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Mercredi 4 septembre 2013Ouest-France Monde/France 3

La France en bref

Syrie : le débat français suspendu au vote américainLes parlementaires débattent, aujourd’hui, de l’opportunité d’une interventionmilitaire. Un vote pourrait avoir lieu, mais plus tard.À la veille du débat parlementairesur la Syrie, François Hollande aréaffirmé, hier, sa détermination àcombattre le régime de Bachar al-Assad. Détermination qui s’est en-core « renforcée » à la lecture del’interview du président syrien dansLe Figaro, a-t-il expliqué lors d’uneconférence de presse communeavec le président allemand Joa-chim Gauck, en visite officielle enFrance.

« L’Europe doit aussise réunir sur le sujet »

La France n’agira pas seule, a reditFrançois Hollande. Dans l’hypothèsed’un refus du congrès américain, iltravaillera à la création d’une coali-tion internationale incluant l’Unioneuropéenne. « C’est l’Europe quidoit aussi se réunir sur ce dossier,elle le fera, chacun avec sa res-ponsabilité, la France assumera lasienne », a martelé le chef de l’État.

Il a évoqué une « rencontre àSaint-Pétersbourg entre Euro-péens », en marge du G20 quidoit se tenir jeudi et vendredi. Ainsique la réunion « des ministres des

Affaires étrangères » de l’UE prévuesamedi à Vilnius. « Je m’adresseraiaux Français quand j’aurai en maintous les éléments », a-t-il ajouté.

Jean-Marc Ayrault prendra la pa-role, aujourd’hui, à 16 h, à l’Assem-blée nationale. Le ministre des Af-faires étrangères, Laurent Fabius,interviendra au même moment de-vant le Sénat. Le débat se poursui-vra avec les chefs de groupe. Sansvote. Mais celui-ci pourrait interve-nir un peu plus tard.

Rien n’oblige le chef de l’État àsolliciter formellement l’autorisationdu Parlement. C’est le sens de l’ar-ticle 35 de la Constitution : « Le gou-vernement informe le Parlementde sa décision de faire intervenirles forces armées à l’étranger, auplus tard trois jours après le débutde l’intervention. Cette informa-tion peut donner lieu à un débatqui n’est suivi d’aucun vote. »

Cette procédure souple a étéimaginée pour permettre au prési-dent de la République, chef des ar-mées, de répondre à l’urgence. Or,la décision de Barack Obama deconsulter son Congrès avant toute

intervention a desserré le calen-drier. Du coup, la question du voten’est plus écartée.

Le vote n’est pas « tabou »

« Ce n’est pas un sujet tabou pourFrançois Hollande », a expliqué,hier matin, le ministre des relationsavec le Parlement, Alain Vidalies.« Nous n’en sommes pas encorelà », a indiqué le Président, hier.L’opposition a fini par l’admettre.« Un vote mercredi à l’issue dudébat n’a pas de sens parce qu’iln’y a pas de frappe », a noté Chris-tian Jacob, patron des députésUMP, à l’issue d’une réunion de songroupe.

En revanche, l’opposition récla-mera un vote si François Hollandedécide une intervention en dehorsdu cadre de l’Onu. L’UMP a ainsidégagé un compromis entre ceuxqui exigeaient un vote, comme laDroite populaire, menaçant mêmede boycotter la séance, et ceux quiestimaient, à l’instar du président duparti, Jean-François Copé, qu’unetelle revendication allait à l’encontrede l’esprit de la Ve République.

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Bruno Retailleau.Sénateur UMP de la Vendée.

« “Terribles sont les points faiblesde la force”, écrivait le poète Stanis-law Jerzy Lec. Le premier point faibled’une intervention en Syrie, c’est ledroit. Vouloir contourner l’Onu estune erreur. D’abord parce qu’on nedéclenche pas une action de guerresans certitude absolue : rien ne doitêtre décidé avant les conclusionsdes inspecteurs. Ensuite parce quele gouvernement doit laisser toutesses chances à la négociation, no-tamment avec la Russie à l’occasiondu G20 à Saint-Pétersbourg.

« Le second point faible, c’est l’ef-ficacité. Les “frappes punitives” desAméricains en 1998, au Soudan, enAfghanistan puis en Irak n’ont em-pêché ni le développement d’al-Qai-da ni le déclenchement de la troi-sième guerre du Golfe. Ajouter desarmes aux armes ne constitue pas,en soi, unesolution ef-ficace. Pire,ce choixpeut être contre-productif, en propa-geant la violence.

« Enfin, le troisième point faible,c’est l’avenir. L’avenir d’une régionoù, sans stratégie pour “le jourd’après”, tout peut basculer. L’ave-nir de minorités comme les chré-tiens d’Orient qui vivent un véritable

calvaire, comme l’illustre l’assassi-nat, en juin dernier, du père Fran-çois Mourad en Syrie. Aujourd’hui,ils s’élèvent contre une opération quine ferait que renforcer la violence dji-hadiste à leur encontre. La France,

qui entretientavec eux desliens étroitset anciens, a

une responsabilité particulière à leurégard.

« “Il est toujours plus facile defaire la guerre que de faire la paix”,disait le Vendéen Clemenceau. LaFrance doit agir, mais en restant fi-dèle à elle-même et à ceux qui es-pèrent en elle. »

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Gad : Prestor s’engage dans le plan de continuation

La coopérative Prestor, actionnaireminoritaire du groupe charcutier GadSAS, réagit aux propos de Chris-tophe Peter, directeur général de l’en-treprise (Ouest-France d’hier). Ellerappelle « son attachement, depuisle début de la procédure de redres-sement judiciaire, à une solution decontinuité la plus équilibrée possible.Prestor assumera ses responsabi-lités face aux difficultés du groupeGad comme elle l’a toujours fait ».La coopérative s’engage à fournir à

l’entreprise « via un approvisionne-ment en direct et via le Marché duporc breton, un nombre de porcs lar-gement suffisant pour faire face auxdemandes du groupe Gad. Toutesles conditions sont donc réuniespour que le projet avance ». La coo-pérative Prestor rappelle en revanche« qu’elle n’est nullement associéeaux discussions portant sur l’endet-tement et la dette fournisseurs et so-ciale. Ces points-là sont vitaux pourl’avenir de l’entreprise ».

Le 27 juin, les salariés de Gad étaient chez Prestor pour demander son soutien.

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L’exode d’un tiers des SyriensUn nouveau réfugié toutes les 15secondes. Le nombre de Syriensréfugiés à l’étranger a pratiquementdécuplé en un an. Il dépasse désor-mais les deux millions, selon le Haut-commissariat des Nations unies pourles réfugiés (HCR). En outre, l’Onuévalue à 4,25 millions le nombre deSyriens déplacés par la guerre dansleur propre pays. Sur une populationtotale de 20 millions d’habitants, unSyrien sur trois a donc été contraintde fuir sa région et un sur deux a be-soin d’une aide. Des ministres d’Irak,de Jordanie, de Turquie et du Liban,pays limitrophes de la Syrie qui reçoi-vent l’essentiel des réfugiés, sont ré-unis avec le HCR ce mercredi à Ge-nève pour tenter d’obtenir une aidehumanitaire internationale plus im-portante, surtout en cas de frappesoccidentales contre le régime.

Test israélien inopportun. Émoi,hier matin, lorsque la Russie a an-noncé avoir détecté deux tirs demissiles balistiques dans l’est de laMéditerranée. Chute de certainesBourses (dont Paris), coup de chaudsur le prix du pétrole… En fait, il nes’agissait que d’un test israélien vi-sant à éprouver le système antimis-siles Arrow III.

Des opinions divisées. Une minori-té d’Américains (29 % selon un son-dage, 36 % selon un autre) sont favo-rables à des frappes aériennes amé-ricaines contre la Syrie. Ceux qui s’y

opposent (48 % et 59 %) redoutentnotamment des représailles contreles États-Unis et leurs alliés. L’idéed’armer les rebelles est égalementimpopulaire (70 % contre). En France,74 % des personnes interrogées sou-haitent un vote au Parlement avantune éventuelle intervention, selon unsondage CSA pour BFMTV.

John Boehner soutient Oba-ma. Le président républicain de laChambre des représentants sou-tient la demande de Barack Obamad’une intervention militaire en Syrie.Hier, il a exhorté ses collègues à enfaire de même.

Un Syrien sur trois a été contraint defuir sa région.

EPA

Une intervention militaire doit-elle être décidée ?Oui

Gwenegan Bui.Député PS du Finistère.

« La guerre en Syrie est d’une vio-lence folle. Plus de 110 000 morts entrois ans, soit plus qu’en dix ans deguerre en ex-Yougoslavie, deux mil-lions de déplacés, plus d’un millionde réfugiés… Sur place, des rebellesaffrontent les armées de Bachar al-Assad, alliées aux milices du Hez-bollah et à de nombreux soldats ira-niens. Sans que la communauté in-ternationale ne bouge.

« À cela s’ajoute maintenant l’hor-reur de l’arme chimique. Pas une fois,mais déjà trois fois. À chaque fois, l’in-tensité des bombardements chimi-ques augmente. L’arme chimique tuecivils et militaires, enfants et vieillardssans distinction. L’arme chimiqueest une horreur, que nous, Français,avons bannie, ainsi que la commu-nauté internationale dès 1925 puis enratifiant une convention internationaleen 1997.

« Il n’y a quesept pays quiont refusé dela signer, la Syrie en fait partie. Hé-las pendant ce temps, le Conseil desécurité de l’Onu reste paralysé. Lesrègles internationales sont soumisesau droit de veto de la Chine et de laRussie, cette dernière, alliée de la Sy-rie, lui vend des armes et lui loue unebase navale. Devons-nous fermer

les yeux sur le massacre de civils àcause de la realpolitik de Poutine ?

« C’est donc une coalition interna-tionale qui doit se bâtir pour faire res-pecter cette interdiction des armeschimiques. Il est temps de montrer au

régime syrien,que l’on nepeut pas toutfaire. Sinon

quelle sera la prochaine étape en Sy-rie ? L’horreur doit s’arrêter. Il n’est pasquestion de destituer Bachar al-As-sad, ni d’intervenir avec des troupesau sol. C’est au peuple syrien de choi-sir son avenir. Mais c’est un coup desemonce suffisamment fort qui doitêtre envoyé. »

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« »Vouloir contourner l’Onuest une erreur« »Une coalition internationale

doit se bâtir

Débat sur la défiscalisation des heures sup’Le gouvernement va-t-il revenir par-tiellement sur la fin de l’exonéra-tion fiscale des heures supplémen-taires ? Selon Europe 1, le ministèredes Finances aurait mis à l’étudece projet proposé par le député PSThierry Mandon. Et l’Élysée ne s’yopposerait plus. Une piste de fran-chise d’heures supplémentaires ex-ceptionnelles et faiblement rému-nérées serait à l’étude. Sauf que le

président du groupe PS à l’Assem-blée nationale, Bruno Le Roux, a as-suré, hier, qu’il n’en était pas ques-tion. François Hollande avait mis finà la mesure de Nicolas Sarkozy quiexonérait fiscalement ces heures.Une mesure très coûteuse pour lescomptes publics, avec un effet né-gatif sur les emplois, mais qui offraitaussi du pouvoir d’achat aux sala-riés modestes.

Carlos Ghosn accroît son emprise sur RenaultIl ne remplacera pas l’ancien numé-ro deux, Carlos Tavares, évincé pouravoir clamé ses ambitions. Le PDGde Renault, Carlos Ghosn, va créerdeux nouvelles directions, l’une dé-léguée à la compétitivité et l’autre àla performance pour reprendre lesfonctions de Carlos Tavares. Elles

viendront compléter les directionsexistantes aux ressources humaines,à la finance et à la présidence. Cettenouvelle organisation, soumise lun-di au conseil d’administration, seraprésentée le 9 septembre en comitécentral d’entreprise.

Affaire Hermès : LVMH ne fera pas appelLVMH a annoncé, hier, qu’il renon-çait à faire appel de la condamna-tion record de 8 millions d’eurosque lui avaient infligée les autoritésboursières pour être entré masquéau capital de son concurrent Her-mès. Le numéro un mondial du luxe

a expliqué que, même s’il estimaitavoir des motifs pour interjeter ap-pel, il préférait ne pas le faire dansl’intérêt de ses actionnaires et pourne pas « entraver la saine gestion de(sa) participation » dans Hermès.

L’OCDE revoit sa prévision de croissance en hausseL’Organisation de coopération etde développement économique(OCDE) a revu à la hausse sa prévi-sion de croissance pour la France.Elle table désormais sur un rebondde 0,3 % du produit intérieur brutcette année. À la fin du printemps,

l’OCDE envisageait davantage unrecul de 0,3 % du PIB français en2013. La nouvelle prévision dé-passe même l’hypothèse du gou-vernement qui reste à 0,1 % decroissance cette année.

Pays de la Loire : Auxiette passera le relais à ClergeauIl le confirme : il ne repartira pas pourun nouveau mandat au conseil régio-nal des Pays de la Loire en 2015. Jac-ques Auxiette verrait bien son pre-mier vice-président, Christophe Cler-geau, prendre le manche à son tour« si les militants socialistes et les élec-teurs en décident ». Âgé de 45 ans,adhérent de longue date au PS,Christophe Clergeau est conseiller

régional depuis 2004. Ce diplôméen économie, histoire et sciences po-litiques a démarré sa carrière à RadioFrance international comme chargéde développement. Il est passé en-suite par le ministère de l’Agricultureet de la Pêche, dans les cabinets deLouis Le Pensec et Jean Glavany, etest chargé d’enseignement à l’univer-sité de Nantes.

Retraites : les jeunes craignent de trinquerL’allongement de la durée de cotisa-tion est une « double peine pour lesjeunes » qui risquent de devoir partiravec des retraites incomplètes » se-lon le collectif « La retraite une affairede jeunes » qui rassemble dix-sept

organisations dont l’Unef, la Joc… Lecollectif redoute que les jeunes soient« les premiers perdants de la réformedes retraites » et a appelé, hier, à lamobilisation le 10 septembre contrecette réforme.

Rebond du crédit consommation en juilletLe crédit à la consommation enFrance a rebondi en juillet après unmois de juin morose, profitant no-tamment d’un effet du calendrieravec davantage de jours ouvrablesqu’en juillet 2012. L’Association

française des sociétés financièresa publié des chiffres en haussede 2,4 % pour juillet, par rapportau même mois l’année passée, à3,20 milliards d’euros. Un repli de7 % avait été enregistré en juin.