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LES MARCHANDS DE LA LUNEà Eve
Merci à Caroline Saint-Martin pour son aide précieuse
Texte et musique : Daniel COSTE
Une clairière dans une forêt. Un tronc d’arbre couché en fond de scène. La lune apparaîtra au des-sus du décor. Elle peut être personnage, élément du décor ou simple lueur.
Sorti tout droit du XVIIIe siècle, Sacripouille, le bandit de grands chemins entre sur scène avec savieille escopette rouillée qu’il dirige sur les spectateurs.
SacripouilleLa bourse ou la vie !Après un silence, il se détend et parle :Je ne sais pas pourquoi je dis ça, là, avec ce vieux machin rouillé dirigé sur les arbres de la forêt…
Je ne sais pas pourquoi…Chœur des arbres
Toi, Sacripouille, tu ne sais pas pourquoi ?Sacripouille
Oh ! vous, les arbres de la forêt, le savez-vous ? Pourquoi ceci fais-je et cela dis-je ?Chœur des arbres
Non, nous ne savons rien.Ils chantent :
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© 2001 EDITIONS A CŒUR JOIE, “Les Passerelles”, 24 avenue Joannès Masset, F-69009 Lyon. Tous droits réservés
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Sacripouille s’approche de la luneSacripouille
La bourse ou la vie ! (La lune rit.) Ben, pourquoi ris-tu, belle Dame Lune ?Dame Lune
Je ris de ce que tu me dis.Sacripouille
C’est que j’aimerais bien savoir ce que je fais là, à dire des âneries.Dame Lunemystérieuse
C’est à cause du vieux Crocus. Il aura laissé traîner son ouvrage ; ou se sera assoupi sous le ventléger qui le berce quand vient le soir ; ou encore aurait-il un peu trop bu ?
SacripouilleJe ne sais pas qui est votre « Crocus ». Mais moi, je voudrais faire bien d’autres choses… Par
exemple, je voudrais être le jardinier des étoiles pour les aimer davantage et pour leur écrire un mot à lalueur de votre charme, Dame Lune…
Chœur des arbresComme Pierrot ?
SacripouilleOui ! Et aussi pour vous les arbres, j’écrirais de longues phrases pleines de chlorophylle et d’oxy-
gène. (Les arbres rient.) Et pour toi, jolie Dame Lune… Mais je ne le peux pas. La bourse ou la vie. Labourse ou la vie… Je voudrais comprendre…
Dame LuneBientôt, mon ami, bientôt tu comprendras, bientôt tout sera dit.
SacripouilleLune, où vas-tu ? Reste encore un peu !
Dame LuneNe t’inquiète donc pas. Je passe seulement derrière les nuages, c’est si doux, mais je suis toujours là.
Chœur des arbresElle est toujours là !La lune disparaît.
SacripouilleBon, me voilà bien seul… Eh, dites, mes amis les arbres, qui est le vieux Crocus ?
Chœur des arbresLe vieux Crocus ? Oh ! Oh ! Oh ! Brrr…
SacripouilleJ’entends du bruit ! On vient !
Il court se cacher derrière le tronc d’arbre couché en fond de scène.Des chercheurs de champignons arrivent. Bottes, paniers, bâtons. Ce sont des jeunes gens pouvant
être représentés indifféremment par des filles ou des garçons.
La FlècheBon, nous voilà bien perdus dans cette sacrée forêt. Et la nuit qui vient…Il (ou elle) consulte une carte.
ZigC’est ça qui s’appelle voyager à la carte ?
La FlècheTiens, nous devons être là, en plein milieu, dans cette clairière. En se repérant aux étoiles on va
pouvoir s’en sortir. Mais où est « Tronchebine » ?Zig
Il (ou elle) s’est encore arrêté(e) en chemin, émerveillé(e) par la découverte d’un champignon fan-tastique petit comme ça et…
6
Tronchebinequi arrive triomphant(e) en montrant un tout petit champignon
Regardez, les amis, c’est un Coprinus congregatus !Zig
Enchanté ! Moi, c’est Zig et lui (ou elle) c’est La Flèche, un peu « gatus » aussi !La Flèche
Il se mange, ton corpinatus ?Zig
Tu parles, rien qu’à le voir il me donne la colique !Tronchebine
Dans mes ouvrages sur les champignons il est dit : « Comestibilité inconnue ». On pourraitessayer !…
Les autresTiens, bien sûr !
TronchebineCela ferait avancer la science.
Les deux autresOui, c’est cela ! Après vous, je vous prie !
Chœur des arbresAprès vous, je vous prie !
ZigVous avez entendu ?
La FlècheBen oui, c’est le vent dans les arbres… non ?…
ZigTu crois ?…
TronchebineBen alors, dis-moi, La Flèche, on s’est perdu ?
La FlècheOui, un peu. Mais j’ai pris des repères et si la nuit n’est pas trop sombre on va pouvoir se diriger
vers la sortie.Tronchebine
Eh bien, allons-y !Zig
Eh ! Oh ! Doucement ! J’ai mal aux pattes moi. On a bien cinq minutes. Personne ne nous attend.Sacripouille
bondissant devant euxLa bourse ou la vie !
Les autreslevant les bras au ciel
Aaaah ! Sacripouille
Bonsoir, m’sieurs dames !Les autres
B… bon… b… bonsoir… !Sacripouille
Ça va ?La Flèche
B… Bien, et vous ?Sacripouille
Moi ? Non, ça ne va pas.
7
TronchebineNous sommes désolés !
SacripouilleHeu… Puis-je vous poser une question peut-être un peu indiscrète ?
TronchebineJe vous en prie.
SacripouillePourquoi restez-vous ainsi, les bras en l’air ?
ZigA cause de votre vieux machin.
SacripouillePourquoi ?
La FlècheVous pointez ce fusil sur nous en criant « la bourse ou la vie », alors on lève les bras au ciel. C’est
comme ça qu’il faut faire.Sacripouille
Ah, bon ! La bourse ou la vie…Tronchebine
Mais nous n’avons pas de bourse à vous donner, tout juste quelques boletus edulis, des cantharel-lus tubaeformis, des…
ZigUn couteau, nos fringues, si vous voulez !
SacripouilleEt que faut-il faire pour que vous baissiez les bras ? Parce que là, ça commence à m’impression-
ner !La Flèche
Posez ce fusil à terre.Tronchebine
Oui, oui…Sacripouille
Cette vieille escopette rouillée et pas chargée ?Zig
Pas chargée ? Fallait le dire tout de suite ! Voyez, nous baissons les bras.Ils baissent les bras.
SacripouilleLa bourse ou la vie !Tous relèvent les bras vivement !Mais non, mais non, ça ne va pas recommencer ! Baissez les bras. Vous savez, moi je dis ça comme
ça sans savoir ce que je dis, mais ça ne sert à rien, vous comprenez ?Les autres
Non !Sacripouille
Moi non plus !
Un oiseau bleu arrive en chantant.
8
J’AI PERDU LE FIL DE MON HISTOIRE(Chanson de l’Oiseau Bleu)
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12
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EtVingt
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c’estheures,
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23
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unveux
peupas
tont’ar -
dé -rê -
bitter
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EtJe
mê -te
me,brise
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oupour - quoi
tepas,ma -
re -ni -
cu -pu -
le.le
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26
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QuellePour
so -que
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cis !glée.
JeJe
suissuis
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J’AI FAIM !(Rap de l’ogre)
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M. a
X. a
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Xylophone alto
Xylophone basse
Métallophone alto
Chœur
1
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∑
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J
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Percussions ad libitum
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q = 160
24
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mac dans les ta - lons Et je vais
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Nom de nom !
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plumeslat
MêmeDix
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trucherins,
danstren -
sonte
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22
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bas,tume, Un
U -grand
nepois -ba -
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a -sans
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tête,cuire
SesCar
dents,je
sesn’ai
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a -à
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rêtes !frire !
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JAVA LIBERTÉ(Chanson duo)
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.
.
X. a
X. a
X. b
P.
Xylophone alto 1*
Xylophone alto 2*
Xylophone basse
Chœur I ou Solo I (Midinette)
Chœur II ou Solo II (Gradubid)
I.
II.
1
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pas de danse sur le trot -
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toir en -com - bré de la
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vole comme un oi - seau fra -
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q = 145
* Si xylophone alto 1 diatonique, placer côte à côte Fa# et Fa* Si xylophone alto 2 diatonique, placer côte à côte Sib et Si
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choix, d’é - crire
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2. C’est1. C’est la
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37
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tété
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cet -ter
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cri - re
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tevres
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vrevre
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seaux.seaux.
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AH ! QUELLE AFFAIRE !(Chanson du policier)
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X. basse
Xylo 2
P.
Carillon
Xylo 1
Percussions ad libitum
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La FlècheÇa, on ne sait pas.
TronchebineCette forêt est pleine de gens comme vous, coincés dans on ne sait quelle histoire et ne pouvant en
sortir. Ils sont tous partis à la recherche des marchands de la lune.Poulardain
Où sont-ils allés ?La Flèche
Par là !Poulardain
Allons les rejoindre.Tronchebine
On vous suit.Zig
avant de sortirJe n’y comprends rien ! Toujours rien ! Ça fait rien ! Y’a qu’à suivre le mouvement !
Les marchands de la lune arrivent. Ce sont trois vieillards mal accoutrés, un peu comme de vieuxclowns clochardisés. Ils portent sur la tête de grands chapeaux bizarres et tous différents. Ils chantent.
OÙ SONT-ILS ?(Chanson des marchands de la lune)
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Chanter d’abord à l’unisson, puis en canon à trois voix (A, B et C), enfin, terminer sur une reprise ducanon en parlant.
poules ! », « Je veux partir ! », « Ne plus faire le fier-à-bras ! », « Partir en voyage ! », « Vive laliberté ! », etc.
Musique, Dame lune se met à chanter.
Tous se taisent et écoutent.
A LA REPOSE DES VENTS(Chanson de Dame Lune)
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Pour finir, reprendre la première partie, bouche fermée, et laisser mourir peu à peu l’accompagnement.
Les trois marchands (soupirant)Dame Lune !
Dame LuneJe vous aime bien tous les trois, mais vous voyez : c’est la révolte, ou peut-être la révolution. Mais passons,
tout cela, ici, n’est pas très grave. (Elle regarde sa montre.) Et de toutes façons, heureusement, voici l’heure.
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