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Vie pratique L e P a r i s i e n / V e n d r e d i 2 8 d é c e m b r e 2 0 1 2

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voisin ou sa voisine, est à bannircar « cela peut mettre mal àl’aise ». VINCENT MONGAILLARD

explique-t-il. On ne fixe pas lesautres passagers. Un regard tropinsistant, dans les yeux de son

demande aux autres occupants àquels étages ils vont. « Cela éviteles coups de bras dans le nez »,

A quels étages allez­vous, mes­sieurs dames ? C’est la personnela plus proche des boutons qui

D ans les ascenseurs, l’im-politesse s’invite à tousles étages. C’est ce quiressort d’une enquête du

site de recrutement en ligne Ca-reerbuilder.fr menée auprès de454 personnes questionnées surleurs expériences d’ascenseur autravail. L’étude, qui vient d’êtrepubliée, dresse le palmarès desincivilités dans les cabines quimontent et descendent (lire ci-dessous). Et le moins que l’onpuisse dire, c’est que de nom-breux Français sont agacés par lemanque de courtoisie de leursvoisins dans les élévateurs.

Un peu d’éducation quandmême ! Voici donc, selon Sébas-tien Talon, professeur de savoir-vivre à la Belle Ecole à Paris, lesrègles de politesse à respecterquand on emprunte l’ascenseur. Priorité à ceux qui sortent. C’estune évidence, mais comme il y aencore des récalcitrants, autantle rappeler : on laisse passer ceuxqui sortent, comme dans lestransports en commun. Et avantd’entrer, on donne la priorité auxpersonnes âgées, aux femmesenceintes, à ceux qui ont unepoussette. « Comme c’est un es-pace clos, on a tendance à ou-blier que c’est aussi un espacepublic », rappelle-t-il. On ne touche pas à l’espaced ’ i n t i m i t é . J u s q u ’ à q u a n dpeut-on s’incruster dans un as-censeur déjà bien rempli ? « La li-mite, c’est l’espace d’intimitéd’autrui, quand on commence àavoir un contact physique di-rect », prévient notre expert enbonnes manières. Pour un oudeux étages à monter ou à des-cendre, en cas d’affluence, onprivilégie… les escaliers.

toisie plus qu’ailleurs, où vous pou-vez esquiver la situation par un sou-rire. Mais si vous ne les avez pas, cescodes… », explique celle qui vient depublier « le Savoir-Vivre est un jeu »(Librio). Par exemple, dans les as-censeurs de la tour Montparnasse àParis (XIVe), on va croiser des genstrès polis et d’autres un peu moins.« Moi, ce que je ne supporte pas,c’est ceux qui vont bloquer trentesecondes la porte jusqu’à l’arrivéede leurs collègues et ceux qui écou-tent leur musique à fond dans lesoreilles et la font partager », recenseun cadre supérieur qui se retrousseles manches dans une banque.« Moi, quand je dis bonne journée enquittant l’ascenseur, il y a en pasmal qui ne répondent pas. Et il m’estarrivé de prendre des vents avecmon bonjour ! » s’étonne un jeunediplômé en costume-cravate. PourHakim, coursier qui en connaît unrayon en matière d’ascenseurs dansla capitale, c’est dans les entreprisesdes beaux quartiers, « dans le VIIIe »,qu’onestleplusmalélevé.«Commeles ascenseurs sont petits et bondés,tout le monde se bouscule… »

V. MD

« C’est la manifestation d’un indi-vidualisme forcené », résume Clé-mentine Eurieult, directrice marke-ting du groupe CareerbuilderFrance. Evidemment, les petitesgoujateries décrites dans les ascen-seurs d’entreprise s’invitent toutautant dans ceux des immeublesd’habitations ou des grands maga-sins. « C’est dans les espaces closque se révèlent les vrais caractères.Les gens sont face à eux-mêmes.Des personnes qui pensent être trèsbien élevées peuvent très mal secomporter », décrypte Genevièved’Angenstein, responsable del’Ecole française de la courtoisie àParis.

« Dans les ascenseurs, vous êtesobligés de côtoyer des gens que vousn’avez pas envie de rencontrer. Ilvous faut donc les codes de la cour-

D ifficile de rester zen dans lesascenseurs d’entreprise si l’onen croit l’enquête du site de re-

crutement en ligne Careerbuilder.frqui a recensé les comportements lesplus stressants. L’attitude qui agacele plus (44 % des sondés) vise « lespersonnes qui ne s’écartent paspour laisser les autres sortir ». Sontensuite montrées du doigt par 41 %des employés « les personnes qui setiennent près de vous alors que l’as-censeur est quasiment vide », maisaussi celles « qui ne tiennent pas lesportes à celles qui courent pour es-sayer de l’atteindre ». Ils sont 40 % àêtre très irrités par les messieurs etles dames sans-gêne qui « se glissentdans la cabine déjà pleine », 38 %par ceux qui téléphonent, 34 % parceux qui maintiennent les portesouvertes parce qu’elles attendentquelqu’un et 22 % par ceux qui leprennent pour un ou deux étagesalors qu’ils pourraient emprunterles escaliers. Le plus étonnant, c’estque 15 % des sondés admettent« fermer les portes volontairementlorsqu’ils voient une personne se di-riger vers l’ascenseur dans lequel ilsse trouvent » !

Soyonspolisdansl’ascenseurUn sondage montre que les Français sont agacés par tout un tas d’incivilitésdans les ascenseurs : blocages des portes, refus de priorité, usage intempestif duportable… Des conseils d’un pro de la politesse pour bien se tenir quand on en prend un.

«C’estdanslesespacesclosqueserévèlentlesvraiscaractères»Geneviève d’Angenstein, de l’Ecole française de la courtoisie à Paris

L’ascenseur est un transport en commun comme un autre où les mêmes règlesde bienséance s’appliquent. (ImageSource.)

“Il m’est arrivé deprendre des vents

avec mon bonjour”Un cadre dans la tour

Montparnasse

Bloquez les portes pour permettreà un dernier arrivant demonter,mais ne les retenez pas troplongtemps pour attendre un collèguequi arrive au bout du couloir.

Ne regardezpas les autresfixement.

Evitez dediscuter

à voix hauteou de passer

un coupde téléphone

(s’il y a duréseau !).

La personnela plus prochedes boutonsdemandeaux autresleurs étages.

Laissez passerceux qui sortentet, en entrant,donnez la prioritéaux dames.

Si vousconstatez

qu’il y a tropdemonde

dansl’ascenseuret que vousn’avez qu’un

ou deux étagesàmonter,

privilégiezles escaliers

ou prenezle suivant.

Si l’ascenseurest presquevide,tenez-vousà distancedes autrespassagers.

LES BONNES PRATIQUES DANS ET AUX PORTES DE LA CABINE