CO24 - Les adénomes hépatocellulaires : corrélations morphologie et mutation du gène hnf1alpha....

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AFEF — Communications orales

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CO23LA REPTINE/TIP48 EST UN ACTEUR MAJEUR DE LACARCINOGENÉSE HÉPATIQUE

B Rousseau (1), JF Blanc (1), F Moreau-Gaudry (2), D Taras(1), P Costet (3), M Cole (4), P Bioulac-Sage (1),J Zucman-Rossi (5), J Rosenbaum (1)

Les mécanismes moléculaires de la carcinogenèse hépatiqueau cours de l’infection à VHC sont encore mal connus. Notrebut est de découvrir de nouvelles protéines dont l’expressionest régulée dans les carcinomes hépatocellulaires (CHC) com-pliquant l’infection par le VHC, et d’analyser leur rôle dans lacarcinogenèse hépatique. Pour cela, nous avons fait une ana-lyse protéomique de 4 cas de CHC développés sur hépatitechronique à VHC, en utilisant l’électrophorèse bi-dimension-nelle et la spectrométrie de masse. Un spot correspondant à lareptine/TIP48 était d’intensité augmentée dans les 4 CHC avecun ratio moyen tumoral/non tumoral de 4,1 (extrêmes 2,8-6,9).La reptine est une ATPase, et de façon controversée une héli-case, connue pour antagoniser la signalisation par la voie de labêta-caténine. Une étude par RT-PCR en temps réel de 10 cassupplémentaires a montré un ratio reptine/18S augmenté enmoyenne de 1,5 fois dans les CHC par rapport au foie péri-tumoral (P = 0,01). Le séquençage de l’intégralité de laséquence codante n’a pas montré de mutation dans les 10tumeurs. Afin de comprendre la fonction de la reptine dans lacarcinogenèse hépatique, nous avons modulé son expressiondans la lignée de CHC humaine HuH7. Une réduction majeurede l’expression de la reptine, jugée par Western blot, a étéobtenue grâce à l’expression via un vecteur lentiviral d’unsiRNA spécifique. Cela s’accompagnait d’une réduction de90 % du nombre de cellules viables en raison de l’inductiond’une apoptose massive, démontrée par immunomarquageavec un anticorps contre la caspase 3 activée, et par colorationdes noyaux au DAPI. La surexpression de la reptine a été obte-nue par infection des cellules avec un vecteur lentiviral diri-geant l’expression de la reptine avec une étiquette Flag (Flag-reptine). Le taux de surexpression (reptine endogéne + Flag-reptine) n’était que de 1,4 en raison d’une diminution del’expression de la reptine endogéne dans ces cellules. La crois-sance in vitro des cellules exprimant la Flag-reptine n’était pasdifférente de celle de cellules infectées avec un vecteur con-trôle codant l’EGFP. Cependant, lorsque des souris immuno-déprimées Rag2/gammac étaient injectées avec les cellulesFlag-reptine, elles développaient des tumeurs significative-ment plus grosses que celles injectées avec des cellules expri-mant l’EGFP (N = 20 par groupe, P = 0,016 par ANOVA).L’analyse des tumeurs explantées confirmait bien la persis-tance de l’expression de la Flag-reptine. En conclusion, nousmontrons pour la première fois la surexpression de la reptinedans un cancer humain. Nos résultats montrant que la reptineest indispensable à la survie des cellules tumorales et qu’unesurexpression même modeste de la reptine augmente la tumo-rigénicité, sont en faveur d’un rôle important pour cette pro-téine dans la carcinogenése hépatique et suggèrent qu’ellepourrait constituer une cible thérapeutique.

CO24LES ADÉNOMES HÉPATOCELLULAIRES : CORRÉLA-TIONS MORPHOLOGIE ET MUTATION DU GÈNEHNF1ALPHA. ÉTUDE MULTICENTRIQUE FRANÇAISE DE79 CAS

P Bioulac-Sage (1), E Jeannot (2), JY Scoazec (3),C Guettier (4), J Tran Van Nhieu (5), V Paradis (6),E Leteurtre (7), D Wendum (8), M Fabre (9), S Michalak-Provost (10), A de Muret (11), J Zucman-Rossi (2)

Les adénomes hépatocellulaires (AH) présentent dans environ50 % des cas des mutations bi-alléliques inactivatrices du gèneTCF1/HNF1 , le plus souvent somatiques, rarement constitu-tionnelles (1).

But : Rechercher si les AH présentent des caractéristiquesmorphologiques liées au caractére muté ou non du gèneHNF1alpha.

Matériel et méthodes : Une série multicentrique de 79 casd’AH (unique, multiple ou adénomatose) a été étudiée. Pourchacun, des fragments congelés d’une ou plusieurs tumeurs etdu foie non tumoral ont été analysés à la recherche de muta-tions HNF1 par séquençage de l’ensemble des exons codantset par RT-PCR. Sans connaître les résultats de l’analyse molé-culaire, chaque cas a fait l’objet d’une relecture au microscopemultitête selon une grille consensuelle de 22 items.

Résultats : Les AH mutés sont significativement plus stéatosi-ques (P < 0,007), avec des contours festonnés, sans réactioninflammatoire (P < 0,005) et dans ce groupe, l’agrément dia-gnostique entre les observateurs était bon (P < 0,02). Les AHnon mutés étaient plus souvent hémorragiques/péliotiques(P < 0,002), avec de nombreux vaisseaux souvent dystrophi-ques (P < 0,02), des anomalies cytologiques (P < 0,0005) etune désorganisation de la réticuline (P < 0,04). Il n’y avait pasde corrélation entre le caractère muté ou non et la taille de latumeur, la présence ou non de capsule, le caractère unique oumultiple des tumeurs.

Conclusion : 1) Les AH mutés HNF1, très souvent stéatosi-ques, représentent un groupe morphologiquement particulieret homogène ; le lien entre stéatose et inactivation du gèneHNF1 mérite d’être approfondi. 2) Les AH non mutés sontplus hétérogénes, de diagnostic plus difficile ; la recherched’autres altérations génétiques pourrait aider à mieux lescaractériser.

RÉFÉRENCE

1. Bluteau et al. Nature Genetics 2002,32:312-5.

(1) INSERM E362, GREF, Université Bordeaux 2, (2) INSERME217, Université Bordeaux 2, (3) Animalerie spécialisée,Université Bordeaux 2, (4) Department of molecular bio-logy, Princeton University, États-Unis, (5) INSERM U434,Paris. Services d’Anatomie Pathologique CHU, (1) Pellegrin, Bor-

deaux, (3) E. Herriot, Lyon, (4) P. Brousse, Paris, (5) H. Mon-dor-Créteil, (6) Beaujon-Clichy, (7) Lille, (8) Saint-Antoine,Paris, (9) Bicêtre, Paris, (10) Angers (11) Tours, (2) INSERMU434, Paris.

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