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LE BASSIN DE PAPU N’EST PLUS
Le signe précurseur de INGA 3.
Sous la direction de Mr Apollinaire
NSOKA NGIMBI
Boma, janvier 2018
2
Nos remerciements
Ce document s’inscrit dans le cadre du Projet d’Appui à la Protection du Fleuve
mise en œuvre par IDEL avec l’appui financier de l'American Jewish World Service (AJWS) et la participation de l’équipe dirigeante et Membres de l’Association des
Pêcheurs d’Inga (API). Nous leur disons : Merci
Nous disons merci à l’équipe du projet.. Nous citons :
- Mr Serge MVUMBI NGIMBI, Chargé de programme ;
- Mme MABENGI MIZOLO Gloria, Chargée des finances et Administration ;
- Mr MANGOVO LIUFA Guillaume (Volontaire au Projet sur la Protection du
Fleuve Congo)
- Mlle MUNDU PHONGO Sarah (Volontaire au Projet Action Jeunes)
Nous disons merci à American Jewish World Service (AJWS)
Initiative pour le DEveloppement Local (IDEL)
Initiative pour le DEveloppement Local est une Association Sans But Lucratif de
droit Congolais, elle est apolitique et milite pour la promotion de la dignité
humaine, d’un développement intégral de l’homme et des valeurs citoyennes.
3
LE BASSIN DE PAPU N’EST PLUS
Le bassin de Papu n'est plus. Plus d'un Km remplis de terre pour construire le campement de CGGC
Après plus de quatre décennies de la construction du barrage d’Inga, les
communautés ne cessent d’observer combien leurs moyens de
subsistance qui dépendent des réserves naturelles et des services de
l’écosystème fluviaux perdent les fonctions écologiques, et sont
endommagés, sans être réparés et restaurés.
Au moment où les organisations de la société civile lèvent la voix pour
appeler à une logique humaine, nous observons, de la part du pouvoir
public et
Economique, une
indifférence face à la
tragédie qui se
produit chaque jour
pour les
communautés des
pêcheurs en aval du
Barrage d’Inga en
général, et ceux
regroupés en
Association des
Pêcheurs d’Inga, en particulier.
Le bassin de Papu, plus d’un Km de long avec un largeur de plus de
200m, l’un des bassins poissonneux de la zone a été totalement rempli
4
de moellons et de terre pour construire un camp chinois, en attente du
grand projet Inga. Comme conséquence, les pêcheurs ont perdu les
moyens de
subsistance.
Selon les études
menées par
l’USAID en 2003,
dans la zone de
pêche de Louzi et
d’Inga, 47
espèces de
poissons étaient
identifiées.
Aujourd’hui, avec
les impacts du
barrage et des
nouveaux investissements en perspective du projet INGA, ces espèces
sont de moins en moins présentes.
La Banque mondiale a financé la construction d’un canal d’amenée
additionnel pour l’aménagement hydraulique d’Inga. Ce projet financé à
l’ordre de 47.905.794,96$USD a commencé le 12 décembre 2016 et doit
se terminer le 12 mai 2018, mis en œuvre par une société chinoise
« China Gezhouba
Group. Co. LTD ».
Le projet est
composé d’un canal
d’amenée et d’une
prise d’eau longue de
1.307Km et un pont
terrestre long de
270m.
Pour leur permettre
de réaliser la
construction du
canal d’amenée, les
ouvriers et cadres de
China Gezhouba Group. Co. LTD, CGGC en sigle, se sont construit un
camp pour habitation.
Le nouveau pont long de 270m
Le nouveau canal d'amenée. La mise en service intervient le 12 mai 2018
5
Dans l’attente d’un grand marché comme celui de construction du grand
barrage Inga3, les dirigeants de China Gezhouba Group. Co.
LTD auraient négocié un espace foncier à la Snel Inga. Et c’est le bassin
de Papu qui aurait été cédé pour construire un camp de logement et
bureau alors que ce bassin est, selon les pêcheurs membres de
l’Association des Pêcheurs d’Inga, l’un des bassins le plus poissonneux
de la zone de pêche Louzi-Inga.
Mr MATANGA NSIKU démontre l'expérience d'une pêche à chambre à Air dans la prise d'eau du nouveau canal d'amenée.
Une Action contre la population.
Les pêcheurs déplorent ces comportements accapareurs des capitalistes
qui traduisent l’absence d’humanité et de considération à l’égard d’un
peuple et de son avenir. Car, la pêche artisanale est la principale
activité génératrice de revenus des Communautés.
D’aucuns doivent le savoir que l’allègement de la dette ne signifie pas
une carte blanche pour se lancer dans n’importe quel accord financier
mettant le pays dans une dette aveugle, surtout que la dette sur Inga
n’a pas permis les communautés riveraines du fleuve Congo à se
développer. Mais, plutôt, l’expérience de l’Ajustement Structurel a
conduit la RD Congo (ex ZAÏRE) à une déstructuration des milieux
ruraux, de la pêche, de l’agriculture et, aujourd’hui avec le Programme
« pays pauvre très endetté », la pêche dans la cité d’Inga et le long du
Fleuve Congo en aval du barrage va totalement être déstructuré, avec
elle le maraîchage et l’agriculture.
6
Alors que la pêche et l’aquaculture des lacs, réservoirs, rivières, bassins
et autres zones humides contribuent à hauteur de 25% (34 millions de
tonnes métriques) à la production mondiale de la pêche. Les pêches
continentales et l’aquaculture peuvent jouer un rôle essentiel dans
l’économie des États membres de l’Union Africaine. Si les pêches
artisanales continentales et l’aquaculture sont soutenues et bien gérées,
les activités connexes joueront un rôle important en générant des
richesses et en soutenant la croissance économique1.
Si hier, la dette a permis les pays riches à contrôler le politique,
l’Economique des pays du Sud, avec le Partenariat Publique Privé, les
capitaux privés chinois et occidentaux vont contrôler et gérer nos
ressources naturelles sans nous et contre les ayants droits. Le
Partenariat Public-Privé est une route d’une colonisation sans cœur.
Les pêcheurs en font déjà le frais. Il y a lieu d’arrêter.
1 UA, Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans - horizon 2050 (Stratégie AIM 2050®) .
Version 1.0, 2012.
« En 2014, la Banque mondiale a estimé que la conception d’Inga 3 conduirait le réservoir à
inonder 15,5 km² de terrain. Bien que ce soit une superficie relativement faible pour le
réservoir d’un grand barrage, cela représente plus de 1 500 hectares. De plus, la Banque
mondiale affirme que le canal utiliserait 77 hectares. En plus de la perte de terres, les
communautés locales qui dépendent de la pêche, craignent que ce moyen de subsistance
disparaisse si le barrage est construit. Inga 3 Basse Chute déplacerait environ 10 000
personnes, perturbant les moyens de subsistance de quatre fois plus de personnes que le
nombre d’emplois créés ». International Revers : ENDETTÉ ET À L’AVEUGLETTE : ANALYSE
ÉCONOMIQUE DU PROJET D’INGA 3 EN RDC
7
Lien entre Accaparement des rives, Bassin fluvial et pauvreté des
communautés.
Le poisson est la principale source de protéines animales pour plus d’un
milliard de personnes et qu’il s’agit de l’une des ressources
renouvelables les plus échangées au monde. Il est étonné que le
gouvernement de la RD Congo ne puisse pas disposer d’une politique
nationale sur la pêche, alors qu’elle serait l’une des ressources
économiques importantes.
Selon le rapport PNUD/RDC 2016, le potentiel halieutique national est
évalué à quelques 707.000 tonnes maximum dont environ 63% seraient
dans les eaux de grands lacs de l’Est, 28% dans le système fluvial, 8%
dans les lacs de dépression et ceux de retenue du Katanga, 1% dans les
eaux maritimes de la côte atlantique2.
2 La RDC possède un réseau hydrographique très dense. Les plans d’eau représentés par l’immense
réseau fluvial, les plaines inondées et les lacs couvrent environ 86.080 km² (3,5% de la superficie du
pays). Les grands lacs périphériques de l’Est couvrent une superficie d’environ 48.000 km² dont 47%
sont de juridiction congolaise (Tanganyika, Kivu, Albert, Edouard).
8
Le système fluvial couvre environ 34.000 km² sur un réseau de plus de
33.000 km² constitué par le fleuve, ses principaux affluents et rivières
secondaires. La RDC possède également environ 40 km de façade
maritime couvrant une superficie de plus ou moins 2.000 km² de plan
d’eau.
Aujourd’hui, le fleuve connait une crise de la disponibilité du poisson.
Alors que la demande de consommation augmente, la production devra
augmenter de 27,7 % au cours de cette période, ce pourcentage étant
calculé sur la base d’un taux de croissance démographique annuel
moyen de 1,9 % sur la période 2002–2015 (Banque mondiale 2004b). En
date du 5 décembre 2017, lors d’un atelier sur les impacts d’Inga sur la
pêche et le fleuve, les pêcheurs situent le niveau de capture à moins de
10Kgs par jour.
L’accaparement des rives et des bassins du fleuve modifie la
productivité des écosystèmes fluviaux, et a un impact négatif sur la
pêche, alors que la demande de poisson destinée à la consommation
humaine augmente au regard de l’évolution démographique.
Les écosystèmes
Un écosystème, ou système écologique, est l’unité fonctionnelle constituée par un milieu
donné ou biotope et par les organismes qui l’habitent ou biocénoses. Une biocénose est
un groupement d’êtres vivants rassemblés par l’attraction qu’exercent sur eux les
facteurs du milieu. Ce groupement est caractérisé par une composition spécifique que
détermine l’existence de phénomènes d’interdépendance ; il occupe un espace appelé le
biotope.
Par biotope ou "milieu de vie", on entend l’ensemble des facteurs écologiques abiotiques
et biotiques qui caractérisent le milieu où vit une biocénose. On réserve en général le
nom d’habitat au milieu de vie d’une ou de quelques espèces. L’habitat se distingue de
la niche écologique qui peut être l’ensemble des caractères fonctionnels mais aussi
abiotiques.
L’approche écosystémique vise à équilibrer les besoins des collectivités humaines et des écosystèmes et favorise dans ce contexte les relations harmonieuses à tous les niveaux. Les concepts fondamentaux en sont les suivants : n tous les éléments (physiques, chimiques et biologiques) d’un écosystème sont interdépendants ;n les écosystèmes ont une nature dynamique et complexe qui doit être abordée par une démarche souple et adaptable ;n les préoccupations scientifiques, sociales et économiques doivent être intégrées.
Source : MANUEL SUR LA GESTION ET LA RESTAURATION DES ÉCOSYSTÈMES AQUATIQUES, DANS LES
BASSINS DES FLEUVES ET DES LACS, www. gwp .org
9
Les changements des caractéristiques physico-chimiques de l’eau du
fleuve ont un impact sur le métabolisme des individus, sur les cycles de
vie des espèces, sur les relations entre les proies et les prédateurs et sur
les modifications des habitats. Voilà pourquoi, la zone d’Inga, suite aux
différents investissements et à l’absence d’un dragage, plusieurs
espèces ont disparu, réduisant ainsi les moyens subsistances des
communautés des pêcheurs, compromettant ainsi la sécurité
alimentaire des communautés riveraines, dans la zone de pêche d’Inga
et en aval du barrage d’Inga. Le maintien des écosystèmes fluviaux en
bonne santé et productifs est un enjeu crucial.
La croissance démographique et les changements de comportements
alimentaires entraînent une demande croissante de poisson destinée à
la consommation humaine. La RD Congo a plus de 70 millions des
consommateurs.
Comme démontré dans le schéma, les Poissons et les invertébrés
marins réagissent au réchauffement et à la perturbation morphologique
des eaux. Les poissons se réfugient vers les hautes latitudes et les eaux
plus profondes3. Les modifications du potentiel de capture pour les
multiples espèces de poissons fluviaux et d'invertébrés exploités dans
l’avenir dépendront directement aussi des impacts du barrage d’Inga, et
le niveau de capture risque gros.
Des études complémentaires, prenant en compte d’autres facteurs que
la température des fleuves, mers et océans, mettent en évidence la
sensibilité des écosystèmes marins aux changements bio géochimiques
et la nécessité d'intégrer des hypothèses probables de leurs effets
biologiques et écologiques dans l'évaluation des impacts4.
Ainsi, les projections dans le Kongo central, tel que noté par le PNUD-
RDC : la température sera élevée et, la réduction de la teneur en
oxygène pourraient réduire les per formances de croissance et abaisser
les potentiels de capture estimés à moins de 10Kgs par jour
aujourd’hui.
Les changements de la structure de la communauté phytoplanctonique
va réduire le potentiel de capture projeté. Ces résultats mettent en
évidence la sensibilité des écosystèmes fluviaux aux changements
3 Nos pêcheurs sont obligés d’aller pêcher dans les eaux Angolaises, et sont de temps en temps
interpellés par la sécurité fluviale Angolaise.
4 CHEUNG W. W. L., DUNNE J., SARMIENTO J. L. and PAULY D., 2011 – Integrating
Ecophysiology and Plankton Dynamics into Projected Maximum Fisheries Catch Potentiel under
Climate Change in the Northeast Atlantic. ICES Journal of Marine Science, 68 : 1008 – 1018.
10
biogéochimiques5. Les changements sont d’ores et déjà visibles dans la
composition spécifique des captures à Inga et dans la zone du Bief
maritime, qui sont en grande partie attribuables aux impacts du
barrage et au réchauffement du fleuve. Ce « changement va continuer à
créer d'énormes défis et des coûts pour les sociétés dans le monde
entier, en particulier ceux des pays en développement »6, en général,
plus spécialement dans les milieux ruraux pauvres.
Si rien n’est fait, le niveau de capture sera réduit et l’émergence des
conflits communautaires n’est pas exclue dans l’avenir.
Ancien Canal à gauche et le nouveau à droite.
5 Cheung et al. 2011, id..
6 HoeghGuldberg & Bruno, 2010 – The Impact of Climate Change on the World’s
Marine Ecosystems. Science, 328, 15231528.
11
LE POISSON : Aliment riche pour les populations pauvres
Dans de nombreuses régions de l’Afrique subsaharienne, la pêche de
subsistance joue un rôle crucial pour la santé et le bien-être des
populations humaines. Pour les ménages qui n’ont pas les moyens
d’acheter de la nourriture, et en particulier de la viande, les prises de
poisson résultant de leurs activités de pêche (pêche de subsistance) sont
essentielles; ce sont elles qui permettent de faire la différence entre une
bonne et une mauvaise nutrition, entre la guérison et la maladie
prolongée, entre la sécurité alimentaire et la famine.
Selon la FAO7, le poisson constitue 22 % de la ration protéinique en
Afrique subsaharienne. Cependant, dans les pays les plus pauvres, ce
taux peut dépasser 50%, en particulier lorsque les autres sources de
protéines animales sont rares ou chères.
La contribution calorique du poisson est importante. En l’absence
d’autres protéines provenant de la production locale et/ou lorsque la
population a acquis une préférence pour le poisson, l’apport calorique
du poisson peut atteindre 180 calories par habitant et par jour.
Il est conseillé de beaucoup prendre des poissons pour un équilibre
sanitaire et alimentaire.
Selon les pêcheurs: c'est le poisson pêché à Inga est bon à manger. Car, non pollué par les navires.
7 WorldFish Center. 2005. Le poisson et la sécurité alimentaire en Afrique. WorldFish Center,
Penang (Malaisie)
12
L’insécurité alimentaire reste l’une des manifestations les plus visibles de la
pauvreté. C’est généralement le premier signe d’un extrême dénuement. La sécurité
alimentaire est définie par la FAO comme la situation où « tous les êtres humains
ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante,
saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs
préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ». Elle ne concerne donc
pas seulement la production et la distribution, mais présente également des
dimensions sociales, économiques et institutionnelles. Le ménage parvient à la
sécurité nutritionnelle lorsqu’il assure son accès à la nourriture (sécurité
alimentaire) et lorsqu’il dispose d’un environnement sanitaire de qualité, de services
de santé appropriés, et de soins dispensés par des prestataires compétents pour
assurer une vie saine à chacun de ses membres.
WorldFish Center. 2005. Le poisson et la sécurité alimentaire en Afrique. WorldFish Center,
Penang (Malaisie)
13
La Sécurité Alimentaire et le Poisson en RD Congo : Enjeux de demain.
A suivre la détermination du gouvernement Congolais sur le projet
Inga3, d’aucuns s’interrogent, comme le Pape François8, sur l’intérêt du
gouvernement vis-à-vis de son peuple.
Il se dégage que seul l’argent et le rendement économique qui compte.
Voilà pourquoi, en son temps, bien que partisan du capitalisme, la
Banque Mondiale et les autres prêteurs et bailleurs de fonds potentiels
craignaient que le projet ne soit davantage influencé que par des
considérations de gain financier et politique … que pour le
développement économique du Congo Kinshasa et la région. La Banque
Mondiale avait suspendu les appuis dans le cadre de ce projet
panafricain. D’aucuns craignaient que la Chine, dont les interventions
ne tiennent pas compte de droit de l’homme, récupère le marché9.
Il est clair qu’avec ce genre des actions économiques, la pêche est sacrifiée dans le Kongo central. Contrairement à la constitution Congolaise. Les droits collectifs et des personnes sont violés, le cas des articles 53 et 56 de la constitution :
- Article 53 : « toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral. Elle a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement et à la santé des populations ».
- Article 56 : « tout acte, tout accord, toute convention, tout arrangement ou tout autre fait, qui a pour conséquence de priver à la nation, les personnes physiques ou morales de tout ou partie de leurs propres moyens d’existence tirés de leurs ressources ou de leurs richesses naturelles, sans préjudice de dispositions internationales sur les crimes économiques, est érigé en infraction de pillage punie par la loi.
8 Pape François « La sauvegarde des écosystèmes suppose un regard qui aille au-delà de l’immédiat,
car lorsqu’on cherche seulement un rendement économique rapide et facile, leur préservation n’intéresse réellement personne. Mais le coût des dommages occasionnés par la négligence égoïste est beaucoup plus élevé que le bénéfice économique qui peut en être obtenu. Dans le cas de la disparition ou de graves dommages à certains espèces, nous parlons des valeurs qui excédent tout calcul. C’est pourquoi nous ne pouvons pas être des témoins muets de bien graves injustices, quand certains prétendent obtenir d’importants bénéfices en faisant payer au reste de l’humanité, présente ou future, les coûts très élevés de la dégradation de l’environnement »
9 https/www.&frica.confidential.com/article-prview/id/12041/Action_plan to crack the Inga-enigma.
29 juin 2017.
14
La disparition des bassins fluviaux au profit des ouvrages comme le
barrage, contribue à la réduction de la production de pêche et des
revenus ainsi que des moyens d’existence des pêcheurs artisanaux.
- Article 57 : les actes visées à l’article précèdent ainsi que leur tentative, quelles qu’en soient les modalités, s’ils sont le fait d’une personne investie d’autorité publique, sont punis comme infraction de haute trahison.
Qu’en est-il d’un investissement qui se fait contre certaines dispositions
de la constitution ? N’est-il pas une dette au détriment du peuple ?
Dans ce cas, n’est-il pas là une infraction de haute trahison ?
Papu en train d'être rempli de terre
En lisant les conclusions de l’étude d’International Rivers sur le
rendement économique du projet Inga, ainsi que les différents
scénarios, il y a de quoi craindre l’émergence d’un partenariat qui
conduira demain à la nouvelle colonisation de notre pays par les
capitaux privés.
Il y a moyen de contourner la nouvelle Colonisation du capitalisme
chinois et occidental. Il est temps de remplacer des importations des
poissons au profit d’une politique rationnelle de pêche. Déjà, la RD
Congo dispose d’un nombre des consommateurs importants.
Le projet Inga3 renforce le caractère extraverti de l’économie, partant
de son fondement et de son existence. Le constat est que le commerce
15
international, par rapport au soutien des économies locales Congolaises
n’a toujours pas été pleinement analysé ni démontré (Kurien 2004).
En revanche, ce qui est certain à l’heure actuelle, c’est que le
disfonctionnement des marchés est davantage la règle de l’exception
pour la majorité des populations rurales pauvres de la RD Congo et que
les mécanismes de redistribution et de retombées économiques restent
encore à créer.
Qu’est-ce que la valeur économique d’un écosystème aquatique ?
La valeur patrimoniale de l’écosystème serait celle introduite à l’actif du bilan
comptable au même titre que les valeurs immobilières ou foncières par exemple ;
c’est aussi la valeur de perte du bien ”écosystème” ou la valeur de remplacement
de ce bien. La valeur patrimoniale de l’écosystème comprend trois parties :
➊ La valeur de la structure de support de l’écosystème Il s’agit par exemple de
la valeur monétaire du terrain sur lequel fonctionne une zone humide, ou la
valeur d’un plan d’eau naturel (terrain et réserve d’eau), ou encore le linéaire de
cours d’eau (lit de rivière et eau), chacun constituant le fondement du milieu
aquatique concerné. La valeur de la structure de support de l’écosystème peut en
règle générale être facilement appréhendée à travers le marché foncier
environnant.
➋ La valeur du stock de ”produits” ou ”matières ” marchandisables liées à
l’écosystème. Un étang peut contenir une quantité importante de poissons qui
constitue, au sens économique, un stock de capital circulant vivant. De même,
une tourbière possède un stock de matière (tourbe) valorisable économiquement
sur un marché à un certain prix. Le sous-sol du lit de la rivière peut contenir des
granulats ou sables extractibles et commercialisables. Cette valeur de ”stock de
matière” est plus difficile à déterminer à la fois en quantité (cas de la tourbe :
nécessité d’étude de terrain pour quantifier la masse de tourbe, sa qualité etc. ;
pêche électrique pour quantifier et qualifier le stock de poissons) et en prix.
Néanmoins, dans bon nombre de cas, un marché existe et permet d’identifier des
prix de référence, qu’il convient d’adapter ensuite au contexte précis.
➌ La valeur de l’écosystème proprement dit, c’est-à-dire la valeur de
l’infrastructure naturelle Les infrastructures naturelles fournissent des services
environnementaux au travers des éléments qui composent la biocénose de
l'écosystème.
Source : MANUEL SUR LA GESTION ET LA RESTAURATION DES ÉCOSYSTÈMES AQUATIQUES,
DANS LES BASSINS DES FLEUVES ET DES LACS, www. gwp .org
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