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Dr M. Toukam
HGY, FMSB Yaounde
OBJECTIFS
Définir et classer les Neisseria Décrire les caractères
bactériologiques des Neisseria Décrire le pouvoir pathogène des
Neisseria
PLAN
INTRODUCTION HISTORIQUE CLASSIFICATION Caractères généraux NEISSERIA GONORRHEAE ET
MENINGITIDIS HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE CARACTERES BACTERIOLOGIQUES DIAGNOSTIC CLINIQUE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE TRAITEMENT
INTRODUCTION
Le genre Neisseria→ cocci Gram négatif comprenant:
- 2 espèces qui ne sont pathogènes que chez l’homme Neisseria gonorrhoeae et Neisseria meningitidis
- Des espèces commensales des voies aériennes sup, du pharynx ou de la muqueuse vaginale N. lactamica N. polysaccharea N.sicca N. subflava, flava et perflava N. mucosa N. cinerea
HISTORIQUE
Les gonocoques sont des bactéries connues depuis longtemps. On en parle déjà dans l’ancien testament et c’est Galien qui a introduit le terme de « gonoroia »= flux de semence en 130 avant J-C. Neisseria gonorrhoeae fut ensuite décrit en 1879 par Neisser et cultivé par Leistikow et loeffler en 1882
La première méningite cérébrospinale a été décrite en 1805 à Genève par Vieusseaux. La découverte de l’agent responsable n’a lieu qu’en 1887 par Weichselbaum lors d’une méningite purulente. Le méningocoque a été décrit sous des noms différents.
Kiefer en 1896 a mis en évidence le portage chez les sujets sains
CLASSIFICATION
FAMILLE :Neisseriaceae GENRE : Neisseria ESPECE : Neisseria gonorrheae, Neisseria meningitidis,
Neisseria lactamica
Caracteres generaux
Les Neisseria sont -des diplocoques à gram négatif
accolés par une face aplatie donnant l’aspect en grain de café
-immobiles-non sporulés-aérobies stricts-catalase +-oxydase +
NEISSERIA GONORRHEAE
HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE N. gonorrhoeae est une bactérie strictement humaine
qui possède des éléments de pathogénicité évolués lui permettant d’infecter les muqueuses et d’échapper au système immunitaire par des déguisements d’origine génétique.
Ces facteurs sont en grande partie portés par la membrane externe.
Les formes virulentes possèdent des pili d’adhésion qui avec la protéine P II assurent la fixation de la bactérie sur la muqueuse uro-génitale et augmentent la résistance de la bactérie à la phagocytose
La protéine P I ou porine semble favoriser l’endocytose de la bactérie et son caractère invasif
La protéine P II va augmenter l’adhérence aux cellules eucaryotes et aux phagocytes
La protéine P III réduirait l’action bactéricide du sérum
HABITAT ET POUVOIR PATHOGENELe principal mode de contamination est une
transmission sexuelle par un partenaire infecté mais la contamination n’est pas systématique(A chaque RS).
L’infection de la muqueuse passe par différentes phases:
-adhérence des gonocoques par les pili à la muqueuse
-endocytose-transport du gonocoque à travers la cellule
épithéliale dans une vacuole d’endocytose où il se multiplie
-relargage des germes dans l’espace sous endothélial d’où il peut disséminer dans l’organisme
CARACTERES BACTERIOLOGIQUES
morphologie Diplocoques gram
négatif mesurant de 0.6 à 0.8 чm disposés en grain de café très caractéristique.
Dans les produits pathologiques, on les retrouve souvent en situation intracellulaire dans le cytoplasme des polynucléaires
CARACTERES BACTERIOLOGIQUES culture-pH optimal 7.5-Température 35 - 36˚C-Exigence milieu enrichis aux
substances organiques: sang, sérum-Atmosphère enrichie en CO2 8 à 10 %
nécessaire-Aérobie stricte
CARACTERES BACTERIOLOGIQUES caractères biochimiques-Oxydase +-Catalase +-Acidifient milieux glucosés-Sans action sur les autres sucres:
maltose, saccharose, fructose-Ne possèdent pas de
bétagalactosidase ni de gammaglutamyltransférase
-Ne réduisent pas le nitrate en nitrite
CARACTERES BACTERIOLOGIQUES antigènes
Les gonocoques possèdent dans leur paroi des LPS antigéniques et toxiques.
Les protéines de la membrane externe P I, P II et P III sont antigéniques
toxines
Le gonocoque ne produit pas de toxines mais excrète une IgA protéase qui pourrait protéger les microorganismes des IgA sécrétoires.
DIAGNOSTIC CLINIQUE
Chez l’homme: urétrite aigue = forme la + fréquente
Incubation: 2-5jrs -Urétrite purulente avec rougeur du méat, -Suintement, écoulement méat -Brulure mictionnellecomplications: prostatites épididymite rétrécissement urétral
DIAGNOSTIC CLINIQUE
Chez la femmeL’attaque génitale se fait au niveau de l’endocol
bien qu’on puisse retrouver N.gonorrhoeae au niveau de l’urètre, des glandes de skene, des glandes de Bartholin.
La symptomatologie évolue à très bas bruit Incubation: 10 jours environ-Leucorrhées-Dysurie-SaignementsL’infection peut se disséminer provoquant
salpingite, pelvipéritonite pouvant aller jusqu’à la stérilité
DIAGNOSTIC CLINIQUE
Cas particuliers -Manifestations disséminéesMoins fréquentes. Elles se manifestent par un
syndrome de polyartralgie associé a une dermatite -Manifestations néonatalesLa transmission du gonocoque peut se faire
verticalement. Ainsi une conjonctivite gonococcique peut être observée.
-Infections ano-rectales et pharyngéesLiées au comportement sexuel. Le prurit anal et les
saignements peuvent être observésLes gonococcies pharyngées sont le + souvent
asymptomatiques mais peuvent donner des angines
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Il repose sur l’examen bactériologique qui comporte:
-Un examen direct par coloration de Gram
-Une culture sur milieux spéciaux avec isolement et identification des germes
-Une étude de la sensibilité aux antibiotiques
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Le prélèvement Il constitue un temps essentiel de
l’examenLa nature du prélèvement est en fonction
de l’âge, du sexe, des pratiques sexuelles et de la nature de l’infection
-chez l’homme: on prélève une goutte du pus urétral(la goutte matinale) après massage prostatique éventuellement ou on recueille l’urine du 1er jet. La réactivation de l’infection par l’ingestion de la bière la veille du prélevement est classiquement cité.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
-chez la femme : les prélèvements doivent être multiples et peuvent être faits au niveau de l’endocol, des glandes de skène ou de Bartholin ou au niveau de l’urètre
-dans les formes cliniques généralisées, il faut avoir recours aux hémocultures, aux ponctions de liquide articulaire, liquide de vésicule cutanée ou au prélèvement de pus oculaires
On peut également être amené à faire des prélèvements de l’oropharynx, ano-rectaux…
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Culture 2 milieux sont classiquement utilisés:-chocolat= gélose au sang cuit + supplément
vitaminique (milieu modifié de Thayer Martin)-milieux clairs ex. milieu méningocoque-
gonocoque pour isolement de gonocoque de Sanofi Diagnostic Pasteur®
Pour faciliter l’isolement des Neisseria pathogènes à partir des sites pluri microbiens, des suppléments antibiotiques peuvent être ajoutés: Vancomycine pour inhiber les germes à gram + Colimycine pour inhiber les germes à gram – Un agent antifongique type nystatine ou fungizone
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Identification Elle repose sur la morphologie et les
caractères enzymatiques et biochimiques
Les colonies de gonocoques apparaissent au bout de 24 à 48h. Ce sont des colonies grisâtres de 0.5 à 1 mm de diamètre . Elles ont un bord irrégulier et un aspect ± brillant ou mat.
L’isolement sur milieu sélectif facilite l’identification
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Techniques immunologiquesLa recherche d’antigène donne de bons
résultats dans les PU et les urines du 1er jet mais manque de sensibilité dans les prélèvements endo-cervicaux. Il existe aussi des réactions croisées avec les Neisseria commensales diminuant la spécificité du test dans les prélèvements plurimicrobiens.
Biologie moléculaireLes tests par amplification génique sont
plus sensibles que la culture
Prophylaxie
-prophylaxie locale: préservatifs
-traiter le ou les partenaires sexuels
-prophylaxie obligatoire chez tous les nouveau-nés: instillations de collyre au nitrate d’argent
NEISSERIA MENINGITIDIS
HABITAT ET POUVOIR PATHOGENEN. Meningitidis a un réservoir strictement humain
(portage sain et malades).Il colonise la paroi postérieure du rhinopharynx. Il peut être isolé en l’absence de toute manifestation clinique.
La transmission se fait par la salive et les gouttelettes de pflügge
N. meningitidis est responsable de:-méningite cérébro-spinale-coryza-rhinite-Affections ORL diverses-septicémies avec complications rénales, péricardiques
et articulaires-conjonctivites purulentes aigues surtout chez l’enfant
CARACTERES BACTERIOLOGIQUES
Morphologie
Ce sont des diplocoques gram – de 0.6 à 0.8 µm de diamètre disposés en grain de café apparaissant parfois capsulés et en situation intraleucocytaire dans le LCR purulent
CARACTERES BACTERIOLOGIQUES
CARACTERES BACTERIOLOGIQUES Culture Elle est + facile que celle du gonocoque car les
méningocoques se développent sur gélose ordinaire. Mais il est préférable au sortir de l’organisme d’utiliser des milieux riches (gélose au sang ou gélose au sang cuit) que l’on peut rendre sélectif par adjonction d’antibiotiques.
-Ce sont des aérobies stricts qui se développent dans une atmosphère normale
-pH optimal: 7.2-Température optimale: 37°cIls ne survivent que très peu dans le milieu
extérieur. Ils ne peuvent supporter les variations de température, de pH.
CARACTERES BACTERIOLOGIQUES Caractères biochimiques et enzymatiques-oxydase +-catalase +-dégrade le glucose le maltose-Sans action sur le saccharose et le lactose -possède une GGT
Caractères antigéniquesLes polyosides capsulaires déterminent 12 sérogroupes: A,
B,C, X, Y, Z, 29E, W135,H, I, K et L.90% des infections sont dues aux sérogroupes A,B et C.A l’intérieur des groupes, il existe des sérotypes et des sous
types déterminés par les protéines des membranes externes
CARACTERES BACTERIOLOGIQUES ToxinesLe méningocoque ne produit pas
d’exotoxine mais possède une endotoxine à structure lipopolysaccharidique.
Les souches pathogènes possèdent des pili facilitant leur adhésion et produisent les IgA protéases
DIAGNOSTIC CLINIQUE
TDD: Méningite cérébrospinaleElle est caractérisée par:-incubation: 3 à 10 jours-rhinopharyngite apparente ou non -début brutal marqué par Fièvre Céphalées intenses Vomissements Raideur de la nuque PhotophobieVoire convulsions et déliresEt parfois une éruption pétéchiale, des douleurs
articulaires et même le coma
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Il est fondé sur la présence de la bactérie dans le LCR et dans le sang
Le prélèvementN meningitidis est une bactérie fragile et sensible
aux variations de température, présentant une autolyse spontanée. L’ensemencement devra donc être immédiat et les prélèvements traditionnels sont:
-LCR-Hémocultures-Lésions cutanés lorsque les purpuras sont observés-Nasopharynx ( N. meningitidis est trouvé
uniquement sur la paroi postérieure du rhinopharynx et non sur les amygdales)
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
L’examen directDans un LCR purulent, on peut voir en situation
intra ou extracellulaire, des diplocoques gram- mais ils sont parfois très rares=l’examen direct peut être négatif
La cultureElle est indispensable (même en cas de liquide
clair) et se fait sur milieux riches et avec incubation à 37°c.
Les colonies apparaissent en 24h. Ils sont à bord réguliers, de 1 à 2mm de diamètre, blanchâtres ou grisâtres, ± muqueuses suivant les souches et pouvant s’agrandir dans les jours suivants
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
L’identificationElle est basée sur-caractères biochimiques-caractères antigéniquesRecherchés par agglutination sur lame
d’une suspension de la souche par des sérums anti méningocoques. On dispose des sérums anti A, anti B, anti C et polyvalent. Il existe toutefois certaines souches ingroupables ou polyagglutinables
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
La recherche d’antigène solubleOn peut mettre en évidence dans le LCR,
le sérum ou les urines l’antigène du méningocoque à l’aide des réactifs au latex sensibilisés par un antisérum. Ce test est peu sensible et manque de spécificité dans les urines
La méthode par contre-immuno-electrophorèse est utilisable mais + longue
La PCRLe génome du méningocoque peut être
recherché dans le LCR ou dans le sérum
TRAITEMENT
Resistances naturelles: vancomycine, teicoplanine, triméthoprime,lincosamides, colistine et polymyxine B
Resistances acquises: sulfamides, penicilline, chloramphénicol, tetracycline, macrolides, rifampicine
RECAPITULATIF
CARACTERES N. GONORRHEAE N. MENINGITIDIS
OXYDASE + +
CATALASE + +
GLUCOSE + +
MALTOSE - +
LACTOSE - -
SACCHAROSE - -
CULTURE A 37°c + +
pH OPTIMUM 7.5 7.2
GGT - +
EXIGENCE EN CO2 + -
EXIGENCE EN MILIEU ENRICHI
+ -
BON COURAGE
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