Intégration et handicap Pourquoi et comment intégrer ? Philippe Tremblay

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Intégration et handicap

Pourquoi et comment intégrer ?

Philippe Tremblay

Handicap ?

• Vient du monde du sport (hand in cap).

• Il s’agissait d’un désavantage qu’on se donnait pour être « fair-play ».

• Aujourd’hui, il s’agit d’un désavantage subi

• Trois termes : 1- Déficience

2- Incapacité

3- Handicap (ou

désavantage)

Handicap• C’est le résultat situationnel d'un processus interactif

• Deux séries de causes :

1-Les caractéristiques des déficiences et des incapacités de la personne découlant de maladies ou traumatismes;

2- Les caractéristiques de l'environnement créant des obstacles sociaux ou écologiques dans une situation donnée.

• Pas qu’un « problème » de l'individu (modèle médical). • Interaction entre une déficience et une société qui ne facilite

pas une intégration en dressant des barrières. • Ces barrières, en partie, sont la cause de la différence, de

l'isolement, et de la ségrégation.

Ségrégation

• Institutionnalisation des enfants avec handicap ou troubles dans un système différent (lieux différents, méthodes différentes, organisation différentes, etc.) des enfants dits ordinaires.

• Exemple : enseignement spécialisé• Spécialisation/médicalisation/

psychologisation• Diagnostic, catégorisation, étiquetage

En faveur de la ségrégation ?

• Donner aux personnes avec handicap une chance “juste” de succès.

• Coopération versus compétition• Capable d’apprendre des compétences sociales et

physiques dans un environnement qui les comprend et les accepte.

• Un personnel formé, de l’équipement et des services spécialisés*.

• Améliorer les compétences qui augmentent la participation dans des situations plus intégratives (principe du transfert).

• L’attention individuelle est plus facile à procurer.• Pouvoir se rencontrer.

Contre la ségrégation ?

• Apprentissage de compétences, de valeurs d’attitudes et de comportements « d’handicapés »

• Diminue les espérances• Contestation du transfert • Dénie les bénéfices sociaux et psychologiques résultant

de la rencontre avec des enfants valides.• Rapport à la normalité et aux performances.• Perte de liens dans la communauté et mauvaise

préparation à la vie future• Coût important et de longue durée• Les interactions sont avec l’adulte et non avec les autres

enfants.

La solution : l’intégration ?

• Terme polysémique• Grande évolution depuis trente ans• Idéologie et organisation pédagogique• Grande variété des expériences en termes de

degré d’intégration et des bases conceptuelles qui sous-tendent l’expérience

• « Les acteurs sont motivés essentiellement par la représentation, par la définition opérationnalisée de ces notions dans leur pratique. »

Intégration

• Définition : « le processus maximisant l’interaction entre les enfants handicapés et les autres ».

• Inclusion = création d’un tout où chacun est inclus dans le départ.

• Intégration = addition à un tout, ajouter une partie à un tout.

• L’intégration est un processus et un objectif

Principes

• Droit à une qualité de vie. • Respect de la dignité, de la liberté de

choix, etc. • Chances égales de pleine

participation dans la société.• Le niveau communautaire devrait

servir de base pour les programmes et les services.

– Participer et s’amuser dans des activités avec des enfants valides sans leur imposer une compétition impossible.

– Permettre aux enfants qui ont des capacités d’améliorer les compétences et confiance en eux ; cela ne signifie pas de nier les services spécialisés quand ils sont appropriés.

– Apporter un accompagnement et modifier ou ajouter des services quand nécessaire ; ne pas utiliser uniquement les services déjà présents.

– Le support de la communauté dans le changement des attitudes et des politiques reflète le droit de ces personnes à une dignité, une confiance en eux et un engagement communautaire.

Concepts annexes

• Environnement le moins restrictif

• Normalisation (valeur des rôles sociaux)

• Adaptation

Environnement le moins restrictif (Least Restrictive Environment)• L’organisation qui est la moins différente de la

situation ordinaire et qui offre simultanément les plus grandes opportunités d’interactions avec des enfants valides.

• L’environnement qui permet les meilleures combinaisons entre les compétences individuelles et les services dont il a besoin, pour la plus grande autonomie possible.

Normalisation

• Rendre disponible aux personnes avec handicap des situations de la vie quotidienne les plus proches possibles des normes et des situations de la vie ordinaire.

• Le but est de créer et défendre des rôles sociaux valorisés pour les personnes qui risquent d’être dévaluées par leur situation handicapante.

• L’âge doit être adapté au niveau de l’âge biologique et non au niveau de l’âge fonctionnel.

• Imitation = moyen d’apprentissage • L’âge approprié aux rôles sociaux se comporter de

manière appropriée et valorisée dans des environnements.

5 principes de l’adaptation

1- Adapter seulement quand c’est nécessaire.2- Adapter sur des bases individuelles3- Voir les adaptations comme temporaires4- Adapter vers la « normalité »5- Adapter pour la disponibilité pour tous

Bénéfices pour les valides• Nouvelles attitudes basées sur de vraies expériences

(sensibilisation) ; plus intégratifs en général. • Plus compréhensif et tolérant envers les différences entre humains ;

donne des occasions de coopération. • Parents, éducateurs et décideurs de demain.• Développement social et affectif (se sentir utile, une image de soi

positive, etc.). • Conscience des obstacles de l’environnement; un environnement

d’apprentissage plus large.• Apprendre à propos du matériel d’adaptation physique,

technologique; apprendre de nouvelles compétences qui peuvent bénéficier à tous.

• Préparation à des études, un travail, etc.• Profiter des adaptations des enfants handicapés (pédagogie,

matériel, etc.).• Philippe Tremblay

Bénéfices pour les enfants handicapés

• Se comporter et apprendre avec une plus grande variété de personnes et d’expériences.

• Transfert direct des nouvelles compétences. • Contribuer comme membre du groupe,

appartenance.• Amitiés et relations avec des enfants valides.• Rôles sociaux positifs.• Entraînement à de nouvelles compétences.• Développement de l’autonomie.

Bénéfices pour les professionnels

• Changements de représentations sur les capacités de l’enfant.

• « Contagion » de l’intégration.• Amélioration des services pour tous.• Ouverture à d’autres techniques (animation,

éducatives, etc.)• Besoin de formation (apprentissage et

transmission)• Développement de nouvelles compétences

professionnelles

Bénéfices pour les parents

• Permet de souffler.

• Lieux d’intégration plus nombreux et plus proches.

• Plus grande confiance à l’enfant et aux opérateurs.

• Changements de représentations sur les capacités réelles de l’enfant.

• Lieu de rencontre « ouvert ».

Freins et critiques de l’intégration

• La formation (ou le manque de formation) des professionnels• Pas équipé pour répondre aux besoins des enfants handicapés

(surtout dans le cas d’ handicap plus important)• Les enfants avec handicap vont déranger et ralentir le reste du

groupe ; ils prennent du temps dévolu précédemment à d’autres participants

• Une trop grande différence entre les enfants handicapés et les valides.

• Les responsabilités légales (loi, assurances, etc.)• La question du financement – l’intégration coûte trop cher !!!• Pas assez de temps ou d’énergie pour se préparer aux besoins

particuliers de l’enfant intégré.• Pas assez d’aide• Pas accessible (trop cher à rendre accessible)• La peur (d’échouer, de la différence, de devoir toujours le faire, etc.)

Constats opérateurs

• Beaucoup de cas-par-cas• Parents qui cachent des infos• Certains « se débarrassent » de l’enfant• Manque de collaboration et d’information avec et

sur les autres professionnels (IMP, école, SA, etc.)

• Manque de ressources « d’impulsion »• Les projets reposent généralement sur une ou

deux personnes.• Autonomie des opérateurs

Difficultés rencontrées par les parents

• Manque d’information • Refus d’inscription• Problèmes d’accessibilité, d’éloignement, de

mobilité ou d’argent. • Manque de place et/ou d’adaptation suffisante.• Problème social lié au handicap (différence,

acceptation, etc.) qui semble être la difficulté la plus importante rencontrée.

• Pas facile non plus « d’accoutumer » un enfant à un nouveau milieu.

• Philippe Tremblay

Participation ?

Type Oui Non

1 60% 40%

2 48,78% 51,22%

3 75% 25%

4 45,95% 54,05%

6 50%* 50%*

7 73,53% 26,47%

8 71,6% 28,4%

Pourquoi non ? 2467

12%

18%

13%

11%

41%

5%

Age

Besoins

Famille

Manque de temps oud'argent

Manque d'info et/ou deplaces

Ne veut pas

Type de structures fréquentées

Spécialisé 29 32,95%

Ordinaire 63 71,59%

Intégration 13 14,77%

Autres 4 4,55%

Satisfaction

• 94,35% des parents se montrent satisfaits.

L’insatisfaction concerne : le manque de formation des animateurs, les difficultés d’inscription, le manque d’offre et d’amélioration.

La satisfaction concerne : le fait que cela soit un

bon projet, que l’enfant est bien entouré et soutenu, la socialisation, le bien-être (plaisir, amusement, heureux, etc.).

Participation future

• Il y a 87,88% des « enfants » qui souhaitent dans l’avenir avoir des activités extrascolaires.

• L’intégration est plébiscitée.• L’encadrement (qualité et quantité) est à

repenser.• Le maintien dans son groupe d’âge biologique

semble être une considération importante.• On souhaite avec ces activités participer à

l’amélioration des capacités de l’enfant, en lien avec son handicap.

Avec qui partager ses activités ?

13 10

47

2218

3

46

05

101520253035404550

Ce qu'il faudrait changer

36

70

15 18

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Accessibilité Encadrement Sensibilisation Empêchements

Attentes face aux temps libres de l'enfant

49

4034

18

0

10

20

30

40

50

60

Epanouissement Socialisation Plaisir Fonctionnel

Mettre en place un projet• Volonté d’intégration ? (demande,

contacts, formation, obligation, expérience, etc.)

• Personne porteuse du projet ?

• Caractéristiques de l’association (personnel, histoire, activités, locaux, etc.)

• Importance des parents

Les 10 conditions d’intégration

1- Les valeurs2- Les attitudes3- Les facteurs légaux et sociaux (€)4- L’organisation extrascolaire5- Les contenus6- L’animation7- Les services de soutien8- Les interactions avec le milieu9- L’encadrement et le suivi10- La préparation des intervenants

Définir le projet

a) Quel type d’enfant pouvons-nous prendre en charge ? (expérience, formation, accessibilité, etc.)

b) Quand ? Avec qui ? (date, groupe d’âge, encadrement, référent, etc.)

c) Que nous faut-il pour mettre le projet en place? (adaptation, personnel, partenariat, formation, €, etc.)

d) Calendriere) Etc.

Philippe Tremblay

Préparation/enfant

• Trouver le ou les enfants (publicité, partenariat, etc.)

• Rencontre avec l’enfant et la famille

• Contact avec l’école, l’institution*

• Journée d’essai

• Fiche médicale adaptée

• Analyse des besoins (encadrement, autonomie, moments critiques, etc.)

Préparation/milieu

• Calmer les craintes du personnel (durée, surcharge, etc.)

• Définir un référent• Définir les besoins de sensibilisation ou de

formation spécifique• Définir l’apport de personnel supplémentaire

(stagiaire, professionnel, partenariat, etc.)• Inclure ce thème à toutes les réunions

préparatoires (rester à jour, « aware », etc.)

Préparation/enfants

• Sensibilisation des enfants (K7, discussion, expérience, visite, etc.)

• Rencontre organisée (repas, réunion d’organisation, etc.)

• Impliquer les enfants dans l’organisation pour augmenter la participation.

• Favoriser la coopération (jeux, mise en situation, etc.)

• Principe d’égalité des chances = on aide plus celui qui en a le plus besoin, pour lui donner une égalité d’accès et de participation.

Encadrement supplémentaire

Normes décrétales• 1 animateur pour 3 enfants handicapés légers

(fréquentant les type 1, 3 et 8 de même que les enfants malentendants ou malvoyants* et les enfants trisomiques*, etc.) = +/- 2€/jour

• 1 animateur pour 1 enfant avec un handicap lourd (polyhandicap, handicap physique, etc.) = +/- 3€/jour

• Problèmes induits par la loi

Personnel

• En interne• Professionnel payé en plus*• Stagiaire• Bénévole• Volontaire ou chantier• Partenariat avec une institution• Famille• Etc.

Financement

• Fonds internes• Subside complémentaire (coordination communale de

l’accueil extrascolaire)• Financement récurrent (ou non) de la commune• Financement public (projets COCOF ou CF, Europe,

etc.)• Financement publics (Fondations, mécénat, Rotary et

Lions Club, etc.)• Projet de financement spécifique (souper, partenariat

avec un mouvement de jeunesse, etc.)• Etc.

• Philippe Tremblay

Préparation des activités

• Principes de l’adaptation sur les besoins réels (ex. : communication, mobilité, compréhension, etc.)

• Rythme particulier (repas, sieste, soin, etc.)

• Les faire « pour de faux » (essai en voiturette, avec d’autres enfants, etc.)

• Prévoir le pire pour vivre le meilleur.

Activités

• identiques à avant (encadrement, groupe, etc.)

• similaires mais adaptés à tous

• similaires mais adaptés à l’enfant (rôle)

• nouvelles activités mixtes

• « activités d’handicapés » mixtes

Pendant les activités

• Veiller à avoir un référent* pour le ou les enfants auprès des autres professionnels, de la famille, des responsables, etc.

• Maximiser les contacts et activités communes et/ou similaires

• Faire un petit feed-back en fin de journée et apporter immédiatement les adaptations nécessaires

• Impliquer la famille (infos, cohérence éducative, etc.)• Ne pas accepter d’attitudes ou de comportements

négatifs mais pouvoir les traiter avec le ou les enfants concernés (valeurs)

• Rester cohérent dans l’intervention pour tous les enfants (règles, tâches, choix, etc.)

Philippe Tremblay

Evaluation d’une intégration

Les indicateurs directs

• Présence à temps complet avec les autres• Apprentissages similaires à ceux du programme

général• Ses progrès relatifs (PEI)• Son acceptation par les autres• Sa capacité à acquérir des habitudes et des

comportements sociaux analogues aux autres

Les indicateurs indirects

• Climat de coopération des professionnels• La participation des professionnels à des

formations sur l’intégration• Le recours à des stratégies diversifiées

d’animation• Gestion démocratique du groupe avec

souplesse dans l’application des règles• L’individualisation des objectifs (PEI)• La mise en place de moyens favorisant les

contacts entre enfants

Après les activités

• Evaluer auprès des parents, enfants, professionnels, etc.

• Les conditions d’intégration ont-elles été remplies ?

• Suite à apporter (arrêt, amélioration, « contamination », etc.)• Formation complémentaire• On prépare déjà les prochaines …

• Philippe Tremblay

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