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Contes très illustrés V LE GRAIN DE MAÏS MAGIQUE Véronique Tadjo.- Abidjan : Nouvelles Éditions Ivoiriennes (Le bois sacré), 1996.- 23 p. : ill. coul. ; 22 x 17 cm.-ISBN 2 910190 63 3 : 25 FF. Diffusion en France Edicef. LES AVENTURES DE KATABOUM/ NGUURNDAM KASAPA (bilingue français-peul) Pierre Gourou, trad. en peul par Abou- Dardaye Barry ; ill. Marie Lorilleux.- Paris : L'Harmattan, 1997.- 23 p. : ill.; 18,5 x 20,5 cm.- ISBN 2 7384 5020 2 : 38 FF. . ; ' : guistiques et pédagogiques de Sarh au Tchad sont à la frontière Dans sa lumineuse simplicité, ce petit conte livre le périple de l'enfant Soro à la recherche du grain de maïs magique donné par son père et sa mère et volé par une pintade sauva- ge. Rien ne saura détourner l'enfant résolu dans sa quête : pas même trois rencontres successives, bien attirantes tout de même. Phrase courtes et bien rythmées, dialogue vif, refrain scan- dent la narration, tandis que l'enfant court, court.... Chaque double page éclate dans une dominante de cou- leur franche qui lui est propre, offrant des tableaux à la beauté hié- ratique et naïve sur lesquels sont déposés les personnages - humains ou animaux - tels de délicats sym- boles. Une grâce et un bonheur irré- sistibles. Cet ouvrage existe égale- ment en langue anglaise, chez le même éditeur et sous le titre : The lueky grain ofeorn. A partir de 3 ans B Kataboum, un petit rhinocéros qui vit en Afrique, passe son temps à se pro- mener avec son comparse le singe. Ses promenades qui se font contre l'accord de ses parents, le confrontent à des dangers : l'attaque de fourmis, l'appétit du crocodile... mais heureusement, papa rhinocéros, Katafracte, est toujours là pour le sauver et pour... le gronder. Jusqu'au jour où Kataboum, au cours de l'une de ses balades interdites, découvre des chasseurs et sauve sa famille. Une adaptation d'un conte peul un peu longue et pas toujours convain- cante, servie par une écriture amène (dialogues et phrases exclamatives). La version peul est donnée en bas de page dans une mise en page aérée. Les illustrations en noir et blanc jouent sur la légèreté et une note d'humour. A partir de 5 ans B

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Contes très illustrés

V LE GRAIN DE MAÏSMAGIQUEVéronique Tadjo.-Abidjan : Nouvelles Éditions Ivoiriennes(Le bois sacré), 1996.- 23 p. : ill. coul. ;22 x 17 cm.-ISBN 2 910190 63 3 : 25 FF.Diffusion en France Edicef.

LES AVENTURES DE KATABOUM/NGUURNDAM KASAPA(bilingue français-peul)Pierre Gourou, trad. en peul par Abou-Dardaye Barry ; ill. Marie Lorilleux.-Paris : L'Harmattan, 1997.- 23 p. : ill.; 18,5 x20,5 cm.- ISBN 2 7384 5020 2 : 38 FF.

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guistiques et pédagogiques deSarh au Tchad sont à la frontière

Dans sa lumineuse simplicité, ce petitconte livre le périple de l'enfant Soroà la recherche du grain de maïsmagique donné par son père et samère et volé par une pintade sauva-ge. Rien ne saura détourner l'enfantrésolu dans sa quête : pas même troisrencontres successives, bien attirantestout de même. Phrase courtes et bienrythmées, dialogue vif, refrain scan-dent la narration, tandis que l'enfantcourt, court.... Chaque double pageéclate dans une dominante de cou-leur franche qui lui est propre,offrant des tableaux à la beauté hié-ratique et naïve sur lesquels sontdéposés les personnages - humainsou animaux - tels de délicats sym-boles. Une grâce et un bonheur irré-sistibles. Cet ouvrage existe égale-ment en langue anglaise, chez lemême éditeur et sous le titre : Thelueky grain ofeorn.A partir de 3 ans B

Kataboum, un petit rhinocéros qui viten Afrique, passe son temps à se pro-mener avec son comparse le singe. Sespromenades qui se font contre l'accordde ses parents, le confrontent à desdangers : l'attaque de fourmis, l'appétitdu crocodile... mais heureusement,papa rhinocéros, Katafracte, est toujourslà pour le sauver et pour... le gronder.Jusqu'au jour où Kataboum, au coursde l'une de ses balades interdites,découvre des chasseurs et sauve safamille. Une adaptation d'un conte peulun peu longue et pas toujours convain-cante, servie par une écriture amène(dialogues et phrases exclamatives). Laversion peul est donnée en bas depage dans une mise en page aérée. Lesillustrations en noir et blanc jouent surla légèreté et une note d'humour.A partir de 5 ans B

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COM'• : • • • • • : • • • • : . . ' • • • • : • • . •

FORGERON• . • . • • ,

Maurice Fôurnier; itl. Morial.-Sarh : Centre de recherches linguistiqwet pédagogiques, 1997.- 32 p. : il).;19x19 cm.- [sans ISBN]: 500 CFA

bUU, LADtILLC t lLABICHE-COCHON(Bilingue français-ngambay)Conte recueilli par Madame Naliri, trad. enngambay par Mianmarde Laoumaye Adoum,trad. par Maurice Fûurnier; ill. Morial.-

*)OU, LADCILLC C I

LA BICHE-COCHON(Bilingue français-sar).Conte recueilli par Madame Naliri, trad. en sarpar Togueyadji Mindengar, trad. par MauriceFoumier; itl. Modal.-Sarh : Centre de recherches pédagogiques,1996.- 48 p. : ill. coul.; 15,5 x 22 cm. [sansISBN]. Prix : 500 CFA.

Ce petit ouvrage bilingue - dans sesdeux versions ngambay et .sar - met ànouveau en scène Sou un héros bienconnu au Tchad, dans une anecdoteoù sa débrouillardise et la satisfactionde son appétit peuvent s'illustrer defaçon assez drôle : sur la page dedroite, à la manière de vignettes debande dessinée, les illustrationscocasses de Morial et un texte simpleen français, à gauche, le texte engnambay ou en sar, deux des languesdu Tchad.Conte très illustréA partir de 6 ans B

LA 3EUNE FiLLE, L'OGREET LE BOUSIERConte adapté par M. Moussa Annour, trad. enfrançais par P. Juliien de Pommerai, ill. Morial.-Sahr : Centre de recherches pédagogiques,1996,- 56 p, : ill.; 22 x 15,5 cm.- [sans ISBN],Prix : 500 CFA

Touji nn> dans une t< «ne de narrât* >n detype bande dessinée, les péripéties d'une

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épouse et d'un bousier (hanneton copro-phage) Le lecteui tchadien reconnaîtrades héros et des récits qui lui sontpropres; les autres se sentiront peut êtreun [\-u plus étrangers .i cette hj«* <«\.dont le récit forcément très ramassé etl'illustration peuvent surprendre!Cet ouvrage existe en bilingue français-arabe du Tchad en caractères latins, enfrançais-sar et en français-ngambay.

Conte très illustréA partir de 6 ans E

CONTES DU TCHAD.. • ' : • • • ' ' ' • • : • • :

ill. Scorfa.-Tome i. : La hyène et les crapauds.-24 p. ; ill. coul. 1996Tome 2 : La hyène, le singe et le lièvre.-28 p. : ill. coul. 1997Sarh : Centre de recherches pédagogiques, :

:Prix : 500 CFA

Chacun de ces deux ouvrages propose,deux histoires courtes, très simples, met-tant en scène avec humour des animauxdu bestiaire tchadien le raccourci vouludes histoires (quelques mots seulement)est bien servi par une 'illustration char-mante et non dénuée d'humour.Conte très illustréA partir de 6 ans B

MON GRAND-PÈREET SON VILLAGE DE KAKERTÉJean-Camille Kladourrtgué ; ill. Morial.»Sarh : Centre de recherches linguistiqueset pédagogiques, s.d..- 48 p. : ill. coul. ;19,5 x 19.-[sans ISBN]. Prix: 500 CFA.

Rédigé par un jeune collégien deGoundi au Tchad, le récit présentédans cet album a comme fil conduc-teur les vacances d'un jeune garçondans le village de son grand-père. Plusqu'une histoire réelle, il s'agit plutôtd'un enchaînement d'impressions sub-jectives, de rêves, d'anecdotes et d'in-formations documentaires sur la viequotidienne et la culture sar. Certainsmots en sar ou gambay et les réfé-rences à des traits culturels précis (la"corde d'eau" par exemple) deman-dent un "décryptage?" ou peuventmême surprendre. On notera avecintérêt ce que laisse entrevoir le jeunenarrateur de la remise en cause, dumoins des interrogations que se posela jeune génération vis à vis descroyances traditionnelles. Une initiativeà saluer de la part de professionnelsqui cherchent à créer un matérielpédagogique adapté au niveau delangue et à la culture des jeunes lec-teurs.

Histoire illustréeA partir de 10 ansB/M

O TAKAA1 TltCOU n°7 1998

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LA CARAPACE DE LA TORTUEEbondje Julienne Alima Ongono.-Lomé : Haho, 1997.- 26 p. : NI. coul.;17x22 cm.-ISBN 2 906718 75 0.

Tous les animaux de la forêt sontréunis pour la fête du maïs. Mais ilmanque de l'eau pour que le "nsock",la bouillie de maïs, soit cuisiné. Opken-le-lièvre est désigné pour aller chercherle précieux ingrédient mais une voixétrange l'effraie aux abords de la sour-ce ; il revient donc bredouille auprèsde ses amis. Tour à tour, Soo-1'antilope,Nyat-le-buffle, Emgwen-le-lion se lan-cent dans l'aventure mais en vain...Seule Koulou-la-tortue que l'on avaitoubliée, revient avec l'eau si convoitée.Une victoire qui lui coûtera cher... Lafin du conte explique pourquoi la tor-tue porte des "cicatrices" sur sa carapa-ce. L'histoire est plutôt plaisante etfonctionne bien même si l'on ne com-prend pas vraiment le peu de recon-naissance des animaux qui finissent parbattre celle qui les a sauvés. Le styleavec des onomatopées et le chant quirevient comme un leitmotiv, est bienrythmé. Les illustrations, proches ducartoon, présentent à la fois des per-sonnages anthropomorphes peu réa-listes et des objets détaillés (calebasse,marmite et maïs). On regrette seule-ment une erreur éditoriale : les illustra-tions sont décalées par rapport au texte(chaque illustration se rapporte au textede la page précédente), ce qui peutgêner au bon déroulement de la lecture.Cet ouvrage a reçu le 2ème prix duConcours ACCT (Agence de laFrancophonie) de littérature africainepour enfants, en 1995.A partir de 5 ans B

LES TROIS GOURMANDSAdapt. Moussa Konaté ; ill. Ali Zoromé.-Bamako : Le Figuier, 1997. 12 p. : ill. coul. ;22 x 18 cm.- ISBN 2 84258 017 6 : 20 FF.

Hababan, un jeune homme qui n'aimepas travailler mais qui passe son tempsà manger, est renvoyé par son père. Auhasard de son errance, il rencontredeux autres gourmands avec lesquels ildécide de continuer sa route. Les troiscompères décident d'employer la ruse(toujours malhonnête) pour se procurerde la nourriture. A chaque nouveautour qu'ils infligent à leurs malheu-reuses victimes, ils sont renvoyés,"bombardés de projectiles de toutes

sortes". L'histoire - version d'un conteafricain très connu - construite sur lemême ressort dramatique (à troisreprises, les trois gourmands "roulent"des paysans naïfs ; à trois reprises, ilsont jetés dehors), n'a pas de véritablescénario : à la fin de l'ouvrage, lesgourmands se retrouvent démunis, nesachant plus quelle ruse inventer pourassouvir leur faim. L'absence de pro-gression ou, tout simplement d'uneintrigue qui ait de l'intérêt, est toutefois"rattrapée" par la note d'humour de ladernière phrase : l'auteur s'adressedirectement au lecteur, lui demandants'il désire inviter ses trois chenapans àmanger. Les illustrations à l'aquarelleparviennent à traduire l'humour de lasituation ; leurs traits rapides laissenttoutefois une impression de facilité etd'inachèvement, certains détails dutexte comme la bosse d'un des gour-mands n'apparaissant pas. Un petitalbum qui saura cependant faire rire lesjeunes lecteurs, la gourmandise passantpour un péché largement partagé ! (ànoter que ce conte a donné lieu auMali à un dessin animé très prisé desenfants). Cet ouvrage existe égalementen version bambara.A partir de 5 ans B

LAMBIDOU ET AUTRES CONTESBILINGUES(bilingue français-soninké)Texte et ill. élèves de l'école ouverte desBourseaux, à partir des contes de Siré Camara.-Paris : L'Harmattan, 1998. 62 p. : ill. ; 21,5 x13,5 cm. ISBN 2 73846481 5 : 40 FF.

Cet ouvrage est le fruit d'un travailpédagogique réalisé à partir des textesrécités par le conteur mauritanien SiréCamara. Avec l'aide de leurs profes-seurs, les élèves de la banlieue pari-sienne ont rédigé et illustré ces contestrès courts et très simples. Les quatretextes évoquent les bienfaits de la"terre féconde" - "lambidou" en soniké -le partage entre frères, les rapportspère-fils et bien sûr, les ruses de l'hyè-ne. La mise en page, aérée, présented'une façon très claire le texte en fran-çais (en haut), les illustrations en noiret blanc des enfants, et le texte ensoninké (en bas). Un travail pédago-gique réussi qui fait appel aux vertusdu conte pour - selon l'avant-proposde cet ouvrage - "le développementmental des enfants et leur intégrationau sein de leur communauté".A partir de 6 ans B

L'éditeur-diffuseur

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Réalisation Attoumani Dassani ;Attoumani Dassani .-Mamoudzou : Editions du BaiServedit, 1998.24 p. : ill. cou(Grain d'Encre).- ISBN 2 8687Diffusion en France et en Afri

! : Classe de

Petit p< ils1-- mer,découvre cliri> n nts objets ou individusA chacune des Questions "Petit poisson

LES DEUX SOiLA PETITE NAfElèves de Pascal Paquet ; iMamoudzou : Editions duServedit, 1998. 19 p. ; ill.(Grain d'Encre).- ISBN 2Diffusion en Franc;.

Une petite fille àde coco se rendterritoire de deu:mière sorcière, r

srche de noixforêt Lolani,•es. La pre-:. terrorise la

fillette ; heureusement, la seconde,gentille, vient à son set oui s et luiapprend comment détacher des noixde coco en les faisant tourner. Unconte très simple servi par une miseen page élégante : quelques phrasesde texte sur la page de gauche, unjeu sur les caractères, des petitesvignettes colorées, des dessins d'en-fants sur la page de droite, encadréset aux couleurs vives. Les illustrationsjouent sur des formes très simplescomme les cercles (les arbres) ou abs-traites poui la représentation des pro-tagonistes un choix pas toujoursheureux pour la petite fille, avec unereprésentation pas très attachante. Unalbum pour les petits.

Conte très illustréA partir de 4 ans B

LA SORCIÈRE ETLES DEUX POISSONS AElèves de Pascal Paquet ; ill. Elèves dePatrice Cujo.-fv4amoudzou : Editions du Baobab : Paris :Servedit, 1997. 19 p. : ill. coul. ; 23 x 18 cm.(Giain 06877 101 7. 30 FF.Diffusion en France et en Afrique : Servedit.

Un peî; is humour quiraconte comment une vielle femme sor-

tignotée de l'inté-rieur pai les deux poissons carnivoresqu'elle vient de dévorer.., Le texte avecdes plii ligues pour lesjeunes lecteurs, paraît moins fluide quedans les autres albums de cette mêmecollection II réussit tout de même lepari de présenta en peu de mots etd'une manière claire le contexte de l'his-toire (dans la mangrove, au milieu desracines de palétuviers) et surtout, les dif-férentes péripéties du conte. Hormisune petite erreur (le texte parle de deuxpoissons rouges mais les illustrationsreprésentent un poisson rouge et unautre, bleu), les illustrations - des des-sins d'enfants - sont intéressantes pourleur jeu sur les cadres (cadre dans lecadre, hors et dans le cadre, frises d'en-cadrement). D'un bleu profond, ces"tableaux" représentent avec humour"l'ingurgitation" et l'expulsion des deuxpoissons ; pour renforcer le mouvement,les onomatopées du texte sont reprisesdans les illustrations. Un album pour lesjeunes lecteurs.

Conte très illustréA partir de 5 ans B

LE MAKI ET LA ROUSSETTEElèves de Pascal Paquet ; ill. élèves de Jean-Naët Crespia-Mamoudzou : Editions du Baobab : Paris :Servedit, 1995. 14 p. : ill. coul. ; 23 x 18 cm.(Grain d'Encre).- [sans ISBNj: 30 FF. Diffusionen France et en Afrique : Servedit.

Un vieux Maki (lémurien) décide d'al-ler voir une sorcière ; par un coup debaguette magique et sous l'effet de laformule incantatoire "Toc-toc maniocpoc-poc", il se voit pousser des aileset devenir Roussette (chauve-souris).Un conte très court qui donne uneexplication merveilleuse à l'existencedes chauve-souris "dans le ciel deMayotte". Texte et illustrations vont depair : quelques mots clé en italiquedans le texte (page de gauche) sontinsérés dans les illustrations (page dedroite). Une façon esthétique et péda-gogique pour les jeunes lecteurs derepérer et d'assimiler les différentesétapes de l'intrigue. Les illustrationsau feutre - des dessins d'enfants -jouent également sur le collage (pho-tographie). L'ensemble offre un petitalbum de qualité, avec une recherchegraphique et un travail sur le texte.

Conte très illustréA partir de 5 ans B

T A K A M T I K O U n»7 1998

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Elèves ri , PatriceCujo .-• • • " . . • :

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Diffusion en France et en Afrique : Servedit.

BENGUVUOU LE MIRACLE DU LAGON *Collège du Centre 1994 ; ill. Jean-Noël Libertet Pascale Garda.-Mamoudzou : Editions du Baobab : Paris :Servedit, 1997. 23 p. : ill. coul. ; 23 x 18 cm.(Grain d'Encre) - ISBN 2 908301 00 8 : 30 FF.Diffusion en France et en Afrique : Servedit.

Cet ouvrage présente un petit contetrès proche culturel]ment de l'île de Mayotte et de ses habi-tants. Les premiers hommes arrivent surl'île et le premier village pi end de plusen plus d'importance. Mais les habi-tants, pourtant heureux, aimeraientmanger du poisson. Pour ce faire, ilsfont appel au courageux chef du villa-ge, Benguvu, qui lui-même, finit pardemander de l'aide au Dieu de la Mer,MTufuku. Ensemble, l'homme et lafigure divine, forment un barrageautour de l'île, créant les îlots et la bar-rière de corail. Le texte, très clair (ilaurait peut-être tout de même gagné àêtre plus concentré) met en scène lanature et sa véritable fête de poissons,d'oiseaux chatoyants, et de fonds sous-marins. Les illustrations sonttrès belles : des tableauxtour à tour très réalisteset poétiques, avec desnuances de bleu et devert. Les représentationsdu dieu de la mer dansson arc en ciel contrastentquelque peu avec le style desautres tableaux 11 en ressortcependant un ensembleconvaincant,

Conte très illustréA partir de 8 ans M

¥ LE BANGAFatima Abaine, Annie Casalis ; ill. MarieVVmter.-Mamoudzou : Editions du Baobab : Paris :Servedit, 1997.- 15 p. : ill. coul. ; 23 x 18cm. (Grain d'Encre).- ISBN 2 86877 094 1 :30 FF. Diffusion en France et en Afrique:Servedit.

Un très bel album qui donne à voircomment fabriquer un ''banga", unemaison traditionnelle à Mayotte. l'unedes îles de l'archipel des Comoresdans l'Océan Indien. le documentaires'appuie sur un fil directeur convain-cant : Zaïd, un petit garçon devenu"grand", désire ne plus dormir dans lamême pièce que le bébé et se sœurs ;il décide donc, avec ses grands frères,de construire son propre banga. Laconstruction de l'habitation et larecherche des matériaux sont prétextesà découvrir la faune de l'île ; le grosz< bu le scolopendre, le maki. Puisvient la description de la fabricationelle-même avec le treilllis de bambou,la paille de riz, le torchis et les feuillesde cocotier. Les illustrations tout endouceur et très précises ajoutent àl'extrême clarté du texte. Un très beaudocumentaire qui se termine par unenote de rêve : l'apparition de lamaman de Zaïd (ou est-ce un djinn ?)qui vient veiller sur le sommeil de sonfils, clans son nouveau banga.

DocumentaireA partir de 8 ans M y

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LA LONGUE MARCHEDES ANIMAUX ASSOIFFÉSOusmane Diarra ; IL Yacouba Diarra.-Bamako : Le Figuier : Angers : Bibliothèquemunicipale, 1997. 28 p. : ill. coul. ; 22 x 18cm.- ISBN 2 84258 013 3. ISBN 2 85575059 8 : 1500 CFA en Afrique, 30 FF enFrance. Diffusion en France : BibliothèqueMunicipale, 49 rue Toussaint, 49100Angers.

Ce conte très illustré est le premiertexte publié (en collaboration avec laville d'Angers) dans cette collection"Livres - Images - Afrique" des édi-tions maliennes Le Figuier. La séche-resse sévit et les animaux, assoiffés,décident de se rendre à la rivièreManyamatoula. Mais la route estlongue et les animaux, un à un,abandonnent. Seul Nyamèba-le-dro-madaire parvient au but ; il remplitalors son outre pour désaltérer sesamis laissés sur le bord du chemin.Ce conte d'amitié et de solidarité quis'adresse aux jeunes lecteurs auraitgagné en étant un peu moins long(longues énumérations des animauxà chaque abandon de l'un d'entreeux). Il n'en reste pas moins que lesonomatopées des animaux et lerefrain sur la rivière (" courage mesamis, il y a de l'eau là-bas, àManyamatoula ") donnent un rythmeau récit. Les illustrations avec descouleurs pâles et délavées, traduisentle paysage de désolation dû à lasécheresse. Un petit album qui existeégalement en version bambara.A partir de 6 ans B

NABULÉLAFiona Moodie.-Paris : Gallimard, 1996.- 31 p. : ill. coul. ;28 x 21 cm. ISBN 2 07 050462 X : 78 FF.

Quelque part dans un lac profond ausud de l'Afrique, un monstre marinsème la terreur, engloutissant leshommes du village et ceux qui pas-sent à sa portée. Quelque part dansce même village, une petite fille partrop gâtée par son père excite lajalousie de ses petites amies qui déci-dent de la faire disparaître dans ungouffre. Comme punition, il leur fau-dra venir à bout du monstre blanc...Sur cette trame simple et sans détour,le conte déroule son fil en devantsans doute beaucoup à l'illustrationd'une joyeuse naïveté : une succes-sion d'images, de tableaux plutôt,

adaptant aux rythmes du récit desambiances chaudes ou froides danslesquelles sont disposées commedans des gravures anciennes, despersonnages figés dans leur rôle. Onapprécie ce registre différent et pleinde grâce, sans référence avec lesreprésentations habituelles del'Afrique.A partir de 6 ans B

MENGUE M'EYENGA ET LES DEUXOISEAUXAnne Bediga Nsah .-Lomé : Haho, 1997.- 29 p. : ill. ; 22 x 15,5cm.-ISBN 2 906718 79 9.

Ce conte sordide est en décalageavec son objectif affiché : cette his-toire " t'invite, petit ami lecteur, àchoisir la bonne compagnie pour évi-ter les erreurs irréparables " mises enscène dans ce texte. Dans l'ouvrage,ces " erreurs irréparables " sont com-mises par une jeune fille mère ;orpheline, Mengue m'Eyenga ne par-vient pas à concilier l'éducation deson bébé et le travail dans leschamps. Un jour, deux oiseaux quise présentent comme étant les réin-carnations de ses parents défunts, seproposent de lui garder son enfantpendant ses travaux champêtres. Unesolution efficace qui trouve pourtantune fin sanglante : l'orpheline, malconseillée par sa voisine, assassineles oiseaux en les égorgeant, leurcoupant becs et pattes, en taillant lesailes, tordant le cou, crevant lesyeux... Ce conte inventé qui souhaiteapporter conseil pour le choix de sesamis, donne à lire une véritable foliemeurtrière dirigée contre l'imagesymbolique des parents. Un contenuplutôt dur à digérer, servi par desillustrations (le nom de l'illustrateurn'apparaît pas dans l'ouvrage) ennoir et blanc qui s'inspirent de labande dessinée.Cet ouvrage a reçu le 3ème prix duconcours ACCT (Agence de laFrancophonie) de littérature africainepour enfants, en 1995.A partir de 7 ans B/M

LA MALICE DE MONSIEURARAIGNÉE. CONTE HAOUSSAAnne Luxereau.-Paris : Gallimard, 1998. 21 p. : ill. coul. ;15 x 13,5 cm. (Contes sans frontières).-ISBN 2 07 051897 3 : 28 FF.

Ce conte haoussa explique commentMonsieur Araignée et sa femme laMante religieuse, parviennent à piégerles animaux pour se rassasier. Le récitest bien rythmé, se développant autourd'une ruse aux multiples "emboîte-ments" qui n'est pas sans rappeler le jeudes poupées russes (les animaux sedévorent les uns après les autres). Ceconte - c'est le principe de cette nouvel-le collection - donne lieu à des ouver-tures sur la culture et la vie quotidiennedes Haoussa. Page de gauche (le conteest présenté page de droite), des photo-graphies couleur, carte et dessins ; avecleurs légendes (page de droite, en basdu texte du conte), ils offrent des infor-mations sur la géographie, le marché,l'habitat ou encore le transport de l'eauau Niger et Nigeria. L'ensemble offre unpetit ouvrage (format carré sympa-thique) "mixte" et la cohabitation danschaque double page des éléments docu-mentaires et du conte, sans aucun rap-port entre eux, peut être contestable.Une collection qui permet de s'ouvriraux contes et cultures "sans frontières"(titres déjà parus sur la Guyane, laChine, l'Espagne...).A partir de 7 ans M

ET CE FUT UN VRAI VILLAGE...Adapt. René Turc ; ill. Vincent GagliardL-Orange : Grandir, 1996.-18 p. : ill. coul. ;22,5 x 22,5 cm. ISBN 2 84166 051 6 : 150 FF.

Ce mythe de création dont l'origine n'estpas précisée explique en peu de mots lanaissance des hommes. Une naissancetrès simple motivée par la solitude del'Esprit de la Terre qui aimerait avoir unecompagnie pour fumer son tabac et pré-parer ses repas. L'Esprit rassemble doncdes noix de colas, se rend sur le lac avecl'aide du crocodile et insuffle la vie auxhommes... L'histoire, transcrite en seule-ment quelques lignes par page est illus-trée par des gravures pleine page endeux ou trois couleurs : des images trèsstylisées, qui jouent sur l'abstrait, l'ellip-tique et le dépouillement, avec des per-sonnages "désarticulés". La mise-en-page,les gravures, le papier très épais ivoiredonnent une impression de livre "pourbibliophile".A partir de 8 ans M

TAKAM TtfcOU n° 7 1998

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LA VOLEUSE DE SOURIRESFatou Keïta ; ill. Claire Mobio.-Abidjan : Nouvelles Editions Ivoiriennes,1996.- 32 p. : ill. coul. ; 22 x 17 cm. (Le boissacré).- [sans ISBN] : 25 FF.

Après Le petit garçon bleu, le tandemFatou Keïta et Claire Mobio réalise unnouvel album. Dans le village deYéléko ("qui fait rire" en malinké), uneméchante sorcière attrape les souriresdes enfants grâce à son sifflet magique.Seule "indemne" de cette chasse auxrires, "une petite fille haute commetrois bananes" : sourde, elle n'entendpas le charme maléfique de la sorcière.Le texte, dense, aurait gagné à être unpeu moins long : l'intrigue s'éterniseparfois et les procédés d'écriture ("mol-lets de pintade mal nourrie", "vilainesdents en forme de haricots rouges"),amusants lorsqu'on les lit pour la pre-mière fois, peuvent paraître plus systé-matiques et artificiels au bout dequelques pages. Le ton reste cependantenjoué avec de multiples interrogationset exclamations, et quelques adressesdirectes au lecteur. Les illustrationscolorées sont plus particulièrementréussies lorsqu'elles s'attachent à repré-senter les groupes d'enfants ou lesscènes de la vie quotidienne (on recon-naît ici l'influence de Marie Séka-Sékapour laquelle Claire Mobio avoue touteson admiration) ; la sorcière poilueavec nombre de pustules est par contrerepoussante. Au niveau de la mise enpage, à noter de gros "blocs" de texteet quelques lignes sur des fonds decouleurs qui ne facilitent pas la lecture.A partir de 8 ans B/M

L'HYÈNE ET LE MALIN FAFAAdapt. Moussa Konaté ; ill. Ali Zoromé.-Bamako : Le Figuier, 1997. 12 p. : ill. coul. ;22 x 18 cm.- ISBN 2 84258 020 6 : 20 FF.

Hyène et sa famille sèment le désordredans le village. Pour se nourrir sans tra-vailler, les animaux ont recours à laruse. Mais le chef du village, le vieux etmalin Fafa, se fait plus rusé que l'hyè-ne. .. Un conte, rédigé dans un styleclair, qui s'appuie sur la répétition :l'hyène joue trois fois le même touraux villageois. Une narration itérativequi peut paraître systématique mais quidonne un certain rythme au récit. Lesillustrations, inégales selon les pages,sont plus convaincantes lorsqu'elles met-tent en scène des hommes. Cet ouvrageexiste également en version bambara.A partir de 8 ans B/M

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SITAN LA PETITE IMPRUDENTE •Adapt. Moussa Konaté ; ill. Ali Zoromé.-Bamako : Le Figuier, 1997.-12 p. : ill. coul. ;22 x 18 cm.- ISBN 2 84258 015 X : 20 FF.

Comment dissuader les petites fillesde se promener seules le soir dans labrousse ? Sitan n'écoute pas lesconseils de sa maman et rentre tou-jours très tard à la maison paternelle.Pour la convaincre, sa grand-mère luiraconte l'histoire de Ma Miram et deson amie dévorée par l'hyène. La miseen abîme (le conte dans le conte)rend la leçon efficace mais ne favorisepas forcément la clarté de la narra-tion. Le texte rappelle Le petitChaperon rouge, avec dans le rôle duloup, l'hyène. Les illustrations, desaquarelles dans des teintes marronspeu attractives, sont parfois "crues"(sans jeu de mot), notamment lorsqueles deux fillettes sont croquées parl'hyène. Un album sans très grandesubtilité mais à la morale évidente etqui se lit facilement.Cet ouvrage existe également enbambara.A partir de 8 ans B/M

NGAARI MWANDI LE TAUREAUFANTASTIQUE / YEKK WU DOYWAAR(bilingue français-wolof)Marne Daour Wade ; ill. Moustapha Ndiaye.-Dakar : B.L.D., 1997.- 26 p. : ill. coul. ; 29,5x 21 cm.- [sans ISBN] : 60 FF.

Cet album au grand format est le fruitd'un atelier d'écriture et d'illustrationsorganisé par l'ONG " Enfances afri-caines " au Sénégal. Il met en scèneun taureau - Ngaari Mwandi - auxpouvoirs magiques avec " des cornesqui crachent le feu, une queuecapable d'émettre des éclairs et uneoutre mystérieuse en bandoulière ".L'animal fantastique donne l'ordre auberger peulh qui garde le troupeau demener les vaches dans la forêt duSaloum. Mais sur le chemin, le trou-peau rencontre les Cram-Cram, dessortes de petits génies malfaisants :s'en suit alors une lutte surnaturelleentre le taureau et les Cram-Cram. Letexte adopte un ton enjoué et pleind'entrain mais se perd dans trop dedétails avec différents noms de lieuxet de personnages (Mboosé KumbaJigéen le varan, la forêt Saloum, le roiKatam, le chef des soldats Marak).Autant de précisions qui n'apportentpas grand chose à l'intrigue et quientravent quelque peu le bon dérou-lement de la narration. L'absence desuspense dans la lutte entre le taureaumagique et les Cram-Cram ne contri-bue pas à donner un véritable souffleà l'histoire. Les illustrations originalespleine page dégagent une grandeforce et traduisent un sens certain dela composition. A noter égalementque la mise en page permet de suivrefacilement les versions en wolof et enfrançais.A partir de 8 ans M y

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DES DJINNS DE TOUTES LES COU-LEURS / 3INNE YU MEL NUNE(bilingue français-wolof)Ngoné Hélène Diop ; ill. Moustapha Ndiaye.-Dakar : B.L.D., 1997.- 29 p. : ill. coul. ; 28 x30 cm.- [sans ISBN] : 60 FF.

Trois petites histoires sont présentéesdans cet album au format peu pra-tique par ses dimensions hors-normeset sa souplesse. La première intriguemet en scène une lutte qui opposedes djinns - des génies - de toutes lescouleurs aux hommes. La seconderaconte comment dans le désert duKalahari, une mangouste sympathiseavec un aigle qui lui fait découvrir lamer. Enfin, la dernière explique com-ment un âne, devenu roi, étonne sessujets par ses ruades et autres brai-ments peu diplomates. Ces troisintrigues manquent d'épaisseur ; seulela dernière, avec un style plus incisifet teinté d'humour, retient l'attention(à part quelques expressions qui peu-vent poser problème aux jeunes lec-teurs, comme "s'en laver les mains" et"le tollé général"). Les illustrations pri-vilégient les protagonistes mis enscène dans les récits : tous les décorset les paysages au second plan restentschématiques. Un point regrettablelorsqu'il est question du désert duKalahari et de la découverte de la mer :l'appel à l'imaginaire et au mer-veilleux mis en avant par le texte necorrespond pas aux illustrations qui

ne manquent cependant pas de carac-tère. D'autres décalages entre le texteet les illustrations : les djinns du pre-mier récit ont, dit-on dans le texte,des "cheveux noirs et des yeux verts" ;cela n'apparaît pas dans les illustra-tions. Un projet ambitieux bilinguefrançais-wolof qui aurait sans doutegagné à se concentrer sur une seulehistoire.A partir de 8 ans M

VIEUX-COMME-LE-MONDE(bilingue bambara-français)Baabilen Kulibali ; ill. Fatinia Aaron.-Bamako : Editions Donniya, 1997, 26 p. : ill.coul. ; 14 x 22 cm. - ISBN 2 911741 07 2 :1500 CFA.

Toujours dans la collection " à l'ita-lienne " des Editions Donniya, untexte bilingue avec une première par-tie illustrée en bambara et, à la fin, laversion française de l'histoire.Toujours également dans l'esprit decette collection, un texte qui vientappuyer un message religieux avec, àla fin de la version bambara, desextraits du Coran et de la Bible.Cet ouvrage de la collection présenteun conte sur le thème de la recon-naissance : "Vieux-comme-le-monde",personnage tout-puissant de Dieu,rencontre au cours d'un voyage troishaut-dignitaires victimes d'une infirmi-té. En échange de leur promesse de

reconnaissance, le patriarche décidetour à tour de les guérir de leur lèpre,paralysie et cécité. Dix ans plus tard,endossant ces différentes infirmités,"Vieux-comme-le-monde" se présenteauprès des rois : seul l'un d'entre euxviendra à son aide... Le texteconstruit "en miroir" (deux parties quise répondent en s'inversant) est rédi-gé dans une langue concise et effica-ce. Les illustrations, lumineuses, sontd'une grande justesse : précision dutrait avec un ancrage très clair dans laculture malienne, expressions des per-sonnages et détails au second plandes scènes de la vie quotidienne (acti-vités des femmes, jeux des enfants).Un petit livre de qualité dans une édi-tion de qualité.

A partir de 8 ansM

LA HANDICAPÉEDE TAAB-QNINGAThéodore Kafando ; ill. Miessan.-Cotonou : Editions, du Flamboyant : Lomé :ACCT, 1996.- 34 p. : ill. coul. ; 27 x 21 cm.ISBN 2 909130 50 9. 2500 CFA.

Cet ouvrage de grand format qui areçu le premier prix du concoursACCT de littérature africaine pourenfants en 1995, présente un contesur le thème de la tolérance et de lasolidarité envers les personnes handi-capées. Une jeune fille paralytique en

O TAKAMTIKOU n°7 1998

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âge de se marier, amoureuse du"bossu du village", est punie injuste-ment par ses parents. Parce qu'elle aoublié les petits travaux domestiquesdu jour, elle est sommée de passer lanuit dehors. Mais un orage éclate et lajeune fille apeurée, demande tour àtour l'aide de sa mère, de son père etde ses frère et sœur. En vain. La jeunefille, "soulevée de terre par un venten furie", se trouve perchée au faîted'un fromager. Après les essais desmembres de sa famille, seule l'invoca-tion de son ami le bossu persuade lajeune femme de revenir sur terre. Lestexte, à part quelques énumérationsun peu longues, est clair et facilementcompréhensible (certains mots diffi-ciles ou en langue mooré sont expli-qués en bas de page). Les illustra-tions, dans les teintes pastels, sont trèsbelles, rappelant des gravuresanciennes colorisées. A déplorercependant d'un point de vue éditorial,une illustration mal orientée et, sur-tout, l'oubli du nom de l'illustrateursur la couverture de l'ouvrage. Unpoint regrettable qui n'enlève cepen-dant rien à l'intérêt de ce livre.A partir de 8 ans M

MONSIEUR DÉCHÉANCE(bilingue bambara-français)Baabilen Kulubali ; ill. Fatinia Aaron.-Bamako : Editions Donniya, 1997. 23 p. : ill.coul. ; 14x22 cm.-ISBN 2 911741 06 4 :1500 CFA. Diffusion en France : Menaibuc-Dila.

Toujours dans la collection "à l'italien-ne" des Editions Donniya, un textebilingue avec une première partieillustrée en bambara et, à la fin, la ver-sion française de l'histoire. Un jeuneorphelin s'adresse à un "roi plein debonté". Touché par la misère du jeunehomme, le bon roi "dont le cœur sefendait à la moindre infortune" lui offredes vêtements, le gîte et, en mariage,sa plus belle fille. Un bonheur quipourtant sera de courte durée : sur laroute de son pays natal, le jeunehomme se laisse séduire par MonsieurDéchéance... Le texte français, très lit-téraire, n'est pas facilement accessible :concordance des temps, inversionpoétique des mots et tournures dephrases ne rendent pas la lecture faci-le. Les illustrations, très belles dans larichesse de ses détails (splendeurs destissus et précision des paysages) et desexpressions des personnages, résu-ment en peu de tableaux le déroule-ment de l'histoire. Leur simplicité (cequi n'enlève en rien à leur richesse, aucontraire) contraste avec le caractèrelittéraire et un peu confus du texte.La version bambara s'accompagned'une double page avec des passagesde la Bible et du Coran.A partir de 10 ans M/A

POURQUOI LE MONDE S'EST-ILDIVISÉ ?Idrissa Keïta ; ill. Modibo Sidibé.-Bamako : Jamana, 1997.- 20 p. : ill. coul. ; 22x 18 cm.- ISBN 2 910454 45 2 : 1000 CFA.

Dans son avant-propos, l'auteur(Idrissa Keïta) présente la "thèse"qu'il souhaite illustrer dans ce contequ'il a inventé : "Un de mes sou-haits les plus ardents est que lesenfants grandissent sans préjugés lesuns envers les autres". Un messagecontre le racisme qui ne transparaîtpas clairement dans cet ouvrage unpeu confus. Vient en effet se grefferà cette morale un fil directeur étiolo-gique sur la division du monde et laformation des continents (d'où letitre : pourquoi le monde s'est-ildivisé ?). Le texte présenté en trèscourts chapitres ("Les conseils","Talo se laisse convaincre"...), n'estpas très clair : les concordances detemps sont parfois compliquées etplusieurs temporalités s'emboîtentles unes dans les autres. Les nomsdes protagonistes sont phonétique-ment très proches ("Talo", "Bilo","Tjoka"), ce qui ajoute à la confu-sion du lecteur. Des verbes très dursdisent la solitude de l'enfant au seinde sa famille : l'auteur parle de Talo"opprimé par les autres" ; le garçonaimerait "dominer les autres". Lesillustrations, quelque peu statiques,ne sont pas mises en valeur par lamise en page (des bandes"blanches" encadrent les illustra-tions). Un ouvrage apparemmentaisé mais qui demande réflexion.A partir de 10 ans M

LE PEUL ET LE DOGONFrançoise Cornée ; d'après Oinoka Diam.-Orange : Grandir, 1997.- 28 p. : ill. coul. ;29 ,5x20 cm. ISBN 2 84166 057 5 :110 FF.

Difficile de ne pas être déconcertépar ce conte où l'on voit un bergerpeul vendre sa vache au marché etse faire dépouiller en toute légalitédès cauris de sa vente par unDogon. L'injustice se développe len-tement, menée par un texte poé-tique qui joue sur les allitérations("Debout sur un pied,/son bâtonentre les épaules,/Paulo le bergerpeul surveillait son troupeau."). Ledébut est particulièrement beau avec

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les réflexions intérieures du bergerpeul qui hésite entre vendre savieille vache et garder son troupeauintact (" vingt vaches cela faisait uncompte rond "). Quelques phrasespar doubles pages suffisent à dire lecontraste géographique entre lasécurisante plaine sablonneuse duPeul et l'abrupte falaise du Dogon(une géographie accidentée qui

amène le vol). Les illustrations auxcouleurs vives parviennent à traduireà la fois cet ancrage africain (plusparticulièrement dogon) et les senti-ments du berger. Elles jouent sur lefiguratif (représentation du marché)et l'abstrait (dispute entre le Peul etle Dogon), avec des superpositions,des enchâssements et des décalages.L'ensemble forme un bel ouvrage

qui pourtant à sa fin, laisse le lec-teur " en suspens ", interrogatif :que signifie cette petite phrase, enretrait, sur la vente de lait caillé desPeuls aux Dogons ? Serait-ce pourdonner une portée étiologique à ceconte ?A partir de 10 ans M

Contes

MARIAMA ET AUTRES CONTESD'AFRIQUE DE L'OUESTMamadou Diallo ; ill. Vance Caines.-Paris : Syros, 1998.-121 p. : ill. coul. ; 18,5 x17,5 cm. (Paroles de conteurs).- ISBN 2841146 580 2 : 69 FF.

Cet ouvrage posthume du conteurMamadou Diallo répond aux principesde cette collection : " publier descontes plutôt comme on les dit quecomme on les écrit " en jouant sur lamise en page avec un travail sur lataille des caractères, les gras et lesblancs pour dire le souffle, le rythmeet l'intensité propres à l'oral. Cinqcontes traditionnels sont ainsi donnésà lire et à dire dans ce recueil. Lestrois premiers textes sont particulière-ment savoureux : le premier, étiolo-gique, raconte avec humour commentle lièvre saute quand il se déplace ; lesecond, "Maalign Saadyo", offre une

adaptation libre de la fameuse légen-de mandingue de la belle Sadjoamoureuse d'un hippopotame ; letroisième - un conte sur la gourman-dise - présente l'histoire curieused'une petite fille qui se fait dévorerpar un lion, qui ressort par les fessesde l'animal pour... le dévorer à sontour. Le conte qui donne son titre àl'ouvrage - "Mariama" - paraît moinsréussi : la fin (le revirement deMariama) est trop rapide et le messa-ge traditionnel de ce conte qui luidonne sens (une jeune fille ne doitpas être trop difficile dans le choix deson mari), est occulté. Enfin, dans ledernier texte, on regrette que Boukil'hyène - personnage masculin danstoute l'Afrique - soit devenu " Boukila hyène ", ce qui n'est pas sansimpliquer des confusions dans lespronoms (p. 99). Les illustrations,quelques vignettes, rappellent les des-

sins de Mamadou et Binéta en jouantsur les trois couleurs noir, blanc etvert.A déplorer le travail éditorial sur cetouvrage : une table des matières quine correspond à rien en ne donnantpas les bons numéros de page ; dansla partie " Provenances " qui donnel'origine des contes, des erreurs gros-sières comme "Bigaro Diop" au lieudu très célèbre "Birago Diop", et"P.A." pour Présence africaine.A partir de 8 ans M

^ LA PERLE RAREMarie-Rose Gomis Soukho Konaté ; ill. LizzieNapoli.-Versailles : Les Classiques africains, 1997.- 63p. ; 17 x 11,5 cm. (Contes et légendesd'Afrique).- ISBN 2 85049 708 8 : 19 FF.

"Un jeune homme d'une beauté extra-ordinaire" recherche une femme, une"perle rare". Toutes les femmes de larégion, amoureuses du "distingué etrichissime" Sambou, se rendent dansson village. Ainsi des quatre sœursDoukouré qui sur le chemin, rencon-trent un lépreux qui leur demande àboire, seule la benjamine, - Diantoungné("Eloigne-toi") - rassasie le vieillard.Un geste qui motivera par la suite lechoix du beau jeune homme qui laprendra pour épouse, à la grandedéception de ses trois autres sœurs.Ce conte est bien mené : pas detemps morts mais, au contraire, un

T A K / V M T W O U n°7 1998

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style alerte, avec une action bien ryth-mée. Les illustrations en noir et blancprivilégient une représentation tout ennuances, avec une grande douceurdans les mouvements et les attitudesdes personnages. Quelques mots diffi-ciles sont expliqués dans un lexique.A la fin de l'ouvrage également, unpetit dossier "Je joue et je comprends"avec, notamment - fait plutôt rare - ,un jeu sur les illustrations. Un ouvrageau format poche pour délecter et fairerêver les jeunes lecteurs.A partir de 8 ans B/M

LA NUIT DES TOUTOEUNESTome 1 : LES TROIS JUMEAUXAnsomwin Ignace Hien ; ill. M'Pa LéonardPalm.-Ouagadougou : G.T.I., 1996.-175 p. : ill. ; 21x 14 cm. ISBN 2 911740 02. 3000 CFA.

Par un écrivain burkinabé plusieursfois lauréat, un recueil de dix contesd'inspiration traditionnelle, écrits pourles enfants avec des phrases simpleset claires et un style agréable, vivant.Les histoires, au déroulement limpide,ont pour protagonistes Araignée,Lièvre, Hyène... ou bien des humains :le lépreux, l'orphelin, les troisjumeaux. Dans presque tous, la faimet la recherche de nourriture sont lesmoteurs de l'action ; les morales deshistoires sont variées, toujours intro-duites explicitement en fin de contepar la phrase "voilà pourquoi..."(dans certains contes, la morale tiréene semble pas trop convenir à l'histoi-re). L'édition est agréable, avec unetypographie lisible, aérée, et de trèsnombreuses illustrations noir et blancde qualité, placées bien en accordavec la partie du texte qu'elles illus-trent (le nom de l'illustrateur méritaitd'être mis en valeur et non pas d'êtrecaché à l'avant-dernière page en petitscaractères). Ce recueil a reçu le prixUnicef attribué lors de la Semainenationale de la Culture "Bobo 96".A partir de 8 ans M

LES POUSSINS TÊTUSAgnès Ngoh Nzuh ; ill. Ernest Mbanji.-Yaoundé : Clé, 1997.-133 p. : ill. ; 19 x 13,5cm.- [sans ISBN] : 42 FF.

Ce recueil présente une quinzaine decontes inventés par l'auteur, aveccomme objectifs d'"inculquer les valeursculturelles traditionnelles africaines etuniverselles"... "tout en aiguisant l'intérêtpour la lecture tout court". Un program-me qui passe dans cet ouvrage par destextes très brefs mettant en scène aussibien des animaux que des hommes. Lescontes rédigés dans un style concis,sans aucun travail sur la langue, n'ontqu'une seule ambition : dispenser unemorale précise aux lecteurs (on ne doitpas voler, les enfants doivent aller àl'école, obéir à leurs parents...). Un butmoralisateur qui donne une certaine "lourdeur " aux textes avec, en fin d'ou-vrage, des scénarios de plus en plusviolents : l'enfant voleur est enfermédans une chambre noire et battu avecune barre en fer ; un petit garçon estébouillanté à cause de l'égoïsme de samère, un bébé risque d'être coupé parune machette... A la fin de chaquetexte, quelques questions viennent tes-ter la compréhension du texte et dumessage inculqué. Une illustration ennoir et blanc vient appuyer le proposde chaque conte. Un ouvrage sévèrequi manque de fantaisie.A partir de 10 ans M

L'ENFANT-ROISouleymane Djigo Diop ; ill. Sophie Mondésir-Versailles : Les Classiques africains (Contes etlégendes d'Afrique) : ill. ; 17 x 11,5 cm.Tome 1. 1997.-143 p.- ISBN 2 85049 711 8 :19 FF.Tome2. 1998-143 p.- ISBN 2 85049 745 2 :19 FF.

Enlevé au monde pendant trois ans, lepetit Bouba, élevé jusque là par songrand-père, est initié par ses ravisseursaux forces du bien et du mal, aux pou-voirs des plantes, à la communicationavec la nature. Revenu à la vie normale- sous l'égide bienveillante de songrand-père - il décide de n'utiliser sesdons qu'au service du bien. Une lignede vie à la rigueur sans faille qui lemènera à quinze ans sur le trône duroyaume. Se dessine à partir de cemoment une vie de monarque éclairé...Ce conte au message hautement moralmontre comment justice, bienveillance,

intelligence du cœur, accord avec lanature, respect de la sagesse desanciens sont les sources où puiser pouraccomplir ce qui semble être la perfec-tion d'un destin terrestre. L'auteur expri-me clairement son intention dans lapréface : le recours à la forme du contetraditionnel pour revenir aux valeursmorales et aux repères abandonnés.Une narration très alerte et fluide, sertsans pesanteur cette haute intentionqu'on pourrait redouter comme tropexplicite - et c'est un grand mérite. Elleentraîne le lecteur - dans une succes-sion d'épisodes chevaleresques, justi-ciers, amoureux, d'aventures... - à lasuite de ce personnage de légende sansdoute un peu trop parfait, mais pour-quoi pas, modèle auquel s'identifier.A partir de 10 ans M

CONTES ET LÉGENDES D'AFRIQUED'OUEST EN ESTYves Pinguilly ; ill. Cathy Millet-Paris : Nathan, 1997.- 230 p. ; 19 x 14,5 cm.-(Contes et légendes).- ISBN 2 09 282309 4 :47 FF.

Dans cet ouvrage, on suit l'itinéraireconté d'Yves Pinguilly d'ouest en est del'Afrique, sur la ligne Sénégal-Djibouti,en passant par le Tchad. Une vingtainede contes africains sont ainsi rassembléset le lecteur peut, au fil des pages,reconnaître des légendes et des contesqu'il a déjà entendus ou lus par ailleurs.Mais les textes traditionnels ont ici "faitpeau neuve" : l'auteur reprend lescontes à son compte, jouant sur lesmots, leur aspect malin et "sucré"(comme le titre du conte : "Les deuxfilles belles comme des melons"). Pourqui sait les lire, certains textes cachentdes sous-entendus malicieux, des for-mules heureuses pleines d'humour.Mais certains textes, dénudés de leursens premier et de leur morale tradi-tionnels, paraissent parfois artificiels, desimples enroulements de mots. Uneillustration au crayon, en noir et blanc,stylisée, est placée en tête de chaquenouveau conte. Pour mieux com-prendre les textes, en introduction unpetit abécédaire "personnel" vient expli-quer les mots en langues nationales.Choix de cette collection, à la fin del'ouvrage : une postface, une bibliogra-phie et un portrait de l'illustrateur pré-sentent les auteurs.A partir de 10 ans M

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CONTES DE MAURITANIEIPN Section de français ; ill. Yves de Renty.-Nouakchott : IPN/ACCT, 1993.- 61 p. : ill. ; 22x 16 cm.- [sans ISBN] : 90 Ouguiya.

Ce recueil qui rassemble une vingtainede contes a été conçu dans un soucipédagogique. Les textes, tous issus de latradition orale locale, ont été rédigéspour des élèves de premier cycle. Lestyle qui tient donc compte de ce niveauscolaire, est "brut" (sans grand travail lit-téraire). Des questions sur des mots diffi-ciles, la compréhension générale dutexte, les illustrations et des réflexionspersonnelles suivent les contes. Chacunde ces textes qui mettent en scène aussibien des animaux que des hommes, dis-tille un message moral. Parfois la leçonest servie par une histoire pas très tendrecomme une femme qui fait écarteler sessœurs, le chacal qui tue tous les ani-maux un à un sous prétexte de seréconcilier avec sa femme, la hase...Mais la plupart du temps, ces textes "dif-ficiles" sont contrebalancés par des ques-tions qui invitent à la réflexion et à uncomportement plus clément et concilia-teur. L'ensemble qui s'adresse avant toutà des élèves mauritaniens, peut toutaussi bien concerner un public pluslarge car les contes et 1' "appareil péda-gogique" qui les accompagne, sontexploitables par des élèves et leurs pro-fesseurs de toute l'Afrique.A partir de 11 ans M

365 CONTES DES POURQUOI ETDES COMMENTEd . Muriel Bloch ; ill. William Wilson.-Paris : Gallimard, 1997. [n.p.J : ill coul. ; 23 x14 cm. (Giboulées).- ISBN 2 07 050771 8 :128 FF.

Cette anthologie de contes étiolo-giques au format allongé fonctionnecomme un agenda : à chaque jour del'année correspond une petite histoire(ou une partie d'une histoire pluslongue). Des contes assez brefs, desproverbes et des formulettes de tousles pays et de toutes les cultures vien-nent rythmer l'année. Trente-et-uncontes sont d'origine africaine.L'ouvrage, source inépuisable pourtous ceux qui aiment raconter ou lire,peut également se jouer des jours dela semaine et se lire dans le désordre.Les histoires de princes et de prin-cesses, de soleil et de lune, gaies outristes, bouleversent alors le cours pai-sible de l'année, apportant une répon-se à des questions aussi essentiellesque " pourquoi les femmes ne portentpas de barbe ?", " pourquoi la mortest invisible ? ", " pourquoi le ciel nenous tombe pas sur la tête ? "... Lestextes (le plus souvent, une pagepour chaque jour) sont livrés à l'étatbrut ou " réécrits ". A la fin de l'an-thologie, une " Table des contes " etdes index thématique et géogra-phique, permettent de situer les textes

Monsieur Baraban

Qui n'a qu'une dent;S'il en avait deux.II mang'rail bien mieux.Il a mangé un œuf,La tête d'un bœuf,Six setiers de vin.Six Uvres de (Min;Encore il disait: J'ai grand-tairn!Sa femme lui dit:Groi goulu, gros goulu, gros goulu.Tu n'en auras plus.

Le Mal de Tête,le Point de Côté et la Morf

Un jour le Mal de Tête, le Point de Coté et la Mort se ren-contrèrent. Pour marquer cette rencontre, ils résolurent de lafâter en demandant un mouton au premier berger venu.Le Mal de Têle fut le premier à aborder le berger, pour lui de-mander un mouton; et voici les paroles qu'ils échangèrent:— Donne-moi un mouton! dit le Mal de Tête.Le berger lui demanda s'il avait le moyen de le payer.— As-tu de l'argent?— Non ! lui répond le Mal de Tête, mais je suis le Mal de Tête, etsi tu ne me donnes pas le mouton, je me mets dans ta lete!Comme le berger avait refuse de lui donner un de ses moutons, leMal de Tête s'introduisit dans la létc du berger. Mais il étaitmalin! Il s'en va mettre sa tête sous l'eau glacée d'une fontaine...Le Mal de Tête résista tant qu'il put à l'eau glacée, mais ne putsupporter cette intense fraîcheur. [I abandonna le berger, et re-tourna trouver ses compagnons: il leur raconta son histoire.Comme ils n'avaient toujours pas le mouton, ce fut le tour duPoint de Côte d'aller voir le berger. La même conversation s'en-gagea; et sur le refus du berger, le Point de Coté s'introduisit danssa poitrine.

Alors, le berger alluma deux grands feux, et s'allongea entre lesdeux feux. Le Point de Coté ne put résister longtemps a cettechaleur, et quitta le corps du berger, pour retourner voir sescompagnons. - •

et de " naviguer " dans cet ouvrage.Les illustrations stylisées aux couleursvives ou en noir et blanc de l'illustra-teur d'origine togolaise WilliamWilson, ponctuent les textes ; dansleur style très fort, proche de l'art "brut ", loin de l'édulcoré, elles souli-gnent souvent le mystérieux et lesymbolique des textes.Pour tous à partir de 11 ans M/A

LE PAYSAN ET LE PALMIERGbêtigan E. Sotikon ; ill. Taofik M. Atoro.-Lomé : Haho, 1997.- 46 p. : ill. ; 10 x 12 cm.-ISBN 2 90671872 6 : 2275 CFA en Afrique.28 FF en France.

Ce conte "inventé" a reçu le second prixdu concours ACCT de littérature africainepour enfants, en 1996. Il rapporte en unecinquantaine de pages comment les pre-miers hommes ont quitté le ciel et Dieupour se rendre sur terre. Le Paysan, undes tout premiers humains à toucher lesol terrestre, découvre la nature et, surtout,les différentes espèces d'arbres qui peu-vent lui être utiles. C'est ainsi qu'il commu-nique (c'était au temps où les arbres par-laient encore...) avec le manguier, le dattieret l'oranger. Mais seul le palmier avec sesmultiples ressources le satisfera pleinement.Le récit, au style limpide, propose une lec-ture à plusieurs niveaux. L'énumération desdifférentes possibilités que les arbres offrentaux hommes des fruits, l'huile, le savonetc...) lui confère une certaine portée docu-mentaire. Les péripéties sont nombreusesavec, pour le paysan, des périodes heu-reuses, et d'autres tragiques. On regrette tou-tefois le manque d'épaisseur psychologiquedes personnages ou, du moins, l'absenced'une certaine cohérence : le paysan, éprisde vin de palme - un des bienfaits du pal-mier -, chasse sa femme en la "battant vio-lemment"; à la fin de l'ouvrage, redevenu rai-sonnable, il se marie avec la fille du roi aveclaquelle il eut beaucoup d'enfants... Cette fininattendue paraît quelque peu parachutée,faisant fi de la logique d'ensemble et de lamorale. Les illustrations offrent des perspec-tives intéressantes avec des vues en contre-plongée O'homme dominé par les arbres) etdes représentations convaincantes d'arbresanthropomorphes. Un ouvrage qui se lit faci-lement, en dépit d'une thématique si l'onpeut dire "trop riche".A partir de 12 ans M

TAKAA4TIK0U n°7 1998

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V UNE FEMME NESE PARTAGE PASD'après R. Mamadou, adapt. Hamadi ;ill. Geoffrey Williams. -Namur : La Rosé des vents, 1996.- 22 p. : ill. ; 22x 13,5 cm. (Contes du monde).- ISBN 2 93018513 9 : 38 FF.

Sou, un beau jeune homme "que lanature avait doté d'un grand couragebien que de peu de discernement", déci-de de se marier avec la belleKiouassigué qui habite dans le villagevoisin. Sur la route, il rencontre unvieillard - un génie - qui lui propose "departager son chemin". Un pacte que lejeune homme accepte étourdiment etqui le poussera à partager sa femmeavec son étrange compagnon de route.Un joli conte d'origine tchadienne qui semoque gentiment des hommes et deleurs querelles pour une même femme.Kiouassigué, la belleconvoitée, se montrefière et déterminéeentre ces deuxhommes indécis etpeu glorieux. Elleest cette figureféminine forte etlumineuse quidonne toute sonampleur et son humourà ce conte. Le texte,limpide, est toutplaisir : plaisir del'histoire qui sedéroule librement,plaisir des auteursqui se prennent aucharme de leurhistoire et plaisirdu lecteur qui selaisse gagner par lasaveur du conte.A partir de 12 ans M

UN ENFANT PAS COMME LESAUTRES. CONTES DU PAYS KABYÉK.A.M. Alou.-Lomé : NEATogo, 1993.-120 p.; 21 x 13,5cm.- ISBN 2 7412 0032 7 : 3500 CFA.

Dans ce recueil de contes du paysKabyè (Togo), l'araignée est à l'hon-neur. Pourtant mise à l'écart pour sonphysique, elle parvient toujours à tirerson épingle du jeu et à se hausser, parson astuce, au-dessus des autres ani-maux et des hommes. Le monde des"alewaa" - des génies - et celui desmortels (les animaux et les hommes)s'interpénétrent dans un univers mer-veilleux qui selon l'auteur, dans sonavant-propos, est proche de la "naïvetécandide" des enfants. Les contes(douze au total) se lisent facilement,leur lisibilité étant servie par de courtsparagraphes, un style limpide etenjoué. Les noms des personnages sonttranscrits en langue kabyè, ce qui n'estpas toujours compréhensible pour leslecteurs étrangers à cette langue ; danscertains cas, une note de bas de pageaurait été bienvenue pour expliquercertains termes (par exemple : le"Wiyav" ou chef d'un clan).A partir de 13 ans M

KASËTI LE LIÈVREMukulumanya wa N'gate Zenda.-Saint-Maur : Sépia, 1996.-160 p. ; 17,8 x 10,7cm.- ISBN 2 84280 006 0 : 38 FF.

Cet livre en format poche rassembleune série de contes courts d'origine zaï-roise mettant en scène le rusé et mali-cieux Kaséti le lièvre. L'auteur qui avoulu retrouver la forme du Roman deRenart, a adopté une structure particu-lière : il ne s'agit pas d'un simplerecueil de contes enchaînant les textesles uns après les autres, sans aucunlien narratif d'un conte à un autre, maisd'un récit avec un semblant de fil chro-nologique : dans les premiers contes,Kaséti le lièvre, encore jeune et in-expérimenté, connaît des amitiés mal-heureuses ; puis, au fil des tours qu'onlui inflige ou qu'il joue à ses com-parses, il s'enhardit, roulant et bafouantles plus puissants, Ngozi le léopard etNsimba le lion. L'ensemble donne unrécit suivi qui peut se lire d'une traitecomme un roman ou par petits bouts.L'écriture, alerte, est recherchée. Lescontes, très brefs comme autant de

petits chapitres, offrent une lecturerythmée et reposante. Un ouvrage quide par son niveau de langue, s'adressecependant à de bons lecteurs (absencede lexique).A partir de 13 ans M/A

LA GUERRE DES FANTÔMESSamuel Martin Eno Belinga ; ill. ClaireLhermey.-Versailles : Les Classiques africains, 1997.-80 p. ; 17 x 11,5 cm. (Contes d'Afrique).-ISBN 2 85049 709 6 : 19 FF.

Pour ce conte, Fauteur s'est inspiréd'une trame traditionnelle. On retrouvede cette trame d'origine le va et viententre le réel et le monde surnaturel.Olinga Ngo'o, un jeune orphelin, désiredevenir "le plus puissant chasseurd'éléphants de la terre" Pour ce faire, ilse rend dans le pays des morts, desfantômes, pour qu'ils lui donnent le"remède" qui le transformera en cechasseur hors-pair. Le paradoxe decette initiation réside dans le fait queles éléphants, ne sont pas les simplesanimaux que l'on connaît, mais les fan-tômes eux-mêmes qui se cachent souscette forme animale pour se nourrir lanuit, dans les champs des hommes.S'en suit une lutte entre le chasseur etles éléphants, entre l'initié et ceux quil'ont initié. La narration n'est pas tou-jours simple à suivre du fait de cettedouble identité des animaux ; demême, les combats entre le chasseur etles animaux qui, pourtant devraientconstituer l'intérêt principal du conte,manquent de suspense et de ressort. Lestyle est parfois complexe avec desexpressions difficiles ("se mettre martelen tête", "délices de Capoue") et desmots qui n'ont plus cours ("croquants"pour "paysans"). La conclusion duconte est étonnante, affirmant que"tous ceux qui attendent tout de l'étran-ger pour leur bonheur" sont souventdéçus et trompés. A noter toutefois quece conte cherche délibérément à sesituer dans le registre fantastique et àeffrayer son lecteur avec une histoirede fantômes. Une petite frayeur pastout à fait convaincante qui, par sonstyle, s'adresse aux adolescents.A partir de 15 ans A