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Société québécoise de science politique
La démocratie: histoire des idées by Boris DeWielReview by: Martin BreaughCanadian Journal of Political Science / Revue canadienne de science politique, Vol. 39, No. 3(Sep., 2006), pp. 728-730Published by: Canadian Political Science Association and the Société québécoise de science politiqueStable URL: http://www.jstor.org/stable/25166018 .
Accessed: 12/06/2014 13:19
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728 Recensions / Reviews
La d?mocratie : histoire des id?es. Boris DeWiel
Qu?bec : Les Presses de l'Universit? Laval, coll. Z?t?sis, 2005, 270p.
? Ensemble de proc?dures ?, ? r?gime ? au sens large du terme, forme de ? socia bilit? humaine ?: la nature de la d?mocratie demeure l'objet d'une discussion th?orique et pratique d'une importance primordiale, car il s'agit d'?lucider les tenants et les aboutissants de cet ? horizon ind?passable ? de la politique contemporaine qu'est la
d?mocratie. La d?mocratie: histoire des id?es s'inscrit pr?cis?ment dans ce d?bat
portant sur la nature et les finalit?s de la d?mocratie. Sous couvert d'une reconstitu
tion intellectuelle de ses principaux enjeux, Boris DeWiel proc?de ? un plaidoyer en
faveur d'une conception de la d?mocratie en tant que r?gime qui accueille le conflit
insoluble des valeurs. S'inscrivant explicitement dans la mouvance issue de la pen s?e d'Isaiah Berlin, l'auteur soutient qu'une compr?hension v?ritable de la d?mocratie
passe par une reconnaissance du ? pluralisme des valeurs ?, entendu comme ? la
th?orie embarrassante selon laquelle le bien n'est pas monolithique, nos int?r?ts com
muns entrent en conflit les uns avec les autres et, quand ils finissent par se heurter
mutuellement, il n'y a plus de r?ponses universelles ? (2). La th?se de l'auteur est que le conflit qui marque la d?mocratie moderne s'inscrit
dans un cadre particulier. Celui-ci est d'abord constitu? par une lutte entre deux con
ceptions de la libert?: la libert? positive et la libert? n?gative. Cette premi?re lutte repr?sente, en quelque sorte, le socle lib?ral de la modernit? puisqu'elle renvoie ?
l'individu et ? ses rapports avec autrui. Mais le lib?ralisme n'?puise pas les options
id?ologiques du vivre-ensemble d?mocratique. ? l'individualisme lib?ral, on oppo sera des id?ologies pr?occup?es par l'ensemble de la soci?t? et pas seulement par ? l'individu et sa propri?t? ? (A. Vachet). Ce sera le souci partag? par le conserva
tisme et le socialisme qui, en d?pit de leurs principes divergents, se retrouvent dans
l'affirmation de l'importance politique de la communaut? ou de la collectivit?. Comme il s'agit d'une ? histoire des id?es ?, B. DeWiel nous propose une savante
reconstitution des id?es politiques qui ont fa?onn? les luttes id?ologiques de notre
temps. L'argumentation de l'auteur se d?ploie en six temps qui sont autant d'analyses des concepts cl?s de la d?mocratie moderne, ce ? mod?le d?finissable de d?sac cord ? (6). Puisque la d?mocratie repr?sente l'exercice du pouvoir politique par le
d?mos, c'est-?-dire le grand nombre, l'auteur d?bute son ouvrage par une analyse de
la notion de ? peuple ? qu'il assimile aussit?t ? celle de ? soci?t? civile ?. Malgr? cette op?ration intellectuelle pour le moins discutable, DeWiel fait ressortir une dou
ble d?finition de la notion de peuple dans les temps modernes: d'une part, le peuple est compris comme une ? entit? ? ?panouissement spontan? centr?e sur une culture
qui lui sert de libert? d'expression ?, et, d'autre part, le peuple est compris comme le
r?sultat d'un ? ensemble ?volu? de moeurs, de coutumes et de r?gles ? (29). S'il existe des divergences quant ? la nature du peuple, tous sont n?anmoins
d'accord pour dire qu'en d?mocratie le peuple doit ?tre ? libre ?. Mais DeWiel sou
ligne que, pour notre tradition de pens?e politique, le contenu de cette libert? est
d?fini de deux mani?res antinomiques. Il s'attachera donc ? 1'elucidation d'un pre mier type de libert?, soit la ? libert? positive ? dont il trouve les origines dans les
pens?es aussi bien antiques (Platon, Aristote, les sto?ciens) que modernes (Rousseau,
Nietzsche). Intimement li?e ? l'id?al d'autonomie et de cr?ativit?, la doctrine de la
libert? positive soutient que l'?tre humain est libre dans la mesure o? il peut cr?er ? ses propres fins ? (56). C'est pourquoi DeWiel affirme que le terme ? autot?lie ?
rend mieux compte de l'essence de la libert? positive (56). Par ? autot?lie ?, l'auteur
entend la possibilit?, ouverte ? tous, de d?signer ses propres telos, ses propres fina
lit?s. ? cette premi?re d?finition s'en ajoute une seconde qui, elle, cherche ? circon
scrire le champ d'action d'autrui pour assurer la ? s?curit? ? de l'individu ? face ? la
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volont? des autres ? (59). V?ritable ? libert? n?gative ?, elle trouve ses racines
philosophiques dans la pens?e politique moderne, notamment chez Descartes, Hobbes
et Locke (64, 68, 74). Si la libert? positive constitue un ? pouvoir autot?lique ?, la
libert? n?gative repr?sente plut?t la volont? d'assurer une ? s?curit? t?lique ?, c'est
?-dire une ? libert? par rapport au pouvoir des autres dans la poursuite des fins qui nous sont imparties ? (99).
Le d?fi du lib?ralisme moderne consiste ? r?concilier ces deux id?aux de la
libert?, car il faut que la libert? n?gative att?nue les effets pervers possibles de la
libert? positive. Or, la libert? n?gative et la libert? positive sont ? les piliers de
l'individualisme lib?ral ? (58). Plus encore, elles vont ? se rejoindre dans la cro
yance que la dignit? humaine exige que l'on consid?re chaque personne comme puis sante et inviolable, comme ayant ? la fois le pouvoir autot?lique et la s?curit? t?lique ?
(99). Cette synth?se proprement lib?rale entre les deux conceptions antinomiques de
la libert? donne naissance ? la ? th?orie politique de l'individualisme ? qui con?oit la
soci?t? comme un ? ensemble d'individus autonomes mais qui tol[?rent] l'autonomie
des autres ? (101). Il revient donc ? l'individu de r?soudre, dans son for int?rieur, les ? tensions de l'existence ? qui d?coulent de ces deux types de libert? (116). Mais le prix ? payer pour une telle r?solution est ?lev?. Si l'individu doit d?cider seul des
compromis ? faire entre son autonomie et sa s?curit?, l'atomisme gagnera l'?tre
ensemble lib?ral.
C'est pr?cis?ment ? cause des cons?quences sociales et politiques de cet atom
isme que les deux autres grandes id?ologies de la modernit??le conservatisme et
le socialisme?vont ?merger comme solution de rechange aux probl?mes pos?s par le lib?ralisme. Pour contrer l'atomisme, le conservatisme affirme l'importance de
l'inscription des individus dans un ordre social qui fait autorit?. ? travers les pen s?es de Hume, de Smith et de Burke, DeWiel montre que la r?ponse conservatrice aux limites du lib?ralisme est de d?clarer que ? le bien r?side dans le mouvement
de la soci?t? vers la civilit?, incarn?e dans les institutions h?rit?es qui repr?sentent le savoir d'une culture ? et ces institutions ? sont l?gitimes parce qu'elles repr?sen tent, prot?gent et favorisent tout ? la fois le telos d?termin? de notre nature sociale ?
(137). C'est pourquoi les conservateurs se m?fient du changement volontaire de la
soci?t? par les mouvements sociaux ou les acteurs politiques. Ici, c'est la r?flexion de Burke sur la R?volution fran?aise qui t?moigne de la vision ?volutive et gra duelle du changement social qui marque l'id?ologie conservatrice. Dans les termes
de l'auteur, le conservatisme reste ? une synth?se de la s?curit? t?lique et de la
communaut?, qui entra?ne le rejet ou la d?valorisation du pouvoir autot?lique ? (164).
Quant au socialisme, cette autre solution de rechange ? l'atomisme lib?ral, De
Wiel soutient qu'il trouve ses origines dans l'id?e d'un ? acc?s collectif? ? l'id?al
d'autonomie contenu dans la libert? positive. Ainsi, le socialisme postule que la col
lectivit? peut ?tre ? la source autocr?atrice de valeur ? (165). Retra?ant les origines de cet id?al dans les pens?es de Kant, de Hegel et de Marx, l'auteur voit, au coeur du
socialisme, la volont? d'assurer aux citoyens un acc?s ?gal au pouvoir autot?lique. Or, ce partage ?galitaire passe notamment par la solidarit? de tous avec tous. C'est
pourquoi l'auteur affirme que le socialisme cherche ? assurer l'unit? sociale par le
biais du partage ?galitaire du pouvoir autot?lique. En d?pit de son pouvoir d'attraction, le socialisme demeure une id?ologie des plus exigeantes parce qu'elle oblige une
participation large et inclusive des citoyens au pouvoir autot?lique tout en se nour
rissant d'une ? ambition consensuelle ? (200). Le r?ve socialiste se heurte rapide ment au pluralisme des valeurs.
L'auteur conclut justement son ouvrage par un plaidoyer en faveur du ? plura lisme des valeurs ?, qui doit ?tre reconnu comme ?l?ment constitutif de la politique, car notre exp?rience politique la plus imm?diate ? est que les gens ne s'entendent
pas sur le bien commun ? (204). DeWiel pose aussit?t les limites de ce pluralisme
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des valeurs : seules les valeurs qui s'inscrivent au sein d'une vis?e ?mancipatrice ont
droit de cit?. Fondamentalement, le pluralisme des valeurs est indispensable parce que nous ne disposons pas ? de crit?res rationnels pour faire un choix entre des options ultimes ? (210). D'autant plus qu'au sein d'un r?gime d?mocratique, le d?bat se pour suit m?me apr?s la prise de d?cision politique.
Le pluralisme des valeurs conduit ? la reconnaissance du caract?re structurant
du clivage id?ologique entre la droite et la gauche. ? ce titre, l'auteur propose un
mod?le triangulaire de la diversit? id?ologique o? le conservatisme et le socialisme sont des concepts ? voisins divis?s par un sommet en angle aigu ? partageant un
souci commun pour la communaut? (225). ? la base de ce mod?le se trouvent le
lib?ralisme et les concepts de libert? positive et de libert? n?gative. Or, cette confi
guration triangulaire a le m?rite de bien rendre ? l'attrait gravitationnel du lib?ra
lisme ? dans la modernit?, ainsi que la difficult? qu'ont les id?ologies socialiste et conservatrice ? prendre durablement le pouvoir politique (225).
La d?mocratie: histoire des id?es est une reconstruction rigoureuse des fon
dements et des principes les plus importants de la d?mocratie. Si les capacit?s
philosophiques de l'auteur ne font pas de doute, on peut toutefois regretter un cer
tain manque d'originalit? qui donne un ton quelque peu scolaire ? l'ouvrage. Celui-ci
reprend en effet la th?se centrale de la pens?e d'Isaiah Berlin sur le pluralisme des
valeurs et le lecteur est en droit de se demander en quoi B. DeWiel innove par
rapport ? son ma?tre ? penser. Ajoutons aussi qu'il est tout de m?me ?trange qu'un
sp?cialiste de la philosophie politique qui souhaite penser la d?mocratie comme espace conflictuel ne traite ni de Machiavel, penseur du conflit salutaire entre la pl?be et
les patriciens ? Rome, ni de Montesquieu qui, dans ses Consid?rations sur les causes
de la grandeur des Romains et de leur d?cadence, proc?de ? un ?loge appuy? du
conflit et des tumultes politiques sous la R?publique romaine.
Martin Breaugh Universit? du Qu?bec ? Montr?al
The Limits of Protectionism: Building Coalitions for Free Trade Michael Lusztig Pittsburgh: University of Pittsburgh Press, 2004, pp. xi, 272
As the title suggests, Michael Lusztig offers a non-apologetic endorsement of liberal
trade, coalition building, and the limitations of protectionism and rent seeking. Spe
cifically, he argues that "flexible" rent seekers have a better opportunity to prosper than "inflexible" rent seekers. The goal, therefore, is for governments to reduce rents
below a specific threshold to force sectoral interests to successfully adjust to or exit
the market. Strategies include the big bang approach, divide and conquer, iteration, and the path of least resistance. Catalysts for change are periods of economic crisis, international obligations, and strategic considerations in which reform is linked to
potential electoral success. Ultimately, in Lusztig's opinion, crisis and mandated inter
national change offer the best opportunities for rent reduction, at least in terms of
limited political backlash. To test this thesis Lusztig reviews the trade policies of eight different states.
Although these profiles are selective in their attempt to substantiate the main argu ment they are well written and informative. For Great Britain the discussion focuses on the "golden age" of free trade in the mid nineteenth century. In the case of the
United States it examines the liberalization of trade following the 1930 Smoot
Hawley Tariff Act. For Canada and Mexico it reviews the Canada-United States Free
Trade Agreement (FTA) and the North American Free Trade Agreement (NAFTA). The discussion of New Zealand focuses on the Labour Party's market-driven reforms
of the 1980s. Australia's adoption of protectionism during the same decade is
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