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Enfants, écrans : Qui dévore qui ?

Un colloque initié par

Le 13 novembre 2007 Espace Pierre Cardin

Une journée d’échanges et de réflexion avec des spécialistes des enfants et des adolescents,

de l’audiovisuel et du multimédia jeunesse

en partenariat avec

Dossier de presse

___________________________________________________________________________ Contacts Presse GULLI

Véronique Dumon – 01 56 36 55 76 – veronique.dumon@lagardere-active.com La Vie est Belle RP :

Valérie Berrebi – 01 58 36 46 86 – valerie@lavieestbelle.fr Isabelle Prats – 01 58 36 46 95 – isabelle@lavieestbelle.fr

Colloque Gulli – 13 novembre 2007 « Enfants, écrans : qui dévore qui ? »

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SOMMAIRE

COLLOQUE « ENFANTS, ÉCRANS, QUI DÉVORE QUI ? » P.3

- Echanges et réflexion sur la relation enfants/écrans - Le contexte de réflexion :

La multiplication des écrans : quel impact sur les enfants ?

L’OBSERVATOIRE DE L’ENFANCE P.5

- Une ambition à long terme - La première étude de L’OBSERVATOIRE DE L’ENFANCE - La méthodologie

LE PROGRAMME P.6 LES TABLES RONDES P.7

- 1re table ronde :

CONSOMMATION MULTIMÉDIA : UN PEU, BEAUCOUP... À LA FOLIE ?

- 2e table ronde : ÉCRANS : DANGERS RÉELS OU FANTASMÉS, PARENTS INQUIETS OU DÉPASSÉS

- 3e table ronde : ENFANTS, ADOS : UNE VIE EN RÉSEAU

- 4e table ronde : MULTIMÉDIA : DU JEU À L'ENJEU ÉDUCATIF

A L’INITIATIVE DU COLLOQUE P.16

- GULLI

LES PARTENAIRES P.16

- UNAF - Télérama - Europe 1

Colloque Gulli – 13 novembre 2007 « Enfants, écrans : qui dévore qui ? »

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COLLOQUE « ENFANTS, ÉCRANS : QUI DÉVORE QUI ? »

Echanges et réflexion

sur la relation enfants/écrans ___________________________________________________________________________ Le 18 novembre 2007, Gulli, première chaîne jeunesse gratuite destinée aux 6-14 ans et à leur famille, fêtera son deuxième anniversaire. À travers une offre de programmes spécifique, Gulli a su répondre aux attentes de son public, tout en étant à l’écoute des préoccupations des parents. Des parents, aujourd’hui très soucieux d’évaluer l’impact de « l’environnement numérique » sur le développement de leurs enfants. C’est précisément à cet environnement, en mutation constante, que la chaîne a choisi de consacrer cette première journée d’échanges et de réflexion, organisée en partenariat avec l’Union Nationale des Associations Familiales (Unaf), Télérama et Europe 1. À cette occasion, de nombreux spécialistes de l’audiovisuel et du multimédia jeunesse répondront aux interrogations des parents et des éducateurs. Chacune des tables rondes sera propice aux échanges entre les professionnels qui sont à l’origine des contenus proposés par les quatre grands types d’écrans (télévision, Internet, jeux vidéo, téléphone mobile) et ceux qui accompagnent au quotidien les enfants : parents, enseignants, éducateurs, soignants....

Une journée pour comprendre et découvrir Pour amener les échanges au plus près du quotidien des enfants, les débats des tables rondes seront lancés par des témoignages, des réflexions et questions d’enfants et d’adolescents enregistrés au préalable dans différents lieux de vie. Les débats s’articuleront autour d’une double problématique :

- Comment les écrans influencent-ils, guident-ils, interpellent-ils l’enfant ? - Comment l’enfant regarde-t-il, dévore-t-il, mais aussi maîtrise-t-il les écrans ?

Imaginée de façon dynamique avec des images à l’appui, cette journée permettra aux participants de passer d’un côté et de l’autre des écrans comme des « passe-murailles » numériques. À noter : L’annonce des premiers résultats de l’étude qualitative menée par Gulli dans le cadre de l’Observatoire de l’Enfance.

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LE CONTEXTE DE REFLEXION La multiplication des écrans : quel impact sur les enfants ?

___________________________________________________________________________ Tous supports confondus, enfants et adolescents consacrent la quasi totalité de leur temps de loisirs – de six à huit heures par jour1 – à utiliser un média pour se divertir, s’informer ou échanger. Au cours de la dernière décennie, les plus jeunes ont adopté une attitude de poly-consommation des médias qui s’organise autour de quatre écrans : télévision, ordinateur, console de jeux et téléphone portable. Quels sont les effets des écrans sur ceux qui les regardent ? Sont-ils particulièrement néfastes pour une cible très jeune, dont on peut craindre la malléabilité, la fragilité ? Une trop grande consommation de médias laisse-t-elle aux enfants la possibilité de prendre du recul et de discerner la fiction de la réalité ? Les écrans nivellent-ils les savoirs par le bas et font-ils de la concurrence déloyale à l’enseignement dispensé à l’école ? Des questions qui se posaient il y a quelques années encore au sujet de la seule télévision concernent aujourd’hui tout cet environnement numérique – au sein duquel Internet joue un rôle central. Un paradoxe : face à ces nouveaux médias, que peu de parents connaissent et maîtrisent aujourd’hui, la télévision devrait paraître plus rassurante et familière. Et pourtant, notre bonne vieille « lucarne » reste au cœur de toutes les craintes et de toutes les suspicions alors que, selon Médiamétrie, la consommation de programmes télévisés chez les enfants n’a pas beaucoup évolué depuis dix ans (quinze minutes de plus par jour, soit un peu plus de 2 heures quotidiennes pour les 4-10 ans). Et contrairement aux idées reçues, dans la famille, ce sont les enfants qui regardent le moins la télévision. D’autre part, en matière de multimédia, nous nous trouvons peut-être face à une « exception française » : selon une enquête publiée par l’OMS en 2004 et reprise par Marie Choquet et Marcel Rufo dans leur dernier ouvrage, Regards croisés sur l’adolescence (Anne Carrière, 2007), en France, 18 % des jeunes de 15 ans utilisent chaque jour leur téléphone portable et Internet (contre 37 % en moyenne en Europe) ; à 11 ans, on ne compte que 3 % de « poly-consommateurs » quotidiens en France (contre 17 % en Europe). Les écrans peuvent aussi se révéler d’excellents outils pédagogiques et de transmission de connaissances : parents et enseignants les utilisent volontiers pour éduquer ou révéler des émotions, des fibres citoyennes. Le CD.ROM parascolaire ne s’est jamais si bien porté, Internet et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication sont inscrits au programme scolaire dès l’école primaire. Par ailleurs, l’interactivité croissante proposée par les écrans amène l’enfant à ne plus être un spectateur passif mais à devenir un acteur à part entière de l’offre médiatique. Ce colloque est l’occasion de prendre le temps de la réflexion pour dresser un état des lieux, faire avancer la discussion et apporter de nouveaux éléments de réponse… 1 – Sources : Collectif interassociatif enfance et médias (CIEM) – 2007

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L’OBSERVATOIRE DE L’ENFANCE ___________________________________________________________________________

Une ambition à long terme Pour Gulli, qui bénéficie d’un positionnement référentiel au cœur de l'univers de l'enfance, il est important de comprendre le lien qui unit son public, les enfants, et son outil, l’écran. De cette volonté est né l’Observatoire de l’Enfance. Son ambition est de devenir un référent pour les médias, les annonceurs et les acteurs institutionnels. Nous évoluons dans un monde où nous avons la sensation que tout bouge tout le temps, et plus précisément cette cible particulière, celle des enfants. Pour lui parler et avoir un rôle auprès d’elle, il faut se rapprocher d’elle, l’interroger, la connaître, la comprendre. C’est cette approche qui a été choisie et qui vise à faire de cette observation de l’enfance une démarche pérenne.

La première étude de L’OBSERVATOIRE DE L’ENFANCE À l’occasion du colloque, Gulli présente les premiers résultats d’une étude inédite sur la place des écrans dans la vie de l’enfant et de la famille. L’étude sera présentée dans son intégralité début 2008. L’étude en cours vise à explorer les rapports enfants/écrans dans leurs différentes dimensions : 1 – Les enfants, la famille et les écrans (aperçu de la façon dont le multimédia rythme le quotidien d’une famille, place accordée aux écrans selon le mode de vie familial, etc.). 2 – Perceptions et représentations des différents écrans par les enfants (sacralisés, banalisés, attractifs en permanence ou à certains moments seulement, etc.). 3 – Partage et échange autour du multimédia selon les générations (source de discussion, de jeu, d’entraide, d’incompréhension, de conflit, etc.). 4 – Perceptions et pratiques parentales (banalisation ou diabolisation des images, utilisation du « droit » de regarder ou de jouer à des fins éducatives : quand prive-t-on un enfant de télé ou lui offre-t-on un jeu vidéo pour le « récompenser » ?).

La méthodologie L’étude confronte l’exploration des usages des écrans par les enfants et les membres de leur famille aux intuitions et aux expertises des acteurs et des prescripteurs d’opinion intervenant sur le territoire de l’enfance (enseignants, annonceurs, acteurs institutionnels, personnalités scientifiques). L’analyse des données les plus récentes sur la consommation multimédia des enfants est enrichie par un terrain exploratoire auprès de familles avec enfants de 6 à 11 ans. Ces terrains domiciliaires ont pour objectif d'explorer les usages par les enfants de l'ensemble des écrans du foyer, de considérer leurs perceptions et d'intégrer cette donnée d'observation et de prescription que sont les autres membres du foyer. Les familles visitées ont des enfants âgés de 6 à 11 ans, moitié de garçons et moitié de filles et sont toutes équipées de multiples écrans (télévision, ordinateur, mobile, jeux…). Par ailleurs, afin d’être significatif, l’échantillon a intégré différentes configurations de la fratrie, des familles recomposées et des familles monoparentales.

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Colloque GULLI - Mardi 13 novembre 2007 « Enfants, écrans : qui dévore qui ? »

LE PROGRAMME ___________________________________________________________________________

9h15 Ouverture du colloque par Didier Quillot, Président de Lagardère Active, et Emmanuelle Guilbart, Président du Pôle Jeunesse Lagardère Active 9h45 - 10h45 > 1re table ronde CONSOMMATION MULTIMÉDIA : UN PEU, BEAUCOUP... À LA FOLIE ? Natalie Bevan, Directeur d’études et de clientèle de Médiamétrie Tiphaine de Raguenel, Directrice des études du Pôle Jeunesse Lagardère Active Walter Detomasi, Ethnologue à Ethnologie Appliquée 11h15 - 12h45 > 2e table ronde ÉCRANS : DANGERS RÉELS OU FANTASMÉS, PARENTS INQUIETS OU DEPASSÉS Élisabeth Baton-Hervé, Docteur en sciences de l’information et de la communication et chargée de mission « Médias » à l’UNAF, Vice présidente du CIEM (Collectif Interassociatif Enfance et Médias). Dr Marie Choquet, Médecin épidémiologiste à l’INSERM (Institut National de la santé et de la recherche médicale), spécialiste de la santé des enfants et adolescents, attachée à la Maison de Solenn à Paris. Frédérique Doumic, P.-D.G. de OUAT Entertainement, producteur de jeux vidéo multiplateformes pour la famille et les enfants 14h30 - 16h > 3e table ronde ENFANTS, ADOS : UNE VIE EN RÉSEAU Mickaël Stora, Psychologue clinicien et psychanalyste Nicolas Gaume, Directeur applications & jeux mobiles de Cellfish Aton Soumache, Producteur, P.-D.G. de Method Films et Onyx Films 16h - 17h > 4e table ronde MULTIMÉDIA : DU JEU À L'ENJEU ÉDUCATIF Karine Leyzin, Directrice des programmes de Gulli Imad Bejani, Directeur des actions éducatives de France 5 Henri Verdier, Responsable innovation et développement de Lagardère Active 17h Clôture des débats par Xavier Darcos, ministre de l’Éducation Nationale

Colloque animé par Anne Gintzburger, journaliste

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1re table ronde - Consommation multimédia : Un peu, beaucoup… à la folie ?

___________________________________________________________________________ Internet haut-débit, téléviseurs HD, consoles de jeux, téléphonie mobile, lecteurs MP3, photo numérique… Fous de nouvelles technologies, les Français s’équipent au point de rattraper le retard pris par rapport à leurs voisins européens. Enfants et adolescents ne sont pas en reste, bien au contraire. Combien de temps passent-ils devant leurs différents écrans ? En quoi cette poly-consommation de multimédia influence-t-elle le mode de vie familial ?

Natalie Bevan Directeur d’études et de clientèle de Médiamétrie, spécialiste des études menées auprès des enfants dès 4 ans jusqu’aux adolescents de 13-14 ans

Avant d’engager la discussion entre professionnels du multimédia, parents, soignants et éducateurs, Natalie Bevan dresse un état des lieux de la consommation réelle de télévision, d’Internet, de jeux vidéo et de téléphone mobile de nos enfants, en France, en 2007. Elle nous livre les derniers résultats disponibles concernant :

- L’évolution de l’équipement des foyers en supports multimédia ou numérique au cours des dernières années mais aussi, selon l’âge des enfants présents dans la famille. En 2007, une famille sur deux possède un accès Internet haut-débit et presque autant, deux téléviseurs à la maison… A noter, les constantes observées dans les priorités d’achat lors d’une première naissance (appareil photo numérique, caméscope, téléviseur…) ; lors de l’entrée en maternelle (premier ordinateur « familial ») puis au primaire (premières consoles de jeux portatives) et enfin au collège (téléphone portable, consoles de jeux, premiers ordinateurs ou télévisions entièrement dédiés à l’enfant ou au préadolescent…) - Le contexte de consommation d’écrans par l’enfant dans son environnement familial : à quel moment de la journée ou de la semaine regarde-t-il la télé ou joue-t-il aux jeux vidéo ? Avec qui regarde-t-il ses programmes ou supports habituels (parents, frères et sœurs, copains, baby-sitter…) ? Utilise-t-il plusieurs équipements en même temps (ex : ordinateur + télévision + lecteur MP3) ? « Si l’on prend l’exemple de la musique dont l’écoute constitue l’une des activités préférées des jeunes, la génération « media-tic » conjugue les différents modes d’écoute, du MP3 à l’Internet, en passant par l’écran de télévision. Ce sont surtout les garçons qui privilégient l’écoute en ligne tandis que les filles restent attachées aux chaînes de télévision. », explique Natalie Bevan qui, pour parler de la poly-consommation des médias, s’appuie essentiellement sur les études menées par Médiamétrie auprès des 13-14 ans. Age auquel, il est bon de le rappeler, la radio occupe également une place prépondérante dans la vie des adolescents. - Les choix et comportements spécifiques des 4-14 ans devant la télévision. Combien de temps passent-ils devant le petit écran ? Quelles chaînes, quels réseaux, quels programmes « jeunesse » ou « tout public » regardent-ils aujourd’hui ? En 2006, on estimait que les 4-10 ans regardaient la télévision en moyenne 2h07 par jour, les 11-14 : 2h05. Les adultes ont passé quant à eux 3h37 devant la TV; cette

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durée sera-t-elle équivalente pour les jeunes ayant grandi avec une offre de média plus large? « Pour les 11-15 ans, Internet est le média qui répond le mieux aux questions et présente l’image la plus fidèle des jeunes aujourd’hui. Sans pour autant faire l’unanimité : pour s’informer, la jeune génération est accro au « multi-sourcing » à savoir les pairs et les canaux "média-tics". Là encore, Natalie Bevan souligne une différence de pratiques entre les sexes : « si les garçons s’informent d’abord sur Internet, les filles sont plus attachées aux journaux télévisés ou à la radio ».

À lire : - Jeunes et médias – Actes du colloque organisé par la Fondation d’entreprise Médiamétrie, sous la direction de Jacqueline Aglietta – 2005

Tiphaine de Raguenel Directrice des études du Pôle Jeunesse Lagardère Active, en charge des chaînes Gulli, CANAL J, TiJi et Filles TV. Spécialiste des chaînes jeunesse, Tiphaine de Raguenel était précédemment directrice des études chez TVMI, société de conseil auprès des producteurs et des diffuseurs audiovisuels du groupe CARAT. Walter Detomasi, Ethnologue à Ethnologie Appliquée Sa spécialité d’ethnologue ? Étudier les faits culturels contemporains et notamment la télévision. Il a réalisé sur ce sujet de nombreuses études sur l'enfance et la jeunesse face aux médias et a travaillé pour l'Observatoire de la Télévision, M6, France Télévisions, Fox Kids, Jetix, Médiamétrie. EA (Ethnologie Appliquée) est l'entreprise qui a réalisé l’étude et se positionne dans le marché des études en proposant des recherches exploratoires dont les techniques sont dérivées de l'ethnologie : études de terrain, observation, observation participante.

Tiphaine de Raguenel et Walter Detomasi présentent et commentent les tout premiers résultats de l’étude menée par Gulli sur la place du multimédia dans la vie de l’enfant et dans la vie familiale, dont l’intégralité sera disponible début 2008. Ils s’intéressent plus particulièrement ici au partage entre les générations. La consommation des médias, interactifs ou non, supporte des pratiques d’échange et de partage entre les générations. Soit que la famille regarde les programmes destinés aux plus petits, soit que le moment de partage relève d’une pratique de type éducatif, même si les connaissances transmises sont de l’ordre du pratique ou de l’éveil. Ce sont ces moments de partage que l’étude s’est attachée à identifier, les médias et les images qui les supportent, afin de construire une typologie des activités transgénérationnelles en fonction de leurs finalités.

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2e table ronde - Écrans : dangers réels ou fantasmés, parents inquiets ou dépassés

___________________________________________________________________________ Trop d’écrans peuvent-ils rendre nos enfants violents, perturbés, hermétiques au monde réel ? Leur surconsommation peut-elle entraîner troubles de l’attention, du sommeil, de l’alimentation ? Une addiction ? Ces craintes vis-à-vis du virtuel, les parents les expriment depuis longtemps. Depuis l’invention de la télévision, du cinéma même… Comment les aider aujourd’hui à faire la part des choses ? À protéger leurs enfants sans les empêcher de vivre avec leur temps ?

Élisabeth Baton-Hervé Docteur en sciences de l’information et de la communication et chargée de mission du pôle « Médias » à l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), Vice présidente du CIEM (Collectif Interassociatif Enfance et Médias).

La télévision hier, Internet ou les jeux vidéo aujourd’hui… les médias restent une source d’inquiétude pour les parents. À juste titre ? Les médias occupent une place de plus en plus importante dans la vie des familles. Supports et contenus se sont multipliés sans que quantité rime nécessairement avec qualité. L’enjeu aujourd’hui pour les parents est de faire la part des choses, de « faire avec » cet univers déroutant tout en ne se laissant pas dépasser par lui. Les guides parentaux publiés et diffusés par l’UNAF visent à répondre à leurs principales inquiétudes liées aux contenus (violence, pornographie) mais aussi à l’influence des écrans sur le comportement des enfants (grignotage, manque de sommeil, attitudes stéréotypées…). Le but étant de leur donner des conseils précis pour répondre à telle ou telle situation de la vie quotidienne (ex : expliquer à un enfant que ce programme n’est pas fait pour lui ou l’inciter à respecter la vie privée d’autrui sur un blog). Mais aussi de les amener à s’interroger sur leur propre rapport à l’image et à se documenter pour pouvoir apporter une éducation aux médias qui ne peut être du seul ressort de l’école. Passé 11 ou 12 ans, il devient difficile de contrôler ce que regardent nos enfants ou ce à quoi ils jouent… D’où l’intérêt de cette éducation, de cette sensibilisation aux médias dès le plus jeune âge. Jouer au gendarme n’a jamais été très productif. Durant l’absence des parents, un contrat de confiance doit s’établir avec les enfants et avec leur baby-sitter ou toute autre personne à qui ils peuvent être confiés. L’idéal est encore de connaître l’univers médiatique de nos enfants, de regarder avec eux leur programme préféré, d’écouter l’émission de radio de notre adolescent. Récemment la demande d’information a été plus importante sur le téléphone mobile, équipement utilisé presque autant par les parents que par les enfants mais de façon différente, les adultes ne maîtrisant pas forcément ses nouvelles applications. Et avant, c’était comment ? Quand il n’y avait ni Internet, ni jeux vidéo, ni téléphone portable… Les médias ont toujours été un sujet d’inquiétude pour les parents, comme pour les éducateurs et les pouvoirs publics. On s’est méfié de l’influence du cinéma sur la jeunesse dès le début du XXe siècle, de la radio dans les années 1930 et de la télévision,

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dès ses débuts dans les années 1950 ! Avec le recul, les craintes formulées autour d’Ivanhoé ou Thierry la Fronde font sourire mais on peut s’interroger sur l’accoutumance progressive des jeunes téléspectateurs à des images de plus en plus violentes. Le temps n’est-il pas venu de mettre un frein à cet engrenage qui présente des risques réels ? À lire : - P@rents ! - La parentalité à l’ère du numérique – Guide parental distribué par l’UNAF – 2006 - Écrans et médias, une affaire de famille – Préface de Claude Allard – Guide parental édité par l’UNAF - Télévision et fonction parentale – L’Harmattan – 2005 - Les enfants téléspectateurs : programmes, discours et représentations – L’Harmattan – 2000

Dr Marie Choquet Epidémiologiste et directeur de recherche à l’Inserm U 669. Spécialiste de la santé et des comportements des enfants et des adolescents, elle travaille en collaboration avec le Pr Marcel Rufo, notamment à la Maison de Solenn-Maison des Adolescents à Paris depuis 2004. Le Dr Marie Choquet est membre du comité d’éthique de Gulli.

Le rôle de l’épidémiologiste est d’analyser les phénomènes de santé et d’analyser le contexte de leur apparition, leur chronicité voire leur disparition. La plupart du temps, ce professionnel de santé devient la « personne-ressources » sur une pathologie voire une pratique médicale déterminée. Selon Marie Choquet, la tâche est d’autant plus délicate qu’elle se doit de fournir des données précises et chiffrées sur une période de la vie, l’adolescence, qui commence de plus en plus tôt, vers 11-12 ans, et s’achève de plus en plus tard. Une période de la vie caractérisée par des parcours individuels – auxquels on peut encore trouver des dénominateurs communs – et des réactions imprévisibles face auxquelles les parents ont bien du mal à faire la part des choses. Normale ou pathologique, la « crise d’adolescence » ? Globalement, les spécialistes de l’adolescence, dont Marie Choquet et le Pr Marcel Rufo, s’accordent à dire que seuls 10 % des adolescents vont mal et nécessitent à un moment donné une prise en charge thérapeutique. Alors grave ou pas grave, un enfant qui n’arrive plus à décrocher de son téléviseur ou de sa console de jeux vidéo ? Qui ne communique plus avec ses copains que sur Internet ou par SMS ? Qui privilégie toujours l’un ou l’autre de ses écrans à un âge où papa faisait du sport et maman lisait livre sur livre ? Quelles sont et quelles seront les conséquences à court ou à long terme d’une exposition trop précoce, parfois dès le primaire, à des images de violence ou de pornographie? Forte de ses études longitudinales menées depuis plus de 15 ans auprès de 60 000 jeunes et de son expérience de terrain dans les établissements scolaires ou les services de pédopsychiatrie, Marie Choquet évoque l’évolution de la santé, du développement et des comportements de nos enfants ; elle traite aussi des changements constatés entre la génération « née avec la télé » et la première génération « multimédia ». À lire : - Regards croisés sur l’adolescence, son évolution, sa diversité, Pr Marcel Rufo et Marie Choquet – Anne Carrière – 2007 - Les jeunes suicidants à l’hôpital – EDK – 2004 - Adolescents : enquête nationale – Inserm 1994

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Frédérique Doumic P.-D.G. de Ouat Entertainment, entreprise spécialisée dans la conception et la production de divertissements interactifs multi-supports pour les enfants. C’est après un passage à France Télévisions (Unité de Programmes Jeunesse de France Télévisions, création du département multimédia) que Frédérique Doumic fonde, en 1999, Ouat Entertainment, l’une des rares sociétés de production spécialisées dans les produits multimédia (jeux vidéo sur console, jeux sur téléphone portable, DVD-Interactifs, émissions interactives et les sites Internet associés….) destinés aux 4-12 ans.

En fondant Ouat Entertainment, l’objectif de Frédérique Doumic était de créer des univers de jeux qui puissent fédérer toute la famille avec des univers plus forts, moins manichéens que par le passé. « Nous voulions proposer d’autres défis que la princesse à délivrer ou le monstre à tuer. On peut très bien encourager l’esprit de compétition sans inciter les joueurs à éliminer les autres. Mes trois enfants nous ont énormément aidés à trouver des situations qui plaisent à tout âge. J’ai pris la manette de la console de jeux pour engager la discussion et j’ai vu à quel point les univers virtuels donnaient aux enfants l’occasion de se confier. Tout le monde peut jouer aujourd’hui. L’interface s’y prête, c’est devenu très facile avec les consoles de dernière génération. Si la télé a isolé les gens, le jeu se partage, j’en suis convaincue. Et j’ai pu constater aussi avec mes 3 enfants, 11, 16 et 18 ans aujourd’hui, qu’ils pouvaient à tout moment lâcher leur console pour rejoindre une partie animée de UNO® ou de Trivial Pursuit® qui leur paraît tout à coup plus intéressante. »

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3e table ronde Enfants, ados : une vie en réseau

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Chats, blogs, jeux en réseau, SMS… loin d’isoler nos enfants et adolescents, les nouvelles technologies leur permettent, au contraire, de communiquer davantage avec leurs copains d’école ou de leur « communauté ». Ces échanges influencent la construction de leur personnalité et parfois leur projet de vie. Le jeu, en particulier, peut devenir un véritable allié thérapeutique pour les psychologues d’enfants.

Michaël Stora Psychologue clinicien et psychanalyste. Il a été l’un des premiers à faire du jeu vidéo un allié thérapeutique en consultation avec des enfants et des adolescents dans un CMP (Centre médico-psychologique) en Seine-Saint-Denis. Il a créé, en 2000, l’Observatoire des mondes numériques et s’apprête à ouvrir un centre de soins laissant une large place au virtuel.

« Biberonné aux images par une mère téléphage », Michaël Stora a toujours été persuadé que le virtuel représente « une culture à part entière ». Et qui plus est que « la psychanalyse s’adaptait très bien au multimédia et à l’interactivité ». À travers quelques exemples cliniques, il montre comment les écrans peuvent « offrir une occasion de réparer une image de soi défaillante ». Il présente les multiples applications du virtuel et des nouvelles technologies en thérapie : accompagner un enfant atteint de cancer pendant sa période de rémission, remédier à un trouble psychomoteur, rétablir le dialogue avec un ado… mais aussi venir en aide aux « accros » aux jeux vidéo qui sont de plus en plus nombreux à venir chercher de l’aide ou encore recevoir un appel de détresse, une bouteille à la mer jetée sur le Web, à travers un blog. « Une nouvelle génération qui pense en images est née. En référence au terme anglais – digit veut dire nombre – qui signifie numérique, on peut parler de la "génération digitale". Cette génération digitale peut vivre le meilleur comme le pire avec sa main, métaphore du moi » (*) À lire : - Les écrans, ça rend accro… – Hachette Littératures – 2007 - L’enfant au risque du virtuel – Avec Serge Tisseron et Sylvain Missonnier – Dunod – 2006 - (*) Guérir par le virtuel. Une nouvelle approche thérapeutique – Presses de la Renaissance – 2005

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Nicolas Gaume Directeur applications et jeux mobiles de Cellfish. Nicolas Gaume intervient sur son itinéraire de passionné de jeux, entrepreneur et aujourd’hui père de jeunes joueurs.

Passionné de logiciels et de technologies, il a fondé à Bordeaux en 1990, Kalisto, société de création de jeux vidéo qui, pendant 12 ans, emploie plus de 300 personnes et commercialise dans le monde entier plus d'une cinquantaine de jeux. Par ailleurs, il a créé en 1994 NGM Productions, une société d'édition de livres pour enfants comme le Père Castor (Flammarion) ou Les Incollables (Play Bac) en Chine. En 2002, il devient consultant, notamment sur les stratégies éditoriales et les méthodes de production de jeux vidéo, de groupes comme Lagardère et de différentes sociétés comme Codemasters ou Ubi Soft. Depuis 2005, il dirige le département jeux mobiles du groupe Lagardère au sein de Cellfish. En 2006, il a écrit un roman autobiographique, Citizen game (Anne Carrière). Il y relate son itinéraire d’entrepreneur et de passionné de jeux vidéo.

Aton Soumache Producteur, P.-D.G. de Method Films et Onyx Films. Aton Soumache a créé en 1996 la société de production Onyx Films (production de longs-métrages et de courts métrage de fiction et d’animation), puis, avec Alexis Vonarb en 1998, Method Films (production de séries et de spéciaux d’animation), deux sociétés qui développent des projets ayant en commun une indiscutable originalité artistique, une approche « contemporaine » des logiques de fabrication et une dimension internationale forte.

Après Internet, la télé s’allie au jeu vidéo… Si le cinéma ne s'est pas privé d'adapter des jeux vidéo (Tomb Raider, Donjons & Dragons…), la télévision n’avait pas osé, jusqu’ici, franchir le pas. Cela pourrait changer avec Wakfu, une série d’animation tirée d’un jeu en ligne sur Internet, actuellement adaptée pour le petit écran et prochainement en diffusion sur France 3. Le projet fait suite au succès remporté par Dofus, un MMORPG (massive multiplayer online role playing game) qui, en deux ans, a réuni plus de 3 millions de joueurs sur la Toile. 100 % français (une création Ankama Animation) malgré un design inspiré du manga, Dofus fait vivre aux participants un conte fantastique où, entre combats contre les ogres et chasse au trésor, il faut rassembler les six Dofus, des œufs très convoités. Chargé de produire la série télévisée inspirée du jeu, Aton Soumache explique comment la conception du nouveau programme s’effectue en synergie avec le Web. Il nécessite l’évolution de l’univers de Dofus vers un jeu encore plus fédérateur nommé Wakfu où l’identification aux personnages sera facilitée « tout en gardant l’énergie et la fraîcheur du jeu d’origine », précise Aton Soumache. « Wakfu pourra plaire aux enfants dès 7 ans, à leurs parents et à leurs grands-parents… » La nouvelle génération de production propose une vraie interaction entre les deux médias. Si le joueur internaute bute sur une difficulté – au hasard, la marche à suivre pour forger une épée –, la solution sera donnée dans l'un des épisodes de la série... « Nous ne sommes qu’à l’an I ou à l’an II de l’interactivité et de la complémentarité entre les médias », assure Aton Soumache. À suivre…

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4e table ronde Multimédia : du jeu à l’enjeu éducatif

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L’ordinateur portable n’a pas encore remplacé le cartable de nos écoliers. Mais on y pense… En classe, les enseignants n’hésitent plus à faire appel à l’image et à l’interactivité et des outils sur mesure leur sont proposés sur Internet, à la télévision, sur CD.ROM ou DVD. Une autre façon de susciter la curiosité et le goût d’apprendre des élèves. Premier bilan.

Karine Leyzin Directrice des programmes de Gulli Avant de prendre la direction des programmes de Gulli en 2005, Karine Leyzin était conseiller de programmes jeunesse à France 2 en charge de la programmation, des acquisitions et des productions.

Chaîne jeunesse gratuite dédiée aux 6-15 ans, Gulli a eu, dès sa création il y a deux ans, pour ambition d’accompagner les enfants au quotidien à ce moment de la vie où grandir est une aventure. Au cœur de Gulli, on trouve tout ce qui compte aux yeux des enfants : les amis, la famille, les animaux, l’imaginaire, l’aventure, la découverte, l’environnement… À l’antenne, une grande variété de programmes – animation, fictions, documentaires, magazines, jeux – illustrent sa ligne éditoriale, entre découverte et divertissement. « Nous considérons qu’en tant que chaîne jeunesse nous avons cette responsabilité de transmettre des valeurs et des connaissances même si nous n’y mettons pas de pédagogie à proprement parler. Cela se traduit notamment par la soirée Espace Nature dédiée à des documentaires animaliers ou, le lundi, par Conseils de famille autour de problématiques adolescentes, par des programmations spéciales lors de la journée mondiale de l’eau, celle des droits de l’enfant, ou encore par la création en septembre 2006 de Gullia, personnage en 3D, jeune métisse de 11 ans et demi, porte-parole des enfants. Objectif : informer et sensibiliser les jeunes afin que chacun agisse à sa mesure pour un monde meilleur », explique Karine Leyzin. « Et parce que nous sommes convaincus que le petit écran se partage en famille, s’enrichit du regard des uns et des autres, stimule les échanges entre les générations, nous avons choisi de développer des rendez-vous, le soir et le week-end, pour toute la famille. »

Imad Bejani Directeur des actions éducatives de France 5

Depuis cinq ans, France 5 propose sur Internet(1) des contenus pédagogiques destinés à la fois aux enseignants, aux élèves et à leurs parents. « L’idée est de valoriser la portée éducative des émissions diffusées sur la chaîne en les mettant en perspective avec l’actualité et les programmes scolaires. Les contenus, images et textes sont adaptés au média Internet. Ils sont aussi conçus pour pouvoir être utilisés en classe », explique Imad Bejani. Prochaine étape : une Web TV qui devrait voir le jour début 2008 pour jouer à fond la carte de la complémentarité avec la chaîne et l’interactivité.

Colloque Gulli – 13 novembre 2007 « Enfants, écrans : qui dévore qui ? »

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Depuis 2003, en plus du site grand public, les enseignants peuvent trouver des outils pédagogiques sur mesure sur un site spécialisé(2) auquel 2 600 établissements scolaires se sont déjà abonnés à ce jour. « La moitié des téléchargements sont effectués au domicile de l’enseignant pendant la préparation des cours et l’autre moitié directement en classe. Les demandes les plus fortes émanent du collège et du lycée. Les écoles primaires souffrent encore d’un sous-équipement en multimédia. Contre toute attente, ce ne sont pas les professeurs les plus jeunes qui sont les plus assidus mais plutôt les 40-50 ans qui sont plus sereins quant à leur façon d’enseigner et cherchent à enrichir leurs cours. » De plus en plus, les sites éducatifs de France 5 se doivent d’être réactifs face à l’actualité pour fournir rapidement aux enseignants des contenus différents de ceux qui sont proposés au JT de 20 heures sur des sujets tels que la mort du pape, le tsunami, les Justes au Panthéon, etc. À consulter : (1) www.education.france5.fr (2) www.lesite.fr

Henri Verdier Responsable innovation et développement de Lagardère Active

Ancien élève de l’École Normale Supérieure, Henri Verdier crée en 1996 la société Odile Jacob Multimédia, qui s’engage à partir de 1999 dans l’édition numérique et éducative. En collaboration avec l’Éducation Nationale, il réfléchit alors à la conception de méthodes pédagogiques adaptées aux nouvelles technologies, en particulier une collection de 3 CD-ROM pour le primaire conçue avec "La main à la pâte", l'association de Georges Charpak. Ou encore un logiciel conçu pour évaluer le niveau en maths d'un collégien et de lui proposer, sous contrôle de son enseignant, des exercices de remise à niveau. Vice-président du Canal Numérique des Savoirs – qui regroupe 23 éditeurs éducatifs –, il est également, depuis 2004, l’un des fondateurs du Pôle Cap Digital au sein duquel il s’intéresse à l’animation de la communauté et aux relations avec la place financière. En 2007, il met en place une veille multimédia et une démarche d’innovation au sein de Lagardère Active. Pour Henri Verdier, ces nouveaux outils pédagogiques sont aujourd’hui disponibles et performants. Ils reçoivent un accueil enthousiaste aussi bien du côté des élèves que des enseignants. Alors, pourquoi ne sont-ils pas davantage utilisés à ce jour à l’école ? « L’enseignement reste soumis à trop de contraintes incompatibles avec l’intégration du numérique en classe, explique Henri Verdier. Quand on veut innover dans une entreprise, s’adapter aux nouvelles technologies, on n’hésite pas à revoir tout le process de production.» A l’Education Nationale de s’adapter, donc. Et d’envisager un assouplissement des programmes, des classes moins chargées, avec des groupes à géométrie variable selon les matières, l’adaptation des horaires et des locaux à un nouveau mode de fonctionnement… En attendant, c’est en dehors de l’école que le numérique éducatif trouve un écho plus important. « Les parents, qui consacrent en moyenne une heure par jour à la scolarité de leur enfant en primaire, sont très demandeurs de logiciels et de supports, ajoute Henri Verdier. Les élèves les utilisent aussi de plus en plus pendant les cours ou les stages de soutien scolaire ».

Colloque Gulli – 13 novembre 2007 « Enfants, écrans : qui dévore qui ? »

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A L’INITIATIVE DU COLLOQUE ___________________________________________________________________________

La chaîne de la TNT gratuite dédiée aux enfants, aux adolescents et à toute la famille !

De 6 h 30 à 23 h, Gulli propose aux 6-15 ans une grande variété de programmes divertissants qui stimulent l’imagination : animation, fictions, documentaires, formats courts, jeux, magazines… Et parce qu’à cet âge-là, le monde se rêve meilleur, Gulli développe des initiatives éditoriales originales et invite ses téléspectateurs à réaliser qu’eux aussi, à leur mesure, ils peuvent agir ! Gulli est la seule chaîne pour enfants qui s’adresse aussi aux parents… Alors, tous les soirs, Gulli prend un air de famille ! Avec le jeu In ze boîte, un match où enfants et adultes font équipe pour affronter la team adverse sur le terrain de l’agilité, de la malice et de la perspicacité ! Suivi par des soirées thématiques qui font le lien entre les générations. Être drôle et responsable à la fois, surprendre et apprendre… avec Gulli, petits et grands, enfants et parents, on est tous connectés ! Première chaîne jeunesse gratuite, éditée par Lagardère Active en partenariat avec le groupe France Télévisions, Gulli est disponible sur l’ensemble des supports (TNT, câble, satellite, ADSL) auprès de 12 millions de familles. Gulli se place dans le trio de tête des chaînes de la TNT avec 3,3 % de part d’audience.

LES PARTENAIRES ___________________________________________________________________________

« Enfants, écrans : qui dévore qui ? » L’univers culturel des jeunes est essentiellement centré sur les médias et la télévision garde toujours une place prépondérante. Ainsi, un enfant de 14 ans passe plus de 900 heures par an devant la télé. L’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) s’est toujours intéressée aux contenus des programmes de télévision – en particulier en direction des enfants, exigeant une offre télévisuelle de qualité – ainsi qu’à leur impact sur la vie familiale. Fortes de leurs expériences de terrain, l’Unaf et les Udaf constatent que de nombreux parents s’interrogent sur la bonne attitude à adopter, notamment face à la télévision, expriment leurs inquiétudes sur les dangers réels des écrans sur le développement de l’enfant et reconnaissent ne pas toujours être en mesure d’accompagner leurs enfants dans le décryptage des images. Les parents sont plus que jamais en attente de moyens et d’analyses pour mieux comprendre ce phénomène ainsi que de repères pour agir. À travers ce partenariat avec Gulli, nous souhaitons réaffirmer que seule la coresponsabilité de tous les acteurs – parents, éducateurs, associations, pouvoirs publics et bien sûr professionnels des médias – peut permettre d’aller au-delà des identités propres et des divergences, pour donner à toutes les familles la possibilité de mieux comprendre ce nouvel environnement numérique et ainsi de mieux exercer leur responsabilité parentale.

Colloque Gulli – 13 novembre 2007 « Enfants, écrans : qui dévore qui ? »

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Parce qu’ils sont nés dans un monde tout image, les enfants font preuve d’une étonnante familiarité avec les écrans. Leur consommation multimédia surprend plus d’un adulte mais peut aussi inquiéter. Pour Télérama, qui entend décrypter des enjeux de société à travers les pratiques culturelles, les questions liées au développement de l’enfant dans un monde surmédiatisé ont toujours fait l’objet d’une extrême attention et inspiré de nombreuses enquêtes. Télérama s’associe donc, avec enthousiasme, au colloque Gulli « Enfants, écrans : qui dévore qui ? ». Au-delà des discours alarmistes, il importe de développer une réflexion approfondie sur ce thème pour que les enfants d’aujourd’hui soient demain des citoyens capables de maîtriser ces indispensables outils de communication.

Europe 1, radio de société, partenaire du colloque Gulli Europe 1 est une radio en prise directe avec femmes, hommes et idées. En liaison permanente avec ceux qui font le monde et ceux qui le vivent. Avec la volonté de rompre avec les codes médiatiques stéréotypés. Arts plastiques, musique, politique, économie, divertissement, santé, technologie, environnement, consommation, histoire, sports, médias, tous les grands sujets de notre société sont abordés sur nos ondes avec la même exigence : en décoder la portée et le sens. Parce que la relation de nos enfants avec les écrans doit être débattue, Europe 1 s’associe au Colloque Gulli : « Enfants, écrans : qui dévore qui ? ».

Jean-Pierre Elkabbach Président d’Europe 1