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LE POIDS DE L’OPINION ET DE LA SOCIETE CIVILE
DANS LA DECISION DES ELUS
Intervention Philippe MECHET, Directeur des relations institutionnelles
Séminaire institutionnel du CDD/CASA du 20 juin
2 poids de l'opinion juin 2015
SOMMAIRE
1. Qu’est-‐ce que l’opinion? 2. Les élus vis à vis de l’opinion
3. L’opinion vis à vis des élus 4. Quelques tendances de la société française
SUB TITLE
3
Qu’est-ce que l’opinion?
§ Façon de penser, jugement personnel, mais également ensemble des idées partagées par le plus grand nombre dans une société.
§ En termes philosophiques, l’opinion est un jugement non fondé qui avance sans preuve. En d’autres termes la réalité a peu d’importance, c’est la perception que l’on en a qui compte
§ Elle ne s’exprime pas de la même manière dans les urnes, dans les médias (en particulier sociaux), les mouvements de protestation, les pétitions, les commissions de débat public, etc. Il y a des opinions.
4
Les élus vis-à-vis de l’opinion
§ Un poids de l’opinion important dans la décision publique mais qui requiert de la vigilance: - ce n’est pas forcément l’opinion qui fait le plus de bruit qui est majoritaire :
minorités actives ≠ majorité silencieuse
- les plus concernés par la décision doivent être ciblés
- opinion changeante sous la pression d’événements externes
§ Un outil : le sondage. Il constitue un écho des opinions et permet d’avoir une vision de l’état de l’opinion à un instant T § Une posture à adapter: être en observation permanente
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Les élus vis-à-vis de l’opinion
§ Savoir être à l’écoute et savoir la devancer (beaucoup de sujets sur lesquels l’opinion ne s’est pas interrogée)
§ Prendre en compte la réalité du quoHdien des gens et leurs préoccupaHons par rapport à la thémaHque quesHonnée: adhésion à la transiHon énergéHque mais préoccupaHon arrive en fin de classement des priorités des Français (baromètre des énergies janvier 2015)
§ Savoir résister à l’opinion: une nécessité o Par nature, l’opinion est conservatrice. Paradoxe: veut du
changement mais dans la con8nuité. Trouver le juste équilibre. Ex: plan de circula8on
o L’écoute et le dialogue sont indispensables pour un élu mais -‐ c’est à lui de trancher et d’engager ses concitoyens dans un projet de long terme. -‐ Il est difficile de revenir en arrière d’une décision prise.
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Les élus vis-à-vis de l’opinion
§ Aller à l’encontre de l’opinion : une op8on possible -‐ à condi8on d’avoir de fortes convic8ons -‐ et de pouvoir les expliquer, voire les jus8fier Ex: aboli*on de la peine de mort par F. Mi5errand Suppression de l’autorisa*on administra*ve de licenciement par J.Chirac en 1986 § La cote de popularité des élus Un maire est populaire -‐ A par8r de 58% d’opinions favorables, -‐ Quand plus de 40% des administrés jugent que leurs impôts locaux sont bien u8lisés
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L’opinion des citoyens vis-à-vis de leurs élus Enquête CSA sur les a5entes des citoyens vis-‐à-‐vis de leurs élus locaux réalisée
pour le 90ème congrès de l’AMF
§ 64% des Français jugent que l’élu local le plus à l’écoute de leurs préoccupa8ons est le maire. Viennent ensuite le conseiller départemental (11%), le député (8%), le conseiller régional (6%) et le sénateur (1%)
§ Un senHment de pouvoir peu influer sur les décisions publiques: ainsi 26% des Français pensent pouvoir influer au niveau de la commune, 18% au niveau na8onal et 15% au niveau du département et de la région.
→ établir des modes de communica8on plus permanents avec ses administrés même si ces derniers trouveront toujours que l’informa*on est insuffisante
§ 72% souhaiteraient être associés davantage aux décisions poliHques à travers des consulta8ons plus fréquentes des citoyens, des conseils de quar8ers (65%), des débats publics(63%) et via les nouvelles technologies /internet (60%) tout en gardant un regard cri8que à l’égard de ces pra8ques pour lesquelles 28% es8ment qu’elles prennent surtout la forme d’opéra8on de communica8on poids de l'opinion juin 2015
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De l’opinion à la démocratie participative
§ la démocraHe représentaHve ou électorale ne suffit plus § une demande générale de par8cipa8on d’autant plus forte que le
modèle poli8que apparaît en crise (défiance à l’égard des ins8tu8ons, de la parole publique, « notabilisa8on » des par8s poli8ques dont la composi8on sociologique ne correspond pas à la réalité)
→ ex du succès des primaires socialistes (3 millions de votants) § d’après une enquête TNS Sofres de mai 2014 réalisée pour la
commission naConale du débat public, 96% des citoyens souhaitent que les pouvoirs publics 8ennent compte de leur avis avant de décider. Pour 55% d’entre eux c’est même une priorité
§ décalage entre niveau local et na8onal: 61% des Français jugent que la démocra8e locale fonc8onne bien mais 54% d’entre eux jugent que la démocra8e fonc8onne mal au niveau na8onal
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De l’opinion à la démocratie participative
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Une volonté de remettre le citoyen au cœur de la décision publique: l’exemple du débat public
§ ouverture d’un chan8er sur la démocra8e par8cipa8ve en ma8ère d’environnement annoncée par F. Hollande au lendemain des événements de Sivens des dérives possibles :
-‐ assimiler les associa8ons et ONG à la société. Ce sont des lobbies représentants d’intérêts par8culiers
-‐ 1 ONG = 1 voix. Ex le MEDEF = Surfrider au CNTE § le cas du débat public :
- vertus pédagogiques: source d’informa8ons et d’éclairages divers -‐ mais en France, trop souvent vu comme un affrontement et non
comme un exercice de démocra8e déterminant dans l’évolu8on d’un projet.
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Le débat public : pour une nouvelle gouvernance
-‐ Nécessité d’indépendance, de transparence, de neutralité et d’égalité de traitement pour fonder la légi8mité d’une décision.
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Quelques tendances de la société française
Synthèse d’études (IPSOS, Sociovision, CEVIPOF, CGI Business Consulting)
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Une préférence pour l’inégalité ?
La préférence pour l’inégalité: une thèse intéressante…
• On déplore généralement la montée des inégalités comme le résultat de la crise économique et de l’emploi, de la mondialisation, des problèmes de l’école, etc.
• En réalité, l’accentuation des inégalités procède d’une crise des solidarités, qui ne nous fait plus désirer l’égalité avec les « pauvres », les « assistés », les « racailles »… avec lesquels nous en nous sentons plus de liens.
• Ce ne sont pas les inégalités qui minent la solidarité, c’est l’affaiblissement de la solidarité dans la société qui creuse les inégalités.
• Nos comportements trahiraient cette « préférence pour l’inégalité » :
– Le séparatisme urbain grandissant, l’entre-soi social
– Les stratégies scolaires des parents – Et aussi un regard plus dur sur la pauvreté, la peur
du déclassement des classes moyennes…
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Déclin de la solidarité, progrès de la sécurité et de la justice
16
Une demande d’Ordre public
17
De plus en plus de Français sont gagnés par un sentiment d’insécurité
C5/C14 - Dans quelle mesure êtes-vous d’accord avec chacune des phrases suivantes ?
En %
56 52
« Aujourd’hui, on ne se sent plus en sécurité »
Total d’accord
æ
Base = Individus âgés de 15 à 75 ans
18
Et la demande d’ordre est aujourd’hui massiveC5/C14 - Dans quelle mesure êtes-vous d’accord avec chacune des phrases suivantes ?
En %
77 76
« Il faut remettre de l’ordre en France »
Total d’accord
Base = Individus âgés de 15 à 75 ans
19
Les pratiques « co » : une nouvelle manière d’être en société ?
20
Les pratiques collaboratives
21
Panorama des pratiques collaboratives des Français aujourd’hui
En %
Base = Individus âgés de 15 à 75 ans
« Vous l’avez déjà pratiquée »
22
Les pratiques collaboratives ont relativement peu progressé entre 2012 et 2014
2012 2014 Vendre des produits à d’autres particuliers via des sites d’annonces en ligne (ex : leboncoin.fr) 52 57
Acheter des produits à d’autres particuliers via des sites d’annonces en ligne (ex : leboncoin.fr) 51 55
Acheter des produits ou des services en ligne via des sites d’achat groupé 24 25
Echanger / troquer des produits ou des services avec d’autres personnes 11 12
Adhérer à un système d’achat de type AMAP / La Ruche qui dit Oui* 6 9
Louer un bien ou un équipement dont vous avez besoin à une personne qui possède ce bien 11 9
Louer un bien ou un équipement qui vous appartient à une personne qui en a besoin 6 5
En % « Vous l’avez déjà pratiquée »
*Le libellé de cet item était un peu plus restrictif en 2012 : « adhérer à une AMAP »
æ
æ
æ
Base = Individus âgés de 15 à 75 ans
23
En revanche, elles cheminent rapidement dans les esprits
2012 2014 Vendre des produits à d’autres particuliers via des sites d’annonces en ligne (ex : leboncoin.fr) 21 21
Acheter des produits à d’autres particuliers via des sites d’annonces en ligne (ex : leboncoin.fr) 22 22
Acheter des produits ou des services en ligne via des sites d’achat groupé 30 36
Echanger / troquer des produits ou des services avec d’autres personnes 38 46
Adhérer à un système d’achat de type AMAP / La Ruche qui dit Oui* 38 49
Louer un bien ou un équipement dont vous avez besoin à une personne qui possède ce bien 34 44
Louer un bien ou un équipement qui vous appartient à une personne qui en a besoin 30 40
En % « Vous ne l’avez jamais pratiquée, mais cela vous intéresserait de le faire »
æ
æ
æ
æ
æ
*Le libellé de cet item était un peu plus restrictif en 2012 : « adhérer à une AMAP » Base = Individus âgés de 15 à 75 ans
24
Les adeptes des pratiques collaboratives sont plutôt…
des femmes des 25-34 ans
des diplômés du supérieur
des actifs, plutôt CSP+
(surtout pour les pratiques les plus répandues)
des urbains (sauf l’achat / vente via des sites d’annonces en ligne, le troc de produits et le covoiturage, qui sont des pratiques un peu plus rurales)
25
Plus d’individualisme, moins de solidarité ?
27
MERCI
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