La révolution tunisienne et les médias sociaux

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Émergence d’une société civile en réseau

La “Révolution” Tunisienne et les Médias Sociaux

Aurélie Le Gars

13 avril 2011

Retour sur un contexte

Le contexte tunisien: quelques chiffres clés

Un régime autoritaire

D’une Révolte populaire à la Révolution

Rappels des faits

Peut-on parler de “Révolution” ?

Les principaux acteurs

Des médias sociaux dans la « Révolution tunisienne »

État de l’Internet en Tunisie

De l’usage des médias sociaux en temps de « Révolution »

Conclusions

Retour sur un contexte

Le pays arabe le plus progressif pour les

Droits des Femmes

Une croissance démographique maîtrisée• Ind. fécondité de 1.71

Une population jeune et éduquée• 50% < 30 ans

Une économie qui peine à absorber les

jeunes diplômés• 70% chômeurs

Des écarts de richesses croissants entre le

littoral et les régions de l’intérieur délaissées

Un régime policier

• 120 000 policiers = peur dans la pop.

• Opposition totalement laminée

• Presse aux ordres

• Régime dictatorial mais pas totalitaire: Chaînes satellitaires; Internet

Un rempart contre l’Islamisme radical

• Le soutien des pays occidentaux

La “Force de l’obéissance”

• Une corruption endémique et structurante

Le “Système quasi-mafieux” d’un clan

• Estimation = 40% du PIB

Culte de la personnalité : la tentation mégalomaniaque

D’une révolte populaire à la ‘‘Révolution’’

17 Décembre 2010

Immolation de Mohamed Bouazzi à Sidibouzid

Des soulèvements populaires violemment réprimés dans les villes des régions

déshéritées (Sidi Bouzid, Kasserine, El Kef )

Des manifestations gagnent les grandes villes (Tunis, Sfax, Sousse)

14 Janvier 2011

Le Président Zine Al Abidine Ben Ali quitte le pouvoir après 23 ans d’un

pouvoir sans partage et largement corrompu

Suppression brutale, et parfois

sanglante, du régime politique en place

Et instauration irréversible d'un ordre

nouveau

La Tunisie est actuellement en période transitoire, en attente de

l’instauration d’un nouveau régime (Élections en juillet)

L’Armée

Les

États-Unis

La Contestation populaire

Coagulation de différentes forces de la société civile dont les cyberactivistes

Le Régime

Révolte populaireAgrégation de la

bourgeoisie intellectuelle,

et de la classe moyenne

« Révolution »

‘‘Révolution’’ Populaire • Pas de parti, pas de leader !

• L’hymne national pour chant révolutionnaire

Toutes les classes, mixte et séculière• Des Femmes dans les Manifs et aucune revendication religieuse

Les Mots d’ordre :

• Justice, Dignité, Liberté”

• “A bas la corruption”

• “A bas la dictature”

1ère ‘‘Révolution’’ du XXIème siècle

• Prétend à l’universalité

• Dément le « Choc des civilisations » (Samuel Huntington,1996)

• Purge les préjugés selon laquelle Arabes et Démocratie sont incompatibles → héritage de l’Orientalisme (Edward Saïd)

Révolution du Jasmin ?

Révolution Wikileaks?

Révolution 2.0 ?

NON les médias sociaux sont des OUTILS

…A Ministre de la Jeunesse et

des Sports dans le gouvernement

de transition

De cyberdissident…

Chanson: "Rais Lebled", qui signifie Président de

la République

"Monsieur le Président, votre peuple se meurt /

Les gens mangent des ordures / Regardez ce

qui se passe / misères partout Monsieur le

Président / je parle sans crainte / Même si je sais

que je ne vous trouble / Je vois l'injustice partout

dans le monde…

"Rais Lebled» est devenu l'hymne de la rue

De l’Internet et des medias sociaux dans la

« Révolution » tunisienne

La « star numérique » au Maghreb 3,5 Millions d’Internautes (60%

de la population connectée)

Des Cies de fournisseurs Internet contrôlées par des proches du

pouvoir (ex : Cyrine Ben Ali)

Un contrôle étroit opéré par l’Agence Tunisienne de l’Internet (ATI)

• Le fameux « Ammar 404 »

La censure des médias traditionnels, de nombreux

sites opposants, des plateformes vidéo type YouTube

a réorienté les Tunisiens vers Facebook

Un taux de pénétration exceptionnel

avec 2 Millions de profils soit 20 % de la pop.Position dans liste des pays :50/213

Nouveau visage du militantisme politique tunisien

• Génération : 20-35 ans

• Peu politisée à l’origine

• Ils réclament pour l’essentiel la levée de la censure + la liberté d’expression

Émergence d’une blogosphère +/- contestataire au milieu des années 2000

• Certains blogs sont régulièrement censurés

Progressivement certains bloggeurs deviennent « apprentis- journalistes » ou réels opposants luttant pour la liberté d’expression

• Le Parti Pirate tunisien naît en sept 2010

Diffuser et relayer l’information

Twitter : organe de diffusion, fil d’info en continu, centralise les news, comme un agence de presse

Hashtag #Sidibouzid

Facebook : plateforme base de données, vidéos, notes (textes de revendications)

Mobiliser des manifestants

Briser le mur de la Peur

Cyber-dissidents

Les Anonymous

Internautes sympathisants Diaspora

tunisienne

Citoyens tunisiens

Du 13 au 14 Janv.:

• 196K tweets avec #Tunisie soit 50 K utilisateurs

• Touchant près de 26 Millions d’Internautes

Pic : 28 tweets/ sec. à 21h30 (heure tunisienne)

quelques heures après le départ de Ben Ali

Sources :

Du 12 au 19 Janv. :

• 170 K tweets contenant ‘’#sidibouzid

• 40 000 utilisateurs

Suggère que le mouvement de masse sur les médias sociaux

suit les faits et non l’inverse

Suite aux plaintes d’utilisateurs tunisiens, Facebook

met au point un double système de sécurité

Conclusions

Période de transition délicate

Défi : ancrer les valeurs et principes

de la « Révolution » dans les

nouvelles institutions

(Élections 24 juillet)

La menace de l’islamisme radical ?

La Tunisie un précédent, mais

pas un modèle

Un véritable vent d’aspirations

démocratiques

Pas un mouvement linéraire, des

soubres-sauts et des heurts

?

??

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