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8/9/2019 La vie intrieure
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GEJ3 C27
Mathal parle de la vie intrieure de Cyrnius
1. Cyrnius,pressant la main de l'orateur, ouvre de grands yeux et Me dit Seigneur,
cet homme a vraiment une trange vision de l'existence ! Pourtant. on ne peut rien lui objecterquant au fond : c'est vritablement, hellas, la vrit toute nue en gros comme en dtail. Que
vas-Tu lui rpondre ?
2. Je dis : De quoi t'tonnes-tu ? Ne vous avais-Je pas avertis que ces cinq hommesvous donneraient tous du fil retordre ! Oh, coutez-les encore et vous Me comprendrez
ensuite coup sr bien plus aisment et profondment !
3. Cyrnius dit alors l'orateur, qui s'appelait Mathal : Mais ne pourrais-tu montrer
de faon tout aussi probante que, selon toute vraisemblance, Dieu existait avant tes corps
clestes, dont je ne parviens d'ailleurs pas encore me faire une ide satisfaisante ? En ce qui
me concerne, du moins, je ne connais pas un peuple sur terre qui n'admette, n'honore et
n'adore un Dieu plein de sagesse et de puissance et prexistant toutes choses : et tu viens de
dmontrer exactement l'inverse. Mon cur en est empli d'angoisse ! Aussi, je t'en prie, moi
qui suis pourtant grand gouverneur romain, donne-nous maintenant une aussi bonne preuve
contraire !
4. Mathaldit : O faible nourrisson de la terre, tu me fais piti ! Tu as pourtant,
comme je le dcouvre prsent dans mon me, entendu bien des sages paroles pleines de
force de vie et de vrit, et tu as vu de tes yeux ce que peut faire la parole de Dieu, et pourtant
il y a bien des penses dont tu ne peux toujours pas concevoir en toi-mme la profondeur !
5. Oui, mon ami, tu aimes encore beaucoup trop ta vie et tu y es plong en plein : mais
c'est l la plus mauvaise perspective pour connatre la vie.
6. Ami, il faut d'abord avoir tout fait perdu la vie, c'est--dire cette vie terrestre, pour
connatre la vie !
7. Prends une marmite et remplis-la d'eau : tant que l'eau restera tranquille dans la
marmite, tu n'y verras pas les esprits de la vapeur : mme si tu remues l'eau violemment et la
mets ainsi en mouvement, les puissants esprits de la vapeur ne se montreront toujours pas toi
: mais si tu mets l'eau sur le feu, alors elle commencera bientt bouillir, et aussitt, les
puissants esprits de la vapeur commenceront s'lever au-dessus de la surface frmissante de
l'eau, et c'est alors seulement que les esprits encore au repos dans l'eau bouillante
reconnatront les puissants esprits de la vapeur qui reposaient jusque-l avec eux dans l'eau
froide sans donner signe de vie, et, se voyant d'abord eux-mmes par leurs milliers d'yeux,
puis, sous eux, le bouillonnement de l'eau qui les portait, ils connatront aussi que les esprits
de la vapeur n'avaient d'autre conscience jusque-l que celle de leur parfaite identit avec l'eau
froide.
8. Mais c'est ainsi que, pendant son bullition, l'eau reconnat galement qu'il existait
et qu'il existe en elle, jusqu' sa dernire goutte, des esprits spars : oui, oui, l'eau qui boutse reconnat comme tant elle-mme tout esprit et toute puissance, mais dans son tat froid de
repos, elle ne pouvait le reconnatre ni le concevoir !
9. N'est-ce pas l une image approprie ? Aujourd'hui, ta vie est encore une eau froide
sans doute pure, mais par ailleurs tout fait calme, dans la marmite de ton corps Ta marmite
aura beau tre secoue en tous sens, tu n'en connatras pas pour autant ta force de vie ; aucontraire, plus l'eau, dans son tat de calme froid, est agite, comme c'est le cas pour tous les
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grands de ce monde, moins l'eau de la vie se reconnat, elle-mme et ce qui l'entoure, dans
l'agitation de la marmite humaine : car lorsqu'elle est agite, la surface de l'eau reflte une
image non plus claire, mais trs dforme.
10. Mais si la marmite de l'eau de ta vie est mise au vrai feu de l'amour, de l'extrme
humiliation et de tous les maux et les souffrances, oh, comme tout se met bien vite
bouillonner dans cette marmite, et les esprits de la vapeur de vie ainsi librs se reconnaissent
bientt eux-mmes ainsi que leur tat antrieur froid et paresseux - c'est--dire la vie sensible
- et la fragile marmite, et l'eau vivante qui frmit encore dans la marmite voit alors par mille
petits yeux clairvoyants les esprits de vie qui montent au-dessus d'elle et connat qu'elle n'tait
pas seulement leur support inerte, mais qu'elle ne fait qu'un avec eux et qu'elle est identique
eux ! Mais la marmite, comprends cela, mon ami, la marmite ne sera pas reconnue par les
esprits de vie qui s'lvent comme tant identique eux, mais au contraire comme n'tant que
leur rcipient hlas ncessaire, mais destin ensuite se briser en morceaux et tre jet la
rue. - As-tu maintenant quelque ide de ce que j'ai voulu te dire ?
11. Cyrnius dit : Il me semble bien comprendre peu prs ton allgorie, du moins
l'analogie que tu y tablis avec la vie intrieure de l'me : mais si jamais tu as voulu sous-entendre par l une signification plus profonde, je suis encore bien loin de la comprendre !
Cela voudrait-il dire par hasard que Dieu devait malgr tout exister avant toute chose ?
12. Mathaldit: Assurment : mais si tu ne peux encore le comprendre, c'est parce
qu'il s'en faut encore de beaucoup que tu ne te mettes bouillir !
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Mathal parle de Dieu
1. (Mathal :) Vois-tu, ce que tu nommes Dieu, je le nomme "eau vivante" :
cependant, l'eau en elle-mme ne connat pas sa propre vie. Mais lorsque le puissant feu
d'amour, qui est comme une forte pression au centre de l'tre, l'amne bouillir et sortir
d'elle-mme, alors l'esprit vivant s'lve librement au-dessus de l'eau qui le retenait
auparavant prisonnier, et c'est alors que, corme le rapporte Mose, tu vois l'esprit de Dieu
flotter au-dessus des eaux. Et l'esprit se reconnat lui-mme et l'eau, et connat qu'il ne fait
qu'un avec l'eau de toute ternit ; et c'est cette certitude ternelle qu'il faut entendre par la
phrase : "Que la lumire soit !"
2. C'est seulement lorsque ton esprit, ami, flottera lui aussi au-dessus de ton eau de vieen bullition, que tu connatras vritablement ta vie et celle de Dieu en toi.
3. Vois-tu, tout ce qui existe doit commencer un jour, doit avoir un dbut, sans quoi il
ne pourrait jamais exister ! Et s'il n'y avait pas eu de commencement prcis une vie se
connaissant elle-mme et tout le reste, et sa force consciente d'elle-mme, cette vie serait
encore loin d'exister : mais comme elle a commenc un jour, elle existe tout autant que nous-
mmes, qui avons un jour commenc d'exister en tant que ce que nous sommes prsent.
4. Pourtant, nous tions dj avant cette existence, mais comme la vapeur de vie
encore froide et informe est dans l'eau froide au repos : et de mme, la puissance de vie
suprme a en Dieu une double existence, d'abord comme tre muet et uniquement conscient
de lui-mme, ensuite comme prsence libre ne d'un commencement d'activit intrieure, seconnaissant pleinement et se percevant dans ses moindres dtails !
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5. C'est pourquoi il est galement crit dans Mose : "Au commencement, Dieu cra le
ciel et la terre, et la terre tait vide et dserte et les tnbres couvraient l'abme." Qui est ou
qu'est-ce donc exactement que le ciel, et qu'est-ce ou qui est donc la terre ? Crois-tu vraiment
qu'il faut entendre par l la terre qui te porte prsent, ou le ciel qui te donne air et lumire ?
Oh, si tu crois cela, comme tu es loin de la vrit ! Car o taient alors cette terre et ce ciel ?
6. Vois-tu, ce n'est l qu'une manire obscure de montrer comment la force ternelle
de vie de Dieu a commenc sonder son tre et se connatre elle-mme ! Le "ciel"
reprsente ici la sagesse du Moi divin prenant conscience d'elle-mme : mais en son centre de
gravit brlant d'amour, ce centre qui est dsign par le terme "terre", il faisait encore noir et
tout tait vide et dsert, donc sans connaissance profonde de son tre propre.
7. Mais le centre devenait de plus en plus brlant mesure que la masse de la
conscience de soi extrieure pesait toujours davantage sur lui. Et ce centre devint un brasier
ardent, et la vapeur (l'esprit) monta de l'eau de vie en bullition et, flottant dsormais
librement sur les eaux de la vie primitive ternellement muette et tranquille, elle se connut
pleinement : et cette reconnaissance est prcisment la lumire que le Dieu de Mose fait
natre aussitt aprs la cration du ciel et de la terre pour anantir les tnbres.
8. Ce n'est que de ce moment que Dieu, tant en quelque sorte devenu parole
exprime, Se fait Lui-mme "Verbe", et la parole "Qu'il soit" est en elle-mme une volont
libre se connaissant parfaitement, un tre dans l'Etre, un verbe dans le Verbe, enfin, un tout
dans le Tout !
9. Et ce n'est que de ce moment que de cette volont parfaitement libre merge, se
connaissant dsormais totalement elle-mme, la source de vie l'origine de toutes les autres
vies. Comprends-tu un peu maintenant ?
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Propos de Cyrnius sur la sagesse et rponse de Mathal
1. Cyrnius dit : Oh, que oui ! Je comprends d'autant mieux que j'ai entendu cette
nuit mme une explication toute semblable la tienne de la Gense selon Mose. Ce doit donc
bien tre comme tu le dis : mais tout cela me dpasse trop infiniment, or, je ne peux ni ne
veux me donner trop de peine pour comprendre une chose jusqu'au trfonds. Car pour moi, les
choses doivent tre faciles comprendre pour m'tre de quelque utilit : mais si elles
deviennent par trop profondes et savantes, je cesse bien souvent tout fait de les comprendre !
2. Bref, je m'en tiens ce que j'ai dit ; Je pourvoirai vos besoins et vous ne
manquerez pas d'occasions d'aller aussi loin qu'il est possible dans votre sagesse et, chaque
fois que cela se pourra, de remettre la malheureuse humanit sur le droit chemin bien qu' ce
qu'il me semble, je vous le confesse, sonder trop profondment l'essence de la vie soit en
gnral plus nuisible que profitable.
3. Prenez votre propre cas : votre science et votre sagesse vritablement
extraordinaires vous rendent-elles heureux ? L'esprit humain peut sans doute atteindre dans la
sagesse des profondeurs insondables et finalement crer des choses extraordinaires : mais
pour moi, seul est heureux l'homme vraiment simple. dvou en tout amour Dieu son
Crateur, et qui observe Ses commandements. Et si Dieu veut lui donner, comme Salomon,la sagesse il doit l'accepter avec gratitude et en faire le meilleur usage d'un cur joyeux. Mais
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si la sagesse confre un homme ne doit en ralit que le rendre malheureux, je prfre
finalement n'importe quelle sottise capable de rjouir le cur de l'homme.
4. Je suis en vie, je sais maintenant que je vivrai ternellement, et les voies pour
atteindre la flicit de la vie ternelle me sont connues : que pourrais-je donc dsirer de
plus ?!
5, Rendez-vous vous aussi cette conception, et, comme moi, vous serez vraiment
heureux ds ce monde : mais avec toute votre profonde sagesse qui couve comme un feu,
vous ne risquez gure d'prouver jamais le bonheur d'tre homme !
7. Ce n'est pas la sagesse qui nous donne la vie, mais l'amour ; aussi, tenons-nous-en
l'amour, et la vie ne nous fera pas dfaut, ni sa perception bienheureuse ! Voici quelle est ma
sagesse et j'affirmerais volontiers qu'elle rend bien mieux service la vie de l'homme que
votre sagesse, si profonde soit-elle !
8. Mathaldit : Oh, comme tu as raison ! Car tant que l'eau de la marmite n'est pasau feu, son existence est douce et paisible : mais, vois-tu, lorsqu'elle arrive sur le feu, les
choses se mettent changer du tout au tout, et il faut qu'elle cde.9. Quand tu veux devenir quelque chose il te faut bien acqurir les connaissances
ncessaires cela. Si tu veux tre gnral, tu dois te pourvoir de toutes les connaissances
ncessaires cette fonction, sans quoi tu feras pitre figure sur le champ de bataille : si tu
veux tre apothicaire et gurisseur il te faut bien aussi tre muni de toutes les connaissances
ncessaires.
10. Et toi qui veux obtenir la vie ternelle, tu ne veux pas sonder davantage et
connatre la vie elle-mme : comment feras-tu donc ?
11. Imagine que je veuille prendre femme, mais fuie chaque occasion de voir une
jeune fille, ne ft-ce que de loin : je me demande vraiment comment je trouverais une pouse
dans ces conditions
12. Et toi, tu vas jusqu' vouloir la vie ternelle, mais tu crains dj de faire un effort
lorsqu'il s'agit de sonder un peu plus cette seule vie temporelle et de chercher connatre ses
racines et ses fondements !
13. Oui, cher ami, si la vie ternelle tenait uniquement ce que Dieu puisse te l'offrir
comme tu m'offrirais un morceau de pain, ta maxime de vie serait l'vidence bien prfrable
la ntre mais il dpend entirement et uniquement de nous qu'une vie ternelle nous attende
dans l'au-del !
14. Il nous faut agir et, en vrit, passer par l'eau avec l'eau de notre vie et par le feu
avec le feu d'amour de notre vie ; c'est alors seulement que l'eau de notre vie s'chauffe et semet bouillir au feu de l'amour de Dieu, du prochain et finalement de nous-mme qui est en
nous et que nous nous apercevons qu'il y a en nous une force de vie indestructible, qui,
partir de cet instant, commence se connatre elle-mme pour ce qu'elle est, et trouve alors les
moyens qu'il faut pour le demeurer ternellement !
15. Et c'en est fait ds lors de ce qu'on nomme la belle vie, qui n'est d'un bout l'autre
qu'un doux sommeil, car il s'agit dsormais de travailler, de lutter et de chercher sans trve ni
repos !
16. C'est seulement lorsque la vie veille a remport une victoire totale sur la vie qui
aspire sans cesse au sommeil et la mort que l'on peut commencer parler un peu de flicit !
17. Tu nous fais l'effet d'un homme qui, le matin, reste plong dans un doux sommeil
et qui, lorsque ses amis, depuis longtemps debout, entreprennent de le rveiller, commence
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par se mettre en colre : et ce n'est que lorsque, avec quelque peine, il s'est tout fait veill
qu'il comprend les bienfaits de l'veil total et qu'il se rjouit enfin de la clart et de la libert
de sa vie.
18. Notre sagesse est parfaitement justifie : mais la tienne en est loin ! C'est
seulement lorsque tu te seras veill que tu comprendras quel point nous sommes justifis
parler ainsi.
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Jsus renvoie Cyrnius aux paroles de Mathal
1. Cyrnius Me dit : Seigneur et Matre, que rponds-Tu cela ? Que faut-il enpenser ? Ce que dit Mathal est-il l'entire vrit ? Si quelqu'un peut en juger radicalement,
c'est bien Toi ; aussi, veux-Tu nous dire quelques mots l-dessus ?
2. le dis : Ne t'ai-Je donc pas dj dit tout l'heure que vous deviez les couter ? Si
Je les voyais dans l'erreur, Je ne vous aurais assurment pas conseill cela ! Aussi, continuez
d'couter Mathal. Le vent qu'il souffle sur vous est sans doute violent, mais c'est un bon vent,
qui vous fera avancer bien plus vite, mme si ce doit tre sur une mer agite, que les
meilleures rames !
3. Aussi, coutez-le encore, car jusqu'ici, il ne vous a parl que la main sur la bouche ;
mais lorsqu'il se sera un peu chauff, il vous montrera encore bien d'autres choses !
4. Cyrnius dit : Je prfre l'en remercier par avance ! Nous sommes dj des diables
ses yeux ! Que pourrait-il nous dire de pire encore ! Il est pourtant louable a moi de mtreengag garantir l'avenir terrestre de ces cinq pauvres diables : et en retour, ils nous
maltraitent comme Tu ne l'avais encore jamais fait Toi-mme !
5. Ah, je ne veux vraiment plus entendre ce Mathal : sa conception de l'existence est
peut-tre fort juste en soi : mais elle ne convient pas aux conditions de l'existence terrestre, et
un homme n'y peut rien s'il a un corps !
6. Bien sr, des gens comme les prophtes et les anciens prtres ont toujours eu beau
jeu de ne se soucier que de la vie ternelle : car pour ce qui tait des besoins de leur corps,
d'autres s'en occupaient, qui il devait d'ailleurs tre bien gal qu'il y et ou non une vie
ternelle de l'me ! Ils se contentaient de recevoir des lois, qu'ils devaient observer sans
jamais vraiment en connatre la raison ni savoir quoi cela tait cens les mener exactement.7. Des millions d'hommes ont d s'en contenter, avec ou sans la perspective d'une
quelconque vie ternelle, et cela ne devrait pas nous suffire, nous ?!
8. Mais si ce n'est plus assez pour nous, tout homme qui porte en son cur une seule
tincelle de vrai amour du prochain doit se poser cette question : qui donc ddommagera les
millions et les millions de pauvres diables qui, bien qu'ayant observ toutes les lois
extrieures, sont tombs aux mains de la mort ternelle ? S'ils sont l'uvre du hasard, cette
doctrine peut tre bien fonde : mais si, comme la parfaite sagesse de leur organisation le
montre clairement, tous les hommes sont l'uvre d'un Dieu parfaitement sage et bon il doit y
avoir une autre voie, accessible tous les hommes, pour atteindre la vie ternelle : et s'il n'y
en a pas, c'est que toute vie est plus mprisable que tout ce que la raison humaine est capabled'identifier comme mprisable et excrable !
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9. Car si la vie ternelle n'est destine qu' celui qui l'atteindra en quelque sorte aux
dpens de milliers d'autres qui devront travailler pour cette espce de champion de la vie
ternelle, afin qu'il puisse, lui seul, jouir de cette vie ternelle, alors je ne demanderai plus
jamais pour moi-mme ne serait-ce que la plus petite tincelle de vie ternelle, et je prfre
encore une mort ternelle complte ! Voil mon opinion !
10. Ta doctrine, Seigneur et Matre, m'est agrable, chre et prcieuse : car j'y trouve
la prsence d'une aide toute puissante qui serait mes cts s'il m'arrivait de faiblir : mais
selon la doctrine de Mathal, je n'ai personne que moi-mme. Moi seul puis me donner ou
m'ter la vie ternelle si aucun Dieu n'a rien y faire, si ce n'est considrer d'un il fch ou
bienveillant le pauvre diable qui se dbat entre les griffes nombreuses de la mort et en quelque
sorte se fraie un chemin vers les sommets de la vie ternelle par des voies inhospitalires,
semes d'pines, de rochers et de serpents venimeux !
11. Non, non, cela ne peut tre : vous tes des fous avec votre doctrine de la vie
ternelle ! Si je peux imaginer un dispensateur de la vie ternelle qui, comme Toi, Seigneur,
peut, s'il le veut, rendre la vie aux hommes sur cette terre mme, alors, oui, je ferai tout pour
qu'il me donne aussi la vie ternelle dans l'au-del. Mais si je dois aller la recueillir moi-mme, je ne sais comment, dans tous les recoins de la sagesse des prophtes, alors, comme je
l'ai dit, je n'ai au grand jamais plus besoin d'une vie ternelle ! - Ainsi parle et a parl
Cyrnius, grand gouverneur de Rome pour la Coel Syrie, tous les pays d'Asie et d'Afrique et
une grande partie de la Grce !
12. Je dis : Ami, cette fois, tu t'es vraiment dpens pour rien et moins que rien dans
tous ces vains discours. Ce qu'taient ces cinq hommes, tu le sais : pour quelle raison. J'espre
que tu le sais aussi prsent !
13. Mais ils sont dsormais entirement purifis, et J'ai allum en eux l'infaillible et
seule vraie lumire de vie, barrant ainsi le chemin par lequel les mchants htes chasss de
leurs corps auraient peut-tre encore pu leur rendre une visite nfaste.
14. Ces cinq hommes sont donc dsormais tout fait purs et ils peroivent en eux-
mmes les fils les plus tnus de toute vie telle qu'elle fut en vrit depuis le commencement et
ils portent maintenant tous le tmoignage de ce qui ne fut rvl jadis qu' trs peu
d'hommes pour trs peu d'autres hommes comment peux-tu le leur reprocher ?!
15. Car vois-tu, ce qu'ils disent est exactement ce que Je vous ai dit Moi-mme, la
seule diffrence qu'ils l'expriment un peu plus crment.
16. Reconnais d'abord la vritable valeur de ce qu'ils disent et sois-en ensuite fch si
tu le peux : mais tu as visiblement tort de te fcher ds prsent parce que leurs propos te
semblent peu agrables. Laisse encore parler Mathal. et l'on verra bien si ce qu'il dit a ou nonune valeur pratique, ou si c'est contraire Ma doctrine !
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Mathal parle du chemin pour accder la vraie vie
1. Cyrnius dit : Fort bien : je veux voir cela, bien que je risque d'tre un jugesvre !
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2. S'il en est de la vie peu prs comme tu nous l'as expos avec des raisons si
rigoureuses, dis-moi donc, sage Mathal, ce qui attend les millions d'hommes qui ne savent
rien de tout cela, et les nombreux millions qui natront aprs nous de par le vaste monde et qui
ne pourront eux non plus en connatre le premier mot : quelles sont pour tous ceux-l les
perspectives d'une vie ternelle ?
3. Mathaldt : Fort bonnes ! Il y avait pour eux aussi une doctrine qui suffisait
tenir en veil l'imagination de l'me. C'est dans cette imagination que l'me se fonde avec le
temps et quelle finit par vivre, un peu comme en rve et dans cette illusion, elle peut vivre des
milliers d'annes.
4. Pourtant, cela est encore bien loin de la vraie vie ternelle : si ces mes veulent
accder une vie ternelle authentique, elles doivent finalement affronter, dans ce qu'on
appelle le monde des esprits, des combats et des preuves bien plus durs que ne l'est en soi le
combat que j'ai mentionn au passage tout l'heure.
5. Car celui qui veut faire ce chemin ici-bas atteint, sans doute au prix d'efforts
importants et d'une vie vritablement sage et srieuse, mais ds ce monde et en peu d'annes,
la vie ternelle dans toute sa vrit, sa clart et sa parfaite puret, alors que si son me
s'endormait, il ne l'atteindrait, dans le meilleur des cas, qu'aprs plusieurs centaines, voire
plusieurs milliers d'annes. Et pour peu que les choses se passent moins bien, une me
entirement corrompue sur cette terre ou ailleurs connatra peut-tre une vie d'illusion des
plus misrables, dans laquelle elle ne pourra voir ni percevoir aucune vrit ou ralit ayant
une existence en dehors d'elle, mais uniquement se voir elle-mme et les pauvres crations de
son imagination : pourtant, malgr cela, elle sera continuellement instruite par les expriences
les plus amres, n'tant entoure que d'ennemis contre lesquels elle ne peut se dfendre, car
elle ne les voit pas davantage qu'un parfait aveugle ne peut voir si un ennemi s'approche de lui
et d'o il vient, ni si quelque autre danger le menace !
6. Pourtant, mme un parfait aveugle n'est jamais totalement dans le noir : carl'imagination de son me reste malgr tout en soi une lumire, et l'aveugle peroit des choses
qui, claires de quelque manire, ressemblent aux objets du monde physique : mais ces
choses n'ont aucune constance, ni la lumire qui les claire. Tantt il fait clair, tantt tout
s'teint nouveau et souvent disparat compltement, en sorte que cet aveugle demeure
vritablement pour un temps priv de toute lumire et de toute ralit.
7. Et il en va presque de mme pour une me plonge dans sa solitude ; pour elle, il
fait tantt jour, tantt nuit. Mais ni le jour ni la nuit n'ont une quelconque ralit dans cette
me, elles ne sont que le reflet temporaire de ce que l'me reoit approximativement et malgr
elle des sphres extrieures, comme la goutte de rose accroche au brin d'herbe recueille
l'image du soleil. La goutte est sans doute claire, mais elle n'en a pas conscience au point dereconnatre intelligemment d'o vient la lumire qui est entre en elle.
8. Ce que je te dis l au nom de mes quatre frres est le fruit de notre exprience
laquelle furent associes de grandes souffrances, et tu y vois clairement la diffrence entre la
vie dans l'illusion et la vraie vie autonome parfaitement libre.
9. Tu as le choix entre une vie de souffrance et sans libert et une vie divine agissant
par elle-mme, donc parfaitement libre : vouloir l'une ou l'autre ne dpend que de ta volont :
mais les choses sont ainsi, et aucun Dieu ne te prsentera d'autre choix possible pour ta vie.
10. Et je te dis encore autre chose : mon me, dont la vision devient en ce moment
toujours plus claire, voit et reconnat maintenant fort bien par elle-mme le Sauveur qui, par la
force de Sa vie divine parfaitement libre, l'a dlivre il y a peu d'une multitude d'invisibles
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ennemis de la vie suprieure libre : il y a plus en Lui, sache-le, que dans la totalit de la
Cration visible.
11. Lui qui Se connaissait dj de toute ternit comme le point central de toute
existence et de toute vie, Il va maintenant, par Sa vie, confirmer encore Sa propre vie, et par l
celle de tous les hommes : mais Il ne pourra le faire qu'au prix d'une abngation inoue. Il
quittera la vie qui est la Sienne prsent afin d'entrer dans la gloire ternelle de toute vie pour
Lui-mme, mais aussi et par l pour tous les hommes. Alors, toutes les cratures recevront en
quelque sorte un nouveau visage et une nouvelle ordonnance intrieure : et pourtant, le
principe demeurera : que chacun prenne sur ses paules le fardeau de la misre d'autrui et Me
suive ! Comprends-tu cela prsent ?
12. Cyrnius rpond, avec encore quelque apparence de dplaisir il est vrai : Oui, Jete comprends bien et ne puis faire autrement que de reconnatre que tu as dit vrai : mais il est
bien difficile de s'entendre offrir de telles conditions de vie !
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De l'unit de la vie ternelle
1. Mathaldit : Sans doute ces conditions de la vie ne sont-elles pas si agrables
entendre que les fables o l'on imagine une vie printanire, o l'existence volte de-ci, de-l
comme les oiseaux dans l'air, ou comme les papillons et les phmres dors qui vont de fleur
en fleur et aspirent la douce rose des calices : mais pour autant, on peut dire aussi qu'une
telle vie de plaisir n'est gure qu'une vie phmre et transitoire, qui, premirement, est
peine consciente d'elle-mme, et deuximement, pour cette raison mme, n'est pas une vie proprement parler. Car enfin, que ferait l'homme de cette vie de papillon ? Songe la dure de
notre existence ! Soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix ans sont dj un ge avanc, le
corps devient alors bien faible et sans ressource : un seul mauvais souffle d'air, et c'en est fait
de lui !
2. Et qu'arrive-t-il ensuite ? Qui peut te donner l-dessus une rponse sre, si tu n'as
pas dj tout mis en uvre au cours de ta vie terrestre, pour que ton tre tout entier devienne,
bien avant ce mauvais souffle d'air, la rponse parfaitement vivante en toi-mme cette
question ?! Et si tu trouves en toi cette rponse sacre, tu ne demanderas assurment plus
quiconque avec angoisse : qu'y aura-t-il ensuite, lorsque ma brve existence aura pris fin ?
3. C'est pourquoi il importe de ne pas laisser l'eau de sa vie stagner dans la fracheurqui plat au corps, mais de la mettre au feu afin qu'elle entre en bullition et, montant comme
une puissante vapeur se transforme en une vie nouvelle, sans quoi tout est perdu : et, si
dsagrable que te paraisse mon discours, la vrit n'en demeure pas moins toujours la vrit
et ce n'est que par elle que l'on accde la vritable et parfaite libert sans laquelle aucune vie
ternelle authentique n'est concevable !
4. Cyrniusparle prsent d'un ton beaucoup plus doux : Oui, oui, mon cher ami
Mathal, je vois bien maintenant que tu es en possession de la plus parfaite vrit dans tous
les domaines de la vie, et il n'y a vraiment rien de tant soit peu fond te rpondre ! Pour ce
qui te concerne, il est bien vrai que tu marches dsormais tout fait en pays connu dans la vie,
mais nous en sommes encore trs loin, nous autres !
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5. Il ne reste plus qu'a souhaiter que tu rassembles ta doctrine de vie dans quelque
systme grce auquel on pourrait alors guider les enfants afin qu'ils atteignent plus aisment
de cette manire, ce que l'homme fait ne peut manquer de trouver assez difficile d'atteindre !
6. Mathaldit : Ce que tu souhaites est en partie dj ralis et se ralisera encore
bien davantage ! Car le grand et puissant Sauveur qui nous a guris a dj pris toutes les
dispositions possibles cet effet. Nous cinq, nous connaissons certes dj le chemin, mais il
nous serait bien difficile de mettre tout cela dans un systme quelque peu organis destin
instruire tous les hommes : cependant nous pourrions sans doute le faire au besoin pour des
hommes comme toi ! Car rien n'est tout fait impossible l'homme lorsqu'il est entr sur la
voie de la vrit en toutes choses : car la vraie vie libre est une, qu'elle rside en Dieu, dans un
ange ou dans un homme.
7. Naturellement, il existe de trs grandes diffrences, mme l'intrieur de la vie dj
parfaitement libre : car une vie qui vient seulement de commencer se connatre elle-mme
ne peut videmment pas tre aussi forte qu'une vie qui s'est dj reconnue et rassemble
depuis des ternits dans toute la plnitude et la profondeur de la vrit la plus pure. Cette vie
est dsormais le Seigneur de l'infini, et tous les mondes, avec tout ce qu'ils portent, sontsoumis Son empire.
8. Il est certain, ami, que nous n'irons jamais aussi loin nous-mmes : mais en nous
unissant cette Vie, nous finirons nous aussi par devenir capables d'accomplir comme de
nous-mmes ce dont est capable en soi la grande Vie ternelle de Dieu. De plus, il existe
certaines forces de vie accomplies qui, l'vidence, viennent aussitt aprs la force de vie
ternelle de Dieu.
9. Ces puissances se situent fort au-dessus de la force de vie que nous pouvons
reconnatre en nous, quel que soit le degr de libert et d'indpendance atteint par celle-ci :
nous les appelons anges (messagers). Elles sont les reprsentants les plus minents de la
force de vie divine toute universelle : cependant, nous pouvons nous en rapprocher en nousunissant la force de vie divine universelle.
10. Cependant, tu n'auras pas endur tout ce que nous avons endur pour en venir
possder ce que nous possdons dj et pourtant, tu le possderas toi aussi : car tout est bien
plus facile pour les mes de cette terre, qui sont dj sur leur propre sol, que pour celles qui,
venant d'un monde plus parfait, ont t mises dans celui-ci.
11. Mais dans la vie divine fondamentale il a t dcid une fois pour toutes que cette
terre insignifiante devait tre prcisment le lieu de Sa misricorde, et c'est en quelque sorte
l'infini tout entier qui se rend dj ce nouvel ordre et doit s'y conformer s'il veut avoir part
commune la flicit intime de l'unique vie divine : aussi faut-il bien que l'on s'y conforme,
quoi qu'il en cote !
12. En vrit, si nous n'avions trouv ici le terme de nos malheurs, ce dont nous
commenons seulement prendre conscience peu peu, une mort complte nous et sembl
infiniment plus dsirable qu'une vie qui et dur seulement quelques jours de plus dans ces
tourments indescriptibles, quand bien mme il nous et t donn de connatre aussitt aprs
la flicit divine ternelle !
13. Mais, ainsi que nous le percevons maintenant de plus en plus clairement, le grand
Sauveur de toute vie a mis fin nos maux avant mme le terme prescrit, et c'est seulement
maintenant que nous commenons en prouver une joie de plus en plus grande et que nous
comprenons que le grand Esprit divin veut faire et fera vritablement de cette terre le lieu de
Sa misricorde - mais aussi, hlas, le lieu des plus grandes perscutions, de l'orgueil, du dsir
de faste et des pires attaques contre tout ce que l'esprit connat de pur de bon et de vrai !
8/9/2019 La vie intrieure
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GEJ3 C33
Une prophtie de Mathal
1. (Mathal) : O ami, cette terre connatra de si grands maux que Satan lui-mme
n'osera plus s'aventurer sous quelque forme que ce soit dans la compagnie des hommes : mais
en retour, il y en aura parmi les hommes qui, tant aveugles ou sourds, verront mieux et
entendront mieux que nous-mmes prsent avec nos yeux et nos oreilles grands ouverts.
2. Le temps viendra un jour o les hommes dtermineront dans l'eau les degrs de la
force vive de la vapeur, et ils dompteront cette force comme les Arabes leurs chevaux et
l'utiliseront toutes sortes de travaux incroyablement pnibles : mme aux plus lourds
vhicules, ils attelleront la force de vie renferme dans l'eau et avanceront ainsi plus vite que
ne vole la flche dcoche par l'arc.3. Cette force de vie, ils l'attelleront aussi aux grands vaisseaux et elle poussera les
vaisseaux sur les flots plus vite qu'un vent de temptes et finira mme par braver toutes les
temptes, traversant leur fureur sans en subir de dommage sensible : seuls les rcifs et les
bancs de sable pourront encore prsenter un danger pour ces rapides coursiers et les
endommager.
4. Mais peu aprs cette poque, les perspectives deviendront fort sombres pour la vie
des hommes sur terre : car la terre deviendra infertile de grandes disettes, des guerres et des
famines se produiront, et la lumire de la foi en la vrit ternelle s'teindra pour bien des
hommes et le feu de l'amour baissera peu peu et se refroidira, et c'est alors que viendra sur la
terre le dernier jugement par le feu !5. Bienheureux alors ceux qui n'auront pas encore laiss s'vaporer en eux pour leur
seul bnfice terrestre l'eau de la vie : car lorsque le grand jugement par le feu viendra des
cieux il ne pourra rien contre eux, parce que l'eau de leur propre vie les en protgera.
6. C'est alors seulement que les vrais amis de la vie et de son ordre divin se donneront
la main pour toujours et la querelle et la discorde n'existeront plus entre ceux qui habiteront la
terre purifie en compagnie des anges de Dieu. Nos corps pourrissants et fragiles ne seront
certes pas tmoins de tout ce que je viens de t'annoncer, mais d'autant plus nos mes qui
voient tout et peuvent tout comprendre.
7. Vois-tu, je n'avais pas l'intention de te dire tout cela : mais je m'y suis senti pouss
du fond de mon me, ou plutt de moi-mme. Et l'origine de cette impulsion est assurment
celle-l mme d'o la gurison nous est venue tous les cinq ! Me comprends-tu dj un peu
mieux ?
8. Cyrnius dit : Oh, tout est dsormais pour le mieux entre nous : et j'espre
maintenant que j'apprendrai beaucoup de vous, car j'ai fait avec vous une fort bonne prise ! Je
m'en tiens ce que j'ai dit : je pourvoirai vos besoins terrestres : mais vous, vous veillerez
aux besoins de mon me et de celles de ma trs grande maison.
9. C'est sans doute une bien maigre compensation que je vous offre en change des
grandes choses que vous ferez pour moi et pour ma maison : mais qu'y puis-je si, pour le
moment, rien en ce monde n'a assez de valeur pour rcompenser quitablement celui qui fait
votre vie un don insigne et ternel .? Vous satisferez-vous de cela ?
8/9/2019 La vie intrieure
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10. Mathaldit : Oh, Comment peux-tu encore nous le demander ? Si nous pouvonsservir quelqu'un et lui tre utiles, nous sommes dj plus que pleinement satisfaits ! Car on ne
doit jamais sous-estimer un don terrestre fait par un cur vraiment bon et pour l'amour du
bien et de la vrit : car, cause du donateur et des motifs du don, ce qui est donn acquiert
une valeur toute spirituelle et devient ainsi parfaitement semblable un pur don spirituel.
11. Car lorsque le matriel soutient le spirituel et qu'en mme temps le spirituel
soutient le matriel, tout finit par tre spirituel et l'un comme l'autre peuvent alors s'attendre
recevoir de Dieu les plus grandes bndictions.
12. Mais lorsque ce qui devrait tre spirituel n'est donn, comme au Temple de
Jrusalem, que pour l'amour du matriel, et que le matriel n'est lui-mme donn en change
du spirituel que dans l'espoir d'un gain matriel, tout devient finalement matriel : ni l'un ni
l'autre n'ont plus la moindre valeur spirituelle ne donneront jamais le moindre rsultat bni par
Dieu !
13. Aussi. ne t'inquite pas de savoir si tu nous donnes trop peu matriellement en
change de ce que nous t'apportons spirituellement : car ce sont la qualit du donateur et les
vrais motifs du don qui font de celui-ci un don spirituel, et d'innombrables bndictions tant
spirituelles que matrielles s'ensuivront d'en haut : car l'esprit est ternellement matre de
toute la matire, qui n'est elle-mme rien d'autre, au fond, que l'esprit le moins libre, soumis
au jugement, et doit donc en tout temps obir aveuglment l'esprit de vie parfaitement libre
de Dieu, dont la puissance illimite est prcisment la source du jugement de toute matire, et
qui seul peut la faire revivre s'Il le veut et chaque fois qu'Il le veut !
14. Cyrnius dit : Oh, tout cela est parfait et me convient merveille ! A prsent, je
ne vous laisserais pas chapper mes mains amies pour un empire terrestre ! Il est esprer
que nous nous comprendrons toujours mieux et que nous nous deviendrons toujours plus
indispensables les uns aux autres ! Mais au Seigneur seul toute louange et tout notre amour,
pour avoir eu piti de vous et vous avoir ainsi conduits moi : car sans Lui, nous serions tousautant dire perdus pour l'ternit !
15. Les cinq reprennent tous : Amen, Lui seul est digne de tout honneur de toute
louange et de tout amour, non seulement sur cette terre, mais dans l'infini tout entier ! Car
c'est Lui seul qui transforme prsent l'infini tout entier ! Infiniment grand est Son nom !
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