Collecter, produire et enregistrer des témoignages _ INA Juin 2016

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Corinne Cassédocumentaliste numérique

corinne.casse@gmail.com

Juin 2016

Collecter, produire et enregistrer des témoignages

1 Les archives sonores : cadre juridique et histoire

Florence Descamps, Véronique Ginouvès,

http://ethiquedroit.hypotheses.org

«Publier la parole des témoins. Exigences scientifiques et respect des données personnelles», 2013

«Le contrat, un pacte entre le témoin et l’enquêteur... et une nécessité juridique», 2013

«Bien rédiger un contrat de cession de droit pour un enregistrement de terrain», 2013

«Qui est l’auteur de la transcription d’une enquête de terrain enregistrée ?», 2013

«Matériaux pour une enquête orale : préambule», 2012

Quelques ouvrages et articles de référence sur le sujet

Florence Descampsdirecteur de recherche EHESS, Histoire contemporaine

Open Edition books :

« L'historien, l'archiviste et le magnétophone.

De la constitution de la source orale à son exploitation »

2005

http://books.openedition.org/igpde/104

Véronique Ginouvèsingénieur de recherche, responsable de la phonothèque, MMSH-CNRS

Nombreux articles sur la constitution, la conservation et la valorisation d'enquêtes orales.

https://phonotheque.hypotheses.org/

Corinne CasséResponsable espace numérique en médiathèqueEthnologue association Paroles Vives

Étapes clefs dans la considération de l’archive sonoreDébat polémique sur la valeur de l'archive sonore

En France dans les années 1880-1910 : Culte de l'archive écrite L’archive sonore est marginaliséeNaissance de l’« histoire orale » et son expansion en Europe au XXe siècleOutre-Atlantique 1860 :- recours aux témoignages oraux comme la collecte systématique de documents

écrits, y compris « les papiers privés ».

Deux pôles se mettent en place :- l’École de Chicago, début du XXe siècle - Département de Columbia, juste après la seconde guerre mondiale

En France, fin du XIXème les sciences sociales s’édifientDans le domaine politique et religieux, en ethnologie, en sociologie les

méthodologies de collectage d’archives orales et d’analyse se perfectionnent et se transmettent.

D’autres exemples sont encore à citer en psychologie, en géographie…

L’utilisation de la source orale est liée à l’histoire des techniques

1877, en avril Charles Cros invente le Paléophone mais en novembre, Thomas Alva Edison invente le Phonograph

1888, Émile Berliner fabrique le gramophone

1934, BASF et AEG Telefunken produisent une bande magnétique plastique, le « Magnetophon » est lancé

1950, sortie du premier magnétophone grand public

1964, Philips met au point la cassette compacte

1983, lancement du disque compact

1987 lancement du DAT

1992, introduction du Minidisc (Sony) et du DCC (Philips)À partir de 2000 généralisation des enregistreurs numériques et du système

direct-to-disc.

Des sites sur l'histoire de l'enregistrement

http://signets.bnf.fr/html/categories/c_780enreg_hist.html

http://www.collectionscanada.gc.ca/gramophone

http://blog.formations-musique.com/interventions/roche-sur-yon-ecrans/roche-sur-yon-septembre-2007.html

http://didacool.free.fr/histenr.htm

2Des outils et une méthode pour préparer un collectage de paroles

Exemples d’outils pour préparer un collectage

- La méthode Qui , Où, Quand, Comment, Combien et Pourquoi ?

- Les cartes heuristiques pour suivre le cheminement associatif de la penséeFreemind http://freemind.sourceforge.netXmind http://www.xmind.net/

Mindmeister Mindmeister.com

Respecter les droits patrimoniauxQuels sont les acteurs ?

L'enquêteur

L'informateur (témoin, enquêté, interviewé, artiste interprète…)

Les ayants-droit Les détenteurs de droits voisins (preneur de son, accompagnateur de l'enquêteur ou du témoin...)

Le compositeur, l'arrangeur, le parolier d'une œuvre interprétée dans l'enregistrement

Les personnes citées dans l'enregistrement

L'institution qui a programmé la recherche

L'institution où est déposé le document

Le dépositaire

Le créateur de la notice documentaire

Respecter les droits patrimoniauxDroit de divulgation d'une enquête orale

• Lorsqu'un témoin accepte d'être enregistré il sait que son témoignage sera utilisé dans le cadre d'une recherche mais il ne peut pas envisager tous les cas de diffusion.

• Le contrat doit l'éclairer sur les différents modes de diffusion et énumérer toutes les utilisations, concrètes ou virtuelles envisagées.

Création en 2011 d’un groupe de travail sur les questions d’éthique et de droits en SHS.

À lire : Archives pour la catégorie « Préparer la recherche » sur

https://ethiquedroit.hypotheses.org/

À lire : « Le contrat, un pacte entre le témoin et l’enquêteur… et une nécessité juridique »

Florence Descamps et Véronique Ginouvès, février 2013

http://ethiquedroit.hypotheses.org/516

Respecter les droits patrimoniaux

Quels apports ? Rôle central du témoin comme source de savoir Reconnaissance de sa capacité et son autonomie à générer du patrimoine

dans un «consentement éclairé » ;

Lui permettre de s’investir dans une vraie démarche de dépôt ; Transparence de la relation ;

Comprendre le sens de la démarche de collectage ;

Suivre la restitution des travaux ; éviter la recherche coûteuse des ayants droits dans le futur.

l’engagement des collecteurs à protégerla personne ressource et ses proches

Pourquoi la contractualisation du dépôt de patrimoine oral ?

une condition première à l’exploitation des données patrimoniales

Respecter les droits patrimoniaux

Faire comprendre et faire signer un contrat de cession de droits patrimoniaux… Comment ?

Parler du contrat dès la prise de contact avec le terrain Co-construire le dépôt de patrimoine avec le témoin (dépasser

les difficultés de communication) ;

Restituer le patrimoine (pas seulement l’entretien) aux personnes interviewées.

3Le(s) contenu(s) de l'archive sonoreExemple de la collection : « Mémoire arménienne des Bouches du Rhône »162h d'entretiens sur l'histoire, l'identité et leur transmission

Phonothèque de la MMSHDépôt aux Archives Départementales des BdR et à la phonothèque, 2007

L’apparition des matériaux principauxen réponse directe aux questions

L’apparition des matériaux connexesqui contextualisent et accompagnent les réponses

La dimension informative des commentaires périphériques

La place des particularités de l’enquêteuret son rôle actif

La place et le rôle du collecteur de témoignages oraux, Florence Descampshttp://afas.revues.org/1514

4Un traitement documentaire pour la mise à disposition de l’archive (utilisation des métadonnées Dublin Core)

Titre : Title Titre complet du documentResponsabilités:Creator/Contributor

Personne, organisation ou service à l’origine du document/Personne, orga. ou serv. qui a élaboré le doc.

Droits :Rights Droits de propriété intellectuelle, droits de propriété divers Langue: Language

Date et lieux d'enregistrement :

Descrip tech de l'original

Format : Format Format physique du document Durée :

Qualité du son :

Résumé :Description

Descripteurs : Subject Mots-clefs, phrases de résumé, ou codes de classement Lieux cités :

Noms cités :

Périodes citées :

5Conserver sur le long terme. Soutiens et méthodesQuels partenariats envisager et quand ?Connaître son environnement culturel. Quel type de structure peut être partenaire ? Viser la pérennité et la stabilité du lien et des structures.

Pourquoi faire et à quelles conditions ? Définir les limites d'intervention de chacun et les responsabilités.

Quels avantages ? Quelles Contraintes ? Mesurer les engagements et la plus-value pour chacun.

Quelles aides logistiques et/ou financières ? Repenser le mécénat.

1- Le mécénat financier

Il correspond aux dons en numéraires (chèques, virements...) ; aux versements de cotisations, de subventions.

2- Le mécénat en nature

Aides matérielles :

Don d’un bien immobilisé (véhicule, mobilier, matériel...)

Mise à disposition de locaux

Fourniture de marchandises en stock (ordinateurs...)

Exécution de prestations de services (réparations, entretien...)

Aides immatérielles :

Le mécénat technologique et scientifique : il consiste à mobiliser le savoir-faire, le métier de l’entreprise au bénéfice des partenaires.

Le mécénat de compétences : il s’agit de la mise à disposition de compétences de salariés de l’entreprise, sous forme de mise à disposition de personnel ou de prêt de main d’œuvre, d’accompagnement dans le montage de projet, d’appui technique de courte ou longue durée...

Le détachement de personnel : dans ce cas, l’entreprise met à la disposition de l’organisme un ou plusieurs de ses salariés volontaires

http://www.developpement-durable.gouv.fr/

Quels moyens pour le partage des données ?

hypotheses.orgPlate-forme de publications de carnets de la recherche

calames.abes.frCatalogue en ligne des archives et des manuscrits de l'enseignement supérieur

creativecommons.frLicences de mise à disposition d’œuvres d'auteurs

archive.orgDigital library of Internet

medihal.archives-ouvertes.frArchives ouvertes de photographies et d'images scientifiques

OmekaPlate forme de publication Web, libre et adhérent à l’Open source

Isidore plate-forme de recherche permettant l’accès aux données

Europeana Sounds

Belles archives sonores à touscorinne.casse@gmail.com

veronique.ginouves@univ-amu.fr

Crédits photographiques :Tompkins Sq. Park, George Eastman House, https://www.flickr.com/ No known restrictions on publication.

Migrant agricultural worker's family, California, 1936, Dorothea Lange, Public Domain, Libraryof Congress, https://en.wikipedia.org

Braves vs Dodgers -57, Sheribeari,2016, Public domain, https://www.flickr.com/photos/bysheribeari/25733162754/sizes/n/

Linnaea Mallette, http://www.publicdomainpictures.net/ Child au parc, Public domain

Véronique Ginouvès (US3125 / CNRS-AMU), Christine Durand, CC-BY-NC-SA, flickr

Florence Descamps avec l’aimable autorisation des personnes, clichés personnels.

Diaporama sur les droits patrimoniaux :Véronique Ginouvès, phonotheque.hypotheses.org

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