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Article Immo Martinique
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Sainte-Luce
Sainte-Anne
Le François
Saint-Joseph
Fort-de-France Le Lamentin
Schœlcher
Les Trois-IletsLe Diamant
0 5 10 km
OcéanAtlantique
N2
N3
N3
N3
N1
N1
N1
N1N2
Merdes
Caraïbes
N6
N6
N6
N5
N8
Sainte-Luce
Sainte-Anne
Le François
Saint-Joseph
Fort-de-France Le Lamentin
Schœlcher
Ducos
Les Trois-IletsLe Diamant
Martinique
II
Le Nouvel Observateur
SPÉCIAL IMMOBILIER MARTINIQUE
Le marché n’est pas encore
reparti », remarque Muriel
Alain, la responsable de
l’agence Century 21 Avan-
tages Immo de Fort-de-France. La
crise de 2008 et les événements de
2009 ont beaucoup de mal à s’eff a-
cer. Et, si l’activité frémit un peu, elle
est loin d’avoir retrouvé son dyna-
misme d’avant la crise. D’autant que,
comme en Guadeloupe, les banques
restent très frileuses, tant sur la dis-
tribution du PTZ+ que sur les prêts
bancaires classiques. Au-delà de
160 000 euros, il faut montrer patte
blanche. A défaut, le fi nancement
est souvent refusé. « Nous observons
d’ailleurs de plus en plus de refus de
prêts alors que les ventes ne concer-
nent que des biens ne dépassant pas
250 000 euros », remarque Marie-
Claire Gillant, de l’agence Patri-
moine Prestige Immobilier, au
Lamentin. Les professionnels sont,
sur ce point, unanimes. « En outre,
ce manque de confi ance des banques
rend le traitement des dossiers très
long », note Thierry Bailly, respon-
sable sur l’île du courtier en crédit
Cafpi. Cette situation ne participe
pas au rétablissement du marché.
Entre les familles modestes qui
aimeraient bien acquérir un toit,
mais ne parviennent pas à décrocher
leur fi nancement, malgré la mise en
place du PTZ+, et celles qui, malgré
un bon dossier, restent indécises par
manque de confi ance dans l’avenir,
les transactions se font diffi cile-
ment. La raison tient aussi aux prix
trop élevés. Selon les chiff res des
notaires, début 2011, le mètre carré
d’appartement ancien se négociait
2 420 euros (2 240 euros en 2009)
dans le secteur de la Cacem (Fort-de-
France, Le Lamentin, Saint-Joseph
et Schœlcher), et le prix moyen des
maisons (70% du marché) s’établis-
sait à 200 700 euros, en baisse par
rapport à 2009 (208 600 euros).
Selon les professionnels, la chute
atteint même, dans certains sec-
teurs, 15 à 20% depuis deux ans.
« Les valeurs étaient trop élevées,
remarque Francis Thomas, le gérant
du groupe Martinique Patrimoine
Immobilier (MPI), c’est un juste
retour à la réalité. » Pas suffi sant,
toutefois, pour une majorité de pré-
tendants, dont le budget reste limité.
Chez Cafpi, par exemple, « le mon-
tant moyen des opérations fi nancées
se situe à 154 000 euros et celui des
prêts concourant au fi nancement, à
145 460 euros », note Thierry Bailly.
Chez Meilleurtaux.com, ces mon-
tants sont respectivement portés à
213 900 et 154 300 euros. « Dans le
sud de l’île, 80% des acquéreurs ont
un budget compris entre 250 000 et
350 000 euros », corrige Francis
Thomas. Comme partout, malgré la
faiblesse de l’activité, les vendeurs
ne sont pas prêts à baisser leur prix.
D’où un report des acquéreurs vers
la construction de leur maison. Une
parcelle coûte de 80 à 150 euros/m2
et peut atteindre 200 à
Fort-de-France.
Dans l’ancien, l’o� re
est importante et il y
a des a� aires à
réaliser
MARTINIQUE
En panneMALGRÉ UNE LÉGÈRE EMBELLIE EN 2010, L’ACTIVITÉ IMMOBILIÈRE RESTE FAIBLE, D’AUTANT QUE LES BANQUES SONT PLUS QUE PRUDENTES
FRANCK GUIZIO
U/H
EMIS.FR
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IV
Le Nouvel Observateur
SPÉCIAL IMMOBILIER MARTINIQUE
MONIQUE CONSTANTIN
Notaire du groupe
Monassier et déléguée à
la communication de la
chambre des notaires de
Guyane et de Martinique
Le Nouvel Observateur Quelle est votre analyse du
marché martiniquais ?
Monique Constantin Le marché
est stable. On assiste à un léger
regain d’activité, mais, il n’y a pas
de reprise notable. L’intérêt de la
défiscalisation outre-mer étant
amoindri, les investisseurs purs se
font rares, et j’ai le sentiment que
nous revenons au marché d’avant
la défiscalisation. La demande
reste forte dans le centre de l’île,
mais il y a inadéquation entre l’offre
et la demande. Les jeunes ménages
achètent dans des budgets qui n’ex-
cèdent pas 250 000 euros, et il me
semble que le PTZ+ [prêt à taux zéro
renforcé] n’est distribué que de
façon minime.
Quelle est l’évolution des prix ?
Les prix ont baissé. Surtout les
biens achetés en défiscalisation qui
se revendent 15% voire 20% en des-
sous de leur prix d’acquisition,
d’autant qu’ils arrivent en masse
sur le marché. Dans la mesure où
les investisseurs en veulent des prix
élevés et que ceux-ci sont en inadé-
quation avec la demande, ils met-
tent du temps à changer de main.
L’offre se situe notamment sur les
territoires des communes de la
Cacem (Fort-de-France, Schoel-
cher, Lamentin…) et des Trois-Ilets,
Diamant et Sainte-Luce, des com-
munes touristiques, où la création
de logements a été forte et brutale.
Et le marché du neuf ?
On constate que les ventes concer-
nent principalement des fins de
programme. Les nouveaux pro-
grammes sont plus isolés. Les pro-
moteurs se montrent frileux ou
construisent pour revendre à des
bailleurs sociaux avant l’achève-
ment, avec les avantages qui y sont
liés. Cette politique est poussée par
les maires qui se sont fait tirer les
oreilles pour n’avoir pas atteint les
objectifs imposés en matière de
production de logements sociaux.
PROPOS RECUEILLIS PAR C. S.
250 euros/m2 dans les secteurs
les plus recherchés avec vue sur la
mer. Selon les notaires, un terrain de
600 à 900 m2 se négocie en moyenne
75 800 euros. Côté appartements
neufs, l’offre s’est tarie. D’une part
parce que nombre de projets privés
ont été cédés à des bailleurs sociaux.
D’autre part parce que les banques
sont, là aussi, très frileuses quant au
financement des promoteurs. Exit
les petits opérateurs qui n’ont pas les
reins solides. Quoi qu’il en soit, les
rares opérations en vente, générale-
ment calibrées pour le Scellier DOM-
TOM ou le Girardin, dont les
investisseurs métropolitains rede-
viennent friands, s’écoulent entre
2 500 et 3 500 euros/m2.
FORT-DE-FRANCEAncien : 1 200-2 500 €/m2
Neuf : 2 500-4 000 €/m2
Emblème du renouveau de Fort-de-
France, la tour du pôle d’affaires de
la Pointe-Simon s’élance désormais
dans le ciel, dominant de ses
100 mètres la superbe baie des Fla-
mands. « On entre dans la phase de
finition des deux premiers bâtiments,
et il nous reste six étages à réaliser sur
le troisième », annonce Fabrice
Mario, de la Société immobilière de
la pointe Simon. La construction
avance donc bien. Côté ventes,
conséquence de la crise, les apparte-
ments s’écoulent lentement. « Nous
sommes à peu près à 25% de commer-
cialisation des appartements et nous
avons un certain nombre d’options
qui nous permettent d’atteindre quasi
40% », précise Fabrice Mario. Pour ce
programme de haut standing, comp-
ter 4 000 euros/m2, et plus pour les
surfaces exceptionnelles. Qui sont
les acquéreurs ? « Ils sont martini-
quais à 80%, mais nous avons aussi
des expatriés, des métropolitains »,
note encore Fabrice Mario. Quant
aux bureaux, trois étages sont encore
libres, mais les boutiques situées au
rez-de-chaussée sont commerciali-
sées à 80%. Dans l’ancien, le marché
regorge de biens à vendre. « L’offre
est importante, et il y a des affaires à
réaliser, mais les acquéreurs ont peur
car Fort-de-France s’est vidé de bon
nombre de ses activités. La ville redo-
rera son blason dès que les restructu-
rations seront réalisées », explique
Muriel Alain, de Century 21. En
attendant, les prix restent abor -
dables. Un studio de 27 m2 vient de
se vendre 44 000 euros, soit à peine
1 600 euro/m2. Côté habitat indivi-
duel, c’est vers Redoute, Ravine-
Vilaine, Cluny ou Didier qu’il faut se
tourner. A Redoute, une maison de
3 pièces sur 523 m2 de terrain vient
de se vendre 185 000 euros tandis
qu’une autre de 4 pièces sur une par-
celle de 560 m2 s’est négociée
250 000 euros. A Ravine-Vilaine, un
acquéreur a pu acquérir une villa de
6 pièces sur 502 m2 à 238 500 euros.
LE LAMENTIN, DUCOS, SAINT-JOSEPH, LE FRANÇOISAncien : 2 000-2 500 €/m2
Neuf : 2 500-3 500 €/m2
A l’opposé de Schœlcher, de l’autre
côté de Fort-de-France, « Le Lamen-
tin constitue, avec Ducos et Saint-
Joseph, le secteur le plus apprécié de
la périphérie foyalaise, dans la
mesure où il est proche de la zone éco-
nomique de l’île », note Marie-Claire
Gillant, de Patrimoine Prestige
Immobilier. Il ne faut pas oublier que
80% des entreprises sont installées
dans le secteur. Et, ce qui ne gâte
rien, les prix sont plus abordables
que dans les quartiers chics de Fort-
de-France ou de Schœlcher. Dans le
quartier Acajou, un secteur bien
situé, non loin des centres commer-
ciaux et des axes routiers, un 3-pièces
de 80 m2 vient de se négocier 172 000
euros. Un autre, de même type, s’est
vendu 164 000 euros. Côté maisons,
les prix sont également plus acces-
sibles. Au Lamentin, une villa de
4 pièces avec une petite piscine sur
800 m2 de terrain se négocie DR
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IS.F
R
Le François
perd de son
attractivité, faute
d’une desserte
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VI
Le Nouvel Observateur
SPÉCIAL IMMOBILIER MARTINIQUE
La Martinique souffre depuis longtemps de la constitution d’habitat sans droit ni titre sur des terrains publics ou privés.
entre 250 000 et 300 000
euros. Quant au François, longtemps
considéré comme le « coin de la
clientèle riche », il perd de son attrac-
tivité, faute d’une desserte efficace.
« Nous avons actuellement 8 maisons
à vendre dans le secteur, de 600 000
à 800 000 euros, qui ne trouvent plus
preneur à ces prix, confie Muriel
Alain, de Century 21. Elles se vendent
aujourd’hui entre 400 000 et
500 000 euros. »
SCHŒLCHERAncien : 2 200-3 000 €/m2
Neuf : 2 500-3 500 €/m2
A l’ouest de Fort-de-France, dans le
prolongement de Cluny et Didier,
les quartiers les plus résidentiels de
la capitale, Schœlcher demeure une
valeur sûre. On peut y dénicher des
appartements entre 2 000 et 2 500
euros/m2. Comme ce 90-m2 vendu
récemment pour 220 000 euros. Les
prix des villas démarrent autour de
250 000, mais peuvent monter
jusqu’à 500 000 euros dans les
meilleurs quartiers. « Schœlcher fait
partie des secteurs les plus prisés de
la périphérie, confirme Muriel
Alain, de Century 21. La ville bénéfi-
cie de la proximité des meilleures
écoles de Fort-de-France et accueille
aussi l’université », ce qui la rend
particulièrement attractive pour
nombre d’investisseurs et d’étu-
diants. Dans le neuf, il faut compter
entre 2 500 et 3 000 euros/m2 selon
la situation de l’immeuble.
LES TROIS-ÎLETS, LE DIAMANT, SAINTE-LUCE, SAINTE-ANNEAncien : 2 500-3 000 €/m2
Neuf : 3 000-3 500 €/m2
Sans surprise, ces secteurs restent
les plus prisés de l’île. « L’activité est
notamment très bonne à Sainte-
Luce, au Diamant et aux Trois-
Ilets », note Francis Thomas, gérant
du groupe MPI, d’autant que les pro-
blèmes de circulation tendent à
s’améliorer. « La route qui relie Fort-
de-France à Sainte-Luce est en train
de passer à 4 voies. Malgré les gros
travaux, on circule déjà beaucoup
mieux »,explique-t-il. Dans le sec-
teur, les maisons se vendent entre
300 000 et 350 000 euros en
moyenne. Pour preuve, à Sainte-
Luce, cette villa de 3 pièces sur
700 m2 de terrain avec piscine, ven-
due 340 000 euros. Aux Trois-Ilets,
une villa de 4 pièces sur 800 m2 de
terrain mais sans piscine s’est négo-
ciée récemment 370 000 euros. Au
Diamant, une autre villa, de
4 pièces avec mezzanine sur 700 m2
de terrain, sans piscine, a trouvé
preneur pour 305 000 euros ; une
autre, plus petite, à Sainte-Anne,
pour 340 000 euros.
COLETTE SABARLY
Une loi pour résorber l’habitat spontané et indigneHabitat spontané, habitat indigne, insalubre, menaçant péril… Comme
l’ensemble des départements d’outre-mer, la Martinique souffre depuis
fort longtemps de la constitution de quartiers d’habitat sans droit ni titre
sur des terrains publics ou privés, avec ou sans permis de construire, et
peu équipés – ou pas du tout – en matière de réseaux publics de base
(eau, électricité, etc.). Une situation qui pose d’importants problèmes,
non seulement en termes de risques pour la santé des occupants, mais
aussi vis-à-vis des propriétaires fonciers lorsque ceux-ci souhaitent faire
valoir leur droit – c’est le cas notamment des collectivités territoriales
dans le cadre d’opérations d’aménagement ou d’équipement public.
Raison pour laquelle un rapport avait été commandé à Serge Letchimy,
député de la Martinique, afin d’évaluer la situation et de faire des
propositions pour accélérer le processus de résorption des différentes
formes d’habitat indigne dans les départements et régions d’outre-mer.
Ce rapport, remis au gouvernement en septembre 2009, a été suivi d’un
projet de loi dont le texte a été définitivement adopté le 23 juin 2011,
avec application immédiate (à l’exception de certaines dispositions, qui
prendront effet, au plus tard, le 1er novembre 2011). Un arrêté concernant
l’encadrement des mesures d’aide financière prévues dans le cadre de
cette loi doit être publié. Ce texte est important car il vise à reconnaître
un droit aux occupants, dans certains cas. Notamment lorsqu’ils ont
construit un logement sur un terrain ne leur appartenant pas et que ce
terrain est nécessaire à la réalisation d’une opération d’aménagement. Il
en va de même de ceux qui ont construit dans une zone à risques
naturels. Dans ces deux cas, en effet, lorsqu’une expropriation sera
nécessaire, elle donnera lieu au versement d’une aide financière et d’un
droit à relogement. Mais attention : « Ces dispositions ne créent en aucun
cas un droit à régularisation ou une reconnaissance de propriété »,
note-t-on à l’Anil, l’Agence nationale d’information sur le logement. C. S.
Sainte-Luce
est l’un des
secteurs les plus
prisés de l’île
TUUL/H
EMIS.FR
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