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N° 2 07/2013
Le magazine de la vie chorale en Afrique
African CrossVoicesAfrican CrossVoicesAfrican CrossVoices
Musique chorale et durabilité
CAJ 2013CAJ 2013CAJ 2013 Cotonou, la confirmation Cotonou, la confirmation Cotonou, la confirmation
CHORALIES A VAISON LA ROMAINECHORALIES A VAISON LA ROMAINECHORALIES A VAISON LA ROMAINE
L’Afrique y sera L’Afrique y sera L’Afrique y sera
FESTIVALFESTIVALFESTIVAL Madagascar décolleMadagascar décolleMadagascar décolle
GHANAGHANAGHANA
Au cœur du tourismeAu cœur du tourismeAu cœur du tourisme
WSCM SEOUL 2014WSCM SEOUL 2014WSCM SEOUL 2014 Le CAJ sélectionnéLe CAJ sélectionnéLe CAJ sélectionné
>AGENDA
SOMMAIRE <
TUIMBE N°2/Juillet 2013
2 AGENDA Les grands rendez-vous
4 FOCUS African CrossVoices ou quand le chant dialogue
6 COUP DE CHOEUR Choralies 2013 : l’Afrique sera là
7 FESTIVAL Madagascar : décollage amorcé
8 TAM TAM RDC : Vox Awards, du classique Ghana : Au cœur du tourisme Togo : le Chœur national engrange Maroc : Casablanca en fête
10 AFRIK’EXPRESS Cameroun : La culture chantée Afrique du Sud : Pour toi, Mandela
10 C’EST COMMENT? Je dis : « musique africaine »...
11 FORMATION Maroc : la chanson française revisitée Sénégal : Pari sur la qualité
12 PORTRAIT Soweto Gospel Choir
LE SAVIEZ‐VOUS
James Stephen Mzilikazi Khumalo est né le 20 Juin 1932 dans la ferme de l’Armée du Salut, KwaNgwelu (connue sous le nom de Mountain View en anglais), dans le district de Vrijheid du Natal, en Afrique du Sud, où ses parents ont été formés en tant que ministres de l'Armée du Salut. Né de parents profondément religieux, Dr Khumalo est imbibé d'une spiritualité telle qu’elle transparait dans toutes ses compositions musi-cales. D’abord, passionné de musique traditionnelle en fréquentant, durant son cycle primaire, la chorale d’enfants de l’école à Durban et plus tard à Hlabisa, Khumalo découvre la musique vocale occidentale avec la chorale du collège, et le groupe de
chant de l’église, au sein duquel il joue de l’euphonium en tant que soliste et apprend la notation musi-cale, en plus du tonic sol‐fa avec lequel il s’était déjà familiarisé, à cette époque. A la fin de ses études, Dr Khumalo commence à enseigner à l'école secondaire Wallmansthal, dans le district de Pretoria, et débute dans la composition de pièces musicales, dont la première, Ma Ngificwa Ukufa, en 1959, est sélectionnée dans la « section Enseignants » lors de la première édition du Festival National de chant Choral de l'Association des enseignants africains de l'Afrique du Sud (ATASA), en 1961 à Bloemfontein. Il emmène de nombreuses chorales à ce festival, où il truste les concours, et s’engage également à composer de nombreuses œuvres chorales. Il étudie le solfège, l'harmonie, le contrepoint, la forme et la composition avec Charles Norburn de Pretoria et continue de composer, sur beaucoup de poèmes par BW Vilakazi. Il étudie également le chant auprès du professeur Khabi Mngoma de l'Universi-té du Zululand, et, plus tard, sous les ordres de Zandi Casan de l'Université de Witwatersrand. Puis il en-tame une carrière d’enseignant au sein du Département des langues africaines de l'Université de Witwa-tersrand, à Johannesburg en 1969 et passe du rang de professeur de langues à celui de chef du Départe-ment Afrique. Après 1980, il renouvelle son intérêt pour la musique traditionnelle africaine et suspend la composition pour un certain temps, afin d'étudier le genre, en se concentrant sur la collecte et l’arrange-ment de pièces de la musique folklorique des noirs. Après avoir écrit Izibongo ZikaShaka, il rencontre le professeur Themba Msimang, un poète qui lui fournit les paroles de plusieurs de ses compositions. Il est à la fois chef d'orchestre et directeur des Songsters Soweto, de la division centrale de l'Armée du Salut avec qui il effectue des tournées en Grande-Bretagne, en Israël et en Norvège. Un festival de musique est organisé en l'honneur de Dr Khumalo en Novembre 1983, par le Amazwi KaZulu Choir "en reconnais‐sance de ses publications de haute qualité en tant que compositeur, et pour la beauté de l’usage de la langue Zulu dans certaines de ses meilleures compositions". Il remporte le concours de composition à l’occasion du 10ème anniversaire de la Banque africaine avec une œuvre intitulée Isibaya Esikhulu Se‐Afrika, et écrit Intonga YoSindiso pour l'intronisation en 1986 de l'archevêque Desmond Tutu (avec qui il a appris à jouer au cricket). Depuis 1989, Dr Khumalo officie en tant que directeur musical du Festival annuel de Soweto pour la construction de la nation. Five African Songs est une pièce avec 4 chansons traditionelles et 1 moderne pour chœur et orchestre symphonique sur le thème : Peuple d’Afrique, unis‐sez‐vous! (Orchestre symphonique 1995). Dr Khumalo est également le compositeur de l'opéra Ushaka KaSenzangakhona : Une épopée en musique et en poésie sur Shaka, fils de Senzangakhona, un mélange d’éléments zoulou et européens. Dr. Khumalo est aujourd’hui, professeur émérite de l'Université de Witwatersrand, membre honoraire de du département Recherche professionnelle de son école de mu-sique, et vice-président du conseil d'administration de SAMRO (Southern African Music Rights Organiza-tion. Il a également joué un rôle dans la production d'une version officielle de l’hymne national de l’Afrique du Sud, à la demande du président Nelson Mandela. Dr Khumalo a également siégé au comité de la musique du Conseil national des Arts.
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1er-9 août 2013 •ACJ International : Choralies 2013, Vaison la Romaine (France) 29 Juillet-5 Août 2013 •FIMC : 5th Multicultural & Ethnic Choral Conference Voices of Mediterrannean, Espagne 10-20 Août 2013 •CAJ/AYC : Camp annuel d’été, concerts, Cotonou (Bénin) 16-17 Août 2013 •CAJ/AYC : Colloque international : Musique chorale et développement durable, Cotonou 23-28 août 2013 •ACJ International : Masterclass for choir conductors, Vaison la Romaine (France) 29 Juillet-5 Août 2013 •FIMC : 5th Multicultural & Ethnic Choral Conference Voices of Mediterrannean, Espagne •
N°02 Juin 2013
RETROUVEZ NOUS
www.africanyouthchoir.org BP 5040 - Libreville, Gabon
Tel : 00241072755628 choeurafricain@yahoo.fr
TUIMBE
Directeur de la rédaction : Lucien Mendy
Rédacteur en chef adjoint : Ambroise Kua Nzambi Toko
Ont participé à la rédaction : Yveline Damas Sylvain Gameti
Adnane Matrone Hilaire Pankui
Christian Pariot Lala Raherimanantsoa
Maxime Selemani
Crédits photos : CAJ/AYC-A Cœur Joie Côte d’Ivoire - A Cœur Joie Gabon - A Cœur Joie Togo - A Cœur Joie Sénégal– Fédération Béninoise de Chant Choral - Fédération
Congolaise de Musique Chorale
Dépôt légal : ISSN en cours
S’INSCRIRE dans la durabilité
Et de deux pour TUIMBE ! Le numéro que vous te-nez entre vos mains vient prolonger l’aventure enta-mée depuis quelques mois, dans le but d’offrir une meilleure visibilité aux réflexions et ini a ves me-nées ça et là en Afrique dans le champ de la mu-sique chorale. Assurément, le secteur bouge et les nombreuses ac vités relatées à travers ce magazine sont là pour l’illustrer.
Sur le con nent, d’abord, grâce à l’imagina on et à l’engagement des acteurs qui posent des jalons es-sen els s’appuyant qui, sur le volet forma on, qui sur le volet promo on ou diffusion de spectacles.
Ainsi, de Casablanca à Tananarive, en passant par Douala, les idées foison-nent et prennent forment. Au grand bonheur des millions de choristes et mu-siciens partageant, aujourd’hui, ce e passion nommée « musique chorale ».
Hors du con nent, aussi, la musique chorale africaine s’exporte avec une pré-sence de plus en plus remarquée d’ensembles ou chœurs africains, à l’image du Soweto Gospel Choir, sur les scènes européennes et même asia ques voire américaines. La sélec on du Chœur Africain des Jeunes pour le prochain Symposium mondial sur la musique chorale prévu à Séoul en 2014 vient con-sacrer la reconnaissance interna onale du talent, mais surtout de la per -nence des projets ini és par les acteurs du con nent . Un bouillonnement qui augure de perspec ves prome euses pour l’avenir de ce e discipline ar s-que en Afrique.
Cependant, il ne faut pas se leurrer. Les acquis, encore fragiles, glanés par le monde choral africain méritent d’être consolidés, malgré toutes les difficultés que vivent les acteurs, qui ont pour nom manque de sou en ins tu onnel, ab-sence de moyens, marginalisa on de ce sous secteur musical par les autorités, parce souffrant souvent d’une connota on religieuse, défaut de mobilité et de circula on des œuvres et des ar stes, entre autres. Au risque de déstabiliser et d’annihiler toutes ces ac ons menées par des hommes et femmes qui n’ont, très souvent, que la foi en bandoulière. Foi en la musique chorale, facteur d’enraci-nement culturel, de socialisa on, d’épanouissement au plan individuel et collec-f, de réconcilia on, d’intégra on des peuples, de dialogue interculturel, bref,
facteur de paix; ce e paix à laquelle aspirent tous les peuples, aujourd'hui, se-vrés par une mondialisa on lourde de périls avec son lot de crises financières, et de conflits, sur fond d’impérialisme économique et culturel.
D’où l’intérêt que revêt la rencontre de Cotonou, au cours de laquelle, acteurs du secteur, autorités, organismes et partenaires plancheront sur les voies et moyens de réussir une meilleure intégra on de ce e ac vité dans le développe-ment durable de notre con nent. Opportunité de démontrer que la musique chorale reste une composante culturelle à part en ère dans l’élabora on et la mise en œuvre des poli ques visant l’émergence de notre con nent. Et non en-èrement à part.
Lucien Mendy
EDITO <
TUIMBE N°2/Juillet 2013
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African CrossVoices Cotonou 2013 CHANT CHORAL ET DURABILITE
SI, AUJOURD’HUI, LE CONSENSUS EST ETABLI AU SEIN DE LA COMMU‐NAUTE INTERNATIONALE SUR L’APPORT DE LA CULTURE DANS LE DEVELOPPEMENT HUMAIN, SOCIAL ET ECONOMIQUE DURABLE, LES ACTEURS DE LA MUSIQUE CHORALE AFRICAINE, CONSIDERES COMME LES PARENTS PAUVRES DU SECTEUR CULTUREL., NE SOUHAITENT PAS ETRE EN RESTE. RENDEZ‐VOUS LES 16 ET 17 AOUT 2013, A COTONOU.
Depuis l’adoption de la convention de l'UNESCO de 2005 sur la protec-tion et la promotion de la diversité des expressions culturelles et, plus récemment, des pas sont franchis chaque jour en vue d’accorder une place de plus en plus importante au secteur culturel, considéré comme la quatrième dimension du développement durable. La résolution des Na-tions unies de novembre 2010 sur la culture et le développement, ainsi que les objectifs du millénaire pour le développement définis à l’issue du sommet sur les OMD en 2010, confirment cette tendance.
Dans ce contexte, le secteur de la musique, et particulièrement de la mu-sique chorale a un rôle essentiel à jouer. Facteur de socialisation et d’intégration, la musique chorale constitue un outil privilégié pour cons-truire des ponts entre les peuples dans le cadre du dialogue interculturel. Elle participe aussi de la promotion de la diversité culturelle à travers la richesse des répertoires revalorisés et diffusés et s’affirme comme un levier puissant dans la résolution des conflits et la construction d’une paix durable sur le continent africain.
En effet, à travers une démarche collective, bâtie sur le socle de la solida-rité, dans l’écoute et le respect de l’autre, la musique chorale contribue non seulement à l’affirmation de soi, mais aussi, à la formation du ci-toyen. Elle s’affiche, ici, comme un instrument de choix dans le dispositif d’éducation non-formelle, qui concoure au renforcement des processus de démocratisation en cours sur le continent africain.
Inclusion pour une approche globale
C’est pourquoi, les acteurs envisagent de s’engager en vue d’une réforme des politiques culturelles avec pour objectif d’intégrer davantage ce sous-secteur, dont le potentiel élevé en termes de création d'emplois, d'im-pact économique et de développement durable reste encore sous-estimé. S’appuyant sur une démarche inclusive, ce colloque permettra certainement la mise en œuvre d’une approche globale plus efficiente; parce que tenant compte de la nécessaire complémentarité des pro-grammes nationaux et régionaux actuels et futurs. Les initiatives locales, parfois isolées et souvent redondantes, ayant fini d’afficher leurs limites
Une belle opportunité est ainsi offerte aux différents acteurs de la mu-sique chorale, à travers cette plateforme de partage et de réflexion pour identifier des pistes d'action en vue d’une meilleure inclusion de la mu-sique chorale dans les démarches de développement durable. Ils ne man-queront surement pas de saisir l’occasion afin de jeter les bases d’une politique régionale inclusive à l’échelle africaine, au niveau de ce sous-secteur.
En alliant la réflexion à l’action, l’organisation de ce colloque accorde une large place aux échanges d’expériences, de savoir-faire en vue de capitali-ser les meilleures pratiques et d’opérer un transfert de connaissances. L’essor d’une musique chorale, actrice majeure de l’émergence d’industries culturelles et créa ves fortes passe, certainement, par là.
> > ORGANISATEURS : Chœur Africain des Jeunes
> > PARTENAIRES
‐ Ins tu onnels : UNESCO, Ministère de la Culture du Bénin,
Ambassade France, etc.
‐ Techniques : FIMC, A Cœur Joie Interna onal, Mouvement Panafri
cain pour la musique et le chant choral AFRIKIYO !, CAJ, ACJ RCI, ACJ
Gabon, ACJ Togo, ACJ Sénégal, ACJ Congo, FBCC
>> THEME :
« Musique chorale et développement durable en Afrique ». C’est le
thème du Colloque interna onal « African CrossVoices », « l’Afrique
à la croisée des voix » prévu les 16 et 17 aout 2013, à Cotonou, en
République du Bénin.
>> OBJECTIF :
Mieux appréhender et promouvoir la musique chorale dans sa
dimension culturelle, sociale, économique et écologique en tant
que facteur de développement durable pour le con nent africain.
>> CIBLES :
Ce colloque réunira : amateurs et professionnels africains évoluant
dans le secteur, ar stes, auteurs, compositeurs, chefs de chœur,
musiciens, économistes, sociologues, philosophes, chercheurs,
producteurs, diffuseurs, société civile, partenaires publics et privés,
élus locaux, media africains.
Il est ouvert au grand public
FOCUS <
TUIMBE N°2/Juillet 2013
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FOCUS <
TUIMBE N°2/Juillet 2013
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CAJ 2013 LA CONFIRMATION
APRES ABIDJAN EN 2012, C’EST COTONOU QUI PREND LE RELAIS. LA 2ème EDITION DU CAMP D’ÉTÉ ANNUEL DU CHŒUR AFRICAIN DES JEUNES SE TIENDRA DANS LA CAPITALE BENINOISE DU 10 AU 20 AOUT 2013. UNE EDITION POUR CONFIRMER LES PREMISSES D’UN PROJET PROMIS A UN BEL AVENIR.
Une cinquantaine de jeunes choristes venus de 10 pays africains sont attendus à la 2ème édition du camp d’été du Chœur Africain des Jeunes. Pendant 10 jours, les « cajistes » travailleront sous la direction du chef Ambroise Kua-Nzambi Toko du Congo, pour parfaire les pièces au pro-gramme avant de se produire sur scène devant le public béninois.
Les prépara fs ont déjà été entamé au niveau des pays par cipants sous la conduite des représentants na onaux du CAJ, avec un travail de déchiffrage préalable des par ons, afin de dégrossir la charge de travail lors du camp. Ce qui perme ra au chef et à ses assistants d’insister davantage sur le travail vocal, la mise en scène, et d’aborder en profondeur l’interpréta on des pièces.
Le répertoire enrichi de quelques nouvelles pièces d’auteurs africains, notamment, reste largement représenta f de la diversité du con nent africain. Et c’est bien le but recherché par les ini ateurs du projet : plonger les jeunes choristes dans différents bains culturels, reflets de l’iden té africaine afin de consolider leur enracinement et de leur faire gouter les richesses du con nent dans ses tradi ons profondes.
Consolider les acquis
La tenue du camp au Bénin sera une belle occasion de réussir ce pari. L’ancien Quar er la n regorge, en effet, de richesses ines mables en terme de patrimoine matériel et immatériel léguées par une histoire riche qui font de la baie du Bénin, un des hauts lieux de mémoire de la tragédie de la traite des esclaves et un des ponts où se sont construits des liens historiques avec le con nent américain .
L’équipe de la Fédéra on béninoise de Chant Choral, autour de son président, Simon Dedji, est à pied d’œuvre depuis de longs mois afin d’offrir un séjour à la mesure de la tradi on d’hospitalité béninoise.
Entre séances de répé on et concerts, les cajistes auront droit à des visites de sites historiques et touris ques , afin de joindre l’u le a l’agréable. Le séjour comporte, en effet, une dimension découverte du patrimoine culturel du pays hôte à travers laquelle les organisateurs entendent enrichir la culture générale des jeunes choristes. De quoi en faire des ambassadeurs convaincus du con nent, la musique chorale en bandoulière. Plein succès au CAJ 2013 !
WSCM SEOUL 2014 LE CAJ SELECTIONNE
A PEINE UN AN APRES SA CREATION, LA CONSECRATION EST DÉJÀ LA. LE CHŒUR AFRICAIN DES JEUNES VIENT D’ETRE SELECTIONNE PARMI LES 25 CHŒURS INVITES A SE PRODUIRE A L’OCCASION DU 10ème SYMPOSIUM MONDIAL SUR LA MUSIQUE CHORALE PREVU DU 6 au 14 AOUT 2014, A SEOUL, EN REPUBLIQUE DE COREE DU SUD.
L’image est forte, le moment important : une quarantaine de choristes venus de différents coins du con nent pour représenter l’Afrique à cet événement de dimension planétaire, organisé tous les 3 ans par la FIMC. Effectué sur la base de critères rigoureux parmi les chœurs pres-gieux du monde en er, le choix porté par le comité ar s que sur le
Chœur africain des jeunes, s’il est rempli de symboles, a de quoi ré-conforter plus d’un.
D’abord, les ini ateurs du Chœur Africain des Jeunes pour qui il sonne comme une récompense quant à la per nence du projet et à la qualité du travail accompli, en si peu de temps. Faut-il encore le rappeler. Le pari était osé. Pour avoir traduit en acte ce e vision d’intégra on de la jeunesse du con nent, mais aussi, opté en faveur d’un enracine-ment culturel et élevé l’excellence au rang de vertu, Yveline Damas et son équipe avait déjà bien perçu la dimension thérapeu que du chant choral en tant qu’instrument d’épanouissement personnel et collec f, et au-delà, comme un formidable ou l de dialogue et facteur de paix, donc de progrès.
Ensuite, les jeunes choristes, pour avoir cru en un projet si innovateur sur le con nent, et fourni autant de sacrifices malgré des moyens déri-soires. Mais, surtout pour avoir compris leurs différences comme une source d’enrichissement mutuel, le tout, dans un esprit de respect ré-ciproque, et choisi de me re ensemble leurs talents au service des uns et des autres, dans un bel élan de solidarité, avec pour seul finali-té, l’émergence économique et sociale de leur con nent à travers la culture.
Enfin, les acteurs du chant choral africain, qui, à travers leurs coura-geuses ini a ves en faveur de la promo on des richesses culturelles du con nent, n’ont cessé de cul ver une image posi ve de leur con -nent, à contre-courant des clichés néga fs, si réducteurs, véhiculés par les apôtres de l’afro-pessimisme.
Nul doute que le chœur, placé sous la direc on d’Ambroise Kua Nzam-bi Toko, assumera avec brio son statut d’ambassadeur du con nent avec un répertoire et des presta ons dignes de la générosité et de l’enthousiasme de la jeunesse africaine. Pour prouver encore le pou-voir de « guérison » de la musique choral, considérée comme moyen de compréhension. Un challenge de plus à relever.
www.wscm10.org
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Séance de gym matinale
Le Bénin, véritable carrefour culturel
Par Yveline Damas
Choralies 2013 L’Afrique au rendez‐vous !
DEUX CHŒURS ET UN CHEF POUR PERPETUER UNE TRADITION VIEILLE DE PLUS DE 35 ANS : L’AFRIQUE ETAIT BIEN DE LA PARTIE A L’OCCA‐SION DES 21EMES CHORALIES, QUI SE SONT DEROULES DU 1ER AU 9 AOUT A VAISON LA ROMAINE, EN FRANCE.
Musicien, chef de Chœur et compositeur français, César Geoffray (1901-1972) a légué au chant choral un héritage incommensurable. Fondateur du mouvement A Cœur Joie en 1947, nous lui devons le fes val Les Cho‐ralies, le plus ancien rassemblement choral du genre, et certainement l’un des plus grands du monde francophone. Depuis 1952, il réunit, en effet, tous les trois ans dans la ville de Vaison la Romaine, en France, près de 5000 choristes du monde en er, appartenant ou non au mouve-ment A Cœur Joie.
Une tradi on perpétuée Ainsi, pendant une dizaine de jours, plusieurs ac vités ont animé ce e pe te ville et la région environnante. Des concerts à travers la ville, dont les plus pres gieux se sont déroulés au Théâtre an que, un ves ge ro-main de près de 5000 places, des concerts dans les villes voisines, des forums, des ateliers « à la carte » : 17 ateliers longs (8 jours), 10 ateliers courts (5 jours), 5 ateliers découverte (3 jours), des ateliers à la journée (un jour un chef), perme ant de découvrir des répertoires de tous styles, de tous pays, de toutes époques. Les soirées au Théâtre an que ont débuté par le tradi onnel chant com-mun, dirigé chaque soir par un chef différent et entonné par l’ensemble des 5000 spectateurs. Pour rappel, le chef Ambroise Kua-Nzambi Toko de la RDC a eu l’occasion d’en diriger un en 2007 (Zangalewa).
De nombreux par cipants, dont près de 25 chœurs de toutes na onali-tés, étaient de la par e. Ce e année, parmi les chœurs venus du monde en er (Europe, Amérique, Asie …) pour la circonstance, l’Afrique a été bien représentée avec La Chorale Monseigneur Luc Gillon de la Répu-blique Démocra que du Congo (RDC), dirigée par John Nyembo, le Groupe vocal le Chant sur la Lowé du Gabon sous la direc on d’Yveline et Sophie Damas, et le chef, Ambroise Kua-Nzambi Toko, qui animera un atelier « un jour, un chef » sur les chants africains.
Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que l’Afrique par cipe à ce grand rassemblement. On se souvient de la première chorale africaine à y être invitée : La Chorale St Joseph de Médina, dont le Chef, feu Julien Jouga, fit résonner avec émo on « Wallaye » dans le Théâtre An que en 1977. Ce dernier dirigea, en 1998, la Messe du « Cap des biches » en atelier.
Depuis, plusieurs chorales et chefs de chœurs africains leur ont emboité le pas. Entres autres, le Chant sur la Lowé, qui fit un premier passage en 1992 sous la direc on d’Yveline Damas ; Le chœur La Grâce qui a repré-senté l’Afrique en 2007, année au cours de laquelle, son chef, Ambroise Kua-Nzambi Toko a animé un atelier long sur la musique africaine, alors que le percussionniste du groupe, Ne Nkamu Luyindula, dirigeait un ate-lier de percussions, avant de donner un concert en soirée au Théâtre An-que et de conduire une anima on populaire lors de la tradi onnelle
parade des Choralies. En 2010, ils sont de nouveau animé des ateliers de chants et de percussion.
Ainsi, donc, les chants du monde en er ont résonné dans le théâtre an-que, au cœur de la Provence française. Et l’Afrique a fait entendre sa
voix. A travers ce e présence remarquée, le con nent africain apporte la preuve de son dynamisme au sein du mouvement A Cœur Joie inter-na onal et confirme son retour au niveau des grandes scènes du chant choral.
Un retour au premier plan
Un signal fort, qui confirme une tendance observée depuis peu : le chant choral africain est en train d’effectuer aujourd’hui un retour au premier plan, grâce à une présence de plus en plus remarquée sur la scène inter-na onale. A l’heure où les fédéra ons de chorales africaines se mobili-sent pour développer l’art choral sur le con nent et promouvoir leur iden té culturelle sur les scènes interna onales, il faudrait se féliciter de la présence de déléga ons africaines à ce grand fes val, et espérer que, désormais, malgré les énormes difficultés rencontrées pour effectuer des déplacements interna onaux, l’Afrique ne brillera plus par son absence. Au rendez-vous du donner et du recevoir.
Les Choralies 2013 :
Mardi 6 août : Concert Quatre chœurs, trois continents Théâtre antique 20h30 - Le Chant sur la Lowé avec Monteverdi Choir (Hongrie), La Cigale de Lyon (France), Manado University Choir (Indonésie)
Mercredi 7 août : Vaison Théâtre du Nymphée 17h - Le Chant sur la Lowé Vaison Cours Taulignan 20h – Chorale Monseigneur Luc Gillon L’Isle-sur-la-Sorgue 20h – Le Chant sur la Lowé Vaison-la Romaine Cité Médiévale 21h15 – Chorale Monseigneur Luc Gillon
Mardi 6 août : Atelier de Chant Choral africain « Belle Afrique » animé par Ambroise Kua-Nzambi TOKO Vaison Place Montfort 18h15 – Le Chant sur la Lowé
Jeudi 8 août : Vaison Gymnase 16h30 - Chorale Monseigneur Luc Gillon
COUP DE CHOEUR <
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Le chant sur la Lowé du Gabon
Avec Lala Raherimanantsoa *
Madagascar
UN FESTIVAL ANNUEL DE CHANT CHORAL POUR PROMOUVOIR CETTE DISCIPLINE A MADAGASCAR ET REMETTRE LA "VOIX HUMAINE" AU GOUT DU JOUR. C’EST LE PARI QUE SE SONT FIXES LES PROMOTEURS D’"ANALAMANGA CHORALIA".
L’île de beauté regorge de trésors insoupçonnés en matière musicale. Située à un carrefour d’influences entre la côte orientale de l’Afrique et l’Asie du Sud-Est, Madagascar subit, cependant, le paradoxe de la modernité.
"Contaminée" par l’u lisa on abusive de la technologie (synthé seur, boîtes à rythmes, sonorisa on à outrance), la musique malgache en est arrivée au point d’oublier sa voca on première : me re en valeur la voix humaine. Avec ou sans accompagnement. Si l’on y ajoute la rareté de for-ma ons chorales laïques, la musique malgache (tradi onnelle, folklo-rique, profane, contemporaine), pourtant très riche se retrouve, ainsi, mal exploitée, voire marginalisée.
Devant ce constat, le Fes val de chant choral "Analamanga Choralia" a fait le pari d’organiser une grande manifesta on musicale annuelle ras-semblant des chœurs locaux dans un premier temps, et à terme, d’inviter des forma ons étrangères. Objec f visé, promouvoir le chant choral sous tous ses aspects (profane, religieux, etc), tout en incitant à la créa on de forma ons chorales dans les écoles, entreprises, et associa ons.
Entre tradi on et modernité Ini é par l’école de musique Lalamozika d’Antananarivo et l’associa on Analamanga Choralia, placées sous la direc on de Lala Raherimanantsoa, le fes val est ouvert aux chœurs mixtes, chœurs d’hommes, chœurs de femmes ou chœurs d’enfants composés au maximum de 40 chanteurs. Si tous les genres, styles, types musicaux sont admis (contemporain, folklo-rique, classique, sacré, profane, variété), l’u lisa on de boîtes à rythme, du play-back, d’instruments de musique amplifiés (sauf guitare acous-que et cordophones), de microphones est, par contre, exclue.
Coté répertoire, les thèmes sont libres, mais ne se limitent pas au chant sacré. Mots d’ordre : tolérance et respect de l’autre. Le Fes val n’est pas encore un concours même si un changement est envisageable à terme.
Le bilan est très prome eur : quatre concerts, une masterclass de direc-on de chœur et de chant choral, regroupant 24 chefs, animée par So-
phie Boucheron (France), en collabora on avec l’Ins tut Français de Ma-dagascar, et une conférence-débat sur le thème « Quid de l’avenir du chant choral à Madagascar ?»
De nouveaux horizons se dessinent, donc, pour le chant choral malgache, avec les conclusions issues de la conférence-débats, où il a été ques on, entre autres, de l’u lisa on du solfège, en plus du solfa, mais aussi, des avantages et inconvénients de la technologie appliquée au chant choral.
Diversifier répertoires et publics Si l’édi on 2013 a vu la par cipa on de 12 chorales, toutes issues d’églises de la capitale, qui n’ont pas hésité à exécuter des répertoires folkloriques, elle a surtout consacré une évolu on progressive au niveau des mentalités, brisant la tendance forte à limiter le chant choral à un usage religieux ou liturgique, au détriment de ses autres face es.
Après des débuts pénibles, en 2011 et en 2012, liés, notamment, à la difficulté pour les chorales d’église d’aborder le répertoire profane malgache, le comité d’organisation a pu enregistrer la parti-cipation de trois chorales laïques. Une tendance confirmée lors de l’édition 2013 au cours de laquelle les organisa-teurs ont constaté une nouvelle dyna-mique vers la création de chorales laïques et une ouverture de plus en plus marquée des chorales d’église au réper-toire de chants traditionnels, folklo-riques et contemporains malgaches.
Au même moment, le festival, soutenu par l’Institut Français de Madagascar, l’Alliance Française de Tananarive, le Cercle Germano-Malagasy, et la com-mune urbaine d’Antananarivo, a noté une hausse des demandes de participa-tion et une diversification des lieux de concert : café, centres culturels, etc. Ré-sultat : un nombre de spectateurs qui a doublé, avec un accès gratuit aux con-certs. Une formule qui oblige les organi-sateurs à recourir à plus de partenaires au niveau local et international, afin de trouver les moyens de pérenniser l’évè-nement.
Pour la 4ème édition, des innovations sont au menu, avec la tenue de concerts inédits au niveau des lieux publics : rue, marché, abribus, etc. Un formidable challenge pour Lala et son équipe ! Au bonheur des amoureux du chant choral. Tongava soa ! (Bon vent en malgache)
*Président d’Analamanga Choralia Contact Fes val d’Analamanga Choralia Bureau de LALAMOZIKA Lot IIIM 27D, Ouest Ambohijanahary, 101, Antananarivo-MADAGASCAR Tel : +261340775343 Email : analamanga.choralia@yahoo.fr
FESTIVAL <
TUIMBE N°2/Juillet 2013
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Analamanga choralia décolle
Le coin culinaire
Un chef ... Professeur de musique (Académie de musique de Madagascar) et titulaire d’un Certificat d’études en Gestion et projet artistique et culturel (Médiation culturelle) de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Madagascar, Lala Raheri-manantsoa a soutenu publiquement dans le cadre de ses recherches sur la mu-sique Malgache un mémoire intitulé "Rakoto Frah et la Sodina". Chef de chœur de la chorale AMIF d’Antananari-vo (1981-2006), cet organiste (depuis 1986), doublé d’un guitariste (groupe Médicis 2008-2009), s’est perfectionné grâce aux stages de pédagogie musicale et direction de chœur auprès du Profes-seur Klaüs (Cercle Germano-Malagasy). Co-fondateur de l’Académie d’Enseigne-ment Musical et de la chorale, il est l’ini-tiateur du festival de chant choral Anala-manga Choralia en 2011 et président de l’Association Analamanga Choralia. En 2012, il fonde l’école de musique Lala-mozika ainsi que la chorale Analamanga Choralia (2013), dont il assure la direc-tion. Ce docteur en médecine, passionné de musique, excelle dans les logiciels informatiques Musiclab, Audacity, Acous-mographe. ...Une école ... L’école assure une formation en musique instrumentale : guitare, Piano, chant et chant choral à Tana, qui abrite le siège du bureau du festival. Au programme : culture musicale, solfège et déchiffrage, technique instrumentale, pratique d’en-semble. Effectif : 58 étudiants. … Une chorale Au sein de cette école, une chorale : Analamanga choralia, du même nom que le festival. Le répertoire est varié (profanes, sacrées) sans distinction de genre, style, rythme, musique ni thème. Dans un environnement où les chorales malgaches laïques sont rares (une di-zaine dont la moitié chante uniquement un répertoire religieux) et où le solfa est l’écriture musicale principalement utilisée par la majorité des chorales, l’école as-sure l’encadrement pédagogique de cette chorale laïque avec, notamment, par une formation en solfège, basée sur un pro-gramme identique à celui des étudiants inscrits à Lalamozika. La chorale Anala-manga Choralia est actuellement en début de formation. En perspective, un concert à la veille de la fête de Noël et la promotion des répertoires anciens de tout Madagascar.
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Magnifique concert à l’issue de l’atelier de chant choral
Ghana
Au cœur du tourisme culturel
Par Lucien MENDY
LE GHANA COMPTE SUR LE CHANT CHORAL POUR BOOSTER SON SECTEUR TOURISTIQUE. UNE IDEE ORIGINALE DU MINISTERE DU TOURISME, DE LA CUL-TURE ET DES ARTS CREATIFS QUI VIENT D’ORGANISER, AVEC ECLAT, LA 2EME EDI-TION DU FESTIVAL DE AFRICAIN CHANT CHORAL "AFRICA SINGS ALOUD".
La tradi on de chant choral confirme sa belle santé au pays de Kwame Nkrumah. Accra, la capitale, vient d’abriter, du 5 au 7 avril 2013, la 2ème édi on du fes val africain de chant choral dénommé "l’Afrique chante avec allégresse". Inscrit désormais dans l’agenda officiel du pays, cet évè-nement a été l’occasion pour les autorités d’appeler leurs concitoyens à davantage apprécier l'importance de la culture, qui, correctement pro-mue cons tue une source non négligeable de dividendes pour l’économie ghanéenne.
Pour Mme Elisabeth Ofosu-Adjare, ministre du tou-risme, de la culture, des arts créa fs, l’organisa on de ce fes val visait, outre la promo on de l’iden té africaine, à u liser la musique chorale comme le-vier perme ant de posi onner le secteur touris-que ghanéen sur la scène mondiale ; mais, aussi à
fournir une plate-forme pour partager leurs expé-riences avec d'autres pays frères et au-delà. "En con nuant à étendre le réseau du tourisme et des produits culturels u lisant les arts créa fs pour poursuivre un tel programme, nous croyons que la paix et la stabilité rela‐
ve, dont nous jouissons actuellement, couplées avec des efforts de pro‐mo on de l'inves ssement, le développement rapide des infrastructures, la promo on de la culture et du patrimoine historique devraient nous ga‐ran r un partage équitable des retombées d’une ac vité touris que, en plein essor dans le monde en er ", a-t-elle ajouté.
Un bel hommage au chant choral, discipline a trée capable de rassem-bler les hommes au-delà de leur diversité, et qui mériterait d’être davan-tage promue en tant qu’instrument social afin de favoriser la cohésion na onale, l'harmonie et la compréhension entre les peuples et assurer une paix durable. Les autorités ghanéennes l’ont bien compris, en tout cas, qui comptent, à travers ce fes val, encourager la jeune généra on à u liser la musique comme un langage universelle pour resserrer les rangs, et découvrir la puissance de raccordement que procure le fait de chanter ensemble. C’est, en effet, quand les hommes se rendront compte que le chant choral est en mesure de leur offrir un futur avec l’esprit plus ouvert et plus tolérant, qu’alors seulement, le but sera a eint ! Et pour y arriver, il n’y aura jamais assez d’efforts.
Coté scène, le public du Théâtre na onal s’est délecté devant les presta-ons de haute facture des Stars venus des États-Unis d'Amérique, ainsi
que des chorales locales Dansoman Youth Choir, Adehyemma Sacred Group, Winneba Youth Choir et Jesus and Mary Choir in Achimota.
Togo Le chœur national engrange
Par Sylvain GAMETI
L’AGENDA DU CHŒUR NATIONAL DU TOGO EST BIEN REMPLI POUR CE DEUXIEME SEMESTRE DE 2013. ENTRE CONCERTS A L’OCCASION DES FESTIVITES MARQUANT LE 40EME ANNIVERSAIRE DE LA TELEVISION NATIONALE TOGOLAISE ET PRESENTATION DU SCENARIO SUR L’HIS‐TOIRE DU TOGO, LE TEMPO S’ACCELERE.
Le Chœur na onal du Togo a procédé à un premier enregistrement du scénario de l’épopée in tulée "Sen nelle, que dis‐tu de nuit ?", qui re-trace l’histoire du Togo depuis la période précoloniale jusqu’à nos jours. Ecrite par Sylvain Game , chef dudit chœur, une première représenta-on est annoncée pour le début du mois de novembre prochain, suivie
probablement d’une tournée na onale.
Entre temps, les choristes du chœur na onal du Togo font face à un agenda chargé, avec, en plus des presta ons a l’occasion de rencontres interna onales, la célébra on du 53ème anniversaire de l’indépendance du Togo, le 26 avril dernier, à la place de l’indépendance en présence du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbe et celle du 14 juillet, fête na-onale française à l’ambassade de France. Le Chœur na onal a, en effet,
été reconduit pour l’exécu on des hymnes na onaux togolais et fran-çais, eu égard au succès remporté l’an dernier à travers une presta on très appréciée
Maroc Casablanca en fête
Avec Adnane Matrone* CASABLANCA FIGURE DESORMAIS DANS L’AGENDA AFRICAIN DU CHANT CHORAL. AVEC LE FESTIVAL INTERNATIONAL DES EN‐SEMBLES VOCAUX DE CASABLANCA ORGANISE PAR MAROC EN CHŒUR, LA CAPITALE ECONOMIQUE DU MAROC TIENT, ENFIN, UN EVENEMENT DE TAILLE QUI VEUT DEVENIR INCONTOURNABLE.
Sawt, 1er fes val interna onal de chant choral à Casablanca, qui a eu lieu du 18 au 21 Avril 2013, a vu la par cipa on de 7 chœurs marocains venu de tout le royaume et de 2 chœurs étrangers : un chœur biélorusse et un chœur espagnol.
L’objec f des organisateurs était de fêter le chant choral en le rendant accessible au plus grand nombre, en ini ant le public à ce e discipline, et en présentant une grande diversité de style et d’expressions ar s-ques. Musique, fraternité, échange, découverte, rencontres et ami é
étaient les maîtres mots de ce e manifesta on. Le fes val qui a débuté par une soirée d’ouverture, à laquelle ont pris part tous les choristes invités, s’est terminé en apothéose par un con-cert de gala à la Villa des arts de Casablanca avec l’ensemble des chœurs, soit environ 200 chanteurs sur scène pour le plus grand plaisir du public. Enfin, tous les choristes se sont retrouvés autour d’un repas commun, dernier instant d’une semaine de rencontres musicales au cours de laquelle de nombreuses ami és se sont forgées. Durant les quatre jours du fes val, les chorales ont offert une vingtaine de concerts dans la ville de Casablanca, tous ouverts au public afin d’assurer un succès populaire à l’évènement. * Adnane MATRONE Président de l'associa on "Maroc en chœur" Président du Fes val SAWT www.fes val-sawt.com
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RDC Vox Awards
Le classique s’affirme Par Maxime SELEMANI
LA MUSIQUE CLASSIQUE HERITAGE DE LA CULTURE OCCIDENTALE TEND A DEVENIR UN PATRIMOINE UNIVERSEL, AU POINT DE FAIRE DES EMULES MEME SUR LE CONTINENT AFRICAIN. EN REPUBLIQUE DEMO‐CRATIQUE DU CONGO, ELLE OPERE UNE PERCEE SPECTACULAIRE AVEC COMME TREMPLIN LE CONCOURS VOX AWARDS. La musique classique, c’est la classe, C’est l’affaire de l’élite d’abord…Parce qu’elle adoucit les mœurs … son impact sur le psukê (âme) est plus puissant que la voix parlée.
D’aucun la décrive comme l’œuvre la plus sublime conçue pour l’être humain : Elle relève de la noblesse d’âme; C’est l’homme dans toute sa grandeur.
A Kinshasa, et la RDC ce e musique, considérée comme l’apanage des chorales, a connu une évolu on constante depuis les années 1980. S’ins-pirant de l’ac on des missions diploma ques étrangères, qui n’hésitaient pas à promouvoir les forma ons musicales lors des manifesta ons diplo-ma ques et autres fes vités culturelles qu’elles organisaient, des précur-seurs se sont mis à explorer les voies et moyens de faire éclore ce besoin latent et de le sa sfaire. C’était le point de départ d’une aventure qui a donné naissance à un concept : Vox awards. Ambi on, promouvoir les talents africains sur la scène aussi bien locale qu’interna onale.
Un opéra
pour Kinshasa
Pour me re en place des forma ons musicales fortes, il fallait passer par la promo on et la forma on des talents individuels qui vont les alimen-ter. D’où l’accent mis par les ini ateurs sur les voix et les compétences individuelles.
Après trois premières édi ons qui ont rencontré un vif succès à travers des scènes aussi pres gieuse que le Centre Wallonie Bruxelles, l’Ins tut Français Hall de la Gombe, le Centre culturel Boboto et le Grand Hôtel de Kinshasa, le concours commence à prendre son envol surtout avec l’appui de l'ambassade d'Allemagne.
Mais, les organisateurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin ; ils entendent, aujourd’hui, franchir un cap ; Celui de la reconnaissance in-terna onale, l’ambi on de décrocher une adhésion à la Fédéra on Inter‐na onale des concours de Musique du Genève. Ni plus, ni moins.
Or, peut-on disposer d’un opéra sans chanteurs dotés des meilleures voix, sans s muler les talents à se perfec onner à travers la compé on pour a eindre l’excellence ?
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Dans ce e perspec ve, Maxime Selemani et son équipe ont placé la barre très haut : l’organisa on des Vox Awards est, en effet, calquée sur les standards exigés lors les concours interna onaux de musique lyrique : un jury interna onal, et des ateliers animés par des profes-sionnels de la voix.
Ils entendent ainsi, inscrire la RDC dans le concert des na ons de mu-sique lyrique avec, en ligne de mire, la mise sur pied de l’Opéra de Kinshasa pour faire honneur à toute l’Afrique, à l’instar de celui de Cap Town en Afrique du Sud, sur les traces de celui d’Egypte, qui n’existe plus depuis des années.
Un challenge formidable qui mérite l’appui des autorités congolaises et le sou en des mécènes ainsi que du secteur privé local, quand on connait les charges (transport et prise en charge des ar stes, valeur des prix et communica on) à ce type d’événement. Parce que soutenir la promo on du facteur humain, c’est inves r durablement dans le patrimoine mondial.
En quelques mots Vox, ou voix en la n et awards, trophées en anglais. La musique classique est considérée à la fois comme art (talent personnel ou don) et science (à cul ver par la forma on). Vox awards veut cul -ver l’esprit d’excellence, en passant par la promo on et la forma-on des talents innés et en créant l’émula on à travers un con-
cours doté d’un trophée remis aux meilleures voix par un jury in-terna onal. Il offre, ainsi, un espace d’expression aux voix à tra-vers le chant lyrique, pour promouvoir les talents africains.
Le concours : La compé on est organisée en 4 catégories : Sopra-no, Contre-Alto, Mezzo-soprano et Contre-ténor, Ténor, Basse/Baryton. Les candidats (chanteurs amateurs de na onalité afri-caine, jusque-là) sont audi onnés par un jury interna onal de spé-cialistes, puis primés à l’issue d’une compé on qui se déroule en trois phases.
La forma on (Atelier de chant lyrique): les ateliers de forma on sont organisés pendant le concours à Kinshasa pour tous les candi-dats, et après le concours, en Allemagne, pour les lauréats avec des professionnels du chant.
L’Espace musical : des concerts sont organisés après le concours à travers Vox Académie qui est un conglomérat de chanteurs ayant par cipé au concours.
PALMARES 2012-2013 - Jury présidé par le Dr Alexandre Catranis (Grèce) Sandra Tshibangu (Soprano), Francis-Didier Chani (Contre-Ténor), John Baloji (Ténor) et Lionel Mpiana (Basse).
2011-2012 - Jury présidé par le Pr Sabine Blomayer (Allemagne) Grâce Pembele (Soprano), Dina Pembele (Mezzo-soprano), Chiquito Lembe (Ténor) de la RDC et Nado Mokola (Basse) du Congo Brazzaville.
2010-2011 - Jury présidé par le Pr Luigi Mose (Italie) Marithé Mitongo (Soprano), Nick Kabedi (Contre-Alto), et Bill Buatshinyi (Ténor), tous congolais et Michel Ruberango (Basse) du Rwanda.
Le jury apprécie Sur scène, du talent.. … et de l’enthousiasme Sous les yeux d’un jury a en f
Cameroun
La culture en chansons
Par Hilaire PANKUI
APRES LE RHUMSIKI CHOIR OF GAROUA ET RHUMSIKI CHOIR DE YAOUNDE, L’ASSOCIATION CULTURA CAMEROUN VIENT DE CREER LE RHUMSIKI CHOIR OF BERTOUA.
Basé dans la région de l’Est du Cameroun, le dernier né des 3 chœurs (crée le 6 mai 2013) est placé sous la direc on d’Hilaire Pankui, chef de chœur et par ailleurs, vice-président de l’Associa on Cultura. Il compte un effec f d’environ 30 choristes, pour la plupart des chefs de chœurs, de diverses confessions religieuses. Considéré comme le plus grand chœur de la Région, ce e forma on laïque de promo on culturelle, peaufine, à l’heure actuelle, la prépara on d’un grand concert de mu-sique africaine bap sé « Parcours sur le pont de liane 2» prévu au mois de novembre prochain.
L’associa on Cultura Cameroun, présidée par Achille Balo, a été crée le 15 Aout 2012, avec pour missions, la valorisa on du patrimoine culturel afri-cain, la promo on et la diffusion de la culture, d’une part, l’organisa on et la réalisa on de mani-festa ons, exposi ons fes vals, concours à carac-
tère culturel au plan na onal et interna onal, ainsi que le développe-ment des échanges culturels avec des groupes camerounais et étrangers, d’autre part. Tout un programme. Comme sur un pont de liane ? L’avenir nous le dira.
Afrique du Sud Un jour pour Mandela ...
TOUS LES PARTICIPANTS AU CINQUIEME FESTIVAL IHLOMBE SE SONT UNIS POUR HONORER LE GRAND « MADIBA » ET SON ENGAGEMENT EN FAVEUR DE LA CONSTRUCTION D’UN MONDE MEILLEUR, A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE NELSON MANDELA.
Le Classical Mouvements , Inc., a organisé des ac vités de sensibilisa on et d'échanges dans le cadre du Fes val annuel sud-africain de chant cho-ral Ihlombe au nom de la réconcilia on entre les races. Ainsi, en souvenir des 27 années de prison de Nelson Mandela chaque par cipant a fait un don de 27 minutes de chant et 67 minutes de sensibilisa on communau-taire en commémora on de ses 67 années de lu e pour les droits de l'homme. Des concerts de bienfaisance ont été organisés en l'honneur de Nelson Mandela, avec des chorales aux Etats-Unis, au Canada, à Trini-dad & Tobago, en Afrique du Sud et en Australie, tandis que des chœurs ont par cipé à des œuvres carita ves, notamment à la Fonda on Amy Biehl et dans un orphelinat local. Chacun de ces chœurs a fait le don d'une chanson et diffusé le message d'espoir.
Le "Mandela Day", célébré le 18 juillet, a vu le jour en Afrique du Sud en 2009 avant de devenir mondial l'année d’après grâce à l’ONU.
AFRIC’EXPRESS <
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C’est comment C’est comment ?? Par Ambroise Kua‐Nzambi Toko
Je dis « Musique africaine » !
La musique africaine Berceau de l’humanité et terre de la diversité culturelle par excellence, l’Afrique n’a plus le droit d’assister impuissante à la disparation de son pa-trimoine artistique, notamment le fond musical, non moins riche, ayant pu se conserver malgré les vicissitudes historiques, les pressions continues et croissantes des cultures « dominantes » ainsi que les diverses transforma-tions dues au brassage humain, culturel et social ayant caractérisé son his-toire. Les innombrables résidus de chants issus de diverses traditions, véritables vestiges d’une intense activité artistique, faisant à l’heure actuelle l’objet de plusieurs études ethnomusicologiques, devraient nous interpeller au plus haut niveau. Par rapport aux époques, aux aires géographiques, aux groupes ethniques et aux pratiques religieuses, il ressort que l’art africain a toujours présenté une diversité immense de modes d’expressions artistiques bien que pos-sédant en général une logique créatrice et une esthétique, qui lui est propre. Ainsi, comme on le sait tous, l’expression « Musique africaine » pose d’énormes difficultés tant dans sa description que dans sa définition, à cause de toute la complexité qu’elle présente. Il faudrait nécessairement se situer dans l’espace et dans le temps pour parler de la musique afri-caine. D’ou toute l’importance de circonscrire le sujet qui exige que l’on tienne compte des singularités propres à chaque source productrice. En l’occurrence, la musique négro-africaine, la musique afro-arabe, la mu-sique afro-américaine, les musiques produites par les africains, les mu-siques interprétées par les africains, la musique ouest-africaine, la mu-sique congolaise, la musique sud-africaine, la musique des bantous, des zoulous, etc.., sont, donc, autant d’exemples des « Musiques d’Afrique »,
Les musiques d’Afrique L’Afrique est le continent de la diversité linguistique, culturelle et reli-gieuse. Outre ses 2011 langues, ses milliers de tribus, elle constitue l’un des grands carrefours des religions au monde, y compris les innombrables sectes qui, au jour le jour, ne cessent d’y proliférer. On se rappellera que le continent africain a aussi été le lieu de conver-gence d’un grand nombre de courants coloniaux et postcoloniaux, des-quels il a subi, très souvent de façon unilatérale et passive, des influences culturelles et diverses. En termes de religion, de langue, d’architecture, de culture et d’art, l’Afrique moderne, surtout « chorale », a donc plus importé qu’exporté. Ce qui justifie en majeure partie, les multiples tendances et expressions actuelles des musiques d’Afrique. on citera entre autres : • Les musiques urbaines (modernes), qui sont celles jouées dans les villes, les grandes métropoles. Très séduites par la modernité, elles résultent de l’interaction quotidienne et incessante des formes, des genres et styles tant importés que locaux. Elles dominent la scène musicale ;
• La musique tradi‐moderne, qui est celle qui s’inspire de la musique tradi-tionnelle et qui y associe les instruments modernes ;
• La musique folklorique, qui est le fruit du métissage entre la musique traditionnelle et celle qui est importée. Elle est issue du folklore ;
• La musique traditionnelle pure, qui est celle liée aux traditions. Elle se réfère à une aire géographique, à une peuplade et, est dénuée au maxi-mum de toute influence extérieure ou moderne ;
• La musique ethnique, qui est propre à une ethnie donnée ;
• La musique populaire, dont le répertoire est commun, accessible à tous.
A SUIVRE
Hilaire Pankui
FORMATION <
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Maroc
La chansons française revisitée
Par Christian PARIOT
LA CHANSON FRANÇAISE ETAIT AU CŒUR DE LA SESSION DE FORMA‐TION DESTINEE AUX ENSEIGNANTS MAROCAINS ORGANISE PAR L’INSTI‐TUT FRANÇAIS DE FES, EN PARTENARIAT AVEC NEEMRANA FRANCE ET A COEUR JOIE INTERNATIONAL. Animé par Chris an Pariot, docteur en musicologie, instructeur, ce stage a réuni une quarante de professeurs de musique et de français venus des ly-cées, des écoles primaires ou des maternelles du public comme du privé. Trois jours durant, ils sont retrouvés, pour aborder les problèmes de l'u lisa-on pédagogique de la chanson française en classe, mais aussi et surtout
pour s'y adonner vocalement. Culture vocale et pose de voix pour une meil-leure maîtrise et interpréta on de chansons de Fugain, Goldman, Higelin, Cabrel ou encore Indochine cons tuaient le menu quo dien de nos ensei-gnants vite gagnés par le virus ! Ce e première session a été très prome euse et riche d'enseignements. L'adhésion des professeurs a été immédiate et spontanée; tous se sont livrés sans retenue, n'hésitant pas à chanter seuls devant leurs collègues. Au final, une chorale a réuni tout ce beau monde pour un pe t concert très apprécié. Sur un plan plus technique, l'enseignement des techniques d'appren ssage de chansons a mis au jour un problème de percep on de la structure mélo-dique, de ses ar cula ons et de sa ponctua on, telles qu'elles sont dévelop-pées dans notre tradi on musicale occidentale. La chanson arabe, qui relève d'une écriture modale différente, met moins en valeur l'alternance des ponctua ons caden elles suspensives ou conclusives, fortement ancrées dans le système tonal.
Francophonie, et diversité culturelle Sur un autre plan, la qualité mélodique de la chanson arabe, dû au mono-pôle exclusif de la monodie sur le mode d'organisa on du discours musical, entraîne une ap tude à enrichir spontanément le chant de mélismes et d'or-nements. Cela a été illustré avec bonheur par une adapta on marocaine du célèbre chant occitan Se canto qui s'est transformée en une appropria on culturelle des plus réussies. Enfin, l'interpréta on de différentes chansons françaises a mis en exergue la vocalité marocaine qui est, par exemple chez les femmes, très marquée dans le grave avec un emploi quasi exclusif du registre de poitrine. La sensibilisa-on aux différents registres vocaux ainsi que l'éduca on à la voix de tête ont
été engagées. De même, l'aspect souvent forcé et strident des voix a été en-richi par un travail sur les nuances douces. Fait remarquable, la présence d'enseignants masculins, qui se sont, eux aussi, donné à fond ! Après ce e entrée joyeuse et fes ve du chant dans les salles de cours marocaines, ga-geons que ce e forma on ne restera pas sans suite et que, bientôt, d'autres stages seront proposés à nos enseignants. En s'engageant dans des projets aussi inédits, A Coeur Joie Interna onal se met au service de la promo on de la francophonie, carrefour de la diversité culturelle et un des plus beaux fleurons de la culture française, qui pourrait se transformer très vite en atout majeur par les possibilités pédagogiques et éduca ves qu'il recèle.
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Sénégal
Pari sur la qualité Par Lucien MENDY
LA FORMATION DES ACTEURS RESTE UNE PREOCCUPATION MAJEURE POUR LA FEDERATION A CŒUR JOIE SENEGAL. AVEC L’APPUI DU CON‐SEIL FORMATION D’ACJ INTERNATIONAL, ELLE VIENT D’OUVRIR, A DA‐KAR, UN CYCLE DE 3 ANS. AU BOUT, UN DIPLÔME EN PERSPECTIVE.
ACJ International renforce ses bases en Afrique. C’est le sens qu’il faut donner à la mission effectuée par son président, Thierry Thiébaut, à Dakar, du 22 au 25 juin dernier. Accompagné pour la circonstance de Christian Pariot, docteur en musicologie, chef de chœur et instructeur, membre du Conseil de formation, il a animé une session de formation en technique vocale et direction de chœur. 40 choristes et 20 chefs de chœurs, issus d’une dizaine de chorales, ont pris part à ces ateliers initiés par la fédéra-tion ACJ locale dans le cadre de son plan développement 2013-2014. Ob-jectif, la délivrance d’un diplôme d’habilitation à la direction, reconnu par les autorités compétentes, au bout d’un cycle s’étalant sur 3 années, avec 6 sessions d’une durée de 5 cinq jours, chacune.
Le lieu choisi était rempli de symboles : la salle Julien Jouga, de la paroisse St Joseph de Médina, du nom du célèbre chef de chœur sénégalais (1931-2001), l’un des premiers africains à intégrer les hautes instances d’ACJ in-ternational. Un bel hommage rendu par la jeunesse à cet aîné, composi-teur hors pair ! Avec Thierry Thiébaut, les choristes stagiaires du chœur pilote de la Chorale St Pierre Julien Eymard, renforcés par d’autres cho-ristes de la fédération (Joie divine, Choiceb, African Voice, etc), ont pu se familiariser avec les rudiments de la technique vocale (respiration, place-ment de la voix, résonnance, posture, etc.), avec un enthousiasme et une attention soutenue, en s’exerçant sur un répertoire inédit (Mon amant de St Jean, Nkosi sikelel’i Africa, Gaude mater Polonia, King Jesus is listening).
Former par l’ autonomisation Le concert de restitution organisé à la fin du stage a donné un aperçu des progrès réalisés par les stagiaires choristes, mais aussi, chefs de chœur.
Ces derniers, répartis en trois niveaux (découverte, initiation, perfection-nement) ont pris la vraie mesure du métier de chef de chœur à travers les enseignements dispensés. De l’histoire de la musique à la gestique, en passant par la stylistique et l’analyse de partitions, un palier a été franchi au plan technique, avec de belles promesses, à la satisfaction de l’instruc-teur, Christian Pariot. De cette pépinière devrait émerger les futurs ins-tructrices (eh oui!) et instructeurs locaux pour démultiplier la formation.
Cet atelier a permis d’identifier des risques d’acculturation dans l’harmoni-sation des pièces du répertoire local, relevant surtout de la musique mo-dale. Un nouveau chantier pour les compositeurs et chefs.
En plaçant le volet formation au rang de priorité et tout travaillant à popu-lariser davantage le chant choral, ACJ Sénégal tente un pari osé. : installer une musique chorale de qualité et ce, dans tous les milieux.
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Photo de famille à l’issue du stage
SOWETO GOSPEL CHOIR (AF.SUD)
FORME DE CHANTEURS ISSUS DE CHŒURS D’EGLISES DE SOWETO (SOUTH WESTERN TOWNSHIP), SYMBOLE DE LA LUTTE CONTRE L’APARTHEID, ET DE SES ENVIRONS, LE SOWETO GOSPEL CHOIR A VU LE JOUR EN NOVEMBRE 2002, AVEC POUR PARRAIN, L'ANCIEN ARCHEVEQUE DESMOND TUTU, NOBEL DE LA PAIX EN 1984.
Sous la baguette de Beverly Bryer, le Soweto Gospel Choir a conquis les cœurs, à partir d’un répertoire irrésistible mêlant chants typiquement sud-africains, et musiques du monde entier (standards de gospel songs, soul, reggae, pop et hymnes religieux) exécuté a capella ou accompagné par ses 4 musiciens. Soweto Gospel Choir excelle dans la mise en scène. Ses spectacles associent chatoiement des couleurs des costumes et cho-régraphies, qui transmettent l'énergie fascinante des danses zoulou, comme le maskandi ou le tonique mbaqanga, rendus célèbres par les groupes Mahotella Queens, Ladysmith Black Mambazo ou Johnny Clegg, de renommée mondiale. D’une expressivité touchante, le chœur, appré-cié pour la profondeur et la perfection des voix, arrive à restituer, avec une rare maîtrise, l’art vocal authentique sud-africain.
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Ces artistes, d’une étonnante polyvalence sur scène, sont capables de pas-ser de l’exaltation la plus profonde, lors de l’exécution des pièces reli-gieuses, à des mimiques dignes des comédiens les plus drôles ou repro-duire sur scène des pas de gumboot (danses guerrières) voire de break‐dance.
Composé d’une trentaine de chanteurs, Soweto Gospel Choir se produit à travers le monde, se construisant très vite une réputation planétaire, à travers près de 30 pays parcourus en bientôt 11 ans d’existence. A la clé, des collaborations avec des pointures mondiales, telles que Bono (U2), Peter Gabriel, Annie Lenox, Diana Ross, Cat Stevens ou encore Johnny Clegg ; Mais, surtout, avec des enregistrements couronnés par des succès internationaux (deux prix Grammy), dont le troisième album African Spirit récompensé par un Grammy Award dans la catégorie «Meilleur album de musique du monde traditionnelle».
Grace à sa propre fondation, le Nkosi's Haven Vukani, créée en 2004, le Soweto Gospel Choir soutient la cause des enfants sud-africains orphelins du SIDA. Il a d’ailleurs participé, à ce titre, au premier concert 46664 (numéro matricule de Nelson Mandela lorsqu'il était en prison), en 2003, en faveur de la lutte contre le SIDA ; Prouvant, encore une fois, que la joie de vivre que procure et véhicule la musique chorale peut se transformer en un levier puissant dans la lutte pour la résilience des peuples face aux
Chers amis, Vous êtes une fédéra on na onale de chorales, une associa on de chefs de chœur africain ? Votre structure regorge de jeunes choristes talentueux et imbus des valeurs de l’intégra on africaine et de la diversité culturelle ? Le Chœur Africain des Jeunes, avec l’appui de la Fédéra on Interna onale pour la Musique Chorale et A Cœur Joie Interna onal et en collabora on avec des fédéra ons de chorales du con nent, endra son 2ème camp annuel d’été du 10 au 20 août 2013, à Cotonou (Bénin). Les candidatures sont ouvertes pour les pays intéressés. 1. Solliciter l’agrément du Comité de pilotage pour être désigné en tant que représentant na onal du CAJ ; 2. Recueillir les candidatures par le biais du formulaire de candidature au Chœur Africain de Jeunes. 3. Organiser, avec un jury na onal, la sélec on dans votre pays et transme re les délibéra ons du jury de sélec on au CAJ
Qui peut par ciper ? Tout choriste âgé de 16 ans au moins et de 26 ans au plus à la date du 1er août 2013, et retenu à l’issue d’une sélec on placée sous la supervision du représentant officiel du CAJ dans le pays de résidence. A raison de Six (6) au maximum par pays, dont un (1) au moins de chaque pupitre (Soprano, alto, ténor, basse).
Comment par ciper ? 1) Remplir la fiche de candidature dûment renseignée et signée du candidat et de ses parents pour les mineurs 2) Une recommanda on du chef de chœur, d’un enseignant, ou d’un supérieur hiérarchique (pour les travailleurs), a estant la bonne moralité du candidat 3) Fournir un cer ficat médical a estant la bonne santé du candidat
Après la sélec on défini ve, ce dossier sera complété des documents suivants : 1) Une photocopie du passeport ou de la carte na onale d’iden té du candidat 2) Une a esta on d’assurance de voyage couvrant les maladies du candidat pour la durée du camp 3) Une cession des droits à l’image et à la diffusion au bénéfice du CAJ
Contact : Email : choeurafricaindesjeunes@yahoo.fr ‐ Plus d’informa on sur : www.africanyouthchoir.org NB : Les frais de séjour à Cotonou (hébergement, restaura on, transport local) sont en èrement pris en charge pendant la durée du camp.
Pays inscrits : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, RDC, Sénégal, Togo,
2ème CAMP D’ÉTÉ 2ème CAMP D’ÉTÉ 2ème CAMP D’ÉTÉ CHŒUR AFRICAIN DES JEUNESCHŒUR AFRICAIN DES JEUNESCHŒUR AFRICAIN DES JEUNES
COTONOUCOTONOUCOTONOU 101010---20 AOUT 201320 AOUT 201320 AOUT 2013
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