Bashô 4:30 La voie du haïku Bashô ( 1644 – 1694 ) est le nom du plus célèbre poète classique...

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芭 蕉俳 句 道

Bashô4:30

La voie du haïku

Bashô

( 1644 – 1694 )

est le nom du plus célèbre poète classique du Japon,

et qui fut aussi un moine zen

Il naquit en 1644

à Ueno,

près de la ville

impériale de Kyoto

Sa maison

natale

y est

précieusement

conservée

L’ermitage Non loin de sa maison natale, dans ce petit ermitage, il composa alors ses premiers poèmes

Il était le fils d’un samouraï au service d’un grand Seigneur

Mais, à la mort de son père, il refusa de continuer cette charge

Puis il vécut près d’Edo dans un autre ermitage,

dont le seuil était orné d’un bananier

Son véritable patronyme était Matsuo Kinsaku, mais il se fit appeler alors

芭 蕉 Bashô qui signifie en japonais « bananier »

Mais un jour

cet ermitage

fut totalement détruit

par les flammes

Alors,

Bashô

commença à

beaucoup voyager

et parcourut

son pays en tous sens

俳句haïku

Bashô est reconnu comme le grand maître d’un genre poétique particulier appelé « haïku »,

C’est un très court poème composé de 3 séquences de 5, 7 et 5 syllabes,

qui doit comporter aussi une référence à l’une des quatre saisons de l’année

Écrire un haïku

est une discipline de l’esprit

qui s’apparente à la méditation assise

du bouddhisme zen

Elle peut être considérée comme une voie spirituelle

Grâce à la brièveté du poème, la réalité est réduite à l’essentiel

La nature, et tous les êtres vivants, peuvent alors s’illuminer en un seul instant de communion

Quelques haïkus célèbres de Bashô…

Aux admirateurs de lune,

les nuages, parfois,

offrent une pause

Cette solitude,

viendrais-tu la partager,

feuille de paulownia ?

Au milieu du champ,

et libre de toute chose,

l’alouette chante

Éveille-toi, réveille-toi,

et deviens mon compagnon,

papillon qui dort

Le plus célèbre des haïkus de Bashô dit simplement, selon le mot à mot du manuscrit :

furu ike yavieil étang ah !

kawazu tobikomu grenouille plonge dedans

mizu no otoeau (de) son

Un vieil étangune grenouille plongele bruit de l’eau 

古 池 や蛙 飛 び こ む水 の 音

La Voie

道 Do

En 1689, Bashô entreprend avec l’un de ses disciples un long voyage à pied dans le nord du Japon

Il tient un journal, dessine, compose de la poésie

Ce récit de voyage s’appelle

« La voie étroite vers le Grand Nord »

奥 の 細 道

Oku no Hosomichi

Tous les manuscrits de ce récit ont été conservés

Plusieurs de ses poèmes, composés en chemin, sont désormais gravés sur des pierres

Ce même itinéraire est suivi de nos jours par de nombreux pèlerins

Trois étapes de ses périples sont particulièrement célèbres :

L’ île aux pins

Le Mont Fuji

Hiraizumi

Matsushima ah ah !

Matsushima ah !

Matsushima ah !

L’île aux pins

松島

松島やああ

松島や

松島や

MATSU

SHIMA

霧時雨富士を見ぬ日ぞおもしろき

kiri shigure fuji  o minu hi  zo omoshiroki

 Le mont Fuji Invisible dans la bruine Journée agréable

( A cet endroit, cinq cents ans auparavant,

se déroula une célèbre bataille entre deux frères,

et le vaincu se suicida … )

夏natsu-

kusa

や ya

suwa

mono

もdomo

ga

yume

のno

ato

Les

herbes

d’été,

seules

traces

des

rêves

des

guerriers

Hiraizumi

Non loin, se dresse aussi

une statue moderne du poète

En ce même lieu, ce haïku a été traduit et gravé en anglais, sans doute à l’attention des visiteurs américains :

Les herbes d’été The summers grass c’est tout ce qui reste it is all that’s left

des anciens rêves des guerriers of ancient warrior’s dreams

Le Japon vaincu d’après 1945 mobilise le paisible Bashô pour oublier son passé militariste…

Malade en voyage,

mes rêves sillonnent

des champs desséchés

tabi ni yande

yume wa kareno o

kakemeguru

旅 に病んで夢は枯野をかけ廻る

Épuisé par cinq années de voyages incessants,

Bashô décéda à Osaka en 1694, à l’âge de cinquante ans

Avant de mourir,

il dicta un dernier haïku :

Son tombeau est situé

au monastère de Gichu-ji

A l’endroit exact de sa mort,

près de la boutique d’un fleuriste,

une stèle a été dressée

A Edo, un musée est entièrement consacré à Bashô

Chaque année, le 12 octobre,

anniversaire de sa mort,

se tient aussi un festival de poésie

Kohachiro Miyata

( Warner 1977 )

« Honshirabe »

( Investigation )

Flûte shakuhachi

© Germain Coupet 2009

Fin

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