FINANCEMENT
C. Crédits et gestion de trésorerie
1. Accès des PME françaises aux financements externes : une
comparaison avec les entreprises de la zone euro
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INSTRUMENTS SPÉCIFIQUES Généralement, les PME sont considérées comme des débiteurs particulièrement risqués, lors-
qu’elles en sont aux premiers stades de leur développement : c’est souvent l’étape où elles sont
incapables de générer les flux de trésorerie nécessaires pour assurer le service de la dette. À ce
stade précoce de la vie des PME, le capital provient de l'actionnaire, de la famille ou des amis.
Lorsque c’est possible, elles sollicitent parfois des « investisseurs providentiels » (business angels) ou
des fonds de capital-risque (venture capital, VC). Au fur et à mesure qu’elles se développent,
elles sont à même de présenter un historique et des garanties. Pour un investisseur, cela atténue
le risque. Si l’interlocuteur naturel des entreprises reste l’intermédiaire financier, elles peuvent
également opter pour une introduction en bourse.
Le recours aux différentes sources de financement dépend donc de l’âge et de la taille de
l’entreprise : en grandissant et en gagnant en maturité, elle améliore son accès aux sources
financières externes. Tout d’abord, le recours au prêt et au découvert bancaires se généralise,
puisque les entreprises sont en mesure d’établir des relations bancaires qui réduisent l’asymétrie
d’information généralement liée à un historique réduit. En France, les prêts et le découvert ban-
caires représentent 38 % du total des financements des entreprises de moins de 2 ans et 43 %
pour celles de plus de 5 ans (graphique).
Graphique – Utilisation d’instruments de financement par des PME françaises,
selon leur âge
Note : les barres de l’histogramme présentent la somme des pourcentages de PME qui signalent
avoir utilisé tel ou tel instrument entre 2009 et 2013.
Source: BCE (Safe). Calculs BCE.
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Moins de 2 ans 2 à 5 ans 5 à 10 anss 10 ans et plus
Autre prêt
Bénéfices non distribués
Fonds propres
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Titre de créance
Crédit inter-entreprises
Crédit-bail et affacturage
Découvert bancaire
Prêt bancaire
Contributions en %, moyenne 2009-2013
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comparaison avec les entreprises de la zone euro
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En termes de taille d’entreprise, cela représente 51 % pour les microentreprises, 40 % pour les PME
et 37 % pour les grandes entreprises (graphique). Quant aux prêts bancaires bonifiés, aux fonds
apportés par les actionnaires, par d’autres investisseurs externes ou par des amis, ils sont très
importants pour les entreprises les plus jeunes (21 % des entreprises de moins de 2 ans y recourent,
contre 15 % des entreprises de plus de 5 ans) et les plus petites (17 % des microentreprises contre
14 % des PME et des grandes sociétés). Au fur et à mesure qu’elles se développent, elles utilisent
davantage leurs bénéfices non distribués et le crédit commercial.
Graphique – Utilisation d’instruments de financement par des PME françaises,
selon leur taille
Note : les barres de l’histogramme présentent la somme des pourcentages de PME qui signalent
avoir utilisé tel ou tel instrument entre 2009 et 2013.
Source: BCE (Safe). Calculs BCE.
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Microentreprise Petite Moyenne Grande
Autre prêt
Bénéfices non distribués
Fonds propres
Prêt bancaire bonifié
Titre de créance
Crédit inter-entreprises
Crédit-bail et affacturage
Découvert bancaire
Prêt bancaire
Contributions en %, moyenne 2009-2013
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POUR ALLER PLUS LOIN…
ALHENC-GELAS Vincent et al. (2014). « Credit conditions do not seem to amplify the economic
cycle in France », in INSEE, Conjoncture in France, Special feature, juin 2014, 41 p.
BANQUE DE FRANCE (2014). Financement des PME en France, juillet 2014.
CABANNES Pierre-Yves et al. (2013). « Les ajustements des entreprises françaises pendant la crise
de 2008/2009 », in INSEE, L’économie française, Insee Références.
EUROPEAN COMMISSION (2014). Macroeconomic imbalances, n°178, mars 2014.
KREMP Elizabeth, SEVESTRE Patrick (2013). "Did the crisis induce credit rationing for French SMEs?",
Journal of Banking and Finance, 37(10), p. 3757-3772.
OECD (2014). Financing SMEs and Entrepreneurs 2014: An OECD Scoreboard, 339 p.
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