Estelle Revaz, Cellistin LE MAG Nouvelliste DE 28...Gainsbourg et d’Astérix le Gaulois.!VR...

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Estelle Revaz, Cellistin

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MUSIQUE Estelle Revaz, violoncelliste, 23 ans, est invitée par le festival St Prex Classics.

La vie à la pointe de l’archetVÉRONIQUERIBORDY

Elle répétait son concert dusoir à Prades, Languedoc-Roussillon, 6500 habitants,principal titre de gloire: patried’accueil de Pablo Casals pen-dantlaguerred’Espagne.Alafinde la Deuxième Guerre mon-diale, levioloncellisteyacrééunfestival demusique de chambreet des master classes avec desmusiciensréputés.EstelleRevaza fait partie cet été des heureuxjeunesmusiciens admis à y par-ticiper.La Valaisanne taille son che-

min à coups d’archet. Elle a en-core les joues charmantes etrondes des très jeunes femmes,mais sa détermination ne laisseplaner aucun doute. EstelleRevaz n’est pas du bois dont onfait les flûtes. La jeune femmebâtit sa carrière de musicienneavec sérieux et détermination.Lesengagementssemultiplient,grâce aussi au soutien de plu-sieurs fondations suisses. Ellerevient chez elle cet automnepour un concert à Martigny(Boîte àmusique, 9 septembre,19heures).Auparavant, elle estattendue le 23 août au festivalde Saint-Prex, au bord duLéman. Elle jouera en duo avecGautierCapuçon, dans un con-cert de parrainage pour jeunestalents. On devine ce que cerendez-vous avec un desmeilleurs violoncellistes dumoment peut signifier pourune musicienne de 23 ans.Estelle Revaz nous parle de savie et de ses rêves...

Comment se passe votre séjourà Prades pour ce festival PabloCasals?C’est beaucoup de travail, de

répétitions, de rencontres avecdes grands noms de la musique.PabloCasals a vouluquece festi-val soit une occasion de rencon-trespour lesmusiciens.Lesmas-ter classes sontunpeucompara-bles à ce qui se fait à Verbier.

Vous aurez peu de temps entrela fin de cette master classe etvotre concert à Saint-Prex. Com-ment vous êtes-vous préparée?J’ai rencontré Gautier l’an der-

nier, puisque nous étions déjàinvités tous les deux à St PrexClassics. On répétait dans lamême salle, on partageait lesmêmes repas et on parlait musi-que. Tout comme lui, je suis sor-tie du conservatoire supérieur

de musique de Paris. Cela apeut-être facilité ce projet deduo avec la Camerata ArminJordan. J’ai dû me couler dansl’emploi du temps de ce violon-celliste très demandé. Il jouepresque chaque soir en concert.Nous nous sommes rencontrésdeux fois, à Bonn et à Verbierpendant le festival. Les parti-tions baroques laissent beau-coupde liberté,maisGautier est

extrêmement précis dans les ar-ticulations, les coups d’archet,les tempi. J’ai dû comprendreson point de vue stylistique,puis travailler dans le détail etbien sûr trouver un son qui s’ac-corde au sien. Il a fallu être effi-cace.Ledéfi pourmoi consiste àme hisser à son niveau. Il n’y apas cinquante violoncellistescomme lui.

Est-ce que cette vie de solistevous fait envie?Oui, et en même temps je me

rends compte de la difficulté. Ily a le manque de sommeil,l’obligation d’avaler des pro-grammes à toute allure. Quandj’ai débuté, j’étais très jeune ettout cela ressemblait à un contede fée. Je me rends compte dé-sormais ce que cette vie a de dif-ficile et d’astreignant.

Qu’est-cequi est leplusdifficile?Gérer les atterrissages! Après

une tournée épuisante, com-ment se remettre tout de suite àtravailler pour honorer le pro-chain engagement? C’est diffi-cile de gérer le vide du retour,les cassures dans le rythme desconcerts. Seule chez soi, il fautrecommencer à zéro.

Quel est l’objet le plus impor-tant qui vous accompagne par-tout, après votre violoncellebien sûr?C’est ma valise, je la choisis

avec soin. C’est ma maison, j’ymets mes habits de concerts,des photos.

Quelle œuvre rêvez-vous dejouer?Le concerto de Dvorák avec

orchestre, sans hésitation. J’aigrandi avec lui, il a accompagnédesmoments importants demavie, il est chargé d’une émotionintense.

Où rêvez-vous d’être invitée?Au festival de Verbier, parce

que c’est chezmoi.!

"«Plus jeune, la vie de solisteme semblait être un conte de fée.ESTELLE REVAZ VIOLONCELLISTE

Après une invitation l’an dernier dans les Jeunes Talents de St Prex Classics, Estelle Revaz jouera jeudi dans la cour des grands en duo avec Gautier Capuçon.CHARLY RAPPO

Du23aoûtau2septembre, le St PrexClassics proposede la danse, des voix,de la musique. Au programme, RobyLakatos, Yuja Wang, Gautier Capuçon,Murray Perahia, VladMaistorivici, NigelKennedy et une soiréeMichel Legrandet Nathalie Dessay. Ainsi qu’un concertde découverte des jeunes talents del’année dans l’église romanede Saint-Prex.Le 23 août, au Vieux Bourg, 20h45,Estelle Revaz jouera un concerto de Vi-valdi pour deux violoncelles avecGau-tier Capuçon lorsde l’ouverturede la7eédition du St Prex Classics. Lors decette soirée de parrainage, Gautier Ca-

puçon et la Camerata Armin Jordan, di-rigée par Benoît Willmann, encadrentles jeunes talents 2011 qui se sont pro-duits à l’église romane l’annéepassée.

Les 27 et 28 août, soirée spécialedanse et musique en hommage auchorégraphe Roland Petit, avec la pia-niste Yuja Wang, Gautier Capuçon etdeux danseurs de l’Opéra de Paris,HervéMoreau, danseur étoile, et Eléo-nora Abbagnato, première danseuse.Billets entre 33 et 132 CHF selon lesconcerts et les catégories, surwww.stprexclassics.com et ticketcor-ner.

MUSIQUE FESTIVE ET DANSE SUR LES POINTES

BIOGRAPHIERedécouvrir YersinPatrick Deville redonne vie auscientifique franco-suisse, AlexandreYersin, découvreur du bacille de lapeste. PAGE 18

MARDI 21 AOÛT 2012 LE NOUVELLISTE

LE MAGDR 17

THÉÂTRE L’Antiquité comme si vous y étiez avec le nouveau spectacle de plein air de l’été sédunois.

A la table de Socrate, on y danse, on y danse«Sans le latin, la messe nous

emm...» Oui, mais sans le grec,que faudrait-il dire du théâtre?Lethéâtre, sans le grec et le latin,nous... ferait moins rigoler. C’estce que nous rappelle, sous ses al-lures paillardes et savamment sa-vantes ce «Banquet sous les étoi-les» présenté jusqu’au 9 septem-bre dans la cour de l’AncienPénitencier à Sion.Cecollagede textes antiques re-

constitue le banquet idéal, celuioù l’on boit, on mange, mais sur-toutceluioù l’onrit, souventgras-sement, où l’on peut se montrerouvertement grivois, pétomane,raciste et xénophobe, tout aussi

bien que poète et philosophe.Unbanquetoùacrobateset jongleursnous font grimper aux étoiles, enmusique, et jamais bien loin duregard des dieux. Dans cetteAntiquité «comme si vous yétiez», le spectateur d’au-jourd’hui habitué au «politique-mentcorrect»enperdparfoissonlatin. On y découvre ou redécou-vre,etcen’estpassonmoindrein-térêt, une Antiquité joyeuse etdéshinibée.La scénographie d’Adrien

Moretti est sobre et efficace, toutse joue sur les lumières, un porti-que, une immense table-scène, lecœur de ce banquet. Pas de dé-

corssomptueux.Ici, l’essentielestdanslalangue.Lestraductionsac-cumulent les trouvailles succu-lentes, telles leschansonsduPetitPet ou duPorcelet à la jardinière,qui devraient repeupler les sallesde classes gréco-latines.Deux compagnies sont à l’ori-

gine de ce spectacle, lesNeuchâtelois de Projet STOA,Scène et Traduction pour lesŒuvres anciennes, et Spectacl-expo, la compagnie du metteuren scène Guy Delafontaineet de la comédienne valaisanneCatherineGrand, rejointspardesjeunes comédiens de la HauteEcolede théâtre.Le soirde lapre-

mière, tous les comédiensn’étaient pas de lamême force, lespectaclepeinaitunpeuàdémar-rer, mais l’intelligence du proposnous a fait bientôt tout oublier.On s’est laissée embarquer pourcette remontée dans le temps,quand Socrate et Platon étaientles précurseurs rigolards deGainsbourg et d’Astérix leGaulois.!VR

«Le Banquet sous les étoiles», rue desChâteaux 24, Sion, jusqu’au 9 septembre,tous les jours sauf lundi et mardi,wwww.theatrepointdanse.chou 079 648 66 91

«Ce fut le combat et la mêlée», ou quand le banquet tourne au pugilat!MAXIME WOEFFRAY,

dc - bm

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