View
230
Download
4
Category
Preview:
Citation preview
I
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
MEMOIRE DE MASTER II EN AMENAGEMENT DU TERRRITOIRE, DECENTRALISATION ET DEVELOPPEMENT LOCAL (ATDDL)
THEME :
Présenté par :
Aminata Khoury Moundaye NIANG
Sous la direction de :
Mr. Le professeur Amadou DIOP
Usages des Technologies de l’Information et de la
Communication par les services déconcentrés de l’Etat
dans le processus de développement local : le cas de la
ville de Guédiawaye
Année Universitaire 2009/2010
II
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS ................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
ACRONYMES ET SIGLES ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
INTRODUCTION GENERALE ................................................................ Erreur ! Signet non défini.
PROBLEMATIQUE ................................................................................ Erreur ! Signet non défini.
METHODOLOGIE ................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA VILLE DE GUEDIAWAYE ET DE SES SERVICES
DECONCENTRES .................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
INTRODUCTION ...................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE I : LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES Erreur ! Signet non
défini.
CHAPITRE II : PRESENTATION DES SERVICES DECONCENTRES ............... Erreur ! Signet non défini.
CONCLUSION .......................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
DEUXIEME PARTIE : LES USAGES DES TIC ET LEUR IMPACT DANS LA VILLE DE
GUEDIAWAYE ...................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
INTRODUCTION ...................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE I : LES USAGES DES TIC.................................................................... Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE II : L’IMPACT DE L’USAGE DES TIC DANS LES SERVICES DECONCENTRES ET LEURS
PERSPECTIVES DE VULGARISATION ................................................................ Erreur ! Signet non défini.
CONCLUSION .......................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
CONCLUSION GENERALE .................................................................... Erreur ! Signet non défini.
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES FIGURES ............................................................................. Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................... Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES CARTES .............................................................................. Erreur ! Signet non défini.
TABLES DES MATIERES ......................................................................................................... - 53 -
III
AVANT-PROPOS
Ce travail s’inscrit dans le cadre d’une étude portant sur les usages des TIC par les
agents des services déconcentrés de l’Etat dans la ville de Guédiawaye. Il a bénéficié de
l’appui et du soutien de beaucoup de personnes. Nous saisissons l’occasion qui nous est
offerte pour exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui de prés ou de loin ont
contribué à l’élaboration de ce mémoire.
Nous remercions particulièrement notre encadreur Monsieur Amadou Diop qui a bien
voulu accepter d’encadrer ce travail. Par sa rigueur scientifique et son exigence, il a guidé nos
premiers pas dans la recherche dans un esprit toujours marqué par la simplicité et la clarté. En
dépit de multiples sollicitations, il s’est toujours ménagé du temps pour nous orienter. Nous
ne trouvons pas les mots justes pour lui témoigner notre profonde gratitude.
Nous remercions tout le corps professoral du département de Géographie qui a contribué
à notre formation universitaire.
Nous remercions également tous nos condisciples du Master II d’ATDDL, mon mari
Youssoupha Touré et sa famille, mon oncle Seydou Cissé et sa famille, Nana Konaté, Yaye
Fatou Niang, Aminata Niang, Absa Seck, Fatou Mbengue, Awa Fall, Médoune Ndiaye et
Pape Moussa Ndiaye pour leur disponibilité et les nombreux conseils qu’ils nous ont donnés.
Nous ne saurions terminer sans témoigner notre profonde gratitude à notre famille pour
le soutien affectif, moral, et matériel, à mes parents Awa Touré et Papa Amadou Moundaye
Niang qui n’ont ménagé aucun effort pour l’éducation et le bien être de leurs enfants, à mes
frères et sœurs avec qui nous avons partagé nos joies et nos peines. Les mots ne sauraient
exprimer toute la gratitude et l’amour que nous leur portons. Nous leur disons un Grand Merci.
A tous les autres que nous n’avons pu citer ici qu’ils veuillent tous trouver dans ce
mémoire l’expression de notre profonde gratitude.
IV
ACRONYMES ET SIGLES
ADM : Agence de Développement Municipal
ADSL: Asymetric Digital Subscriber Line/Ligne Asymétrique Numérique
ANSD: Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
ARTP: Agence de Régulation des Télcommunications et des Posteshy
CSS : Caisse de Scurit Sociale
CODESRIA: Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales
CNFG : Comité National Français de Géographie
CRDI: Centre de Recherche pour le Développement International
DAT : Direction de l’Aménagement du Territoire
FCFA : Franc de la Communauté Financière d’Afrique
IDEN : Inspection Départemental de l’Education Nationale
IRD: Institut de Recherche pour le Développement
OSIRIS: Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes du
Sénégal
PIB : Produit Intérieur Brut
PM : Perception Municipale
SU : Service de l’urbanisme
SONATEL: Société Nationale des Télécommunications
SMS : Short Message Service (service de messages courts)
TIC: Technologies de l’Information et de la Communication
UIT: Union Internationale des Télécommunications
- 1 -
INTRODUCTION GENERALE
Le monde connaît une mutation: de société industrielle au XXème siècle à la société de
l’information au XXIème siècle. En effet, l’évolution rapide des TIC annonce une révolution
profonde aux plans économique, social, politique et culturel, induisant des changements dans
les modes de vie des individus et des sociétés. Cette situation se traduit par la prise en
conscience par l’administration africaine en général et celle sénégalaise en particulier des
enjeux de ces technologies ainsi que de leur impact sur la modernisation de l’appareil
administratif. A ce jour, les TIC constituent en effet un vecteur puissant de modernisation
interne de l’administration et de manière inséparable, l’outil prioritaire de modernisation
« externe » tourné délibérément vers les citoyens et les acteurs socio-économiques qui sont les
destinataires de toute modernisation de l’administration. Ce volet de la modernisation des
services publics trouve son sens et sa justification dans sa capacité à doter l’administration
sénégalaise d’outils qui lui permettront demain d’être à la fois plus transparente, plus accessible
et plus efficace pour le citoyen et de contribuer au développement local.
PROBLEMATIQUE
Le développement, qu’il soit pris en compte à l’échelle globale comme à l’échelle
locale, constitue une partie intégrante du changement social. A cet effet, il induit
inéluctablement des valeurs, des objectifs, des choix stratégiques, des décisions, des
orientations et des adaptations en fonction des conjonctures et des évolutions économiques,
politiques et technologiques. L’émergence des Technologies de l’information et de la
communication (TIC), marquée par un besoin croissant de quête d’informations et de savoirs
dans les activités socio-économiques, est en train de provoquer en ce 21ème
siècle des
changements sur le mode de construction du développement jadis principalement organisé
autour des secteurs primaires et secondaires de l’économie. A l’heure actuelle, les éléments
essentiels de productivité, de compétitivité et d’attractivité des économies dynamiques se
tournent vers le secteur tertiaire (les activités de réseaux et services de gestion de ressources
informationnelles et de savoir) dont les TIC qui y jouent un rôle crucial.
Les TIC sont généralement définies comme l’ensemble des dispositifs et des systèmes
informatiques de stockage, de communication, de traitement et de gestion de données. Elles
- 2 -
constituent d’après Manuel Castells1, un ensemble convergent des technologies de la
microéléctronique, de l’informatique (machines et logiciels), des
télécommunications/diffusions et de l’optoélectronique. Cette interaction de l’électronique et
de l’informatique explique que les applications des TIC puissent répondre aux besoins aussi
bien des entreprises, de l’Etat que des ménages.
D’abord diffusées dans les pays occidentaux industrialisés, les TIC ont pénétré au fil du
temps les différentes parties du monde et sont aujourd’hui présentes dans les pays défavorisés
notamment ceux du continent africain. Il s’agit d’une évolution majeure qui provoque des
bouleversements dans les économies, les sociétés, les cultures et accélère le processus de
globalisation, à tel point que l’organisation du travail, le système de formation et d’éducation,
la création artistique et les rapports sociaux s’en trouvent affectés2.
A cet effet, l’utilisation des TIC est devenue une réalité qui prend chaque jour une place
prépondérante dans nos activités quotidiennes. Elles bouleversent effectivement les façons de
vivre et de travailler en apportant des améliorations considérables qui permettent d’évoluer
dans n’importe quel domaine que ce soit. Ces nombreux changements positifs et parfois
négatifs malheureusement (piraterie, escroquerie, pédophilie, etc.) qu’apportent les TIC
amènent la communauté mondiale à s’y intéresser et à promouvoir son utilisation.
L’Afrique, étant au cœur de ces mutations, est en train de déployer des efforts
considérables pour ne pas rester en marge de l’usage de ces technologies. La téléphonie mobile
par exemple y connaît une forte croissance. On constate en effet que son taux de pénétration est
passé de un pour 50 habitants au début des années 2000 à près d’un tiers de la population en
20083.
Toutefois, ce continent demeure le moins doté en ordinateurs et celui où le pourcentage
d’utilisateurs d’Internet est plus faible : on y compte seulement 5.6% contre 74.4% en
Amérique du Nord, 60% en Océanie et 49% en Europe pour l’année 20084.
C’est dans cette perspective que, face à un grand retard enregistré en matière
d’appropriation des TIC, les Etats africains ont pris de nombreuses mesures de modernisation
1 Manuel Castells, La société en réseau : l’ère de l’information, Paris, 1998, page 52
2 Ahmed Dahmani, « Les TIC : une chance pour l’Afrique ? » in Gabas Jean Jacques (Dir), Société numérique et
développement en Afrique, 1ère
édition, Paris : Karthala, 2005, pp 33-51 3 www.osiris.sn
4 www.itu.int/fr
- 3 -
au sein de leurs administrations pour propulser le développement tant au niveau national que
local. Cette modernisation de l’administration par l’application des TIC est appelée « e-
Administration » qui concourt à une meilleure gouvernance locale avec le respect des principes
de l’efficacité et de la transparence dans la gestion des affaires locales ; en somme une
administration de développement.
La notion de développement local peut être définie dans ce cadre comme étant la prise
en compte, dans un projet de développement infra régional, de l'ensemble des dimensions
économiques, sociales, environnementales et de leurs interactions sur ce territoire. Un projet de
développement local implique donc la participation des acteurs économiques, institutionnels,
sociaux et des citoyens. Les TIC, faisant alors partie de plus en plus des facteurs de
développement reconnus à l’échelle mondiale et incontournables sont de plus en plus intégrées
dans l’appareil administratif des pays en voie de développement, particulièrement celui de
l’Afrique. Elles constituent en effet, des outils d’accompagnement et de modernisation pour le
développement d’importance capitale dans le contexte actuel de mondialisation qui pousse
chacun à en tirer le meilleur parti. Elles ont donc bouleversé et imposé le remaniement de
nombreuses administrations, en permettant de franchir la première grande marche qui conduit à
abolir deux grands obstacles sur lesquels bute toute organisation : le temps et l’espace.
Devenues ainsi un fait incontestable, les TIC sont analysées et débattues dans des
cercles scientifiques par des chercheurs chevronnés. Parmi eux, des cercles de géographes
(Philippe Vidal, Henris Bakis, Clarisse Didelon, Emmanuel Eveno, etc.) par le biais de la
commission de la société de l’information du Conseil National Français de Géographie
(CNFG) « contribuent à l’essor d’une géographie des télécommunications et des systèmes
d’informations, qui constituent l’un des leviers de l’aménagement du territoire (désenclaver les
territoires, améliorer les performances économiques et permettre diverses formes de télé-
activités, une connexion inédite entre le niveau global et le niveau local)5 ». « Les
communications électroniques donnent une nouvelle dimension aux espaces géographiques et
certains parlent même de « géo-cyberespace » pour qualifier l’espace géographique du
XXIème siècle »6.
D’une manière globale, cette géographie s’interroge « sur les façons dont les TIC
s’intègrent dans les rapports socio-territoriaux, dans les formes de territorialité des
5 Henry Bakis dans le rapport 1995 de la commission
6 Cf. Henry Bakis, Revue de géographie de l’est, Tome 37 (1997), 4, 255-261
- 4 -
organisations politiques et économiques »7. D’où l’importance pour le géographe d’étudier les
effets de l’usage de ces outils dans notre société.
Ces technologies, pouvant être un catalyseur pour le développement des pays pauvres
tels que l’Afrique en général et le Sénégal en particulier qui constitue le lieu de notre étude,
sont de plus en plus ciblées. Vu les retombées de leur utilisation dans les pays riches, il est
certain que le Sénégal peut s’en sortir grâce à ces technologies. Le problème actuel est qu’elles
sont très peu intégrées dans les habitudes des Sénégalais. Dans ce pays, on en est encore à
résoudre les problèmes de logement, d’eau potable, d’électricité, de manque d’emploi, etc. Est-
ce que les TIC sont vraiment ce dont les Sénégalais en général et l’Administration
déconcentrée en particulier ont réellement besoin ? Les TIC qui seraient encore hors de portée
pour tout un chacun dans un pays qui a encore des problèmes de base essentiels à solutionner,
ne le sont vraisemblement pas. Les TIC ne peuvent certainement pas résoudre les problèmes de
l’Administration sénégalais mais peuvent être un canal, un moyen à exploiter pour améliorer
les techniques utilisées pour déjouer ces obstacles. Il est donc plus essentiel que le Sénégal
puisse tirer profit de ces outils et en imprégner les habitudes des populations comme un pas
vers le développement. C’est en ce sens que l’Etat sénégalais est en train d’intégrer l’usage de
ces outils technologiques au sein de ses administrations pour atteindre leurs objectifs de
développement.
La ville de Guédiawaye, banlieue dakaroise, est un cas typique du Sénégal. Dans cette
localité, bien que les effets de la diffusion de ces instruments sur les mutations socio-
économiques ne soient pas totalement cernés, il est aujourd’hui reconnu que leur prise en
compte serait d’un apport bénéfique pour sa croissance. Les services déconcentrés de cette ville
se trouvent en pôle position de notre étude car assurant le relais, sur le plan local, des décisions
prises par l’administration centrale et qui gèrent les services de l’Etat au niveau local.
- Dans quelle mesure les TIC peuvent-elles participer au processus du développement local de
ce milieu ?
- Ces outils sont-ils maîtrisés par les agents de ces services ?
- Quels usages les agents de ces services font-ils de ces technologies ?
7 Eveno Emmanuel « pour une géographie de la société de l’information », Proposition au Comité national de
Géographie d’un comité de travail sur « les enjeux socio-spatiaux des Techniques d’informations et de
Communication » dont l’intitulé serait « Géographie de la société de l’information », Juillet 1998, page 6
- 5 -
- Que proposent réellement ces outils aux yeux de ces agents ?
- Quels sont les problèmes rencontrés par ces agents dans leur accès et leurs usages ?
Voici autant de questionnements qu’il convient d’analyser minutieusement vu l’entrée
en vigueur de ces savoir-faire dans ces structures. De ce fait, l’étude détaillée de ces
interrogations permettra d’avoir un aperçu sur la disponibilité physique des équipements, des
services et les problématiques liées aux TIC dans ces structures.
Contexte et justification du sujet :
Au Sénégal, l’introduction des TIC remonte à la période coloniale et plus précisément à
l’année 1859, avec la construction de la première ligne télégraphique entre Saint-Louis, la
capitale d’alors, et Gandiole, un important carrefour commercial situé à une quinzaine de
kilomètres au sud8.
Leur expansion a été très rapide comparée à beaucoup de pays africains. Cela s’explique
par le rôle et la place du Sénégal dans le dispositif de l’administration coloniale d’une part et
par une importante politique qui a eu le mérite de jeter les bases de développement des
télécommunications dans les pays d’autre part. En effet, le Sénégal bénéficiait des installations
de télécommunications que le pouvoir colonial mettait en place pour les besoins de contrôle et
de gestion de ses territoires. A l’indépendance du pays, l’Etat hérite des réalisations coloniales
en matière des télécommunications. Soucieux de préserver les acquis, il consacre une part
importante de ses investissements à la réalisation d’infrastructures de télécommunications.
L’Etat procède aussi à deux grandes réformes : celle de 1983 et celle de 1996 destinées
de manière générale à assainir le secteur des télécommunications et à l’accès des outils de
communication et principalement le téléphone au plus grand nombre9. Donc, c’est au milieu
des années 90 que les autorités sénégalaises prennent véritablement conscience du rôle central
que les TIC peuvent jouer dans le processus de développement du pays. En témoigne le IXème
plan d’orientation pour le développement économique et social (1995-2002), qui affirme que
les TIC ne doivent plus être considérées comme un luxe au service d’une élite, mais « comme
8 Olivier Sagna, Les technologies de l’Information et de la Communication et le développement social au
Sénégal : un état des lieux, Paris : Unrisd, 2001, page 5 9 Ibrahima Sylla, « Approche géographique de l’appropriation des NTIC par les populations : l’exemple des
télécentres et des cybercafés dans les quartiers de Ouagou Niayes à Dakar », FLSH, mémoire de géographie, 2004,
page 8
- 6 -
une nécessité absolue pour le développement ». Cette incorporation des TIC dans les divers
plans de développement économique illustre bien le niveau atteint par les télécommunications
au Sénégal10
. Autrement dit, l’implication des autorités sénégalaises dans les
télécommunications fait qu’elles constituent à ce jour l’un des secteurs les plus dynamiques et
les plus productifs de la vie économique sénégalaise. Avec un chiffre d’affaires de près de 600
milliards FCFA générés par les activités de téléphonie fixe, de téléphonie mobile, et de
services Internet, la contribution directe et indirecte du secteur des télécommunications à la
formation du PIB est de plus en plus importante11
.
Parallèlement, dans le but de fournir des services plus performants, l’Etat est en train
par le biais des TIC de moderniser ses administrations. La réforme et la modernisation des
services déconcentrés à travers ces technologies peuvent constituer un levier au développement
du pays et des institutions, offrir aux citoyens un service de qualité et instaurer un nouveau
cadre de gestion axé sur le respect du principe de l’efficacité et de la transparence dans
l’exécution des missions. Ceci est réalisable par la mise en œuvre de nouvelles procédures et
d’outils technologiques modernes et de leur organisation en réseau.
Ainsi, en vertu de tous ces changements engendrés par les TIC, des études ont été
menées pour mieux les cerner. Mais il convient de préciser que le nombre d’études, portant sur
les TIC au niveau des structures administratives de l’Etat et des changements qu’elles ont
opérées dans le cadre du travail, est relativement faible. De ce fait, on a jugé nécessaire voire
utile de centrer notre étude sur l’usage des TIC par les agents des services déconcentrés de
l’Etat dans la banlieue dakaroise notamment la ville de Guédiawaye. On constate en effet que
dans la banlieue, bien que les conditions ne soient pas en leur faveur, ces services tendent tant
bien que mal à s’approprier ces technologies pour développer localement leur milieu. Ils ont
compris que ces technologies constituent un élément fondamental de développement dans leur
productivité. C’est d’ailleurs tout le sens qu’il faut donner à ces mots de Olivier Sagna quand il
écrit qu’ « au Sénégal si les TIC sont sans conteste un objet utilisé par les chercheurs en
sciences sociales, elles n’en constituent pas pour autant un sujet d’étude »12
.
10
Mbaye Dieng, « Réseaux et systèmes de télécommunications dans une des régions périphériques du Sénégal :
Ziguinchor en Casamance, Thèse de géographie, Université Michel Montaigne Bordeaux III, page 55, 2008
11
www.artp-senegal.org 12
Olivier Sagna, Les Technologies de l’Information et de la Communication et le développement social au
Sénégal : un état des lieux, Paris : Unrisd, 2001, Page 55
- 7 -
De plus, il fait remarquer que « la population n’est pas bien informée des implications
sociales, économiques et politiques de la “ révolution de l’information ”, d’où sa tendance à
s’en remettre à l’opinion d’experts techniques, guère familiarisés avec les préoccupations
d’ordre social. Il semble évident qu’une bonne recherche en matière de sciences sociales a un
rôle crucial à jouer dans l’amélioration de l’environnement donnant lieu à des choix politiques
informés »13
.
A l’appui de cette assertion, nous pourrions faire appel à l’observation faite par
Ramatoulaye M. Thioune qui soutient qu’ « il est tacitement admis que les nouvelles
technologies de l’information et de la communication peuvent servir de levier pour accélérer le
développement économique de l’Afrique et des communautés pauvres de ce continent.
Toutefois, il faut admettre que tous les contours de ces transformations ne semblent pas être
bien appréhendés ; de plus, le degré et la vitesse des changements ne sont pas bien connus et
maîtrisés. Il est important de voir les implications de ces changements pour les communautés
pauvres que les TIC sont censées servir »14
. D’où l’importance de cette étude.
Analyse conceptuelle :
Avant d’élucider nos objectifs et nos hypothèses de bases, nous allons d’abord analyser
quelques concepts à savoir la banlieue, la modernisation de l’Etat, les services déconcentrés
de l’Etat, les TIC et le développement local.
La notion de Banlieue désigne les parties périphériques d’une agglomération urbaine.
Elle se distingue de la ville à laquelle elle se rattache par son entité morphologique. La banlieue
résulte donc d’un processus d’urbanisation de l’environnement rural de la ville initiale.
L’étalement de la ville aboutit souvent au développement de la banlieue.
En réalité, c’est une notion polysémique mais on peut retenir la définition de Pinçon-
Charlot et ses collègues, « la banlieue à l’origine, provient de la juridiction de la ville
proclamée officiellement par le « Ban » et l’espace concerné, défini dans la limite d’une lieue
autour de la ville et sur lequel s’exerçait donc la juridiction de la ville. Le mot Banlieue est
donc inséparable de la notion de dépendance. Avec l’extension des banlieues à partir de la
13
Olivier Sagna, Op. Cit 14
Ramata Molo Thioune, Technologies de l’Information et de la Communication pour le développement en
Afrique : Potentialités et défis pour le Développement Communautaire, volume 1, CODESRIA/CRDI, 2003, page
XV
- 8 -
révolution industrielle, la dépendance est devenue fonctionnelle (la gamme des équipements,
réseaux et services était à l’origine, parfois inexistante. Elle peut toujours y être
incomplète) »15
.
Cette définition rejoint celle de Pierre George qui fait remarquer que la banlieue16
se
compose d’unités urbaines incomplètes, en ce sens qu’il leur manque un ou plusieurs éléments
indispensables à une ville… De toute façon, elles sont dépourvues des cadres financiers,
administratifs, culturels au-dessus de l’échelon strictement local.
Par ailleurs, nous retiendrons ici que les quartiers et les services déconcentrés de la ville
de Guédiawaye qui constituent notre cadre d’étude ne sont pas uniformément « défavorisés »,
certains faisant la somme de multiples sources de difficultés : taux de chômage, faiblesse des
équipements et des infrastructures, niveau de desserte par les transports en commun, fréquence
des marchés, niveau d’insécurité.
Ceci étant dit, l’Etat sénégalais tentant de corriger ce déficit en unités urbaines, a mis en
place des services de représentation afin de mieux connaître les réalités locales. Il s’agit des
services déconcentrés.
La déconcentration concerne l’aménagement des rapports entre autorités centrales et
autorités locales d’une même et unique personne publique : l’Etat. Elle consiste à augmenter
les pouvoirs ou les attributaires des représentants locaux du pouvoir central (Gouverneurs,
Préfet, Sous-préfet, Directeurs d’administration, etc.) afin de décongestionner ce même pouvoir
central. Ainsi, on peut comprendre ici que les services déconcentrés ont été mis en place pour
appuyer techniquement les collectivités locales qui doivent mener à bien leurs missions suite
aux compétences qui leur ont été transférées grâce à la décentralisation. Dans la ville de
Guédiawaye on dénombre plusieurs services déconcentrés : la préfecture, le service
départemental des Eaux et Forêts, l’Inspection Départementale de l’Education Nationale
(IDEN), le service d’Urbanisme, le crédit mutuel du Sénégal, etc.
Par ailleurs, dans le but d’apporter plus d’exploit dans ses politiques publiques, l’Etat
essaye aujourd’hui de se moderniser avec ses démembrements notamment les services
déconcentrés. La modernisation de l’Etat peut se définir ici par une aspiration à avoir plus de
15
M. Pinçon-Charlot, E. Preteceille et P. Rendu, Ségrégation urbaine. Classes sociales et équipements collectifs
en Régions parisienne, Ed. Anthropos, 1986, Paris, 291pages 16
Pierre George, Précis de géographie urbaine, P.U.F., 4e édition, 1974, page 97
- 9 -
transparence dans la gestion des affaires publiques. D’où l’avènement d’un Etat non seulement
à l’écoute du public, mais également dont les préoccupations fondamentales s’articulent autour
de l’amélioration de la qualité du service rendu aux usagers et des notions d’efficacité,
d’efficience et d’économie.
Les TIC constituant des outils de modernité aident l’Etat en général et les services
déconcentrés en particulier à se moderniser et à perfectionner les services offerts aux citoyens.
Nonobstant les obstacles cités ci-dessus qui sont propres à une banlieue, Guédiawaye est un
espace où les TIC sont en croissance comme partout ailleurs dans le monde. Le terme «
technologies de l’information et de la communication » (TIC), jadis appelé nouvelle
technologie de l’information et de la communication (NTIC), désigne les matériels, logiciels,
réseaux et médias utilisés pour la collecte, le stockage, le traitement, la transmission et la
présentation d’informations sous divers formats : voix, données, textes et images17
. À ce titre,
la nature des TIC est variée, allant des téléphones, radios et télévisions à des technologies plus
complexes telles que l’Internet, la téléphonie mobile, les ordinateurs et les bases de données.
Cette diversité signifie qu'elles peuvent être utilisées par des personnes ayant différents degrés
de compétences, même si les tendances actuelles vers des applications sophistiquées sont de
plus en plus exigeantes pour l'utilisateur final.
Un des buts principaux des TIC est de fournir un environnement propice à la production
d'idées, à leur diffusion et leur utilisation. Par le biais des TIC, la diffusion et le partage des
connaissances sont rendus possibles grâce à un libre accès à l'information et une meilleure
coordination des connaissances. Les TIC facilitent la création de réseaux au niveau local,
régional et mondial, conduisant à l'adoption d'approches collaboratives interdisciplinaires pour
la résolution de problèmes et à la diversification des recherches grâce au partage des bases de
connaissances, à des forums en ligne et des espaces virtuels de collaboration. Abdoul Bâ18
soutient que dans le contexte de la mondialisation, le développement des TIC est désormais
irréversible et constitue l’enjeu économique majeur du marché global de l’information et de la
communication ainsi que la révolution numérique qui nous font entrer dans une nouvelle ère,
dont la caractéristique centrale est le transport instantané de données immatérielles et la
multiplication des liaisons et des réseaux électroniques. Ce qui permet dès lors de raffermir les
liens entre les acteurs locaux.
17
Cf. Glossaire des TIC de la Banque mondiale 18
Abdoul Bâ, Internet, cyberespace et usages en Afrique, Paris : l’Harmattan, 2003, page 7
- 10 -
L’émergence des TIC, changeant progressivement l’organisation du travail avec des
infrastructures plus performantes, peut donc constituer un avantage dans la promotion d’un
développement local. D’où l’intérêt pour l’Etat en général et les acteurs locaux en particulier
de développer l’accès et de maîtriser ces technologies en établissant pour se faire des politiques
en la matière.
Le développement est couramment analysé comme un processus de transformation et
d’évolution de long terme. Le terme local renvoie à la notion de territoire. S’interroger sur le
développement local revient à appréhender la question de l’échelle pertinente à partir de
laquelle s’opèrent ces transformations. S’interpeller de cette manière invite à considérer le
territoire dans ces multiples dimensions : politique, administrative, identitaire, culturelle, de
conduite d’actions (champ d’intervention des acteurs), etc.
Le développement local exprime depuis trois décennies un mouvement de prise en
charge du territoire par les acteurs locaux. D’abord apparu comme une nécessité contrainte par
la crise, il s’est peu à peu présenté comme un choix. Le développement local se caractérise
ainsi par le passage d’une approche essentiellement thérapeutique - répondre aux crises - à une
approche préventive visant à faciliter l’adaptation du tissu local (économique et humain) aux
enjeux auxquels il se confronte (internes, externes). Il repose sur la mobilisation de nombreux
acteurs, des dispositifs institutionnels particuliers qui, facilitant et renforçant les dynamiques
établies, contribuent à augmenter la cohérence du territoire19
.
Le paradigme du développement local repose ainsi sur la capacité des acteurs locaux à
s’organiser autour d’un projet c’est-à-dire à se fédérer autour d’un objectif de développement
commun en mobilisant les potentialités et les ressources existant sur un territoire. Il s’agit donc
de construire ensemble un projet de développement durable et solidaire s’appuyant sur les
ressources locales, que sont avant tout, les acteurs sociaux présents sur le terrain. D’où ce
devenir commun peut être facilité par l’usage des TIC.
Objectifs de l’étude :
Il est question dans cette étude de comprendre les effets de l’utilisation des TIC par les agents
des services déconcentrés dans le processus du développement de la ville de Guédiawaye.
19
Valérie Angeon et Jean-Marc Callois, fondements théoriques du développement local : quels apports de la
théorie du capital social et de l’économie de proximité ? in the 4th congress on Proximity Econmics, Proximity,
Networks and Coordination, Marseille, June 17-18 2004, pp 3-4
- 11 -
Le principal objectif est de montrer comment les TIC peuvent contribuer au
développement local de la ville de Guédiawaye et dans quelle mesure les agents des services
déconcentrés peuvent s’en servir pour mieux impulser le développement.
Pour ce qui est des objectifs spécifiques, il s’agira surtout :
- d’identifier les usagers et les non-utilisateurs des TIC dans les services déconcentrés
de l’Etat;
- de mesurer le niveau de connaissance en TIC des agents de ces services ;
- de connaître le niveau d’équipement en TIC de ces services ;
- de connaître les principaux motifs d’utilisation des TIC par ces agents ;
- d’identifier les problèmes rencontrés dans l’accès et l’usage aux TIC par ces agents ;
- de voir dans quels cas leur utilisation participe au développement de la ville de
Guédiawaye ;
- et enfin de réfléchir à des stratégies susceptibles de mieux développer les TIC au sein
de ces structures administratives pour un développement local durable à Guédiawaye.
Voici autant d’axes de réflexion que nous essayerons d’éclaircir pour mieux
comprendre le développement des TIC dans ces espaces.
Hypothèses de base :
Cette étude sera organisée autour de trois hypothèses :
Les TIC constituent un outil d’accompagnement pour la promotion du
développement local de la ville de Guédiawaye.
Malgré les efforts déployés par l’Etat, le degré d’utilisation des TIC dans les
services déconcentrés demeure restreint du fait du faible niveau d’équipement et du manque de
formation des agents.
L’usage des TIC améliore les relations existantes entre les agents des services
déconcentrés et les autres acteurs.
- 12 -
METHODOLOGIE
Elle comprend trois phases essentielles : la recherche documentaire, le travail de terrain,
le traitement et l’analyse des données.
Recherche documentaire :
La recherche documentaire qui consiste dans cette étude à consulter un certain nombre
de documents écrits sur le sujet (ouvrages, articles, revues, etc.), nous a permis d’avoir une
idée claire sur l’Internet et ses effets dans notre société. C’est ainsi que plusieurs bibliothèques
et centres de recherche ont été visités. Parmi eux, on peut citer la bibliothèque universitaire de
Dakar, le Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique
(CODESRIA), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’Observatoire sur les
Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes du Sénégal (OSIRIS), L’Agence
Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) etc. Et enfin, nous avons eu recours
à la documentation électronique notamment à travers le moteur de recherche Google.
Concernant notre cadre d’étude, nous avons constaté qu’il n’y a pas beaucoup d’études
géographiques portant sur les TIC. Autrement dit, les géographes n’ont pas encore un grand
intérêt pour ce qui est des TIC. Nous remarquons aussi que dans le domaine des TIC, la
plupart des travaux disponibles sont des guides de navigation, des ouvrages généraux qui
mettent l’accent sur le développement des réseaux électroniques et leurs effets sur l’entreprise
dans ses stratégies de communication, d’organisation et de management. A titre d’exemple, on
peut citer l’ouvrage d’Arnaud Dufour20
qui, après avoir posé les concepts de base, présente
l’histoire et l’évolution d’Internet, les services qu’il offre et les enjeux économiques et sociaux
qu’il sous-tend. Les outils et techniques y sont également abordés, en donnant les clés qui
permettent de le comprendre et en définissant le vocabulaire de base d’Internet, afin que le
lecteur puisse se familiariser avec le jargon utilisé par les « internautes ».
Mais notons qu’en Afrique, bien que les publications ayant trait aux TIC ne soient pas
trop nombreuses, l’analyse des mutations générées par l’émergence des TIC est de plus en plus
à l’ordre du jour. Nous proposons ici le résumé de quelques uns des ouvrages qui ont orienté
notre thème de recherche et la formulation de notre problématique. C’est ainsi que nous nous
20
Arnaud Dufour, Internet, Paris : PUF, 1995, 128 pages, (Que sais-je ?) n°3073
- 13 -
sommes référés à l’ouvrage de Olivier Sagna21
qui a puisé dans un grand nombre de
documents, certains publiés, d’autres pas, pour dresser un état des lieux de ce que l’on sait
actuellement du rôle changeant de ces technologies dans l’économie et la société sénégalaise. Il
propose également une série de sujets qui pourraient faire l’objet de recherches futures.
Ramata Molo Thioune22
a fait plutôt une série d’études, en analysant plusieurs
expériences concrètes d’adoption et d’utilisation communautaires des Technologies de
l’Information et de la Communication (TIC) dans des contextes géographiques, technologiques,
socioéconomiques, culturels et institutionnels fort divers. Cet ouvrage explore la question de la
participation et des réactions communautaires ainsi que les changements provoqués par
l’introduction des TIC au sein de diverses communautés d’Afrique, à savoir l’Afrique du Sud,
le Kenya, l’Ouganda et le Sénégal. Cette analyse méticuleuse met ensuite en évidence les
opportunités et les défis émergeant au cours de ces processus d’application des TIC, afin de
proposer des éléments de réponse aux préoccupations d’institutions ou de décideurs désireux de
programmer et de développer des « projets TIC » dans des milieux défavorisés.
Et enfin Abdoul Bâ23
examine le développement de l’Internet sur le continent, ses
usages et ses apports et montre comment les africains vont tirer parti de cette évolution de
l’information.
Par ailleurs, malgré la faible participation des géographes en ce qui concerne
l’introduction des TIC dans notre société et des bouleversements qu’elle a opérés, nous avons
pu en consulter quelques ouvrages.
Parmi ces géographes, on peut citer Cheikh Guèye24
qui montre que les TIC constituent,
d’une part, un instrument d’intégration de la ville de Touba (Sénégal), cadre de son étude, au
reste du pays et, d’autre part, le levier de son internationalisation. La communauté mouride
s’approprie les TIC dans la promotion des messages religieux. La photographie, la radio, la
télévision, le téléphone et l’Internet transportent les symboles et permettent de construire et de
diffuser une identité socio-religieuse qui revendique sa reconnaissance. C’est pourquoi il met
21
Olivier Sagna, Les Technologies de l’Information et de la Communication et le développement social au
Sénégal : Un état des lieux, Paris : Unrisd, 2001, 76 pages 22
Sous la direction de Ramata Molo Thioune : Technologie de l’Information pour le développement en Afrique.
Potentialités et défis pour le développement communautaire, Vol. 1, CODESRIA/CRDI, 2003, 136 pages 23
Abdoul Bâ, Internet, cyberespace et usages en Afrique, Paris : l’Harmattan, 2003 24
Cheikh Guèye, « Enjeux et rôle des NTIC dans les mutations urbaines : cas de Touba » in Momar-Coumba Diop
(dir.), Le Sénégal à l’heure de l’Information. Technologies et Sociétés, Paris/Genève : Karthala/UNRISD, 2003,
392 pages
- 14 -
l’accent sur les commerçants qui se saisissent des TIC, le téléphone surtout mais de plus en
plus de l’informatique et de l’Internet pour améliorer leurs activités. Le monde de l’information
et de la communication contribue à leur faire prendre conscience de leur force mais également
à diversifier leurs sources de revenus. Guèye montre qu’Internet devient le nouveau territoire
dont les mourides tirent profit tout en le marquant de leurs idéologies et pratiques.
Serigne Mansour Tall25
s’est intéressé quant à lui à l’utilisation des TIC par les émigrés
sénégalais. Son étude montre la façon dont les Sénégalais de l’extérieur et leurs familles restées
au pays se servent des technologies pour entrer en contact et comment celles-ci influent en
retour sur leurs relations et leurs modes de vie.
Nous avons aussi eu recours à des études, thèses et mémoires géographiques pour
enrichir notre documentation. Les auteurs de ces travaux examinés analysent pour la plupart le
processus de développement des TIC, l’objet de leur utilisation et les changements qu’elles ont
fait naître en s’introduisant dans leur milieu d’étude. L’on peut citer entre autres les travaux de
Mbaye Dieng26
, de Ibrahima Sylla27
et de Ousmane Gueye28
.
Travail de terrain :
Il a été réalisé en trois étapes suivantes : la confection de questionnaires,
l’échantillonnage et les enquêtes proprement dites.
◊ La confection de questionnaire :
Nous avons établi un type de questionnaire destiné aux agents des services déconcentrés
de l’Etat. Les objectifs et hypothèses de recherche nous ont permis d’élaborer ce questionnaire.
Avant d’entreprendre une enquête proprement dite, nous avons procédé à une enquête
exploratoire de nos techniques d’investigation pour voir si ces dernières étaient au point.
25
Serigne Mansour Tall, « Les émigrés Sénégalais et les nouvelles technologies de l’information », in Momar-
Coumba Diop (dir.), Le Sénégal à l’Heure de l’Information. Technologies et Société, Paris/Genève :
Karthala/Unrisd, 2003, pp 233-261 26
Mbaye Dieng, « Réseaux et systèmes de télécommunications dans une des régions périphériques du Sénégal :
Ziguinchor en Casamance, Thèse de géographie, Université Michel Montaigne Bordeaux III, 2008 27
Ibrahima Sylla, « Approche géographique de l’appropriation des NTIC par les populations : l’exemple des
télécentres et des cybercafés dans les quartiers de Ouagou Niayes à Dakar, FLSH, Mémoire de géographie, Dakar,
2004, 116 pages 28
Ousmane Gueye, « Etat des lieux numériques de la ville de Guédiawaye : Etude sur l’équipement et les usages,
Master II professionnel « E-Administration et solidarité numérique », 2008, 89 pages
- 15 -
Durant ce pré-test, nous avons testé, au mois de septembre 2010, ce questionnaire
auprès d’une dizaine de personnes choisies au hasard dans un service déconcentré se trouvant à
Sam Notaire. Nous n’avons rien à dire sur la méthode choisie pour l’enquête. Par contre, nous
avons rencontré des problèmes au niveau de la technique s’agissant du questionnaire. La
technique de collecte de données était mal faite voire contraignante c'est-à-dire qu’elle
suggérait à l’enquêté une direction. En outre, nous avons constaté que le questionnaire était
trop long par rapport au temps que nous accordaient les personnes interrogées (remarque faite
par certains agents du groupe test). A partir des remarques, des suggestions, faites au cours du
pré-test, nous avons établi un nouveau questionnaire pour l’enquête.
◊ L’échantillonnage :
Tout d’abord, il convient de signaler que nous avons fait un repérage exhaustif de tous
les services déconcentrés de l’Etat dans la ville de Guédiawaye. Ceci a été rendu possible grâce
à une liste des services de Guédiawaye (public, privé, municipal) fournie par la Mairie. De ce
fait, pour ce qui nous concerne, on dénombre 20 services déconcentrés.
Toutefois, en raison des contraintes de temps, de moyens (logistiques et financiers) et
de la taille des unités d’enquêtes, l’étude ne peut être portée sur l’ensemble de notre population
cible. De ce fait, on a procédé à un échantillonnage dont les 20 services recensés constituent
notre base de sondage. Le terme « échantillonnage » est l’opération qui consiste à prélever un
certain nombre d’éléments (c'est-à-dire un échantillon) dans l’ensemble des éléments à
observer ou traiter (population). L’échantillon est l’ensemble des éléments à propos desquels
on a effectivement recueilli des données.
Ceci étant dit, l’échantillon a été tiré de 30% de leur effectif global. Ce qui nous a
donné un total de 6 services à savoir la préfecture, l’inspection départementale de l’éducation
nationale, la poste, la caisse de sécurité sociale (CSS), le service d’urbanisme (SU) et la
perception municipale (PM). Nous avons appliqué la règle de trois pour obtenir ce résultat,
comme suit :
20 × 30
------------------------ = 6 services déconcentrés
100
Mais notons aussi que le choix de ces services a été obtenu grâce à un tirage aléatoire
simple avec remise. Par ailleurs, vu que le nombre de personnel diffère d’un service à un autre,
- 16 -
on a prélevé un taux de 100% pour les services dont le nombre est inférieur ou égal à 10 agents
et un taux de 50% pour ceux supérieurs ou égal à 10 employés. Le tableau suivant l’illustre
clairement.
Tableau 1 : Echantillonnage du nombre d’agents à enquêter
Services
déconcentrés
Effectif Taux
d’échantillonnage
Effectif
enquête
1. Préfecture 10 50% 5
2. IDEN 18 50% 9
3. CSS 10 100% 5
4. PM 40 50% 20
5. Poste 7 100% 7
6. SU 4 100% 4
TOTAL 89 50
◊ Les enquêtes :
Nous avons choisi comme techniques d’investigation les techniques quantitatives pour
mener à bien notre enquête. A cet effet, le questionnaire constitue la clé de voûte de cette
démarche. Nous avons donc confectionné un type de questionnaire destiné aux agents des
services déconcentrés de l’Etat. Cette enquête a été réalisée entre le 20 septembre et le 22
octobre.
Il s’agissait de définir leur typologie à travers leurs variables sexe, âge, niveau d’étude
et poste occupé afin de savoir s’ils ont un lien avec leur degré de connaissance en TIC. Sous un
autre angle, l’objectif était aussi de déterminer les effets que les TIC ont engendré en
s’introduisant dans ces services ainsi que les perceptions, les attentes et les propositions
d’amélioration des agents face à ces technologies.
◊ Le traitement et l’analyse de données :
Le traitement et l’analyse de données constituent la phase de finalisation. Il consiste à
traiter les données tirées de notre observation et de notre collecte. C’est en ce sens qu’après
avoir collecté les données, un dépouillement a été effectué. Parmi les supports informatiques,
- 17 -
nous avons choisi les logiciels tels que Sphinx et Excel. Ces outils nous ont permis d’analyser
les résultats pour pouvoir ensuite les présenter sous forme de tableaux et de graphiques.
Les difficultés rencontrées :
Les difficultés auxquelles nous avons été confrontées, ont été celles de la
désapprobation et du manque de disponibilité de certaines personnes enquêtées.
La première difficulté fut la désapprobation du service de la police à répondre à
nos questions. En effet, les agents de la police ont été réticents à notre égard et ont refusé d’être
questionnés. Cependant, comme on a choisi le tirage aléatoire simple avec remise, on l’a
remplacé par un autre service dont le personnel était disposé à répondre au questionnaire.
La deuxième difficulté fut aussi l’indisponibilité des employés. Effectivement,
nous nous sommes rendu compte que les agents étaient difficilement accessibles pour des
contraintes de temps. Le meilleur moment pour les questionner a été souvent dans la matinée
(14h-15h). De ce fait, on ne peut les interroger que pendant leur heure de pause et sur rendez-
vous.
Malgré toutes ces difficultés, nous avons pu mener à bien notre enquête. Ce présent
mémoire est structuré en deux parties :
La première partie scindée en deux chapitres présente le cadre de notre étude (la ville de
Guédiawaye et ses services déconcentrés). Elle propose aussi d’analyser le niveau
d’équipement en TIC de ses services et rend compte du profil de leurs agents.
La deuxième partie et dernière partie composée aussi de deux chapitres traite des
usages, des effets, des perceptions et perspectives de vulgarisation des TIC pour le
développement de la ville de Guédiawaye.
- 18 -
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA VILLE DE GUEDIAWAYE
ET DE SES SERVICES DECONCENTRES
INTRODUCTION
Le développement des TIC dans l’administration locale est devenu une étape plus
qu’importante pour tout Etat se voulant performant dans l’exécution de ses politiques
publiques. Fort de ce constat, l’Etat sénégalais est en train de reformuler ses projets actuels de
réforme administrative, en investissant davantage dans l’utilisation des TIC, en jetant les bases
d’une administration en réseaux et en renforçant les capacités et les compétences nationales.
Cette initiative prise en compte dans les nouvelles politiques publiques entamées au début des
années 2000 permet d’améliorer la performance et la productivité des services publics mais
également de soutenir les projets de développement social et économique local. La ville de
Guédiawaye n’est point épargnée par ces mutations. Ainsi, en passant par une administration
publique gigantesque, lourde, réglementaire et impersonnelle à des services administratifs de
proximité, tournés vers la satisfaction des besoins des usagers et l’accomplissement des
missions du gouvernement, la ville de Guédiawaye peut grandement profiter des programmes
de réformes, tout en développant les capacités et l’expertise menant à une administration
électronique.
Cette première partie tente de faire ressortir d’un côté les traits physiques et humains de
la ville de Guédiawaye et de déterminer le rôle de chacun de leurs services déconcentrés. Et de
l’autre de déterminer le niveau d’équipement en TIC de ces services ainsi que le profil de leur
personnel.
CHAPITRE I : LES CARCTERISTIQUES PHYSIQUES ET SOCIO-
ECONOMIQUES
La ville de Guédiawaye est devenue une véritable mégalopole avec une population de
près de 500.000 habitants et un rythme d’accroissement naturel de l’ordre de 2,9%. Cette
dynamique du croît démographique est attribuée aux effets combinés de l’exode rural et de la
croissance naturelle de la population. Le croît démographique est si important qu’actuellement,
à part quelques poches, tout le territoire communal est occupé.
Quels sont les traits physiques et humains de cette localité? Comment se caractérise son
économie ?
- 19 -
Voici les questions auxquelles ce chapitre tente de répondre.
I. Le cadre physique :
Situation géographique
Le Sénégal, avec la presqu’île du Cap-Vert, occupe la position la plus avancée de
l’Afrique de l’ouest dans l’Océan Atlantique. Il se situe entre 12° et 17° de latitude Nord, et 11°
et 18° de longitude ouest. Le département de Guédiawaye constitue avec ceux de Pikine,
Rufisque et de Dakar cette excroissance qui constitue la région de Dakar.
Carte 1: de localisation de la ville de Guédiawaye dans la région de Dakar
La ville de Guédiawaye est située sur la frange littorale de la région de Dakar, délimité
à l’est et au sud par la ville de Pikine à laquelle elle a toujours été rattachée jusqu’en 1990 et à
l’ouest par la ville de Dakar notamment par la commune des Parcelles Assainies. Elle s’étend
sur 3,9 km du nord au sud et 7,5 km d’est en ouest et couvre une superficie d’environ 13km.
De 1872, date de la création des premières communes du Sénégal : Saint-Louis et
Gorée, jusqu’en 1972, la décentralisation territoriale au Sénégal était limitée aux seuls centres
urbains. D’où la réforme de l’administration territoriale et locale de 1972 dont l’innovation et
l’enjeu majeur ont été la création d’une nouvelle collectivité locale : la communauté rurale à
laquelle a été accordée une compétence majeure, la gestion des zones de terroir correspondant
aux terres de culture.
- 20 -
En 1996, une nouvelle étape a été franchie avec la mise en œuvre de la politique dite de
Régionalisation fondée sur l’érection de la région en collectivité locale, dotée de l’autonomie
financière et d’une assemblée élue au suffrage universel. Guédiawaye en tant qu’unité
administrative voit le jour en 1990 avec la loi 90-36 qui en fait une commune à part entière puis
devient Ville en 1996 mais toujours rattachée au département de Pikine.
En vue d’une bonne administration des grandes communes que constituent Dakar,
Pikine, Guédiawaye et Rufisque, elles sont scindées en Communes d’Arrondissement dotées de
la personnalité juridique et de l’autonomie financière, même si leurs compétences sont
limitativement définies par le législateur.
Ainsi, en 2002, la ville de Guédiawaye devient le quatrième département de la Région
de Dakar au même titre que Dakar, Pikine et Rufisque, subdivisé en cinq communes
d’arrondissement :
La commune d’arrondissement de Golf Sud
La commune d’arrondissement de Médina Gounass
La commune d’arrondissement de Ndiarème Limamoulaye
La commune d’arrondissement de Sam Notaire
La commune d’arrondissement de Wakhinane Nimzatt.
Carte 2 : localisation des cinq communes d’arrondissement dans la ville de Guédiawaye
Source : DAT (Direction de l’Aménagement et du Territoire), mars 2010
- 21 -
II. Les ressources humaines :
1. Une évolution démographique spectaculaire :
La ville de Guédiawaye, initialement destinée à accueillir les déguerpis de la Capitale
va connaître une croissance démographique spectaculaire surtout pendant les années 70. Ainsi
en 1971, on estimait à prés de 7000 le nombre de parcelles loties entre Pikine ancien, Pikine
extension et Guédiawaye faisant ainsi passer la population de l’ensemble Pikine Guédiawaye
de 8000 habitants en 1955 à 55000 en 1964 et à 130000 habitants en 1971. Mais, le
développement de Guédiawaye va s’opérer au milieu des années 70 avec l’arrivée de la
deuxième vague de déguerpis mais aussi et surtout avec l’arrivée de nouveaux acquéreurs au
cours de cette décennie qui quittent la campagne à la recherche de conditions meilleures.
Ainsi la croissance de la population va être fulgurante et l’agglomération Pikine-
Guédiawaye passe de 420000 habitants en 1980 à 946414 habitants en 1996, devenant ainsi le
premier ensemble urbain du Sénégal devant Dakar.
La ville de Guédiawaye occupe une part importante de ces totaux. Ainsi, 42,3% de la
population de Pikine-Guédiawaye vivaient sur la commune de Guédiawaye ce qui rendait
nécessaire la réorganisation administrative à travers la décentralisation qui en fait le quatrième
département de la région de Dakar subdivisé en 5 communes d’arrondissement. Ainsi, la ville
de Guédiawaye est estimée aujourd’hui à 500 000 habitants29
.
2. Les caractéristiques de la population :
Une des caractéristiques essentielles de la population est la jeunesse de celle-ci. En
effet, la composition par sexe est relativement équilibrée avec 51% de femmes pour 49%
d’hommes. Mais cette population est inégalement répartie sur le territoire de la ville. Ainsi dans
la zone planifiée, constitué de Cités et de HLM le long du littoral, la population est
majoritairement masculine avec prés de 57.7% de la population contre 49.9% dans les quartiers
les plus pauvres. Cette prépondérance de la population masculine dans les Cités s’explique par
le fait que ces quartiers sont habités pour l’essentiel par des cadres moyens et des
fonctionnaires. Cette catégorie, majoritairement masculine, se caractérise par une certaine
stabilité.
29
www.villedeguediwaye.com
- 22 -
Bien que cette population soit, dans l’ensemble, relativement équilibrée, la répartition
par âge est loin de suivre la même tendance: 65% de la population ont moins de 25 ans d’où la
nécessité de mettre en place une bonne politique de jeunesse.
II. L’économie :
1. Une économie fortement dépendante :
La ville de Guédiawaye construite pour accueillir la base sociale de l’Etat est destinée à
jouer un rôle secondaire selon le Schéma d’Aménagement du Territoire de la Région de Dakar.
En effet l’historique de son urbanisation fait que celle-ci est fortement dépendante de la ville de
Dakar.
La jeunesse de sa population de la ville et le fort taux d’analphabétisme : 42,2% de la
population sont sans instruction, se sont traduits au niveau économique par une faiblesse de la
population active. Celle-ci représenterait selon le Programme Local de Développement Intégré
environ 53% de la population totale. Mais force est de constater que 25% de cette population
active est à la recherche d’un emploi alors que les 42% travaillent à Dakar occasionnant ainsi
d’importants flux migratoires entre les deux villes d’où la nécessité de mettre en place des
équipements et infrastructures notamment de transports mais aussi économiques pour résorber
le fort taux de chômage30
.
2. Les activités urbaines :
Comme la plupart des économies en développement, la ville de Guédiawaye se
caractérise par le binôme secteur formel/secteur informel. De ce fait, différentes activités
économiques y sont recensées. Il s’agit du commerce, de l’artisanat, du tourisme et de
l’agriculture péri-urbaine.
a. Un secteur formel peu développé :
La ville de Guédiawaye, construite pour accueillir les déguerpis de la ville de Dakar
mais aussi les nouveaux urbains qui quittent la campagne à la recherche de conditions
meilleures, se caractérise par une absence d’industrie et de grandes entreprises d’où son
appellation de «ville dortoir ».
30
www.ands.sn
- 23 -
Ainsi le secteur de l’emploi salarial offre peu de possibilités. L’Etat, à travers ses
services déconcentrés et les entreprises publiques (préfecture, la caserne des sapeurs pompiers,
la poste, la SENELEC, la SDE, la SONATEL, la Caisse de Sécurité Sociale, la LONASE etc.)
sont les seuls employeurs. Les cadres ne représentent que 2% de la population active.
L’avènement des TIC est par ailleurs en train de favoriser à Guédiawaye le
développement de boutiques de téléservices (téléphone, Internet, fax, etc.).
b. Une prédominance du secteur informel :
L’absence d’industries qui caractérise la ville de Guédiawaye s’est traduite par une
réorientation de la population active vers le secteur informel et ce d’autant plus que le secteur
maraîcher est de plus en plus confronté à un manque de terres du fait de l’avancée du front
d’urbanisation qui s’étend sur les zones initialement prévues pour la culture. Le secteur
informel difficilement quantifiable occuperait selon les enquêtes de l’Agence Nationale de la
Statistique et de la Démographie plus de 25% de la population active.
Les données sur le secteur informel sont difficilement quantifiables d’autant plus que
bon nombre de ces activités ne sont pas déclarées. Mais on estime que prés de 29% de la
population active sont des ouvriers, 19% des commerçants et 6% des artisans.
Le secteur informel, ultime recours face à la faiblesse de l’emploi salarial du fait de
l’absence d’industries et de grandes entreprises sur la ville de Guédiawaye, devrait constituer
un levier important en vue du développement de la ville de Guédiawaye.
CHAPITRE II : PRESENTATION DES SERVICES DECONCENTRES
Les services déconcentrés de l’Etat sont les services qui veillent à l’application des
décisions gouvernementales et de l’administration centrale. Ils gèrent les missions étatiques qui
ne relèvent pas des administrations centrales, leur compétence est de droit commun. Ainsi, dans
le but d’améliorer la qualité de ses services destinés aux citoyens, l’Etat est en train de se
moderniser à travers l’appropriation des TIC par ses agents.
Quel est le rôle joué par chacun de ces services déconcentrés au sein de la ville de
Guédiawaye? Comment peut-on qualifier le niveau de leurs équipements en TIC ? Quelle est
la typologie de leurs gérants ?
- 24 -
Il s’agira dans ce chapitre de fournir des réponses sur ces différentes interrogations.
I. Les caractéristiques des services déconcentrés :
1. La Préfecture :
La Préfecture, service représentant l'Etat dans la collectivité, veille à la sauvegarde des
intérêts nationaux, au respect des lois et de l'ordre public dans le territoire de la commune. Il
exerce aussi le contrôle de légalité des actes des organes de la collectivité locale et le contrôle
budgétaire de leurs comptes.
2. L’IDEN :
L’IDEN qui est sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale est compétent pour
l'enseignement scolaire, qui comprend l'enseignement préélémentaire (école maternelle),
l'enseignement élémentaire, l'enseignement secondaire (collèges, classes secondaires des
lycées, centres de formations d'apprentis), et les classes supérieures des lycées . Elle est le
responsable exclusif de l'élaboration et de la mise en œuvre du contenu des enseignements et
des programmes scolaires, dont il contrôle l'application. Il définit l'organisation des cursus
scolaires, des filières, il définit les modalités de l'orientation des élèves, et en assure la gestion.
Il détient de ce fait la maîtrise totale des compétences pédagogiques. L’IDEN définit et délivre
les diplômes nationaux, et conserve le monopole de la collation des grades et diplômes
universitaires. Il joue un rôle important d'évaluation et de contrôle des établissements
d'enseignement scolaire publics et privés
3. La perception municipale :
La perception municipale (PM) étant sous l’autorité du ministère de l’Economie et des
Finances exécute pour le compte du comptable supérieur de rattachement, à la fois des
opérations de recettes et de dépenses du budget général et des comptes spéciaux du Trésor ainsi
que des opérations de trésorerie, sauf dans le cas des perceptions spécialisées dans le
recouvrement des recettes.
Elle exécute les opérations des budgets des collectivités locales de leur ressort territorial
sous leur responsabilité personnelle et pécuniaire.
- 25 -
4. La caisse de sécurité sociale :
Créée le 1er Janvier 1956, la Caisse de Sécurité Sociale (CSS), par la loi n° 91-33 du 26
Juin 1991, est devenue depuis un organisme de droit privé chargé d'une mission de service
public.
Les prestations familiales constituent la branche la plus ancienne et la plus connue de la
Caisse. Elles sont servies en nature et en espèces aux familles et aux salariés de plus de 10000
entreprises affiliées. En matière d'accidents du travail et de maladies professionnelles, autre
domaine d'intervention de la Caisse, les victimes bénéficient également de prestations en nature
et en espèces. En effet, l'institution prend en charge 100% des frais occasionnés par les soins
médicaux, chirurgicaux ou d'hospitalisation, les frais pharmaceutiques et la réadaptation
fonctionnelle, la rééducation professionnelle et la fourniture des appareils de prothèse et
d'orthopédie. En outre, la Caisse verse également aux salariés des indemnités journalières, en
remplacement du salaire et des rentes, en cas d'incapacité partielle ou totale pour toute la durée
de vie du travailleur. Enfin et surtout, la Caisse de Sécurité sociale joue un rôle déterminant
dans la prévention des risques professionnels, par le contrôle, l'assistance-conseil et la
formation des entreprises. Le dispositif de réparation des dommages mis en place est
performant, mais la priorité demeure la prévention. Globalement, la Caisse de Sécurité Sociale
joue incontestablement un rôle de premier plan dans la politique nationale de protection sociale
des travailleurs salariés en apportant pleinement sa contribution dans la lutte contre la pauvreté.
5. Le service de l’urbanisme :
Le service de l’urbanisme (SU) qui sous la tutelle du ministère de l’Urbanisme, de
l’Habitat, de la Construction et de l’Hydraulique a pour charge de veiller à l'application du
droit des sols ; d'instruire les demandes relatives au droit des sols (permis de construire,
déclaration des travaux) ; de traiter les formalités préalables aux mutations immobilières
(ventes, successions) ; de la mise en œuvre des procédures du droit de préemption ; de la
délivrance des certificats de conformité ; etc.
6. La Poste :
La poste placée sous la tutelle du Ministère des Postes, des Télécommunications et des
NTIC a une autonomie de gestion et une autonomie financière qui lui permettent de remplir ses
fonctions que sont :
- 26 -
- la collecte, le traitement, l’acheminement et la distribution du courrier de façon rapide, sure
et régulière ;
- la collecte et le développement de l’épargne ;
- la collecte et les transferts des fonds de valeur ;
- le développement de la monnaie scripturale, la transmission des produits, fonds nationaux et
internationaux, services des mandats) ;
- la tenue des comptes : services des chèques postaux (CCP), les livrets et autres produits
d’Epargne.
II. Analyse du niveau d’équipement des services en TIC :
Tableau 2: Répartition du niveau d’équipement des services déconcentrés
Services
déconcentrés
Connexion
Internet
Téléphone fixe
Préfecture Oui Oui
IDEN Oui Oui
SU Non Oui
PM Non Oui
CSS Oui Oui
Poste Oui Oui
Le niveau d’équipement est très important dans le processus de mise en œuvre des
dispositifs technologiques d’administration et de promotion de développement local dans un
territoire donné. Ainsi, l’analyse synoptique de ce tableau montre que tous les services
déconcentrés de la ville de Guédiawaye disposent des ordinateurs et des téléphones fixes.
Cependant, on constate que ces outils sont inégalement répartis et ne sont accessibles qu’à une
seule partie du personnel. Ceci peut s’expliquer par le fait que le nombre d’ordinateurs est
insuffisant par rapport au nombre du personnel. De ce fait, certains agents sont régulièrement
obligés de recourir à l’utilisation de leurs ordinateurs personnels pour exécuter certains de leurs
travaux professionnels car l’utilisation de cet outil informatique est important voire
indispensable au niveau de leurs activités respectives. Nous pouvons citer entre autres les
employés de l’IDEN et du service de l’urbanisme qui utilisent leurs ordinateurs pour le bon
déroulement de leur travail.
- 27 -
Sous un autre angle, en ce qui concerne la connexion à Internet, on remarque que parmi
ces services déconcentrés seuls deux en sont dépourvus. Il s’agit de la perception municipale et
du service de l’urbanisme. A cet effet, il n’est pas étonnant que les agents se connectent pour la
plupart de leur temps au bureau (40%) qu’à la maison (36%), au cybercafé (10%) ou chez un
de leurs amis (6%).
Malgré l’inaccessibilité en matière d’ordinateur, il ressort que la plupart des agents s’est
approprié cet outil à domicile soit un taux de 74%. Seuls 26% des employés n’en ont pas.
Mais il convient de noter que posséder un ordinateur ne signifie pas pour autant avoir
accès à l’Internet. L’accès à domicile est encore faible. En effet, on constate que 52% des
agents ne sont pas branchés à Internet contre un pourcentage de 48% qui le sont. Certes, la
proportion d’agents ayant la connexion à domicile est encore minime mais ont peut dire que
l’Internet est en train de gagner du terrain dans la ville de Guédiawaye où les services sociaux
de base sont encore insatisfaits. Ceci peut se comprendre dans la mesure où l’Internet, avec ses
retombés, est en croissance comme partout ailleurs dans le monde. Il permet en effet à tout
individu d’accéder à une pléthore de données se présentant sous divers formats : textes, sons,
images, vidéos, etc. Il permet de desservir une vaste population sans imposer d’importants
déplacements et la rapidité prime par rapport aux moyens traditionnels. C’est d’ailleurs tout le
sens qu’il faut donner aux mots de Abdoul Bâ qui soutient que dans le contexte de la
mondialisation, le développement des TIC est désormais irréversible et constitue l’enjeu
économique majeur du marché global de l’information et de la communication ainsi que la
révolution numérique qui nous font entrer dans une nouvelle ère, dont la caractéristique
centrale est le transport instantané de données immatérielles et la multiplication des liaisons et
des réseaux électroniques. Internet en est le fer de lance, préfigurant l’autoroute mondiale de
l’information. En effet le réseau est au centre des technologies de la communication, il en est la
figure de proue et l’épine dorsale.
Donc on peut dire que dans ces structures, l’accès à l’Internet est dans l’ensemble assez
satisfaisant même s’il est limité. En outre, on constate que les agents qui utilisent l’outil
informatique ont soit une adresse e-mail personnelle (76% des personnes ciblées) soit une
adresse e-mail pour le travail (44% des personnes interrogées). L’usage de l’adresse e-mail
personnelle est prioritaire du fait qu’elle est plus sollicitée par les correspondants des employés
ou qu’il n’existe pas d’adresse professionnelle.
- 28 -
III. Le profil des agents des services déconcentrés :
1. Selon le sexe :
Figure 1: Représentation graphique des agents selon leur sexe
sexe
80,0%
20,0% M ascul in
Fém inin
D’après les réponses recueillies au niveau des services déconcentrés, la gent masculine
est largement prioritaire. Elle représente en effet 80% des personnes interrogées contre
seulement 20% pour la gent féminine.
Bien vrai qu’on ait tendance à prôner progressivement la parité dans les lieux de travail,
on constate toujours une prépondérance des hommes par rapport aux femmes. Cette supériorité
peut s’expliquer par le fait que dans la société africaine en général et sénégalaise en particulier,
la plupart des parents sont réticents à l’idée de voir leurs jeunes filles poursuivre leurs études à
un certain niveau. La tradition veut qu’elles restent à la maison afin d’aider leur mère dans
leurs tâches ménagères.
Mais d’autres facteurs concourent à l’accès limité des femmes à ces services. La
majorité des femmes souffre de l’analphabétisme, de l’ignorance, ce qui limite aussi
grandement leurs capacités à gérer certaines fonctions. En effet, bien que les femmes soient
majoritaires, elles sont moins scolarisées que les hommes en raison des contraintes que leur
impose un environnement social agressif à leur égard. Un facteur sociologique clé est que les
parents qui sont pour la plupart des analphabètes et/ou démunis sont peu intéressés à ce que
leurs filles achèvent leurs études. Effectivement, ils perçoivent l’école comme une institution
qui influence négativement les enfants et particulièrement les filles en inculquant des attitudes
d’antagonisme envers leur culture. Autrement dit, l’éducation scolaire provoque chez elles un
changement de comportement qui menace le statu quo de l’ordre social fondé sur la primauté
de l’homme sur la femme. C’est dans ce sens qu’ils attachent beaucoup plus d’importance à
- 29 -
l’éducation des garçons qui sont formés pour des rôles de supériorité alors que l’éducation des
filles est laissée aux femmes afin qu’elles leur apprennent à gérer un foyer. En outre, pour ces
familles démunies, arrêter les études de leurs filles et les marier le plus tôt possible devient une
nécessité économique.
2. Selon l’âge :
La répartition des agents par leur âge montre que ces structures sont gérées par des
personnes dont la tranche d’âge est située entre 25 ans et plus de 55 ans soit 98 % des
employés. Seule une personne est âgée de moins de 25 ans.
3. Selon le niveau d’instruction :
Les agents des services déconcentrés sont quasiment tous instruits. Seule une personne
est autodidacte. Cependant, 8% des agents sont de niveau primaire et 22% de niveau
secondaire. Le niveau supérieur est atteint par 68% des employés.
4. Selon la formation et le recours à une intermédiation:
Les enquêtes menées auprès du personnel des différents services déconcentrés nous ont
permis d’avoir un aperçu sur le niveau d’appropriation des TIC.
c. Le cas de l’’ordinateur :
De nos jours, la formation à l’usage d’un ordinateur est une chose indispensable dans
notre société afin de pouvoir le manipuler correctement et en tirer profit. La statistique à cette
question mise en rapport avec la possession d’un ordinateur au sein de ces structures est donnée
par la figure suivante.
- 30 -
Figure 2 : Représentation graphique du niveau de connaissance de l’ordinateur en
fonction de leur possession
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Oui 0% 44% 100%
Non 100% 56% 0%
Pas du tout Un peu Bien/Très bien
Les résultats de notre enquête montrent que le niveau de connaissance de l’ordinateur
des agents est pratiquement lié à l’accès au sein de leur lieu de travail. Ceci étant dit, on
constate que tous les employés qui disposent d’un ordinateur savent bien ou très bien l’utiliser ;
ceux qui n’en disposent pas n’ont aucune connaissance. Par contre, vu que le travail de certains
des agents ne nécessite pas forcément son usage, 44% des personnes ciblées qui en sont dotés
et 56% des agents non dotés n’ont que peu de connaissance de cet outil.
A la question « avez-vous suivi une formation en informatique ? » une grande majorité
des personnes interrogées ont répondu affirmativement (66%) contre 34% des agents n’ayant
jamais été initiés en informatique
Tableau 3 : Répartition des agents selon leur initiation en informatique
suiv re une formation en informatique
Oui
Non
TOTAL OBS.
Nb. ci t. Fréq.
33 66,0%
17 34,0%
50 100%
d. Le cas des autres fonctionnalités en TIC :
Hormis les quatre agents qui n’ont aucune connaissance en outil informatique, tout le
reste qu’il soit initié ou pas a des compétences en TIC ; soit au niveau de la navigation, de la
saisie d’un texte, d’un forum ou chat, d’une plateforme de formation à distance, d’un logiciel
- 31 -
de téléphonie, ou au niveau du scannage d’un document (photos, textes, etc.). Comme nous le
montre le tableau ci après :
Tableau 4: Répartition des usagers de l’Internet selon leur degré de connaissance des
autres fonctionnalités en TIC
Savez-vous ? Pas du
tout
Un peu Bien Très bien TOTAL
Naviguer sur Internet 8% 16% 44% 32% 100%
Saisir un texte 10% 18% 42% 30% 100%
Utiliser un forum ou un
chat
36% 16% 38% 10% 100%
Utiliser un logiciel de
téléphonie
36% 18% 30% 16% 100%
Utiliser une plateforme
de formation à distance
56% 22% 18% 4% 100%
Scanner un document 24% 20% 38% 18% 100%
Nous constatons que le degré de connaissance en TIC des personnes ciblées diffère
d’une fonction à une autre et paraît dans l’ensemble assez satisfaisant. En effet, avec l’Etat qui
veut moderniser ses services à travers les TIC avec l’e-Administration, ses représentants ont
tendance à s’y intéresser davantage. Cependant, on note la présence de quelques agents qui ne
savent ni saisir un texte sur un ordinateur (10%), ni utiliser un forum ou chat (36%) et un
logiciel de téléphonie (36%), ou encore moins scanner un document et autres (24%). De même,
il y a une forte proportion des employés qui ne savent pas utiliser une plateforme de formation
à distance (56%). Cela est dû au fait que cet aspect n’est pas bien développé dans les pays du
sud par faute de moyens.
Ce constat fait que les agents rencontrent parfois (72% des agents) ou régulièrement
(22% des agents) des difficultés et sont assistés soit par un chargé ou technicien informatique
(38%), un ami (16%), un collègue (42%) ou un parent (4%). Seuls 6% des gérants de ces
services ne rencontrent aucun problème dans l’usage de ces TIC.
- 32 -
CONCLUSION
La ville de Guédiawaye était à l’origine occupée par les déguerpis de Dakar qui la
considéraient comme une « cité dortoir ». Par la suite, avec l’arrivée massive de personnes
venant d’ailleurs et l’installation de nombreuses structures (école, marché, poste de santé,
village artisanal, mutuelle d’épargne et de crédits, etc.) pour le développement local, Sam
Notaire est devenue une localité fortement peuplée. C’est ainsi que différents secteurs
d’activités économiques et sociales y ont pris leur essor.
Toutefois, en raison de l’absence d’activités industrielles et de services, elle se
caractérise par des activités dominées par le secteur informel. C’est en ce sens que l’Etat
sénégalais a essayé de redresser le niveau de vie de la population en mettant en place des
services déconcentrés permettant de mieux connaître les réalités locales. Il a par là même tenté
de se moderniser par le biais des TIC afin d’améliorer la gestion des affaires publiques. Mais
notons que malgré les efforts enregistrés, le niveau des services en équipements (ordinateurs,
Internet, téléphones) reste à parfaire. En effet, bien que tous les services déconcentrés soient
dotés de ces outils, il reste toujours des obstacles à franchir. Il s’agit du nombre d’ordinateurs,
de l’inaccessibilité à l’Internet et du manque de formation des agents en la matière.
- 33 -
DEUXIEME PARTIE : LES USAGES DES TIC ET LEUR IMPACT DANS LA
VILLE DE GUEDIAWAYE
INTRODUCTION
Du fait de la mondialisation de la production et des échanges, et de la tendance à
l’uniformisation d’un monde devenu « village planétaire », on assiste de plus en plus à une
évolution numérique. Cette situation bouleverse radicalement l’organisation sociale du monde
qui a été précédée, depuis quelques décennies, d’évolutions très rapides dans le domaine des
satellites de communication, de l’informatique et du multimédia qui abolissent les distances,
facilitent l’accès à la connaissance et multiplient les possibilités de contact à travers le monde.
A cet effet, les représentants du gouvernement, de la société civile et du secteur privé
doivent être habilités à se connaissance, à discuter des défis et des perspectives, à identifier les
problèmes et les besoins, à agréer de nouveaux objectifs et rôles, à amorcer la transition dans ce
sens. Il importe en effet, de les tenir au courant des progrès et des problèmes, pour qu’ils
puissent changer d’orientation en cas de besoin. Ces tâches ne sauraient être réalisées en
l’absence de conscience, de confiance, de coordination et de mécanismes de dialogue. Les TIC
peuvent constituer un levier pour le développement en assurant l’accessibilité et la production
d’informations et de connaissances.
Cette troisième partie tente de mettre en exergue les usages que les agents des services
déconcentrés de l’Etat font des TIC, leur perception vis-à-vis de ces technologies ainsi que les
solutions qu’ils proposent afin de les vulgariser dans la ville de Guédiawaye.
CHAPITRE I : LES USAGES DES TIC
Les modes de vie de la plupart des habitants de la ville de Guédiawaye se trouvent
profondément transformés par le développement des TIC. Ces dernières peuvent effectivement
favoriser le dialogue entre l’Etat et ses démembrements, accroître la productivité de leurs
services avec la rapidité de la diffusion de l’information et faciliter le brassage des populations
avec un large réseau de communication. Les agents des services déconcentrés l’ont compris et
l’entraînent progressivement dans leurs pratiques quotidiennes.
Ce chapitre essaye de présenter les principaux usages auxquels s’adonnent les agents
des services déconcentrés de la ville de Guédiawaye.
- 34 -
I. Les usages de l’Internet :
Figure 3: Répartition des agents selon leurs principaux motifs d’usage de l’Internet
L’Internet est une technologie qui dispose d’un ensemble diversifié de fonctionnalités à
savoir la recherche d’informations, l’échange d’e-mail, le « chat » sur MSN, les jeux en ligne,
le traitement de texte, de photos numériques, etc.). C’est en ce sens que la lecture de ce
graphique révèle que l’activité principale des agents se résume à la recherche d’informations
soit 70%. Un tel constat se justifie par le fait que la pénétration de l’Internet a entraîné de
profonds changements quant à leurs manières de faire traditionnelles.
Il y a de cela une dizaine d’années, les personnes qui voulaient se documenter se
limitaient aux bibliothèques qui étaient souvent incommodes. Mais aujourd’hui, avec l’entrée
dans notre société de l’Internet qui est une technologie qui met à disposition toute une gamme
d’informations faciles à accéder, les choses ont tendance à s’inverser. C’est ce que Patrick
Brunet et ses collègues ont tenté d’expliquer lorsqu’il écrit à ce propos, que « pour les
chercheurs ou pour toute personne qui veut se cultiver, l’Internet contient des bandes de
données immenses et variées qu’il faut un certain temps pour épuiser, d’autant plus qu’elles se
renouvellent sans cesse. Il s’agit d’un outil incomparable pour l’éducation, la recherche et
l’enseignement … Les moteurs de recherche facilitent (relativement !) l’accès à cette
immense documentation, d’autant plus précieuse en Afrique que les bibliothèques sont rares et
mal dotées. On y trouve souvent des livres anciens et poussiéreux. Les indexations n’étant pas
- 35 -
toujours bien faites, parfois on ne parvient pas à retrouver des ouvrages pourtant
rangés « quelque part » »31
.
C’est ainsi qu’aux yeux des agents, l’Internet semble réaliser le rêve d’une bibliothèque
universelle qui comprendrait virtuellement tout le savoir du monde.
● A côté de la documentation, la lecture de la presse fait partie des pratiques les plus
prisées par les agents soit 66% des réponses recueillies. En effet, l’Internet est une technologie
qui a l’avantage de fournir des informations aussi bien au niveau national qu’international. Ce
qui justifie dès lors l’engouement des agents face à cette opportunité offerte.
● L’autre pratique favorite des agents est la réalisation d’un travail pour les besoins de
leurs activités soit 62% des personnes interrogées. Ce qui démontre qu’Internet est devenu
maintenant un outil de travail incontournable. Il constitue un moyen pratique et rapide pour
l’exécution de leurs différentes tâches.
● Hormis ces pratiques citées ci-dessus, les usages d’Internet sont tournés
respectivement vers l’échange d’e-mail (60%), la discussion avec des parents éloignés
géographiquement (50%), la formation à l’utilisation de l’outil informatique (46%), les
renseignements d’une démarche administrative (42%), le bureautique (32%), le chat (32%), la
participation aux forums électroniques (20%), la gravure de CDROM/DVD (16%) et la
création de site web ou blog (4%).
L’utilisation de l’Internet est donc diversifiée et se fait pour la plupart des agents par le
biais des sites web d’informations générales (google), d’actualités (seneweb, leral.net,
rewmi.com, etc.), de correspondances et de rencontres (yahoo, hotmail, skype, facebook, etc).
En plus des sites utilisés ci-dessus, y s’ajoutent d’autres qui concourent à renseigner les
citoyens sur les activités et les services de la ville de Guédiawaye, du gouvernement, de
l’agence nationale de statistiques, etc. Mais il convient de noter que l’engouement des agents
vis-à-vis de ces sites mis à leur portée varie d’un point à un autre. Le tableaux ci-dessous
l’illustre clairement.
31
Patrick Jean Brunet, Tiemtore Oumarou et Marie-Claude Vettraino-Soulard, Les enjeux éthiques d’Internet en
Afrique de l’Ouest, vers un modèle éthique d’intégration, CRDI, les presse de l’université de Laval, 2002, Page
117
- 36 -
Figure 4: Représentation graphique des sites connus par les agents
Figure 5: Représentation graphique des sites consultés par les agents
0102030405060708090
100
Le si
te w
eb de la
ville
de G
u...
Le p
ortail d
e la vi
lle d
e Guéd...
Le p
ortail "
vos d
émar
ches a
...
Le si
te d
u gouve
rnem
ent
Le si
te d
u journ
al offi
ciel
De l'age
nce n
ationale
de st
ati...
Oui (%)
Non (%)
L'Internet, entré au Sénégal officiellement en mars 1996 grâce à l’accord signé entre la
SONATEL et la société américaine MCI, est un environnement pas tout-à-fait nouveau pour le
1consommateur sénégalais. De 1996 à nos jours, l’Internet s'est beaucoup amélioré sur le plan
international, mais d’après ces graphiques les agents des services déconcentrés eux n'en sont
pas très conscients. Il existe toujours quelques barrières liées à l'adaptation et à la prise de
conscience. D’après les résultats de notre enquête, les consommateurs sénégalais en général et
les responsables des services déconcentrés en particulier à qui ces sites sur Internet sont
destinés n'accordent presque pas de considération à ces efforts fournis juste pour attirer leur
attention et en tirer profit. On constate en effet que 82% des agents ne connaissent ni
- 37 -
l’existence du portail de la ville de Guédiawaye ni celle du site de l’agence nationale de
statistiques et encore moins ne les explorent soit respectivement 88% et 83% des réponses
collectées. Ce qui signifie que même si les agents connaissent ces observatoires, ils ne les
consultent guère.
Parmi ces observatoires, les sites du gouvernement et du journal officiel sont plus
sollicités par les agents soit un pourcentage respectif de 50% et de 46% des réponses
recueillies. Cette situation peut se comprendre dans la mesure où ils informent les agents à la
fois sur les institutions, les lois et règlements que sur les projets et programmes du Sénégal et
peuvent de ce fait les éclairer sur différents points.
II. Les usages du téléphone portable :
Dans ce nouveau contexte urbain marqué d’un côté par le développement des
innovations technologiques et de l’autre par le phénomène de l’immigration et de la croissance
démographique qui posent de sérieux problèmes de mobilité et de transport, le téléphone
portable a fait une percée significative dans la vie quotidienne de la population sénégalaise.
L’apport des téléphones dans l’établissement des liens humains est énorme. Ils anéantissent
l’obstacle de l’éloignement, raccourcissent les distances, font économiser du temps et de
l’argent, permettent la jonction des populations et raffermissent le lien social qui n’est
désormais plus basé sur la proximité spatiale32
. En effet, il ressort de cette enquête que tous les
agents disposent des téléphones portables et sont pour la grande majorité pris en charge par
eux-mêmes (frais de crédits et de réparation en cas de problèmes). Cette technologie prend
avantageusement la place de la technologie de l’Internet pour ceux qui ne l’utilise pas soit 8%
des réponses données. Cet outil est utilisé pour diverses raisons. Mais il convient de signaler
que pour les usages spécifiés, l’échange de SMS est de loin prioritaire par ces agents de l’Etat
avec 80% des réponses collectées, suivie de la communication pour la réalisation d’un travail
pour les besoins de leurs activités (74%), de l’envoi de MMS (8%) et de la consultation du
Web (6%). Les emplois indéfinis du téléphone répertoriés sous la modalité
« autres » regroupent les besoins personnels comme prendre les nouvelles des parents et des
proches, émettre ou recevoir des appels d’urgence, fixer des rendez-vous, etc. La figure ci-
après récapitule l’ensemble des utilisations faites du téléphone portable.
32
Ibrahima Sylla, « Approche géographique de l’appropriation des NTIC par les populations : l’exemple des
télécentres et des cybercafés dans les quartiers de Ouagou Niayes à Dakar, FLSH, Mémoire de géographie, Dakar,
2004, page 86
- 38 -
Figure 6 : Représentation graphique des agents selon leurs usages du téléphone portable
L'échange de SMS
80,0%
L'env oi de MMS
8,0%
Consul tation du Web
6,0%
Réaliser un trav ail pour les
besoins de v otre act iv ité
prof ess ionnelle
74,0%
Autres
62,0%
us ages du t éléphone port able
III. Les usages des autres moyens de communication :
Figure 7: Représentation graphique des agents selon leurs usages par rapport aux autres
moyens de communication
Comme nous l’avons tantôt évoqué, l’arrivée de nouveaux canaux de communication à
l’instar de l’Internet a entraîné des changements quant à la manière de travailler des agents de
l’Etat. Toutefois, on constate d’après cette figure que l’usage des autres moyens de
communication reste toujours d’actualité dans les services déconcentrés. Ils continuent toujours
de les utiliser comme mode de diffusion de leurs informations. Il s’agit du courrier, des
réunions publiques, de la radio, des journaux et du porte-à-porte.
- 39 -
- Le courrier : il est encore utilisé dans tous les services déconcentrés pour les
échanges de documents écrits ayant une signification juridique, particulièrement lorsqu’il faut y
apposer une signature. Aucun service n’utilise l’e-mail pour signer un contrat.
- Les réunions publiques : elles sont pratiquées par 80 % des services déconcentrés.
C’est un moyen oral de communication pratiqué à cause de sa simplicité et de son efficacité.
Elles ont pour objectifs en effet de permettre des rencontres entre les agents, en vue d’échange,
de présentation des activités et services mais aussi d’offrir un cadre de débats entre les
participants. Donc elles permettent de faire ressortir les préoccupations de tout un chacun et de
les solutionner.
- La radio et les journaux : certaines de ces structures continuent d’entretenir des
rapports avec les médias par l’intermédiaire desquels ils font passer leurs informations. De ce
fait, la radio et les journaux sont utilisés par ces services avec un pourcentage respectif de 26%
et de 58%.
- Le porte-à-porte : il est aussi sollicité par la plupart de ces services afin de raffermir
les liens avec les citoyens. Ainsi la statistique fait état de 64% des réponses recueillies.
Du point de vue du poids de l’Internet par rapport à ces outils de communication, les
usagers jugent son efficacité bonne (56% des réponses reçues) ou excellente (36% des réponses
collectées). L’importance accordée à l’Internet trouve sa raison d’être dans sa capacité à
apporter des solutions aux problèmes de temps, de documentation (accès à une gamme
d’information), et de distance (possibilité d’envoi du courrier électronique, de téléphonie et de
formation à distance). Pour illustrer ceci, voici quelques réponses des agents :
- « Notre quotidien est régi par la communication. Avec l’Internet comme outil de
travail la fluidité de l’information est assurée. », affirme un technicien supérieur de la caisse de
sécurité sociale.
- « Grâce à l’Internet, l’information passe vite et est accessible à tout moment »,
déclare un inspecteur de l’IDEN.
- 40 -
CHAPITRE II : L’IMPACT DE L’USAGE DES TIC DANS LES SERVICES
DECONCENTRES ET LEURS PERSPECTIVES DE VULGARISATION
Le développement des TIC comme on l’a montré en prélude constitue un grand apport
pour les agents des services déconcentrés. Il leur a permis en effet d’améliorer la qualité des
services offerts pour les citoyens.
La prestation des services déconcentrés est-elle satisfaisante en matière de TIC ? Quels
sont les besoins identifiés par les agents? Existe-t-il des formes de coopération visant à
développer les TIC dans la ville de Guédiawaye? Quelles sont les solutions proposées pour
développer les TIC ?
I. Les effets de l’utilisation des TIC :
1. Sur la communication avec les autres acteurs :
La communication constitue un instrument incontournable pour le développement d’un
territoire donné. En effet, « pour encourager le développement, l’un des facteurs cardinaux
consiste à utiliser systématiquement la communication (car) la communication bien préparée
et bien appliquée constitue un puissant moteur pour aider les sociétés à réliser leurs objectifs
de développement »33
. L’appropriation des TIC peut aider à relever ce défi et par la même
raffermir les liens entre acteurs. Ces technologies peuvent offrir aux initiatives locales des
moyens de se fédérer, de se former, de s’informer et de prendre part activement au
développement et aux échanges d’expériences. En un mot, leur développement et leur
appropriation peuvent permettre d’enclencher avec une active volonté politique locale et
nationale une dynamique sociale et économique favorable pour compléter et optimiser des
initiatives émergentes. Forts de ce constat, les agents des services déconcentrés ont compris
que ces technologies constituent un élément fondamental pour le développement de la ville de
Guédiawaye et commencent en à tirer profit. C’est en ce sens que la plupart d’entre eux
entretiennent des relations grâce à l’usage des TIC, comme le démontre le graphique suivant.
33
Michel Crozier et Erhard Freidberg : L’acteur et le système, Paris, Seuil, 1977, 500 pages
- 41 -
Figure 8 : Représentation graphique de l’effet des usages des TIC sur la communication
avec les autres acteurs
La lecture de ce graphique montre que l’utilisation des TIC n’a détérioré aucune
relation et a, dans la plupart des cas, amélioré les relations des services déconcentrés avec les
autres acteurs. Notons toutefois que ce n’est qu’avec les services centraux de l’Etat que
l’amélioration des relations a été effective. Pour le reste, leurs usages sont répartis par les
modalités de réponse telles que « amélioré » et « sans effet ». Ainsi, on enregistre comme suit :
- 58% des réponses recueillies qui montrent que l’utilisation des TIC par les agents a
amélioré leur relation avec la municipalité de Guédiawaye contre 42% qui ont été sans effet ;
- 76% des agents qui affirment avoir amélioré leur lien avec le personnel des
communes d’arrondissement contre 24% qui n’ont pas de succès en la matière;
- 72 % des employés qui trouvent que les TIC ont rendu fluide leur relation avec les
autres services représentant l’Etat contre 28% qui n’ont donné aucun résultat ;
- 60% des services qui collaborent profitablement avec le secteur privé grâce à l’usage
de ces technologies tandis que 40% n’ont donné aucun aboutissement ;
- 30% des structures qui entretiennent favorablement des relations avec les associations
locales par le biais des TIC alors que 70% n’ont aucun effet ;
- 42 -
- 80% des agents qui trouvent que ces outils ont amélioré leur relation avec les
populations contre 20% qui sont sans effet.
Ce constat non effectif en matière d’amélioration des relations entre acteurs par le biais
des TIC peut s’expliquer par le fait que certains de ces services ignorent encore leurs avantages
et ne sont pas formés en la matière. C’est en ce sens que la majorité des agents qualifient le
niveau de développement de la ville de Guédiawaye encore en retard soit 64% des réponses
collectées. Par contre 22% des agents l’estiment moyenne. Donc, des efforts considérables
doivent être déployés pour relever ce défi et fructifier les relations entre ces acteurs.
2. Sur la prestation des services offerts :
L’appréciation de la prestation des services varie d’une structure à une autre. On
constate en effet que 52% des agents sont un peu satisfaits de leur qualité de travail en matière
de TIC suivis de 22% d’entre eux qui en sont assez satisfaits. Par contre, 22% des agents
affirment n’avoir aucune satisfaction de leur capacité de prestation. Les raisons de cette
insatisfaction sont diverses. Il s’agit :
- du manque de formation des agents en TIC (90% des réponses recueillies) ;
- de l’insuffisance des ordinateurs mis à leur disposition (84% de l’effectif global) ;
- de l’inexistence de groupes électrogènes avec les intempestives coupures d’électricité (80%
des réponses collectées) ;
- du non branchement à l’Internet de certains services (48% de l’effectif total);
- et de la non prise en charge du téléphone portable (40% des réponses observées).
Tableau 5 : Répartition des agents selon les raisons d’insatisfaction de leur qualité de
prestation
Raisons d’insatisfaction de la qualité de
prestation
Nombre de
citations
Fréquence
Manque de formation en TIC 45 90%
Insuffisance d’ordinateurs 42 84%
Inexistence de groupes électrogènes 40 80%
Non accès à l’Internet 24 48%
Non prise en charge du téléphone portable 20 40%
- 43 -
Forts de ce constat, les agents de ces services déconcentrés sont en train de mettre en
place des politiques de vulgarisation afin de corriger ce déficit. De ce fait, la statistique fait état
de 50% des services qui opèrent des stratégies de développement en matière de TIC. Parmi ces
actions, nous pouvons citer entre autres :
- l’IDEN qui est entrain de doter progressivement chaque sous-service d’ordinateurs et
par la même la connexion à Internet ;
- la Poste qui informatise tous ses bureaux avec le logiciel poste via le vsat ;
- et la Caisse de Sécurité Sociale qui a acquis récemment de nouveaux ordinateurs et
modernisé leurs archives (archives électroniques) avec système scanner.
Donc pour ce qui est de la Préfecture, de la Perception Municipale et du service de
l’Urbanisme aucune politique de développement des TIC n’a été enregistrée.
3. Sur les formes de coopération existantes :
A Guédiawaye, l’association des services déconcentrés avec d’autres partenaires pour
vulgariser l’utilisation des TIC est encore à son état de balbutiement. On constate en effet, que
seule l’IDEN a créé une coopération avec l’hôtel de ville de Guédiawaye qui s’est associé avec
l'Université Toulouse le Mirail et la Communauté d'Agglomération de Castres-Mazamet
(France) pour développer les usages.
Ce projet de coopération s'inscrit dans le cadre du projet "e-Atlas, atlas mondial de la
société de l'information" et dans sa composante "eAtlas francophone de l'Afrique de l'Ouest".
L'objectif est de mettre les technologies de l'information et de la communication au service du
développement local durable de la ville. Un portail associatif est mis en place au service des
acteurs territoriaux, institutionnels, mais aussi de la société civile et des acteurs académiques.
Un Système d'Information Géographique est également mis en place depuis le portail web,
dotant ainsi les acteurs concernés d'un outil supplémentaire pour la bonne gestion locale.
Les enjeux d’un tel projet sont que la ville de Guédiawaye a longtemps souffert de sa position
par rapport à sa voisine Dakaroise qui est plus dynamique et moins enclavée. Créée en 1990, la
ville (anciennement quartier de Dakar) a été construite pour loger le surplus de population qui
gonflait les effectifs de la capitale. Les activités économiques ne se sont pas implantées, et
manquent cruellement aujourd'hui pour favoriser le développement de la ville. Le portail mis
- 44 -
en place est donc censé améliorer la gestion de la ville, et permettre de mettre en place des
projets de développement locaux durables. La ville peut également compter sur un atout
précieux, la dynamique venue du monde associatif.
II. Les solutions proposées pour la vulgarisation des TIC :
De ce qui précède, c’est-à-dire les problèmes rencontrés par les agents des services
déconcentrés cités ci-dessus, se dégage des solutions proposées pour améliorer les services
offerts à la population et développer les TIC au sein de la ville de Guédiawaye. Parmi ces
solutions, on peut citer :
- la formation des agents en TIC (90% des réponses recueillies) ;
- l’augmentation du nombre d’ordinateurs mis à leur disposition (84% de l’effectif global) ;
- l’acquisition de groupes électrogènes avec les intempestives coupures d’électricité (80% des
réponses collectées) ;
- la connexion à Internet pour les services qui en sont dépourvus (48% de l’effectif total);
- et la prise en charge du téléphone portable pour payer les factures de crédit et de réparation
(40% des réponses observées).
Hormis ces besoins identifiés, les agents proposent aussi de sensibiliser et de
développer le contenu de l’Internet propre à la ville de Guédiawaye. Ce n’est pas pour rien que
le CRDI34
considère les sites web comme un instrument incontournable pour la production, la
diffusion et la promotion des activités économiques. Ils sont aussi un outil de protection
culturelle pour garder les cultures vivantes. Ces considérations impliquent donc que les
communautés de base doivent être au courant des activités qui y sont menées pour leur compte.
Le manque de sensibilisation sur l’importance de ces contenus constitue ainsi un handicap pour
leur croissance.
Mais notons que malgré les efforts considérables déployés par les Sénégalais, les sites
mis en ligne sont majoritairement produits par les pays du Nord et que ceux qui sont propres
au Sénégalais sont pauvres et rarement mis à jour. De ce fait, la majorité des contenus
développés dans le Net sont parfois en désaccord avec les besoins de la population sénégalaise
et incite cette dernière à s’y désintéresser. Ce qui peut dès lors constituer un obstacle pour la
34
Le CRDI par le biais du programme « stratégie ACACIA au Sénégal en 1997 » avait annoncé les enjeux
politiques, économiques, sociaux, culturelles et scientifiques des TIC pour le continent africain
- 45 -
vulgarisation de la technologie de l’Internet. Mais il convient de préciser que « la
marginalisation des sites en « sn » qui représentent le nom de domaine des sites sénégalais est
essentiellement due au coût de création et de maintenance d’un site web : dépôt du nom de
domaine, redevance mensuelle pour l’abonnement à Internet, coût lié à l’équipement
informatique, ressources humaines qualifiées pour la mise à jour…etc.»35
. D’où tous ces
facteurs font que les sites web sénégalais sont en général conçus et hébergés en France et aux
Etats-Unis. Il importe donc de développer ces contenus afin de n’être uniquement que des
consommateurs et de redresser le niveau de développement de la ville de Guédiawaye en
matière de TIC.
CONCLUSION
Comme on l’a vu, l’Internet est une technologie qui offre d’énormes possibilités.
D’après les réponses obtenues lors de notre enquête, les agents des services déconcentrés s’en
servent pour des raisons à usages multiples.
L’Internet est essentiellement utilisé pour rechercher des informations, lire la presse,
réaliser un travail pour les besoins de leurs activités professionnelles et échanger des e-mails.
Quant au téléphone portable, son usage se résume principalement à l’échange d’e-mail, à
l’exécution d’une tâche pour les nécessités de leurs activités professionnelles. Cependant, on
remarque que les moyens de communication antérieurs ne sont pas laissés en rade et continuent
d’être d’actualité dans ces services. On peut citer entre autre le courrier, les réunions publiques,
la radio, la presse, et le porte-à-porte.
L’utilisation des TIC a par conséquent raffermi les liens entre le plus grand nombre des
agents des services déconcentrés et les autres acteurs (services centraux de l’Etat, municipalité
de Guédiawaye, les communes d’arrondissement, les partenaires au développement, le secteur
privé et les populations)
Par ailleurs, on remarque que les agents ne sont pas totalement satisfaits de leur qualité
de prestation en TIC (pénurie d’ordinateurs, absence de groupes électrogènes, non branchement
à Internet, manque de formation, etc.). Pour eux, la prise en compte de leurs attentes et besoins
serait un moyen efficace pour promouvoir l’utilisation des TIC.
35
Mbaye Dieng, « Réseaux et systèmes de télécommunications dans une des régions périphériques du Sénégal :
Ziguinchor en Casamance, Thèse de géographie, Université Michel Bordeaux III, 2008, page 338
- 46 -
- 47 -
CONCLUSION GENERALE
La ville de Guédiawaye qui était à l’origine un lieu de refuge pour les déguerpis de
Dakar est devenue progressivement une zone fortement peuplée. C’est une zone qui présente
d’un côté des contraintes et de l’autre des opportunités.
Pour les contraintes, Guédiawaye se caractérise par l’étendue des besoins
(satisfaction des besoins tels que la subsistance, le logement, la santé, l’éducation, etc.) et la
faiblesse des moyens d’y faire face (le niveau moyen des revenus est faible :
6000FCFA/personne/mois). Elle est marquée par le chômage chronique (manque d’emploi),
l’économie de la débrouille (25% de la population exerce dans le secteur informel) et une
pression importante sur des services sociaux de base insuffisants dans un contexte de
croissance démographique accélérée.
Pour les opportunités, des efforts sont néanmoins entrain d’être faits et des
améliorations sont visibles sur le territoire. La ville possède d’énormes potentiels économiques
avec ses 7km de plage, ses lacs, sa bande verte et sa grande zone agricole appelée Niayes.
En outre, on note un engouement certain des TIC par les services déconcentrés de
l’Etat. Ces technologies constituent en effet pour les agents, d’importants outils
d’accompagnement pour la promotion du développement de la ville de Guédiawaye.
C’est ainsi que le diagnostic sur les usages des TIC au niveau des différents services
déconcentrés nous délivre des conclusions diversifiées suivant la catégorie d’usage de chacun
de leurs agents (recherche d’informations, exécution d’un travail pour les besoins de leurs
activités professionnelles, lecture de la presse, etc.). Cependant, nous remarquons quand même
un certain dévouement des agents sur la promotion du développement local par le biais de ces
technologies. Les besoins sont là, de même que les objectifs, mais les moyens matériels,
techniques et pratiques ne sont pas totalement encore à leur potée pour leur permettre de
bénéficier de leurs atouts. Autrement dit, même si la modernité est au cœur de ces services, il
est à noter aussi que les prestations en matière de TIC mériteraient selon les agents d’être
perfectionnées en vue d’une utilisation plus accrue.
Sous un autre angle, les usages des TIC par les agents des différents services
déconcentrés ont permis pour la plupart d’entre eux d’améliorer leurs relations existantes avec
les autres acteurs. Parmi ces acteurs nous avons les services centraux de l’Etat, la municipalité
- 48 -
de Guédiawaye, les communes d’arrondissement, les autres services déconcentrés de l’Etat, les
partenaires au développement, le secteur privé, les associations locales et les populations.
Ceci étant dit, il serait intéressant dans une recherche future d’élargir le cadre d’étude.
En fait, une étude portant sur l’accès aux TIC des services déconcentrés au niveau régional
serait judicieuse car d’après la DAT, l’échelle pertinente de développement reste la région.
- 49 -
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
BA Abdoul, Internet, cyberespace et usages en Afrique, Paris : l’Harmattan, 2003, 281 pages.
BRUNET Jean Patrick, TIEMTORE Oumarou et VETTRAINO-SOULARD Marie-Claude,
Les enjeux éthiques d’Internet en Afrique de l’Ouest : vers un modèle éthique d’intégration,
CRDI, Les presses de l’université de Laval, Paris : l’Harmattan, 2002, 182 pages
CASTELLS Manuel, La Société en réseau : l’ère de l’information, Ed. Fayard, 1998, 613
pages.
CASTELLS Manuel, La galaxie Internet, Paris : Fayard, 2002, 364 pages
DIOP Momar-Coumba (dir.), Le Sénégal à l’heure de l’information : Technologies et société,
Paris/Genève : Karthala/Unrisd, 2002, 394 pages.
DUFOUR Arnaud, Internet, Paris : PUF, 1995, 128 pages (Que sais-je) n°3390.
DUPUY Gabriel, La fracture numérique, Paris : Ellipses, 2007, 158 pages.
GEORGE Pierre, Précis de géographie urbaine, PUF, 4ème
édition, 1974, 288 pages.
GUINCHARD Serge, HARICHAUX Michèle et TOURDONNET Renaud, Internet pour le
droit, Paris : Montchrestien, 2001, 304pages.
KAKU Michio, Visions : comment la science va révolutionner le XXIe siècle, Paris : Albin
Michel, 1999, 552 pages.
LESLE François et MARACEZ Nicolas, Le Multimédia, Paris : PUF, 1999, 128 pages (Que
sais-je) n°3073.
PANSIER Frédéric-Jérôme et JEZ Emmanuel, « La criminalité sur Internet », Ed. Presses
Universitaires de France, pages (Que sais-je) n°
PINCON-Charlot M., PRETECEILLE E. et RENDU P., Ségrégation urbaine. Classes sociales
et équipements collectifs en Régions parisienne, Paris : Anthropos, 1986, 291 pages.
SAGNA Olivier, Les Technologies de l’Information et de la Communication et le
Développement social, Genève : UNRISD, Document n°1, 2001, 61 pages.
THIOUNE Ramata Molo, SENE Khamathe, Etude Panafricaine : Technologies de
l’Information et de la Communication, Leçons apprises des projets ACACIA : cas du Sénégal,
CRDI, 113 pages
THIOUNE Ramata Molo, TIC et le développement social au Sénégal : Potentialités et Défis
pour le Développement Communautaire, Volume 1, CODESRIA/CRDI, 2003, 160 pages.
- 50 -
MEMOIRES, THESES, RAPPORTS ET ARTICLES
AGEON Valérie et CALLOIS Jean-Marc, fondements théoriques du développement local :
quels apports de la théorie du capital social et de l’économie de proximité ? in the 4th congress
on Proximity Econmics, Proximity, Networks and Coordination, Marseille, June 17-18 2004,
pp 3-4
AUGEY D. et PELISSIER Nicolas, « De l’influence des NTIC sur les organisations de
Presses », in Actes du colloque La Communication d’Entreprise, Regards croisés sciences de
gestion et science de l’Information et de la Communication, Université de Nice Sophia
Antipolis, 2001, pp 158-168.
BAKIS Henry, Rapport de la Commission du Conseil National Français de géographie, 1998.
BAKIS Henry, « Revue de géographie de l’est, Tome 37, 1997, pp 255-261.
CHATELAIN Abel, « Les notions géographiques de zones urbaines : de la « cité » à la
« Banlieue » Etudes Rhodaniennes », 1946, XXI, pp 111-118.
innocence (Suisse)- MCO, avril 2007, 18pages.
DAHMANI Ahmed, « Les TIC, une chance pour l’Afrique ? », in Société numérique et
développement en Afrique, Jean-Jacques Gabas (dir.), 1ère
édition, Paris : Karthala, 2004, pp 33-
91
DIENG Mbaye, « Réseaux et systèmes de télécommunications dans une des régions
périphériques du Sénégal : Ziguinchor en Casamance », Thèse de géographie, Université
Michel Bordeaux III, 2008.
EVENO Emmanuel, « pour une géographie de la société de l’information », Proposition au
Comité national de Géographie d’un comité de travail sur « les enjeux socio-spatiaux des
Techniques d’informations et de Communication » dont l’intitulé serait « Géographie de la
société de l’information », Juillet 1998,
GUEYE Cheikh, 2002, « Enjeux et rôle des NTIC dans les mutations urbaines : cas de
Touba », in Momar-Coumba Diop (dir.), Le Sénégal à l’heure de l’information : Technologies
et société, Paris/Genève : Karthala/UNRISD, 2002, pp 233-261.
GUEYE Ousmane, « Etat des lieux numériques de la ville de Guédiawaye : Etude sur
l’équipement et les usages en TIC », Master II professionnel « E-Administration et solidarité »,
2008, 89pages.
HUMBAIRE Bernard, « L’Internet et l’Afrique : ressources documentaires », in Afrique
Contemporaine, n° 182, avril-juin 1997, pp 47-62.
RESEAU GENRE et TIC, « Fracture numérique en Afrique Francophone : une inquiétante
réalité, Etudes et Recherches, n°244, enda édition, Dakar, 2005, 96pages.
- 51 -
SYLLA Ibrahima, « Approche géographique des NTIC par les populations : l’exemple des
télécentres et des cybercafés dans le quartier de Ouagou Niaye à Dakar », FLSH, Mémoire de
géographie, Dakar, 2004, 116pages.
TALL Serigne Mansour, « Les immigrés Sénégalais et les nouvelles technologies de
l’information et de la communication », in Momar-Coumba Diop (dir.), Le Sénégal à l’heure
de l’information : Technologies et société, Paris/Genève : Karthala/Unrisd, 2002, pp 233-261.
VALERIEN Jean, « L’utilisation des TIC pour l’éducation et la formation », in Jean-Jacques
Gabas (dir.), Société numérique et développement en Afrique, Paris, Ed. Karthala, 2004, pp
191-202
SITES INTERNET
www.villedeguediawaye.sn
www.osiris.sn
www.artp-senegal.org
- 52 -
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Représentation graphique des agents selon leur sexe ............................................. - 28 -
Figure 2 : Représentation graphique du niveau de connaissance de l’ordinateur en fonction de
leur possession ........................................................................................................................ - 30 -
Figure 3: Répartition des agents selon leurs principaux motifs d’usage de l’Internet ........... - 34 -
Figure 4: Représentation graphique des sites connus par les agents ...................................... - 36 -
Figure 5: Représentation graphique des sites consultés par les agents .................................. - 36 -
Figure 6 : Représentation graphique des agents selon leurs usages du téléphone portable ... - 38 -
Figure 7: Représentation graphique des agents selon leurs usages par rapport aux autres
moyens de communication ..................................................................................................... - 38 -
Figure 8 : Représentation graphique de l’effet des usages des TIC sur la communication avec
les autres acteurs ..................................................................................................................... - 41 -
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Echantillonnage du nombre d’agents à enquêter ................................................. - 16 -
Tableau 2: Répartition du niveau d’équipement des services déconcentrés .......................... - 26 -
Tableau 3 : Répartition des agents selon leur initiation en informatique ............................... - 30 -
Tableau 4: Répartition des usagers de l’Internet selon leur degré de connaissance des autres
fonctionnalités en TIC ............................................................................................................ - 31 -
Tableau 5 : Répartition des agents selon les raisons d’insatisfaction de leur qualité de prestation
................................................................................................................................................ - 42 -
LISTE DES CARTES
Carte 1: de localisation de la ville de Guédiawaye dans la région de Dakar ......................... - 19 -
carte 2 : localisation des cinq communes d’arrondissement dans la ville de Guédiawaye .... - 20 -
- 53 -
TABLES DES MATIERES
AVANT-PROPOS ................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
ACRONYMES ET SIGLES ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
INTRODUCTION GENERALE ................................................................ Erreur ! Signet non défini.
PROBLEMATIQUE ................................................................................ Erreur ! Signet non défini.
METHODOLOGIE ................................................................................. Erreur ! Signet non défini. PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA VILLE DE GUEDIAWAYE ET DE SES SERVICES
DECONCENTRES .................................................................................. Erreur ! Signet non défini. INTRODUCTION ...................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE I : LES CARCTERISTIQUES PHYSIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES ... Erreur ! Signet non
défini. I. Le cadre physique : ............................................................................................ Erreur ! Signet non défini.
II. Les ressources humaines : ................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
1. Une évolution démographique spectaculaire :......................................... Erreur ! Signet non défini.
2. Les caractéristiques de la population : ..................................................... Erreur ! Signet non défini.
II. L’économie : ..................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
1. Une économie fortement dépendante : .................................................... Erreur ! Signet non défini.
2. Les activités urbaines : ............................................................................ Erreur ! Signet non défini.
a. Un secteur formel peu développé : ..................................................... Erreur ! Signet non défini.
b. Une prédominance du secteur informel : ............................................ Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE II : PRESENTATION DES SERVICES DECONCENTRES ............... Erreur ! Signet non défini.
I. Les caractéristiques des services déconcentrés : .......................................... Erreur ! Signet non défini.
1. La Préfecture : ............................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
2. L’IDEN : ....................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
3. La perception municipale :............................................................................ Erreur ! Signet non défini.
4. La caisse de sécurité sociale : ....................................................................... Erreur ! Signet non défini.
5. Le service de l’urbanisme : ........................................................................... Erreur ! Signet non défini.
6. La Poste : ...................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
II. Analyse du niveau d’équipement des services en TIC : ............................... Erreur ! Signet non défini.
III. Le profil des agents des services déconcentrés : ..................................... Erreur ! Signet non défini.
1. Selon le sexe : ............................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
2. Selon l’âge : .................................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
3. Selon le niveau d’instruction : ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
4. Selon la formation et le recours à une intermédiation:.................................. Erreur ! Signet non défini.
c. Le cas de l’’ordinateur : ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
d. Le cas des autres fonctionnalités en TIC : .......................................... Erreur ! Signet non défini.
CONCLUSION .......................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
DEUXIEME PARTIE : LES USAGES DES TIC ET LEUR IMPACT DANS LA VILLE DE
GUEDIAWAYE ...................................................................................... Erreur ! Signet non défini. INTRODUCTION ...................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE I : LES USAGES DES TIC.................................................................... Erreur ! Signet non défini.
I. Les usages de l’Internet : .................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
II. Les usages du téléphone portable : ................................................................... Erreur ! Signet non défini.
III. Les usages des autres moyens de communication : ......................................... Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE II : L’IMPACT DE L’USAGE DES TIC DANS LES SERVICES DECONCENTRES ET LEURS
PERSPECTIVES DE VULGARISATION ................................................................ Erreur ! Signet non défini.
I. Les effets de l’utilisation des TIC : .................................................................... Erreur ! Signet non défini.
1. Sur la communication avec les autres acteurs : ....................................... Erreur ! Signet non défini.
2. Sur la prestation des services offerts : ..................................................... Erreur ! Signet non défini.
3. Sur les formes de coopération existantes : .................................................... Erreur ! Signet non défini.
II. Les solutions proposées pour la vulgarisation des TIC : ................................... Erreur ! Signet non défini.
CONCLUSION .......................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
CONCLUSION GENERALE .................................................................... Erreur ! Signet non défini.
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES FIGURES ............................................................................. Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................... Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES CARTES .............................................................................. Erreur ! Signet non défini.
TABLES DES MATIERES ......................................................................................................... - 53 -
- 54 -
ANNEXES
Recommended