Auto-évaluation de la bientraitance - CURAVIVA...Un trop grand désir de bientraitance (aide) peut...

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Auto-évaluation de la

bientraitance

LA BIENTRAITANCE: UN PROJET ROMAND

Rencontre romande CURAVIVA 15.11.2016

Daniel Pugin

Directeur de la Résidence Les Epinettes, MarlyPrésident du Conseil éthique de l’AFIPA.

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Quelles définitions ?

• Bientraitance

• Bienveillance

• Bienfaisance

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Bientraitance, définition:

La bientraitance est un ensemble d’attitudes et de comportements positifs et constants de respectenvers les personnes dont on s’occupe.

La bientraitance est une notion utilisée dans le domaine de l'éthique.

Elle peut s'appliquer aux enfants, aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux victimes d'accidents et de catastrophe, à des prisonniers, aux animaux, …

Elle peut être physique, morale, financière, sexuelle et psychoaffective.

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Bienveillance, définition:

La bienveillance est la disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur de l’autre.

Du latin « bene volens » :vouloir le bien

Vouloir le bien de la personne pour elle-même, en fonction de qui elle est. Écoute active de ses souhaits, de ses valeurs. Attitude empathique.

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Bienveillance, définition:

«Bene volens» est aussi la racine latine de «bénévole!»

Nous ne sommes pas des bénévoles mais des «professionnels»

«Vouloir le bien» ne suffit pas, il faut aussi le «faire».

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Bienfaisance, définition:

La bienfaisance est l’inclination à faire du bien aux autres,la pratique des bienfaits, du latin «beneficentia».

Ex.: un bain bienfaisant, un massage bienfaisant, un plan de soin bienfaisant, un exercice de réadaptation bienfaisant, etc.

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Pour être « bientraitant » …

Pour être « bientraitant », c’est-à-dire bien traiter, bien s’occuper, bien prendre soin, il faut être:

« bienveillant », vouloir le bien,

et« bienfaisant », faire du bien.

En général, le personnel est « bienveillant », veut le bien du résidant. Souvent la « maltraitance » est insidieuse et involontaire.

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Bienveillant mais «maltraitant» …

On peut être « bienveillant » mais « maltraitant »,

car notre structure, notre comportement ou notre soin

n’est pas adapté:

Le bain est trop chaud, le bandage est trop serré, le plan de

mixtion est trop strict, la contention est trop restrictive,

La structure est trop standardisée, l’organisation trop

contraignante, etc.

L’attitude est trop paternaliste, infantilisante, la personne

n’est pas vraiment écoutée dans ses besoins, ses peurs, ses

souhaits, etc.

=> On « veut le bien » du résident, mais l’action n’est pas « bienfaisante » car mal adaptée.

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Bienveillance et bienfaisance sont liées

Ce qui est « bien » pour le résidant, n’est pas seulement le soin ou l’aide apportée, mais la façon dont on le dispense et la façon dont on communique.

On peut faire souffrir une personne car on a pris une décision sans lui demander son avis, ou parce qu’on lui impose une aide qu’elle ne veut pas, ou parce qu’on ne lui explique pas le sens d’une action, etc.

On peut aussi faire souffrir une personne sans être « maltraitant », parce qu’une mesure de contention est prise à bon escient, parce qu’on a préparé la personne à un soin douloureux ou à un changement important, etc.

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Bienveillance et bienfaisance sont liées

La « bienfaisance » nécessite:

des compétences (les bonnes pratiques), du savoir faire, la capacité de s’adapter, de réagir adéquatement,

de la réflexion, prise de distance, analyse, remise en question, appel à l’aide (collègue), concertation, (appel à des ressources externes),

de la formation continue (volonté de se former, ressources: temps, argent)

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Déploiement de

la bientraitance

La HAS, Haute Autorité de Santé en France, propose un guide méthodologique pour les établissements de santé

http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1323996/fr/le-deploiement-de-la-bientraitance

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Grille d’autocontrôle de mes pratiques

professionnelles ( soignants)

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Exercice pratique

Remplir le questionnaire :

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Retours de l’exercice …

Quelles sont vos prises de conscience après cet exercice ?

Quel est votre avis sur ce questionnaire / démarche ?

Quelles questions pertinentes pourraient être rajoutées ?

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Prises de consciences :

Sonnette hors de portée: question choquante / Quelles sont les raisons? Comment travailler cela?

Questionnaire disponible aussi pour les non-soignants

La routine, la lassitude, peut entraîner ces attitudes «choquantes»; comment éviter cela?

L’épuisement des professionnels non accompagnés, en manque de ressources, non entendus, peut amener cela

Questions à contextualiser (ex. BPCO et fenêtre ouverte)

Habitudes des personnes forcément à reconduire? On ne repose plus la question. Conflit entre habitude et choix. Les habitudes sont-elles de réels choix?

Attention à ne pas standardiser (prise de risque).

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Avis sur le questionnaire / démarche :

Support de discussion, pas un outil en tant que tel

Un peu trop de questions

Cela doit être bien préparé avec le personnel afin d’ouvrir la discussion / Pas de contrôle

Moyen d’auto-évaluation simple et compréhensible

A ouvrir à tous les services

Quel est le niveau de franchise? Quelle suite?

Qu’est-ce qui peut être partagé ensuite? Et avec qui (direction, cadres, aides)

Montre deux facettes: action et attitude (aussi importante / Comprendre ainsi la bienfaisance

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Autres questions pertinentes:

En quoi nos gestes sont affectueux, rassurants? En quoi le regard est-il rechercher? En quoi la posture (symétrique) est-elle bienveillante?

Donner des pistes de bonnes pratiques à travers les questions

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Retours de l’auto-évaluation

du personnel d’un EMS de 52 lits

25% d’infirmières

15% d’infirmières-assistantes, ASSC et animatrices

60% d’aides soignantes

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Bienveillance et bienfaisance

Toujours se poser des questions, avoir l'automatisme de remettre en question ses actes.

Important de faire la différence entre vouloir le bien et faire du bien

La différence entre les mots bienveillance et bienfaisance pas toujours évidente

=> Différence entre « Est-ce que je suis maltraitant ? et « Est-ce que mon acte n’est pas « bienfaisant ?»

Ne pas me sentir maltraitante lorsqu'une mesure de contrainte est prise à bon escient

Dire non ce n'est pas de la maltraitance si on explique pourquoi.

Ce que nous croyons être bien pour les résidants n'est pas nécessairement bien pour eux

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Attitude et langage

Faire plus attention à mes attitudes

Aller rechercher les ressources de la personne, donner le choix pour que la personne se sente actrice dans la prise des soins.

Remercier le résidant pour son aide, le valoriser.

Etre attentive au niveau du langage employé, ton de la voix.

Etre vigilante dans nos propos et nos actes, discuter en équipe s'il y a problèmes avec un résidant.

Essayer de se mettre à leur place pour comprendre ce qu'ils ressentent et vivent.

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Attitude et langage (suite)

Etre plus à l'écoute du résidant même si l'on est pressé.

Un trop grand désir de bientraitance (aide) peut être perçu comme de la maltraitance.

Mettre le résidant au centre de la discussion et attendre son avis.

Traiter les résidants comme des personnes adulteset ne pas croire que l'on sache mieux déciderqu'eux.

Si un résidant n'est pas d'accord avec quelque chose, le laisser choisir à quel moment il veut le faire.

Ne pas forcer les résidants s'ils ne veulent pas.

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Réflexion, recul

Avoir des moments de réflexion par rapport à notre pratique: prise de recul, analyse, partage avec d'autres collègues.

Lors de situations problématiques, ne pas attendre, mettre en place un temps d'échanges.

Sensibiliser l'équipe sur la différence entre «vouloir le bien» et «faire le bien».

Il faut en parler s'il y a un doute.

Il faut savoir argumenter nos actes pour que tout le monde comprenne que tout n'est pas de la maltraitance.

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Réflexion, recul (suite)

Savoir le pourquoi on fait tel ou tel soin particulier.

Etre plus attentive et à l'écoute du résidant, de ce que lui veut.

Mettre toujours la personne soignée au centre, répondre à ses besoins et demandes, même si ce n'est pas mon point de vue.

Il faut être vigilant, la limite est différente d'une personne à l'autre (particulièrement lors de stress).

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Prévention, mesures

Certaines améliorations dans l'organisation, fixer des priorités.

Gérer notre temps et notre organisation au mieux et demander de l'aide à mes collègues quand j'en ai besoin.

Etre attentive aux besoins « résidants - soignants » et capter les signaux d'alarme.

Il faut du personnel en suffisance pour s’occuper de résidants déments qui refusent les soins.

Etre à l'écoute et attentive aux demandes et aux besoins en me respectant également en tant que professionnelle.

Favoriser l'expression des émotions autant des résidants que des collaborateurs.

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Autres réflexions et constats

La maltraitance touche aussi bien les soignants que la personne soignée.

Parfois, il n'y a pas de vrai milieu; quoi que l'on fasse ou ne fasse pas, peut être perçu ou être susceptible de maltraitance.

D'être vieux n'est pas une maladie, mais une richesse.

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