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Grand corps malade,
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n°87WWW.MACADAMJOURNAL.COM
MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR
LA GÉNÉROSITÉSELON BILL GATES
LETTRE ÀUN CLOCHARD
ÉCOLOLA BAGUETTEDE PAIN ?
SOCIÉTÉDÉMARRAGEEN BEAUTÉ
JEUX, BD,MOTS CROISÉS
BONUS LECTEUR
GAGNEZ LE GRAND
LIVRE HACHETTE DES
ANIMAUX D’AFRIQUE,
VOIR PAGE 19.
JUIN 2011
GRANDCORPS MALADE
L’ARGENTNE PEUT PASPROFITER QU’ÀUNE MINORITÉ
page 2 - M A C A D A M 8 7
DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse, fiersde leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix dessujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérersocialement et économiquement.
COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût
de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.
> 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.
UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66% des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.
UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.
UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situéà Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journauxchaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".
Vous voulez aider
une personne
en difficulté?
Proposez-lui de devenir
vendeur de Macadam.
Contact :
06 31 96 34 76
Macadam mensuel [édition juin 2011]www.macadamjournal.comcontact@macadamjournal.comdistribution nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,reconnue d’intérêt généralPrésident : Gabriel Gaudillat, siège : 84 quai de Jemmapes, 75010 Paris.Renseignements : 04 78 97 26 73.agencesParis : le Secours Populaire,13 rue Froissard, 75003 Paris,lundi, mercredi et vendredi de 10h à 12hClément au 06 86 41 64 20Lyon : Secours populaire :Bernard au 06 73 52 61 90.directeur de la publication François Fillonrédactrice en chef adjointeCaroline CharronrédactionSophie Baqué, Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Raymonde Prades,Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne,Danièle Rudel-Tessier, Hélène Seingier, Catherine Selden,Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-JorisrévisionMarie Dominique Bergouignanpartenariats Micheline Perrinpartenaires@macadamjournal.comcouverture © www.zl-photography.comillustrationsDominique Goubelle, Philippe Tastet, Le Cil VertphotographieMohamed Khalfigraphismebeau fixe, manufacture d’imagessite web Véronique Guérinéditionsarl Media Compagnieimpression
Imprimerie Chirat,Saint-Just-la-PendueDépôt légal à parution /ISSN : 1954-166XCPPAP : 1209 I 89259
partenaires Courrier International, Fondation Macif, Fondation CarlaBruni-Sarkozy, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Seb,Fondation Crédit Coopératif, France infos, Habitat etHumanisme, Price Minister, Secours Catholique, SecoursPopulaire, Tour de France Humanitaire...
coup de jeuneLe mois dernier, une dizaine d'adolescents a pris la place des vendeursparisiens (voir page 20).Ils sont scouts et ont décidé de mener une bonne action en ces derniersjours de l'année scolaire. En ce samedi ensoleillé, ils se sont vite renducompte combien vendre un magazine dans la rue n'est pas chose facile.
Regards fuyants, ignorance, pas qui s'accélèrent...Mais avec leur tee-shirts oranges et leurs sourires radieux, ils ont su rappeler auxpassants que Macadam était là et utile. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux ont saisil'occasion pour faire remplir à leurs acheteurs un questionnaire sur la presse de rue.Et figurez vous, que si 80% connaissaient ce qu'est cette presse solidaire, ils étaientpresque aussi nombreux à avoir une idée de presse de faible qualité... avant d'avoirle nouveau Macadam dans les mains. Agréablement surpris par ce qu'est devenu letitre phare de la presse de rue francophone, ils sont prêts à se laisser tenter dès leprochain numéro... Merci les jeunes !
par François Fillon, directeur de la publication / f.fillon@macadamjournal.com
L ’ É D I T O
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L ’ I N V I T É
Le fondateur de Microsoft incarne une nouvelle philanthropie, calquée sur lemodèle de l’entreprise. TF1 le soir, RTL le matin. Et en prime une conférenceà guichets fermés pour convaincre que l’aide au développement peut être unoutil efficace. L’emploi du temps du Bill Gates philanthrope n’a rien à envierà celui du Bill Gates fondateur de Microsoft. Depuis trois ans, l’ex-homme leplus riche du monde se consacre exclusivement à la fondation qu’il a crééeavec son épouse. Les 48 heures qu’il passe sur le sol français les 4 et 5 avrils’inscrivent ainsi dans le cadre du lancement européen de la campagne TheLiving Proof Project, une initiative multimédia de promotion des succès de lafondation Bill et Melinda Gates en termes de santé mondiale.
PRIORITÉ À L’AIDE AU DÉVELOPPEMENTSa puissance financière inégalée (sa fondation est aujourd’hui dotée de34 milliards de dollars) est évidemment un pilier de cette «success story». Son« empower ment », un terme cher aux acteurs du secteur, qui désigne sacapacité à se saisir des enjeux, est unanimement reconnu. Au point quel’homme d’affaires Warren Buffett a préféré en 2006 faire don de 37
milliards de dollars à la fondation de son ami que créer sa propre struc-ture. L’autre particularité de la philanthropie à la sauce Bill Gates
réside dans le choix de ses causes. À l’encontre de la traditionaméricaine consistant à agir au niveau local, son terrain de jeu
est le monde entier.
LE CLUB DES HYPER-RICHES GÉNÉREUXDepuis juin 2010, l’action philanthropique de Bill Gatesne se limite plus à sa fondation. En lançant le « GivingPledge » (littéralement « promesse de don ») avec son amiWarren Buffett, le multimilliardaire est devenu le représen-tant des hyper-riches généreux. Moins d’un an après sonlancement, 59 grandes fortunes ont promis de faire dond’une partie de leur argent à des œuvres caritatives.
Cette capacité d’entraînement n’a pas encore séduit demilliardaires français. Certains observateurs pensent néan-
moins que le succès du Giving Pledge les a «décomplexés» etqu’ils pourraient se faire moins discrets sur leurs actions. Comme
aux États-Unis, une génération de philanthropes entrepreneurs, quis’engagent activement, émerge en effet depuis quelques années dans
l’Hexagone. Le modèle Gates du « patron philanthrope » fait des émules.
LES CRITIQUES POINTENTParallèlement, des critiques se font jour au sein même de la communauté desphilanthropes pour dénoncer cette croyance que les méthodes de l’entreprisepeuvent fonctionner aussi bien pour l’aide au développement que pourn’importe quelle activité. « On passe du stade de l’émerveillement à celui del’inquiétude, analyse Laurent Terrisse, directeur de l’agence Limite. La seulelogique entrepreneuriale ne suffit pas pour résoudre par exemple un problèmede santé publique. Les dimensions politique et humaine ne peuvent pas êtreoccultées. » En 2007, des journalistes du Los Angeles Times révélaient que lafondation Gates détenait 1,5 milliard de dollars d’actions de laboratoirespharmaceutiques limitant l’accès à des molécules essentielles pour les payspauvres. Un exemple qui illustre l’autre question majeure que pose la mannefinancière que gère la fondation Gates : celle de ses investissements.Solène Cordier
la générositéselon bill gates
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LE MONDE EST FOU
A C T U
Elle crée des sculpturessur des bananes !Voilà une réalisation artistique qui
n’est pas banale ! On doit ces œuvres
étonnantes à une artiste asiatique
répondant au nom de Sue, et qui parvient
à tailler des bananes de mille et
une façons, afin de lui donner l’aspect
de portraits sculptés. Avec une incroyable
dextérité, elle parvient en effet à donner
à ce fruit, connu pour sa texture fragile,
les apparences du méchant poulpe
de Pirates de Caraïbes, de Buzz l’Éclair
ou encore du chanteur Elvis Presley !
Une performance artistique digne des plus
grands tailleurs de pierre, de glace ou de
bois, tant la richesse des détails laisse
sans voix. Et si l’histoire ne nous dit pas
ce que Sue fait ensuite de ses bananes,
avouez qu’il serait tout de même
dommage de croquer dans ces jolies
sculptures pour les manger !
Un concours de beautépour pigeonsC’est à Salt Lake City, capitale de l’Utah
aux États-Unis, que s’est tenu en janvier
2010 un concours de beauté pour pigeons.
Le site de la National Pigeon Association,
société qui était l’organisatrice de cet
évènement, souligne l’importance de
cette édition qui célébrait également les
100 ans de l’association. Tout comme
un concours de beauté félin ou canin,
le principe de ce concours est d’élire
les pigeons les plus beaux ou originaux
pour établir un classement des plus belles
bêtes. La galerie de photos présentée
sur le site permet de découvrir une grande
variété d’animaux ; jamais un non-initié
n’aurait imaginé une telle variété
d’espèces de pigeons. Tandis que certains
sont clairement grotesques, il n’est pas
impossible de se laisse surprendre à en
trouver certains intéressants voire élégants.
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A C T Uen partenariat avec www.zigonet.com
À 4 ans, elle prend le trainpour Paris toute seuleL’anecdote aurait pu connaître une fin
plus tragique, mais elle s’est finalement
terminée au mieux. Une fillette de 4 ans
accompagnait sa grande sœur adolescente
pendant que celle-ci faisait ses courses.
Échappant à sa surveillance l’espace
d’un instant vers 17h45, elle a enfourché
sa trottinette et s’est rendue à la gare de
Colombes (Hauts-de-Seine), près de Paris.
Là, elle est montée dans un train qui l’a
emmenée quelques kilomètres plus loin.
Ce n’est que deux heures plus tard, un
peu avant 20h et après un appel lancé
à toutes les unités de polices mobilisées,
que la petite fille a été retrouvée.
Une langue mexicainesur le point de disparaître...à cause d’une brouilleentre voisinsL’Ayapaneco, ou « Nuumte Oote » qui
signifie «la voix juste», est une langue
qui a traversé les siècles dans l’État de
Tabasco au Mexique. Elle a survécu
à la conquête espagnole, à des guerres,
des révolutions, à la famine et aux
inondations. Mais aujourd’hui, comme de
très nombreuses autres langues indigènes,
elle est menacée de disparition, explique
le Guardian. Il ne reste que deux personnes
à la parler couramment, mais celles-ci
ne s’adressent jamais la parole. Manuel
Segovia, 75 ans, et Isidro Velazquez, 69
ans, vivent à 500 mètres l’un de l’autre
dans le village d’Ayapa au sud de l’état de
Tabasco au Mexique. On ne sait pas trop
s’ils s’évitent soigneusement à cause
d’une dispute de longue date, mais les
personnes qui les connaissent disent
qu’ils n’ont jamais vraiment apprécié leur
compagnie mutuelle. «Ils n’ont pas grand-
chose en commun», rapporte Daniel
Suslak, un linguiste anthropologue de
l’Université d’Indiana, qui participe au
projet d’élaboration d’un dictionnaire
d’Ayapaneco. Élaborer un dictionnaire est
vraie une course contre le temps, puisqu’il
s’agit de raviver le langage avant qu’il ne
soit définitivement trop tard.
Page de gauche : illustrations de Philippe Tastet,dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio, les oreilles
sur la Tv et la presse et l’esprit tourné vers la vie.
www.philippetastet.com
Page de droite : Dominique Goubelle est dessinateur
de presse et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo,
La Mèche, la Charente Libre… et avec diverses agences
de communication. www.goubelle.net
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R E N C O N T R E
GRANDCORPSMALADE
FABIEN MARSAUD, ALIAS GRANDCORPS MALADE, DÉCLAME SESTEXTES — OU SLAME — SUR SCÈNEDEPUIS 2003. IL A POPULARISÉCETTE DISCIPLINE ARTISTIQUE PEUCONNUE EN FRANCE EN METTANTSES TEXTES PARLÉS SUR DE LAMUSIQUE DANS UN PREMIERALBUM QUI REMPORTA UN SUCCÈSINATTENDU. RETOUR SUR LACARRIÈRE ÉTONNANTE D’UN JEUNEHOMME ENGAGÉ.
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R E N C O N T R E
Ça me paraitnormalde mettremon temps etma notoriétéau profitde ceux quien ont besoin
“ ”Ce n’est pas acceptableque l’argent ne profitequ’à une toute petite minorité
Vous avez popularisé le slam, un genre relativement confi-dentiel. Le succès vous a-t-il surpris ? Oui, bien sûr, car le principe du slam c’est de partager destextes dans des lieux comme des cafés, où tout le mondepeut prendre la parole. Il n’y a pas forcément de volontéde carrière et moi, comme les autres, quand j’ai débuté, jene pensais pas du tout en faire un métier. Mais c’est pas lehasard, par des rencontres, notamment d’un musicien quia souhaité mettre mes textes en musique et d’un jeune quiest devenu mon producteur, que les choses se sont faites.Ça a abouti à mon premier album, en 2006, qui a marchétrès fort ; mais je n’imaginais pas du tout cela au départ.
Vous n’avez pas peur que cet engouement retombe ?Non, je suis à peu près sûr que le slam va durer, mais pasforcément celui dont on parle aujourd’hui. Au début des an-nées 2000, il devait y avoir quatre ou cinq cafés qui faisaientdes soirées slam à Paris et en banlieue. Dix ans plus tard, ily en a des centaines dans toute la France mais aussi à l’étran-ger, en Suisse, au Québec, en Belgique, en Afrique égale-ment. Je sais qu’au Mali, au Sénégal ou au Gabon ceprincipe de slam a cappella avec une scène ouverte où toutle monde peut participer marche très, très fort. Il y a aussides ateliers slam qui se créent un peu partout dans les écoles,les prisons, les MJC… Ce slam-là a de belles années devantlui. Après, le fait que des slameurs essaient de mettre leurstextes en musique comme je le fais, et l’intérêt des médiaspour ces slameurs-là, je ne sais pas si ça va durer. Il faut biendifférencier le slam des anonymes qui pratiquent pour le plai-sir, et celui des professionnels, dont je fais partie.
Vous avez dit : « Le slam c’est le partage. » C’est aussi lascène manifestement.À la base, le slam se fait a cappella dans un café pourpartager ses textes. Quand c’est en musique, ce n’est plustout à fait la même chose mais, dans mon cas, l’optique,c’est toujours de faire de la scène. J’enregistre toujours enpensant à une belle tournée derrière. Je prends énormé-ment de plaisir à travailler avec des musiciens, à enregis-trer ; c’est un exercice à part mais qui ne prend pastellement de temps finalement par rapport aux tournées.
Vous avez commencé à écrire des textes vers l’âge dequinze ans, mais vous ne vous lancez vraiment qu’en2003. Votre accident a-t-il été le déclic ?Non, ce n’est pas lié, car j’ai eu mon accident en 1997 etj’ai découvert le slam en 2003. Le déclic, ça a été ladécouverte de ces petites soirées slam dans les cafés.À l’époque, je travaillais dans le milieu sportif. En revanchej’ai pu extérioriser un certain nombre de choses dans leslam puisque, comme dans tous les arts, on puise au plusprofond de soi et de ses expériences. Dans mon cas, ça aété le fait de toujours avoir voulu faire du sport et de meretrouver du jour au lendemain avec un handicap. Évidem-ment, tous ces sentiments-là, ces émotions et ces épreuvessont présents dans mon slam, surtout dans mes premierstextes. Cela m’a donné de la matière et un certain recul surles choses. Je n’écris pas de la même façon qu’avant.
Vous tournez énormément. Quel est votre public ?J’ai un public très intergénérationnel. Il y a tous les âges ettoutes les provenances. Les enfants et les parents viennentensemble, toutes les catégories sociales aussi, et ça meplaît beaucoup.
En 2005, vous avez créé une association, Flow d’encre,vous pouvez nous en parler ?Comme tous les slameurs, je suis assez actif pour animerdes ateliers d’écriture et surtout des ateliers slam car la par-tie orale est très importante. Depuis 2004-2005, j’animeplus ou moins régulièrement des ateliers. Le plus régulier,c’est celui que je fais dans une maison de retraite à Saint-Denis avec des petites mamies et aussi des jeunes quiviennent à la maison de retraite. J’interviens aussi, ponctuel-lement, dans les prisons, dans des écoles évidemment, dansdes hôpitaux… J’ai cette envie de faire écrire et slamer lesgens, car le slam, ce n’est pas de l’improvisation, il y ad’abord le travail d’écriture avec une feuille et un stylo.
Les jeunes accrochent mieux au slam qu’à d’autresformes d’art ?Il y a une grande envie chez les jeunes. La poésie pour cer-tains peut avoir un côté ringard et vieillot qui était aussil’image que j’en avais il y a quelques années. Mais, enréalité, tout le monde peut aimer écrire, raconter des
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choses, personnelles ou pas, essayer de faire des rimes etjouer avec les mots et les sonorités. Avec le slam, ça peutêtre très moderne. Les règles sont beaucoup moins strictes,il n’y a pas forcément besoin de faire des rimes, on peututiliser des mots de tous les jours, en verlan ou en argot sil’on veut, c’est la liberté totale et ça parle beaucoup auxjeunes. Du coup, on peut faire de la poésie par ce biais-là. D’ailleurs, les profs l’ont bien compris; il y a énormé-ment d’ateliers slam organisés par des professeurs defrançais pour faire écrire les élèves, comme des passerellesavant de ré-aborder les textes classiques.
Vous semblez donner énormément, que ce soit par le biaisd’ateliers slam mais aussi en vous produisant régulièrementdans des soirées caritatives, par exemple. C’est une responsabilité que l’on a, les artistes qui, commemoi, commencent à avoir une certaine notoriété, pour qui leschoses marchent plutôt bien. C’est un luxe de pouvoir vivrede ce métier-là, de faire de belles tournées où les gens sedéplacent pour venir nous voir. Si on peut mettre un peu denotre temps et de notre notoriété au profit de ceux qui en ontbesoin, cela me paraît naturel. Heureusement, beaucoup d’artistes le font. Moi, ça me paraît normal de donner de montemps et de mon énergie. Alors, quand on me le demande etsi je le peux, j’interviens dans des actions caritatives ouhumanitaires. Je suis également parrain d’une structure pourpersonnes handicapées, dans le Nord, près d’Arras.
Avez-vous l’impression d’être représentatif d’une généra-tion, d’un mouvement ?Non, pas du tout. Je suis jeune mais pas tant que ça, car
j’ai quand même trente-trois ans et, quand bien même j’au-rais vingt ans, je ne parle qu’en mon nom. Je n’ai pas lavie qu’ont les autres, les autres n’ont pas la même vie quemoi. Je ne suis pas du tout représentatif d’une jeunesse oud’une banlieue sous prétexte que j’ai grandi et que j’habitetoujours à Saint-Denis. Je peux parler de la banlieue parceque je la connais et que j’y habite. Je me sens légitimed’écrire là-dessus, et je l’ai fait car je sais de quoi je parle,mais ça ne fait pas de moi le représentant de la banlieuepour autant. Pareil pour le handicap. J’ai un handicap et,à la sortie de mon premier album, on me montrait un peucomme le représentant des handicapés, surtout avec letexte que j’avais écrit sur le sujet, qui s’appelle « 6e sens ».Je peux parler de cela parce que j’en ai côtoyé beaucoup,dans des centres, pendant des mois, mais ça ne fait pasde moi le représentant des handicapés. Je fais toujours attention à ces raccourcis-là.
Quel est votre regard sur la pauvreté, la précarité ?Cela paraît incroyable, à notre époque, avec tout l’argentqui est injecté ici ou là, que certains soient dans la misère.Il y a énormément d’argent qui circule, des bénéfices fara-mineux faits par certaines sociétés et leurs actionnaires, etcela ne les empêche pas d’en vouloir toujours plus. De voirque l’argent existe et que ça profite à une toute petite minorité alors que de plus en plus de gens sont dans lamerde, c’est pas acceptable. On essaie de se mobiliser làaussi, pour compenser cela, mais cela doit venir d’une volonté politique de mieux répartir les choses.
Caroline Charron
BIO EXPRESS1977 : Naissance au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis. Pendant toute sonenfance et son adolescence,Fabien s’investit à fonddans le sport dont il veutfaire son métier. Sa grandetaille (1,94 m) et sadextérité lui permettentd’intégrer l’équipe de basketd’Aubervilliers.1997 : Moniteur de coloniede vacances, il plonge dansune piscine peu profondeet se déplace des vertèbres.Bien qu’on lui ait annoncéqu’il resterait probablementparalysé, il retrouve l’usagede ses jambes en 1999après un an de rééducation. 2003 : Il découvre le slamet dira son premier textesur scène dans un barparisien avant de participerrégulièrement à ce type demanifestation. Pendant troisans, il arpente les scènesouvertes des petits barsparisiens et remporte lespremiers grands tournois de slam.2006 : Il signe avec le labelAZ pour son premier album,Midi 20, titre qui faitréférence à l’heure exactede son accident. Son disquese vendra à plus de600 000 exemplaires et luirapportera deux Victoiresde la musique sur troisnominations. Il commenceune tournée de plusde 120 dates, en France,en Belgique, en Suisseet au Québec.2008 : Sortie de sondeuxième album, Enfantde la ville, puis tournée de130 dates dans les mêmespays que précédemment,mais aussi au Mali, en Italie,en Allemagne et au Liban.Il est nommé chevalier dansl’ordre des Arts et Lettres.2010 : Troisième album,intitulé 3e temps, suivid’une grande tournée qui acommencé en janvier 2011et n’est pas encore achevée.Dates sur :www.grandcorpsmalade.com
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S O C I É T Éen partenariat avec www.courrierinternational.com
UN HOMMAGE DE L’ÉCRIVAIN ET CHRONIQUEUR BULGAREGUÉORGUI GOSPODINOV AUX CLOCHARDS CROISÉS DANS SAVILLE, SOFIA, ET DANS D’AUTRES CAPITALES EUROPÉENNES.
Cher…Je laisse ces points de suspension parce que je ne connais pas tonnom, ni ton adresse postale – tu n’en as pas d’ailleurs. Que va-t-il sepasser si j’adresse ce pli au « sans-domicile-fixe du square derrièrel’église russe de Sofia, troisième banc à gauche » ? Est-ce qu’unpostier fera l’effort d’y déposer ma lettre ? J’en doute. C’est pour celaque je la publie ici, dans l’espoir secret que par des voiesimpénétrables elle arrive un jour jusqu’à toi. Car, où que tu sois, chersans-domicile-fixe, cette lettre est pour toi. Toi qui traînes dans lessquares et les passages souterrains de Sofia ; toi qui grelottes en cemoment devant la gare de Friedrichstrasse à Berlin – je ne t’ai pasoublié. Toi, cher SDF, croisé sur cette petite place à Rome, près duColisée, la Piazza della Madonna dei Monti. Toi et tout ton groupebruyant – je vous ai rencontrés un matin sur le terre-plein duboulevard Richard-Lenoir à Paris. Vous veniez de ranger vos matelaset vous buviez à même la bouteille votre première gorgée de vin dela journée tout en jouant à la pétanque. (J’ai écrit depuis un petitpoème pour vous, j’en profite pour vous le dire.) Lorsque cette lettrevous parviendra, Noël sera sûrement déjà passé. Mais pas l’hiver. Voilà, j’écris cette lettre de Bulgarie, où j’ai une maison ; un boulotaussi, d’une certaine façon. J’ai commencé à m’émouvoir du sort desSDF il y a une dizaine d’années.Chaque fois que je les vois, je me fige dans la rue. L’un d’eux estdevenu le héros d’un de mes romans : c’est le SDF qui passe sesjournées sur une chaise à bascule. Je lui ai donné mon nom. Chaquefois que nous célébrons la tombée de la première neige [en Bulgarie,on se souhaite la « bonne première neige »], je pense aux SDF.Enfant, je savais que les contes les plus terribles et les plus tristes sepassaient en hiver. Rappelez-vous seulement La Reine des neiges ouLa Petite Marchande d’allumettes… Mon grand-père, par exemple,était persuadé qu’il allait mourir l’hiver. L’été, il était trop occupé.Attends que l’hiver vienne, disait-il à la mort, et que je sois obligé derester toute la journée à la maison sans rien faire pour venir meprendre. Il est mort un mois de janvier. Je marche maintenant lentement le long de la rue Graf Ignatieff [l’unedes rues commerçantes du centre-ville de Sofia] à travers tout cekitsch commercial, entouré de Pères Noël mécaniques qui gigotent.
La rue est bondée de personnes qui font leurs courses. Mais existes-tu vraiment ? Ta présence est une réalité pour nous tous,mais pas pour l’administration. Ton sort n’intéresse aucune institutionbulgare, encore moins la presse, les études sociologiques… Tu n’aspas d’identité. Et, n’ayant pas de définition précise du statut de SDF,la Bulgarie est le seul pays au monde sans clochards ! Nulle part au monde il n’est facile de vivre dans la rue. Mais, enBulgarie, c’est vraiment pas de bol. Plus une société est pauvre, plusses clochards le sont. Ici, pas de douches gratuites pour les SDF, pasde cantines ni de foyers de l’Armée du salut, encore moins delaveries automatiques, comme en France et en Allemagne. Lanourriture gratuite distribuée aux plus pauvres n’arrive que rarementjusqu’à toi. Ici, on l’appelle la “soupe des pauvres” et, comme tu lesais, chez nous, ces derniers sont chaque jour un peu plus nombreux. J’écris cette lettre de chez moi, assis devant l’ordinateur.Régulièrement, je jette un coup d’œil par la fenêtre, qui donne surune petite ruelle. Celle-ci mène jusqu’au ferrailleur du quartier, quirachète pour quelques centimes les métaux usagés et les vieuxpapiers. Pour cette raison, les allées et venues de SDF chargés d’uninvraisemblable bric-à-brac n’y cessent jamais. J’ai même vu unclochard traîner sur la chaussée, une corde autour du cou, la lourdecarcasse d’un vieux frigo. Cette petite ruelle est notre via Dolorosa,le chemin de la douleur (anonyme) qui ne fera jamais l’objet d’unlivre, dans une ville qui ne sera jamais Jérusalem. À l’instant où j’écrisces lignes passe un homme qui pousse un landau chargé de matièresà recycler, un de ces landaus à grandes roues datant probablementdes années 1950. Je connais vaguement cet homme, la veste qu’ilporte était à moi, je l’ai laissée l’année dernière à côté des bennesà ordures. En le regardant se diriger vers le ferrailleur en cette find’après-midi d’hiver, je comprends combien la frontière qui noussépare est fragile et incertaine. Dans ce monde, nous sommes tousau bord de notre propre clochardisation. Cher ami sans domicile fixe, toi qui vis sur les bancs, dans lespassages souterrains et les trottoirs de n’importe quelle ville, si lalecture de cette lettre te réchauffe un peu le cœur, je serai le plusheureux des hommes. Sinon, brûle-la et réchauffe tes mains à saflamme, ne serait-ce que quelques secondes. Comme dans la tristehistoire de La Petite Marchande d’allumettes. Elle a en fait été écritepour toi. Je comprends maintenant ce vieil Andersen…Ton G. G.Guéorgui Gospodinov – Dnevnik / Courrier International
Né en 1968, Guéorgui Gospodinov est l’un des romanciers bulgares les plus traduits
à l’étranger. Il est aussi l’auteur de poèmes et de nouvelles. Depuis bientôt dix ans,
il tient une chronique régulière dans le quotidien Dnevnik de Sofia. Deux de ses
romans ont été traduits en français : Un roman naturel (éd. Phébus, 2002) et
L’Alphabet des femmes (éd. Arléa, 2003).
lettre àun sdf
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en partenariat avec www.youphil.com
« En ce soir du 11 février, Le Caire a vibré. Tout le
monde a sorti son drapeau, ses habits rouge et
noir, ses instruments de musique. Il y avait comme
un air de victoire de la coupe d’Afrique des Na-
tions mais, cette fois-ci, on célébrait la liberté !
J’en avais la chair de poule… »
C’est ainsi que Pauline, coordinatrice de l’associa-
tion Asmae-sœur Emmanuelle en Égypte, raconte
ce qu’elle a vécu lors des mouvements de protes-
tation sociale et démocratique qui ont embrasé le
pays. Elle continue :
« Un vieil homme à côté de moi criait : “Trente
ans ! Liberté !”, il sautait de joie. Les larmes aux
yeux, un ami me confie : “Je n’ai jamais vu mon
père aussi content de ma vie.” Plus loin, deux
femmes m’interrogent : “Tu es restée en Égypte ?
Pourquoi ? Tu aimes ce qui se passe ?” et j’ai ré-
pondu bêtement “Oui, parce que j’aime ce pays.”
On s’est serrées dans les bras. Femmes inconnues,
debout ensemble.
Trois mois ont passé. Cette atmosphère est tou-
jours vivante. Dans la rue, les manifestations sont
constantes. Certes, tout n’est pas encore gagné, le
chemin est encore incertain. La démocratisation
prendra du temps. Mais il y a eu un avant, il y aura
un après. Ma place est sans aucun doute auprès
des associations égyptiennes. Yalla ! »
Créée par sœur Emmanuelle en 1980, Asmae poursuit
son action dans le respect des valeurs de confiance et partage
et de réciprocité héritées de sa fondatrice. www.asmae.fr
COMME UN AIRDE VICTOIRE...
en partenariat avec www.portail-humanitaire.org
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VOULU PAR LES ASSOCIATIONS, LE SIAO, PLATEFORME DESTINÉE À LA GESTION DESPLACES DANS LES CENTRES D’HÉBERGEMENT, SUSCITE DE NOMBREUSES INQUIÉTUDES.
SIAO. Derrière cet acronyme barbare se cache un outil informatique destiné à faciliter l’accèsaux centres d’hébergement pour les sans-abri. « On a voulu le SIAO (Système Intégré d’Accueilet d’Orientation) parce qu’il y a une véritable opacité dans le secteur de l’exclusion », assureDidier Piard, directeur de l’action sociale de la Croix Rouge. L’idée est alors d’organiser lanébuleuse d’associations qui luttent contre l’exclusion en centralisant les demandes d’héber-gement au niveau des départements. Il arrive encore qu’un sans-abri se voit refuser un héber-gement quand des places sont disponibles dans le département, simplement parce quel’association à laquelle il s’était adressée l’ignorait ou ne savait pas où se trouvaient ces places.Le SIAO est un élément de la refondation du dispositif d’hébergement voulu par le secrétaired’État au logement Benoist Apparu en 2009. Ces deux missions sont la fluidité dans le dispo-sitif d’hébergement, de l’urgence à l’insertion, pour permettre aux personnes de sortir de larue et l’observation, qualitative et quantitative, des personnes à la rue. Mais ce dispositif, néd’une volonté commune, suscite de nombreuses inquiétudes.
« BOUSCULER LES HABITUDES »« Le SIAO gomme les valeurs des associations, soi-disant au profit des personnes », fustigeFrédérique Caba, directeur de territoire à l’Association Emmaüs Paris, qui estime que cela negarantit pas forcément « le respect de notre professionnalisme et de notre éthique ».Toutes les places vacantes disponibles dans les centres d’hébergement seront en permanencerecensées. Jusqu’à présent, à Paris, c’était le 115 qui attribuait les places communiquées par
sdf, vousêtes fichés !
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les associations. Dorénavant, ce sera le SIAO. « Cela va bousculerles habitudes des établissements, note Jean-Martin Delorme, direc-teur de la Direction régionale et interdépartementale de l’héberge-ment et du logement (DRIHL). Chaque association a ses propresfichiers, garde des places pour ses maraudeurs ou les personnesqui viennent frapper à la porte ». Cette centralisation n’est pas dugoût de tout le monde. L’ANAS, l’association nationale des assis-tants de service sociale, mais aussi Emmaüs craignent que l’évalua-tion sociale des travailleurs sociaux qui suivent les personnesvictimes d’exclusion soit peu prise en compte et que les places soientaffectées en fonction de l’offre d’hébergement et non pas du besoinde la personne. « Il faut faire en sorte que la personne accède àun logement adéquat et de ne pas avoir à recommencer tout leprocessus », souligne Frédérique Caba.
« PISTAGE »Les craintes portent surtout sur un risque de « pistage » des per-sonnes avec ces informations alors que « l’inconditionnalité du lo-gement et le droit au recommencement sont une nécessité »,rappelle Emmanuel Ollivier, directeur du centre d’hébergementl’Amirale Major Gogibus de l’Armée du Salut. Or les informationsdemandées à travers « ce dispositif peuvent porter préjudices auxpersonnes », remarque Sylvie Lewden, chargée de mission à la Fé-dération nationales des associations d’accueil et de réinsertion so-ciale (FNARS). Alors que le SIAO est piloté par les préfectures,assurer la confidentialité des informations est, de l’avis de tous, unvéritable enjeu. Les travailleurs sociaux seront cependant amenésà « ficher » le parcours des personnes qui vivent dans la rue. Desinformations comme leur état de santé, leur passé juridique oumême la durée de leur titre de séjour devront être renseignées -dans certains départements- afin de les orienter vers l’établissementle plus adapté, comme le document de Saône-et-Loire ci-dessousque nous nous sommes procurés.Olga Trostiansky, adjointe au Maire de Paris chargée de la soli-darité, de la famille et de la lutte contre l’exclusion, assure avoirinterpellé le préfet : « il a donné des réponses pour apaiser lescraintes en répétant qu’un certain nombre d’informations resterontconfidentielles ». À Paris, la situation est particulière. Il n’y a pas
un mais deux SIAO (urgence et insertion) à mettre en place et toutela région Ile-de-France est sous la houlette de la DRIHL. « Non, nousn’avons pas accès à ses informations. Cela ne relève pas de noscompétences mais de celles des travailleurs sociaux », répète alorsJean-Martin Delorme, le directeur de l’instance. Mais la mise enréseau pourrait briser le secret professionnel auxquels ils sont tenus,comme le souligne l’ANAS.
CONFIDENTIALITÉD’autres interrogations portent sur l’aspect technique de la mise enplace de ce dispositif. Tout en défendant la diffusion de son logicielProGdis, la FNARS s’est inquiétée face aux garanties de confiden-tialité apportées par le logiciel proposé par les services de l’État.La CNIL, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, auraitdemandé une modification du système de gestion de mots de passe.Une deuxième version de ce logiciel serait en cours, confirme Jean-Martin Delorme, sans donner plus d’éléments.Pour l’heure, seul ProGdis, le logiciel de la Fédération nationalesdes associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), estapprouvé. « De toute façon, rien ne démarrera si tous les aspectséthiques ne sont pas validés », soutient Olga Trostiansky, adjointeau Maire de Paris chargée de la solidarité, de la famille et de lalutte contre l’exclusion. Prévue au départ pour avril, la mise en placedu SIAO ne devrait pas être effective avant « quatre à six mois »en Ile-de-France. Le 31 mars, avec la fin de la trêve hivernale,les centres d’hébergement temporaire qui accueillaient 3 000personnes dans la région, ferment. « En Ile-de-France, il manque13 000 à 15 000 places d’hébergement », rappelle OlgaTrostiansky. « Je ne pense pas que le SIAO va arranger les choses,regrette de son côté, Frédérique Caba. Que ferons-nous quandtoutes les places d’hébergement seront pourvues et qu’il y aura en-core du monde dans la rue ? Cela ne va rien changer ». Un dis-cours réfuté par Jean-Martin Delorme qui rappelle que l’objectif estde faire en sorte que personne ne reste à la rue et que les personnessortent des centres d’hébergement pour le parc immobilier privé. «Mais cela prend du temps, il ne faut pas oublier qu’il y a des per-sonnes derrière », rappelle-t-il.Julie Schneider, Youphil
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LA FONDATION SEB*SOUTIENT :ENVIE BOUCLES DE SEINEC’est un magasin pas comme les autres qui a ouvert
ses portes à Vernon, dans l’Eure. Non seulement les
clients y trouvent gazinières, réfrigérateurs ou encore
lave-vaisselle d’occasion à petits prix, mais en plus ces
appareils – couplés à ceux vendus dans trois autres
points de vente de la région – procurent du travail à
45 personnes en insertion. « Nous réparons et
revendons du gros électro-ménager, explique Hugues
Colle, directeur de ‘Envie Haute-Normandie’. Nos
salariés sont des personnes en difficulté qui peuvent
ainsi acquérir des compétences et se rapprocher du
monde du travail. » Après un an ou deux au sein de la
structure, et grâce à un accompagnement social, ils
trouvent en général un emploi dans le dépannage
électroménager, dans la livraison ou d’autres activités.
« Récemment on a reçu la visite d’un ancien salarié
qui n’avait aucune compétence technique en arrivant
chez nous, raconte Hugues Colle. Depuis son départ il
avait suivi une formation et décroché un CDI
d’électricien. » L’homme a également pu rouvrir ses
droits à la Sécurité Sociale et régler de gros problèmes
de santé – une autre clé pour accéder au monde du
travail. « En fait notre rôle est de leur mettre le pied à
l’étrier », résume M. Colle. La fédération Envie, dont
fait partie cette structure, compte une cinquantaine
d’unités similaires en France.
En savoir plus : www.envie.org et www.fondation.groupeseb.com Créée en 2007, la Fondation Groupe SEB a pour objet la luttecontre l’exclusion.
* La Fondation Seb estpartenaire de Macadamwww.fondation.groupeseb.com
Grâce à une charte signée en juillet 2010,le leader mondial du luxe s’est engagé àintervenir sur plusieurs fronts avec la Villede Montfermeil : présence du groupe auxforums des métiers organisés par les deuxcollèges de la ville ; accueil de collégiensen stages de découverte chez Sephora,Veuve Clicquot ou Guerlain, filiales dugroupe LVMH ; participation au défilé an-nuel « Culture et Création » organisé pourcréer du lien entre les différentes commu-nautés de la ville et, enfin, coaching dejeunes en recherche d’emploi. « C’est lorsdu défilé organisé l’an dernier par les as-sociations et la mairie de Montfermeil queLVMH, enthousiasmé par l’initiative, a sou-haité aller plus loin », explique JacquelineFerreira, chef du cabinet du maire. De fait,dès cette année, parfumeurs et maquilleursde Guerlain ont fait le déplacement en cou-lisses pour apporter un véritable plus à lamanifestation. Autre promesse tenue par legéant du luxe : les ateliers « Jobstyle » or-ganisés par Sephora, filiale de LVMH, etqui ont obtenu le prix spécial du jury dansla catégorie grandes entreprises lors de ladernière remise des Trophées nationaux del’entreprise citoyenne.
APPRENDRE LES CODESDE L’ENTREPRISENous avons eu la chance d’assister au der-nier atelier en date dont bénéficiaient unevingtaine de jeunes de Montfermeil en in-sertion. Au programme de cette demi-jour-née de coaching image : préparation àl’entretien d’embauche, conseils sur la ma-nière de se présenter (vêtements, ma-quillage…), réalisation d’un CV vidéo. Pources jeunes, inscrits à l’espace J, à la mis-sion locale ou résidant en foyer, c’est unevéritable chance de bénéficier de conseilsde pros. Intervenants extérieurs, respon-sables de recrutement, maquilleuses etautres spécialistes se relaient auprès desparticipants, qui n’ont bien souvent pas lesclés pour accéder au monde professionnel.Ainsi Omar*, qui vit en foyer depuis que
son domicile a entièrement brûlé, semblesurpris d’apprendre qu’il devra emprunterun costume, une cravate et de « vraies »chaussures (c’est-à-dire pas des baskets)cirées avant de se présenter devant unemployeur. « Des choses qui peuvent nousparaître basiques ne le sont pas nécessai-rement pour eux », rappelle une respon-sable du recrutement chez Sephora. Ainsi,on expliquera aux filles qu’il vaut mieuxlaisser les gros bijoux, les maquillages tropappuyés, les vernis trop flashy et les pier-cings à la maison lors d’un entretien derecrutement. « On ne se maquille pas pourun entretien de recrutement comme pouraller en boîte de nuit, insiste uneconseillère, vous ne perdez pas votre per-sonnalité en ajustant votre look. Vous vousdonnez plus de chances de faire bonne im-pression. Vous ne savez pas qui vous allezavoir en face de vous et tout ce qui pourraitchoquer est à bannir », ajoute-t-elle devantcertaines moues sceptiques. Changementd’ambiance au rez-de-chaussée de la Se-phora University où les différents ateliers dela journée se déroulent. Jennifer, vingt ans,en formation d’aide-soignante, enregistreson CV vidéo, après l’avoir préparé en têteà tête avec une responsable de recrute-ment. « J’ai le défaut de parler vite, je saisqu’il faut que j’y fasse attention », note lajeune fille, étonnamment à l’aise devant lacaméra. Pourtant, il lui faudra recommen-cer plusieurs fois car le CV vidéo, réalisésans montage, ne laisse pas place à l’er-reur. Présentation, formation, expérience,atouts, Jennifer se sortira très bien de cetexercice nouveau pour elle. En fin d’après-midi, elle rejoint ses camarades pour le de-briefing. Ils ont tous le sentiment d’avoirappris quelque chose et repartent lestés deprécieux conseils et surtout pleins d’uneénergie nouvelle. Le message semble êtrebien passé : on n’a pas deux fois la chancede faire une première bonne impression !Caroline Charron
*Les prénoms ont été changés.
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L’INDUSTRIE DU LUXE SAIT SE MOBILISER SUR DEGRANDES CAUSES ET ELLE LE PROUVE AVEC UN PARTE-NARIAT AUSSI ORIGINAL QU’INATTENDU ENTRE LVMH ETLA VILLE DE MONTFERMEIL, EN SEINE-SAINT-DENIS.
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Écolos, design et solidaires.
Les sacs à main signés Ifas-
sen, fabriqués à partir de
plastique recyclé, ont trouvé
l’équation gagnante...
Ils jonchent le paysage. Ils
envahissent les plages, les
parcs, les terrains vagues…
« Dans la ville de Berkane
où j’ai grandi, au Nord–Est
du Maroc, j’allais faire du
vélo dans le quartier qu’on
appelait « des sacs plas-
tiques », se souvient Faiza
Hajji, 28 ans, fondatrice
d’Ifassen. C’est pour lutter contre ce fléau environnemental que
la jeune femme a fondé une association. Objectif ? Recycler les
sacs plastiques pour en faire une ligne d’accessoires haut de
gamme. Ifassen, qui signifie « mains » en arabe, emploie au-
jourd’hui une trentaine de femmes marocaines participant à
toute la chaîne de production : ramassage des plastiques dans
la nature, nettoyage, séchage, tissage selon les méthodes arti-
sanales locales. « J’ai voulu simplement utiliser cette matière
première pour en faire quelque chose de marchand», observe
Faiza. De quoi répondre à un double objectif : l’économie soli-
daire et la protection de l’environnement.
Pourtant, lorsque le concept démarre en 2008, Faiza part d’une
page blanche. « À l’époque, je venais de décrocher mon di-
plôme d’ingénieur en télécommunications et j’ai été embauchée
chez Accenture. J’ai tenu deux mois avant de poser ma démis-
sion », explique-t-elle. La jeune femme veut du concret, du ter-
rain, elle croit dur comme fer en son projet. Trois ans plus tard,
Ifassen est passé dans la cour des grands. Les sacs sont com-
mercialisés en France, au Japon, en Italie, en Espagne. Et l’as-
sociation voit l’avenir en grand angle : ouverture d’un site
Internet marchand, actions de sensibilisation dans les écoles
marocaines sur le tri des déchets, hausse des volumes pour sa-
tisfaire la demande croissante. Voilà une entrepreneuse qui a
plus d’un tour dans son sac.
Sophie Baqué
Ifassen a remporté en mars 2011 le deuxième prix du concours «Terre deFemmes» de la Fondation Yves Rocher. Contact : www.ifassen.com
CHIC DES SACSEN PLASTOC !
LA CLOCHE A SONNÉ POUR ANNONCER LE REPAS. COMME DANSL’ANCIEN TEMPS. LES « JACQUETS » DE COMPOSTELLE SE RETROUVENTAUTOUR DE LA TABLE COMMUNE DU RÉFECTOIRE. JUSQU’EN 2000, LESCARMÉLITES ÉTAIENT À CETTE PLACE. AUJOURD’HUI, À LA STRICTE RÈGLEDU SILENCE A SUCCÉDÉ UN BROUHAHA JOYEUX. CE SOIR, LA « HALTEPÈLERINE » EST DANS L’ANCIEN CARMEL DE CONDOM, À MI-CHEMINENTRE TOULOUSE ET BORDEAUX. IL S’AGIT D’UNE VIEILLE BÂTISSE, AUXPROPORTIONS ÉLÉGANTES, AVEC UN PORCHE CLASSÉ, À L’ENTRÉE.
« En fait, je n’ai pas eu besoin de carte pour venir ici », estime Philippe, jeunecadre parti de son entreprise dauphinoise. En suivant le GR 65, il est arrivé dansle Gers pour découvrir de larges horizons circulaires. Le trajet, pour lui, a étéune succession de bastides, moulins, pigeonniers… La discussion s’anime autourde cette géographie ronde et sensuelle. Pour le marcheur-poète, les paysagessont des lignes de terre, « tendres comme des dessins d’enfant ». Solitaire, ilpréfère suivre des traces étroites et découvrir ces mamelons et ces vallonsenserrant les villages, écartés les uns des autres comme des planètes sans liens.Chaque convive autour de la table a son itinéraire. Les permanents du carmel sesont mêlés au groupe, et passent les plats. À la fin du dîner, les gestes spontanésse manifestent. De l’un pour essuyer la table, d’un autre pour la vaisselle.À l’origine de cette renaissance, un homme, Olivier Laffon. Rescapé d’une gravemaladie, ce promoteur d’un genre particulier, au service des entrepreneurssociaux, a acquis en mars 2010 les 2 500 mètres carrés de ce couvent du XVIIe.Une belle demeure dont tous les volets sont désormais ouverts et dont on devineque les derniers occupants ont été remplacés par des gens qui n’ont pas l’habitude
Le Carmelouvre ses portes
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de se côtoyer. Thomas Sorrentino, l’actif responsable deslieux, a imaginé un projet robuste, capable de tirer les gensvers le haut, pour « qu’ils fassent des choses ensemble ».
IMPRESSION DE NATUREL ET DE SIMPLICITÉStéphane S., arrivé de la banlieue parisienne et installé icidepuis quelques mois, a repris goût à la photo et sonexposition est déjà un signe de reconnaissance pour lui.« C’est avec l’image que je me sens le plus vivant », ajoutecet homme sensible, dont le travail est loin d’être banal.Marie-Paulette, discrète retraitée, s’est installée, à l’entrée deson logement, sur une petite terrasse, face aux 5 000 mètrescarrés du potager, où quelques bénévoles sèment etrepiquent des légumes. « Être avec ces jeunes qui n’avaientplus de repères, dit-elle sans façon, ça m’a donné un élannouveau. Je suis ici en famille. Je m’occupe du jardin. Jeplante des fleurs. Je fais un peu de ménage aussi. »Accompagner les initiatives pour redonner vie à ce vasteensemble patrimonial, c’est bien le souhait de Thomas, avecune dimension de tourisme solidaire. Les projets foisonnent :un atelier de récupération d’objets, une salle informatique,
un comptoir solidaire pour écouler les surplus desmaraîchages. Lorsque l’ancien assistant de Yann Arthus-Bertrand a quitté Paris, il s’est installé dans les lieux, avecfemme et enfants. « Nous avons rénové 22 chambres, ditcelui-ci. J’aimerais accueillir des vacanciers qui donneraient30 % de leur temps à notre projet. » Déjà, ils arrivent avecle plaisir de découvrir, aux alentours, une terre épicurienne.Son assistante, Chrystelle Mességué, la coordinatrice sociale,est le lien indispensable entre ces différentes populations, àl’écoute de ces gens assis au bord de la route, fragiles. Aveceux, il faut parler un langage simple, vrai, direct, qui changetellement de la bouillie coutumière des discours. Des mots quis’adressent à tous ; mais aussi à chacun dans son aventureindividuelle. Et elle ajoute, « avec peu de choses, je croisque l’on peut faire de grandes choses… Je m’approprie lelieu où je travaille et il devient une partie de moi-même ».Pour une brève parenthèse, David L., un autre « risqueur »,va reprendre le chemin de la Via Podiensis, où se mêlent etse parlent croyants et écolos sportifs, étudiants et jeunesretraités, paumés et épanouis.Thierry Quintrie Lamothe
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RENSEIGNEMENTSL’ancien carmel de Condomwww.lanciencarmel.come-mail :contact@lanciencarmel.comtéléphone : 05 62 29 41 56.
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La contrefaçon du vert, ou comment le faux envahit noscultures... et nos assiettes, et risque de nous envoyer aucimetière. On connaît les faux sacs, jeans, médica-ments… Mais qui connaît les faux pesticides, herbicideset autres « intrants », ou les fausses graines potagères ?Les victimes en ont payé le prix fort, et le grand publicdécouvre avec stupeur ce nouveau business partant deChine, transitant par divers pays d’Europe pour atterrirdans nos champs… et peut-être un jour dans nos pota-gers. Contrefaçons dangereuses, ces substances fabri-quées avec divers produits chimiques mélangés causentpour l’instant des brûlures irrémédiables sur les culturesvivrières d’Europe et du monde. Quel sera l’impact àlong terme sur notre santé si rien n’est fait pour stopperce nouveau trafic ? Les grossistes, les revendeurs et, biensûr, en bout de chaîne, les agriculteurs sont bernés parde fausses étiquettes. Si nous ne pouvons, en tant quesimples citoyens, intervenir directement contre ces nou-veaux trafics, nous devons rester plus que vigilants surl’origine de nos achats. Si Internet peut être moins cher,
gare cependant aux achats sur des sites inconnus !Ce cri d’alarme lancé, l’affaire confirme que le bio, lelocal, l’échange et la vigilance seront l’avenir de notrefutur. Cette « année folle », avec ce printemps record destempératures à la hausse pour avril (pas vues depuis plusde cent ans), m’oblige à repenser mon potager, j’aban-donne certaines cultures trop gourmandes en eau. J’ensuis triste… mais il faut s’adapter et revoir sa copie. Jeréajuste mes plantations un peu au dernier moment, c’estvrai, mais je préfère avoir moins que perdre une quantitéimpressionnante de légumes. Je limite les fleurs et jepaille un maximum ; et, surtout, j’anticipe un été trèschaud ou très pluvieux... Cela demande que je mereplonge dans les manuels spécialisés, mais je veux évi-ter le désastre complet. Alors, réchauffement climatiqueou période plus ou moins longue de dérèglement,logique sur des millénaires ? Toujours est-il que le bonsens et l’observation restent les meilleurs compagnons dujardinier !Raymonde Prades
AGENDASOLIDAIREJUIN 2011‘ 1er juin : Journée mondialepour un tourisme responsablewww.coalition-tourisme-responsable.org/journee-2011.html
‘ 4 juin : Journée internationaledes enfants victimes innocentesd’agression
‘ 5 juin : Journée mondialede l’environnement
‘ Du 10 au 12 juin : Éco-mobilitéà Paris-La Défense.
‘ 11 et 12 juin : « TrailwalkerOxfam ». Des équipes de 4personnes marchent ensemblesur 100 km en trente heuresmaximum pour soutenirles actions de solidaritéinternationale d’Oxfam France.www.oxfamtrailwalker.fr
‘ 12 juin : Journée mondialecontre le travail des enfants
‘ 14 juin : Journée mondialedu don de sang
‘ 15 juin : Journée mondialecontre la faim
‘ 18 et 19 juin : 5e Festivalinternational des droits de l’enfantÀ Cannes, les associations œuvrantpour l’enfance, en France ou àl’étranger, pourront participer àcet événement, unique en Europe.
‘ 19 juin : 12e salon EmmaüsGrande vente de solidaritépour les projets EmmaüsAmérique. Paris-Expo,porte de Versailles, 75015
‘ 20 juin : Journée mondialedes réfugiés
‘ Du 24 au 26 juin : « Solidays »13e édition du festival Solidays àl’hippodrome de Longchamp. Plusde 150 artistes pendant trois jours.
‘ 26 juin : « la Course deshéros » www.coursedesheros.fr
en partenariat avec laweb TV de la solidaritéet de l’environnement
P L A N È T E
la contrefaçon
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P L A N È T Een partenariat avec www.terraeco.net
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UN DE NOS EMBLÈMES NATIONAUX VIT DES HEURESDIFFICILES. DÉCOUVREZ QUI MALTRAITE LES GRAINS DE BLÉ,VOTRE PORTE-MONNAIE… ET VOTRE SANTÉ.
Sécheresse en Russie, inondations en Australie : la productionmondiale de blé sera inférieure à la consommation en 2011. Aucuneinfluence sur notre baguette, direz-vous : le blé nécessaire à la fabric -ation du pain vendu en France est pourtant gaulois à 98 %. Certes,mais devant la future tension des stocks, les épis hexagonaux risquentd’être exportés chez nos voisins, amenuisant nos réserves.
Et si la France elle-même devait faire venir son blé de l’étranger ? Çan’améliorerait ni la santé de votre porte-monnaie ni l’empreinteenvironnementale de la baguette, elle qui représente les trois quartsdes ventes en France : 9 milliards d’unités par an ! Il faut dire que dèsle champ, son bilan carbone est sérieusement enfariné, car l’agriculteurconventionnel le plombe à hauteur de 63 %. Les coupables : lesproduits phytosanitaires et chimiques. Une fois récoltés, les grains sontstockés par des négociants ou des coopératives qui, à leur tour, lestraitent ou les assèchent pour les protéger des parasites. Le blé estensuite transporté vers un moulin situé dans un rayon inférieur à250 km. D’abord humidifié, il est ensuite aspiré vers le broyeur et letamiseur. Enfin, le meunier ajoute sa potion magique : quelquesconservateurs et une pincée d’anti-cloque pour éviter les bullesdisgracieuses sur la croûte. La poudre est prête à l’emploi. À ce stade,les effluves du bon pain craquant sont encore loin des narines desclients et pourtant, la farine représente déjà 70 % de l’impactenvironnemental de la future baguette.La poudre blanche arrive ensuite chez le boulanger ou l’industriel. À
son tour, le fabricant de pain ajoute sa dose d’améliorants etd’émulsifiants pour que la mie ne colle pas ou ne file
pas. « Utilisés à faible dose, l’impact deces produits est surtout dû à leur
transport, précise Adrien Meskel du pôle de recherche et d’innovationde l’Institut national de la boulangerie pâtisserie. L’acide ascorbique,par exemple, vient souvent de Chine. » Pourtant, chez certainsprofessionnels, un doute persiste sur l’innocuité des douze additifs depanification utilisés en France (1). Un doute confirmé implicitement parle dépôt officiel, en 1993, de la recette du pain « de traditionfrançaise », un intitulé qui garantit que le pain ne contient aucun deces additifs. De là à suggérer que ces produits font peut-être courir unrisque à notre santé…
Quoi qu’il en soit, dans le pétrin du boulanger ou de l’industriel, letravail continue. Divisé en pâtons, le mélange se repose et fermentequelques heures dans une « chambre de pousse » maintenue à 24° Cavant de finir dans le four à 250° C pendant une vingtaine de minutes.Les pratiques et le résultat diffèrent d’une boulangerie artisanale (65 %de la production) à une usine (24 %) ou l’atelier de boulangerie d’unegrande surface (9,7 %). Mais au final, le bilan environnemental est àpeu près équivalent : le second poste le plus impactant est la cuissondu pain (et les équipements de surgélation à - 115° C pour l’industrie).L’énergie utilisée par le pétrin électrique et la chambre de fermentationsont la cerise sur le gâteau au carbone.
La baguette est enfin là. Son périple n’est pourtant pas fini. Son odeurattire le chaland… qui prend sa voiture pour venir l’acheter et larapporter chez lui. L’industriel, lui, doit, livrer ses points de vente. Enfin,un autre poste est à améliorer : les papiers et fournitures annexes quipèsent près de 10 % du bilan. Obligatoire dans les commerces en libre-service, l’emballage du pain est moins présent chez les artisans. « Ilreprésente 3 % à 5 % du prix de la baguette pour un boulanger. Or unproduit totalement biodégradable coûte trois fois plus cher », explique-t-on chez Prestibox, une entreprise spécialisée dans les emballagespour boulangerie pâtisserie. À choisir, autant préférer le « sansemballage » plutôt qu’un pain dans du papier écologique ! À l’arrivée,la fabrication d’une baguette pèse 140 g de CO2, un bilan semblable
à celui d’un km en petite voiture neuve ou d’une ampoule de 60 Wallumée pendant 27 heures (2) !
(1) Ces substances donnent descaractéristiques esthétiques au pain et
facilitent le travail du boulanger. Il enexiste 102 en Europe, selon les goûtsde chaque pays.(2) Bilan carbone d’une baguetteréalisé en 2009 par la Chambre demétiers et de l’arti sanat d’Isère auprèsde sept boulangers du sud dudépartement et de leurs meuniers.
écolo la baguette ?
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C ’ E S T M A L I N
☛ Le savon à la noix de coco Solidarité Japon est envente 5 euros dans toutes les boutiques de cosmétiquesLush. L’intégralité des sommes récoltées par la vente de ceproduit sera reversée à l’association Fair Trade Tohoku quitravaille sur les opérations de secours au Japon.
☛ À partir du 3 juin, l’association les Chevaliers du cielentame son tour de France « Rêves de gosse » pouroffrir un baptême de l’air à des enfants différents oudéfavorisés. 170 enfants seront accueillis à chacune desneuf étapes, sachant que ceux-ci travaillent bien en amontsur ce beau projet de solidarité dans leurs écoles ou centrespour faire du baptême de l’air le point culminant d’un vasteprojet. www.revesdegosse.com
☛ Afin d’informer le public sur les possibilités d’accueilliret dresser un chien guide d’aveugle, la Fédérationfrançaise des associations de chiens guides d’aveuglesorganise une semaine de sensibilisation du 6 au 12 juin.www.chiensguides.fr
☛ Green Sergeant est le nom d’un nouveau logiciel quipromet de réduire jusqu’à 75 % la facture énergé -tique de chaque ordinateur, notamment en adaptant entemps réel la puissance du processeur aux besoins del’utilisateur ou en diminuant la température de l’ordinateur.Vous pouvez télécharger le logiciel Avob Green Sergeant,à partir de 15 euros, sur www.avob.com
☛ Avec les beaux jours, même en ville, notre visage estforcément plus exposé aux rayons du soleil. Pour éviterleurs effets nocifs, on se protège au quotidien avec unecrème deux en un (anti-âge et protection UVA/UVBSPF 20). Intelligence soleil, soin anti-âge global de lamarque Dr Pierre Ricaud, 30 euros le pot de 40 millilitres.
☛ Depuis vingt-huit ans, la ville d’Épinal organise le festival« Rues et Cies », le plus ancien festival des arts de rueen France. Du 3 au 5 juin, plus de 130 spectacles gratuitsà découvrir.
☛ Du 17 au 19 juin, la ville d'Amiens se mettra à l'heureanglaise pour la 34e édition de son festival « La rue est àAmiens » en accueillant une trentaine de compagnies, dontune quinzaine venant d'Outre-Manche. Un grand festivalde rue en perspective, entièrement gratuit !
bons planspar Caroline Charronados
MES PARENTS DISENT QU’ILS M’AIMENT ET POURTANTILS SONT TRÈS DURS AVEC MOI. POURQUOI ?Vous trouvez vos parents vraiment trop durs avec vous. Vous avez l’impression qu’ilsn’ont aucune indulgence à votre égard. Alors que les parents de vos copains les lais-sent sortir, aller au cinéma ou dormir chez des amis, les vôtres affichent une sévéritéinflexible. Ils surveillent sans arrêt vos fréquentations, ne dispensent les autorisationsde sortie qu’au compte-gouttes, sont toujours sur votre dos pour les devoirs. Vous avezl’impression d’être « en garde à vue ». Parfois, vous les trouvez tellement odieux quevous vous demandez s’ils vous aiment vraiment. S’ils vous aimaient, pensez-vous, ilsvous permettraient de mener la vie que vous voulez. Ils vous laisseraient tranquille, aulieu de toujours vous coller aux baskets. Ils seraient heureux de vous voir heureux.Mais ce n’est pas aussi simple. Et ce n’est pas parce qu’on est dur avec ses enfantsqu’on ne les aime pas. D’ailleurs, même si vous ne voulez pas l’entendre, vos parentsvous disent souvent : « C’est pour ton bien qu’on fait tout ça », « si on ne t’aimait pas,on ne s’intéresserait pas tant à toi ». Et vous pouvez les croire, ils disent vrai. Les pa-rents ont des responsabilités envers leurs enfants. Ils doivent les éduquer, les surveiller.C’est ça leur métier de parents. À l’inverse, ficher la paix à un enfant, le laisser systé-matiquement faire ce qu’il veut, ne pas suivre sa scolarité, cela peut être une forme demaltraitance, de négligence. Pour se construire sur des bases solides, un enfant a be-soin que l’on s’intéresse à lui et qu’on lui fixe des cadres et des limites. Malgré tout, sivous souffrez trop du comportement de vos parents, si vous les trouvez trop exigeants,si vous avez l’impression qu’ils mettent toujours l’accent sur vos échecs et vos bêtisesmais jamais sur vos succès, amorcez le dialogue. Il est possible que vos parents aientdu mal à formuler des encouragements ou des félicitations, par maladresse. Dites-leurque vous avez toujours le sentiment de les décevoir, alors que vous vous efforcez defaire de votre mieux. Essayez de leur faire comprendre que vous avez besoin, detemps en temps, de leurs compliments. Un regard de fierté, porté sur soi par ses pa-rents, ça aussi c’est important pour grandir.Anne-Marie Thomazeau
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C ’ E S T M A L I N
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Pour la deuxième année consécutive, des salariés de la so-ciété Henkel se mobilisent pour collecter des fonds pour leSecours Populaire. Ces salariés au grand cœur travaillentd’arrache-pied depuis six mois pour monter une comédiemusicale grandiose dont la recette sera entièrement rever-sée à l’association pour financer ses différentes actions.En 2010, le spectacle avait permis de récolter près de100 000 euros. Cette année, le spectacle À la vie àl’amour 2 sera présenté les 16, 17 et 18 juin au Casino deParis. Informations et réservations sur www.embellirlavie.fr
J’ai vingt-neuf ans et j’habite à Brest. Mon mari voyage beaucoup pour son travail etje passe de plus en plus de temps seule. Cela ne me dérange pas et notre vie de coupleest satisfaisante. Je préfère souvent passer une soirée le nez dans un bon bouquin plu-tôt qu’avec de potentiels « copains », même si mes collègues de bureau semblent avoirune vie sociale agréable et bien remplie. J’ai une amie proche, mais elle vit à l’étranger.Ma sœur s’inquiète et m’encourage à me faire des amis. Peut-être a-t-elle raison, maisje suis d’un naturel réservé. Qu’en pensez-vous ?Tout d’abord, sachez que bien vivre la solitude est plutôt un signe de santé mentale.Vous êtes mariée, et connaissez l’amitié, vous n’êtes donc visiblement pas atteinte d’uneabsence totale de besoin de contacts humains, qui est le signe de certaines pathologiesprofondes. Se mettre en retrait socialement peut parfois être un symptôme de dépres-sion, mais cela ne semble pas être votre cas. N’oubliez pas que votre sœur interprètevotre façon d’être selon sa propre grille de valeurs. Le fait qu’elle trouve votre compor-tement inquiétant ne doit pas vous empêcher de vous accepter telle que vous êtes. Nousavons chacun des besoins de socialisation différents. Si passer une soirée avec un livreest pour vous un plaisir, pour d’autres cela peut être synonyme de torture. Évaluez vosbesoins objectivement et partagez vos conclusions avec votre sœur, cela approfondiravotre relation. Souhaitez-vous plus de contacts humains et votre timidité y fait-elle obs-tacle, ou êtes-vous satisfaite ainsi ? Si c’est le cas, assumez-le et cultivez votre différence.Sinon, quels genres d’activités aimez-vous ? Si vous vous sentez mal à l’aise dans dessoirées où l’on parle de tout et de rien sur un ton de boutade, peut-être apprécieriez-vous de rencontrer une ou deux personnes qui vous ressemblent pour des moments encomité plus réduit. Devenez membre d’un club de lecture, ou recherchez par Internetdes personnes avec des intérêts proches des vôtres. Les timides sont mal à l’aise à l’idéed’être le centre d’attention. Alors, quand les contacts sont organisés autour d’un centred’intérêt, la tension est bien moindre et les choses ont tendance à couler de source.Dans tous les cas, ne forcez rien et n’essayez surtout pas de devenir quelqu’un quevous n’êtes pas. S’il est vrai que le rapport à l’autre est essentiel pour une vie épanouie,les modalités en sont multiples et à définir par chacun de nous.Dr Catherine Selden
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GAGNEZ LE GRAND LIVREHACHETTE DESANIMAUX D’AFRIQUE !Des photos sublimes prisesdans des pays aussi diversque la Tanzanie, le Kenya, la
Zambie, le Botswana, le Zimbabwe ou laNamibie, des informations précises sur chaque animal et sonenvironnement, des cartes et des conseils… Au total, unecentaine d’animaux sont passés en revue dans cet ouvrage,édité chez Hachette Pratique, magnifiquement illustré par lephotographe Stéphane Meunier. Pour tenter votre chance, en-voyez-nous un e-mail à jeux@macadamjournal.com en précisantvos coordonnées, votre âge, et dites-nous où vous achetezMacadam, ce que vous en pensez… Toutes vos remarquesnous intéressent ! Les gagnants seront tirés au sort.
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page 20 - M A C A D A M 8 7
P A R T E N A R I A T
À PARIS, UN GROUPE DE JEUNES SCOUTS A SILLONNÉ LA VILLE, LE WEEK-END DE PÂQUES POUR ENQUÊTER SUR L'IMAGE
QU'ONT LES PARISIENS SUR LA PRESSE DE RUE... ET MACADAM. RÉSULTAT DANS UN PROCHAIN NUMÉRO.MACADAM ÉTAIT DANS
L'ACTION LE MOIS
DERNIER. À LYON, LES
VENDEURS SE SONT
RETROUVÉS DANS
LEUR NOUVEAU LIEU
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POPULAIRE ; MONSIEUR
JEAN-LOUIS TOURRAINE,
PREMIER ADJOINT AVAIT
TENU À LEUR RENDRE
VISITE POUR SALUER
LEUR ACTION...
M A C A D A M 8 7 - page 21
D É T E N T E
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SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : ALOUETTE
mots fléchés
FÊTÉE
SANS INTÉRÊT
FACILE
DOMMAGE FIASCO
PRÉDICATION
DANS LA GAMME
VAINQUEUR ATTEINTE
CORFOU EN EST UNE
PLANTE À BULBEQUADRI-LATÈRES
ARTICLE
FEMME ACARIÂTRE
HOMME TRÈS FORT
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RÉPRIMANDE
BONNE ACTION
PLANTE PIQUANTE
SORTIR DE L'OEUF
BLOC DE GLACE
RÉUNIR EN UN LIEU
FOU DE COLÈRE
DIVISIONSDU TEMPS
MAMANBRUIT SEC
RÉDUIRE EN POUDRE
AVOIR UNE RÉALITÉ
CÉRÉMONIE RELIGIEUSE
PATRO-NYMES
CÉRÉALE À ÉPIS
HORS D'ICI ! ZINZIN
LOCALISÉ UN HABITUÉ
MÈRE DE SETH
EXPRIMELE SOULA-GEMENT
POTAGE
PLANTA-TIONS
RIVAGES
VOISIN DU POIVRE
PASSE DU DEHORS AU
DEDANS
mot mystère POILS : UN MOT DE 10 LETTRES
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D É T E N T E
sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 à 9, en partant de certains chifres déjàdisposés dans la grille. La grille est composéede régions de neuf carrés 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et régionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…bon courage !
mots croisés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
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Horizontalement1. Confiance en soi –
Fait partie du Maghreb.2. Crustacé – Des bruits.3. Vigilance – Décelé.4. Sert de sépulture – Courroux.5. Pascal – Il est incontrôlable –
Situation extrêmement pénible.6. Marque le doute – De vive voix.7. Priver un végétal de lumière –
On le dit abominable.8. Cardinal – Met de l'ordre.9. Compact – Entaillé.10. Membrane externe du globe
oculaire – Foncer.11. Roche sédimentaire très dure –
Accueille.12. Est grand ouvert – Excité.
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anniversaire
Chaque jeudi, l’essentiel de la presse
du monde du monde entierchez votre marchand
de journaux
sudoku niveau moyen
Verticalement1. Des bruits - Antimoine.2. Plaît aux vaches – Examen minutieux.3. Pas confessionnel –
Chance exceptionnelle.4. Religieux – Patronne de l'Alsace.5. Pronom personnel – Action de pénétrer
dans un lieu interdit –Distingue l'homme de la femme.
6. Ordonnance.7. Acteur britannique –
En retard sur son époque.8. Réciproque – En Chine – Erbium.9. On la dit immortelle – Maréchal de
France – Sa pulpe est blanche et sucrée.10. Il est à fleur d'eau – Inventeur américain.11. Provoquent une vive indignation –
Robert.12. Réaliser - Sans réaction.
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H O R O S C O P E
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solutions
sudoku facile
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389714256
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921836745
836547921
745921683
493175862
578269314
162483579sudoku difficile
APLOMBOMAROCCRABEORUMEUROEILODETECTEUOCAVEAUOIREPAOTICOENFERHUMOORALEONOETIOLEROYETINORDOTRIODONEPAISOINCISEOSCLEREOOSERSILEXORECOITBEEOEPERONNE
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CAESLB
MEDIOCREAIL
LESHERCULE
MEGEREMARES
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ORTIEENRAGE
ECLACETRE
MERENOMSO
ABONNEOUF
REPERESOUPE
VERGERSSEL
BERGESENTRE
FÊTÉE
SANS INTÉRÊT
FACILE
DOMMAGE FIASCO
PRÉDICATION
DANS LA GAMME
VAINQUEUR ATTEINTE
CORFOU EN EST UNE
PLANTE À BULBE
QUADRI-LATÈRES
ARTICLE
FEMME ACARIÂTRE
HOMME TRÈS FORT
PALPABLE
FLAQUES
RÉPRIMANDE
BONNE ACTION PLANTE
PIQUANTE
SORTIR DE L'OEUF
BLOC DE GLACE
RÉUNIR EN UN LIEU
FOU DE COLÈRE
DIVISIONS DU TEMPS
MAMANBRUIT SEC
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CÉRÉMONIE RELIGIEUSE
PATRO-NYMES
CÉRÉALE À ÉPIS
HORS D'ICI !ZINZIN
LOCALISÉ UN HABITUÉ
MÈRE DE SETH
EXPRIME LE SOULA-GEME
NT
POTAGE
PLAN-TATIONS
RIVAGES VOISIN DU
POIVRE
PASSE DU DEHORS AU
DEDANSmots fléchés
HOROSCOPE
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Rejoignez l’équipe desvendeurs de Macadam !statut : vendeur colporteur de presse
Vous vendez le journal 2€ et vousrécupérez 1€ ou plus(en fonction de la ville - coût de livraison)Pas d’horaires imposés : vous gérezvotre temps comme vous le voulez.Pas de stock minimum : vous vendezle nombre de journaux que vous souhaitez.
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C BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)Un mois plus calme, vous récoltez enfin ce quevous avez semé depuis le début de l’année. Vosnouvelles idées trouvent un écho favorable.Étudiant, clarifiez votre communication à l’oral.En couple, ne soyez pas si possessif. Céliba-taire, la tendance est au flirt. Faites du sportpour éliminer les toxines accumulées.
D TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)Vos affaires prospèrent. Toutes les chancessont de votre côté pour ce qui est de négocierune transaction financière. Chercheur d’emploi,des opportunités sont à saisir. Étudiant, cen’est pas le moment de faire la fête. En couple,la complicité est au rendez-vous. Célibataire,vous avez envie de vous stabiliser. Attentionaux excès !
E GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)Privilégiez le dialogue avec vos collègues. Nevous mettez pas trop en avant, cette attituderisque d’être mal perçue. Étudiant, mettez àjour vos dossiers. En couple, votre partenairevous reproche vos soirées avec vos copains.Célibataire, vous charmez tous azimuts, maisrien de bien sérieux. Tendance au grignotagecompulsif.
j CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)Très sollicité, vous avez besoin de calme pourréfléchir à vos futurs objectifs. Une trahisondans votre relationnel vous incite à la vigilance.Prenez conseil auprès de personnes compé-tentes. Étudiant, reprenez confiance en vous :vous avez les capacités pour réussir. En couple,vous projetez un petit voyage. Célibataire,acceptez les invitations. Gare à la prise depoids !
g LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)Ce n’est pas le moment de vous précipiter.Quelques retards vous mettent de mauvaisehumeur. Des compromis sont nécessaires afin dedébloquer une situation compliquée. Étudiant,attention à l’éparpillement. En couple, vous plai-sez, ce qui n’est pas du goût de votre conjoint.Célibataire, il vous faut clarifier une histoireambiguë. Marchez pour évacuer votre stress.
h VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)Ce n’est pas le moment de vous reposer sur voslauriers. Démarches, entretiens… vous êtessollicité. Attention à ne pas réagir vertementaux critiques. Chercheur d’emploi, vous entrezdans une période favorable. Étudiant, prenezle temps d’analyser les questions posées.En couple, vous n’êtes pas à prendre avec despincettes. Célibataire, vous êtes attiré par quel-qu’un qui n’est pas libre. Détendez-vous.
I BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)Très efficace au travail, veillez à ne pas courirplusieurs lièvres à la fois. Attendez un peu pourprésenter votre nouveau projet. Les questionsfinancières sont à l’ordre du jour pour certains.Étudiant, restez dans le sujet demandé. Encouple, gare à la jalousie. Célibataire, vous sor-tez, vous charmez, mais pas de rencontresconcluantes. Prenez le temps de vous reposer.
F SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)Cultivez la patience, vos démarches n’aboutissentpas aussi vite que vous le souhaitez. C’est lemoment de prendre de nouveaux contacts etd’élargir votre réseau professionnel. Étudiant,faites preuve de méthode. En couple, ne soyezpas si méfiant, votre conjoint vous aime. Céliba-taire, votre exigence et votre tendance à la jalou -sie font fuir. Attention aux brûlures d’estomac.
K SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)À force que vous mettiez la pression à voscollègues, l’ambiance devient électrique, autravail. Mettez de l’ordre dans vos dossiers.Coté finances, attention aux dépenses. Étudiant,maîtrisez votre émotivité. En couple, vousn’êtes pas à prendre avec des pincettes.Célibataire, ce n’est pas en faisant des reprochesque vous séduirez. Ménagez-vous.
l CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)Vous cherchez à vous imposer au travail et cemois-ci vous promet une belle progression.Votre perfectionnisme vous incite à moins depatience avec vos collaborateurs. Étudiant,n’allez pas trop vite dans vos conclusions. Encouple, quelques échanges tumultueux dus àvotre agressivité. Célibataire, un mois favorableaux rencontres amicales. Maux de tête et réveilsdifficiles.
A VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER)N’entrez pas dans un engrenage conflictuelavec votre hiérarchie. Pas de décisions hâtives,si vous avez envie de changements profession-nels, prenez le temps de peaufiner vos projets.Étudiant, consolidez vos acquis. En couple,vous êtes sur un nuage. Célibataire, rien devraiment sérieux ce mois-ci. Et si vous faisiezdu sport ?
b POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS)Beaucoup de satisfactions, au travail. Vousêtes soutenu dans votre nouveau projet. Leschercheurs d’emploi peuvent compter sur leursrelations. On vous rembourse enfin une dette.Étudiant, attention à la dispersion. En couple,vous êtes très présent auprès de votre conjoint.Célibataire, n’hésitez pas à inviter cette per-sonne. Tout va bien, mais aérez-vous.
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