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n°94 WWW.MACADAMJOURNAL.COM MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR FÉVRIER 2012 PALESTINE UNE ÉCONOMIE SOUS PERFUSION NICOLE GUEDJ UNE AGENCE NATIONALE POUR LES SANS-ABRI RUSSIE QUELLE SUITE POUR LE MOUVEMENT DE CONTESTATION ? MAROC PAYSAGES COLORÉS D’ANERGUI ÉCOLO LES GAMBAS ? JEUX, BD, MOTS CROISÉS... « LILIAN THURAM “L’HOMME DE COULEUR”, UNE ABERRATION »

Macadam février 2012

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Lilian Thuram à la Une de Macadam, Susan Boyle

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Page 1: Macadam février 2012

n°94WWW.MACADAMJOURNAL.COM

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

FÉVRIER 2012

PALESTINE UNE ÉCONOMIESOUS PERFUSION

NICOLE GUEDJ UNE AGENCE NATIONALE POURLES SANS-ABRI

RUSSIE QUELLE SUITE POURLE MOUVEMENTDE CONTESTATION ?

MAROC PAYSAGES COLORÉSD’ANERGUI

ÉCOLOLES GAMBAS ?

JEUX, BD,MOTSCROISÉS...

« LILIAN THURAM

“L’HOMME DECOULEUR”,UNE ABERRATION»

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page 2 - M A C A D A M 9 4

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse(statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participentau choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens des’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût

de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.

> 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66% des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situéà Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journauxchaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

Vous voulez aider

une personne

en difficulté?

Proposez-lui de devenir

vendeur de Macadam.

Contact :

06 31 96 34 76

Macadam mensuel [édition février 2012][email protected] nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,reconnue d’intérêt généralPrésident : Gabriel Gaudillat, siège : 84 quai de Jemmapes, 75010 Paris.Renseignements : 04 78 97 26 73.Anne-Claire Gosselin, chef de projet : 07 62 82 31 12agencesParis : le Secours Populaire,13 rue Froissard, 75003 Paris,lundi, mercredi et samedi de 10h à 12hClément au 06 31 14 03 94Lyon : Secours populaire :Bernard au 06 73 52 61 90.directeur de la publication François Fillonrédactrice en chef adjointeCaroline CharronrédactionSophie Baqué, Christine Bergougnous, Marie-PierreCharneau, Caroline Charron, Gabriel Gaudillat, MichelHannequart, Margot Loizillon, Raymonde Prades, ThierryQuintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne, MélanieRembert, Danièle Rudel-Tessier, Hélène Seingier, CatherineSelden, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-Jorisrévision Marie Dominique Bergouignanpartenariats Micheline [email protected] Unicef / G. FornetillustrationsDominique Goubelle, Le Cil Vertgraphismebeau fixe, manufacture d’imagessite web Véronique Guérinéditionsarl Media Compagnieimpression Imprimerie Chirat,Saint-Just-la-PendueDépôt légal à parution /ISSN : 1954-166XCPPAP : 1209 I 89259partenaires Courrier International, Fondation Macif, Fondation CarlaBruni-Sarkozy, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Seb,Fondation Crédit Coopératif, France infos, Habitat etHumanisme, Price Minister, Secours Catholique, SecoursPopulaire, Tour de France Humanitaire...

L ’ É D I T O

Une belle annéecommence...

Ces dernières semaines ont été nourries de trois bonnes nouvelles pour notre

journal. La signature d’une convention avec la Ville de Paris pour

l’embauche d’une équipe de vendeurs salariés, le recrutement d’une chef

de projet, Anne-Claire, qui a à cœur d’asseoir et de pérenniser Macadam,

la signature avec l’un des principaux bailleurs sociaux de Paris pour notre

siège au cœur de la capitale, début février, près de la place de la République...

Tout ce dont nous rêvions lorsque nous relancions le titre, il y a 5 ans... Que de chemin

parcouru depuis... Nul doute que 2012 sera une belle année pour Macadam...

par François Fillon, directeur de publication

[email protected]

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L ’ I N V I T Éen partenariat avec www.youphil.com

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En 2012, alors que la crise économique va frapper de plein fouet ungrand nombre de Français, je plaide plus que jamais pour la mise enplace d’une « Agence Nationale pour les Sans-Abri ». Tous lessondages convergent : la principale crainte de nos concitoyens est de« tomber dans la rue ». Avec un taux de chômage de près de 10%,un déficit budgétaire avoisinant les 100 milliards d’euros et desprévisions de croissance négative, l’heure est bien à la morosité. LesFrançais n’auraient pas le moral nous dit-on. Aujourd’hui, ils ont surtoutpeur de basculer dans une situation d’extrême précarité et de rejoindreles quelques 150 000 personnes sans-abri qui tentent de survivre dansnotre pays. Face à ce constat alarmant et, qu’on le veuille ou non,réaliste, il aura fallu qu’un illustre et tapageur joueur de footballannonce sa candidature à l’élection présidentielle pour attirerl’attention de l’opinion sur toutes les victimes du mal-logement. Lesystème français de lutte contre l’exclusion qui, reconnaissons-le,repose aussi beaucoup sur la bonne volonté des associations, a montréses limites. Jusqu’au point même d’inciter l’historique Président duSAMU social a démissionné. Malgré le travail remarquable desacteurs sociaux, le nombre de sans-abri ne cesse d’augmenter. C’estbien aux diverses autorités de notre pays de réunir toutes les conditionspour réinsérer véritablement et durablement tous les accidentés dela vie. Dans son rapport sur l’hébergement d’urgence, remis le15 décembre 2011, la Cour des Comptes a pointé du doigt lesinsuffisances des nouveaux SIAO et déploré l’absence de prévention,la méconnaissance du public concerné par le sans-abrisme et lemanque de coordination des multiples acteurs en présence.Pour atteindre l’objectif de « zéro SDF », que Nicolas Sarkozy appelaitdéjà de ses vœux en 2007, nous devons nous engager dans une largeréforme qui passera à la fois par l’instauration d’une politique publique

globale pour combattre l’exclusion et par la refonte d’un système enmal d’efficacité. Ce sont précisément les défis que pourrait releverl’Agence Nationale pour les Sans-Abri que je préconise depuislongtemps. Ayons le courage de revoir notre copie et de nousimpliquer dans un projet d’envergure nationale. Lorsque le nombre desans-emploi a dépassé le seuil des 100 000 personnes, nous avonscréé l’ANPE. Pourquoi les sans-abri n’auraient pas le droit de disposereux aussi de leur Agence Nationale ? Avec la mise en place de« référents uniques », aussi bien à titre préventif pour les personnes engrande difficulté que pour celles déjà sans-abri, l’Agence Nationalefaciliterait les démarches de ceux qui peinent à accéder à leurs droitsd’identité et de prestations sociales (RSA, allocations familiales, droitau logement opposable etc.). Elle pourrait également planifier leursuivi sanitaire, leur soutien psychologique et psychiatrique ainsi queles traitements de désintoxication indispensables pour certains d’entreeux. Pour optimiser le travail des associations et des institutionspubliques, une base de données commune serait installée pourcentraliser l’ensemble des informations. La tâche est suffisammentlourde pour éviter les doublons et les contradictions. Des antennesrégionales, pilotées par un siège national, seraient également misesen place pour garantir la conduite d’une stratégie homogène dans ladurée. Nos voisins anglais et irlandais ont accepté de remettre encause leur système et récemment rénové leur politique de lutte contrele sans-abrisme. Comment le pays européen qui dispose aujourd’huidu meilleur modèle social peut accepter de prendre autant de retardet de laisser des milliers de ses concitoyens, sans abri, sans travail,souvent sans papiers, dormir dans la rue, et même y mourir ? Malgréles réticences, nous avons réformé nos retraites et notre fiscalité.Acceptons aussi de prendre des risques pour les sans-abri.

UNE AGENCE NATIONALEPOUR LES SANS-ABRI :L’URGENCE D’UNE RÉFORMEPAR NICOLE GUEDJ, ANCIEN MINISTRE, AVOCAT

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LE MONDE EST FOU

A C T U

Des lingots d’orretrouvés dans le RER !C’est un colis suspect pour le moins

étonnant qui a nécessité l’intervention

de la police à Massy-Palaiseau, dans

l’Essonne. Alors qu’elle avait été appelée

par la RATP pour une valise abandonnée

dans un wagon d’une rame du RER B,

elle a découvert à l’intérieur un petit

coffre contenant... une vingtaine de

lingots d’or, explique le site internet

de La Dépêche. Ce sont des voyageurs du

RER qui ont été intrigués par la présence,

dans l’un des coins du wagon, d’une

valise. Comme pour toute intervention liée

à un colis suspect, la police a d’abord

cherché à savoir s’il y avait une bombe

ou un système de mise à feu à l’intérieur.

Ce n’est qu’après avoir constaté le côté

inoffensif du colis qu’elle a décidé de

l’ouvrir pour découvrir son contenu.

Au total, ce sont 20 kilos d’or, soit 800

000 euros, qui ont été « oubliés » dans

le RER. Selon Europe 1, le propriétaire

de la valise ne s’est toujours pas présenté

à la police pour récupérer son bien. Cette

dernière doute d’ailleurs de le voir un jour

et pense que l’or n’a pas atterri dans un

wagon par hasard... car les lingots ne sont

pas des pièces officielles et estampillées,

mais bien du métal jaune refondu.

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Il se donne 700 jourspour faire le tour du mondeen courant700 jours, soit 29 000 kilomètres en

un peu moins de deux ans. Via son site

internet et Twitter, les fans pourront

le suivre et interagir avec Tom Denniss

qui va parcourir pas moins de 25 pays, tous

continents réunis, excepté l’Antarctique,

car courir sur de la glace n’est pas

vraiment ce qu’il y a de mieux... Au total,

son objectif lui fera courir 700 marathons,

ce qui lui permettra de figurer dans

le livre des records pour la « course à pied

la plus rapide autour du monde ».

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M A C A D A M 9 4 - page 5

A C T Uen partenariat avec www.zigonet.com

Dominique Goubelle est dessinateur de presse

et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo,

La Mèche, la Charente Libre… et avec diverses agences

de communication. www.goubelle.net

La NASA découvreunenouvelle île en Mer RougeLa National Aeronautics And Space

Administration (NASA) a annoncé la avoir

découvert une nouvelle île en Mer Rouge,

au large du Yémen. Ce petit bout de terre,

qui n’était pas présent sur les derniers

clichés de la zone, est apparu suite

à une éruption volcanique, relaie le site

internet de La Dépêche. « L’image datant

de décembre 2011 montre une île là où

il y avait auparavant de l’eau », a expliqué

la NASA. « Un épais panache de fumée

s’élève au-dessus de l’île, sombre vers

le bas et plus clair vers le haut, peut-être

un mélange de cendres et de vapeur. »

Ce n’est pas la première fois qu’une île

apparaît suite à une éruption sous-marine.

Toutefois, elle se retrouve souvent emporté

par le vent et les courants. De son côté,

celle découverte la semaine dernière

par la NASA attend désormais un nom.

Amputés, ils jouent au footsur une seule jambeUn tournoi s’est déroulé à Accra,

la capitale du Ghana : The African Cup of

Nations for Amputee Football. Organisée

pour la troisième fois, cette compétition

ne réunissait que des joueurs amputés

d’une jambe ! Mais si ces derniers sont

invalides, ils ne manquent pas de talent,

ni de condition physique. Se déplacer sur

des béquilles est en effet plus éprouvant

mais ces hommes le font avec une rapidité

déconcertante. Niveau technique, ils n’ont

rien à envier à certains joueurs profession -

nels. Reprise de volée, frappe de loin,

une-deux, centres, toute la pano plie y est.

Quelques uns de leurs buts sont même

somptueux et ils ne rechignent jamais

à le célébrer en courant sur tout le terrain

malgré la pénibilité de leurs déplacements

en raison des béquilles. Au final, c’est

le Liberia qui a remporté la compétition

face au pays hôte. D’après le site internet

de Le Soir, l’objectif de cette CAN pour

amputés est de lutter et de dénoncer

la discrimination à l’égard des handicapés,

mais également pour apporter à ces

personnes un échappatoire dans leur vie.

Il cache des billets de50 livres dans des caddiesd’un supermarché pour NoëlC’est au supermarché Tesco de Tiverton

en Angleterre qu’un généreux donateur

a agit. Plusieurs personnes ont trouvé

une enveloppe dans leur caddie, mais au

lieu d’y lire une publicité ils y ont trouvé

un message troublant, comme l’explique

le Dailymail. Devon, un des chanceux

bénéficiaire, a lu le message suivant :

«J’ai récemment été assez chanceux

pour gagner suffisamment d’argent, plus

qu’il m’en faut pour ma famille et moi.

J’ai donc décidé que j’allais en partager

un peu avec d’autres personnes.

Les 50 livres ci-joints sont pour vous.

J’espère que cela vous permettra d’avoir

un petit supplément de joie ce Noël.

Vous n’avez rien à faire d’autre que de

dépenser l’argent. Et ceci est réel, il n’y a

pas de pièges, pas de caméras cachées,

ou d’arnaques. Ayez juste un bon Noël ».

Le professeur retraité a déclaré avoir amené

l’argent à la banque où le personnel lui

a confirmé que c’était un vrai billet. «

L’homme a juste souri, nous souhaitant

un joyeux Noël et s’en est allé. »

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R E N C O N T R E©

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LILIAN THURAM EST COMMISSAIREGÉNÉRAL DE L’EXPOSITION« EXHIBITIONS, L’INVENTIONDU SAUVAGE » AU MUSÉE DU QUAIBRANLY JUSQU’AU AU 23 JUIN 2012.UNE FONDATION, DES LIVRES,DES INTERVENTIONS EN MILIEUSCOLAIRE... L’ANCIEN FOOTBALLEUREST TOUJOURS SUR LE TERRAINPOUR TRAQUER LE RACISME.DROIT AU BUT : L’ÉDUCATION.PROPOS RECUEILLIS PAR MARC CHEB SUN /RESPECT MAG

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Cette interview estextraite du numéro« 100% Noirs deFrance » de RespectMag, disponible enkiosques et surwww.respectmag.com

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LILIANTHURAM

M A C A D A M 9 4 - page 7

R E N C O N T R E

Mes étoiles noires1 ont largement brillé chez les lecteurs…Lors de mes tournées en librairies, j’ai eu face à moi unepopulation multi-couleurs, toujours très étonnée de ce qu’elleavait appris dans le livre. Souvent, on me demandait d’ensigner plusieurs : « Il faut absolument que je le fasse lire àmes enfants, à mes amis, à ma mère... » Certains sedemandaient comment c’était possible de ne pas savoir, touten ayant le sentiment d’être pourtant bien informés. Chacunde nous est éduqué par l’école, par la culture à laquelle onaccède, par ce que les médias nous disent. Si on ne nousdonne pas l’information, on ne peut pas savoir. En ce quiconcerne les jeunes Noirs, j’ai eu le sentiment que ce livreles « soignait », qu’il leur apportait un vrai réconfort. Unemanière de cicatriser un vide. J’espère que cet ouvrageouvrira une voie au sein de l’Éducation nationale.

Le ministère a-t-il fait la démarche ?Non, mais des professeurs utilisent le livre. Ils sentent queles enfants et les jeunes ont besoin de repères sur cesquestions. La méconnaissance est le point de départ de toutpréjugé. Beaucoup pensent encore que les populationsnoires n’ont rien découvert. Les enseignants ont besoind’outils pédagogiques.

L’outil Nous Autres2, produit par votre Fondation, est sortien novembre 2010. Son utilisation a-t-elle été évaluée ?La Casden et la MGEN, qui en sont partenaires, ontdemandé aux professeurs un retour, que nous attendons.L’idée est d’éduquer contre le racisme en comprenant lesmécanismes qui le sécrètent. Cet outil montre que le racismeest avant tout une construction intellectuelle. On ne naît pasraciste, on le devient. Nous sommes allés dans des classes.Manifestement, les enfants sont déjà « contaminés » par lacroyance en plusieurs races et en de nombreux stéréotypes.Il faut absolument que la société intègre quelques idéessimples : il n’y a qu’une espèce, l’Homo sapiens, et lacouleur de peau, la religion, le sexe ne déterminent en rienles qualités et les défauts de quelqu’un.

Tentation de repli dans de nombreux pays européens,obsession identitaire nationale, « débat » sur l’islam… Lecourage politique est-il suffisant pour contrer la tendance ?Nous traversons une grave crise économique. Et l’histoireveut qu’à chaque crise un sentiment de peur s’empare dela société. La compétition entre les individus est de plus enplus présente ; il faut donc trouver des boucs émissaires.Quoi de plus facile que de s’attaquer aux différentes« mino rités » ? À cela, il faut ajouter l’héritage de la pensée

« L’HOMMEDE COULEUR »,

UNE ABERRATION

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R E N C O N T R E

raciste qui façonne les inconscients. Comme les géné -rations précédentes, nous devons dénoncer les injustices etinsuffler une réflexion nouvelle sur la société.

Les « lignes de couleurs » sont encore très vivaces…Évidemment. Prenons le terme que nous utilisons assezrégulièrement, « la minorité visible ». On y retrouve despersonnes de couleur non blanche, en opposition à la« majorité invisible » qui serait les personnes de couleurblanche. Mais le summum reste l’expression « homme decouleur », terme toujours utilisé en 2011. Les hiérarchiesde couleurs qui placent l’homme blanc au sommet sontencore très vivaces, comme la croyance en la supérioritédes hommes par rapport aux femmes.

Pouvez-vous nous parler de l’exposition « Exhibitions, l’inven -tion du sauvage », dont vous êtes commissaire général ?L’exposition3 met en lumière l’histoire de femmes, d’hommeset d’enfants venus d’Afrique, d’Asie, d’Océanie oud’Amérique, exhibés en Occident à l’occasion de numérosde cirque, de représentations de théâtre, de revues decabaret, dans des foires, des zoos, des défilés, des villagesreconstitués ou dans le cadre des expositions universelles etcoloniales. Un processus qui commence au XVIe siècle dansles cours royales et qui va croître jusqu’au milieu du XXe siècleen Europe, en Amérique et au Japon. Peintures, sculptures,affiches, cartes postales, films, photographies, moulages,dioramas, maquettes et costumes donnent un aperçu del’étendue de ce phénomène et du succès de cette « industriedu spectacle exotique » qui a fasciné plus d’un milliard de

visiteurs de 1800 à 1958, et qui a concerné près de35 000 figurants à travers le monde. Cette réalité expliquepourquoi nos préjugés perdurent. Elle a formé la mentalitédes intellectuels, des politiques, des populations de l’époque :« Ils ne sont pas comme nous, ce sont des sauvages. » Mais,aujourd’hui, arrêtez quelqu’un dans la rue, et parlez-lui des« zoos humains », la grande majorité ne connaît rien à ceshistoires. En parler, c’est fournir des éléments de compré -hension. Quand on commence à expliquer, les personnessont atterrées. Elles demandent comment cela a été possible.C’est très positif que le musée du quai Branly ait accepté cetteexposition. Les musées doivent faire le pont entre notreprésent et notre passé pour nous aider à comprendre lasociété dans laquelle nous évoluons.

1. Éditions Points, Le Seuil. Prix Seligmannn contre le racisme2. Nous Autres, éducation contre le racisme, double DVD à l’attention desenseignants de CM1/CM2, envoyé gratuitement par la Casden ou la MGEN(respectivement banque coopérative et mutuelle de l’Éducation nationale)sur inscription : www.casden.fr ou www.mgen.fr3. Du 29 novembre 2011 au 23 juin 2012. Commissaires scientifiques :Pascal Blanchard et Nanette Jacomijn Snoep

FONDATION LILIAN THURAM - ÉDUCATION CONTRE LE RACISME.« Il n’y a qu’une race : la race humaine », tel est le slogan mis enexergue par la Fondation Lilian Thuram qui part du postulat que l’on nenaît pas raciste mais qu’on le devient. Inlassablement, l’ex-footballeurn’a de cesse de transmettre ce message à travers des supportspédagogiques, des événements, des rencontres, à l’école commesur les terrains de sport. L’éducation, tel est le cheval de bataille dela Fondation Lilian Thuram qui entend lutter contre toutes les formesde racisme et contre les préjugés. www.thuram.org

UNICEF : AU SECOURSDES ENFANTS DU MONDEDepuis plus de soixante ans,l’Unicef, unique agence del’Organisation des Nationsunies (ONU) dédiée àl’enfance, se mobilisepour sauver les enfants.L’organisation internationaleintervient dans plus de 150pays dans les domaines dela santé et de la nutrition,de l’accès à l’éducation,de la protection des enfantscontre toutes les formes deviolences et d’exploitation,ainsi que dans la luttecontre le VIH/sida. L’Unicefa contribué à sauver 20millions d’enfants grâce àla vaccination, et fournitdes vaccins qui protègent30 % des enfants de laplanète. Entre 2001 et 2009,l’Unicef a en outre faitreculer de 26 % le tauxd’infection des enfants nésde mères porteuses du virusdu sida. Unicef France,association à but nonlucratif créée en 1964 etreconnue d’utilité publiqueen 1970, compte plusde 6 500 bénévoleset 80 salariés. En 2010,Unicef France est intervenuedans 7 situations d’urgenceet a financé directement38 programmes de dévelop -pement dans 29 paysdifférents. Pour relayer sonmessage auprès du grandpublic et aider à leverdes fonds nécessairesà ses actions, l’Unicef s’estentourée d’un certain nombrede personnalités, commePatrick Poivre d’Arvor ouMimi Mathy que nous avonsreçus dans notre journal,et plus récemment LilianThuram, ex-international defootball, militant des droitsde l’homme et fondateurde l’association Éducationcontre le racisme. Pour sapremière mission, il s’estrendu en Haïti, neuf moisaprès le séisme, et s’estimpliqué dans le programmede reconstruction des écoles.www.unicef.fr

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M O N D Een partenariat avec www.courrierinternational.com

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À la suite de l’admission de l’Autorité palestinienne à l’Unesco, le31 octobre, Israël a décidé d’accélérer le processus de colonisationdans Jérusalem-Est et en Cisjordanie, mais aussi de geler le transfertde fonds à destination des Palestiniens. Les Etats-Unis menacent éga-lement, depuis la demande palestinienne d’adhésion aux Nationsunies, déposée le 23 septembre, de geler leur aide financière, oude la réduire pour la limiter au seul financement des forces de sécu-rité palestiniennes. En septembre 2011, le monde entier était tournévers les Nations unies, à qui l’Organisation de libération de la Pales-tine (OLP) avait remis sa demande d’adhésion. L’état d’esprit desPalestiniens était résolument optimiste. Ils ont mis en valeur tous lesefforts faits pour créer des forces de sécurité professionnelles et desinstitutions administratives et économiques, ainsi que pour élaborerune stratégie économique pour le développement et la croissance.Afin de prouver leurs capacités, ils ont brandi des évaluations posi-tives du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale,pour montrer qu’ils étaient en mesure d’assumer, du point de vue éco-nomique et institutionnel, les pouvoirs et les responsabilités liés à lagestion de l’économie d’un État indépendant. Quelques semainesplus tard, l’enthousiasme est retombé, en raison non seulement de ladécision du Conseil de sécurité de rejeter la demande de l’OLP, maisaussi d’un quotidien difficile qui a révélé à quel point la situation

économique palestinienne était fluctuante et fragile. L’ampleur de ladépendance de l’Autorité palestinienne (AP) vis-à-vis d’acteurs exté-rieurs est soudain devenue évidente pour tous. Sans même aborder la question de l’indépendance politique d’unEtat palestinien, si l’on ne tient compte que des questions écono-miques, les Palestiniens sont très loin d’être en mesure de s’autogérer.Les efforts considérables qui ont été faits ces trois ou quatre dernièresannées, en particulier à l’initiative du Premier ministre Salam Fayyad,avec le soutien du président Mahmoud Abbas, n’ont pas suffi à jeterles bases d’un pays indépendant viable. Cette situation est le résultatdes années qu’ont passées les responsables palestiniens à négligeret à éviter les impératifs économiques les plus fondamentaux. Les impôts collectés par Israël sur les produits importés par les Pales-tiniens 0correspondent à des sommes qui leur reviennent et qui doi-vent obligatoirement être transférées à l’AP. En réalité, les Palestiniensdépendent d’une bureaucratie israélienne qui leur oppose parfoisdes considérations politiques. De son côté, l’AP s’est avérée incapa-ble de faire les efforts nécessaires pour construire un système derecouvrement indépendant, notamment en ce qui concerne les fraisliés à l’eau et à l’électricité, qui, le plus souvent, ne sont jamais régléspar les usagers, ce qui vient allonger la liste des soucis financiers.De nombreux facteurs objectifs expliquent sans nul doute la situation

financière de l’AP. Elle ne dispose d’aucun aéroport ouport maritime lui permettant de participer directementau commerce international. Depuis 2007, la séparationde la Cisjordanie et de Gaza pèse lourdement sur lebudget. Quant aux accords économiques signés en1994, qui devaient durer cinq ans, ils sont encore envigueur aujourd’hui. Les retards de paiement d’Israël,même de quelques semaines, révèlent la fragilité éco-nomique de l’AP. Elle ne dispose d’aucune réserve etn’a que très peu de marge de manœuvre. Elle n’a pasnon plus d’autre moyen pour collecter des fonds.

Construire un système financier est un processus long etfastidieux. L’AP doit poursuivre son développement éco-nomique, mais, compte tenu du contexte politiqueactuel, elle ne peut pas faire grand-chose sans lesaccords fiscaux et financiers convenus avec Israël et lesdonateurs. Les questions économiques suscitent égale-ment du mécontentement au sein de la population pales-tinienne (surtout chez les jeunes et les intellectuels auchômage), qui pourrait s’envenimer et entraîner desmanifestations similaires à celles du printemps arabe.David Brodet - Bitter Lemons / Courrier international

une économiesous perfusion

FORTEMENT DÉPENDANTE DE L’AIDEINTERNATIONALE ET DES ALÉASDES TRANSFERTS PAR ISRAËLDE REVENUS FISCAUX, LA CROISSANCEÉCONOMIQUE NE TIENT QU’À UN FIL.

PALESTINE

Page 10: Macadam février 2012

en partenariat avec www.youphil.com

Portes ouvertes France a publié mercredi 4 janvier

à Strasbourg son « Index mondial de persécution »

2012. Il s’agit d’un rapport qui liste les 50 pays

où les chrétiens sont le plus persécutés dans le

monde. Cet index mesure à la fois le degré

d’oppression de l’État et celui des composantes de

la culture (politique, économique, sociale, ethnique

ou religieuse…). Plusieurs tendances ressortent du

rapport : la Corée du Nord occupe pour la dixième

année d’affilée la première place du classement ;

elle reste le pays le plus dangereux pour les

chrétiens. Puis, en 2011, l’extrémisme islamique

a été la principale source de persécution des

chrétiens. Les pays musulmans sont encore très

présents dans le classement cette année : on en

trouve 9 dans les 10 premiers, et 38 en tout, sur

un total de 50 pays recensés. Dans les pays tels

que l’Afghanistan (2e position), l’Arabie saoudite

(3e position) la Somalie (4e position), l’Iran

(5e position) et les Maldives (6e position), les

chrétiens ne bénéficient quasiment pas de liberté.

Parmi les pays concernés par les révolutions

arabes, l’Égypte est l’État le plus affecté par la

persécution : le pays est passé du 19e au 15e rang ;

des islamistes ont attaqué la communauté copte,

et l’armée a violemment écrasé une manifestation

pacifique de chrétiens. Enfin, le Kazakhstan

(45e position) et la Colombie (47e position) sont

entrés dans le classement 2012. La Russie, la

Tanzanie et le Sri Lanka ont quitté la liste.

Portes ouvertes France, membre du réseau Open Doors

International, travaille pour soutenir les chrétiens privés

de liberté religieuse. www.portesouvertes.fr

L’INDEX MONDIALDE LA PERSÉCUTION

en partenariat avec www.portail-humanitaire.org

MALGRÉ LA PRESSION DU GOUVERNEMENT, LES RUSSES POURSUIVENT LEUR MOUVEMENT DEPROTESTATION. L’AVENIR RESTE ENCORE À CONSTRUIRE.

Le mouvement de contestation des résultats des élections législatives du 4 décembre 2011 apris des proportions impressionnantes en Russie. Dans plus de 100 villes du pays et ailleursdans le monde (Paris, New York, Berlin, Londres…) des dizaines de milliers de personnes sontsorties dans la rue. Aujourd’hui, après cette effervescence populaire, il est possible de sequestionner sur les suites que pourra prendre le mouvement.

LES PROVOCATIONS ET LE SUPER-HÉROS RUSSE « THE DEMAIN MAN »Tout a été essayé pour dissuader les Moscovites de sortir sur l’avenue Sakharov le samedi24 décembre 2011. Quelques jours avant la manifestation « Pour des élections justes », lemédia en ligne à réputation sulfureuse Life News publiait les enregistrements des écoutes télé-phoniques entre Boris Nemtsov (un des leaders du mouvement Solidarnost) et plusieurs autresmembres de l’opposition. On y entend Boris Nemtsov critiquer, dans une forme assez violente,certains acteurs du mouvement de contestation. Le but : diviser le mouvement déjà très hété-roclite. Mais la manœuvre n’a fait qu’unir encore plus les opposants contre le pouvoir aux« activités à caractère criminel et anticonstitutionnel » comme Boris Nemtsov s’est empresséde le rappeler sur son blog. Trois jours plus tard, c’est le Président de la Fédération de Russie,Dimitri Medvedev, qui, lors de son discours annuel, a essayé de calmer les manifestants enproposant « des réformes politiques rapides ». Il a notamment assuré que l’élection des gou-verneurs au suffrage universel direct allait redevenir la norme et l’enregistrement des partispolitiques allait être assoupli. Hélas pour lui, son annonce est sans doute arrivée après labataille. La manœuvre était trop visible et a provoqué la risée du web avec la publication parplusieurs sites d’un personnage de super héro russe: le « Zavtraman » (traduction « Demainman »), qui remet tout à demain à l’image d’un président qui a lassé par ses promesses. Ladernière tentative pour déstabiliser les organisateurs de la manifestation sur l’avenue Sakharova été l’organisation d’une contre-manifestation sur les hauteurs de Vorobievy Gory. Mais cequi était au début annoncé comme la « grande réponse à la révolution libérale » a tourné aufiasco, rassemblant péniblement un millier de personnes.

UNE MOBILISATION QUI JOUE SUR L’HUMOUR ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIESFinalement, celui qui a sans doute le plus poussé les Russes à manifester est Vladimir Poutine.Il a provoqué la colère et l’indignation sur les réseaux sociaux en s’adressant aux manifestantsde manière « hautaine et méprisante », selon les mots de l’opposition, en les considérantscomme des « moutons » ou des « singes », lors de l’émission « dialogue direct » sur la télévisionfédérale. Pendant l’émission, le hashtag #botox (surnom donné à Poutine soupçonné d’avoirabusé de fameuses injections antirides) est même devenu l’un des plus populaires sur Twitter.L’humour est redevenu, comme dans les années 1980 en URSS, une arme redoutable contreun régime décidément de moins en moins craint et de plus en plus contesté. D’après le journalde l’opposition « Novaïa Gazeta » ils étaient donc plus de 102 000 personnes à scander« Un pour tous et tous pour un » (célèbre slogan des « Trois Mousquetaires ») sur l’avenueSakharov samedi 24 décembre. Une mobilisation sans précédent depuis la fin des années

quelle suite pourle mouvementde contestation ?

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une église copte en Egypte

RUSSIE

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S O C I É T É

1990 et qui a été très suivie dans les autres villes comme à Saint-Pétersbourg, à Vladivostok, à Tcheliabinsk ou à Kazan. Des ras-semblements ont également eut lieu dans les grandes capitalesmondiales comme à Londres, New York, Berlin ou Paris où plusde 200 personnes s’étaient rassemblées sur la place IgorStravinsky. À Moscou, les orateurs choisis grâce à un vote électro-nique se sont succédés sur la scène avec plus ou moins de succès.La journaliste Ksenia Sobtchak ainsi que l’ex-ministre des FinancesAlexeï Koudrine (dont l’apparition a été l’évènement politique dela journée) ont été copieusement sifflés par la foule. À l’inverse,les messages vidéo du chateur du groupe DDT Youri Chevtchuk oudu célèbre journaliste Leonid Parfenov ont été très appréciés.Unautre orateur a fait une quasi-unanimité en sa faveur : le blogueur-avocat Alexeï Navalny. Libéré après 15 jours de détention,l’homme de 35 ans s’est révélé être un très bon orateur et sembleêtre pour l’instant, malgré ses proximités avec les nationalistes, leseul à pouvoir unifier un mouvement multicolore allant de l’extrêmegauche à l’extrême droite, en passant par les écologistes et leslibéraux. Ce que cache en réalité la multitude de drapeaux et decouleurs, parfois radicalement opposés, est la présence, à cesmanifestations, d’une catégorie particulière de la population: « lanouvelle classe moyenne ». Ces jeunes et moins jeunes sont diplô-més, mobiles, connectés et surtout, pour la plupart d’entre eux,non-affiliés à un parti politique. Ils déclarent volontiers qu’ils ne sereconnaissent dans aucun des leaders et qu’ils ne souhaitent porteraucun des drapeaux, ni le rouge des communistes, ni l’orange deslibéraux, ni, surtout, le noir-jaune-blanc des nationalistes. C’est

grâce à eux que le mouvement est sorti du microcosme politiquemoscovite et a pris l’ampleur que nous connaissons aujourd’hui.C’est aussi grâce à eux que ce mouvement pourrait continuer etfaire effet boule de neige sur tout le territoire russe. C’est eux quele premier ministre Vladimir Poutine a accusé d’être payés par lesÉtats-Unis pour participer aux manifestations. Ils lui ont répondupar l’humour et le second degré dans une vidéo où ils « avouent »avoir reçu des « valise s», des « boîtes de préservatifs » et des« cigarettes importées » des mains d’Hillary Clinton.

NÉGOCIATIONS OU RÉVOLUTION. QUE FAIRE MAINTENANT ? Pour imaginer la suite, un des jeunes leaders du mouvementSolidarnost, Ilya Yashine, a publié un billet intitulé « Négociationsou révolution. Que faire maintenant ? ». Il y évoque deux scénarios: un scénario « à la biélorusse » avec un resserrage de boulonsmassif, l’arrestation de tous les opposants, une censure totale etfinalement la révolution et le bain de sang ; et un scénario « à lapolonaise » avec des négociations qui aboutiront à la libéralisationdu système politique, aux nouvelles élections et, comme consé-quence, à la liquidation du système du monopole du pouvoir.Afin de départager les deux scénarios le jeune homme politiquesouligne : « Beaucoup de choses dépendront de Vladimir Poutine ».Les nouvelles condamnations du leader du Front de GaucheSergueï Oudaltsov (en grève de la faim) et de l’activiste écologisteYaroslav Nikitenko montrent sans doute la tonalité avec laquellele Premier ministre russe souhaite répondre aux manifestants.Alexis Prokopiev / Youphil

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R E N C O N T R E / S O C I É T É

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À votre avis, pourquoi votre histoire a-t-elle touché tant de gens ?Je ne sais pas. C’est une histoire un peu inhabituelle. Souvent, àl’école, pour des raisons diverses, je ne suivais pas. J’étais lente.Quand on est comme ça, on se retrouve laissé sur le bord de laroute pendant que tout le monde avance. Ce que je fais maintenantme semble une bonne manière de compenser. Je crois que de nosjours les enseignants apprennent à mieux comprendre les enfantsqui ont des difficultés d’apprentissage.

Dès le moment où vous vous êtes fait connaître, les gens ont étéfascinés. Pourquoi ? C’est difficile à dire, probablement parce que je suis une personneordinaire, que mes origines sont très modestes et que j’ai réussimalgré tout ça. Je sais bien que c’est un cliché, mais c’est un peuun conte de fées. Disons qu’une femme comme moi, avec une coif-fure bizarroïde, des sourcils broussailleux et la robe que je portais,qui se présente à Britain’s Got Talent… forcément elle va se faireremarquer. Vous ne croyez pas ?

La vie à Blackburn, votre petite ville natale, a dû beaucoup changeraprès votre succès ?Je ne comprenais pas bien le battage médiatique qu’il y a eu…des étrangers m’écrivaient tous les jours. Blackburn est devenu unpeu frénétique. Tous les jours il y avait des entreprises de télé satel-lite à ma porte. J’ai été très bien soutenue par mes voisins. Ils m’ontbeaucoup aidée. Des gens que je n’avais jamais vus de ma vieme proposaient d’aller faire mes courses.

La musique mise à part, gardez-vous de bons souvenirs de votreenfance ?J’en ai de bons et de mauvais, comme tout le monde. J’ai été heu-reuse pendant la plus grande partie de mon enfance, jusqu’à ce queje devienne le souffre-douleur à l’école. Les autres élèves me bous-culaient un peu et ils essayaient de me faire pleurer. Je ne pouvaisme fier à personne et j’étais une cible facile. En arrivant au collège,je ne savais pas faire la différence entre ami et ennemi. J’essayaisde parler aux autres enfants mais ils se moquaient de moi.

La musique vous a-t-elle libérée de tout ça ?Oui, c’était une libération émotionnelle totale. J’avais un léger han-dicap et au lieu de me dire « Bon, j’ai un handicap » et d’y pensersans cesse, j’ai dû découvrir ce dont j’étais capable et me concen-trer dessus. Chanter, c’était la seule chose que je faisais bien.

Vous avez beaucoup changé. Que voyez-vous quand vous vousregardez dans le miroir ?Je me vois assez bien ! C’est un peu comme le vilain petit canardtransformé en cygne. Je lis partout que j’ai eu recours au Botox,ou que je me suis fait blanchir les dents, mais c’est faux. J’aitravaillé dur et j’ai perdu du poids.

La fille qui avait rêvé un rêve, à quoi rêve-t-elle maintenant ?Je rêve de sécurité, je rêve de trouver, un jour, la personne qu’ilme faut, et que ma musique continue à faire plaisir aux gens.

Staff Writer (Big Issue in Scotland pour Macadam)

susan boylele succès mondiald’une personne ordinaireELLE ÉTAIT « LA BONNE FEMME SEULE AVEC SON CHAT » DANS SON ÉCOSSE NATALE ;ELLE EST DEVENUE, APRÈS UNE ÉMISSION DE TÉLÉ-RÉALITÉ, UNE REINE DES HIT-PARADES. RENCONTRE AVEC SUSAN BOYLE QUI CONFIE COMMENT ELLE A SURMONTÉLA SOLITUDE, LE REJET DE SES CAMARADES DE CLASSE POUR FINIR PAR RÉUSSIR…

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TROPHÉE DE L’ENTREPRISE C ITOYENNEPLURITELCOM RESEAUX,ENTRE ÉCONOMIE ET HUMANISMEDEPUIS 2008, L’ENTREPRISE PLURITELCOM RESEAUX LUTTE CONTRE LE CHÔMAGE TOUCHANTLES PERSONNES ISSUES DES ZONES URBAINES SENSIBLES. ET DÉMONTRE QU’IL EST POSSIBLEDE GAGNER DE L’ARGENT TOUT EN ÉTANT AU SERVICE DES AUTRES. ELLE VIENT DE RECEVOIRLE PREMIER PRIX DU TROPHÉE NATIONAL DE L’ENTREPRISE CITOYENNE.

Favoriser l’insertion professionnelle dans les banlieues. C’est beau comme une leçond’humanisme. On se demanderait presque si ce n’est pas un coup de marketing. Voilà,néanmoins, le challenge qu’a décidé de relever Mouloud Bezzouh, le dirigeant de Pluri-telcom Reseaux, une jeune entreprise de télécommunications située à Stains, en Seine-Saint-Denis.Depuis 2008, cette société développe une politique de ressources humainespas comme les autres. À travers Insertia, l’organisme d’accompagnement professionnelqu’elle a créé, elle aide les jeunes, les seniors, les femmes et les travailleurs handicapésissus des banlieues, souvent exclus du marché de l’emploi en raison de leurs faibles qua-lifications, dans toutes les étapes de leur intégration socioprofessionnelle. Au programme ?Des stages de formation dédiés au secteur des télécoms, du tutorat et un suivi personnalisépermettant de décrocher un CDI. Insertia s’appuie également sur un vaste réseau de par-tenaires institutionnels (Pôle emploi, Missions locales, Medef) et économiques (une quin-zaine d’entreprises ayant des besoins en recrutement). « Quand on commence en tantque stagiaire, le tutorat facilite l’intégration et, par la suite, quand on se retrouve face àune situation professionnelle complexe, des personnes plus expérimentées sont disponiblespour vous aiguiller », témoigne Thierry Kamerer, technicien de trente ans. Ce dispositifà 3600 permet, en effet, de boucler la boucle. Pluritelcom compte former 150 jeunesen 2012. Avec, toujours, parmi ses équipes, un beau panel de diversité.L’entreprise a récemment été récompensée pour son action, en recevant le premier prixdu Trophée national de l’entreprise citoyenne, dans la catégorie des PME. « Cette initiativem’a beaucoup touché et donne une réelle leçon de civisme, glisse Jacques Sonnet, prési-dent de l’association organisatrice du concours. Mouloud Bezzouh représente une Francemultiethnique, qui sait intégrer et inventer l’avenir. Elle s’inscrit dans les objectifs duTrophée : nous voulons mettre à l’honneur le dynamisme éclairé et généreux d’entreprisesqui “se bougent”, dont les actions sont peu connues du grand public et menées avecdiscrétion. » Les autres entreprises récompensées lors du Trophée sont Kinder (1er prix) etIkea (prix spécial du jury) pour la catégorie grandes entreprises.Sophie Baqué

LA FONDATION SEBSOUTIENT :

Créée en 2007, la FondationGroupe SEB a pour objet la luttecontre l’exclusion.* La Fondation Seb estpartenaire de Macadamwww.fondation.groupeseb.com

LAVÉO CHEZ SIIS« Imaginez : des voitures d’auto-partage nettoyées pardes personnes en insertion avec des produits écolo-giques. Ça mérite la palme d’or du développementdurable, non ? » Denis Mulliez dirige L’atelier Siis, uneassociation d’insertion de la région de Grenoble quiassure depuis 1985 des missions de sous-traitanceindustrielle. Depuis 2009, l’atelier propose aussiLavéo, un procédé de nettoyage sans eau, avec desproduits biodégradables. Plus de trois personnes eninsertion y travaillent à temps plein, nettoyant les voi-tures d’auto-partage de la région de Grenoble, maisaussi les bus d’une commune voisine, des télécabines,les véhicules locaux de France Télévisions ou encoreles camions d’une société de ramassage de déchets.Autant de tâches qui permettent aux salariés, des per-sonnes en difficulté sociale, de reprendre confiance eneux et d’acquérir des habitudes de travail. « Nous amé-liorons avant tout les savoir-être, rappelle le directeur.Être à l’heure, être courtois, suivre des consignes, êtreautonome… Ce sont des clés pour trouver un emploipar la suite. » Au bout de dix-huit mois maximum, lessalariés de Siis quittent l’association. Certains trouventun CDI, d’autres décrochent une formation de longuedurée. Et, selon Denis Mulliez, des concessions auto-mobiles de la région cherchent déjà à embaucher despersonnes qui maîtrisent le nettoyage écologique desvéhicules…Pour en savoir plus sur L’atelier Siis : www.atelier-siis.com

Mouloud Bezzouh, PDG de Pluritelcom, lors de la remise du Trophée national de l’entreprise citoyenne, le 14/12 au Sénat.

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E U R O P E / C A R N E T D E V O Y A G E S

Le « vieillissement actif » est au centre de plusieurs projets dansles pays de l’Union européenne pour 2012. Les autorités deBruxelles ont en effet décrété que l’année serait consacrée àcette thématique, ainsi qu’à la solidarité entre les générations.Cette initiative vise à apporter des réponses au vieillissement dela population en Europe. Bientôt, en effet, le Vieux Continentn’aura jamais aussi bien porté son nom : d’ici à 2060, l’Europecomptera seulement deux personnes en âge de travailler (15-64 ans) pour chaque citoyen de plus de 65 ans. Aujourd’hui,ce ratio est de quatre pour un.Dans ce contexte, la Commission européenne se propose d’inno-ver dans le domaine du « vieillissement actif ». L’année 2012offrira une vitrine aux différents projets qui visent à valoriser lescompétences et l’activité des seniors, encore trop souvent pré-sentés comme des fardeaux. L’implication des aînés sera encou-ragée dans le cadre professionnel, mais aussi dans la société ausens large. Dans un rapport, la Commission cite en exemple lesystème en ligne français Fifti, qui fournit aux employeurs etaux salariés de plus de 45 ans des informations spécifiques,des conseils et un soutien dans de nombreux domaines (forma-tion, bien-être, préparation de la retraite, motivation…). Ses pro-moteurs veulent aider employeurs et salariés à anticiper levieillissement sur le lieu de travail, en apaisant les craintes eten luttant contre les préjugés négatifs. Qu’ils soient anciens ounouveaux, d’autres projets du genre pourront solliciter des finan-cements auprès de différents fonds européens. Un bémol, tou-tefois : le budget de 5 millions d’euros représente une nettebaisse par rapport aux éditions précédentes. En 2011, l’annéedu bénévolat avait bénéficié de 8 millions, et celle de luttecontre la pauvreté, en 2010, de 17 millions.Frédéric Ravenne

J’avais escaladé le Djebel Toubkal, à l’âge de quinze ans, dans l’Atlas marocain.Lorsque Xavier Zimbardo, un de mes amis photographes me parla de la valléedes hommes libres, la vallée d’Anergui, dans le Haut Atlas, mon coeur s’est misà battre. Il fallait que je revoie les montagnes du Maroc. Arthur, qui ne connaissait pas le Maroc, n’a pas résisté à l’appel de la liberté.Le 29 avril 2011 nous étions à Marrakech, sur la place de la Kouloubia, aumilieu des enfants et des dresseurs de serpents. Deux jours plus tard, nous attei-gnions Anergui, où nous attendaient les petits berbères libres.Il faut presque sept heures de route pour se rendre de Marrakech à Anergui.Traversant des paysages colorés, sous un ciel bleu, nous arrivions sous les der-niers rayons du soleil dans les montagnes. J’avais tout oublié du Maroc, la sym-pathie et la générosité de ce peuple, les terres rouges et ocres bouleversées parla violence des orages, les maisons roses et les femmes travaillant dans leschamps. D’un versant à l’autre, les enfants chantaient en gardant leurs troupeaux.Des petites chèvres noires et blanches, des ânes bâtés, des parcelles de blé etd’orge. Dans les gorges, la rivière charriait la mémoire du temps. Au bord del’eau, je me liais d’amitié avec une petite bergère. Les enfants d’Anergui,

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C A R N E T D E V O Y A G E S

berbères semi-nomades, ont réservé à Arthur un accueil chaleureux. Je n’ai pas pu m’empêcher de leurprêter mon appareil photo. Ils se sont révélés de merveilleux photographes, et c’est à eux tous que jedédie ces photos. Si vous allez à Anergui, n’hésitez pas à dormir chez Lahcen, qui a créé l’associationterres nomades, et qui propose des séjours solidaires chez ses parents : vous y goûterez les meilleurescrêpes au miel, un thé parfumé, des couscous et des tajines dont Arthur se souviendra longtemps.Et lejeudi, jour du souk, vous verrez les cavaliers descendre des montagnes, les marchands de légumes et defruits, les vendeurs de tapis et de bâts, les enfants libérés de l’école et dans les parfums des montagnes,vous n’aurez pas envie de rentrer chez vous. Il est des lieux que l’on a pas envie de savoir autrement.Christine Bergougnous,

Christine Bergougnousparcourt le monde. Arthur,son renard, est avant toutun vecteur de sociabilité.Elle aime les rencontresqu’elle fait, elles la fontrêver d’un équilibreet d’une harmonie possibleentre les hommes etles animaux, sur uneplanète un peu dévastée...Au fil des numérosde Macadam, Christinepartage un bout deses voyages : à Pékin avecle jardinier de la poste,à Lisbonne avec le clochardqui chantait Brel, à Londres,à Marseille, à Paris,à Nkobongo...L’aventure de Gaspard areçu le soutien la FondationAntoine de Saint-Exupery.Tout le monde peutparticiper à l’aventure enenvoyant crayons, gommes,ou autre petit cadeau utile.Contact :[email protected]

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AGENDASOLIDAIREFÉV. 2012➔ 1er février : concert au profitde l’association Leucémie espoirUn concert et la lecture d’unepoésie auront lieu au Carré Belle-Feuille à 20 h 30, avec MélanieLevy-Thiébaut et Valérie Bonneton.Réservations à l’office de tou-risme de Boulogne-Billancourt,www.leucemie-espoir-idf.org

➔ 4 février : Journéemondiale contre le cancerUn débat, animé par Michel Field,réunira grand public et chercheursà Paris, Lyon et Toulouse.Participation gratuite dansla limite des places disponibles.Inscriptions : grand-direct-chercheurs.com ou 01 45 59 59 99ou [email protected].

➔ 11 février : Journéemondiale des maladesLa Société française de lutte contreles cancers de l’enfant (SFCE)et Enfants et santé organisentune conférence nationale sur« la recherche en cancérologiepédiatrique », le 11 février de9 à 17 heures, hall Havane duPalais des congrès, porte Maillot,à Paris.Bulletin de réservation :www.enfants-sante.asso.fr

➔ 12 février : Journée interna-tionale des enfants soldats

➔ 16-26 février :Raid « 4L Trophy »Le 4L Trophy est un raid aventureréservé aux étudiants, dans ledésert marocain en Renault 4L.Son objectif est aussi d’acheminerdes fournitures scolaires etsportives aux enfants les plusdémunis du Maroc. À l’occasiondu 15e anniversaire du 4L Trophy,l’association Enfants du désertfait un don de 10 000 eurospour la construction d’une écoledans le grand sud marocain.

➔ 29 février : Journéeinternationale des maladiesrares : www.rarediseaseday.org

en partenariat avec laweb TV de la solidaritéet de l’environnement

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En février, je prépare ma rentrée potagère. Le sol estencore trop frais, je passe en général ce mois à trier mesgraines et à établir mes plans de culture pour les rota-tions de l’année. Et cette année, c’est décidé, je fais unegrande place à cette plante magique qu’est l’amarante.

Le genre Amaranthus comprend environ 65 espècesconnues. Chez les anciens – Incas, Mayas, Aztèques –,l’amarante était une plante sacrée symbolisant l’immor-talité. Elle jouait un rôle considérable dans l’alimenta-tion : graines broyées pour la farine, ou grillées, feuillescuisinées comme des épinards… Lors de rituels sacrés,des figurines façonnées en pâte d’amarante étaientoffertes aux dieux. En 1653, Christine de Suède institua l’ordre de l’Ama-rante. Il y avait en Suède une fête appelée wirtschaft,qu’elle rebaptisa fête des Dieux. La reine, ce jour-là, pre-nait le nom d’Amarante, c’est-à-dire Immortelle, appa-raissant couverte de diamants et portant l’insigne del’ordre... Au XVIIe siècle, M. de Gombaud s’exprimeainsi : « Je suis la fleur d’amour qu’Amarante on appelle /Et qui vient de Julie adorer les beaux yeux. / Roses,retirez-vous : j’ai le nom d’immortelle, / il n’appartientqu’à moi de couronner les Dieux. » Après une telledéclaration d’amour, on ne peut que craquer !Il existe trois espèces d’amarante à grains : Amaranthuscruentus, Amaranthus hypochondriacus et Amaranthuscaudatus. Pour l’installer, rien de plus simple. Semezquand la terre est réchauffée, début mai ; semez léger,la graine est fine. Ne recouvrez que très légèrement le

semis au râteau. Attention, si une fois installée elle secontentera de peu d’eau, son premier stade de crois-sance, lui, en réclame. Éclaircir, et laisser entre 20 et30 centimètres entre les plants. N’oubliez pas que cetteplante robuste demande de l’espace. Elle pousse enterrain pauvre, mais verra ses panicules crouler sous lepoids des grains sur une terre enrichie.La récolte des graines peut se faire au fur et à mesurede la maturation. L’amarante n’est pas une céréale, maispeut être utilisée comme telle. Son pouvoir nutritionnelest grand : elle contient de 16 % à 18 % de protéines.Elle est exempte de gluten, mais riche en vitamines A, B,C, en acide folique et en minéraux : calcium, fer, cuivre,zinc, phosphore et magnésium. Les feuilles contiennent,en plus, du carotène.

MA RECETTE RAPIDE DE POÊLÉE DE FEUILLES1 kilo de feuilles, 1 oignon, du persil, 2 gousses d’ail,un peu huile d’olive, beurre, sel, poivre.Laver les feuilles, chauffer l’huile d’olive avec le beurre,y jeter les feuilles, ajouter oignon, ail et persil, un peud’eau, et cuire doucement à couvert.Que dire de plus, tant cette plante est divine, par sonport majestueux : pyramidal, en « tête d’éléphant » ouen « queue de renard » ; aux teintes chatoyantes : rouge,jaune, orange, rose ; aux noms enchanteurs : Alegria,Multiflora, Opopeo, Plainsman, Golden…J’imagine déjà le coucher de soleil éclairant leurs pani-cules multicolores.Raymonde Prades

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P L A N È T Een partenariat avec www.terraeco.net

ÉLEVAGES INTENSIFS, MALADIES MORTELLES, VOYAGES EXTÉNUANTS :LES CREVETTES RAMENT AVANT D’ARRIVER DANS NOS POÊLES.PRESQUE AUTANT QUE NOUS À LES DÉCORTIQUER !

Commençons par une devinette : quelle est la différence entre unegamba et une crevette ? Aucune ! « À l’origine, ce mot espagnoldésignait une crevette pêchée en eaux profondes, explique ChristianChaboud, spécialiste des pêcheries tropicales à l’Institut de rechercheet développement (IRD). Par extension, il désigne toutes les grossescrevettes. » Aujourd’hui, il y a de fortes chances que votre « cassolettede gambas sautées » n’ait pas commencé sa vie en eaux profondes,mais dans un bassin d’élevage. Au marché de Rungis, le grossisteReynaud en achète 1 500 tonnes par an. « 90 % de nos achats pro-viennent de l’aquaculture : le rapport qualité-prix est meilleur »,explique Michel Thieuleux, acheteur de la maison. Chez le poisson-nier, la quasi-totalité des grosses crevettes sont des pénéides, unefamille tropicale. Plus de 88 600 tonnes ont ainsi débarqué, conge-lées, dans l’Hexagone en 2008. Les containers frigorifiques viennenten majorité d’Équateur et de Madagascar.

DES MANGEUSES D’ESPACESur la côte nord de la grande île, l’histoire commence par un couplede Penaeus monodon, la géante tigrée, dont la taille peut atteindre33 centimètres. Chez Aqualma, filiale du groupe français Unima,les deux amoureux sont surveillés de près. La dame portera 500000 œufs viables. On obtient, six mois plus tard, un peu plus de200 000 crevettes de 30 grammes. « À raison de deux pontes parmois, la crevette fait partie des bêtes les plus productives du règneanimal ! » lance Vincent Rigolet, directeur d’exploitation. En mer, lespêches de crevettes stagnent autour de 1,3 million de tonnes. Envingt ans, la production en bassins de ce crustacé a, elle, explosé,pour atteindre 3,2 millions de tonnes, dont 86 % en Asie.

Aujourd’hui, plus de 1 million d’hectares est consacré à cet élevage.À ce rythme, les troupeaux de crevettes mangent avant tout… de laplace. Chez Aqualma, les 80 bassins de production sont installés sur715 hectares dans les zones de marais salés, juste derrière les forêtsde palétuviers. L’entreprise s’est engagée à limiter le déboisement età replanter dix arbres pour un arraché. La production y est semi-intensive : cinq à dix crevettes, soit 200 grammes, par mètre carré.« En Asie, les élevages atteignent dix fois cette concentration : lescrevettes sont comme des poulets de batterie ! explique Vincent Rigolet.Car les excréments et la nourriture non consommée des élevagesintensifs forment des boues toxiques. Et l’animal est glouton. Dans sapitance quotidienne, on trouve du blé, de la luzerne, du manioc etdes farines de poissons pélagiques, pêchés au large du Pérou.Chez Aqualma, la crevette tigre dévore d’abord le phytoplanctonnaturellement présent, mais réclame un petit dessert : il faut 250 kilosd’aliments supplémentaires pour fabriquer 10 tonnes de crevettes !La nourriture pèse pour 30 % du bilan carbone de la fricassée degambas finale, qui atteint 2,9 kilos équivalent carbone par kilo decrevettes.

SÉLECTION GÉNÉTIQUERestent les maladies. Les épidémies, soignées à grands coupsd’antibiotiques, n’ont pas épargné l’Asie du Sud-Est. Depuis 1994,l’UE a banni les lots contenant certains résidus toxiques. « Maisles pratiques n’ont pas complètement disparu », note ChristianChaboud de l’IRD. À Madagascar, Aqualma a choisi d’investir dansla recherche pour se passer de chimie, en partenariat avec l’Institutnational de la recherche agronomique (Inra). Les « parents » fontl’objet d’une sélection génétique. Le fameux couple aux œufs d’orsont des super-crevettes, résistantes aux maladies. Leurs centaines demilliers de petits, une fois grands, atterrissent dans un filet en formede chaussette. Ils glissent alors jusqu’à un bac à – 4 0 C : le contactleur est fatal. Un petit jet d’antioxydant sur la carapace pour éviterles mélanoses, et voilà la crevette plongée dans un bain de saumure

à – 18 0 C. Suit un tunnel de surgélation lente, à – 23 0

C, qui rend la carapace brillante.Embarquée en container, la

crevette passe alors parSuez, jusqu’au Havre.Quarante jours aprèsson départ, la voilà àquai. Encore trois

semaines de manutentionavant qu’elle passe à la poêle.

Préparez l’ail !

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écolo les gambas ?

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C ’ E S T M A L I N

☛ À partir du 1er février, vous ne pouvez plus utiliser vosTicket-Restaurant 2011, mais vous pouvez toujours lestransformer en bonne action. Jusqu’au 29 février, vouspouvez en faire don à Action contre la faim enindiquant le nom de l’association dessus et en les envoyant,sans affranchissement, à : ACF, libre réponse 43194,77009 Melun cedex. L’intégralité de la somme serareversée à l’association pour financer ses programmes.

☛ En ville par temps pluvio-neigeux ou sur les pistes, lesbottes Rubber Duck réinventent les moonboots avec desmodèles originaux. La marque a également développé unprogramme social qui vise à amener le jeu à desenfants défavorisés de Russie ou de Thaïlande. C’estl’achat du canard en plastique associé à la paire de bottes(à partir de 40 euros) qui finance le projet.En vente sur www.rubberduck.com ou dans le réseau Intersport.

☛ Vingt-trois fois récompensée comme meilleur cosmé -tique par les experts de l’Observatoire des cosmétiques,la gamme des produits Officinea a tout bon : dépassementdes exigences des grands labels bio, conditionnement exclu -sif sans colle, en origami, fabrication 100 % française etbien sûr une qualité et une efficacité irréprochables grâceà des ingrédients tip-top. www.officinea.fr ou 0 975 55 92 95.

☛ Coin-des-sportifs.com est un réseau social desportifs national qui vous permet de trouver près de chezvous un partenaire de tennis ou de jogging, des équipierspour jouer au foot mais aussi les adresses de tous lescomplexes sportifs de votre région ou des réductions surdes produits ciblés. www.coin-des-sportifs.com

☛ So different so me est un blog de produits triés sur levolet – et bientôt une boutique en ligne – et un projet àsoutenir puisqu’il vise à aider des personnes porteusesde handicap, et en particulier l’autisme, à accéder àl’emploi, notamment via un atelier protégé.http://blog.sodifferentsome.fr

☛ Jusqu’au 1er mars, les passionnés de photo peuventparticiper au concours Objectif aide créé à l’initiatived’étudiants de l’École supérieure d’ingénierie informatique.Il s’agit d’illustrer des actions de solidarité et de bénévolat,dans le but de constituer une banque d’images gracieu -sement mises à la disposition d’associations. Le troislauréats du concours seront récompensés par des marquespartenaires. Inscription et information sur www.objectif-aide.org

bons planspar Caroline Charronpsycho

MA FILLE DE DOUZE ANS TRAVAILLE BIEN À L’ÉCOLE ET N’A PAS DE PROBLÈMES VRAIMENTSÉRIEUX, MAIS JE M’INQUIÈTE POUR ELLE CAR, DE MANIÈRE GÉNÉRALE, JE NE LA SENSPAS BIEN DANS SA PEAU. NOS RELATIONS SONT FUSIONNELLES ET CONFLICTUELLES À LAFOIS. JE N’ARRIVE PAS À SAVOIR SI JE DOIS L’EMMENER VOIR UN PSYCHOLOGUE POURQU’ELLE SE SENTE MIEUX OU SI C’EST MOI QUI DOIS CONSULTER…Votre fille quitte l’enfance et entre dans la période complexe de l’adolescence pendantlaquelle elle devra découvrir son identité propre, séparée de celle de sa famille et deson groupe social. Pour le moment, elle alterne entre les comportements d’ado et ceuxde petite fille de manière imprévisible et cela est déconcertant pour vous, et plus encorepour elle. Être mal dans sa peau à son âge n’a rien d’inhabituel, mais il est vrai quela façon dont les parents gèrent cette transition peut aider, ou au contraire considéra-blement compliquer les choses. Ne vous demandez pas laquelle des deux, vous ouvotre fille, a besoin d’être aidée ou « remise dans le droit chemin » par un psycho-logue. Il faut travailler sur les dynamiques familiales en thérapie et non désigner commepatiente l’une plutôt que l’autre. Une thérapie familiale peut être très efficace pour faci-liter la phase d’individualisation d’un adolescent. Votre relation, à la fois fusionnelleet conflictuelle, est un concentré du conflit que tout adolescent doit résoudre : commentse séparer sans rejeter ou se sentir rejeté ? Si possible, le père de votre fille devraitaussi participer à la thérapie car, en cas de relation fusionnelle avec un parent, uneplus grande implication de l’autre peut diluer les dynamiques et dédramatiser.Le psychologue fera la démonstration, par sa manière de se comporter en séance, decomment communiquer avec votre fille et lui montrera que vous lui donnez l’autorisationpsychologique de couper le cordon à son rythme. Si ce processus provoque une réac-tion intense de votre part, il vous faudra analyser quelle fonction l’aspect fusionnel decette relation sert dans votre vie. Comptez-vous sur elle pour subvenir à vos besoinsaffectifs ? Son père est-il physiquement ou moralement indisponible pour vous ? Gardezà l’esprit que vous êtes l’arc et qu’elle est la flèche. Si vous ne pouvez accepter cefait, songez à des séances individuelles pour vous. De même, si les séances familialessont intenses pour votre fille, des séances individuelles pour elle pourront être ajoutées...mais acceptez de n’être informée que dans les grandes lignes de ce qui y sera dit.Dr Catherine Selden

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M A C A D A M 9 4 - page 19

C ’ E S T M A L I N

La loi est claire, un médicament générique a « la même compositionqualitative et quantitative en principes actifs [que la spécialité de réfé-rence], la même forme pharmaceutique et sa bioéquivalence […] a étédémontrée par des études de biodisponibilité appropriées ». Outre leprix, les différences entre « princeps » et génériques peuvent résiderdans la forme ou la couleur, et dans le choix des excipients, mais la dosede principe actif par unité de prise doit être identique. En revanche, lesexcipients, qui par exemple améliorent l’aspect ou le goût, facilitentl’absorption du principe actif ou favorisent sa conservation, peuvent être

différents, et certains ont deseffets notoires. Si vous ou unmembre de votre famille présentezun terrain allergique, il est doncimportant de bien lire la noticepour vérifier la présence de cer-tains excipients qui peuvent vousposer problème. De manière géné-

rale, les différences entre médicaments princeps et génériques sont donclimitées, et l’on peut être victime d’effets indésirables avec l’un commeavec l’autre. Sur le site www.biogaran.fr, le moteur de recherche Kelmedvous permet en quelques clics de retrouver les équivalents génériquesde tous les médicaments pour de réelles économies.*Article réalisé en collaboration avec l’agence Destination santé.

DES CRÈMES« DOUDOUNES »Avec le froid, la peau produit moins de sébumet les peaux sèches souffrent particulièrement.Tiraillement, rougeurs, irritations sont lesmarques d’un manque d’hydratation. Un trai-tement de choc s’impose, avec des crèmesspécialement formulées pour protéger et nour-rir la peau. Sélection.La marque Logona a choisi la rose biologiquepour enrober la peau de douceur. Grâce à sesactifs intensément hydratants, soignants, cal-mants et naturellement relipidants, la gammeBio Rose apaise et repulpe l’épiderme. Crème de

jour rose bio 40 ml, 16,90 € en magasins bio. N° consom-

mateur azur : 0810 400 493.

Clarins mise sur l’écorce de katafray au fortpouvoir anti-déshydratant et anti-dessèche-ment pour les peaux les plus sèches ou les cli-mats extrêmes. Crème riche désaltérante peaux très

sèches ou climats froids, 50 ml, 46,61 €.

Chez Yves Rocher, on mise sur les micro-ciresvégétales pour un confort extrême et une pro-tection anti-dessèchement. Une texture onc-tueuse mais pas trop grasse qui garantit uneffet peau de pêche. Crème Nutri Specific Ultra

Confort jour, 50 ml, 13,60 €.

Chez la marque bretonne Khosha 1885, la roseest également présente pour l’hydratation,mais en association avec l’aloe vera, la co-enzyme Q10 pure, la vitamine C et la calen-dule pour un soin complet anti-âge. Crème Satin

HVT 17, 50 ml, 55 €. En vente dans les spas, les centres

esthétiques ou sur www.khosha1885.com

Les laboratoires Dr Pierre Ricaud ont conçuune crème réparatrice à base d’énergine, devitamine A et de dérivé de vitamine E pour uneffet pansement sur les peaux très sèches ouabîmées. Le plus : elle s’utilise en crème dejour, en masque, ou même par petites touchessur de petites zones. Intervention express, Crème

intense réparatrice, 29 €les 40 ml.

LES GÉNÉRIQUES,C’EST PAS (ENCORE)AUTOMATIQUE !*

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C U L T U R E

ANNE SERRAND ORGANISE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES DES VISITES AUMUSÉE POUR LES PLUS DÉMUNIS. ELLE PARTAGE SON EXPÉRIENCE, AVECLES LECTEURS DE MACADAM... HISTOIRE DE DONNER VIE À QUELQUESVOCATIONS ?

Hay Yan m’avait amusée à l’accueil par sa façon de se mettre en scènesans en faire des tonnes, dans un échange convenu de délires inventésau fur et à mesure d’une conversation qui tournait autour del’actualité.Il est venu à la première visite à l’Orangerie. Dans son élo-cution, il fait un effort démesuré pour parler avec aisance une languequ’il ne maitrise pas encore. Il est venu avec ses copains de l’accueil :Théo et Emad. Ils étaient trois : un israélien, un espagnol et un égyp-tien. C’est Renoir qui les a charmés, surtout Théo : les jeunes fillesaccoudées au piano, et puis d’autres que j’ai oubliés, parce qu’on aun peu le trac quand on leur montre ce qu’on aime, alors on épie sansépier les réactions, on observe sans observer, avec autant de délica-tesse que si un chevreuil faisait son apparition à la lisière d’un champ.Chacun s’arrêtait devant la toile avec respect, comme si justement ilétait conscient que je lui présentais un ami cher.En remontant la rue Royale, chacun s’est mis à parler un peu de lui,du bout des lèvres, tout en laissant les mots s’échapper.La semaine suivante, j’embarquai Illie, un roumain, que la balade ren-dit si bavard qu’il aurait fallu l’enregistrer, car il développa une philo-sophie au fil du récit de son périple, en accord avec ce printempsestival ; il me remercia pour la visite, c’était un peu comme s’il avaitété reçu en diplomate, et qu’il avait pu communiquer un peu desrichesses de son pays. Mais pour les habitués, il fallait du changement,

on me réclama le Louvre. Nous partîmes donc à l’assaut des Tuileries,avec Lionel, Nata son co-squateur, Emad, et Sacha, un ami des deuxpremiers. Je leur menais la vie dure car pour être à l’heure au muséeil ne fallait pas traîner, et la marche, ils connaissent un peu trop. C’étaitcomme une mini colonie de vacances ; on se perdait parfois de vueentre des groupes qui suivaient, qui un Mickey, qui un tournesol ; lesprimitifs italiens n’intéressèrent que le copte, malgré mes essais d’ex-plication, et ils traversèrent les siècles en se laissant charmer par ledécor de la Grande Galerie, puis échouèrent sur des banquettes audix-huitième siècle. Sacha aurait bien emporté un tableau qui représentait un chapitre duParadis Perdu. Il aurait bien placé son lit sous une des fresques auplafond, lui qui porte sa maison sur son dos.Nata m’a réclamé l’Egypte ; nous y sommes allés sans lui, et plusieursfois, les groupes passant de quatre à trois, puis un seul. Nous avonsconnu des parcours de labyrinthe, à la recherche d’un escalier oud’une salle, et personne ne s’est jamais plaint.Ils sortaient vite pour arriver assez tôt au restaurant qui leur offrait undîner gratuit, souvent à pieds, et j’avais l’impression à chaque foisqu’ils se sentaient plus légers. Sacha est resté fidèle aux sorties et apu profiter de l’exposition sur Manet à Orsay ; il été subjugué par lasalle des fêtes, et s’est étendu au sol pour mieux sentir tout.Tant d’oeuvres le touchent ! Un Monet dont la reproduction ornait unepièce de son enfance, un portrait qui le hantait et qu’il retrouve dansun catalogue… J’attends qu’il me fasse signe, en tremblant à l’idée dece qu’il risque de devenir s’il laisse tomber.Anne Serrand

Au musée avecles démunis...

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Musée du Louvre

Page 21: Macadam février 2012

M A C A D A M 9 4 - page 21

D É T E N T E

par Michel Hannequart,de Ludipresse, www.les-mordus.comJOUER

SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : ÉPINARD

mots fléchés

CALMANT

TACHE DE ROUSSEUR

GROSSE BOUTEILLEDIFFICULTÉ ESSENTIELL

E

SOCIABLE DÉSERT

ROCHEUX

RÉGIME

DÉLIVRÉ D'UN MAL

RIGOLER

BRUIT QUI COURT

CANTON SUISSE

TRÈS PEU COURANTS

VENT LÉGER

ANIMAL FABULEUX

ACIDITÉ

REINE INDIENNE

PISTOLET

EST À L'AFFÛT

HERBE COURTE ET

FINE

PIÈCES D'ARTILLERIE

RELUQUER

EXPÉRI-MENTÉES

DE BLÉ OU D'ORGE

PRONOM PERSONNEL

QUALIFIE DES RAYONS

ÉVENTRÉ

NUNUCHE

QUESTION D'UN TEST

ARROSE ROMANS

EXTRÉMISTE

OCCIDENT

PILASTRE CORNIER

RÉFLEXION

LANGUE MORTE

PARTIE CENTRALE

DANS LE PISTOU

TRAVERSE LE TYROL

PARTIE DE L'OEIL

PAS FONCEUR

MENER EN BATEAU

DUPÉ

GLAIVE

FACILES

mot mystère RICHESSE & PAUVRETÉ : UN MOT DE 9 LETTRES

Page 22: Macadam février 2012

page 22 - M A C A D A M 9 4

2 4 9 1

3 2

5 4 8 3

6 2 8 4 7

7 6 9 5

5 8

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6 1 4 5

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3 1

6 2

5 2 8

sudoku niveau facile sudoku niveau difficile

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7 8 1 4 6

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2 7 4

3 1 7

7 4 6

9 8

D É T E N T E

sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 à 9, en partant de certains chifres déjàdisposés dans la grille. La grille est composéede régions de neuf carrés 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et régionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…bon courage !

mots croisés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

1

2

3

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8

9

10

11

12

Horizontalement1. Débat – Romains.2. Demi-portion –

Transporterait des étrangers.3. Évident – Jeu d’adresse.4. Empêchent d’aller plus loin –

Laxatifs.5. Noirs ou rouges – Poissons –

Baie asiatique.6. Son tour est douloureux –

Du lait caillé.7. Dans les nuages.8. Note – Préposition – En Sicile.9. Question de formulaire –

Exaspérations – Dans le portable.10. Alliage – Grêle et décoloré.11. Au cours de –

Avance avec intérêt.12. Sont au premier rang – Fracturé.

Verticalement1. Parole de vantard.2. Des gouttes ou des flocons –

Récipient.3. Elle est en pente – Infinitif –

Très court.4. Symbole – Infus – Direction.5. Inexpressif – Remarquer.6. Il est au bord de la tombe –

Mœurs.7. Divisions – Envies qu’on préfère

ne pas avoir.8. Croissance – N’est pas de marbre.9. Dieu – Vieux – Manière d’aller.10. Approcher – Fait le mois,

selon un dicton.11. Qui concernent une partie

de tube.12. Serrés – Triste.

sudoku niveau moyen

Page 23: Macadam février 2012

M A C A D A M 8 1 - page 23

H O R O S C O P E

284935761

317826945

956174283

635281479

478369152

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solutions

sudoku facile

497125836

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263984517

841756293

759312648sudoku difficile

FACEAFACEOIVAVORTONOOVNINETOOSSELETSFREINSOSENESASONEONSOISEREINOYAOURTSOOREVEURSOIONBOSOUSOETNANOMOIRESORAMACIEROETIOLEDANSOUSURIERELITESOCASSEm

ots croisés

AJLRGR

EPHELIDEURI

AIRAIGREUR

LICORNEARME

SBATTERIE

GAZONEPIUV

NIAISISERE

ITEMOUESTR

UAILIRIS

LATINTIMIDE

MENTIREPEE

BERNEAISEES

CALMANT

TACHE DE ROUSSEUR

GROSSE BOUTEILLEDIFFICULTÉ ESSENTIELL

E

SOCIABLE DÉSERT

ROCHEUXRÉGIME

DÉLIVRÉ D'UN MAL

RIGOLER

BRUIT QUI COURT

CANTON SUISSE

TRÈS PEU COURANTS

VENT LÉGER

ANIMAL FABULEUX

ACIDITÉ

REINE INDIENNE

PISTOLET

EST À L'AFFÛT

HERBE COURTE ET

FINE

PIÈCES D'ARTILLERI

E RELUQUEREXPÉRI-MENT

ÉES

DE BLÉ OU D'ORGE

PRONOM PERSONNEL

QUALIFIE DES RAYONS

ÉVENTRÉ

NUNUCHE

QUESTION D'UN TEST

ARROSE ROMANS

EXTRÉMISTE

OCCIDENT

PILASTRE CORNIER

RÉFLEXION

LANGUE MORTE

PARTIE CENTRALE

DANS LE PISTOU

TRAVERSE LE TYROL

PARTIE DE L'OEIL

PAS FONCEUR

MENER EN BATEAU

DUPÉ GLAIVE

FACILES

mots fléchés

HOROSCOPE

516342879

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Rejoignez l’équipe desvendeurs de Macadam !statut : vendeur colporteur de presse

Vous vendez le journal 2€ et vousrécupérez 1€ ou plus(en fonction de la ville - coût de livraison)Pas d’horaires imposés : vous gérezvotre temps comme vous le voulez.Pas de stock minimum : vous vendezle nombre de journaux que vous souhaitez.

Pas d’engagement dans le temps :vous vendez tant que vous avez besoin.

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BESOIN D’UN COUP DE POUCE ?

par Marie-Pierre Charneauwww.mariepierrecharneauastrologie.com

BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)Beaucoup d’idées, mais il faudra un peu detemps pour concrétiser certaines. Toutes neferont pas l’unanimité. D’aucuns pensent quevos projets relèvent de l’utopie. Ne baissezpas les bras, mais accordez-vous du tempsde réflexion. En couple, votre conjoint voussurprend agréablement. Célibataire, un coupde foudre est dans l’air. Un peu de nervosité.

TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)Il vous faudra réviser un projet ou l’abandonner.Vous avez tout à gagner en étant à l’écoute desarguments de vos interlocuteurs. Vos initiativessont couronnées de succès à partir du 19. Encouple, exprimez vos sentiments à votre parte-naire ; il a besoin d’être rassuré. Célibataire,ne restez pas sur une déception amoureuse.Quelques maux de tête.

GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)En faisant preuve de diplomatie, vous éviterezun rapport de force avec votre supérieur. Ce n’est pas le bon moment pour demander uneaugmentation. Chercheur d’emploi, vouspourrez avoir des pistes intéressantes. Encouple, attention aux disputes. Célibataire, unerencontre vient chambouler votre vie. À cran,vous avez tendance à vous énerver.

CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)Vos efforts des mois passés portent leurs fruits.Si vous suivez une formation, accrochez-vous,même si vous avez l’impression que l’on vousen demande beaucoup. Côté finances, quelquesdémarches à faire afin de faire valoir vos droits.En couple, vous roucoulez en début de mois.Célibataire, vous avez un succès fou. Vous êtestrop réceptif aux ambiances.

LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)Vous travaillez d’arrache-pied, bien décidé à nepas vous laisser abattre par les contretempsqui se succèdent. N’hésitez pas à solliciter desconseils ou des appuis auprès de personnescompétentes. Chercheur d’emploi, vous pourriezsigner un contrat. En couple, il y a de la jalousiedans l’air. Célibataire, une aventure estpossible. Contrôlez votre nervosité.

VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)Vous donnez le meilleur de vous-même, mais lapression, sur votre lieu de travail, ne se relâchepas. Du coup, l’ambiance est tendue. La fin dumois est plus sereine. Des propositions sontacceptées. En couple, à force que vous luifassiez des remarques, votre partenaire serebelle. Célibataire, on n’attrape pas lesmouches avec du vinaigre ! Moral fluctuant.

BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)Au travail votre énergie vous permet de faireune belle avancée. Méfiez-vous quand mêmede belles promesses qui ne seront pas toujourstenues. Avant de dire oui à des projets mirobo-lants, faites appel à votre bon sens. En couple,quelques tensions avec votre conjoint. Céliba-taire, vous préférez être seul que mal accom-pagné. Des états d’âme.

SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)Ne brusquez pas les choses et les gens, si rienn’avance comme vous le souhaitez. Vous iriezdroit dans le mur ! À partir du 15, vous pourrezavoir de nouveaux contacts. Chercheurd’emploi, sollicitez des personnes de votreconnaissance. En couple, ne jetez pas de l’huilesur le feu. Célibataire, vous êtes sur la défen-sive. Évitez les excès alimentaires.

SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)Votre sens de l’observation fait merveilles. Voussavez tirer parti des opportunités, que ce soitavec vos clients ou avec vos collaborateurs.Certains sont sollicités afin d’enseigner leursavoir-faire à des stagiaires. En couple, vouspassez une Saint-Valentin de rêve. Célibataire,vous plaisez et vous en profitez. Mettez lapédale douce, si vous ne voulez pas être épuisé.

CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)Votre patience, votre esprit pratique viennent àbout des difficultés dans votre travail. Ce mois-ci, vos objectifs sont essentiellement financierset certains se voient proposer davantaged’heures, ou un contrat de travail. En couple,vous êtes en love story. Célibataire, vous prenezde la distance avec un flirt rencontré depuispeu. Surveillez vos articulations.

VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER)En donnant le maximum de vous-même dansvotre travail, vous verrez vos efforts récompen-sés. On fait appel à votre sens de la communi-cation pour dénouer des problèmes. Chercheurd’emploi, foncez : vous êtes dans une périodede chance. En couple, la complicité est aurendez-vous. Célibataire, vous ressentez de lanostalgie pour une histoire passée. Essayez devous coucher tôt.

POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS)Un peu démoralisé par une ambiance conflic-tuelle et par des retards dans votre job, vouspréférez vous retrancher dans votre bulle endébut de mois. Par la suite, il vous faudraarrondir les angles si vous ne voulez pas quevotre lieu de travail devienne un champ debataille. En couple, vos exigences sont mal per-çues. Célibataire, ne vous emballez pas si vite.Beaucoup de nervosité.

Page 24: Macadam février 2012

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NOVEMBRE 2011

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