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Apollonius, le 9 mars 2016
Le Bateleur, le Grand Architecte ou le Maître Initi é,
Avant de rentrer dans le détail de cette lame penchons nous un
instant sur le sens du mot "bateleur" car il a son importance
pour la compréhension de l'image.
Au 16ième siècle, le Bateleur est celui qui bat une cloche. Mais
ce n'est pas ce sens que retiendra le Tarot. A l'époque gallo-
romaine, le bateau se nommait batel et transporter en bateau
se disait "battelier". Bateleur, batel, battelier nous renvoient
donc à la symbolique du bateau dans l'antiquité et plus
particulièrement chez les Egyptiens.
La barque dans le christianisme, dès le troisième siècle de
notre ère, prend une place importante dans le symbolisme
syncrétique. Le navire devient le symbole de l'Eglise universelle
et de l'Eglise locale. Et c'est ainsi que les bâtisseurs des
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cathédrales construisirent des nefs renversées navigant la
quille contre le ciel.
Par ailleurs, les Pères de l'Eglise avaient fait le rapprochement
entre le Déluge et la mer déchaînée, entre la barque de Jésus
puis en son nom, par délégation, celle de saint Pierre et l'arche
de Noé. L'Eglise devenait alors l'Arche qui nous sauve du
déluge de ce monde et nous fait entrer dans le port du salut...
Une succession est vite trouvée. Chez les Compagnons
bâtisseurs, le navire tient une place centrale. Il est un de leurs
emblèmes. Le récit d'une cérémonie funèbre publié dans une
revue de 1705 en témoigne1. Ainsi déjà nous voyons le lien
entre bâtisseur et bateau évoqué par le Bateleur, lien que nous
retrouvons en Franc-Maçonnerie.
Dans les anciens rituels (le manuscrit Graham), le passage au
grade de Maître n'est pas la légende d'Hiram, mais celle de
Noé appelé "Père Noé". Aujourd'hui au RER, sous les
influences de Willermoz, Louis Claude de Saint Martin et
Martinès de Pasqually, au grade de Maître, le devant de l'autel
représente un vaisseau démâté, sans voile et sans rame,
1 Les Compagnons en France et en Europe, tome 1, éditions Roger Garry. "Debout Frères, debout pour lenavire", dit le Maître des cérémonies. Le Maître des cérémonie replie le Carré en forme de petit navire, vaisseaude l'âme humaine, et le livre aux flots vineux du bassin, où il tangue quelque peu avant de cingler vers le large,tandis que les compagnons boivent du vin. Enfin, on l'enflamme et il brûle sur cet océan symbolique, ses cendresse mélangeant au vin. Les compagnons boivent ce vin, tandis que le Maître des cérémonie lance "Le navire estrenversé, il faudra le redresser"...
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tranquille sur une mer calme, avec ces mots : "In silencio et spe
fortitudo nea".
Le Nautonier de l'Arche Royale précise que la construction de
l'arche de Noé est considéré comme le premier constructeur de
l'humanité. Le Bateleur en tant que pilote du bateau est le VM
de la Loge.
Laissons de coté la terminologie du Bateleur et revenons à
l'image.
Dans le Tarot ancien de Marseille , c'est la lame n°1. Au
premier niveau de lecture et au vu de l'image, le Bateleur est un
escamoteur. C'est donc un jongleur, un magicien. Il tient une
baguette cylindrique de la main gauche et une petite boule
jaune de la main droite. Il porte un grand chapeau et est vêtu
d'un habit bariolé de couleur bleue et rouge qui d'une façon
générale le signale comme un être divisé, produit de deux
principes opposés, dominés par l'Esprit.
Personnage visiblement ambulant, il a posé une planche sur
des tréteaux pour faire son numéro. On voit sa gibecière, un
godet et des boules, sans doute ces boules de lièges que l'on
nomme "muscades" (Passez, muscade !). Son tour est de faire
passer les muscades d'un gobelet à l'autre. C'est un
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illusionniste qui trompe et divertit. Il nous trompe, il nous mène
en bateau.
Nous devons donc faire attention et ne pas nous laisser abuser
: l'examen superficiel de l'image détourne notre attention du
sens véritable de cette carte ; nous voilà avertis, il va falloir
chercher au-delà des apparences et il en sera de même de
toutes les autres cartes.
Dans la Kabbale : Le Bateleur est aussi en correspondance
avec la première lettre de l'alphabet Hébreux, le Aleph. Son
graphisme se place facilement sur l'image de cette lame. Il
symbolise également l'Adam Qadmon, l'Homme universel, le
genre humain, dominateur de la création2.
Mes connaissances ne me permettent pas de développer cet
aspect qui nous fait voyager du 1 au 22, puis du 1 au 13
(l'amour). Je remarque toutefois que dans le Séfer Yétsirah,
Aleph est la première lettre mère et représente l'élément Air. Il
est en rapport avec le signe zodiacal du Taureau, signe qui
représente la gorge, le son et la voix.
Par sa coiffure en forme de couronne, le Bateleur représente
Kéter, la "Couronne", la première séphira située au sommet de
la colonne centrale de l'arbre des séphiroths. Cette séphira se 2 Georges Lahy, L'alphabet hébreux et ses symboles, éditions Lahy.
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relie à l'infini, l'Ein sof. C'est pourquoi la couronne du Bateleur
est aussi une lemniscate3, symbole de l'infini.
Pour l'Alchimiste : On aura reconnu le Rebis ou homme
double igné de Basile Valentin. On se rappelle que le Bateleur
représente un escamoteur, c'est dire que la formation du Rebis
passe par des phases d'équilibre instable où le noir le dispute
au blanc, plus précisément, il semble que sa formation définitive
soit marquée par des irisations où l'on reconnaît les couleurs de
la queue de paon. Le couvre-chef du Bateleur rappelle en outre
le signe de l'infini. Et que ses pieds sont d'équerre. La table
dont trois pieds seulement sont visibles représente les signes
soufre, sel et mercure (dans le Cabinet de Réflexion), car ce
sont les trois piliers du monde objectif (Nos 3 Colonnes autour
du Naos en Loge Bleue).
Sans verser dans un ésotérisme de bas étage, nous dirons
simplement que le Bateleur comme l'alchimiste ou le FM porte
sur lui-même les symboles qui permettent de comprendre que
nous avons affaire à un Mixte formé du Soufre et du Sel. Voyez
encore les divers objets posés sur la table, qui correspondent
aux arcanes mineurs : deniers (Terre), coupe (Eau), épées
(Air), bâton (Feu). Ils ont une signifiance alchimique certaine
3 Une lemniscate est une courbe plane ayant la forme d'un 8. Elle possède deux axes de symétrieperpendiculaires. Ceux-ci se coupent en un point double de la courbe, également son centre de symétrie.
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pour le cherchant qui possède déjà quelque connaissance en
teinture.
Ce que la carte montre mal, c'est que le Bateleur a des
cheveux blancs, terminés par des boucles d'or. C'est marquer
la nette transition entre l'œuvre au blanc et l'œuvre au rouge,
car le Rebis n'est encore qu'un état intermédiaire de la Pierre, à
une époque du 3ème œuvre où le Soufre mêlé au Sel sont
encore dissous dans les limbes de l'Esprit.
Voilà pourquoi l'arcane est assimilé assez souvent au mystère
de l'Unité ou plutôt, si l'on veut être exact, de la trinité faite Une.
On voit par là que le Bateleur est, pour ainsi dire, à la croisée
des chemins et qu'il désigne une époque du 3ème œuvre où
l'Artiste polit effectivement sa pierre, par l'EAU et le FEU.
Remarquez aussi la baguette qu'il tient dans la main gauche,
c'est la même que celle de la Vierge, dans son amande
mystique (lame 21, le Monde).
Mais le Bateleur, c'est encore celui qui fait des miracles au sens
chrétien du terme, il prépare donc la Résurrection du Christ, ou,
si l'on préfère la renaissance du phénix. On peut rapprocher
cette lame de la planche 13 du Mutus Liber, où nous assistons
à la préparation du Rebis.
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Dans le Tarot des Alchimistes , le personnage représenté est
inspiré de l'Atalante Fugitive de Michaël Maïer (1617). Il est
entouré par les 4 éléments représentés ici sous forme
symbolique (nous retrouvons notre fondation du Monde).
La réalité évoquée ici est celle du plan terrestre surmonté de
l'onde aquatique, et nous trouvons, dans le haut de la carte, les
flammes et les bulles d'air complétant les éléments.
Au Laboratoire, cette carte révèle au cherchant les composants
de la matière de l'œuvre (nous l'avons sur le Naos). La théorie
des quatre éléments contient en puissance la possible
transmutation par permutation et échanges de caractéristiques
entre eux. Le choix de la Matéria Prima conditionne
évidemment l'ensemble de la démarche. Il s'agit en principe
d'un sulfure ou d'un nitrate. Je vous conseille de vous en tenir
au premier car la voie des nitrates est infiniment délicate à
suivre, car plus dangereuse.
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Mais ce qui m'a le plus interpellé dans cette lame c'est son
symbolisme caché. Celui qui nous ramène à l'essentiel
(l'essence-ciel) : La Géométrie et l'architecture déjà dévoilées
dans les images de Villard de Honnecourt. Rappelons-nous, le
bateau nous mène à l'architecture et le Bateleur devient un
bâtisseur.
Géométrie et Architecture : Il est temps de regarder
attentivement l'image de notre Bateleur, qui, tout comme Noé,
est un excellent constructeur utilisant la géométrie et les règles
de la maçonnerie.
Le Bateleur se tient derrière ce qui est en apparence une
épaisse table en bois dont on ne voit que trois pieds, le
quatrième étant évoqué ou plutôt symbolisé par sa jambe
gauche. De plus, ses deux pieds pointent sur deux des pieds
visibles de la table. L'image met ainsi l'accent sur les pieds et
fait un jeu de mots entre les pieds de la table et le pied unité de
mesure.
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Si nous observons de près le bras du Bateleur, nous
découvrons qu'il tient entre son pouce et ses quatre doigts bien
collés une petite barre qui est la mesure de l'empan, égal à la
distance qui sépare le pouce du petit doigt quand la main est
écartée.
L'empan nous met sur la piste : le Bateleur nous montre avec
son corps les différentes unités utilisées par les constructeurs
de cathédrales et encore mentionnées par l'architecte Philibert
de l'Orme au 16ième siècle.
Le doigt, cette unité est visiblement celle de l'épaisseur de la
petite barre mesurant l'empan dans la main du Bateleur. Le
pouce, il est égal à un doigt et un tiers. La palme, elle est égale
à quatre doigts. Sur l'image du tarot, elle est montrée par les
quatre doigts réunis du Bateleur. La coudée, clairement
indiquée sur l'image, elle est définie par la distance du coude à
l'extrémité du grand doigt lorsque le bras et l'avant bras sont
pliés en équerre et que la main est ouverte. Et naturellement, le
pied.
Nous remarquons que l'on peut faire passer un segment de
droite vertical le long de l'avant-bras gauche du Bateleur et le
long du pied de table avant de 21 doigts. Cette ligne met en
évidence l'alignement de la coudée et du pied de la table.
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Si nous comptons les doigts sur l'épaisseur de la table, nous
trouvons 36 doigts sur le grand côté et 18 sur le petit côté. Ce
qui n'est sûrement pas un hasard. Ces deux nombres
suggèrent un carré long dont la longueur est le double de la
largeur. La clef nous est donnée par le petit carré long placé
verticalement sous le poignet droit du Bateleur et d'autre part
par le couteau qui suggère le partage de la table en deux
carrés.
Un rapide calcul (36+36+18+18) nous donne 108. Ce nombre
nous met en rapport avec la division du cercle. Un cent
huitième de cercle est égal à un neuvième de signe solaire - de
décan - et à un quart de signe lunaire. Mais il évoque aussi
l'angle de 108 degrés très utilisé par les constructeurs et en
rapport avec la construction de l'étoile à cinq branches. C'est la
mesure de l'angle au sommet du pentagone que l'on retrouvera
donné par la Papesse.
Mais ce n'est pas tout, le Bateleur nous fait passer de la
géométrie plane aux volumes. Le petit carré long est marqué au
milieu par une section circulaire reflétant le petit arc de cercle
tracé sur le poigné. Il nous montre la relation entre le cylindre et
le rectangle telle que décrite par Vignole4.
4 Vignole (1507-1573), Traité des cinq ordres d'architecture, Angers, Presses historiques et littéraires, 1987.
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Le "gobelet" sous la main du Bateleur. Une des moitiés de la
surface du cercle du couvercle ou de l'ouverture est colorée en
rouge et hachurée de petits traits semblant mesurer la surface.
Le Bateleur est un géomètre initié. Cette identification, bien que
voilée, est détectable car les pieds en équerre sont placés de
telle façon qu'ils suggèrent une équerre pour peu qu'on les
rapprochent l'un de l'autre sans changer leur orientation. Le
bras gauche est en équerre et son avant-bras vertical et
parfaitement rectiligne se met en rapport avec la règle. Le bras
droit arrondi invite au tracé d'un arc de cercle. Le Bateleur se
fait étalon de mesure. Il porte la géométrie dans son corps.
Le Bateleur est donc l'artisan démiurge ou le Grand Architecte
de l'Univers des Francs-Maçons. Coiffé du symbole de l'infini,
mais qui est aussi une projection du soleil au cours de l'année.
Nous observons entre ses jambes et sortant du sol, un épi. Et
sur la table, à côté du couteau, un petit poisson. Le poisson est
le symbole du Christ et l'épi celui que tient la Vierge du
zodiaque. Ces deux symboles évoquent l'ère des Poissons qui
commence avec le Christ.
Tentative de construction de la sphère céleste : Utilisons
comme les maîtres d'œuvre, constructeur des cathédrales, les
outils, règle, équerre et compas :
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- Avec la règle, traçons un trait entre le cylindre tenu par la main
gauche du Bateleur et la boule tenue dans sa main droite.
- Puis traçons une perpendiculaire à cette droite au niveau de la
boule. Nous voyons qu'elle passe d'un côté par le bord de la
main droite, par l'avant-bras et le coude, et qu'elle rejoint de
l'autre côté l'angle formé par le bord inférieur de la table et son
pied vertical.
- Plaçons ensuite verticalement notre règle sur le "T" du
Bateleur : la ligne rejoint pratiquement le "I" en haut ; traçons
cette ligne. Cette verticale passe par l'œil gauche et par la
boule rouge.
- Plaçons la pointe d'un compas sur cette boule et prenons
comme premier rayon la distance entre la boule et le menton du
personnage. Traçons le cercle suggéré par l'arrondi des
épaules. Que rappelle ce tracé ?
Ne nous évoque-t-il pas la sphère céleste avec son diamètre,
sa circonférence et l'axe des pôles penché par rapport à la
verticale ?
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Dans ce cas, les petites muscades pourraient représenter des
étoiles. Le Bateleur dans ce cas pourrait tenter de positionner
l'axe polaire par rapport à la boule rouge tenue entre ses mains.
Cette boule ne serait-elle pas une étoile de la constellation de
la Grande Ourse ? Les étoiles sont posées sur la table. Le
Bateleur organiserait-il la sphère céleste tout comme le faisait le
dieu Mardouk il y a quatre mille ans, à l'entrée de l'ère du Bélier
?
Cependant, l'épi s'élevant sur le sol et le poisson sur la table
indiquent qu'il s'agit de la mise en place de la sphère céleste
pour l'ère des Poissons.
Ajustement du tracé de la sphère céleste pour l'ère des
Poissons :
Prenons, en partant du même centre, un nouveau rayon plus
grand, passant cette fois par le haut du front (symbole de la
voûte céleste) du Batelier.
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Nous constatons qu'il passe par l'analemme5, symbole de la
roue annuelle du Soleil, autrement dit de l'écliptique6. Si le
cercle passe par l'analemme, il s'agit de la sphère céleste axée
sur le pôle écliptique - la verticale représente donc l'axe des
pôles écliptiques.
Il va falloir ajuster correctement l'axe des pôles célestes, l'angle
correct est suggéré par le bord du tronc du Bateleur. Traçons-
le, il mesure 24 degrés.
Traçons l'angle opposé - nous avons alors les deux bords de
l'entonnoir tracé par l'axe des pôles au cours de la précession
des équinoxes durant 25920 ans.
Le Bateleur doit approcher sa baguette de l'axe des pôles
célestes tel qu'il doit se trouver par rapport à l'étoile Polaire de
l'ère du Christ. les boules deviendrons les étoiles de la
constellation de la Petite Ourse.
Reste une énygme le regard du Bateleur : Que regarde-t-il ?
Nous remarquons que les boutons de son vêtement suggèrent
une courbe. Prolongeons-là : nous constatons qu'elle passe par
son menton, par la prunelle de son œil droit et par l'angle avant
5 L’analemme est la figure tracée dans le ciel par les différentes positions du soleil relevées à unemême heure et depuis un même lieu au cours d’une année calendaire.6 D'un point de vue géocentrique, l’écliptique est le grand cercle représentant la projection, sur lasphère céleste, de la trajectoire annuelle apparente du Soleil vue de la Terre.
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de la table. Il n'y a plus qu'à tracer le rayon du cercle passant
par le pli du coude droit et sous le coude gauche.
Le Bateleur, artisan céleste, essaye de copier le modèle du
monde. En tant qu'artisan Initié (aleph, Air, le souffle), le
Bateleur construit le Temple de pierre sur le modèle du Temple
invisible.
Le Bateleur est le Logos, la Parole qui construit le monde. Il est
le pilote de la barque dans laquelle voguent les initiés quels
qu'ils soient. Cette lame fait donc référence à la fois au Grand
Architecte de l'Univers et au Dieu pilote.
D'autres Bateleurs :
Les Cartes de l’enfant intérieur : Thème : Aladin
La lampe magique est un symbole de l’esprit éveillé, illuminé
par un génie représentant lui-même les pouvoirs du monde
spirituel.
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La lampe magique suggère le pouvoir de l’imagination de
l’enfant. Véritable terrain de jeu, Aladin cherche à apprendre la
magie des mots, la communication avec le monde extérieur.
Le Génie peut être considéré comme l’ange gardien de l’esprit
pur de l’enfant : c’est une présence qui cherche à guider
l’enfant vers la maîtrise et la conscience de lui-même.
Le garçon regarde la lampe, une épée, une baguette et un autel
de cristal : c’est-à-dire les 4 forces élémentales de la nature :
Eau, Air, Terre et Feu, qu’il utilisera sur le chemin de la
réalisation. La bibliothèque suggère la présence de Mercure, le
messager ailé des Dieux.
Le Tarot Maçonnique :
Le bateleur puise dans sa nature profane les qualités de sa
régénération.
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Le bateleur est un postulant, qui se trouvant à la porte du
temple sollicite son entrée, espérant y trouver les éléments qui
lui permettront de faire fructifier ses propres qualités
potentielles.
Les 4 éléments sont ici représentés. Le bateleur est encore
enraciné.
Le Grand Etteilla :
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Lame N°6 – Soleil et lune, jour et nuit, vie et mort, nous
sommes ici dans la dualité. Les étoiles symbolisent la perfection
de l’univers qui échappe à l’homme, prisonnier de l’étroitesse
de sa pensée.
Recherche de la vérité, de la connaissance qui passe par
l’ombre et la clarté : vérité ou secrets.
Le Tarot des Tailleurs de Pierres :
Carte maîtresse du jeu puisqu’elle concentre l’ensemble des
éléments et des objets du jeu : son but est celui d’une
proposition, d’un pari sur la voie initiatique à suivre.
Le bateleur est en réalité un sage grimé en amuseur : il porte
un chapeau traditionnel de tailleur de pierre médiéval, orné d’un
Delta lumineux.
Le Tarot des Grands Peintres :
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Le bateleur de Goya ose et prend des risques. Il veut s’éblouir
et éblouir les autres, mais il avance prudemment, en équilibre
vers l’éveil.
Tarot, Alchimie et Franc-Maçonnerie compose ces images pour
nous dire que la personne dominée par son ego aspire à une
conscience plus vaste et cherche à se positionner en fonction
de ses propres constituants matériels et psychiques avant de
pouvoir agir sur eux. Ce sont les bases du potentiel créateur
que chacun possède et peut reconnaître en lui.
L'Alchimie est, par excellence ce que Aristote appelait une
"entéléchie" : une réalité qui porte "en soi" le principe de son
action vers son parfait accomplissement. Le Bateleur du Tarot
est, sans le savoir, issu de l'androgyne primordial et porte déjà
en lui le "Rebis" : unité retrouvé à la fin de l'œuvre.
En tête des 22 lames du Tarot le Bateleur entraîne l'initié vers
son retour à la source.
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A son insu il contient toute la puissance de la réalisation
possible, il en est ainsi de chaque Supérieur Inconnu. Chacun
porte en lui, en potentiel, les qualités propices à son
développement personnel...
Nous avons dit,
Sources :
*Marie Delclos, Franc-Maçonnerie et Tarot, Editions Trajectoire,
2016.
*Jean Beauchard, Le Tarot des Alchimistes, Editions Véga,
2006,
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