AVEC MARIJO TOURNUS: LABBAYE Située en Saône-et-Loire, entre Mâcon et Châlon-sur-Saône, Tournus...

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AVECMARIJO

TOURNU

S:

L’ABBAY

E

Située en Saône-et-Loire, entre Mâcon et Châlon-sur-Saône, Tournus fut garnison romaine bâtie au bord de la Saône. Mais, au Moyen Age, ce fut surtout un centre religieux important grâce à l'influence de son abbaye, l’abbaye Saint-Philibert. Les moines s’installèrent en ce lieu dès le IXe siècle.

De nos jours, Tournus peut encore s’enorgueillir du fait qu’elle a été décorée par Napoléon lui-même. .. Pendant la retraite qui a suivi la guerre de Russie, les troupes napoléoniennes furent battues par les Autrichiens à Mâcon, en 1814, malgré le soutien que leur ont apporté trois cents Tournusiens qui se battirent avec courage. Exilé à l’île d’Elbe, Napoléon n’oublia pas et , à son retour, il décernera la Légion d'Honneur à la ville de Tournus.

TOURNUS

« De gueules à un château à trois tours

d'argent soutenu

d'une croix de légion d'honneur au naturel,

au chef cousu d'azur à trois fleurs de lys d'or ».

L’abbaye Saint-Philibert de Tournus est, pour moi, l’un des plus purs joyaux de l’art roman à ses débuts. Par sa beauté architecturale et l’ampleur harmonieuse de ses bâtiments abbatiaux qui remontent pour la plupart au XIIe siècle, elle est un important témoin de la vie monastique d’alors.

Vous noterez qu’ayant disposé de peu de temps pour ma visite qui, de plus, s’est déroulée un dimanche matin, j’ai dû encore avoir recours au site, très complet en photos, de Patrimoine-histoire.fr et à Wikipédia.

On y accède directement de la route

nationale en passant par cette très courte rue qui se fraie un

passage entre deux tours rondes, la porte des Champs. C’était l’entrée principale.

D’abord occupé par les moines de Saint-Valérien, le monastère prit une ampleur accrue lorsque l’ensemble des biens furent offerts par le roi Charles le Chauve aux moines philibertins de Noirmoutiers. Ceux-ci apportèrent avec eux les reliques de leur moine fondateur, Saint Philibert. Ces reliques sont toujours dans l’église Saint-Philibert qui se construisit à partir de la fin du XIe siècle. En 1006, le feu ravagea le monastère qui dut être reconstruit. Ce n’est qu’en 1019 que le chœur de l’église fut consacré par les évêques de Mâcon et Châlon-sur-Saône mais c’est au XIIe siècle que se termina l’une de ses plus belles parties (transept et chœur). Elle fut plusieurs fois saccagée et endommagée puis fut mise à sac par les Huguenots en 1562. Transformée en collégiale en 1627, elle devint église paroissiale en 1790 et échappa aux destructions de la Révolution.

Cet édifice est construit en pierre rosée de Prety, localité voisine de Tournus. Ses murs, dotés de très peu d’ouvertures, paraissent rudes et puissants. La

tour de droite est ornée d’un toit en bâtière

Le clocher fut ajouté au XIIe siècle au

sommet d’une petite tour de guet. Très orné de sculptures,

même sur ses angles, ce que l’on ne peut distinguer ici, avec

statues et colonnettes

fortement travaillées. Il tranche sur la

sobriété de l’ensemble de

l’édifice.

La façade ressemble à une sorte de donjon au mur

percé d’archères qui ponctuent l’ensemble de

taches sombres contrastant avec le rosé de la pierre

Le narthex est une sorte d’antichambre pour l’église proprement dite. Certaines parties remontent à la fin du Xe siècle. Avec son aspect trapu, ses quatre énormes piliers d’une teinte rose tirant sur l’ocre, il constitue un ensemble qui m’émeut. Peu éclairé, il incite à la réflexion, à imaginer les bâtisseurs d’une foi débordante qui l’ont construit…

Au-dessus du narthex, une chapelle désaffectée de nos jours, Saint-Michel, suit le même plan mais, beaucoup plus haute, elle donne l’impression d’une plus grande légèreté.

Quatre énormes piliers à tailloirs

circulaires divisent le narthex en trois

nefs.Une fresque du XIIe siècle et cette voûte du XIVe, ornée d’un blason en damiers

(emblème des Digoine) surmontant la scène du Calvaire,

subsistent.

Très sombre, ce lieu marque une sorte de

transition, une invitation à se

mettre en condition pour la prière…

Au-dessus de l’accès à la nef centrale, un Christ en majesté date

du XIVe siècle.

La partie centrale est voûtée en arêtes tandis que les collatéraux se terminent par une voûte en berceau.

Au-dessus du narthex, ce fut la chapelle Saint-Michel antérieure

à la nef.

Très haute, elle semble fort différente du narthex. Certaines

décorations seraient une survivance de l’époque

carolingienne.

L’accès au clocher apparaît ci-dessus. Une grande baie cintrée ouvre sur la tribune d’orgues. Elle constituait l’entrée d’une

abside construite en encorbellement à cette hauteur…

De la chapelle Saint-Michel, on découvre une vue magnifique sur les piliers de l’église et les voûtes.

Arcs en berceau des collatéraux

Lumineuse et rose, la nef datant du début du XIe

siècle séduit par sa grande sobriété.

Vers le fond, l’extrémité d’un collatéral.

La chapelle de la Vierge, gothique, fut ajoutée lors des transformations au cours des siècles. A droite, une statue de Sainte Anne

qui voisine avec cette chapelle.

Le chœur, réaménagé à l’occasion de l’an 2000, bien que meublé de façon moderne avec des éléments créés par

Goudji, ne détruit pas l’ensemble grâce à l’extrême pureté des lignes.

L’orgue baroque du XVIIe siècle est remarquable.

« En juillet 1629: le sieur Dejoux, chantre,

fait reconnaître l’orgue, orgue que par un fait traité avec le Chapitre, il s’était

engagé à faire faire.. » Le précédent avait été détruit par les

Huguenots en 1542. Le facteur en fut Jehan d’Herville, de Troyes,

aidé de Gaspard Symon, de Tournus.

Plusieurs fois restauré, il a retrouvé

tout son éclaten 1990.

 Les verrières de Saint-Philibert ont été détruites au XVIe siècle pendant les

guerres de Religion. La verrière du XIXe siècle l’a, quand à elle, été en 1944. Les vitraux actuels dans les trois chapelles

gothiques sont l'œuvre de MM Choutet et Méringot en 1956, dont la Crucifixion et la Sainte Famille, ci-dessus. Les vitraux et les grisailles de la nef, dont on peut voir l’une d’elle à droite, sont dus à Brigitte

Simon (1964-1967).

Telle qu’elle est, récemment rénovée avec beaucoup de sensibilité à la réalité romane, cette église est très lumineuse. Les jolis vitraux modernes dans les tons de grisaille vert, rose et mauve concourent à l’harmonie du lieu et à sa luminosité.

Autour du chœur, un déambulatoire voûté en berceau, compte cinq chapelles dont celle du centre contient les restes de Saint Philibert. Il permettait la procession des reliques. Du transept nord, on accède à la crypte ce que je n’ai malheureusement pu faire.

Cette crypte n’est que peu enterrée car le terrain est en

pente, descendant vers la Saône. Elle est formée de plusieurs

espaces contigus et, au centre, on trouve une salle à trois nefs

portées par une série de piliers. Un déambulatoire donne accès à trois chapelles rayonnantes dont l’une contiendrait le sarcophage de Valérien, martyr du IIe siècle. Ses reliques ont été détruites par

les Protestants au XVIe siècle.

Le déambulatoire de l’église et une des

chapelles construites en absidioles autour

de l’abside.

Recouvertes d’un dallage de pierre, ces mosaïques furent

redécouvertes lors de travaux d ’électricité en l’an 2000. On les admire en contrebas du déambulatoire de l’église

grâce à une passerelle qui a été aménagée à cet effet.

Un déambulatoire supérieur est superposé à celui de la crypte.

Le sol était recouvert d'une splendide mosaïque (fin

du XIIe siècle) représentant les signes du zodiaque et les mois

de l'année en alternance, symbolisés dans des médaillons

circulaires.

Seule une petite partie des motifs est

conservée : quatre médaillons sur les 24

qui devaient constituer l'ensemble

complet.

Attenant à l’église, lieu de passage pour atteindre le cloître, le chauffoir des moines a été aménagé en

musée lapidaire.

Dans le musée

lapidaire, des

chapiteaux dont

certains représentent des têtes

apparaissant

démoniaques.

Des anciennes galeries du cloître, seule celle-ci qui jouxte l’église, subsiste. Elle date du

XIe siècle Les autres ont été construites plus

tardivement.

Le cloître Saint-Ardain tire son nom du 13ème

abbé qui a dirigé l’abbaye de 1026 à

1056.

Donnant sur le cloître, très endommagée par un violent incendie en 1245, la salle capitulaire fut

reconstruite au siècle suivant. D’anciennes arcatures romanes obstruées subsistent encore.

La cour intérieure a été reconstituée il

y a quelques années. Elle

présente l’aspect qu’elle avait au Moyen-âge avec puits au centre, jardin, espace

pavé.

Comme le cellier, le réfectoire, une salle de

plus de 33 m, date du XIIe siècle. Après la

sécularisation de l’abbaye, en 1627, il servit de Jeu de

Paume. Cellier et réfectoire sont utilisés, de

nos jours, pour des expositions et des

concerts.

 

En terminant, cette carte postale scannée qui permet de se faire une bonne idée de l’aspect général de l’abbaye.

En conclusion, j’ai envie d’emprunter au petit guide que l’on trouve à l’intérieur de l’église et faire mien son objectif : « Faire mieux apprécier, à travers les « vieilles pierres », le vivant édifice que constitua pour cette région, durant plusieurs générations, cette communauté de prière. »

Ce lieu invite parfaitement à suivre cette recommandation biblique : « Allez vers ses portiques en rendant grâce, entrez dans ses parvis avec des hymnes, rendez-lui grâce et bénissez son Nom. » (Psaume 99)

Musique : Expérience médiévale - Urbs Jerusalem, hymn in mode 4

Documentation : Guide vert Michelin et différents sites Internet.

Photos, sauf indication contraire, conception et réalisation :Marie-Josèphe-Farizy-Chaussé

Novembre 2011

marijo855@gmail.com

D’autres diaporamas sur :http://famille.morhain.net/lapagedemarijo/

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