complètes · 2018. 4. 12. · Le Marteau sans maître POSSIBLE Dès qu'il en eut la certitude...

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Œuvres

complètesINTRODUCTION DE JEAN ROUDAUT

RENÉ CHAR

GALLIMARD

Tous droits de tradutlion, de reprodutlion et d'adaptationréservés pour tous les pays.

© Éditions Gallimard, 198}pour /'Introduction de Jean Roudaut, pour Dehors la nuit estgouvernée précédé de Placard pour un chemin des écoliers,pour En trente-trois morceaux, pour A faulx contente, pourLe Bâton de rosier, pour Loin de nos cendres, pour Sous ma

casquette amarante et pour l'ensemble du dossier critique.

LE MARTEAU SANS MAÎTRE

suivi de

MOULIN PREMIER

À Georgette Charqui a convoyé la plupart des poèmesdu Marteau sans maître et leur a

permis d'atteindre la province desécurité où je désirais les savoir.

@ Librairie José Corti,

Vers quelle mer enragée, ignorée même des poètes, pouvaitbien j-'M aller, aux ~M'yo~ ~~o, ce fleuve mal aperçu quicoulait ~J ~rrM où les accords de la fertilité se mou-raimt, où l'allégorie de l'horreur commençait à se concrétiser,ce fleuve radiant et énigmatique baptisé Marteau sans maître?Vers l'hallucinante /c~ noué au Mal, del'homme massacré et pourtantM'~or~

La clef du Marteau sans maître tourne dans la réalité~rM~ des années .r~ Le premier rayon qu'elledélivre ~M~ entre l'imprécation du supplice et le magnifiqueamour.

(Feuillet pour la ze édition, jc)~.)

ARSENAL

1927-1929

LA TORCHE DU PRODIGUE

Brûlé l'enclos en quarantaineToi nuage passe devant

Nuage de résistanceNuage des cavernesEntraîneur d'hypnose.

VÉRITÉ CONTINUE

Le novateur de la lézarde

Tire la corde de tumulte

On mesure la profondeurAux contours émus de la cuisse

Le sang muet qui délivreTourne à l'envers les aiguillesRemonte l'amour sans le lire.

Le Marteau sans maître

POSSIBLE

Dès qu'il en eut la certitudeÀ coup de serrements de gorgeIl facilita la parole

Elle jouait sur les illustrés à quatre sous

Il parla comme on tueLe fauve

Ou la pitié

Ses doigts touchèrent l'autre rive

Mais le ciel bascula

Si vite

Que l'aigle sur la montagneEut la tête tranchée.

TRÉMA DE L'ÉMONDEUR

Parce que le soleil faisait le paon sur le murAu lieu de voyager à dos d'arbre.

Arsenal

ROBUSTES MÉTÉORES

Dans le bois on écoute bouillir le ver

La chrysalide tournant au clair visageSa délivrance naturelle

Les hommes ont faim

De viandes secrètes d'outils cruels

Levez-vous bêtes à égorgerÀ gagner le soleil.

TRANSFUGES

Sang enfin libérableL'aérolithe dans la véranda

Respire comme une plante

L'esprit même du château fortC'est le pont-levis.

MASQUE DE FER

Ne tient pas qui veut sa rage secrèteSans diplomatie.

Le Marteau sans

UN LEVAIN BARBARE

La bouche en chant

Dans un carcan

Comme à l'école

La première tête qui tombe.

À L'HORIZON REMARQUABLE

Les grands cheminsDorment à l'ombre de ses mains

Elle marche au suppliceDemain

Comme une traînée de poudre.

SINGULIER

Passé ces trois mots elle ne dit plus rienElle mange à sa faim et plusHaute est l'estime de ses draps

Nomade elle s'endort allongée sur ma boucheVolume d'éther comme une passionDélireà midi à minuit elle est fécondée dans le coma de

l'amour arbitraire

La pièce de prédilection de l'oxygène.

Arsenal

LEÇON SÉVÈRE

Le saut iliaque accompliL'attrait quitte la rêverieL'aimant baigné de tendresse eSt un levier mortLes tournois infantiles

Sombrent dans la noce de la crasse

Le relais de la respiration

L'air était maternel

Les racines croissaient

Un petit nombreA touché le jourÀ la première classeQue l'amour forme à l'étoile d'enferD'un sang jamais entendu.

BEL ÉDIFICEET LES PRESSENTIMENTS

J'écoute marcher dans mes jambesLa mer morte vagues par-dessus tête

Enfant la jetée-promenade sauvageHomme l'illusion imitée

Des yeux purs dans les boisCherchent en pleurant la tête habitable.

Le Marteau sans maître

LA ROSE VIOLENTE

Œil en transe miroir muet

Comme je m'approche je m'éloigneBouée au créneau

Tête contre tête tout oublier

Jusqu'au coup d'épaule en plein cœurLa rose violente

Des amants nuls et transcendants.

VOICI

Voici l'écumeur de mémoire

Le vapeur des flaques mineuresEntouré de linges fumantsÉtoile rose et rose blanche

ô caresses savantes, ô lèvres inutiles1

L'AMOUR

Être

Le premier venu.

Arsenal

Animal

À l'aide de pierresEfface mes longues pelisses

Homme

Je n'ose pas me servirDes pierres qui te ressemblent

Animal

Gratte avec tes onglesMa chair eSt d'une rude écorce

Homme

J'ai peur du feuPartout où tu te trouves

Animal

Tu parlesComme un homme

Détrompe-toiJe ne vais pas au bout de ton dénuement.

Baigneuse oublie-moi dans la merQui délire et calme la foule

SOSIE

DENTELÉE

Le Marteau sans maître

LES POUMONS

L'apparition de l'arme à feuLa reconnaissance du ventre.

ARTINE

1930

Au silence de celle qui laisse rêveur.

Table des matières

Arthur Adamov La Parodie. L'Invasion.

Poésie partagée. Introduction. 1 3 1 9René Cazelles De terre et d'envolée. Avant-

propos. 1320Charles Augustin Vandermonde Petit diction-

naire portatif de santé par M. L" et M. de B*Introduction. 1320

Jean-Guy Pilon Les Cloîtres de l'été. Avant-propos. 13211

Jean Sénac Poèmes. Avant-propos. 1322Janine Couvreur Feuille ou marbre. 1 3 233Philippe Jones Racine ouverte. D'un dialogue avec

Philippe Jones. 13233Jean Pénard Jour après nuit. Lettre-Préface. 1 3 24René Char et Tina Jolas La Planche de vivre. 1325SRené Char et Alexandre Galpérine Le Gisant

mis en lumière. 1 3 26

Tables des anthologies établies par René Char 1 3 27

Noter 1341

Bibliographie I4°7

Table des titres et des incipit ^AAl

Table des matières 149;S

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