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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ********************** FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ************** DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE Aménagement du Territoire Décentralisation Développement Local (ATDDL) SUJET : Présenté par : Sous la direction du : M. Pape Nfally COLY Pr Ndiacé DIOP Dr Yakham DIOP La ploblematiQUE DU DEVELOPPEMENT LOCAL EN ZONE DE CONFLIT ARME : cas de la COMMUNAUTE RURALE DE NIAGUIS (REGION DE ZIGUINCHOR) ANNEE UNIVERSITAIRE 2011-2012

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

**********************

FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES

**************

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

Aménagement du Territoire Décentralisation Développement Local (ATDDL)

SUJET :

Présenté par : Sous la direction du :

M. Pape Nfally COLY Pr Ndiacé DIOP

Dr Yakham DIOP

La ploblematiQUE DU DEVELOPPEMENT

LOCAL EN ZONE DE CONFLIT ARME : cas de la

COMMUNAUTE RURALE DE NIAGUIS

(REGION DE ZIGUINCHOR)

ANNEE UNIVERSITAIRE 2011-2012

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1

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 2

Liste des cycles et abréviations .................................................................................................. 4

Introduction générale .................................................................................................... 6

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ......................................... 20

CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN ............................................................... 21

Chapitre II : CADRE SOCIO-ECONOMIQUE....................................................................... 42

DEUXIEME PARTIE : LE NIVEAU D’EQUIPEMENT DE LA CR DE NIAGUIS .................... 54

Chapitre I : LES EQUIPEMENTS SOCIAUX DE BASE ET DE SERVICES ...................... 55

Chapitre II : IMPACTS DU CONFLIT CASAMANÇAIS SUR LES ACTIVITES SOCIO-

ECONOMIQUES ..................................................................................................................... 66

TROISIEME PARTIE : LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT LOCAL..................... 71

Chapitre I : LA NECESSITE DES OPERATIONS D’AMENAGEMENT DE L’ESPACE

DANS LA CR DE NIAGUIS ................................................................................................... 72

Chapitre II : LE RENFORCEMENT DES INFRASTRUCTURES ET DES EQUIPEMENTS

.................................................................................................................................................. 75

Conclusion générale ...................................................................................................... 83

Bibliographie ............................................................................................................................ 85

ANNEXES ............................................................................................................................... 88

LISTE DES FIGURES ........................................................................................................... 107

LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................... 107

LISTE DES CARTES ............................................................................................................ 107

LISTE DES PHOTOS ............................................................................................................ 108

TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... 109

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont permis de réaliser ce travail.

D’abord l’équipe d’encadrement du thème Aménagement du Territoire Décentralisation et

Développement local dont les conseils et suggestions ont été déterminants pour appuyer sur la

qualité des analyses : les professeurs Ndiacé Diop, Yakham Diop et Amadou Diop, Ndèye

Sophie Sow, assistante ATDDL, et Khady Niang la secrétaire de notre professeur au GERAD.

Ensuite mention spéciale à mes parents en l’occurrence ma mère et mon père dont leur amour

et leur soutien perpétuel m’offrent toujours courage et persévérance dans tout ce que

j’entreprends.

Mon oncle Khalilou COLY qui ne cesse de m’encadrer d’une part et, d’autre part pour ses

conseils, suggestions, directives et orientations, ses encouragements qui ont été déterminants

pour la réussite du travail.

La famille de mon oncle Dembo Bodian à Grand Dakar qui m’a toujours accueilli à bras

ouvert en cas de besoin.

La famille de mon grand frère Mamadou Lamine Diémé qui est un frère et conseiller qui m’a

beaucoup aidé dans mes études dont le soutien moral et financier sont immesurables ainsi

que sa femme Rokhaya Diédhiou qui ne cesse de fournir des efforts pour nous rendre

heureux, qui a toujours su être à ma disposition.

A Yankhoba SAGNA et sa famille, il est aussi un oncle et frère pour moi qui m’a hébergé

lorsque j’étais élève jusqu’à l’obtention du baccalauréat.

La famille Fall à Keur Massar dont la maman Khady Sarr et Atoumane Fall le papa me

considèrent comme leur propre fils.

A toute la famille de mon père et celle de ma mère qui ne cessent aussi de prier pour moi et de

me conseiller.

A Awa Mbaye, Gallass son frère, son mari M. Mbaye et ses enfants. A ma maman Khady

Diop et ses enfants. A ma maman Daya Sène et sa famille et à maman Siré Diédhiou à Fatick

ainsi que son mari El Hadji Coly.

A mon grand Mamadou Lamine Diémé plus connu sous le nom de kabirou Diémé qui n’a

ménagé aucun effort pour la réussite de tout étudiant Djimandois et l’union du village.

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Enfin à tous mes frères, sœurs, cousins, cousines, neveux et nièces, ainsi que tous les cadres

de Djimande qui ne cessent d’encadrer les étudiants et élèves pour le développement du

village.

A tous mes condisciples du thème aménagement du territoire et développement local à

Abibatou Diédhiou habitante à Niaguis qui m’a beaucoup aidé sur la collecte de l’information

et à Gabriel Ndecky premier vice PCR de la CR de Niaguis qui s’est beaucoup investi pour

nous fournir le maximum d’informations.

A mes amis de l’UCAD et de l’UGB en particulier El hadji Abdoul Aziz Fall qui a beaucoup

participé à la saisie. A mes frères de l’Amicale des Elèves et Etudiants de Djimande.

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Liste des cycles et abréviations

ACPP : Assemblée de Coopération Pour la Paix

AEMV : Adduction d’Eau Multi Village

AGR : Activité Génératrice de Revenus

AJAC : Association des Jeunes Agriculteurs de Casamance

ANCAR : Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural

ANRAC : Agence Nationale pour la Relance des Activités économiques et sociales en

Casamance

ANSD : Agence National de la Statistique et la Démographie

ASC : Association Sportive et Culturelle

ASCOM : Assistant Communautaire

ATDDL : Aménagement du Territoire Décentralisation et Développement Local

AVB : Association Villageoise de Base

BFEM : Brevet de Fin d’Etude Moyen

BP : Before present

BU : Bibliothèque Universitaire

CA : Commune d’Arrondissement

CADL : Centre d’Appui au Développement Local

CDT : Collections Dynamiques du Territoire

CFEE : Certificat de Fin d’Etude Elémentaire

CODESRIA : Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en

Afrique

CONGAD : Conseil des Organisations Non Gouvernementales d’Appui au Développement

CR : Communauté Rurale

CRDI : Centre de Recherche pour le Développement International

CREC : Caisse Rurale d’Epargne et de Crédit

CRS : Catholic Relief Services

CRSFPC : Comité Régional de Solidarité des Femmes pour la Paix en Casamance

DDP : Développement Décentralisé Participatif

FLSH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines

FRA : Fédération Régionale des Artisans

GERAD : Groupe d’Etude de Recherche et d’Appui au Développement

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GIE : Groupement d’Intérêt Economique

GPF : Groupement de Promotion Féminine

IDEE Casamance : Intervenir pour le Développement Ecologique de l’Environnement en

Casamance

IDEN : Inspection Départementale de l’Education Nationale

IPDSR : Institut de formation et de Recherche en Population, Développement et Santé de la

Reproduction

IPV : Institut Panafricain pour le Développement

LMD : Licence Master Doctorat

MEF : Ministère de l’Economie et des Finances

MFDC : Mouvement des Forces Démocratiques de le Casamance

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PAPNBG : Programme d’Appui au Programme National de Bonne Gouvernance

PAREP : Programme d’Appui à la Réduction de la Pauvreté

PCR : Président du Conseil Rural

PEPAM : Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire

PLD : Plan Local de Développement

PLHA : Plan Local d’Hydraulique et d’Assainissement

PNDL : Plan National de Développement Local

Pro Cas : Programme d’Appui au développement socio-économique pour la paix en

Casamance

RN 6 : Route Nationale 6

SENELEC : Société Nationale de l’Electricité

SOGAS : Société de Gestion des Abattoirs du Sénégal ex SERAS

TER : Travail d’Etude et de Recherche

UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar

UE : Union Européenne

UGB : Université Gaston Berger

UGP : Unité de Gestion du Programme

UNICEF: United Nations Informations Children Education Fund

WC : Water-closets

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Introduction générale

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Un peu partout dans le monde, la question des disparités régionales et la nécessité de

transformer les « zones retardées » en « zones de développement » surgissent au premier

plan. Au Sénégal, la problématique de l’aménagement du territoire a engendré un vaste

mouvement de réflexion et a fait l’objet de quelques travaux de recherches.

En effet, depuis les années 70, le Sénégal s’inscrit dans un processus progressif de

décentralisation qui vise le transfert de compétences du pouvoir central aux collectivités

locales. Cette dynamique traduit la volonté du gouvernement sénégalais de conférer à la

population une pleine capacité d’action et de décision. Ce processus a été élargi par la loi 72-

25, du 19 Avril 1972 au monde rural avec l’institution et l’érection de la communauté rurale

en personne morale de droit public dotée d’une autonomie financière.

Nous avons appris que la participation est essentielle au développement. « Le

développement économique communautaire, la promotion de la santé, la prévention du sida,

la résolution des conflits ethniques et raciaux, la lutte contre la désertification et la

dégradation des sols, la gestion de la migration vers les zones urbaines sont autant de défis de

développement bien réels, qui ne peuvent être relevés qu’avec la participation des personnes

concernées. »1

Dans le cadre du développement rural, « Ce transfert de compétences transforme à la

fois le rôle des ruraux, qui deviennent les acteurs complets de leur développement, et celui

des organisations d’appui, qui sont plus des accompagnateurs que des investigateurs. »2.

C’est en 1996 que la politique de décentralisation connaît une autre phase avec

l’érection de la région en collectivité locale, la création de la commune d’arrondissement

(C.A) et le transfert de nouvelles compétences aux régions, aux communes et aux

communautés rurales.

Cependant, le simple transfert de compétences par l’Etat aux collectivités locales n’a

pas servi à certains terroirs du pays comme la Casamance, de relever les défis du

développement à cause du conflit armé qui s’est durci en cette période. Cette partie du sud du

1 BESSETTE G., et al. 2000 : L’appui au développement communautaire : une expérience e communication

en Afrique de l’Ouest, Paris, Ottawa, Johannesburg, le Caire [et al), Centre de Recherche pour le

Développement International, p. 43. 2 DIONE D., 1989 : «Région périphérique et région centrale au Sénégal : Approche géographique des

disparités régionales » in ANNALES DE LA FLSH, nº 19, pp. 125-139.

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Sénégal est depuis 1982 plongée dans une guerre d’indépendance qui oppose le mouvement

des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), à l’Etat du Sénégal. Le mouvement

politique de 1947 s’est transformé de nos jours en groupe armé depuis le lancement officiel de

la lutte armée en 1990. Depuis lors, la Casamance est devenue une région d’insécurité et de

combats sanglants entre le mouvement séparatiste et l’armée nationale. Les populations paient

un lourd tribut aux deux camps.

Des tentatives de résolution du conflit ont abouti à des accords de cessez-le-feu qui ont

brillé par le non respect de leurs signataires quelques mois après. Beaucoup de villages ont été

abandonnés par leurs populations pour les centres urbains ou vers la Guinée Bissau et la

Gambie. Le nombre de victimes des mines anti-personnelles ne cesse de croître et les

populations deviennent la cible des exactions rebelles.

La thématique générale du développement local dans un tel contexte revêt, un intérêt

majeur pour la géographie. Car le développement local s’applique dans une zone

géographique bien déterminée selon l’échelon local, national, régional et mondial. C’est

pourquoi nous nous sommes placés dans cette perspective et notre choix de la zone d’étude

n’est pas fortuit du point de vue de la recherche scientifique, la CR de Niaguis n’est pas bien

fournie d’études d’ensemble. C’est aussi une zone où le développement local est freiné par la

crise casamançaise.

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Cette expression « développement local » utilisée depuis quelques décennies en

France, est d’un usage récent en Afrique Noire, usage largement impulsé du Nord, qui tend à

supplanter celle de « gestion de territoires » sans qu’il s’agisse en tout point de la même

réalité.

Au Sénégal, comme ailleurs dans les pays en développement l’idée d’un

développement « par le bas », « par et pour les populations » opposée à un développement

« par le haut », du ressort de l’Etat, nourrit une conception du développement local ayant

partie liée avec les mouvements de solidarité internationale extra-étatiques de type ONG.

En effet, l’organisation socio-économique du territoire ne se conçoit plus comme un

processus imposé d’en haut, mais d’une manière ascendante. Etant donné que la réalisation du

développement économique et social d’un territoire exige l’adhésion et la mobilisation de

l’ensemble des acteurs concernés.

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Autrement dit, la réussite d’un projet de développement demande la participation des

populations locales, des élus locaux, des membres de la société civile, et non pas seulement

l’Etat et ses démembrements. Selon Christian Longhi et Jacques Spindler : « Le

développement local repose sur une démarche de mobilisation des acteurs d’une zone

géographique donnée désireux de prendre en compte leur avenir autour de projets

autonomes »3

Dans ce même ordre d’idée, Marc P. Lammerink et Ivan Wolffers soutiennent « qu’en

ce qui concerne le développement, la participation inclut l’engagement des populations dans

les processus de décision et dans la mise en place des programmes … » 4

L’émergence du développement local au Sénégal, à la fin des années 80, début des

années 90, va marquer une rupture dans le processus de développement. L’Etat qui, jusque là,

était le principal concepteur de la politique de développement cède sa place aux collectivités

locales qui deviennent du coup les principales actrices du développement.

Par ailleurs, si dans la plupart des contrées du Sénégal le processus de développement

local est lancé, dans certaines zones comme la partie sud-ouest, l’envol du phénomène est

complètement raté.

En effet, l’émergence du concept de développement local a coïncidé avec le

durcissement du conflit armé entre l’Etat du Sénégal et le Mouvement des Forces

Démocratique de la Casamance (MFDC). La crise casamançaise a un impact gênant dans le

processus de décentralisation et de développement local en ce sens qu’il y a eu un grand

retard dans l’application des réformes institutionnelles et dans l’exécution des projets de

développement de l’agriculture ,de la pêche etc.. Les élus locaux et les agents de l’Etat qui

sont à la fois, représentants des populations et prolongements de l’Etat rencontrent d’énormes

difficultés dans l’accomplissement de leurs tâches. Ils ont été l’objet, durant toute l’évolution

de cette crise d’attaques armées ou morales qui sont restées en générale non élucidées.

Par conséquent, cette instabilité politique a donné un grand coup d’arrêt aux

principales sources génératrices de revenues de la zone. L’agriculture, la cueillette et la pêche

qui représentent d’importantes potentialités de développement dans ce terroir voient leur élan

freiné.

3 LONGHI C., et al., 2000: Le développement local, Paris, LGDJ, p. 2

4 LAMMERINK M. P., et al., 1998 : Approches participatives pour un développement durable : exemples

d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie, Paris, Karthala, IPV, pp. 17.

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La quasi-totalité des lieux de production sont inaccessibles à cause des engins

dangereux qui y sont enfuis, comme les mines, les grenades piégées .L’éducation, domaine

incontournable dans tout processus de développement, connait ses pires moments depuis le

déclenchement de la crise casamançaise le 26 Décembre 1982. Les enseignants, pour leur

sécurité, fuient la zone à contrecœur laissant derrière eux toute une génération innocente

sacrifiée par le conflit. Même les activités de vacance de la jeunesse comme les activités

sportives et culturelles sont gelées. A cet effet la production agricole chute lourdement

puisque mis à part les nombreux champs et autres vergers abandonnés, l’agriculture ne nourrit

presque plus les paysans à cause du manque de bras valides .Les jeunes qui ont la force

physique pour le « kadiandou » préfère rester en ville ou ils peuvent vivre pleinement leur

vacance.

C’est à partir de toutes ces difficultés notées que nous avions choisi comme zone

d’étude, la CR de Niaguis. Celle-ci vu sa situation géographique, occupe une place non

négligeable dans le théâtre des opérations du conflit au sud du pays .Ainsi, avec la violence de

la guerre, la CR a payé un lourd tribut allant dans l’arrêt de nombreux projets de

développement, à l’agression morale ou physique d’élus locaux.

Son étude peut servir aussi à reconsidérer les mécanismes actuels du diagnostic participatif.

Ceci permettra de ressortir les contraintes, les potentialités et les problèmes de la zone.

II. PROBLEMATIQUE ET DISCUSSION CONCEPTUELLE

Pour mieux cadrer notre problématique, il est préférable d’évoquer d’abord les

problèmes que soulèvent cette étude, ensuite parler de la théorie dont le concept principal de

développement local fait allusion, après faire une discussion conceptuelle et enfin élaborer les

objectifs et les hypothèses de recherche.

II.1 Les problèmes

La problématique du développement local en zone de conflit est marquée par de

nombreuses difficultés qui constituent un frein dans l’envol du développement local dans la

C.R de Niaguis. Ces difficultés sont liées à l’instabilité de la zone qui a provoqué un véritable

coup d’arrêt aux principales sources génératrices de revenues de la zone à savoir :

l’agriculture, la pêche, la cueillette etc. et a entrainé le déplacement des populations vers les

pays voisins comme la Guinée, la Gambie ou vers les centres urbains. C’est à partir de toutes

ces difficultés notées que nous – nous sommes posé les questions suivantes :

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quelles sont les difficultés rencontrées par les populations de la C .R de Niaguis dans

l’accès aux services sociaux de base ?

Les acteurs ont-ils les moyens financiers et humains d’une politique de développement

en zone de conflit ?

Comment les conflits armés qui sévissent dans la plupart de nos pays retardent la

bonne marche d’un développement local ?

Comment les populations locales participent elles aux prises de décisions les

concernant ?

Les problèmes ne manquent pas donc au niveau de la C.R, mais elle a un capital de

ressources naturelles et humaines qui peut permettre un envol économique remarquable grâce

à la mobilisation des différents acteurs au développement.

Ces questionnements s’inscrivent dans un cadre théorique.

II.2 Le cadre théorique

La thématique du développement local s’inscrit dans la théorie du développement

endogène par JOHN FRIEDMANN et WALTER STÖHR. C’est une approche volontariste,

axée sur un territoire restreint, qui conçoit le développement comme une démarche partant du

bas, privilégiant les ressources endogènes. Le développement local trouve aussi ses

fondements théoriques, à la fois dans les approches de l’économie de proximité et du capital

social.

Les théories du capital social lient la performance économique d’un territoire par

l’état des relations sociales.

L’économie de proximité explique le développement territorial par les

dynamiques de proximité.

En outre, le processus participatif donne justement aux communautés l’opportunité

d’analyser et de discuter de leur situation locale de façon systématique et éveille leur

conscience sur les problèmes existants ainsi que les solutions possibles. La participation est

dès lors au cœur de l’appropriation du projet de développement local par les populations

locales qui doivent en être les véritables acteurs.

II.3 La discussion conceptuelle

Elle concerne les différents concepts de notre thème d’étude.

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La problématique est un ensemble de problème concernant un sujet. Un problème

c’est une question à résoudre, d’après un ensemble de données dans une science. Donc, il se

résume à l’ensemble des problèmes majeurs que renferme la problématique du développement

local en zone de conflit armé. C’est ainsi que le terme développement local est de plus en

plus employé pour évoquer « une amélioration des situations locales et régionales qui assure

une certaine harmonie entre une croissance quantitative et une amélioration qualitative dans le

domaine social et culturel en particulier. » 5

En effet, Le développement local, considéré comme le développement à la base, peut

être défini comme étant la mobilisation des acteurs locaux ou extérieurs pour la mise en

valeur des potentialités d’un territoire en même temps que les résultats de cette activité.

Il peut intéresser plusieurs acteurs locaux ou extérieurs dont les intérêts ne sont pas

toujours convergents, mais qui trouvent tous avantage à la réalisation du potentiel du territoire

auquel ils s’identifient pour y développer leurs activités. Selon Alain Piveteau, « le

développement local place le territoire et les acteurs locaux au cœur de processus nouveaux

de création et de répartition des richesses. »6

Plus qu’à un ensemble composite de stratégies, le développement local renvoie ici à

des dynamiques endogènes de développement économique observées sur des territoires ou

dans des régions.

Au-delà de l’accumulation de capital physique et humaine qu’il implique, « le

développement local indique un changement significatif dans l’organisation de la production

locale et une voie originale d’industrialisation en comparaison des modèles économiques

traditionnels.»7

Cependant, il faut préciser que les auteurs ont des conceptions souvent divergentes du

développement local. Il a fait l’objet de plusieurs contributions et conceptualisation de la part

des chercheurs et acteurs du développement ce qui a créé un certain obscurcissement du

concept. C’est pourquoi, il semble nécessaire d’en donner une conception assez simple

permettant de lever toutes les ambiguïtés qui s’y rattachent. Dans ce sens, le développement

local peut se définir comme consistant à :

5 BRUNET R., et ALS, 2005 : Les mots de la géographie, dictionnaire critique, CDT, 3

ème édition, revue et

augmentée, Paris, p. 157.

6 PIVETEAU A., 2005 : Décentralisation et développement local au Sénégal : chronique d’un couple

hypothétique, in Tiers Monde, Tome 46 nº 181, p. 71.

7 Ibid., p. 72.

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-élaborer et mettre en œuvre des stratégies concertées pour le développement intégré des

territoires ;

-renforcer les moyens d’agir des communautés, par leur participation et le renforcement de

leurs capacités.

Donc, nous ne pouvons pas parler de développement local sans pour autant impliquer

la population locale pour faire un diagnostic des maux dont souffrent ces populations.

En plus un développement local nécessite la connaissance des réalités que vivent les

populations sous tous leurs aspects : économiques, socioculturels environnementaux etc. Ces

derniers connaissent parfois des difficultés à cause des conflits armés qui sévissent dans

quelques territoires africains. L’expression « zone de conflit armé » pose un problème très

complexe dans la tentative de sa définition. Par ailleurs, le doctorant LOUIS - PHILIPPES

CARRIER assimile une zone de conflit à une zone de non – droit dans sa réflexion sur les

finalités et les outils de la démarche juridique. Il pense que : « là où l’autorité ne peut

s’imposer par faute de reconnaissance, personne ne peut empêcher celui qui souhaite régler

ses désaccords par la violence, d’exercer cette violence, qui à son tour génère une violence

censée résoudre le désaccord dans un sens favorable aux intérêts de l’autre partie. Une zone

de non-droit serait donc un foyer de conflit permanent dont les effets pourraient d’ailleurs

éventuellement ne pas se manifester qu’à l’extérieur de ladite zone. »8

Par conséquent, une zone de conflit armé selon notre conception dans ce contexte

précis, est une zone de tensions opposant au moins deux groupes militaires organisés

réguliers. Ce fut le conflit du sud-ouest du pays, parfois appelé guerre d’indépendance, qui

oppose l’armée nationale aux forces séparatistes de la Casamance épaulées par des

combattants étrangers, communément appelées M.F.D.C.

C’est un espace construit parce qu’approprié par une Communauté donnée, touché par

une crise qui constitue : « Une phase grave dans l’évolution des choses, des événements, des

idées. » selon le professeur GERARD François DUMONT.

En d’autres termes un territoire en crise est un milieu où l’on note une instabilité

politique qui aboutit au non fonctionnement des institutions, qui rencontrent d’énormes

difficultés dans l’accomplissement de leurs tâches. Dans notre étude, cette zone en crise est

une Communauté rurale.

8 CARRIER L. P., 2009 : Zone de non-droit, zone de conflit ? Réflexion sur les finalités et les outils de la

démarche juridique, p. 131.

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Selon la loi 96-06 portant code des collectivités en son article 192 à savoir : « Une

collectivité locale, est une personne morale de droit public, dotée de l’économie financière.

Elle est constituée par un certain nombre de villages appartenant au même terroir, unis par

une solidarité résultant notamment d’un voisinage possédant des intérêts et capable ensemble

de trouver des ressources nécessaires à leur développement. »9

Autrement dit, la C.R est définie comme une collectivité locale, une personne morale de droit

public dotée d’une autonomie financière.

III. LES OBJECTIFS ET LES HYPOTHESES

III.1 Les objectifs

L’objectif général

L’objectif global consiste à étudier la problématique du développement local et la mise en

œuvre par les acteurs pour promouvoir le développement de la CR dans le contexte de la crise

casamançaise

Les objectifs spécifiques :

Ils s’articulent autour de trois points :

analyser les caractéristiques physiques et démographiques ainsi que les potentialités

sociales et économiques de la CR ;

étudier le niveau d’équipement, d’infrastructures et de services en répertoriant les

impacts de la crise casamançaise dans la CR ;

dégager les perspectives sur l’aménagement et le développement de la CR.

III.2 Les hypothèses :

Elles articulent autour de trois axes :

la stabilité politique est nécessaire pour la réussite d’une démarche de développement

local ;

la CR dispose de nombreuses de potentialités socio économiques riches qui ne

profitent pas à la zone à cause du conflit ;

la fin du conflit pourrait permettre un développement socio économique grâce aux

aides financières de l’Etat et des ONG.

9 CONGAD et ALS : Guide pratique des acteurs de la décentralisation, p. 7.

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Pour mener à bien notre Travail d’Etude et de Recherche, nous avons adopté la méthodologie

suivante.

IV. LA METHODOLOGIE

Elle consiste à montrer la manière dont nous avons procédé pour aboutir à l’étude. La

méthodologie est scindée en trois axes :

IV.1 La revue documentaire

Elle consiste à visiter les différents centres de documentation de Dakar à savoir : la

Bibliothèque Universitaire (B.U), la Bibliothèque du Département de géographie, d’Edna

Tiers – monde. La recherche documentaire nous a permis d’avoir une vision claire sur notre

thème d’étude. Par conséquent, elle nous a permis de dégager notre problématique.

Pour ce faire, nous avons consulté des ouvrages généraux portant sur la

décentralisation et /ou sur le développement local. La recherche nous a également conduis à la

Bibliothèque du Groupe d’Etude de Recherche et d’Appui au Développement (GERAD) pour

les mêmes raisons.

En effet, certains ouvrages et documents consultés lors de la documentation m’ont

beaucoup aidé à la réalisation de ce document. Entre autre, nous pouvons citer l’article

d’Alain Piveteau sur « La décentralisation et le développement local au Sénégal. Chronique

d’un couple hypothétique », de Roger Brunet et al sur « Les mots de la géographie,

dictionnaire critique », et le « Guide pratique des acteurs de la décentralisation » réalisé par

Congad et al. Nous avons constaté que le développement local a été abordé sous différents

angles par les auteurs.

Pour Piveteau, il s’était d’abord posé la question de savoir si la décentralisation en

Afrique de l’ouest facilite- t- elle le développement local ? Et l’examen de la situation au

Sénégal souligne les enjeux et les difficultés d’une maîtrise décentralisée des actions

publiques et des programmes de développement. Ce présent article se penche surtout, sur les

interactions et synergies possibles entre deux dynamiques : la décentralisation et le

développement local. L’une, avérée, au moins pour ce qui est des réformes institutionnelles

mises en œuvre, modifie à priori le cadre et la nature de l’action publique. L’autre,

recherchée, place le territoire et les acteurs locaux au cœur des processus nouveaux de

création et de répartition des richesses.

Par contre, Brunet considère le développement local comme un moyen d’une

amélioration des situations locales et régionales qui assure une harmonie dans le domaine

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social et culturel en particulier. Et enfin de compte, nous avons compris qu’on ne peut pas

parler de développement local sans la participation des acteurs locaux. C’est cette démarche

que l’on appelle Développement Décentralisé Participatif (DDP). Cette approche participative

qui est à la base du DDP conduit à donner du pouvoir aux populations. Il s’agit d’accroître

leur capacité de contrôle et de participation aux décisions.

IV.2 Les enquêtes de terrain

Pour cette seconde phase, il nous fallait collecter des données qualitatives et

quantitatives. C’est pourquoi, nous avons à travers un questionnaire ménages, fait des

enquêtes auprès des chefs de ménages. Des questionnaires ont été administrés aux Elus

locaux, aux Associations de Développement des Jeunes et des Femmes, aux Directeurs

d’écoles, ainsi qu’aux partenaires institutionnels du Conseil Rural, à travers des guides

d’entretien, des interviews, etc.

IV.2.1 La fiche d’enquête

Cette fiche nous a renseigné sur les données socio- démographiques, donc sur les

données quantitatives à travers les variables : âges, sexes, etc. Les données socio économiques

nous ont informé sur les ménages, la densité d’occupation, les revenus, le niveau

d’équipement des ménages, des villages. Pour recueillir toutes ces données, nous avons

procédé à un échantillonnage représentatif. Pour ce faire, nous avons recueilli des

informations sur la démographie et le nombre de villages sur place car certains sont inhabités

à cause du conflit armé. Nous avons administré un questionnaire de 183 questions à 150 chefs

de ménage sur un total de 814 (méthode non probabiliste). Sur la base du nombre de

ménages par village, nous avons calculé la part relative (%) de questionnaires (nombre de

questionnaire = nombre de ménage) à attribuer par village. Nous avons adopté la formule

suivante :

𝑛 = 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑚é𝑛𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑣𝑖𝑙𝑙𝑎𝑔𝑒

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑚é𝑛𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 × 150 𝑚é𝑛𝑎𝑔𝑒𝑠

NB : n= taille de l’échantillon

Du fait de l’abandon de certains villages, la difficulté d’accès dans d’autres est le

problème temporel donc nous étions confrontés. Nous n’avons pu visiter que 5 villages sur les

7 non déplacés. Notre choix sur ces villages (Niaguis, Fanda, Djifanghor, Boutoute et

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Boulome) est guidé par l’importance des ménages et le fait que ces villages abritent bon

nombre de déplacés des autres villages.

Tableau 1: Le nombre de ménages à enquêter dans les 5 villages ciblés de la CR de Niaguis

Villages Nombre de ménages Nombre de questionnaires Fréquences en %

Niaguis 303 56 38

Fanda 221 41 27

Djifanghor 112 20 13

Boutoute 112 20 13

Boulome 66 13 9

Total 814 150 100

Source : COLY P.N., 2012

En plus de la technique d’investigation qui a été appliquée sur le terrain avec le

questionnaire qui renferme des données quantitatives, nous avons également collectés des

données qualitatives pour dresser les tableaux statistiques et faire des représentations

graphiques.

La méthode de la classification nous a permis d’analyser la proportion ethnique de la

population. A cet effet, nous avons utilisé l’Etendue et l’intervalle pour déterminer les classes.

Pour ce faire, nous avons utilisé les formules suivantes :

𝐸𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒 = 𝐵𝑜𝑟𝑛𝑒 𝑠𝑢𝑝é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒 –𝐵𝑜𝑟𝑛𝑒 𝑖𝑛𝑓é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒 𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑎𝑙𝑙𝑒 =𝐸𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒

𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑙𝑎𝑠𝑠𝑒𝑠

IV.2.2 Les guides d’entretien

Aux Conseillers ruraux : ils nous ont permis d’avoir une idée sur les grandes

orientations du Conseil Rural dans chaque domaine de compétence transférée, de voir

les moyens, les réalisations, les contraintes, surtout les indicateurs sur l’amélioration

des conditions de vie des populations, les projets récents de la CR et les projets en

portefeuille.

Aux ONG : ces dernières ont pu nous parler de leurs interventions : domaines

d’intervention, modalités d’intervention, zones d’intervention, moyens, réalisations,

contraintes et résultats.

Aux agents de santé : les informations qu’ils ont donné nous ont aidé à connaître le

type de structures de santé, le personnel de santé, les équipements dont dispose la

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structure, l’appréciation faite de ces équipements, les maladies les plus fréquentes, la

politique de traitement, le taux de fréquentation des structures sanitaires par les

populations, la répartition des structures sanitaires et leurs aires de polarisation.

Aux agents de l’éducation : Nous nous sommes rendus à l’IDEN pour avoir une idée

sur les grandes orientations en matière de scolarité, l’évolution du nombre d’écoles, de

classes durant les dix dernières années, l’évolution des effectifs scolaires. Nous

n’avons pas manqué de nous entretenir avec les directeurs d’écoles et personnel

enseignant de la zone pour connaître la répartition et leur niveau d’équipement, le

nombre d’élèves, surtout des filles.

IV.2.3 L’interview

Elle s’est faite avec des personnes âgées et les chefs de villages de la zone, pour mieux

comprendre l’historique de la CR face à la crise, mais aussi avec certaines personnes

ressources comme les présidents du regroupement des jeunes de l’Arrondissement de Niaguis,

celui d’AJAC. Les présidentes des groupements féminins

IV.3 Les difficultés rencontrées

Ce TER n’a pas été conçu sans difficultés. Sa réalisation était confrontée à un certain

nombre de problèmes surtout lors de la collecte de données sur le terrain. Parmi eux, nous

pouvons retenir pour l’essentiel :

l’inexistence d’une documentation sur la CR de Niaguis sur le terrain ;

la réticence de certaines populations à nous accorder des entretiens est aussi une

contrainte majeure.

A cela s’ajoute l’indisponibilité de certains agents dans les structures au niveau

régional pour la réalisation du guide d’entretien. Le manque de moyens financiers n’est pas en

reste, j’éprouvais parfois des difficultés pour effectuer certains déplacements et le tirage des

documents. Malgré tout avec l’appui de notre professeur encadreur Amadou Diop qui a mis la

bibliothèque, la salle de conférence ainsi que la logistique (internet) du GERAD à notre

disposition pour la réalisation de notre document.

IV.4 Le plan de travail

Ce travail d’étude et de recherche est divisé en trois parties contenant deux chapitres

pour chacune. D’abord, nous allons faire une présentation de la zone d’étude en se focalisant

sur les cadres physiques, humains et socio économiques. Ensuite, nous allons dégager le

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niveau d’équipement de la CR en mettant l’accent sur les équipements sociaux de base et de

services et les impacts du conflit casamançais sur les activités socio économiques. Enfin, nous

allons déterminer les perspectives de développement local en mettant en exergue la nécessité

des opérations d’aménagement de l’espace et le renforcement des infrastructures et des

équipements dans la CR de Niaguis.

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PREMIERE PARTIE : PRESENTATION

DE LA ZONE D’ETUDE

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Introduction partielle

Cette première partie est principalement consacrée à l’étude du milieu. Elle comportera deux

chapitres. Le premier chapitre traitera les aspects physiques et humains. Le deuxième chapitre

évoquera les aspects socio-économiques. Ces aspects physiques nous permettront de localiser

la CR de Niaguis en présentant la géologie, la géomorphologie, le climat, la pédologie et la

végétation qui sont en étroite relation avec les aspects humains.

CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN

Ce chapitre, consacré essentiellement aux cadres physiques, traitera de la situation de la CR

de Niaguis (coordonnées géographiques de la zone), du climat (domaine climatique sud

soudanien côtier, la géomorphologie avec un relief plat parsemé de vallées et de bas fonds, la

pédologie. Cette dernière retrace les types de sols présents à Niaguis. A cela s’ajoute

l’hydrographie qui évoque le fleuve Casamance, les marigots et le barrage Guidel et la

végétation. Mais ces aspects physiques ont une interrelation avec les aspects humains. Raison

pour laquelle, nous avons associé les deux aspects dans le même chapitre afin de dégager les

influences de leurs facteurs qu’ils exercent sur les activités socio-économiques.

I. LE CADRE PHYSIQUE

I.1 La situation de la CR de Niaguis

Issue de la réforme administrative de Juillet 1984 qui avait divisé la Casamance en

deux zones administratives, couvrant une superficie de 7339 km2, la région de Ziguinchor est

limitée au nord par la République de Gambie, au sud par la République de Guinée Bissau, à

l’est par la région de Kolda et à l’ouest par l’Océan Atlantique. Elle est composée de trois

départements à savoir Bignona, Oussouye et Ziguinchor, de 8 Arrondissements et de 25

communautés rurales.

Le département de Ziguinchor compte trois arrondissements. Parmi ceux-ci, nous

pouvons citer celui de Niaguis qui est notre zone d’étude. Couvrant une superficie de 160

km², la Communauté rurale de Niaguis est limitée au nord par le fleuve Casamance, au sud

par la communauté rurale de Boutoupa Camaracounda, à l’est par la communauté rurale

d’Adéane et à l’ouest par l’arrondissement de Nyassia (carte 1). Elle est située entre 12º 34’

05.79’’ de longitude Nord et 16º 10’22.78’’ de latitude ouest. Sa particularité se décrit par sa

forme en arc s’étendant d’est en ouest de la commune de Ziguinchor. Cette dernière est située

à 15 km du village de Niaguis qui est le chef-lieu de la communauté rurale.

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La présentation du milieu naturel de la CR de Niaguis est étroitement liée à celle de la

région de Ziguinchor du point de vue du relief, de la végétation, des sols, du climat, de

l’hydrologie, etc. Sur le plan hydrographique, Niaguis est essentiellement constituée par le

fleuve Casamance qui longe la partie nord de la communauté rurale. A cela s’ajoute certains

marigots comme ceux de Guidel et de Boutoute. Nous notons également des vallées qui sont

submergées par les eaux pluviales.

Quant à la végétation, elle est de type soudanien et soudano-guinéen, marquée par une

variété d’espèces qui se distinguent par rapport au support géologique qui les portent.

Carte 1: La localisation de la CR de Niaguis

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I.2 Le climat

Parmi les six domaines climatiques du Sénégal, Niaguis se situe dans le domaine sud-

soudanien côtier sous l’influence de l’Océan Atlantique et par les remontées de la Zone

Intertropicale de Convergence (ZIC). Sa particularité réside dans l’alternance entre l’alizé

maritime et la mousson. L’influence de l’harmattan y demeure moindre.

A l’image de la région, Niaguis a deux saisons distinctes de durée inégale : une saison

pluvieuse qui s’étend de mai à octobre et une saison sèche qui va de novembre à avril.

I.3 La géomorphologie

Le relief est généralement plat avec des plateaux parsemés de vallées et des bas-fonds

à vocation rizicole, fruitière et arachidière. Il se caractérise par sa monotonie et son niveau

avoisinant sensiblement celui de la mer avec une petite portion côtière constituée de basses

terres qui se situent à moins 1 m par rapport au niveau de mer qui facilite l’intrusion marine10

.

Par rapport à la géomorphologie, le domaine fluviomarin de Basse Casamance s'est

constitué il y a 5500 années BP par l'envasement progressif des vallées (Kalck, 1978). La

genèse des sols a été très bien décrite par Vieillefon (1977). Ils sont répartis en

chronoséquence depuis le marigot vers la bordure du plateau. En effet, la durée d'inondation

est de plus en plus brève, induisant des transformations géochimiques importantes lors du

passage d'un milieu réducteur à un milieu oxydant. Les terres deviennent plus acides et salées.

Cette évolution s'est déroulée naturellement depuis des siècles.

En somme, la géomorphologie de la région peut s’expliquer par une série de

transgressions et de régressions marines pendant le quaternaire récent. Ces phénomènes ont

permis d’une part la construction de terrasses sableuses et le remplissage de la zone par des

sédiments sablo-vaseux qui entrainent le façonnement des chenaux de marée et le creusement

de vallées enfoncées nommées « doigts de gan » dans le bas plateau du Continental Terminal.

Donc, nous ne pouvons pas parler de la géomorphologie de Niaguis sans pour autant évoquer

les types de sols.

10

NDECKY F., 2009 : « Problématique de la gestion des ressources naturelles dans la communauté rurale de

Niaguis (Ziguinchor)», Mémoire de maîtrise, UCAD, Département de Géographie, 126 p.

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I.3.1 Les types de sols

La prépondérance du substrat géologique est marquée par le Continental Terminal

recouvert dans les dépressions par des alluvions récentes. Les sols aptes aux cultures sont

situés dans le plateau. Parmi celles-ci, nous pouvons noter le maïs, le riz inondé, l’arachide,

le riz de plateau, etc. La partie nord de la CR qui s’étire sur le long du fleuve Casamance

comprend des mangroves, avec des sols à forte teneur en sel, souvent impropres à

l’agriculture.

De manière générale, la région de Ziguinchor est caractérisée par des formations

géologiques du Tertiaire et du Quaternaire. Les principaux types de sols rencontrés dans la

CR de Niaguis sont : des sols ferralitiques, des sols hydromorphes, des sols halomorphes, des

vasières, des sols de plateaux et de terrasses (ferrugineux tropicaux lessivés et non lessivés).

Ces formations pédologiques se localisent de manière dispersée un peu partout sur l’ensemble

du territoire.

I.3.1.1 Les sols ferralitiques

Les sols ferralitiques sont généralement appelés sols latéritiques. Ils sont faiblement

désaturés sur matériau sablo-argileux ou argilo-sableux du Continental Terminal. Très

répandu dans la CR de Niaguis, ces sols sont formés par l’altération des couches superficielles

des roches silicatées sous l’action des agents atmosphériques, en climat chaud et humide.

Leurs localisations au niveau des plateaux et terrasses forment avec les sols ferrugineux les

bassins versants. Ces sols sont exploités pour les cultures pluviales (arachide, niébé,

riziculture, etc.) et colonisés par des formations ligneuses, le plus souvent des palmeraies.

Nous les retrouvons à Djibélor, Sône, Soucouta, Boutoute, Boulome, Baraf, Djifanghor, à

Mandina Mancagne et à Mandina Manjaque.

I.3.1.2 Les sols peu évolués

Concernant les sols peu évolués, nous avons :

d’une part une association de faciès ferrugineux et hydromorphes sur terrasses

supérieures et/ou colluvion du Continental Terminal. Nous les rencontrons également

un peu partout dans notre zone d’étude : à Djibélor, Gouraf, Mandina, entre Boulome

et Soucouta, à Niaguis, Sône mais aussi à Djifanghor ;

d’autre part, les sols hydromorphes sur vases argileuses plus ou moins organiques

pyriteuse (sols potentiellement sulfatés acides ou sulfusols peu évolués à sulfures). Ils

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constituent une des composantes principales des zones marécageuses et se localisent

surtout vers Boulome et Soucouta, dans la zone de Djifanghor et de Fanda.

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I.3.1.3 Les sols hydromorphes

Ce sont des sols organiques à moyennement organiques à Gley, et à faciès légèrement

acidifiés. Ils sont peu humifères (ou minéraux) et se présentent sous deux aspects dans la CR

de Niaguis :

sur argile ou matériau argilo-sableux, alluvio-colluvial (des fonds de vallées).

Ces sols sont très répandus entre Djibélor et Baraf, à Mandina Manjaque et

Mandina Mancagne ;

sols salés sur argile ou argilo-sableux. Ils se localisent également au niveau de

Niaguis, Gouraf, Mandina et Djifanghor.

Carte 2 : Les types de sols de la CR de Niaguis

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I.4 L’hydrographie

Nous allons étudier l’hydrographie de la CR de Niaguis en se focalisant sur le

département de Ziguinchor dans son ensemble. En effet, la morphologie de la CR presque

faisant le tour de la commune de Ziguinchor, présente un réseau hydrographique composé du

fleuve Casamance, du marigot de Guidel, du marigot de Boutoute et celui de Djibélor. A ceux

là s’ajoutent certains points d’eau temporaires situés dans la quasi-totalité de tous les villages

de Niaguis.

I.4.1 Les eaux de surface

Le fleuve Casamance

Long de 350 km, il draine un bassin versant de 20 150 km2. Il est envahi par les eaux marines

jusqu’à 200 km de son embouchure (Diana Malari, Sédhiou). La salinité du fleuve Casamance

est devenue plus importante avec la sècheresse. A Ziguinchor, cette salinité est en moyenne

de 19,0 mg/l en octobre et 37,0 mg/l en juin. Pendant les années pluvieuses, elle baisse à 3,0

mg/l en octobre11

. Fleuve à régime semi-permanent dont l’écoulement dure de juin à mars, il a

l’aspect d’un ruisseau au niveau de Kolda (débit 2,3 m3) en saison sèche

12. Son principal

affluent est le Soungrougrou, le fleuve reçoit les apports de certains marigots de la CR de

Niaguis : le marigot de Boutoute, de Guidel et de Djibélor.

Le marigot de Guidel

Le marigot de Guidel, un affluent du fleuve Casamance, draine un bassin versant de 130 km2.

La construction d’un barrage anti-sel au niveau de ce marigot permet de stocker la remontée

des eaux salées du fleuve. Mais le manque d’entretien justifie son dysfonctionnement.

Le marigot de Boutoute

Localisé dans le village du même nom, ce marigot est situé à 5 km du centre-ville de

Ziguinchor. Long de 4,6 km, son bassin versant couvre une superficie de 22,7 km2. Il est

divisé en deux parties par la Route Nationale 6 (RN 6) qui relie Ziguinchor à Kolda. Dans sa

partie aval, il est pérenne et est remonté par les eaux salées car c’est à cet endroit qu’il entre

en contact avec le fleuve. Dans sa partie amont, à droite de la RN6, il est semi-pérenne et

demeure principalement alimenté par les eaux de pluies. Sur ce marigot est également

11

Plan Régional d’Action pour l’Environnement / Ziguinchor (PRAE/Z), 1997. 12

Ibid. (PRAE/Z), 2004.

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construit un petit barrage destiné à freiner la remontée des eaux salées du fleuve en période de

décrue, il porte le nom de « Pont de Boutoute ».

En plus de ces différents éléments du réseau hydrographique cités ci-dessus, la CR de

Niaguis dispose de 10 sites de rétention des eaux pluviales répartis comme suit : Djfanghor et

Fanda compte deux sites chacun, Niaguis, Mandina, Soucouta, Boutoute, Gouraf et Djibélor

compte respectivement un site chacun.

I.4.2 Les eaux souterraines

Les principales sources d’eaux souterraines rencontrées dans la CR de Niaguis sont :

la nappe superficielle : il s’agit de l’aquifère du Continental Terminal et des alluvions

quaternaires. Elle est captée par les puits traditionnels entre 2 et 15 m avec un débit 2 à

10 m3/h et demeure très sensible à la pluviosité insuffisante. Son eau est douce et sur

les plateaux sa profondeur peut atteindre 20 m13;

la nappe semi profonde : c’est l’aquifère du Miocène. Elle est captée par des forages

vont jusqu’à 50 m de profondeur pour un débit moyen de 20 à 40 m3/h. Son eau est

également douce sauf dans la frange maritime où elle est salée du fait de la proximité

de l’océan ;

la nappe profonde : il s’agit là du Maestrichien. Elle est captée par des forages qui

vont, cette fois-ci, jusqu’à 200 à 400 m avec une eau peu minérale et de bonne qualité,

mais aussi salée dans la frange maritime. Le débit moyen obtenu par les forages varie

entre 60 et 200 m3/h.

13

Op. cit, NDECKY, 2009

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I.5 La Végétation

Appartenant à la zone éco géographique forestière sud, dont les ressources ligneuses

sont les plus riches et constituent les réserves forestières les plus importantes du pays. Les

différentes formations ligneuses qui la composent se différencient du nord-est vers le sud-est

avec une densité qui s’accentue dans le même sens. Les forêts classées de la région sont

essentiellement des forêts soudano-guinéennes ou des forêts denses.

Ces formations végétales se localisent sur l’ensemble du territoire de la CR de Niaguis

et se différencient selon leur adaptation aux différentes formations géologiques qui les

supportent, comme l’attestent les travaux de Ndécky.

Carte 3: L’hydrographie et la géomorphologie de la CR de Niaguis

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Au niveau des tannes et des vasières

Ce sont des formations de zones humides et des eaux saumâtres situées dans les formations

halomorphes, c’est-à-dire les populations d’Avicenia dans les tannes ; les Avicenia nitida au

niveau des vasières et enfin les populations de Rhizophora mangle aussi bien dans les tannes

que dans les vasières. Elles peuplent des zones autrefois occupées par des mangroves qui ne

subsistent que par endroits dans les eaux.

Au niveau du plateau

C’est un domaine occupé à l’état naturel par une forêt dense à feuilles caduques caractérisée

par les fûts élancés. C’est également un domaine où cohabitent des formations soudaniennes

et subguinéennes. On y rencontre entre autres formations végétales : le Khaya senegalensis

(Caicedrat), Pterocarpus erinaceus (Ven), Ceiba pentandra (Fromager), Adansonia digitata

(Baobab), Borassus aethiopum (Rônier). Ce sont des formations qui sont présentes surtout à

Djibélor mais aussi à Mandina Mancagne, Mandina Manjaque et à Boutoute. A celles-ci

s’ajoute la famille des combrétacées comme le Kinkéliba.

Au niveau des bas fonds inondés

Cette végétation occupe le long du fleuve Casamance, dans les villages de Fanda, Niaguis,

Djifanghor, Boutoute et Djibélor. Elle est pour l’essentiel constituée de Palmeraies ou

palmiers à huile (Elaeis guineensis). Ces palmeraies constituent un peuplement homogène à la

lisière des forêts de plateau, aux abords des villages et au niveau des versants, des dépressions

et vallées. Les sols hydromorphes des vallées sont, en l’occurrence occupés par des

palmeraies pures.

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31

En somme, le cadre physique de la CR de Niaguis nous a permis de dégager les

conditions naturelles (climat, géomorphologie, pédologie, hydrographie) de notre zone

d’étude. C’est une CR qui offre une grande ouverture sur le fleuve Casamance (de Boutoute à

Fanda). Celui-ci reste aujourd’hui une ressource très prisée par les populations du fait de la

difficulté d’accéder à la forêt pour les activités agricoles. Cette ressource constitue avec les

différents marigots de la CR un réseau hydrographique dense. La zone est aussi caractérisée

par un climat humide favorable à une végétation du type soudano-guinéenne.

II. LE CADRE HUMAIN

Couvrant une superficie de 160 km2, la CR de Niaguis a une population de 16857hbts ;

soit une densité de 105 hbts /km2 14

. Il regroupe pratiquement l’ensemble des ethnies

rencontrées dans la région de Ziguinchor. Raison pour laquelle, Niaguis demeure l’une des

communautés rurales les plus composites et cela s’explique par sa proximité par rapport à la

commune de Ziguinchor.

L’examen du peuplement de la CR de Niaguis révèle que les populations ont la même

origine. Elles sont issues des trois départements de la région de Ziguinchor (Bignona,

Oussouye et Ziguinchor).

Pour étudier les caractéristiques humaines de la CR de Niaguis, nous parlerons

d’abord de sa composition ethnique et religieuse, ensuite de la répartition de la population par

zone et enfin son évolution et ses dynamiques démographiques.

II.1 La composition ethnique et religieuse de la population

II.1.1 La composition ethnique de la population

La population de la CR de Niaguis se caractérise par sa diversité ethnique. Celle-ci

constitue un trait original de la région sud qui justifie sa position de carrefour ethnique et

culturel entre la Gambie, la Guinée Bissau et le Sénégal.

A Niaguis, la population est très inégalement répartie du point de vue ethnique et

spatial. La figure 1 nous montre la proportion de chaque ethnie dans la CR de Niaguis.

14

PLD, 2008

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Globalement, l’analyse de la répartition des ethnies a été basée sur la classification ci-

dessous :

[4,69 – 13, 24[ : cette classe regroupe les ethnies à faible proportion dans la

population de Niaguis. Leur proportion reste inférieure à 10 %. Elles comptent

respectivement 1, 30 % pour les Balantes, 4,69 % pour les autres qui sont également

rencontrées dans la CR telles que les toucouleurs, Bambara et Sérére, 7,80 % pour les

Peulhs et 10,12 % pour les Baïnounk. La présence de ces derniers est fortement liée

aux activités économiques.

[13,24 – 21,79[ : cette classe renferme les ethnies à proportion moyenne par rapport à

l’effectif total. Elle compte trois ethnies à savoir les Mandingue, les Mancagnes et les

Manjaques. Leur part relative représente respectivement 17,41 %, 15, 00 % et

13,33%.

[21,79 – 30, 35] : cette classe, avec une proportion ethnique très forte, est composée

uniquement de Diola avec 30,35 %.

II.1.2 La composition religieuse de la population

Niaguis est dominée par la religion musulmane avec respectivement 80 %. Nous

notons une faible proportion de la religion chrétienne avec seulement 20 % (figure 2). Les

chrétiens trouvés dans la CR sont pour la plupart d’origine bissau guinéen. Ils sont d’ethnies

mancagne, manjaque et rarement des diolas.

Figure 1: La répartition des ethnies présentes dans la CR (COLY P.N., 2012)

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Figure 2: La répartition des chefs de ménages selon la religion (COLY P.N., 2012)

II.2 La situation matrimoniale

Les chefs de ménage de la CR sont répartis entre mariés : polygames et monogames,

célibataires, veufs et divorcés.

II.2.1 Les mariés

L’examen de la figure 3 de la situation matrimoniale montre que 75 % des chefs de

ménages sont mariés, soit 113 des 150 ménages visités. Cette situation est beaucoup plus

importante au niveau de la tranche d’âge de 50 ans et plus avec une fréquence de 40 %. Elle

est suivie de celle de 35 à 50 ans. Seul 16 % des chefs de ménages mariés ont moins de 30

ans. On peut donc déduire que les jeunes se marient tardivement dans la CR de Niaguis. Il

faut souligner que cette tranche d’âge des mariés se répartit entre la monogamie et la

polygamie. La fréquence des chefs de ménage monogame prend le large sur celle de la

polygamie soit respectivement 60 % et 15 %. Les polygames sont surtout localisés dans les

villages de Niaguis, Fanda, Djifanghor qui sont composés de 60 % musulmans.

II.2.2 Les célibataires

En général, c’est au niveau de la tranche d’âge comprise entre 30 à 40 ans que l’on

trouve des ménages célibataires. Cela s’explique par le fait que les jeunes se marient

tardivement : 35 à 40 ans ou plus. Dès fois, il s’agit d’une famille qui a perdu ses parents.

L’aîné, célibataire devient chef de ménage. La proportion des célibataires qui représentent 7%

est relativement faible dans la CR de Niaguis.

20%

80%

Chrétienne

Musulmane

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II.2.3 Les veufs et veuves

Ils représentent 16 % de l’ensemble des chefs de ménage visités. D’une part, l’examen

de cette situation indique qu’il y a plus de veuves que de veufs. Cela s’explique par la

disparition de nombreux maris durant la crise casamançaise. Car, dans les ménages visités, il

y a eu beaucoup d’hommes morts par balles, par mines, ou par enlèvement. D’autre part,

l’espérance de vie entre l’homme et la femme y est pour quelque chose.

II.2.4 Les divorcés

Ils représentent 2 % de l’ensemble. Le faible taux de divorcés au niveau des ménages

s’explique par le fait qu’il n’y a pas de mariage forcé dans la CR et qu’il y a une

réconciliation des divorcés (figure 3).

Figure 3: La répartition des chefs de ménages selon la situation matrimoniale (COLY P.N.,

2012)

III. LA REPARTITION ET LES MIGRATIONS DE LA POPULATION

III.1 La répartition de la population par zone

La CR de Niaguis est répartie en 13 villages. Cela a permis d’expliquer la subdivision

du territoire. Elle abrite une population de 16857 habitants répartie sur une superficie de 160

km2, soit une densité de 105 habitants /km

2. La carte 4 laisse apparaître une répartition

spatiale très inégale de la population dans les villages de la CR. Les cercles proportionnels

représentent les villages fortement peuplés, moyennement peuplés et faiblement peuplés.

-Dans les villages fortement peuplés, la population varie entre 2258 à 2798 habitants, ces

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Marié (e) monogame

Marié (e) polygame

Veuf (ve) Célibataire Divorcé

Fré

qu

en

ces

en

%

Situation matrimoniale

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derniers concernent seulement Niaguis. Son peuplement s’explique d’une part par son

caractère de chef lieu de CR et d’autre part par ses potentialités économiques et sa position

sur la RN 6 qui facilitent les échanges.

-Dans les villages moyennement peuplés, la population oscille entre 1421 à 2257 habitants.

Parmi ceux-ci, nous pouvons citer : Boutoute, Djifanghor et Fanda.

-Dans les villages faiblement peuplés, la population est comprise entre 700 à 1420 habitants.

Ils concernent Boulome, Sône, Mandina Manjaque et Soucouta.

-Dans les villages très faiblement peuplés, la population est comprise entre 253 à 699

habitants (regroupement de deux classes). Il s’agit des zones de Djibélor, Boucotte

Mancagne, Gouraf et Baraf. Cela concerne pour la plupart les villages déplacés et ceux qui ne

sont pas sur la RN 6.

Carte 4: La répartition de la population par village dans la CR de Niaguis

Le zonage et ses objectifs

Pour mieux agir sur leur territoire, les autorités locales de la CR ont effectué un

zonage. Ce dernier a abouti à la subdivision de la CR en 4 zones. Les principaux critères de

découpage sont : la proximité géographique, la centralité (qui traduit la position géographique

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du village-centre par rapport au reste de la même zone) et les caractéristiques écologiques,

économiques et socioculturelles.

L’objectif du zonage est de mettre en exergue, au-delà des similitudes, les spécificités,

les déséquilibres et les dynamiques zonales au niveau de la CR. Le but visé est d’aboutir à une

planification qui permet une utilisation rationnelle des ressources et une correction de ces

déséquilibres. Les quatre zones obtenues à l’issu du zonage sont : Niaguis, Bouloume,

Mandina Mancagne et Djibélor constituant un regroupement de village (carte 5).

Carte 5: Le zonage de la Communauté Rurale de Niaguis

- La zone de Niaguis

La zone de Niaguis abrite le chef-lieu de la CR. Elle est composée des villages de :

Fanda, Niaguis et Sône et concentre 6178 habitants, soit 36,6% de la population de la CR.

Les principales activités menées sont : l’agriculture, la pêche et l’élevage. Néanmoins,

l’élevage qui était très développé au niveau de la zone a connu une baisse importante à cause

des vols fréquents de bétail et de l’insécurité durant les dernières décennies. Par contre, nous

notons un développement intense de la pêche fluviale notamment à Niaguis et à Fanda. Cela

s’explique par l’inaccessibilité de certaines zones de cultures et les difficultés de l’agriculture

liées à la crise.

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Cette zone fait partie des zones les moins touchées par la crise casamançaise.

D’ailleurs les deux grands villages que sont Niaguis et Fanda ont accueilli une bonne partie

des déplacés venus des autres villages. C’est ainsi que le village de Sône qui se situait à

environ 2 kms de Niaguis a été déplacé dans un quartier de celui-ci.

Cette situation a sans doute entraînée des conséquences sur ces villages reclassés. Ils

connaissent, sur le plan socio-économique, un développement de la pauvreté, qui se manifeste

à travers la promiscuité, la progression de l’insécurité alimentaire, la chute des revenus des

populations, etc.

- La zone de Boulome

La zone de Boulome est composée des villages de Boulome, Boutoute, Djifanghor,

Gouraf et Soucouta. Sa population est de 6 698 habitants, soit 39,7% de la population totale

de la CR.

Les activités dominantes sont l’agriculture, l’élevage et la pêche mais parmi les

activités agricoles, le maraîchage et l’arboriculture sont très développés, notamment à

Boulome et à Boutoute. A l’image de la zone précitée, celle-ci traverse aussi d’énormes

problèmes socio-économiques liés à la crise dont la pauvreté, la dislocation du tissu social,

etc.

- La zone de Mandina Mancagne

La zone de Mandina Mancagne est constituée des villages suivants : Mandina

Mancagne, Mandina Manjaque et Boucotte Mancagne ou "Petit Camp" et dispose de 3029

habitants, soit 18% de la population totale de la CR. Très touchée par la crise, les difficultés

sont donc plus accentuées au niveau de cette zone parce que l’essentiel des terres sont

temporairement impropres à certaines activités socio-économiques à cause des mines. Les

activités se résument à l’agriculture et au petit élevage.

-La zone de Djibélor

Cette zone est composée des villages de Djibélor et de Baraf (ou Djibélor Baraf) pour

une population de 952 habitants soit environ 5,7% du total de la population de la CR. Sa

particularité réside du fait que les villages qui la composent sont séparés de la CR par la

commune de Ziguinchor. Les principales activités sont l’agriculture et l’élevage,

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particulièrement le petit élevage. La situation d’enclavement de ces villages pose des

problèmes de communication entre ceux-ci et le reste.

III.2 Les migrations de la population

L’origine des dynamiques démographiques est étroitement liée par la crise politique

dans la zone depuis plus de trois décennies. Ainsi, nous distinguons des déplacements

importants de populations des villages de l’intérieur vers ceux plus proches de la RN 6 ou

bien vers la ville de Ziguinchor. La carte 6 montre les flux migratoires des populations de

villages déplacés survenus pendant cette crise politique dans la CR de Niaguis.

Carte 6 : Les villages déplacés de la Communauté rurale de Niaguis

A l’égard de la CR de Boutoupa Camaracounda, Niaguis demeure la deuxième CR par

l’importance de son nombre de villages. Mais, il occupe également la deuxième place par son

nombre de villages déplacés (4/13). Cela se traduit par l’impact du conflit politique de la

région à un moment donné. Elle compte aussi un taux d’absence dans les ménages très élevé.

En effet, il serait utile de tenir compte de plusieurs critères par rapport aux migrations. Dans

la CR, les absences ou migrations peuvent être classées en deux catégories : les migrations

d’ordre structurel et les migrations d’ordre conjoncturel.

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III.2.1 Les migrations d’ordre structurel

Dans cette catégorie, nous notons des absences d’ordre professionnel. Il s’agit de

fonctionnaires du secteur public et privé pour la plupart installés à Dakar et dans les autres

régions du pays. Il y a aussi les absences d’ordre studieux qui se justifient par le manque

d’établissements scolaires (moyens, secondaires et universitaires). Les élèves sont obligés de

quitter la CR après l’entrée en sixième ou certificat de fin étude élémentaire (CFEE), le

Brevet de Fin d’Etude Moyen (BFEM), et surtout le Baccalauréat. Les principales

destinations sont les départements de Ziguinchor plus particulièrement la commune de

Ziguinchor pour le cycle secondaire et les régions de Dakar et de Saint-Louis pour les études

supérieures. Les migrations d’ordre structurel sont moins importantes que celles dites

conjoncturelles, notamment du point de vue du nombre de départs. Elles touchent beaucoup

plus les jeunes filles et garçons entre 20 et 40 ans.

III.2.2 Les migrations d’ordre conjoncturel

Cette migration intéresse les jeunes filles et garçons qui généralement sont sans

qualification professionnelle, embrassent respectivement les métiers de domestique, de

gardiennage, ou encore d’ouvriers. Cette stratégie est préconisée par les populations rurales

comme une solution à la crise de l’agriculture et de l’éducation causée par le conflit. Les

années de conflit armé qu’a connu la zone ont eu entre autres conséquences une

décomposition du monde rural, une crise du système de production et du système scolaire qui

ont déclenché une grande mobilité démographique de populations. D’autres facteurs

aggravant cette situation déjà préoccupante sont venus s’y greffer du fait du manque de

politiques économiques et sociales. Il n’y avait presque plus d’investissements dans cette zone

et les Elus Locaux n’ont pas les moyens nécessaires pour travailler. En effet, le conflit

casamançais a engendré la pauvreté rurale qui s’est manifestée par des revenus agricoles très

faibles puisque la quasi-totalité des exploitations ne sont plus exploitées. Les populations

quittent les zones devenues répulsives à cause de la crise pour les grandes villes comme

Dakar et Ziguinchor et aussi dans la sous-région, la Gambie ou la Guinée Bissau où se

trouvent de fortes colonies issues de la CR de Niaguis. Ces migrations ont un impact sur la

structure de la population.

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IV. LES IMPACTS DE LA MIGRATION SUR LA COMPOSITION

PAR AGE ET PAR SEXE

L’analyse de la structure par âge et par sexe de la population est d’une importance

capitale dans l’étude des différents phénomènes démographiques. Ainsi, la répartition de la

population selon le sexe dans la CR laisse marquer un certain déséquilibre entre les hommes

et les femmes avec respectivement 51 % pour les hommes et 49 % pour les femmes. Cette

situation en défaveur des femmes peut s’expliquer par le fait que généralement les absences

féminines sont plus nombreuses que celles masculines. L’importance de la population

masculine par rapport à celle féminine est aussi notée au niveau des tranches d’âge 15 à 19

ans, 20 à 24 ans et 25 à 29 ans. La répartition de la population selon les grands groupes d’âge,

montre le rajeunissement de la population. En effet, dans la CR, 28 % de la population ont

moins de 20 ans. Malgré l’importance de la population de moins de 20 ans, la CR déplore le

manque de main d’œuvre criard du à une forte tendance de l’exode rural causée par le conflit.

V. LES IMPACTS DE LA MIGRATION SUR LES ACTIVITES SOCIO-

ECONOMIQUES

Dans la CR, comme dans le milieu rural en général, le manque de main d’œuvre

constitue le principal blocage du calendrier culturel et de faibles rendements agricoles. Une

analyse de l’ensemble des activités qui se déroulent dans le territoire de la CR permet de

montrer la répartition du temps libre et du temps actif entre les 3 catégories de la population

femmes, hommes et enfants, pendant les deux saisons sèche et humide. Nous avons observé

que les femmes disposent moins de temps libre même si leurs tâches demeurent moins rudes

que celles des hommes. Il faut souligner que le riz occupe une part prépondérante dans le

calendrier de travail surtout en saison des pluies. Pour les deux saisons, nous remarquons

également l’importance des travaux domestiques dans les jardins de cases, le maraîchage et le

puisage de l’eau par les femmes et les enfants. La règle sociale dans la CR veut que les jeunes

garçons et les jeunes filles qui sont partis en exode rentrent au village pour participer aux

travaux qui requièrent toute la main d’œuvre disponible. Cependant, de nos jours, en Basse

Casamance particulièrement dans la CR de Niaguis, le maintien d’une forte emprise

villageoise sur les jeunes se dégrade de plus en plus à cause de l’insécurité. Les migrants

reviennent rarement ou ne reviennent plus en hivernage pour aider leurs parents aux travaux

champêtres. A cause du conflit, donc de l’insécurité, le compromis heureux qui s’était établi

entre l’organisation traditionnelle et les nouveautés introduites comme la scolarisation et les

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migrations en ville se détériorent de plus en plus. Mis à part les conditions de travail très

pénibles, l’insécurité n’incite pas les jeunes à revenir dans la CR pour participer aux travaux

de labour ou de repiquage. Les tâches à effectuer en saison sèche sont l’entretien des guides et

la fumure. Ils sont désormais négligés car la main d’œuvre manque. Les superficies cultivées

sont devenues faibles. En somme, même s’il est vrai que la sécheresse a réduit les terres

cultivables, l’insécurité liée à la crise casamançaise a réduit considérablement les surfaces

cultivables.

En somme, le cadre humain de la CR de Niaguis nous a permis de dégager la

composition religieuse et ethnique, la situation matrimoniale, la répartition de la population

selon le zonage et les mouvements de population (migration d’ordre structurel et migration

d’ordre conjoncturel) de notre zone d’étude. A cela s’ajoute les impacts de la migration sur la

composition par âge et par sexe, sur les activités socio-économiques. Ces dernières demeurent

les principaux atouts de Niaguis.

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Chapitre II : LE CADRE SOCIO-ECONOMIQUE

Cette section met en exergue la répartition socioprofessionnelle et les activités

économiques. Ces dernières vont prendre en compte l’agriculture, l’élevage, l’arboriculture, la

pêche, l’artisanat, le commerce et l’exploitation forestière. Nous dégagerons les conditions de

vie des populations de la CR de Niaguis. Il est important de noter que certaines informations

mentionnées ci-dessous ont été obtenues grâce au PLD de Niaguis (2008).

I. LA REPARTITION SOCIOPROFESSIONNELLE ET LES

ACTIVITES ECONOMIQUES

La crise politique en Casamance a entraîné d’importantes mutations économiques et

sociales au cours de ces dernières années. Au plan social, elles se traduisent par la pauvreté et la

baisse du niveau de vie des populations de cette collectivité. Au plan économique, ces

dynamiques se caractérisent par une diminution des revenus des populations accentuée par le

déficit pluviométrique des dernières décennies et des événements liés au conflit (vols et saisies de

biens par des bandes armées). Avant la crise climatique (baisse de la pluviométrie) et celle

politique cette CR était un important pourvoyeur de la ville de Ziguinchor en produits agricoles,

maraîchers et ligneux. L’inquiétude majeure à ce niveau concerne la forte densité démographique,

105 habitants/km2

(avec une évolution de la population de l’ordre de 28,87 % de 2002 à 2008) et

ses répercussions sur les ressources naturelles.

I.1 La répartition socioprofessionnelle

La situation socioprofessionnelle des chefs de ménage dans la CR est dominée par le secteur

primaire comme l’indique la figure 4.

Figure 4 : La répartition socioprofessionnelle des chefs de ménages dans la CR de Niaguis

(COLY P.N., 2012)

60%

30%

10%

Agriculteurs

Enseignants

Fonctionnaires

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Au regard de cette figure, nous constatons que la part du secteur primaire (agriculture)

est très importante car 60 % des ménages visités s’adonnent à cette activité. Il faut noter que

d’autres chefs de ménages visités exercent d’autres professions : enseignants 30 %,

fonctionnaires 10 %. Ces derniers ont affirmé avoir exercé une activité agricole de même que

les retraités, une fois rentrés dans la CR.

En somme, l’analyse de la répartition des catégories socioprofessionnelles témoigne

d’un dynamisme économique à dominance rurale. Pour comprendre les activités

socioéconomiques, il faut appréhender la nature de ces dernières favorisé par l’environnement

de la CR : terres traversées par les marigots avec des bas fonds, sols riches et variés,

pluviométrie abondante.

I.2 Les activités économiques

I.2.1 L’agriculture

L’agriculture, principale activité dans l’économie locale, est tributaire de la

pluviométrie. Elle mobilise près de 90 % de la population et assure l’essentiel des produits de

consommation de la CR. Elle est confrontée à d’énormes difficultés malgré son importance

stratégique et de ses potentialités (relativement bonne pluviométrie, fertilité des sols…).

Le matériel agricole est très précaire. A titre illustratif, nous pouvons citer la houe, le

« kadiandou » et la « daba ». Dans ce cas, les conditions de travaux (labour, sarclage, semis,

récolte …) nécessitent beaucoup de temps et d’efforts physiques particulièrement chez les

femmes.

En outre, les vols fréquents de bétail, des épizooties (maladies contagieuses) et

l’absence du matériel lourd (tracteur, motoculteur…) rendent davantage pénibles les activités

dans la CR.

L’utilisation d’engrais minéral est très faible à cause de sa rareté et de la cherté du coût

d’approvisionnement. Cependant, l’engrais organique est très usité par certains agriculteurs

(fumier, compost…) pour rendre fertile leurs champs. Avant la crise, il existait une

complémentarité fonctionnelle entre l’élevage et l’agriculture. Les animaux étaient souvent

parqués au niveau des espaces de cultures pour permettre l’enrichissement des sols à partir de

leurs déjections. Mais, depuis quelques années, cette pratique a connu un net recul dans la CR

à cause de la disparition des grands troupeaux accentuant ainsi l’appauvrissement des sols dû

à la monoculture d’arachide sur les mêmes espaces.

Les principales cultures sont : le riz, le mil, l’arachide, le maïs, le sorgho. Parmi celles-

ci, le riz inondé occupe une place très importante particulièrement dans les terres emblavées

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durant l’hivernage. A cela s’ajoute d’autres spéculations telles que la pastèque, la tomate, la

patate douce, le taro, l’aubergine, etc. sont aussi cultivés dans les périmètres maraîchers.

Cependant, les difficultés de l’agriculture sont nombreuses et diverses parmi lesquelles nous

pouvons citer :

la salinisation de terres est aggravé par la baisse de la pluviométrie et le dysfonctionnement

du barrage de Guidel ;

l’appauvrissement des sols est engendré par le non recours à la jachère, la rotation

culturale et la faible utilisation des engrais (organique et chimique) ;

la réduction des superficies cultivées est liée au conflit casamançais et la présence des mines

rendant certaines terres inaccessibles.

Ces deux illustrations (figure 5 et photo 1) témoignent de l’imprudence d’accès dans certains

endroits de la CR de Niaguis.

A ce grand secteur de l’agriculture s’associe d’autres sous-secteurs qui sont

l’arboriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat, le commerce, l’exploitation forestière et le

maraîchage.

I.2.2 L’arboriculture

Dans la CR, différentes types plantations sont rencontrées (photo 2). C’est une activité

qui génère d’importants revenus aux producteurs, notamment lors de la récolte des mangues,

des agrumes et des noix de cajou ; mais elle connaît un ralentissement, à l’instar des autres

activités, à cause de la crise casamançaise. En effet, certains vergers sont inexploités par leurs

propriétaires depuis des années du fait des mines qui demeurent un danger permanent. Cette

Figure 5 : L’accessibilité des zones de la CR de Niaguis

(COLY, P.N., 2012) Photo 1 : Le panneau d’indication des zones menacées sur

la route de Boulome (COLY, P.N.2012)

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situation prive aujourd’hui les populations d’importantes sources de revenus, limitant ainsi les

possibilités de diversification des activités des ménages.

Photo 2: La plantation d'anacardiers à Niaguis (COLY P.N., 2012)

I.2.3 L’élevage

L’élevage est probablement le secteur d’activité qui connaît le plus de difficultés en raison

de la crise. Nous distinguons deux types d’élevage : l’élevage traditionnel et l’élevage moderne.

Dans certains villages, la disparition de l’élevage des gros ruminants est liée par des vols

fréquents de bétail et leur enlèvement par des bandes armées. Au cours des dernières années, la

prolifération de maladies contagieuses comme les épizooties enregistrées ont engendré un impact

sur le bétail. C’est le vol fréquent qui décourage le plus les populations à pratiquer l’élevage

bovin. Par contre, ce fléau touche moins les petits ruminants et la volaille.

En outre, à cause de la crise, il n’existe plus un aménagement pastoral au niveau des villages,

car les zones de parcours sont généralement minées.

Il convient aussi de signaler que Boutoute dispose d’un abattoir mais, cette

infrastructure profite peu en matière d’approvisionnement en viande à la CR, car elle est

souvent vendue à Ziguinchor. Les espèces animales élevées sont les moutons, les chèvres, la

volaille (poulet de chair et canards), porcs et des bœufs dans une moindre mesure.

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I.2.4 La pêche

Les difficultés que connaît l’agriculture ont poussé la majorité des populations à se

reconvertir dans la pêche, particulièrement à Niaguis et à Fanda. Elle a connu un grand essor

avec la crise. Près de 60 % de la population s’adonnent à cette activité qui assure des revenus

significatifs.

Les espèces capturées sont la carpe, la crevette, le mulet etc. Elles sont

commercialisées à Ziguinchor, à Adéane, dans les marchés hebdomadaires de Saré Yoba, de

Yarang et même en Guinée Bissau. Toutefois, cette activité est très peu structurée et les

acteurs rencontrent d’énormes difficultés. Par exemple à Fanda et Niaguis, l’essentiel des

pêcheurs ne disposent pas de pirogues. En outre, les normes de pêche (port du gilet de

sauvetage, utilisation de filets réglementaires …) ne sont pas respectées par la plupart des

pêcheurs

I.2.5 L’artisanat

L’artisanat est très peu développé dans la CR particulièrement l’artisanat de

production. Cette activité se résume donc pour la plupart à l’artisanat de services et l’artisanat

d’art. Actuellement, les principales difficultés qui freinent l’expansion de ce secteur, au delà

de l’étroitesse du marché, sont l’absence d’encadrement et de formation et la cherté des

intrants. Raison pour laquelle, les corps de métiers concernant l’artisanat de production sont

très peu développés.

I.2.6 Le commerce

Le commerce constitue, pour la plupart des villages, une activité en aval de la

production agricole. En général, les produits commercialisés bruts ou dérivés sont issus des

activités agricoles, de la cueillette et de la pêche. Donc, son dynamisme est fortement

tributaire des activités précédentes et de la qualité des réseaux de communication.

Au plan infrastructurel, nous pouvons noter la faiblesse des centres d’échange dans la

CR. Les marchés hebdomadaires qui constituent des moments privilégiés d’échange en milieu

rural sont pratiquement inexistants.

Toutefois, il existe un marché permanent à Niaguis où les femmes commercialisent

des condiments et des boutiques villageoises qui vendent des produits de première nécessité

dans certains villages.

Mais, l’absence de structures de micro finances locales d’appui au commerce constitue

un frein à l’essor du secteur.

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I.2.7 L’exploitation forestière

Niaguis dispose d’importantes ressources forestières et une forêt classée de 142 ha à Djibélor.

Les produits de cueillette constituent pour les populations une source importante de revenus,

notamment le « maad » (Saba senegalensis), les palmistes, les ignames sauvages etc. Ils

contribuent également à la sécurité alimentaire des ménages.

Le secteur forestier contribue également au maintien, à l’amélioration des sols et à

l’augmentation du potentiel pastoral. Mais, elle est très menacée à cause des feux de brousse

et de l’exploitation anarchique des ressources forestières. Certaines espèces sont menacées par

le déboisement abusif d’une part, pour la satisfaction des besoins énergétiques des

populations et, d’autre part pour la fabrication de meubles pour les populations des centres

urbains.

Au plan institutionnel, la faiblesse des moyens des services forestiers et l’absence de

comités de surveillance handicapent le contrôle et la sensibilisation sur les implications de

cette exploitation anarchique des ressources forestières.

Parallèlement à cette exploitation abusive du bois, la chasse contribue également à la

dégradation du patrimoine biologique naturel. En effet, certaines espèces (biches, porcs-épics,

sangliers) sont les cibles privilégiées des chasseurs clandestins, qui commercialisent la viande

au niveau des marchés plus rémunérateurs que ceux de la CR. Cette activité qui était jusque là

une chasse de subsistance est aujourd’hui une activité génératrice de revenus.

I.2.8 Le maraîchage

Le maraîchage occupe une place prépondérante dans les activités agricoles, en raison

des importants revenus monétaires qu’il procure aux populations. Il est le plus souvent

pratiqué par les femmes. La photo 3 illustre l’importance de cette activité dans la CR (champs

de gombo et ses produits).

De nos jours, cette activité est confrontée à des difficultés (les problèmes d’accès à

l’eau) malgré son dynamisme. En effet, l’insuffisance de puits fonctionnels et de bassins de

rétention ne favorisent pas l’accès et la conservation de l’eau.

L’insuffisance du matériel (arrosoir, plantoir, pelle …) accentue aussi les difficultés du

secteur particulièrement chez les femmes. En outre, l’absence de clôture constitue un sérieux

obstacle, car elle favorise l’invasion des petits ruminants, qui exercent un effet dévastateur sur

les cultures entraînant des chutes de rendements.

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Photo 3 : Le maraîchage et les produits maraîchers dans la CR de Niaguis (cliché : MANE

B.S.)

En définitive, le cadre socio-économique laisse apparaître des disparités remarquables.

En ce qui concerne les professions, le secteur primaire domine largement avec 60 %

d’agriculteurs. Ainsi, nous constatons le développement de la pêche favorisé par certaines

difficultés que connaisse l’agriculture comme l’appauvrissement des sols, vol de bétail,

réduction des surfaces cultivables à cause des mines. Ces dernières rendent difficiles les

conditions de vie des populations.

II. LES CONDITIONS DE VIE DES POPULATIONS

Elles constituent un bon indicateur des réalités socio économiques si nous savons que

l’analyse de la pauvreté prend en compte surtout les aspects économiques, sociaux et

environnementaux. Dans cette partie, nous nous intéressons à la taille des ménages, du niveau

de revenus des ménages, aux caractéristiques du logement et du niveau d’équipements

domestiques.

II.1 La taille des ménages

Lors de cette enquête, nous avons retenu le ménage et non la concession comme unité

de sondage. La figure 6 résume de manière globale, la taille des ménages dans la CR.

L’analyse de cette figure montre que le nombre de personnes prises en charge dans les

ménages visités varie entre moins 4 à plus de 15 personnes. Ceci pose un sérieux problème

pour leur prise en charge dans cette situation de crise, notamment sur le plan de

l’alimentation, de l’éducation et du bien être.

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Figure 6 : La taille des ménages dans la CR de Niaguis (COLY, P.N, 2012)

II.2 Les revenus des ménages

L’évaluation des revenus nécessite l’acquisition d’informations sur les ressources

économiques dont disposent les ménages. Une vraie complexité surgit lors des enquêtes de

terrain par rapport à l’exactitude des budgets familiaux. Le problème est plus fréquent dans

les zones d’étude où la population active est composée en majorité d’agriculteurs. Il est très

difficile lors des travaux de terrain d’obtenir des réponses fiables quand il s’agit des revenus.

La déclaration de revenus est marquée par une marge d’incertitude. Nous soupçonnons que

les personnes interrogées cherchent à se faire valoir en déclarant des revenus sous estimés

pour des raisons inavouées. Cela se comprend par le fait que les populations qui souffrent de

la crise pensent qu’il y aura avec les enquêtes quelque chose en retour et immédiatement.

D’une manière générale, les revenus actuels dans la CR sont très faibles par rapport aux

années précédentes le conflit.

Nous pouvons expliquer cette faiblesse par le fait que l’agriculture qui constitue la

principale source de revenus dans notre zone d’étude est très mal soutenue depuis 1990. Les

économies familiales qui étaient recentrées sur les cultures de riz, de rente (maraîchages et

arboriculture, cueillette et autres petits métiers comme le commerce de bétail) sont bloquées.

En effet, les répercussions du conflit en Casamance (pistes et zones de production

impraticables) ont ralenti le petit commerce des produits agricoles et de cueillette qui

permettra aux populations d’accroître leurs ressources monétaires. Même le riz qui est une

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Personnes en charge

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culture traditionnelle connait des problèmes. Les superficies sont de plus en plus réduites à

cause de la remontée du sel. En plus, elles sont devenues inaccessibles à cause des mines. La

non consistance des sources de revenus au niveau des ménages ont un impact sur les

caractéristiques du logement.

II.3 Les caractéristiques du logement

Le logement en temps que cadre d’épanouissement de l’individu peut refléter, à

travers des aspects internes (niveau d’équipements) et externes (type de constructions) le

dynamisme économique de la CR. Après avoir établi la typologie de l’habitat de Niaguis

d’une part, son niveau d’équipement de base et domestique d’autre part, nous allons étudier

l’habitat de type traditionnel à tendance moderne et les infrastructures du logement.

II.3.1 Un habitat de type traditionnel à tendance moderne

La Typologie et la fonction

L’habitat traditionnel de Niaguis est de forme carré ou rectangulaire. Dans ces

habitations traditionnelles, le plafond peut jouer, en dehors de son rôle d’isolant, celui de

réserve. Avec l’apport des matériaux modernes et d’un nouveau type de plan, nous notons un

certain changement dans les formes. Pour la place du riz, on constate de plus en plus une nette

séparation de l’édifice central (chambre et séjours) des annexes (grenier et cuisine).

Les matériaux utilisés

Les qualités techniques des matériaux de construction sont à l’origine de nouvelles

technologies. Nous pouvons soutenir que même si les matériaux de base sont conservés, les

matériaux modernes sont parfois utilisés. Parmi les matériaux locaux de base, nous pouvons

citer le banco (argile pour la construction). L’ensemble des constructions visitées dans la CR

sont toutes en banco, soit 97% contre seulement 3% pour le ciment. Pour ce qui est de la

nature du sol des habitations visitées, le banco ou l’argile en banco est de loin plus utilisé que

le ciment. Ainsi, c’est au niveau de la nature du toit que les matériaux modernes comme le

zinc sont de plus en plus utilisés. Le banco, est un matériau qui se compose très bien avec les

bois de palétuviers utilisés au niveau des plafonnages. En ce qui concerne la charpente, le bois

de rônier ou le palétuvier est le plus souvent utilisé. Le toit en paille, a tendance à disparaître ;

la faiblesse de son utilisation s’explique par sa rareté causée par le conflit armé. Car les zones

d’exploitation sont minées. D’autre part, c’est le coût de l’entretien de la toiture en paille qui

nécessite un renouvellement tous les 3 ans.

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Mais, durant le durcissement de la crise, beaucoup de maisons ont été endommagées, soit par

obus, par balle ou simplement brûlées.

II.3.2 Les infrastructures du logement

La CR de Niaguis est très en retard du point de vue des infrastructures de logement comparée

à d’autres CR du Sénégal.

II.3.2.1 L’éclairage

Niaguis est l’une des communautés rurales qui dispose d’un réseau électrique.

D’ailleurs, la centrale électrique de la région de Ziguinchor est implantée à Boutoute. Les

principaux bénéficiaires de ce réseau sont les villages de Boutoute, de Fanda, et de Niaguis.

Tandis que, les villages intérieurs, qui ne se situant pas sur l’axe routier, n’ont pas encore de

réseau électrique.

Toutefois, l’accès à l’électricité reste difficile à cause du coût élevé du branchement par

rapport aux revenus moyens des populations et de l’absence d’un plan d’aménagement de

l’espace (lotissement, alignement, dégagement des ruelles…).

II.3.2.2 L’approvisionnement en eau des ménages

La principale source d’approvisionnement en eau des ménages est assurée à partir des

puits. Etant très répandu dans la CR, l’essentiel des points d’eau sont des puits traditionnels.

Par conséquent, les femmes rencontrent d’énormes difficultés pour y puiser de l’eau.

Par ailleurs, il existe un seul et unique réseau d’adduction d’eau potable à partir du

forage dans la CR de Niaguis : c’est le village du même nom. Mais, l’approvisionnement de

tout le village et les villages environnants n’est pas suffisant à cause de la faible capacité de

la puissance du moteur.

Les populations sont donc confrontées à un problème d’accès à l’eau potable en raison de

l’insuffisance des infrastructures hydrauliques équipées.

II.3.2.3 L’assainissement

Il s’agit ici des moyens d’évacuation des eaux (vannes), des eaux usées, des eaux pluviales et

des ordures ménagères. Il a été constaté qu’il n’y a pas dans la plupart des ménages de la CR

des Water-closets (WC) réglementaires. L’évacuation des excréments, dans notre zone

d’étude, se fait au niveau des ménages à travers les toilettes qui sont essentiellement

composées de fosses latrines. Cependant, par rapport aux zones ou à la nature du sol, les

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fosses latrines ont une durée qui dépend du sol des habitations. Car au niveau des sols du

plateau, les fosses latrines durent plus longtemps que celles situées dans les zones à sols

hydromorphes. Dans la première zone, nous avons des fosses latrines qui durent 5 à 7 ans

alors que dans les sols hydromorphes, il faut les refaire tous les 2 ans. Ceci, risque

d’intensifier la pollution de la nappe phréatique. Les résultats de l’enquête-ménage réalisée

dans la CR, sur les différents types de latrines existantes ou non, permettent d’estimer que

58,6 % des ménages disposent de latrines traditionnelles, pour la plupart dans un mauvais

état, 8,7 % de latrines à fosses septiques et 32,7 % de latrines améliorées VIP (figure 7). Pour

ce qui concerne les eaux usées, la CR ne dispose d’aucune fosse pour le déversement des eaux

usées. Certes, pour le moment, le problème ne se pose pas car il y a encore de l’espace. Quant

aux eaux pluviales, le phénomène d’infiltration et de ruissellement est possible pour le

moment. Cela permet à la nappe phréatique et aux rizières de s’alimenter. Le problème reste

celui des zones stagnantes qui permettent le développement des gîtes de l’anophèle. Pour les

ordures ménagères, la CR ne dispose ni de dépôt d’ordures ni de système de ramassage. En

effet, la plupart des ordures sont biodégradables. Toutefois, nous notons ça et là des sachets

en plastique.

Figure 7: Les types de latrines existantes dans la CR de Niaguis (COLY P.N., 2012)

II.3.2.4 Le niveau d’équipement domestique

Le patrimoine domestique ou l’équipement domestique est considéré, ici, dans son

acceptation la plus restrictive. C’est ainsi que nous n’avons même pas choisi la possession du

réfrigérateur, du poste téléviseur mais au moins du téléphone portable pour mesurer un peu le

statut social des ménages dans la CR de Niaguis. Car, en raison du sous-équipement des

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Latrines traditionnelles Latrines à fosses septiques

Latrines améliorées VIP

Fré

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ces

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%

Catégorie

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villages dans leur ensemble en électricité, mais surtout du déterminant économique, le niveau

d’équipement reste très faible. Auparavant, l’essentiel de la population faisait recours aux

télécentres situés à Fanda et quelques localités de Niaguis comme Douma, Néma et

Badioncoto. Il faut souligner que ces télécentres ne sont plus fonctionnels à cause de

l’existence de téléphones portables dans la plupart des ménages visités. Mais la difficulté avec

les téléphones portables est que le réseau n’est pas stable dans les villages de la zone.

En somme, le niveau très bas d’équipements de base et domestique, observé dans

l’ensemble des ménages visités dans la CR, reste étroitement lié à la faible consistance des

revenus monétaires, causée par plus de deux décennies d’insécurité.

Conclusion partielle

Cette première partie, à travers les caractéristiques physiques et humaines, les données

sociodémographiques et économiques, a montré d’importantes potentialités tant du point de

vue agricole, culturel et social. En effet, comme nous l’avons précédemment analysé, cette

CR qui a connu un conflit long de plus de deux décennies, manque d’infrastructures surtout

sanitaires et scolaires.

Du point de vue démographique, la CR de Niaguis est caractérisée par une population

hétérogène, une composition ethnique variée. Nous remarquons une forte densité qui est de

l’ordre de 105 habitants /km2. En outre, plusieurs activités économiques sont développées à

Niaguis. Parmi celles-ci, nous pouvons citer : l’agriculture, le maraîchage, l’exploitation

forestière, la pêche et le commerce. Ces derniers sont les plus importants avec des revenus

considérables.

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DEUXIEME PARTIE : LE NIVEAU

D’EQUIPEMENT DE LA CR DE NIAGUIS

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Introduction partielle

Le niveau d’équipement c’est l’ensemble des équipements sociaux de base et de services ainsi

que leurs aires d’influence. Le fonctionnement ou le dysfonctionnement de ces équipements

sera du aux impacts du conflit casamançais notamment sur les activités socio-économiques.

Ce conflit a eu des conséquences considérables dans tous les secteurs de Niaguis.

Chapitre I : LES EQUIPEMENTS SOCIAUX DE BASE ET DE

SERVICES

Dans cette section, nous expliquerons d’une part la répartition des équipements et les services

sociaux de base scolaires, sanitaires et dans d’autres secteurs en localisant leurs aires

d’influence dans la CR de Niaguis ; d’autre part l’étude des impacts du conflit casamançais

sur les activités socio-économiques.

I. LES EQUIPEMENTS SOCIAUX DE BASE

I.1 Les équipements scolaires et leurs aires d’influence

La CR de Niaguis dispose d’un taux de couverture scolaire relativement satisfaisant avec la

présence de 11 écoles élémentaires localisées à Baraf, Boutoute, Boulome, Djibélor, Fanda,

Niaguis, Madina Mancagne, Sône, Soucouta et Fanghotte. Les écoles de Soucouta et

Fanghotte (un quartier de Sône) sont toujours fermées à cause de la crise.

Toutefois, l'amélioration de l'accès à l'éducation est l'œuvre des acteurs suivants :

l'Etat ;

la Communauté Rurale ;

la coopération décentralisée avec des partenaires au développement.

Il faut aussi souligner le dynamisme des associations de parents d’élèves qui interviennent

beaucoup dans l’amélioration du fonctionnement des établissements scolaires. Nous

distinguons 4 types d’enseignements à savoir : l’enseignement préscolaire, l’enseignement

élémentaire, l’enseignement moyen et secondaire.

I.1.1 L’enseignement préscolaire

L’enseignement préscolaire se développe dans la CR de Niaguis qui compte actuellement 7

établissements dont un privé et 6 communautaires. Ils comptent à Djibélor (1), Mandina

Mancagne (1), Boutoute (1), Niaguis (2), Djifanghor (1), et le préscolaire privé Mon Seigneur

Adrien Senghor de Djifanghor.

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I.1.2 L’enseignement élémentaire

La CR de Niaguis compte 9 écoles élémentaires fonctionnelles et 2 non fonctionnelles.

Ces dernières sont celles de Soucouta et de Fanghotte (un quartier de Sône). Les écoles

fonctionnelles sont confrontées à un problème d’insuffisance des infrastructures, des

équipements et des fournitures scolaires.

I.1.3 L’enseignement moyen et secondaire

Concernant l’enseignement moyen, Niaguis et Boutoute disposent d’un CEM et

Djifanghor d’un collège privé appelé Saint Joseph. Actuellement, Niaguis dispose d’un lycée

créé en 2011 pour l’enseignement secondaire. Mais, ces structures, à l’image de l’élémentaire,

connaissent d’énormes difficultés liées à l’insuffisance des infrastructures et de l’équipement.

La carte 8 localise les infrastructures scolaires de la CR de Niaguis cités ci-dessus.

Carte 7: La répartition des infrastructures scolaires dans la CR de Niaguis

I.2 Les équipements sanitaires et leurs aires d’influence

Niaguis compte trois postes de santé fonctionnels dont deux privés, deux cases de

santé fonctionnels et cinq maternités (seules deux maternités fonctionnelles). Ainsi, sur les 13

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villages que compte la CR, seuls quelqu’uns disposent de structures de santé fonctionnelles

(carte 9).

Carte 8 : La répartition des infrastructures sanitaires dans la CR de Niaguis

Cette faiblesse de l’offre de service sanitaire ne permet donc pas la prise en charge

effective des populations. Même dans les villages disposants de postes ou de cases de santé,

les problèmes sanitaires subsistent car l’essentiel de la population n’a pas accès aux soins en

raison de la modicité de leurs moyens financiers, et de la cherté des médicaments. Le manque

de personnel est également un des problèmes qui affectent le secteur de la santé.

I.3 Les autres équipements

La carte 10 retrace une vue d’ensemble des autres équipements sociaux de base de la

CR de Niaguis. Mais, nous pouvons noter un aperçu du paysage physique à travers la

localisation des zones inondables, rizicoles et l’hydrographie.

En outre, il existe un centre féminin de formation technique à Fanda. A cela s’ajoute

deux forages localisés au niveau des villages de Mandina Manjaque (à Mandina Thierno) et

de Niaguis. Dans ces villages, le forage n’assure que l’alimentation des jardins communs et de

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certains ménages car les puits traditionnels constituent les principaux moyens

d’approvisionnement en eau des populations.

Photo 4 : Le forage de Niaguis (COLY P.N., 2012)

En effet, il existe une seule forêt classée dans la CR : c’est celle de Djibélor.

Localisée à l’ouest, elle couvre une superficie de 1422 ha. En plus, nous pouvons citer le

foyer des jeunes à Niaguis et Boucotte Mancagne, des terrains de foot à Niaguis, Djifanghor

et Fanda, un campement touristique à Kantène (Médina Mancagne), une mosquée à Temonto

(un quartier de Niaguis), deux marchés l’un à Niaguis (Douma) et l’autre à Boutoute (un

marché très riche). Pour le marché de Niaguis, les marchands laissent celui-ci et préfèrent

étaler sur la place publique à Temonto.

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Carte 9 : La localisation des autres infrastructures sociales de base dans la CR de Niaguis

II. LES SERVICES

II.1 Les services administratifs

Le conseil rural

Le conseil rural est un organe délibérant de la CR. Il est constitué d’hommes et de

femmes nommés conseillers. Le conseil compte 40 membres dont 6 femmes, soit 19% des

conseillers (figure 8). Il a élu en son sein un bureau, appuyé par un Assistant Communautaire

(ASCOM). Selon la loi nº 96- 08 du 22 mars 1996 modifiant le code électoral, son mandat est

de cinq ans. Le plus important nombre de conseillers est enregistré dans le village de Niaguis

suivi de Fanda avec respectivement 13 et 6 conseillers.

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Figure 8 : La répartition des conseillers selon le genre (COLY P.N., 2012)

Selon l’article 229 du code des collectivités locales, les conseillers sont répartis dans

différentes commissions, qui sont :

Commission Domaniale ;

Commission Education ;

Commission Jeunesse et Sports ;

Commission Culture et Loisirs ;

Commission Santé et Hygiène Publique;

Commission Finances ;

Commission Sociale et Promotion Féminine ;

Commission Aménagement du territoire, Environnement et Urbanisme.

Le bureau du conseil rural est composé de 4 membres instruits et se présente comme suit : le

Président Fodé Badji (originaire de Fanda), le 1er

Vice Président Gabriel Ndecky (originaire

de Sône) et le 2ème

Vice Président Joachim Mendy (originaire de Soucouta), Secrétaire Idrissa

Sané.

A l’exception du bureau du conseil rural, les autres conseillers sont répartis dans les

différentes commissions. Chaque commission compte 4 membres. Les filles sont très peu

représentées dans les différentes commissions. Nous les retrouvons dans les commissions

suivantes : commission sociale et promotion (2 femmes), santé et hygiène publique (1

femme), commission Aménagement du Territoire (1 femme), commission culture et loisir (1

femme). La sixième ne figure pas dans aucune commission. L’équipe du conseil rural

présente des atouts, parmi lesquels on peut citer : le niveau d’instruction relativement élevé

19%

81%

Femmes

Hommes

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des conseillers et la relative importance des jeunes. En effet, au delà du niveau d’instruction

élevé du Président du Conseil Rural (niveau supérieur), 69% des conseillers ont un niveau

secondaire et 22% un niveau primaire. Les analphabètes ne représentent alors que 6% de

l’effectif (figure 9). Ce qui présente un avantage notamment pour la compréhension des textes

et des programmes de formation en français.

Figure 9: Répartition des conseillers selon le niveau d'étude (COLY P.N., 2012)

Sur le plan financier, contrairement aux autres communautés rurales de la zone, celle

de Niaguis n’a pas de problèmes financiers majeurs ; car, en dépit des difficultés de collecte

de la taxe rurale, le conseil rural parvient à mobiliser des ressources financières, grâce à la

redevance payée par la SENELEC (Centrale Electrique de Boutoute) et la SOGAS (Société de

Gestion des Abattoirs du Sénégal) ex SERAS (photo 4).

-10%

0%

10%

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Niveau primaire Niveau secondaire

Niveau supérieur Sans niveau (Analphabètes)

Fré

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ces

en

%

Niveau d'instructions

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Photo 5 : La SOGAS de Niaguis à Douma (Coly P. N., 2012)

Les services de l’Etat

Le rôle de ces services est l’encadrement et l’appui au conseil rural et aux OCB. Le

soutien met l’accent sur la formation technique et administrative avec la collaboration de

certains partenaires.

Le sous préfet est la seule autorité administrative. Il veille sur le contrôle et la légalité

des actes pris par les conseils ruraux dans la gestion des affaires des communautés rurales.

Son rôle est d’approuver le budget avant son exercice de même que les PLD. Cette autorité

administrative, travaille en étroite collaboration avec une équipe du CADL composée du chef

du centre, d’un agent d’Elevage et d’un agent des Eaux et Forêts. En ce qui concerne le

CADL, son domaine d’intervention est plutôt d’encadrer les populations dans les secteurs

primaires tels que l’agriculture, l’élevage et la foresterie. Premier partenaire des communautés

rurales, sa mission est :

- d’encadrer les conseils ruraux dans l’élaboration et l’exécution des actions de

développement local en collaboration avec les autres partenaires de la communauté ;

- d’aider à mettre en exécution les directives relatives aux actions ;

- d’aider à exploiter les ressources du terroir ;

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- de participer aux renforcements de capacité des élus locaux et des organisations

communautaires de base (OCB) pour une meilleure prise en charge des compétences

transférées et des actions de développement.

Ces services (Sous-préfecture et le CADL) travaillent à l’aide de moyens financiers et

matériel trop peu suffisants. Ils ne fonctionnent qu’avec les fonds de dotation octroyés par

l’Etat.

II.2 Les services de sécurité

Ils sont essentiellement composés de l’armée nationale. Sa présence dans la CR peut

être située à la fin des années 80. Le commandement de la zone est basé à Badioncoto (à

l’intérieur de la CR). Nous avons pu constater que tous les villages se situant sur l’axe

Ziguinchor – Oussouye ont des cantonnements ou des postes de garde au moins tous les 2

kms. Cela s’explique par les nombreux braquages des rebelles durant les années de plomb

(période marquée par la violence) de la crise casamançaise. La présence de l’armée a empêché

le déplacement de certains villages surtout dans les zones de Niaguis, de Boulome et Djibélor.

Mais de nos jours avec l’accalmie notée durant les quatre dernières années beaucoup de

cantonnements sont levés comme Djibélor et Baraf.

II.3 Les services techniques

Une vingtaine d’organismes internationaux et d’ONG locales opèrent en parfaite synergie

avec les élus locaux dans la CR de Niaguis. Ils ont jusque là concentrés leurs efforts sur les

villages non déplacés. Dans le contexte actuel, il est difficile d’apprécier l’envergure de leur

intervention et d’évaluer l’impact véritable de leur programme. Des organismes comme

l’UNICEF et le PAM ont concentré leurs efforts sur l’assistance alimentaire aux populations

soit à travers les cantines scolaires, soit à travers la distribution de vivres en particulier aux

personnes déplacées. L’ANCAR, le PACTE PPAM, CARE CANADA et la Fédération

Régionale des Artisans (FRA) ont mis l’accent sur l’encadrement et la formation. L’UNICEF,

l’AJACLUKAL et CARITAS ont une tradition en matière d’intervention dans la zone. Elles

sont des partenaires stratégiques de la CR (tableau 2). Leurs actions portent sur l’appui au

montage des projets, la réalisation d’équipements et de renforcement de capacité.

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Tableau 2 : Les partenaires au développement de la CR de Niaguis

Structures Domaines d’intervention / réalisation

PNDL Domaine santé, éducation, formations, assainissement

UNICEF Protection des enfants, construction latrines

ANCAR Formation, appui - conseil

HANDICAP INTERNATIONAL Sensibilisation, formation des handicapés

CRS Micro crédit

PAREP Construction de salles de classe

ACPP Implantation de blocs maraîchers

PACTE PPAM Formation, sensibilisation

AJACLUKAL Sensibilisation pour la paix, formation, appui au

développement locale, construction blocs maraîchers.

CARITAS Assistance humanitaire, éducation

CARE CANADA Formation sur la filière mangues, sensibilisation

HANDICAP MINE Sensibilisation, déminage

CREC Prêts aux GIE pour améliorer leurs activités

CROIX ROUGE Appui à la population

ANRAC Réhabilitation de salles de classe

FRA Formation des GPF en savonneries

PAM Dons de vivre , alphabétisation

Pro Cas Micro crédit Equipement A.G.R

IDEE Casamance Régénération de la mangrove soutien aux pêcheurs

Source : PEPAM, 2010

En plus de la présence des services techniques, des ONG et des organismes d’appui,

les Organisations Communautaires de Base (OCB) jouent un rôle important. En effet, il y a

dans la CR un potentiel organisationnel énorme. Mais, les énergies sont paralysées par la crise

que connaît la région en général, la CR de Niaguis en particulier. Le but de ces organisations

locales est la promotion d’activités socio économiques sportives et culturelles. Elles

permettent d’apporter des réponses collectives aux problèmes individuels des populations. A

travers leurs activités au sein des groupements féminins, ces dernières ont généré des revenus

non négligeables qui ont contribué à la satisfaction des besoins des ménages.

Malgré leur dynamisme et leur rôle important, ces OCB rencontrent des difficultés qui

handicapent leurs activités, notamment le manque de moyens financiers. Elles sont au nombre

de 61 dont 8 Associations Sportives et Culturelles (ASC), 21 Groupements d’intérêts

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économiques (GIE) et 32 Groupements de Promotion Féminine (GPF). Il est important

signaler que l’ASC Sône est sanctionnée depuis 2010 pour l’indiscipline de ses supporters.

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Chapitre II : IMPACTS DU CONFLIT CASAMANÇAIS SUR LES

ACTIVITES SOCIO- ECONOMIQUES

Le conflit a affecté tous les secteurs de développement de la CR Niaguis. Les

premières arrestations datent de 1985 suite à des activés de sensibilisation pour l’adhésion au

MFDC. Entre 1990 et 1997, les populations de la CR ont vécus de violentes périodes qui se

manifestent par des attaques villageoises, des pillages de biens, des villages incendiés et des

déplacements de populations. Malgré l’appui des organismes de développement, la CR reste

très affectée par les conséquences du conflit sur le plan socio-économique notamment

l’éducation et la santé. Cette situation se manifeste comme suit :

I. IMPACTS SUR LES ACTIVITES SOCIALES

I.1 La pauvreté

Les longues années de conflit qui ont favorisé la réduction des travaux champêtres.

Elles ont fortement contribué à la dégradation de l’environnement. Cette dernière affecte

davantage les pauvres dépendants fortement des écosystèmes pour leur survie et leur bien

être. En milieu rural, la modestie de la qualité de vie des populations continuent de faire

pression sur les ressources naturelles. Cela s’explique par une forte déforestation.

Malgré le caractère généralement favorable de la nature, le monde rural est marqué par

une pauvreté qui s’accentue de plus en plus. Cette situation se traduit par des pratiques

généralement néfastes sur l’espace en général et sur la forêt en particulier. Pour les

populations, les conditions de vie difficile et l’abandon de certaines terres cultivables

favorisent la forte exploitation du charbon de bois et des ressources ligneuses. Ainsi, la forêt

apparaît aux yeux de ces populations comme un véritable moyen de survie d’où des coupes

abusives et un défrichement pour diverses pratiques dont l’agriculture et l’arboriculture.

En effet, cette pauvreté est bien visible dans l’environnement de la CR de Niaguis.

Beaucoup de maisons ont été endommagées par obus, par balles ou simplement brûlées durant

le durcissement de la crise favorisant les conditions de vie précaires des populations.

I.2 La santé

Les impacts de la crise n’ont pas épargné le secteur de la santé. Parmi ceux-ci nous

pouvons citer : la fermeture des postes de santé, la réduction du personnel de santé et la

dégradation des infrastructures de santé.

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I.3 L’éducation et la formation professionnelle

L’éducation et la formation professionnelle ne sont en reste en ce qui concerne les

impacts de la crise. Nous remarquons des déplacements d’enseignants qui ont déserté la zone

laissant derrière eux toute une génération innocente sacrifiée par le conflit. Ce qui a engendré

la fermeture des écoles.

II. IMPACTS SUR LES ACTIVITES ECONOMIQUES

Les principales activités économiques de la CR de Niaguis restent l’agriculture, le

maraichage, l’arboriculture, la pêche, l’élevage, le commerce, l’exploitation forestière. Les

impacts de la crise peuvent être mesurés à travers certaines activités humaines.

II.1 L’agriculture

Etant la principale activité des populations, l’agriculture demeure le secteur d’activité

qui est le garant de la vie économique. Cependant les impacts de la crise sur l’agriculture sont

nombreuses et diverses. Ainsi, nous distinguons :

l’appauvrissement des sols : avant le conflit en Casamance, l’élevage constituait un

important moyen de fertilisation des sols grâce au parcage du bétail dans les rizières et

les champs.

Aujourd’hui, en plus de la salinisation, l’exploitation soutenue des mêmes terres disponibles,

la faible pratique de la jachère et de la rotation culturale, les feux de brousse dans une certaine

mesure, la faible utilisation des engrais (organique et chimique) ont contribué à

l’appauvrissement des sols.

La réduction des superficies cultivées

A ce niveau, à cause du conflit qui sévit dans la zone et les mines anti personnelles, les

populations ont fortement réduit leurs activités vers l’intérieur des terres. Les activités

agricoles sont donc généralement limitées aux alentours des villages. A ce propos, il convient

de signaler que ce témoignage n’est pas appuyé par des données pour émettre des

comparaisons, du fait de l’absence de celles-ci pour des raisons sécuritaires ou tout

simplement inexistantes.

II.2 L’arboriculture

Aujourd’hui le secteur de l’arboriculture est devenu une pratique très convoitée par les

populations à travers les plantations de manguiers, d’agrumes et d’anacardiers (de plus en

plus dominant depuis le début des années 1970). Les bandes armées appartenant au MFDC

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interdisent l’accès des populations dans certaines zones de plantations. Malgré l’interdiction,

cette forêt plantée subie de lourdes exploitations (fabrication de charbon de bois) qui se font à

un rythme croissant et soutenu dans tous les villages. Cela s’explique par l’abandon plusieurs

terres de cultures par leur propriétaire. Ces derniers, dans le but de subvenir à leurs besoins,

s’adonnent à l’arboriculture avec tous les risques qu’ils encourent.

II.3 L’élevage

Autrefois, la CR de Niaguis disposait d’un nombre important de troupeaux de bœufs,

de moutons, bref d’animaux domestiques, qui justifiaient la présence de grands éleveurs.

Aujourd’hui, l’élevage est le secteur d’activité qui connaît le plus de difficultés. Il a subi des

dégâts considérables avec les vols fréquents de bétail et à cause également de la crise

politique. A l’état actuel de nos connaissances, il n’existe plus une aire d’aménagement

pastorale au niveau des villages car les zones de parcours de bétail sont généralement minées.

Ainsi, les rares troupeaux existant dans la communauté rurale de Niaguis sont transférés vers

les zones présentant plus de sécurité, c’est-a-dire Kolda, Sédhiou, les Kalounayes sur la rive

droite du fleuve Casamance. Ce déplacement des troupeaux a entraîné une baisse des

productions agricoles car les déjections animales servaient d’engrais organiques aux

populations pour lutter contre la pauvreté des sols.

II.4 La pêche

La pêche est le secteur qui emploie le plus d’actifs, après l’agriculture, surtout pendant

la saison sèche avec la venue massive des peuples divers horizons en quête de meilleures

conditions de vie. Avec la crise politique en Casamance, ce secteur enregistre aussi une

reconversion des populations paysannes en pêcheurs de circonstance du fait des dangers des

mines dans les champs d’exploitation agricole et de l’appauvrissement des sols du fait des

facteurs naturel et humain. La pêche emploie alors près de 60% de la population dans les

villages de Fanda et de Niaguis procurant des revenus significatifs aux populations. Ainsi, les

ressources halieutiques connaissent une exploitation soutenue parfois anarchique et

dévastatrice qui affecte les rendements et parfois on note la ratification périodique de

certaines espèces. La surexploitation du fleuve devient évidente et occasionne de même la

perturbation du repos biologique des espèces. La reconversion des paysans en pécheurs

surtout dans les villages de Niaguis et Fanda traduit l’insuffisance ou la baisse notée des

productions agricoles.

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II.5 L’artisanat

Ce secteur, mis à part quelques rares personnes, n’attire presque plus les populations

qui l’exercent dans la CR. Les zones d’exploitation des produits artisanaux sont en quasi-

totalité inaccessibles à cause des mines, qui favorisent la diminution de l’espace de production

artisanale et la cherté des intrants.

II.6 Le commerce

Le commerce est un domaine d’activité fortement tributaire des autres activités

menées dans la CR. Avec la crise, ce commerce a longtemps été handicapé du fait des

cambriolages routiers et des saisies des biens par des hommes armés. Le commerce demeure

donc une activité très rentable du point de vue des populations dans l’ensemble des villages

de Niaguis, même si parfois nous notons une réduction dans les revenus due souvent à divers

facteurs à la fois naturels d’où une baisse des productions maraîchères et anthropiques

caractérisés par l’utilisation des techniques traditionnelles et des moyens rudimentaires dans

les travaux. A part ces difficultés énumérées, le commerce rencontre d’autres problèmes tels

que l’absence de structures micro financières locales pour appuyer cet important secteur

d’activité. Dans ce milieu rural, le commerce repose surtout sur la vente des produits agricoles

et maraîchers qui suivent sensiblement le cours de la saison des pluies.

II.7 L’exploitation forestière

L’exploitation forestière est restée pendant longtemps handicapée par le conflit. Pour

des raisons économiques (pauvreté) et financières, c’est une activité pratiquée par les hommes

et les femmes. Aujourd’hui, avec la crise qui s’intensifie de plus en plus, cette activité connaît

progressivement une baisse autrefois favorisée par l’abandon de certains villages.

II.8 Le maraîchage

Le maraîchage, secteur très dynamique, demeure surtout l’apanage des femmes. Sur

l’ensemble des villages interrogés, il est cité en deuxième position après l’agriculture grâce

aux revenus importants qu’il procure aux populations. Il est pratiqué pendant toute l’année.

Le maraîchage, à la lumière de la situation plus calme, a connu une certaine expansion du fait

du contexte très encourageant observé lors de la vente de produits. C’est le secteur qui

présente le moins d’impacts car elle est pratiquée aux alentours des maisons.

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Conclusion partielle

En somme, la CR de Niaguis dispose d’un certain nombre d’équipements sociaux de base

parmi lesquels le secteur de l’éducation concentre plus de 50 % de ceux-ci. Cela s’explique

par l’importance de son aire d’influence au niveau des 13 villages. Ainsi, le conflit

casamançais gagne du terrain en entrainant d’énormes dégâts. Ces impacts sont considérables,

ils touchent surtout les équipements et les activités socio-économiques. Sur le plan social,

nous remarquons une pauvreté favorisée par la réduction des travaux champêtres et des

maisons endommagées. Sur le plan sanitaire, nous notons la non fonctionnalité de certaines

structures sanitaires et la réduction du personnel médical. Sur le secteur éducatif, beaucoup

d’enseignants ont déserté les écoles pour des raisons de sécurité. En ce qui concerne les

activités économiques, le conflit a entrainé une baisse considérable. Sur le plan agricole,

l’appauvrissement des sols et la réduction des superficies cultivées sont notées.

L’arboriculture qui est très convoitée, connaît des difficultés à cause des bandes armées

appartenant au MFDC qui interdissent l’accès aux populations. Des vols fréquents de bétail

ont été constatés, ainsi que l’inexistence d’aires d’aménagement pastorales au niveau des

villages. D’autres impacts sont aussi notés sur les secteurs de la pêche, de l’artisanat, du

commerce, de l’exploitation forestière et du maraîchage. Pour atténuer ces impacts, une mise

en place de perspectives de développement local est nécessaire.

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TROISIEME PARTIE : LES

PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT

LOCAL

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Introduction partielle

A l’issue de l’analyse de la situation réalisée par les acteurs eux-mêmes, les présentes

orientations stratégiques ont été retenues. Cette partie met l’accent sur la nécessité des

opérations d’aménagement de l’espace d’une part ; d’autre part le renforcement des

infrastructures et des équipements de Niaguis.

Cependant certaines périodes ont été caractérisées par l’accalmie suite à des accords de cessez

le feu qui n’ont été que de courte durée. Ce n’est que vers les années 2000 que les populations

ont commencé à développer des initiatives de paix. Ce qui a valu le retour de populations

déplacées et réfugiées ainsi que le début d’intervention des organismes de développement

pour soutenir les efforts de stabilisation des populations.

Chapitre I : LA NECESSITE DES OPERATIONS D’AMENAGEMENT

DE L’ESPACE DANS LA CR DE NIAGUIS

Dans cette section, nous aborderons d’une part la promotion de la paix la coopération entre les

acteurs, d’autre part le renforcement des activités économiques notamment l’agriculture,

l’élevage, la pêche, le commerce et la gestion des ressources naturelles.

I. LA PROMOTION DE LA PAIX ET LA COOPERATION ENTRE LES

ACTEURS

Les orientations majeures ci-dessous ont été retenues pour une bonne cohabitation

entre les différents acteurs. Cette dernière, une fois réussie, permettra aux différents acteurs de

développement de discuter sur les secteurs à intervenir selon leur domaine d’intervention. En

effet, la concertation entre acteurs épargnera tout télescopage dans un même projet. En effet,

il faut :

renforcer le dispositif de suivi et d’analyse de l’évolution du conflit ;

capitaliser les expériences et méthodologies sur le suivi et l’analyse du conflit ;

soutenir le développement de réseau d’apprentissage sur les conflits ;

renforcer la professionnalisation des organisations partenaires ;

poursuivre la stabilisation et la relance économique et sociale des zones ;

appliquer le genre aux différents projets de partenaires ;

développer des coopérations transfrontalières ;

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capitaliser les expériences transfrontalières ;

accompagner le retour des populations déplacées et la relance des activités sociales et

économiques : d’abord de faciliter l’accès des anciens réfugiés à la terre, ensuite de

promouvoir le dialogue entre les populations et enfin de faciliter le développement

d’activités économiques ;

consolider la paix par la promotion, la médiation et le plaidoyer au niveau local ;

sécuriser la communauté rurale de Niaguis par le déminage des zones de production.

II Le renforcement des activités économiques

II.1 La zone agricole

Le renforcement de la zone agricole consiste à récupérer et à protéger les terres cultivables.

Dans ce cas, les stratégies prévues visent à :

lutter contre la salinisation des rizières ;

améliorer les rendements agricoles par l’introduction de nouvelles variétés et la

facilitation de l’accès des producteurs à l’équipement ;

diversifier la production agricole par la pratique du maraîchage dans la CR de Niaguis.

II.2 La zone de l’élevage

Le renforcement de la zone de l’élevage fait à appel à plusieurs facteurs permettant :

d’assurer un meilleur suivi sanitaire du cheptel par le renforcement des services

vétérinaires locaux et d’augmenter le nombre d’auxiliaires vétérinaires dans la CR;

d’intensifier le système de production par le développement des fermes laitières et des

fermes d'embouche ;

d’améliorer la qualité nutritive des animaux par la production d'un fourrage de qualité en

développant les cultures fourragères et en formant les éleveurs sur la production

d’aliment de bétail ;

de développer l’apiculture (l’élevage des abeilles pour leur miel).

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II.3 La zone de la pêche

Le renforcement de la zone de pêche se fera par le développement celle-ci pour :

faciliter l’accès aux équipements et matériel de pêche ;

disposer d’infrastructures adéquates ;

promouvoir l’aquaculture ;

renforcer les capacités des acteurs du secteur ;

assurer une exploitation rationnelle des ressources halieutiques ;

promouvoir la transformation des produits halieutiques

II.4 La zone de commerce

Le renforcement de ce secteur est facilité par le développement d’activités

commerciales. Ces dernières disposent d’infrastructures d’échange, de moyens de transport

des produits et la mise en place d’une stratégie de commercialisation de semences certifiées

de riz efficace et durable. A cela s’ajoute l’accompagnement du comité technique de riz dans

sa responsabilisation concernant une autonomie financière.

II.5 Gestion des ressources naturelles

L’assurance de la régénération du couvert végétal par le reboisement de la mangrove

et la création des espaces protégés demeure un atout indispensable pour une bonne gestion des

ressources naturelles.

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Chapitre II : LE RENFORCEMENT DES INFRASTRUCTURES ET DES

EQUIPEMENTS

Cette section met l’accent sur les infrastructures et les équipements sociaux de base. Ces

derniers nous permettront de distinguer les équipements routiers, le réseau électrique et le

réseau d’adduction d’eau courante et l’assainissement. Les services sociaux de base

renferment les infrastructures et équipements scolaires, sanitaires et administratifs.

I. LES INFRASTRUCTURES ET LES EQUIPEMENTS SOCIAUX

DE BASE

I.1 Les Infrastructures et les équipements routiers

Le renforcement des infrastructures et équipements routiers participera à l’amélioration des

conditions d’accès et facilite aussi la communication. C’est ainsi qu’il est nécessaire de :

faciliter la circulation des personnes et des biens dans la communauté rurale par le

désenclavement des villages, par l’ouverture et la réhabilitation de pistes de

production ;

assurer une communication de proximité par la mise en place d’une radio

communautaire.

I.2 Le réseau électrique

Pour améliorer le cadre de vie des populations, il faut répondre à la forte demande de

ces dernières pour l’électrification de tous les villages de la CR. Les régions qui fondent cette

demande fait état de la cherté du pétrole lampant. L’électricité serait à ce titre plus avantageux

si elle n’est utilisée que pour l’éclairage des ménages. La CR prévoit d’électrifier les villages

que traversent les pylônes de la SENELEC sur l’axe bitumé Niaguis-Djifanghor-Boutoute-

Ziguinchor. Certains villages qui sont jusque là non électrifiés seront éclairés et raccordés

pour leur sécurité. Les équipements de base sanitaires et scolaires seront surement branchés

au réseau.

I.3 Le réseau d’adduction d’eau courante

Pour rendre l’eau potable et accessible à tous, il faut augmenter le nombre de points

d’eau. Le développement des infrastructures d’eau potable de la CR comprend 7 projets selon

le PEPAM :

la construction d’une nouvelle Adduction d’Eau Multi Village (AEMV) à Boulome ;

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la construction d’un château d’eau et l’extension du réseau de forage de Mandina

Mancagne;

la réhabilitation et l’extension du réseau de forage de Niaguis ;

la construction de trois mini-forages à Baraf (2) et à Djibélor (1).

Le financement de ces projets est annexé au présent document, est à rechercher. Toutes les

infrastructures seront techniquement conformes aux prescriptions du Manuel des projets d’eau

potable et d’assainissement édité par le PEPAM15

.

I.4. L’Assainissement

L’inventaire des infrastructures d’assainissement a concerné les ouvrages

d’évacuation et d’isolement des excrétas à usage collectif et individuel. En prenant en compte

les standards retenus par le PEPAM, le taux moyen d’équipement des ménages en système

individuel d’assainissement des excrétas est de 41,4 % qui est en dessus de la moyenne

nationale qui est de 17 %. Tandis que celui des ménages n’ayant un accès adéquat à

l’assainissement individuel est de 58,6 %, d’où il faudra accroître d’ici 2015, le taux

d’équipement des ménages en systèmes d’assainissement individuel de 27,3 % au moins.

II. LES SERVICES SOCIAUX DE BASE

II.1 Les infrastructures et les équipements scolaires

L’amélioration des conditions de travail dans les établissements scolaires nécessitent

une disposition ou la mise en place d’infrastructures adéquates par la construction, et

l’équipement de salles de classes et de blocs administratifs. En plus, il demeure important de

sécuriser les écoles pour faciliter la surveillance des élèves. A cela s’ajoute l’amélioration de

l’hygiène et de la santé dans les écoles par la construction de blocs sanitaires, le

développement d’un cadre d’épanouissement des élèves par l’aménagement d’aires de jeux et

un progrès dans la gestion et l’entretien des infrastructures.

II.2 Les infrastructures et les équipements sanitaires

L’accès des populations aux soins de santé est facilité par l’augmentation de la

couverture sanitaire, la gestion et l’entretien des infrastructures.

15

Plan Local d’Hydraulique et d’Assainissement (PLHA) de la CR de Niaguis, version finale, octobre

2010, p. 24

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II.3 Les infrastructures et les équipements administratifs

Avec le transfert des compétences aux collectivités locales, la CR de Niaguis a besoin

d’être soutenu financièrement et administrativement pour mener à bien la gestion de sa

localité. Ainsi, elle a besoin d’une administration dotée d’une politique judiciaire cohérente et

d’équipements techniques capables de faire face à sa lourde tâche et surtout une

administration qui travaille sans aucune crainte. Pour atteindre ces objectifs, voici les

perspectives qui ont été développées :

renforcer les capacités des acteurs étatiques et non étatiques ;

renforcer les capacités des élus à exercer leur compétence dans un contexte de conflit ;

accompagner une gouvernance locale transparente et participative dans les

communautés rurales ;

capitaliser la démarche d’élaboration de PLD sensibles au conflit ;

accompagner les Agences Régionales de Développement (ARD) dans la prise en

compte de la dimension du conflit ;

renforcer le cadre de concertation au service de l’animation de l’économie locale en

tenant compte de la sensibilité au conflit ;

accompagner le renforcement institutionnel de l’ANRAC ;

maintenir l’ordre, la sécurité des personnes et des biens, et un développement durable

nécessitent forcément un poste de police, une brigade de gendarmerie après le retrait

de l’armée ;

mettre en place un poste de contrôle des eaux et forêts et chasse et conservation des

sols.

Du point de vue information et communication avec l’extérieur, un bureau de poste même

secondaire pourrait pallier les insuffisances dans ce domaine. Il contribuerait à faciliter et à

développer les échanges de la CR avec son environnement extérieur. Bien que situés dans le

village de Niaguis, chef lieu de la CR et de l’Arrondissement du même nom, ces équipements

doivent avoir un rayon de polarisation supérieur à celui qui existe déjà. Ils doivent couvrir

l’Arrondissement et surtout les villages limitrophes de son hinterland : Adéane, Niamone,

Boutoupa Camaracounda et Nyassia. Les équipements que nous venons de proposer ne

constituent pas l’ensemble mais l’essentiel. Pour pallier les insuffisances ultérieures, le

Conseil Rural doit se soucier de faire des réserves foncières. L’administration, n’étant qu’un

mode d’organisation sociale, est souvent tributaire de l’épanouissement culturel. Aussi, il

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faudrait des infrastructures ou des services sociaux de base : éducation, santé, sportif, culturel,

etc. Toutes ces informations sont résumées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3 : Plan d’actions prioritaires

Domaine Objectifs Actions Localisation Qté16

Paix et réinsertion

sociale

Sécuriser les zones

de production

Plaidoyer pour le déminage des

zones de production

CR

Accompagner le

retour des

populations et la

relance des

activités sociales et

économiques

Concertation et accompagnement

pour la restitution aux réfugiés en

retour de leurs biens fonciers

CR

Accompagnement d’un processus

de dialogue social

CR

Désenclavement

Faciliter la

circulation des

personnes et des

biens

Ouverture d’une piste de

désenclavement pour relier le

projet horticole des femmes à

Niaguis

Niaguis 1 km

Réalisation d’une piste de

production

Soucouta- CR B

Camaracounda

Mandrina

Manjacque -

Soucouta

Baraf-Diabir

Niaguis -

Faghote

Agriculture

Récupérer et

protéger les terres

cultivables

Réalisation de digues anti sel

Boutoute

Niaguis 1 km

Djifanghor

Sône

Djibélor

Boulome

Fanda

Soucouta,

Améliorer les

rendements

agricoles

Acquisition de variété de riz

adaptés à la salinité

Boutoute

Niaguis

Finition du magasin semencier Boulome 1

Acquisition d’un motoculteur

Niaguis 1

Djifanghor 1

Mandina

Mancagne

1

Diversifier la Implantation et équipement de CR 11

16

Quantité

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Domaine Objectifs Actions Localisation Qté16

production

agricole

jardin maraîchers collectifs

Electrification

rurale

Améliorer le

cadre de vie des

populations

Extension à partir du réseau

national

Tous les villages

Gestion des

Ressources

Naturelles

Assurer la

régénération du

couvert végétal

Reboisement de la mangrove Boutoute

Niaguis

Création de bois villageois Tous les villages 13

Hydraulique

Rendre l’eau

potable accessible

à tous

Réalisation d’une adduction d’eau Niaguis

Fonçage de puits améliorés dans

les écoles

Sône 1

Djibélor 1

Boulome 1

Fanda 1

C EM Boutoute 1

Réhabilitation de puits à l’école Boulome 1

Fonçage de puits améliorés

Boutoute 1

Sône

Niaguis Douma 1

Boucotte

mancagne

1

Gouraf 1

Boulome

Soucouta 2

Djifanghor 2

Mandina

Mancagne

1

Santé

Faciliter l’accès

des populations

aux soins de santé

Réhabilitation du poste de santé Soucouta,

1

Djifanghor 1

Construction et équipement d’une

maternité

Boulôme, 1

Fanda

1

Construction et équipement d’un

poste de santé

Niaguis 1

Construction d’un logement pour

l’ICP17

Niaguis 1

Améliorer la

gestion des

infrastructures

Renforcement des capacités des

comités de santé

CR

Construction et équipement de

Fanda 2

Niaguis 1

CEM Niaguis 2

17

Infirmier Chef de Poste

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Domaine Objectifs Actions Localisation Qté16

Education

Améliorer les

conditions de

travail dans les

établissements

scolaires

salles de classe Difanghor

Baraf 2

Sône 3

Djibélor 1

Soucouta 2

Faghotte 2

Equipement des écoles en table

bancs

Niaguis

Boulome

Fanda

Sône

Construction et équipement de

bureau du directeur

Baraf 1

Fanda 1

Sône

Djifanghor 1

Djibélor 1

Construction et équipement d’une

bibliothèque

Fanda 1

Baraf 1

Aménagement d’un terrain de

sport dans l’école

Sône 1

Mandina

Mancagne

1

Sécuriser les

écoles

Construction d’un mur de

clôture de l’école

Baraf 400m

Niaguis 400m

Mandina

Mancagne

400m

Boulome 400m

Djibélor 400m

Améliorer

l’hygiène dans

les écoles

Contrudtion d’un bloc sanitaire

et latrine

Sône 1

Réhabilitation d’un bloc

sanitaire

Baraf 1

Djifanghor 1

Améliorer la

gestion et

l’entretien des

infrastructures

Renforcement des capacités de

l’APE18

CR

Améliorer le cadre

d’épanouissement

des jeunes

Clôture et aménagement du terrain

de sport

Boutoute 1

Boulome 1

Boucotte

mancagne

1

Construction d’un stade

olympique Afrique

Niaguis Sône 1

18

Association des Parents d’Elèves (APE)

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81

Domaine Objectifs Actions Localisation Qté16

Jeunesse, sports et

culture

Construction et équipement de

foyer de jeunes

CR 12

Freiner l’exode

des jeunes

Construction et équipement d’un

centre polyvalent

Niaguis 1

Commerce Faciliter le

développement

d’activités

commerciales

Construction d’un marché

permanent

Boutoute 1

Construction du marché

hebdomadaire

Soucouta 1

Acquisition d’un camion de 15 T

pour le transport des produits

locaux

CR 1

Tourisme Valoriser les

produits culturels

du terroir

Construction d’un centre

touristique

Fanda 1

Allégement des

travaux des

femmes

Alléger le travail

des femmes

Acquisition de Moulin combiné Boulome 1

Acquisition d’une décortiqueuse à

riz

Fanda 1

Difanghor 1

Acquisition d’un camion de 15 T

pour la fédération des femmes de

la CR

CR 1

Pêche

Développer la

pêche dans la

CR

Définition de période de repos

biologique

CR

Construction d’un quai de pêche Fanda 1

Niaguis 1

Achat de pirogue motorisée et

équipée

Fanda 1

Assurer une

exploitation

rationnelle des

ressources

halieutiques

Journée de concertation sur la

pêche

CR 1

Promouvoir la

transformation des

produits

Réhabilitation d’une unité de

transformation du poisson

Fanda 1

Elevage

Intensifier

l’élevage dans la

CR

Réalisation d’étable fumière pour

la stabulation de bovin (embouche

et production laitière)

Tous les villages 13

Assurer un

meilleur suivi

sanitaire du bétail

Formation d’auxiliaires

vétérinaires

CR

Améliorer la

qualité nutritive

des animaux

Introduction de variétés

fourragères (arachide, niébé, maïs)

CR

Formation sur les techniques

d’ensilage

CR

Développer

l’apiculture

Formation et équipement 500

apiculteurs dans CR

CR

Communication Assurer une Mise en place d’une radio Niaguis 1

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82

Domaine Objectifs Actions Localisation Qté16

communication de

proximité

communautaire

Renforcement de

capacités

Renforcement de capacité de la

commission domaniale pour une

meilleure maîtrise des questions

foncières

Source : PLD de Niaguis, 2008

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Conclusion générale

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En somme, la CR de Niaguis peut porter un développement local attrayant malgré son milieu

naturel difficile dans l’ensemble. Ceci se passera par une prise de conscience de la population

locale, de l’importance qu’elle doit jouer pour rebâtir la collectivité.

En effet, ce n’est pas le potentiel humain et matériel qui pose problème, mais l’insécurité due

à la zone. Avec la stabilité, les équipements et les infrastructures adaptés permettent une

bonne exploitation de toutes les ressources.

Par conséquent, la stratégie de renforcement des infrastructures et des équipements du secteur

primaire reste nécessaire afin de renforcer l’agriculture qui est l’activité principale de la CR.

En plus, l’expérience du développement local peut réussir, il suffit tout simplement qu’il y

est un retour total de la paix. Et, sur ce, les leaders doivent accepter la concertation, la

reconnaissance et la correction des erreurs commises.

A l’état actuel de nos connaissances, nous pouvons dire que les objectifs ont été atteints parce

que le conflit casamançais a engendré plusieurs dégâts au niveau de Niaguis. Ces impacts ont

entraîné le déplacement ou l’abandon de certains villages notamment Sône, Soucouta, Gouraf,

Mandina Mancagne, Mandina Manjaque et Baraf. Même les villages non déplacés ont été

touchés par la crise. D’ailleurs, ils ont enregistré par moment des mouvements de populations

vers la Guinée, Ziguinchor, etc. A cela s’ajoute l’abandon de plusieurs champs et autres

vergers. L’agriculture nourrit presque plus les paysans à cause du manque de la main d’œuvre

(migration des jeunes). D’après nos enquêtes de terrain, nos hypothèses sont vérifiées, d’une

part, nous constatons des périodes d’accalmies (1999-2000), un développement d’initiatives

de paix (2001-2004), une accalmie d’espoir pour une paix définitive (2007-2008) ; d’autre

part des troubles ont été remarqués durant ces dernières années par des braquages répétitifs

sur la RN 6 par des hommes du MFDC.

Vu tous les dégâts causés par le conflit, il demeure important de mettre en place des stratégies

de sortie crise pour la restauration définitive de la paix pour un développement économique et

social de la CR de Niaguis. Cela nécessite l’implication de tous les acteurs locaux, étatiques et

les partenaires au développement comme les ONG ou les organismes internationaux. Pour un

suivi de ces stratégies, nous aspirons poursuivre nos travaux de recherche en mettant l’accent

sur la paix, la réinsertion sociale et le renforcement des équipements sociaux de base.

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Google Earth

Google chrome

Encarta 2009

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ANNEXES

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Annexe 1 : Liste des projets d’eau potable avec leur priorité

Nº PROJET PRIORITE POP EN

2015

NBRE

EPE

NBRE

EAB FINANCEMENT

EP-1 construction d’une nouvelle AEMV à

Boulome 1 9 338 30,5 1 à rechercher

EP-2 construction d’un château et extension

du réseau du forage de Mandina

Mancagne 2 4 225 14 - à rechercher

EP-3 réhabilitation et extension du réseau du

forage de Niaguis 3 8 619 21,4 - à rechercher

EP-4 construction de trois mini-forages à

Baraf (2) et à Djibélor (1) 4 1 700 1,5 - à rechercher

Total programme - 23 882 68,4 1 -

Source : PEPAM, octobre 2010

EPE = Equivalent Point d’Eau

EAB= Equivalent Abreuvoir

POP= Population

NBRE= Nombre

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Annexe 2 : Synthèse des problèmes et solutions

PROBLÈMES CAUSES EFFETS SOLUTIONS PROPOSÉES

Réduction des surfaces cultivables.

Salinisation

Déficit pluviométrie

Ensablement

Présence de mines

Baisse de la production

agricole

Pauvreté

Construction de digues anti-sel

Déminage des zones de production

Dégradation du couvert végétal Coupes abusives

Feux de brousse

Salinité

Pauvreté

Baisse de la production

halieutique

Création de bois villageois

Mise en place de comité de gestion et

surveillance des forêts

Reboisement de la mangrove et des

espèces en voie de disparition

Déplacement des populations Insécurité/Conflit Dépeuplement des villages

Pauvreté

Promiscuité dans les villages

d’accueil

Favoriser le retour des populations

Consolider les acquis de la paix

Difficulté d’accès aux soins de santé Insuffisance de structures

fonctionnelles

Manque de personnel

Taux de morbidité élevé

Pauvreté

Construction d’infrastructures

Réouverture des structures de santé

fermées

Mise en place d’un personnel qualifié

Mauvaises conditions de travail

dans les écoles

Déficit d’infrastructures,

d’équipements et de matériels

didactiques

Manque de personnels

Fermeture de certaines écoles

Taux d’échec élevé

Reddition scolaire

Construction de salles de classe

Mise en place du personnel

Réouverture des écoles fermées

Difficultés d’accès à l’eau potable Insuffisance des infrastructures

hydrauliques

Prolifération des maladies

Fonçage des puits hydrauliques équipés

Réhabilitation du forage

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Faiblesse des activités génératrices

de revenus

Insécurité

Non équipement des blocs

maraîchers

Exode rural Maraîchers

Enclavement Insécurité

Insuffisance de pistes de

production

Absence de moyens de

communication

Isolement

Perte des produits

Pauvreté

Création de pistes secondaires

Réhabilitation de pistes de production

Mise en place d’une radio communautaire

Source : PLD de Niaguis, 2008

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92

Annexe 3 : Liste des membres du conseil rural de Niaguis

Prénoms et Noms des

conseillers ruraux

Sexe

Age

(années

révolues)

Niveau

D’inst.

1. prim.

2. second

3. sup.

4.sans

niveau

Ethnie Nombre

de

mandats

Qualité du

Conseiller

rural

Village

d’origine

Fodé BADJI M 51 2 Diola 2 1er V. Pdt Fanda

Moussa SANE M 45 2 Mandingue 1 Conseiller Fanda

Assane SAGNA M Diola 1 Conseiller Fanda

Daouda KONDJIRA M 30 2 Mandingue 1 Conseiller Fanda

Aminata DIONE F Sérère 1 Conseiller Fanda

Ndèye Fatima FATY F Mandingue 1 Conseiller Fanda

Mamadou Lamine SAGNA M 54 3 Diola 1 Conseiller Djifanghor

Barthélémy NIOUKY M 61 2 Mancagne 1 Conseiller Djifanghor

Oumar S .SAGNA M 46 1 Diola 1 Conseiller Djifanghor

Thomas COLY M 58 2 Diola 1 Conseiller Djifanghor

Adrien MANCOR M 41 2 Mancagne 1 Conseiller Djifanghor

Pascal KANFOME M 61 2 Mancagne 1 Conseiller Mandina

Mancagne

Salif SAMBOU M Mandingue 1 Conseiller Boutoute

Kécouta SONKO M 54 2 Balante 1 Conseiller Boutoute

Abdou S. DIENG M 34 2 Toucouleur 1 Conseiller Boutoute

Gabriel NDECKY M 42 2 Mancagne 1 Conseiller Sône

Paulette BOISSY F Mancagne 1 Conseiller Sône

Mamadou BODIAN M Diola 1 Conseiller Sône

Chérif SAMBOU M 59 2 Baïnounck 2 Conseiller Niaguis

Boubacar BAYO M Mandingue 1 Conseiller Niaguis

Amdène MBODJI M Wolof 1 Conseiller Niaguis

Boubacar SOW M Peulh 1 Conseiller Niaguis

Ousmane Sambou M Diola 1 Conseiller Niaguis

Ibrahima SOW M Peulh 1 Conseiller Niaguis

Ibrahima MANE M Balante 1 Conseiller Niaguis

El Hadji Malick SAGNA M Diola 1 Conseiller Niaguis

Alpha THIOMBANE M 68 2 Mandingue 1 Conseiller Niaguis

Famara CAMARA F Balante 1 Conseiller Niaguis

Idrissa DIANDY M 39 2 Baïnounck 2 Conseiller Niaguis

Bacary SYLLA M 29 2 Mandingue 1 Conseiller Niaguis

Mariama SONKO F 40 2 Diola 1 Conseiller Niaguis

Jean Baptiste MENDY M Manjaque 1 Conseiller Soucouta

Joachim MENDY M 61 1 Manjacque 1 Conseiller Soucouta

Antoine DACOSTA M 2 Manjacque 2 Conseiller Soucouta

Tombong MENDY M Manjacque 1 Conseiller Baraf

Pierre MENDY M Manjacque 1 Conseiller Baraf

Ansoumana SANE M 42 1 Manjacque 2 Conseiller Boulome

Wandifa CISSE M 53 2 Mandingue 1 Conseiller Boulome

Mama THIAM F 55 4 Mandingue 1 Conseiller Boulome

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Eugénie BOISSY F 35 1 Mancagne 1 Conseiller Boucotte

Mancagne

Source : CR de Niaguis, 2012

inst.= Instruction

1. prim.= primaire

2. second= secondaire

3. sup.= supérieur

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Guide d’entretien

Guide d’entretien adressé au Sous-préfet

1. Quels sont vos rapports avec les élus locaux ?

2. Quels sont les problèmes ou obstacles rencontrés dans la CR ?

3. Comment appréciez-vous vos conditions de travail par rapport à la crise ?

4. Quelles sont les conséquences de la crise sur le développement de la Casamance ?

5. Quelles sont les perspectives pour le développement de la CR ?

6. Quelles sont les solutions de sortie de crise ?

Guide d’entretien adressé aux directeurs d’école

1. Quelles sont vos rapports avec les élus locaux ?

2. Quelles sont les potentialités de l’éducation dans la CR ?

3. Quelles sont les problèmes ou obstacles rencontrés par l’éducation ?

4. Comment appréciez vos conditions de travail par rapport à la crise ?

5. Quelles les conséquences de la crise sur l’éducation ?

6. Quelles sont les perspectives pour l’éducation dans la CR ?

7. Quelles sont les solutions de sortie de crise ?

Guide d’entretien adressé aux chefs de village

1. Quels sont vos rapports avec les élus locaux ?

2. Quelles sont les problèmes ou obstacles rencontrés dans le village ?

3. Comment appréciez vos conditions de travail par rapport à la crise ?

4. Quelles sont les conséquences de la crise sur le développement du village ?

5. Quelles sont les perspectives pour le développement du village ?

6. Quelles sont les solutions de sortie de crise ?

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106

Guide d’entretien adressé aux ONG intervenant dans la CR

1. Quels sont vos rapports avec les élus locaux ?

2. Dans quels domaines intervenez-vous dans la CR ?

3. Quelles sont les problèmes ou obstacles rencontrés dans la CR ?

4. Comment appréciez vos conditions de travail par rapport à la crise ?

5. Quelles sont les potentialités de la CR ?

6. Quelles sont les perspectives pour le développement de la CR ?

7. Quelles sont les solutions de sortie de crise ?

Guide d’entretien adressé aux groupements des femmes

1. Quels sont vos rapports avec les élus locaux ?

2. Dans quels secteurs évolue votre groupement ?

3. Quelles sont les problèmes ou obstacles rencontrés par le groupement ?

4. Comment appréciez-vous vos conditions de travail par rapport à la crise ?

5. Quels sont les apports du groupement dans le développement du village ?

6. Quelles sont les conséquences de la crise sur le développement du village ?

7. Quelles sont les perspectives pour le développement du village ?

8. Quelles sont les solutions de sortie de crise ?

Guide d’entretien adressé aux associations des jeunes

1. Quels sont vos rapports avec les élus locaux ?

2. Quelles sont vos principales activités ?

3. Quelles sont les problèmes ou obstacles rencontrés dans vos activités ?

4. Comment appréciez vos conditions de vie par rapport à la crise ?

5. Quels sont les apports de votre association dans le développement de la Casamance ?

6. Quelles sont les conséquences de la crise par rapport à vos activités ?

7. Quelles sont les perspectives de l’association pour le développement de la CR ?

8. Quelles sont les solutions de sortie de crise ?

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: La répartition des ethnies présentes dans la CR (COLY P.N., 2012) ...................... 32

Figure 2: La répartition des chefs de ménages selon la religion (COLY P.N., 2012) ............. 33

Figure 3: La répartition des chefs de ménages selon la situation matrimoniale (COLY P.N.,

2012) ......................................................................................................................................... 34

Figure 4 : La répartition socioprofessionnelle des chefs de ménages dans la CR de Niaguis

(COLY P.N., 2012) .................................................................................................................. 42

Figure 5 : L’accessibilité des zones de la CR de Niaguis (COLY, P.N., 2012) ...................... 44

Figure 6 : La taille des ménages dans la CR de Niaguis (COLY, P.N, 2012) ......................... 49

Figure 7: Les types de latrines existantes dans la CR de Niaguis (COLY P.N., 2012) ........... 52

Figure 8 : La répartition des conseillers selon le genre (COLY P.N., 2012) ........................... 60

Figure 9: Répartition des conseillers selon le niveau d'étude (COLY P.N., 2012) .................. 61

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Le nombre de ménages à enquêter dans les 5 villages ciblés de la CR de Niaguis 17

Tableau 2 : Les partenaires au développement de la CR de Niaguis ....................................... 64

Tableau 3 : Plan d’actions prioritaires ...................................................................................... 78

LISTE DES CARTES

Carte 1: La localisation de la CR de Niaguis .......................................................................... 22

Carte 2 : Les types de sols de la CR de Niaguis ..................................................................... 26

Carte 3: L’hydrographie et la géomorphologie de la CR de Niaguis ...................................... 29

Carte 4: La répartition de la population par village dans la CR de Niaguis ........................... 35

Carte 5: Le zonage de la Communauté Rurale de Niaguis .................................................... 36

Carte 6 : Les villages déplacés de la Communauté rurale de Niaguis .................................... 38

Carte 8: La répartition des infrastructures scolaires dans la CR de Niaguis ........................... 56

Carte 9 : La répartition des infrastructures sanitaires dans la CR de Niaguis ......................... 57

Carte 10 : La localisation des autres infrastructures sociales de base dans la CR de Niaguis 59

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LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Le panneau d’indication des zones menacées sur la route de Boulome (COLY,

P.N.2012) ................................................................................................................................. 44

Photo 2: La plantation d'anacardiers à Niaguis (COLY P.N., 2012) ...................................... 45

Photo 3 : Le maraîchage et les produits maraîchers dans la CR de Niaguis (cliché : MANE

B.S.) .......................................................................................................................................... 48

Photo 4 : Le forage de Niaguis (COLY P.N., 2012) ............................................................... 58

Photo 5 : La SOGAS de Niaguis à Douma (Coly P. N., 2012) ............................................... 62

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TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE .............................................................................................................................. 1

REMERCEMENTS ................................................................................................................... 2

Liste des cycles et abréviations .................................................................................................. 4

Introduction générale .................................................................................................... 6

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION ............................................................................ 8

II. PROBLEMATIQUE ET DISCUSSION CONCEPTUELLE ............................................. 10

II.1 Les problèmes .................................................................................................................... 10 II.2 Le cadre théorique ............................................................................................................. 11 II.3 La discussion conceptuelle ............................................................................................... 11 III. LES OBJECTIFS ET LES HYPOTHESES .............................................................. 14

III.1 Les objectifs ............................................................................................................... 14 III.2 Les hypothèses :......................................................................................................... 14

IV. LA METHODOLOGIE ............................................................................................. 15

IV.1 La revue documentaire .............................................................................................. 15

IV.2 Les enquêtes de terrain .............................................................................................. 16 IV.2.1 La fiche d’enquête .............................................................................................. 16 IV.2.2 Les guides d’entretien ........................................................................................ 17

IV.2.3 L’interview ......................................................................................................... 18 IV.3 Les difficultés rencontrées ......................................................................................... 18

IV.4 Le plan de travail .............................................................................................................. 18

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ......................................... 20

CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN ............................................................... 21

I. LE CADRE PHYSIQUE ........................................................................................... 21

I.1 La situation de la CR de Niaguis ............................................................................... 21

I.2 Le climat .................................................................................................................... 23 I.3 La géomorphologie .................................................................................................... 23

I.3.1 Les types de sols ................................................................................................. 24 I.3.1.1 Les sols ferralitiques ..................................................................................................... 24 I.3.1.2 Les sols peu évolués ...................................................................................................... 24

I.3.1.3 Les sols hydromorphes .............................................................................................. 26 I.4 L’hydrographie ................................................................................................................... 27

I.4.1 Les eaux de surface .......................................................................................................... 27 I.4.2 Les eaux souterraines ....................................................................................................... 28

I.5 La Végétation ...................................................................................................................... 29 II. LE CADRE HUMAIN .............................................................................................. 31

II.1 La composition ethnique et religieuse de la population ............................................ 31 II.1.1 La composition ethnique de la population ...................................................................... 31

II.1.2 La composition religieuse de la population ........................................................ 32 II.2 La situation matrimoniale .......................................................................................... 33 II.2.1 Les mariés .......................................................................................................... 33 II.2.2 Les célibataires ................................................................................................... 33

II.2.3 Les veufs et veuves ......................................................................................................... 34 II.2.4 Les divorcés ........................................................................................................ 34

III. LA REPARTITION ET LES MIGRATIONS DE LA POPULATION .................... 34

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III.1 La répartition de la population par zone ........................................................................... 34

III.2 Les migrations de la population................................................................................. 38 IV. LES IMPACTS DE LA MIGRATION SUR LA COMPOSITION PAR AGE ET

PAR SEXE ............................................................................................................................... 40

V. LES IMPACTS DE LA MIGRATION SUR LES ACTIVITES SOCIO-

ECONOMIQUES ..................................................................................................................... 40

Chapitre II : CADRE SOCIO-ECONOMIQUE....................................................................... 42

I. LA REPARTITION SOCIOPROFESSIONNELLE ET LES ACTIVITES

ECONOMIQUES ..................................................................................................................... 42

I.1 La répartition socioprofessionnelle ..................................................................................... 42 I.2 Les activités économiques .................................................................................................. 43 I.2.1 L’agriculture .................................................................................................................... 43

I.2.2 L’arboriculture ................................................................................................................. 44 I.2.3 L’élevage .......................................................................................................................... 45 I.2.4 La pêche ........................................................................................................................... 46

I.2.5 L’artisanat ....................................................................................................................... 46 I.2.6 Le commerce .................................................................................................................... 46 I.2.7 L’exploitation forestière ................................................................................................... 47

I.2.8 Le maraîchage .................................................................................................................. 47 II. LES CONDITIONS DE VIE DES POPULATIONS ................................................ 48

II.1 La taille des ménages ................................................................................................. 48 II.2 Les revenus des ménages ........................................................................................... 49

II.3 Les caractéristiques du logement ............................................................................... 50 II.3.1 Un habitat de type traditionnel à tendance moderne .......................................... 50

II.3.2 Les infrastructures du logement ......................................................................... 51

II.3.2.1 L’éclairage ............................................................................................................. 51

II.3.2.2 L’approvisionnement en eau des ménages ............................................................ 51 II.3.2.3 L’assainissement .................................................................................................... 51

II.3.2.4 Le niveau d’équipement domestique ..................................................................... 52 Conclusion partielle .................................................................................................................. 53

DEUXIEME PARTIE : LE NIVEAU D’EQUIPEMENT DE LA CR DE NIAGUIS .................... 54

Chapitre I : LES EQUIPEMENTS SOCIAUX DE BASE ET DE SERVICES ...................... 55

I. LES EQUIPEMENTS SOCIAUX DE BASE ........................................................... 55

I.1 Les équipements scolaires et leurs aires d’influence .......................................................... 55 I.1.1 L’enseignement préscolaire ................................................................................ 55 I.1.2 L’enseignement élémentaire .............................................................................. 56

I.1.3 L’enseignement moyen et secondaire ................................................................ 56 I.2 Les équipements sanitaires et leurs aires d’influence ......................................................... 56

I.3 Les autres équipements ....................................................................................................... 57 II. LES SERVICES ........................................................................................................ 59

II.1 Les services administratifs ................................................................................................. 59 II.2 Les services de sécurité ..................................................................................................... 63

II.3 Les services techniques ..................................................................................................... 63 Chapitre II : IMPACTS DU CONFLIT CASAMANÇAIS SUR LES ACTIVITES SOCIO-

ECONOMIQUES ..................................................................................................................... 66

I. IMPACTS SUR LES ACTIVITES SOCIALES ....................................................... 66

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I.1 La pauvreté .......................................................................................................................... 66

I.2 La santé ............................................................................................................................... 66 I.3 L’éducation et la formation professionnelle ....................................................................... 67 II. IMPACTS SUR LES ACTIVITES ECONOMIQUES ............................................. 67

II.1 L’agriculture .............................................................................................................. 67 II.2 L’arboriculture ........................................................................................................... 67 II.3 L’élevage ................................................................................................................... 68

II.4 La pêche ..................................................................................................................... 68 II.5 L’artisanat .................................................................................................................. 69 II.6 Le commerce ............................................................................................................. 69 II.7 L’exploitation forestière ............................................................................................ 69 II.8 Le maraîchage .................................................................................................................... 69

TROISIEME PARTIE : LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT LOCAL..................... 71

Chapitre I : LA NECESSITE DES OPERATIONS D’AMENAGEMENT DE L’ESPACE

DANS LA CR DE NIAGUIS ................................................................................................... 72

I. LA PROMOTION DE LA PAIX ET LA COOPERATION ENTRE LES

ACTEURS……………………………………………………………………………………72

II Le renforcement des activités économiques ........................................................................ 73

II.1 La zone agricole ................................................................................................................ 73 II.2 La zone de l’élevage .......................................................................................................... 73

II.3 La zone de la pêche .......................................................................................................... 74 II.4 La zone de commerce ........................................................................................................ 74

II.5 Gestion des ressources naturelles ...................................................................................... 74 Chapitre II : LE RENFORCEMENT DES INFRASTRUCTURES ET DES EQUIPEMENTS

.................................................................................................................................................. 75

I. LES INFRASTRUCTURES ET LES EQUIPEMENTS SOCIAUX DE BASE ...... 75

I.1 Les Infrastructures et les équipements routiers ................................................................... 75 I.2 Le réseau électrique ............................................................................................................ 75

I.3 Le réseau d’adduction d’eau courante ................................................................................ 75 I.4. L’Assainissement ............................................................................................................... 76

II. LES SERVICES SOCIAUX DE BASE ................................................................... 76

II.1 Les infrastructures et les équipements scolaires ................................................................ 76

II.2 Les infrastructures et les équipements sanitaires ............................................................... 76 II.3 Les infrastructures et les équipements administratifs ........................................................ 77

Conclusion générale ...................................................................................................... 83

Bibliographie ............................................................................................................................ 85

ANNEXES ............................................................................................................................... 88

LISTE DES FIGURES ........................................................................................................... 107

LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................... 107

LISTE DES CARTES ............................................................................................................ 107

LISTE DES PHOTOS ............................................................................................................ 108

TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... 109