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Performance du Système d’Information Retours d’expérience PagesJaunes Disposer d’une vision stratégique de son système d’information par la cartographie. lire p 6 La Matmut Mettre en oeuvre un dispositif de car- tographie applicative en 3 mois. lire p 8 Eurofactor Mesurer le retour sur investissement d’un projet d’urbanisation. lire p 11 Perspective Pourquoi faut-il urbaniser ? L’urbanisation permet de rationali- ser, rendre plus modulaire et plus réactif le système d’information. Il est alors plus apte à servir la straté- gie de l’entreprise. lire p 2 Avis d’expert Pour une urbanisation durable du système d’information Comment mettre en place progres- sivement l’organisation et les fonda- mentaux pour structurer et pérenni- ser le SI en cours d’urbanisation lire p 3 Cartographie & Urbanisation du Système d’Information n°8 SOMMAIRE

La Lettre Nomia 08

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Performance du SI - La Lettre Nomia 08: Cartographie et Urbanisation du système d'information Pourquoi faut-il urbaniser ? Avis d'experts... Retours d'expérience

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Performancedu Système d’Information

Retours d’expérience

PagesJaunesDisposer d’une vision stratégique de son système d’information par la cartographie.lire p 6

La MatmutMettre en oeuvre un dispositif de car-tographie applicative en 3 mois.lire p 8

EurofactorMesurer le retour sur investissement d’un projet d’urbanisation.lire p 11

PerspectivePourquoi faut-il urbaniser ?L’urbanisation permet de rationali-ser, rendre plus modulaire et plus réactif le système d’information. Il est alors plus apte à servir la straté-gie de l’entreprise.lire p 2

Avis d’expertPour une urbanisation durable du système d’informationComment mettre en place progres-sivement l’organisation et les fonda-mentaux pour structurer et pérenni-ser le SI en cours d’urbanisationlire p 3

Cartographie & Urbanisationdu Système d’Informationn°8

SOMMAIRE

www.nomia.com

La Lettre de Nomia - n°8 2DOSSIER Performance du Système d’Information DOSSIER

Systèmes d’Information

Pourquoi faut-il urbaniser ?L’urbanisation permet de rationaliser, de rendre plus modulaire et plus réactif le SI. Il est alors plus apte à servir la stratégie de l’entreprise.

Une étude menée en 2008 par IBM (IBM Global CEO Study) a révélé que pour 83 % de dirigeants d’en-

treprise les changements sont plus rapi-des, plus complexes et moins prévisibles. Selon cette même étude, le nombre de sociétés constatant un échec ou un succès limité dans leur capacité à faire face aux changements aurait augmenté de 60 % ces deux dernières années.

Ce climat de changement, quasi perma-nent et diffi cile à anticiper, se nourrit de nombreux facteurs : une concurrence ren-forcée qui exige toujours plus de réactivité, la nécessité de se démarquer rapidement par de nouvelles offres, l’adaptation à de nouvelles technologies, etc. L’entreprise change aussi sous l’effet de grands projets entrepreneuriaux : fusion/acquisition, réor-ganisation, etc.

Pour le système d’information, au cœur du fonctionnement des métiers, sa capacité et sa rapidité d’évolution pour prendre en charge les choix stratégiques de l’entrepri-se, devient vitale. Or, nombre d’entreprises se trouvent confrontées à des systèmes d’information fruits d’un long historique, constitués d’une multitude d’applications impliquant parfois des fonctions hétérogè-

nes, souvent non documentées, d’un grand nombre de bases de données parfois re-dondantes ou dont on a oublié l’existence, de centaines de fl ux non normalisés, de parcs informatiques hétérogènes. S’y ajoutent des pratiques et des méthodes de travail non harmonisées.

Cette complexité du système d’information accroît le manque de visibilité sur le fonc-tionnement et les interdépendances entre systèmes et rend plus diffi cile l’évaluation des impacts des changements. Les projets d’évolution sont plus longs et plus coûteux et la maintenance alourdie.

En adoptant une démarche d’urbanisa-tion, l’entreprise va pouvoir se doter d’un système d’information plus réactif, évolutif et rationnel, et donc plus apte à servir la stratégie de l’entreprise. La démarche va permettre non seulement d’éliminer les gaspillages, de rationaliser, d’introduire de la cohérence et de la rigueur, mais aussi de développer l’excellence opérationnelle des équipes dans la conduite de projet.

Elle sera l’occasion de défi nir des règles et un cadre auquel les acteurs devront se référer pour aborder tout nouveau projet mais aussi pourquoi pas de s’approprier de nouveaux référentiels de bonnes pra-tiques.

Un système d’information urbanisé présen-tera un coût total de possession moindre et permettra de mettre en œuvre rapidement de nouvelles applications répondant aux besoins métiers et aux évolutions régle-mentaires. L’entreprise en sera double-ment plus compétitive.

Chaque organisation étant différente, No-mia préconise d’aborder ce projet de façon progressive et pragmatique, en l’adaptant à la culture de l’entreprise, à ses priorités et à son budget. Notre cadre iPrisme permet d’intégrer les contraintes de l’entreprise et de mettre en oeuvre rapidement une démarche d’urba-nisation sur mesure.

ACCROITRE L’EFFICACITE OPERATIONNELLE

Un système d’information urbanisé présente un coût total de possession moindre et permet de mettre en œuvre rapidement de nouvelles applications répondant aux besoins métiers. L’entreprise en devient doublement plus compétitive.

Perspective

LES ENJEUX

Aligner le SI sur la stratégie d’entreprise

Réduire les coûts

Supprimer les dysfonctionnements

Apporter de la cohérence, de la rigueur et de la souplesse

Faciliter les projets de transformation

Accélérer l’appropriation du SI

DOSSIER DOSSIER Performance du Système d’Information La Lettre de Nomia - n°8 3

L’urbanisation apparaît comme un le-vier de performance important du SI et fait partie des pratiques acquises de gouvernance. Comment, au regard de la complexité de certains systèmes d’information, conduire au mieux ce processus ?

Urbaniser ne veut pas dire faire table rase de l’existant mais réorganiser de façon progressive et contrôlée le système d’infor-mation au regard de la stratégie de l’entre-prise en y introduisant de la modularité et de la souplesse. C’est un chantier de long terme, qui peut être entrepris sur plusieurs années. Il est l‘occasion pour la DSI de faire évoluer son existant tout en s’atta-chant, en toile de fond, à mettre en place progressivement l’organisation et les fon-damentaux indispensables pour structurer et pérenniser le SI en cours d’urbanisation. Pour cela, l’entreprise doit au préalable se défi nir une méthode de travail et adopter une approche modulaire.

Pourquoi faut-il toujours une cartogra-phie avant d’urbaniser ?La cartographie est un palier essentiel de la démarche parce qu’elle permet de dresser l’inventaire de l’existant. Avant d’urbaniser,

il faut déjà savoir de quoi on dispose, ce que l’on pourra réutiliser et ce qu’il faudra faire évoluer ou développer. Même si l’en-treprise ne se place pas nécessairement dans une perspective d’urbanisation, elle pourra grâce à la cartographie, bénéfi -cier d’une vision claire et documentée de son patrimoine, selon les axes souhaités (processus métier, fonctions/données, applications, technique) et selon le niveau de granularité nécessaire. Son patrimoine sera valorisé en termes quantitatifs, quali-tatifs et économiques. Par ailleurs, grâce à cette vision partagée par tous, l’entreprise pourra non seulement mieux maîtriser ses risques mais aussi réaliser plus facilement les analyses d’impact des évolutions fu-tures. Enfi n, il ne faut pas oublier que la cartographie permet aussi aux nouveaux arrivants de s’approprier rapidement le patrimoine de l’entreprise.

Comment intervient la démarche de car-tographie dans la défi nition d’un plan d’urbanisme ?

La démarche de construction d’un plan d’urbanisme va s’appuyer sur la cartogra-phie, dans ses différentes composantes, pour représenter les cartes attendues au regard des besoins et objectifs poursuivis. Ainsi, lors de la phase «état des lieux», une bonne cartographie applicative de l’existant mettra en évidence les dysfonc-tionnements comme la redondance des traitements et données, les fl ux non nor-malisés, les référentiels mal utilisés, etc. La phase de la « conception de la cible » fera appel notamment à la cartographie des processus pour mettre en exergue des processus métiers nouveaux et/ou actualisés suite à la nouvelle stratégie. La cartographie de l’architecture fonctionnelle décrira les macro fonctions et les fonctions/macrodonnées mises en œuvre dans le ca-dre des activités des processus identifi és. Et enfi n, l’architecture applicative cible mettra en exergue - par scénario - les blocs applicatifs issus des blocs fonctionnels à informatiser, compte tenu des contraintes

Démarche

Pour une urbanisation durable du SI

ACCROITRE L’EFFICACITE OPERATIONNELLE ExpertiseACCROITRE L’EFFICACITE OPERATIONNELLE

Emmanuel Songo,Consultant Senior Nomia

Emmanuel est en charge de l’offre Performance du Système d’Informationau sein du cabinet Nomia.

Comment mettre en place progressivement l’organisation et les fondamentaux pour structurer et pérenniser le SI en cours d’urbanisation

La Lettre de Nomia - n°8 4DOSSIER Performance du Système d’Information DOSSIER

et des ressources logicielles et tech-niques. En s’appuyant sur les car-tographies et l’analyse des impacts, l’entreprise va bâtir un plan d’action pour passer de l’existant à la cible, par des trajectoires. Ce plan d’action doit tenir compte des enjeux économiques et des contraintes techniques, en proposant des états stables à chaque étape pour ne pas perturber le fonc-tionnement de l’organisation.

Qu’en est-il des outils ?

Il est essentiel de disposer d’un outil support de cartographie. Il permet de modéliser et publier les cartes (existant et cible) et surtout il donne la possibilité aux projets de partager les objets communs. Cela favorise la réu-tilisation, et par conséquent, participe à réduire les coûts de développement. Plusieurs offres existent sur le marché notamment Aris, Mega, Corporate Mo-deler, System Architect. Au delà des fonctionnalités ou services attendus, le choix de l’outil support de cartogra-phie doit tenir compte de sa capacité à s’insérer dans l’environnement de l’entreprise.

Comment intégrer de façon très opérationnelle la démarche à la vie des projets ?

L’un des enjeux pour l’entreprise ré-side effectivement dans sa capacité à intégrer la démarche à la vie des projets et aux méthodes de gestion de projet. Pour cela, elle doit adapter son processus projet en y intégrant, aux étapes appropriées, les actions relevant des principes d’urbanisation, précisant les rôles de chacun (chef de projet, architecte...), les livrables perti-nents, etc. Souvent les équipes projet auront la tâche de réaliser - avec le soutien des architectes - leurs car-tographies. Les architectes fonction-nels, applicatifs et techniques aideront les chefs de projet à mettre en prati-que les règles nouvellement défi nies, dans le cadre concret des projets dont ils ont la charge. Ils participent à la validation des dossiers d’étude tels que le DAFA (Dossier d’Architecture Fonctionnelle et Applicative) et le DAT

(Dossier d’Architecture Technique) : ils vérifi ent que les développements sont en conformité avec le cadre d’urba-nisme de l’entreprise, que les projets respectent les trajectoires défi nies, que les référentiels sont manipulés correctement, que les livrables sont conformes à l’état de l’art, etc. Enfi n, ils assurent la consolidation des car-tographies de référence, qui seront mises à disposition d’autres projets.

La démarche est souvent perçue comme coûteuse, avec un retour sur investissement diffi cile à dé-montrer. Qu’en pensez-vous ?

Il ne s’agit pas d’urbaniser pour urba-niser. La démarche doit être abordée dans une perspective de rentabilité en cherchant à faire porter les efforts sur les nouvelles fonctionnalités à réelle valeur ajoutée. L’intérêt économique doit prévaloir dans les décisions. Quel service le système va t-il déli-vrer à la fi n de ce projet et pour quel investissement ? Bien entendu, le retour sur investissement s’apprécie sur le long terme, mais l’urbanisation est incontestablement un facteur de réduction des coûts. La suppression des redondances, la rationalisation d’un parc applicatif, la réutilisabilité de composants, la standardisation, la mutualisation de fonctions, l’harmoni-sation des pratiques, pour ne citer que ces exemples, sont autant de leviers

de gains et d’amélioration de la qualité du système d’information.

On parle beaucoup de TOGAF. Com-ment intervient-il dans le processus de cartographie urbanisation ?TOGAF est un cadre qui propose une démarche de conception et de gouvernance des architectures d’en-treprise. Par contre, il n’impose pas un modèle particulier pour formaliser les différentes cartes ; il recommande leur utilisation dans le processus pro-jet. En ce qui nous concerne, et pour faciliter la modélisation dans le cycle de base TOGAF (Architecture Vision, Business Architecture, Information System Architecture, Technology Ar-chitecture...), Nomia a défi ni dans les briques de son cadre d’architecture iPrisme, les bonnes pratiques pour réaliser, étape par étape, les cartes type répondant aux besoins des chefs de projet métier et technique.

Quels sont les facteurs clés de succès d’un projet d’urbanisation ?

Premièrement, il faut s’assurer d’une réelle implication des acteurs. Des ac-tions de communication appropriées doivent sensibiliser les maîtrises d’ouvrage et les collaborateurs de la DSI aux nouveaux concepts d’urba-nisation et expliquer les gains atten-dus, y compris au niveau individuel. La formation et l’accompagnement

Sensibiliser, former les contributeurs MOA, MOE

Intégrer la démarche

d’urbanisation dans la

démarche projet

Défi nir l’architecture cible (Plan d’urbanisme)

Cartographierl’existant

Défi nir l’organisation

Défi nir la charted’urbanisation

Défi nir les règles d’urbanisation

Défi nir les indicateurs d’audit du SI

Adapter l’outil des cartographies

Accompagner les projets

Les briques de base d’un dispositif d’urbanisation du SILes briques de base d’un dispositif d’urbanisation du SI

ACCROITRE L’EFFICACITE OPERATIONNELLE ExpertiseACCROITRE L’EFFICACITE OPERATIONNELLE

DOSSIER DOSSIER Performance du Système d’Information La Lettre de Nomia - n°8 5

des contributeurs sont également fondamentaux pour développer leurs compétences en urbanisme de SI. Ensuite, il est recommandé d’opérer sur des périmètres restreints pour ac-célérer la mise en oeuvre, obtenir rapi-

dement des premiers résultats (quick wins) et démontrer concrètement à l’ensemble des acteurs (direction gé-nérale, maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’oeuvre) les enjeux et les gains du projet d’urbanisation. Il est alors plus

facile de l’inscrire durablement dans la culture d’entreprise. Enfi n, la réussite de la démarche d’urbanisation tient surtout à la détermination et l’implica-tion du management et au niveau de soutien de la Direction Générale.

1

Architecture Métier

Un exemple d’intégration de la démarche à la vie des projets

Administration duRéférentiel de cartographie

gestion patrimoine du SI

Comité Architecturevalidation architectures &

trajectoires

Equipe projet (MOA/MOE)spécifi cations architectures& implémentation solutions

Architecture Fonctionnelle

Architecture Applicative

Architecture Technique

Accompagnement projets

convergence et mise en cohérenceconvergence et mise en cohérenceconvergence et mise en cohérenceavec les règles d’architecture

Accompagnement projets

convergence et mise en cohérenceconvergence et mise en cohérenceconvergence et mise en cohérence

Accompagnement projets

Mise à disposition, Mise à disposition, Mise à disposition, selon périmètre, selon périmètre, selon périmètre, des modèles des modèles d’architecture d’architecture d’architecture - métier- fonctionnel- fonctionnel- applicatif- technique

2

3

4

Remontée des composantsRemontée des composantsRemontée des composantsdu projet à administrer suite du projet à administrer suite du projet à administrer suite du projet à administrer suite du projet à administrer suite du projet à administrer suite

à la validation du comitéà la validation du comitéà la validation du comitéà la validation du comitéà la validation du comitéà la validation du comitéà la validation du comitéd’architecture

Comité Architecture

ACCROITRE L’EFFICACITE OPERATIONNELLE ExpertiseACCROITRE L’EFFICACITE OPERATIONNELLE

Retours d’expérience

La Lettre de Nomia - n°8 6DOSSIER Performance du Système d’Information DOSSIER

Leader historique sur le marché des an-nuaires, PagesJaunes a du se préparer dès 2006 à livrer une bataille impor-tante. C’est en effet cette année là qu’a commencé à se jouer le marché des services autour des renseignements téléphoniques.Dans un paysage qui s’annonçait très concurrentiel, le chantier de carto-graphie et d’urbanisation du système d’information est devenu une priorité. Il s’agissait pour PagesJaunes d’aligner le SI sur la stratégie des métiers. «En-core faut-il pouvoir donner les bonnes priorités aux bons moments et canaliser les enthousiasmes ; chaque maîtrise

d’ouvrage étant désireuse de mettre en avant les projets qui revêtent, suivant certains critères, un caractère important ou urgent, explique Fabrice Fontaine, Directeur des Etudes. Pour donner à la DSI et à la Direction Générale les moyens d’arbitrer, il faut disposer d’un outil qui donne une vision stratégique et cohérente du système d’information. La maîtrise des évolutions et l’optimisation des coûts nécessitent de savoir mesurer et mettre en regard valeur et investisse-ments».

Vers une culture homogèneLe projet s’inscrivait dans un contexte de fusion de deux entités : PagesJau-nes est née en 2000 du rapprochement des services d’édition de l’annuaire papier et de la régie publicitaire ODA

(Offi ce d’Annonces). Le Groupe a donc hérité de deux systèmes d’informations différents, l’un bâti autour du traitement des données opérateur pour la parution dans les annuaires et le second dédié au support de l’activité commerciale. Comme souvent dans une fusion de structures, les systèmes étaient on ne peut plus hétérogènes. «Le patrimoine applicatif, les technologies, les outils et les méthodes de travail différaient. Un travail de rapprochement technique et culturel était nécessaire, se rappelle Fa-brice Fontaine. Dans un premier temps, nous avons établi un catalogue commun basé sur des outils bureautiques. Mais nous voulions aller plus loin, avec des outils et une démarche ad hoc. Notre objectif est d’atteindre la productivité industrielle qu’on est en droit d’attendre en matière d’évolution d’un SI».

L’urbanisation du système d’information s’est imposée comme un levier et un moyen d’harmoniser les évolutions en convergence vers une cible.

En créant un référentiel de son système d’information - incluant les vues métier, fonctionnelle, applicative et technique - PagesJaunes voulait également favo-riser un partage de connaissances sur les processus métier et le patrimoine applicatif de l’entreprise et faciliter ainsi l’instauration d’un langage commun. Il était donc important de faire entrer une culture homogène au sein des équipes.

ARIS support de la cartographieLe choix d’un outil de type référentiel s’est orienté vers la solution IDS Scheer. ARIS et ses composants modulaires ont été choisis pour faciliter le travail colla-boratif et permettre l’accès au référentiel depuis n’importe quel site, via Intranet. Selon Fabrice Fontaine : «Nous avons retenu la solution d’IDS Scheer pour

PagesJaunes cartographie son SI dans une perspective d’urbanisationSur fond de concurrence vive autour des renseignements téléphoniques, PagesJaunes devait disposer d’une vision stratégique et cohérente de son système d’information. Le Groupe s’est approprié une démarche de cartographie.

Fabrice Fontaine Directeur des Etudes, PagesJaunes

«Dans une perspective de défi nition des besoins futurs, nous avons préféré nous orienter vers une cartographie construite au fi l de l’eau par les projets».

DOSSIER

Retours d’expérience

La Lettre de Nomia - n°8 7DOSSIER Performance du Système d’Information

l’exhaustivité de ses fonctionnalités. En outre, l’outil s’est révélé très ouvert et offre une grande souplesse de vue en nous permettant selon les besoins de rester à un niveau général ou de descendre dans les détails. Il nous a séduits aussi par le bon compromis facilité d’emploi/rigueur de modélisation qu’il offre».

Une démarche pragmatique et participative

Cartographier son système d’informa-tion à des fi ns d’urbanisation est un vé-ritable projet qui nécessite de construire une démarche outillée. Pour se faire accompagner, PagesJaunes a retenu le cabinet Nomia pour son expertise dans le domaine de l’urbanisme et de la car-tographie et pour son offre méthodologi-que iPrisme (voir encadré page 10).

Un pilote de validationLe projet de cartographie a démarré autour d’un pilote destiné à valider l’or-ganisation, la stratégie de déploiement et à adapter la solution ARIS au contexte de PagesJaunes, dans une perspective d’industrialisation.

Animer le projetLe cabinet Nomia est intervenu en as-sistance à maîtrise d’ouvrage au sein de la cellule architecture fonctionnelle - créée pour le projet - chargée de défi -nir le cadre et la méthode et de suivre la cohérence des travaux de cartographie. Son objectif était d’inciter les acteurs concernés (architectes fonctionnels, maî-trise d’ouvrage, chefs de projets) à s’ap-proprier l’outil et la démarche, tant par un accompagnement de proximité que par des formations préalables ad’hoc.

Défi nir un métamodèleSupport de l’industrialisation de la démarche et étape essentielle pour le partage d’un langage commun, le mé-tamodèle qui structure la cartographie PagesJaunes comporte - pour chacun des niveaux retenus - les concepts et les relations sémantiques qui décrivent les domaines de l’entreprise. Le modèle

voulu par PagesJaunes permet aussi bien une approche ‘top down’ (d’une vue générale à une vue détaillée) que ‘bottom up’. Chacune des vues (métier, fonctionnel, applicatif et technique) précise le niveau de granularité néces-saire.

Personnaliser l’outilL’adaptabilité de l’outil au contexte local était un facteur important. Il ne fallait pas noyer les utilisateurs avec trop d’in-formations. «S’il avait été mis dans les mains des équipes, sans guide et sans objectifs, nous aurions risqué d’avoir des niveaux de granularité différents ou même de reproduire les méthodes déjà en place. Il fallait donner des étapes clai-res, homogènes, quitte à limiter les am-bitions», souligne Fabrice Fontaine. La cellule architecture fonctionnelle s’est donc attachée à adapter ARIS, dans la forme et dans le fond. «Les utilisateurs doivent pouvoir se concentrer sur le fond et non sur l’acquisition de l’outil», résume Serge Peresson, Chef de projet en charge du projet d’urbanisation et de cartographie.

Exploiter le référentielUne fois le travail de structuration ter-miné, le peuplement de la cartographie pouvait commencer. «Dans une pers-pective d’urbanisation et de défi nition des besoins futurs, nous avons pré-féré nous orienter vers une cartographie construite au fi l de l’eau par les projets», souligne Fabrice Fontaine. Des espa-ces projets ont été créés dans ARIS à cette fi n. Ils ont été disjoints de la carto-graphie de l’existant, pour pouvoir bâtir le SI cible et les paliers des trajectoires d’évolution selon les règles d’architec-ture retenues.L’exploitation du contenu du référentiel est un point crucial. L’accent a été mis sur l’insertion de livrables de la cartogra-phie aux bons niveaux de la démarche de conduite de projet. La capacité de l’outil à générer de la documentation uti-le aux projets a grandement facilité cette dimension tout comme l’utilisation de re-quêtes pour connaître les interrelations des constituants de la cartographie.

LES ENJEUX DU PROJET

Aligner le SI sur la stratégie de l’entreprise dans un marché de plus plus concurrentiel.

Favoriser un partage de connais-sances sur les processus métier et le patrimoine applicatif de l’en-treprise.

Instaurer un langage commun entre les équipes.

Une fois la formation à la démarche outillée effectuée, l’accompagnement des contributeurs des projets s’est révélé indispensable pour transmettre une culture et des pratiques qui allaient s’inscrire dans le cadre concret de pro-jets de transformation dont ils ont la charge.

Un bilan positifLe dispositif est aujourd’hui opérationnel et le chantier de cartographie monte en puissance. Beaucoup d’espaces pro-jets ont été ouverts. Il s’agit désormais pour PagesJaunes de systématiser la démarche.

Avec l’expérience, la méthode s’ajuste et le niveau de description s’améliore. «Nous avons ouvert un projet cartogra-phie et mis en place un dispositif de pilo-tage. Des tableaux de bord consolidant des indicateurs de couverture mesurent notre progression et le temps passé par les différentes équipes projet», com-mente Fabrice Fontaine.

L’urbanisation du système d’information s’est imposée comme un levier et

un moyen d’harmoniser les évolutions en convergence vers une cible

Retours d’expérience

La Lettre de Nomia - n°8 8DOSSIER Performance du Système d’Information DOSSIER

Acteur historique dans le domaine de l’assurance dommages, la Matmut a fait le choix de se diversifi er. Quel-les sont aujourd’hui les orientations stratégiques du Groupe ?

Jérôme Banderier : Figurant parmi les leaders dans le domaine de l’IARD, la Matmut élargit son périmètre d’activi-té. A titre d’exemple, nous avons lancé un produit d’assurance-vie en 2007 et nous proposerons un produit santé début 2009. Cela nous met en position d’offrir une gamme complète de pro-duits d’assurance et de prévoyance. Cette augmentation d’activité et cette évolution des métiers ont évidemment nécessité un plan de recrutement

massif, portant à plus de 4500 le nom-bre de nos collaborateurs.

Dans ce nouveau paysage, comment se structure la Direction Informatique ?

Jérôme Banderier : La Direction In-Jérôme Banderier : La Direction In-Jérôme Banderierformatique, basée à Rouen, prend en charge l’ensemble des développements informatiques du Groupe. Véritable di-rection support, elle est utilisée par tou-tes nos fi liales. Nous avons la chance de bénéfi cier depuis de longues années d’une grande stabilité d’équipe, grâce à un très faible turn over. Toutefois de-puis quatre ans, nous rencontrons une activité très soutenue et nous avons vu tripler le nombre de projets demandés.

La Matmut déploie son dispositif de cartographie applicative en un temps record

Entretien avec Jérôme Banderier, Responsable des Etudes, et Thierry Catelas, Responsable Cartographie, Direction Informatique, Groupe Matmut.

La méthodologie iPrisme de Nomia et l’outil Aris d’IDS Scheer ont amené la démarche et le cadre nécessaires pour permettre une mise en oeuvre fl ash, en trois mois. La personnifi cation du projet a aussi été un facteur clé de succès.

Pour faire face à cette croissance rapide et aux nouveaux enjeux, nous avons augmenté en proportion nos propres effectifs, dont la moitié est consacrée aux développements et systèmes infor-matiques.

… et le système d’information ?

Jérôme Banderier : Nous avons adopté une approche très pragmatique de la construction de notre système d’in-formation. La Matmut est dans une tra-dition de gestion ciselée de ses projets. Tout projet doit être un projet abouti et ceux engagés doivent servir les besoins essentiels d’une mutuelle d’assurance. Bâti sur ce coeur, sans applications

Extension future du siège social de la Matmut

DOSSIER

Retours d’expérience

La Lettre de Nomia - n°8 9DOSSIER Performance du Système d’Information

inutilisées ou obsolètes, notre système a ainsi grossi de façon maîtrisée. Il est aujourd’hui constitué d’applications grands systèmes avec des interfaces applicatives micro et web, développées en Turbo Pascal, Delphi et DotNET.

Qu’est-ce qui a déclenché alors le projet de cartographie ?

Jérôme Banderier : D’une équipe resserrée et homogène, qui maîtrisait le SI sur le bout des doigts, nous som-mes passés à une équipe trois fois plus importante. Il y avait donc un risque de dilution des connaissances, souvent intangibles parce que détenues en partie dans la tête des individus. Si le patrimoine technique est parfaitement documenté, grâce à un puissant dic-tionnaire de données, les structures et les fl ux inter applicatifs ne sont souvent connus que des experts. La croissance conjuguée des effectifs et du parc appli-catif rendait nécessaire la centralisation

et la capitalisation des connaissances sur notre patrimoine.

Quelle valeur ajoutée la cartographie va-t-elle apporter au système d’infor-mation ?

Thierry Catelas : La cartographie est le moyen de maîtriser notre parc, de don-ner une visibilité sur ses constituants, de partager le savoir, de réduire les temps d’étude en rendant les personnes plus polyvalentes en termes de sujets confi és, de faciliter l’intégration des nou-veaux arrivants.

Jérôme Banderier : Nous voyons la cartographie comme une aide pour comprendre et maîtriser le SI actuel mais aussi pour bâtir celui de demain. Elle va permettre à chacun de disposer d’une vision globale fi able du SI, sans laquelle toute décision sur les projets d’évolution serait risquée, en passant par exemple à côté d’un fl ux important ou d’une application. Pour les équipes projets c’est un outil précieux pour les aider à générer de la valeur ajoutée, en facilitant les analyses d’impacts, les

MATMUTMATMUT(au 31/12/2007)(au 31/12/2007)

Activité :Assurances

Chiffre d’affaires :Chiffre d’affaires :1,3 milliard euros 1,3 milliard euros

Sociétaires :2,7 millions

Contrats :5,7 millions

Salariés4500 collaborateurs4500 collaborateurs

«Etant dans une phase de relative découverte de la cartographie, il y avait un risque, en travaillant seuls, de nous égarer dans des détails. Il nous fallait une démarche et un cadre. La méthode iPrisme propo-sée par Nomia et l’outil Aris étaient tous deux adaptés à notre besoin et nous ont permis une mise en oeuvre fl ash du projet».

Jérôme Banderier Responsable des Etudes informatique, Matmut

études préalables, la prise de connaissance d’un domaine sur lequel ils ne sont pas his-toriquement leader, etc. Notre ambition est que la démarche de cartographie s’inscrive dans nos bonnes pratiques, encap-sulée dans notre méthodologie projet.

Pourquoi avoir choisi de vous faire accompagner de Nomia ?

Jérôme Banderier : Nous étions dans une phase de quasi découverte de la cartographie. Pour éviter de perdre du temps, nous avons vite mesuré l’utilité de nous faire accompagner. Dans ce type de projet, il faut être pragmatique et éviter de se faire plaisir. La nature et la qualité des informations à gérer dans un référentiel de cartographie devant correspondre au juste nécessaire, il est donc impératif de les déterminer avec pertinence et cohérence. En faisant appel à un cabinet extérieur, nous voulions bénéfi cier de l’expérience d’un consultant de haut niveau pour nous aider à cadrer le projet et nous guider dans une démarche ad hoc avec le recul voulu. Des cinq cabinets présélectionnés, nous avons choisi Nomia pour trois raisons principales : son expertise reconnue sur le sujet, la qualité du consultant proposé et une approche effi cace qui correspond bien à notre façon de travailler. En venant avec son cadre méthodologique iPrisme, Nomia a su nous aider de façon concrète dans une mise en œuvre fl ash du projet.

Vous avez ouvert un poste pour prendre en charge le projet de car-tographie. Cela participe t-il de votre volonté d’inscrire la démarche sur le long terme ?

Jérôme Banderier : En effet, il nous a semblé important d’adresser des signaux forts de notre motivation. Le recrutement d’un responsable carto-graphie en était un. Sa mission est

Retours d’expérience

La Lettre de Nomia - n°8 10DOSSIER Performance du Système d’Information DOSSIER

d’inculquer une culture cartographique, d’accompagner les équipes et de faire vivre le contenu du référentiel en veillant aux mises à jour régulières dictées par les évolutions incarnées par les projets. Dans un contexte de forte charge de travail, où il est quelquefois diffi cile de garder une priorité haute à ce sujet, il apporte aux chefs de projets un soutien concret (analyse d’impact, mise à dispo-sition des cartes de référence, …) et sait faire avancer les projets en les aidant comme architecte dans le processus d’élaboration des cartographies. Per-sonnifi er ainsi le projet est certainement un des facteurs clés de succès.

Quelles ont été les principales étapes de mise en place du dispositif ?

Thierry Catelas : Pour mieux ancrer le projet, nous souhaitions une mise en œuvre fl ash, propre à générer ra-pidement des résultats concrets. Avec l’aide de Emmanuel Songo, consultant senior de Nomia, nous avons déployé le dispositif de cartographie en 3 mois seu-lement, et ceci en incluant deux pilotes. Dans les grandes lignes, nous avons appliqué la démarche iPrisme de No-mia, déclinée en plusieurs étapes : défi -nition d’une organisation, adaptation du modèle iPrisme aux besoins de la Mat-mut, choix d’un outil support de la carto-graphie, mise en place d’une procédure de collecte des données, alimentation du référentiel, restitution auprès des équipes. Une fois la démarche, l’orga-nisation et l’outil validés par ces projets pilotes, la campagne de cartographie, grandeur réelle, a pu démarrer, précé-dée bien sûr d’une phase importante de communication et formation.

Vous avez fait le choix d’ARIS comme outil support. Quels ont été vos critè-res déterminants ?

Jérôme Banderier : C’est d’abord la question d’un outil spécifi que qui s’est posée. Etant dans la première phase de notre projet, nous nous sommes demandés si cela ne serait pas surdi-mensionné. Notre maturité sur le sujet avançant, nous avons réalisé qu’il ne fallait pas s’en priver. En outre, le choix d’un outil renforçait notre engagement à l’égard de la cartographie dans une ap-proche ‘référentiel’. A l’issue d’un ben-

chmark entre deux éditeurs - parmi les leaders du marché - nous avons choisi ARIS d’IDS Scheer pour la richesse de son méta modèle, facilement adaptable à notre besoin à moindre coût, mais aussi pour les possibilités de l’outil comme son ouverture à d’autres types de cartographies ou à l’urbanisation.

Trois mois pour déployer le dispositif de cartographie apparaissent comme un temps record. Comment l’expli-quez vous ?

Thierry Catelas : C’est une conjonction de facteurs clés de succès. En amont du déploiement du dispositif, nous avons soigneusement préparé le terrain par une campagne de sensibilisation pour démystifi er la cartographie. Elle a per-mis de familiariser les équipes avec les concepts et de parler le même langage.

En second lieu, le méta modèle et les services que recouvre la méthode iPris-me étaient pour l’essentiel bien adaptés à nos besoins cartographiques ; les contributeurs se sont rapidement appro-priés le cadre et les outils qui leur ont été proposés. Cela nous a fait gagner beaucoup de temps. Enfi n, nous avons cherché à automatiser au maximum l’import de données dans le référentiel ARIS. Notre procédure de collecte des données est résolument pragmatique. ARIS a généré les cartes décrivant les fl ux inter applications, les composants applicatifs d’une application, et enfi n la carte de contexte par application. L’adé-quation entre application et fonction de l’architecture fonctionnelle a été assu-rée lors de la collecte des données.

Jérôme Banderier : Nous voulions avant tout ne pas imposer la cartogra-phie comme une contrainte. Chacun - y compris le management - est conscient de la priorité à lui donner, mais cons-cient également que les projets aussi doivent avancer. Pour éviter tout bloca-ge en phase de démarrage, les équipes ne renseignent la cartographie que lors de leur projet ; elle n’est donc pas vécue comme une énorme charge.

Peut-on parler de retour sur investis-sement ?

Jérôme Banderier : Nous avions deux

objectifs majeurs : inscrire la cartogra-phie dans la durée et la faire porter sur l’ensemble du SI, dans un recensement le plus complet possible, pour disposer d’une vision d’ensemble indispensable. Nous nous sommes donnés deux ans pour la mener de bout en bout. Il est donc trop tôt pour quantifi er un retour sur investissement. Pour le moment, il est incontestablement qualitatif. La première année, jusqu’à l’été 2008, nous a permis d’inscrire la cartogra-phie dans les habitudes de travail. De fait, aujourd’hui elle est vécue de façon positive. Les équipes et le management ont compris non seulement la néces-sité mais aussi l’intérêt de la démarche. Cela s’est fait d’autant plus sereinement que notre méthodologie projet arrivait à un niveau de maturité qui nous permet-tait de l’intégrer de façon avantageuse. Nous sommes donc parfaitement en phase avec nos attentes. Notre pro-chain objectif, d’ici l’été 2009, est d’avoir cartographié entre un tiers et la moitié du patrimoine applicatif couvrant l’es-sentiel du SI. Quatre projets sur cinq devront présenter une carte issue de l’outil. Il nous appartient bien sûr de garder le cap et de continuer à animer le projet. Nous avons prévu d’y consacrer l’équivalent de 2,5 personnnes.

Ce projet s’inscrit-il dans une pers-pective d’urbanisation ?

Jérôme Banderier : Nous n’avons pas à proprement parler de calendrier en matière d’urbanisation. Pour autant, nous sommes bien conscients qu’avec notre croissance et l’introduction de nouveaux métiers, nous sommes en train d’étendre signifi cativement notre système d’information, qui plus est avec des équipes nouvelles. Nécessaire-ment, à terme, il nous faudra l’améliorer davantage pour accroître sa réactivité et son effi cacité, et cela passera par l’urbanisation. Notre investissement dans la cartographie sera alors un atout précieux. Grâce à la vision d’ensemble qu’elle va apporter, nous pourrons nous assurer de la complétude de nos études d’impact. C’est assurément un gain en termes de qualité et de confi ance pour défi nir des scénarios d’évolution pragmatiques sur le plan technique et métier.

Les contributeurs se sont rapidement appropriés le cadre et les outils proposés. Cela nous a fait gagner beaucoup de temps.

DOSSIER

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visibilité sur le contenu du patrimoine. Ce dont nous disposions déjà en partie puisque nous avions lancé un vaste chantier de cartographie de nos proces-sus dès 2002. Il nous fallait également disposer d’une visibilité sur la cible à moyen terme et sur les trajectoires à bâtir pour aller vers la cible, conformé-ment à notre stratégie. Il fallait pouvoir mesurer l’effort nécessaire pour intégrer progressivement les briques de la cible, mesurer l’état de chaque système à rénover et la qualité globale du sys-tème d’information. Il est apparu enfi n indispensable de communiquer à la fois sur la nécessité de défi nir ce cadre de référence et sur les gains attendus. La nécessité de formaliser une démarche d’urbanisation du système d’information Eurofactor s’imposait donc.

Vous avez choisi de vous faire ac-compagner du cabinet Nomia. En quoi a consisté la démarche propo-sée et que vous a-t-elle apporté ?

Isabelle Sinou : Le chantier d’urbani-sation a démarré début 2006. Nomia nous a proposé sa démarche «iPrisme Cartographie/Urbanisme», articulée en cinq grandes étapes. Nous avons commencé par défi nir les fondamen-taux de notre cadre d’urbanisme : l’or-ganisation de la cellule d’urbanisme, la charte d’urbanisme Eurofactor, la défi nition de nos standards d’archi-tecture et des indices d’urbanisation. Cette étape préalable s’est révélée fon-damentale pour expliquer les enjeux et les principes de l’urbanisation et conver-ger sur un vocabulaire commun. Cela a permis à chacun de disposer du même niveau d’information et d’appréhender, au mieux, le projet d’urbanisation de

Qu’est-ce qui a motivé votre décision de vous engager dans une démarche d’urbanisation et dans quel contexte de marché s’inscrit-elle ?

Isabelle Sinou : En 2005, Eurofactor et Transfact, les deux fi liales d’affacturage de Crédit Agricole SA ont fusionné. Ce rapprochement s’inscrivait et s’inscrit encore aujourd’hui dans une dynamique de marché porté entre autre par l’essor de l’externalisation de la gestion du poste clients et par le développement de l’affacturage à l’international. Dans ce paysage concurrentiel, nous voulons nous donner les meilleurs atouts pour améliorer notre réactivité (réduire le time to market) et renforcer notre capa-cité d’innover. Convaincue, dans cette optique, de l’apport de l’urbanisme, la Direction Générale a souhaité doter Eurofactor d’un cadre de référence en

matière d’urbanisme de ses systèmes d’information.

Pour aligner les systèmes d’informa-tion sur la stratégie d’Eurofactor, cela suppose d’en avoir une meilleure maîtrise. Quels sont les princi-paux attendus de cette démarche ?

Isabelle Sinou : En regard de la stra-tégie décidée par le Groupe, il nous fallait refondre le système d’information des Filiales Européennes et le système d’information International France en respectant trois impératifs : remplacer le système cœur de métier par un progiciel ; offrir des états stables des systèmes d’information à chaque étape entre le SI existant et le SI cible, et enfi n nous donner les moyens d’évoluer au-delà du seul métier d’affacturage. Pour y parvenir, nous avions besoin d’avoir une

Eurofactor se dote d’un cadre de référenceen matière d’urbanisme de ses S.I.Commencé début 2006, le projet d’urbanisation a porté ses premiers fruits dès 2007, comme l’ont montré les premiers calculs de retour sur investissement.

Entretien avec Isabelle Sinou, Responsable du Départements Normes, Standards, Architecture et sécurité de la DSI du Groupe Eurofactor

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La Lettre de Nomia - n°8 12DOSSIER Performance du Système d’Information DOSSIER

notre système d’information. Dans une seconde étape, la cellule d’urbanisme s’est attachée à défi nir des modèles de référence métier au regard de la nouvelle stratégie. Ces modèles doivent aider les chefs de projet à déli-miter la couverture fonctionnelle et infor-mationnelle de leurs projets en leur évi-tant le syndrome de la feuille blanche. Aujourd’hui cela nous fait gagner un temps précieux. Ces supports, une fois mis au point, nous avons pu actualiser notre démarche projet, en intégrant aux étapes appropriées, les actions relevant des principes d’urbanisation.

Cette phase a notamment permis de

décrire les rôles entre les différents intervenants du S.I. et d’être très clair sur le qui fait quoi. Nous étions alors suffi samment avancés dans la démar-che pour commencer le volet de sen-sibilisation des maîtrises d’ouvrage, de la DSI et de l’Organisation. Nous nous sommes appuyés sur les fondamentaux défi nis dans la charte d’urbanisme. Et pour fi nir, nous avons accompagné de façon très opérationnelle les projets et notamment notre projet phare Netsys, le remplacement du système cœur de métier par un progiciel.

En termes d’organisation, avez-vous défi ni des instances particulières et

quel est leur rôle ?

Isabelle Sinou : Pour mettre en prati-que notre démarche d’urbanisme, trois instances clés travaillent en étroite collaboration. Une cellule centralisée gère notre référentiel de cartographie et d’urbanisation [ndlr : Mega]. C’est elle qui fournit aux équipes projets les modèles de référence dont elles ont besoin : règles de gestion, architecture fonctionnelle cible, modèle générique de données, etc. Ces équipes réalisent leurs spécifi cations en tenant compte des standards d’architecture désormais applicables et peuvent, le cas échéant, se faire aider par les membres du comité d’architecture (architectes métier, fonc-tionnel, applicatif ou technique). Une fois les dossiers d’architecture terminés, ils sont soumis au comité d’architecture qui valide leur conformité au regard des règles et des trajectoires défi nies pour la cible. Les composants administrables sont ensuite remontés à la cellule cen-tralisée. Pour aider chacun des acteurs, nous avons mis à disposition des accès à ces cartes de référence, via l’intranet. Ils disposent par exemple de vues géné-rales sur l’architecture fonctionnelle, les données, le dictionnaire de données, de vues détaillées sur l’ensemble des com-posants référencés dans le référentiel. Ils peuvent également accéder à l’en-semble de la documentation liée au SI.

L’urbanisation doit vous permettre de passer de l’existant vers la cible en défi nissant des trajectoires. Comme ce processus a-t-il été concrètement mis en œuvre ?

Isabelle Sinou : Pour y parvenir, nous

GAINS QUANTITATIFS

Un gain en temps de 30 % pour conduire des analyses d’impact

Une prise en main du SI par les nouveaux arrivants ou les prestataires extérieurs réduite de moitié

Un temps consacré aux spécifi cations réduit de 30 %

La réutilisabilité des composants dans un projet a permis de gagner 10 jours/hommes par fonction réutilisable

GAINS QUALITATIFS

une meilleure maîtrise de la complexité

Une meilleure appréhension des risques et une défi nition claire des rôles et responsabilités des différents acteurs

AUTRES GAINS VISES

La réduction des coûts d’intégration ou des coûts liés aux interfaces, aux incohérences de développement,

Une réduction des coûts annuels d’exploitation

Des économies sur la gestion des données, des applications et des infrastructures systèmes

Les premiers calculs de retour sur investissement

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avons d’abord bâti une architecture fonctionnelle cible en nous appuyant sur une double source d’identifi cation des fonctions : les nouvelles fonctions issues de la mise en œuvre des proces-sus conformément à la stratégie et les fonctions implémentées dans les appli-cations de notre patrimoine. Tout ceci a été rangé dans un plan de classement des fonctions. Ce plan nous a permis, d’une part, de mesurer la couverture fonctionnelle des progiciels candidats au remplacement du système cœur de métier et d’autre part, de construire l’architecture applicative. Dès lors, la défi nition des trajectoires dépend des critères « business » et des ressources requises.

Cette démarche d’urbanisation a bénéfi cié du soutien de la Direction Générale. La question du retour sur investissement devait être centrale. Des gains ont-ils déjà été mesurés ?

Isabelle Sinou : Le soutien de la Di-rection Générale a été une des clés du succès de la démarche. Elle a su effectivement y déceler un fort potentiel de retour sur investissement. Des gains tant quantitatifs que qualitatifs ont déjà pu être mesurés et d’autres sont encore attendus. Pour commencer, la démar-che d’urbanisation nous confère une

meilleure maîtrise de la complexité. Par la cartographie, il est possible de voir immédiatement ce qui se passe dans le système d’information et de mieux appréhender tout projet de refonte. Il est plus facile d’identifi er les systèmes à re-voir, les interactions entre systèmes, les composants réutilisables. La démarche permet également de mieux appréhen-der les risques et de défi nir clairement les rôles et responsabilités des diffé-rents acteurs. Sur des critères purement quantitatifs, nous avons mesuré un gain en temps de 30 % pour conduire des analyses d’impact.. Grâce aux cartogra-phies, la prise en main du système d’in-formation par les nouveaux arrivants ou les prestataires extérieurs a été réduite de moitié. Par la fourniture de modèles de références, le temps consacré aux spécifi cations a été réduit de 30 %. En-fi n, sur l’un des projets en cours, dans le cadre d’un développement web, la réu-tilisabilité des composants a permis de gagner 10 jours/hommes par fonction réutilisable.

Et sur le long terme ?

Isabelle Sinou : Au-delà des bénéfi ces déjà mesurés, le Groupe vise d’autres gains importants comme la réduction des coûts d’intégration ou des coûts liés aux interfaces ( mise en place de l’EAI),

aux incohérences de développement, en facilitant par exemple la réutilisabilité des composants et en mettant à dispo-sition des services d’accès aux données de référentiels. En supprimant les risques de redondan-ces, les coûts annuels d’exploitation de-vront être signifi cativement réduits. En-fi n, nous devrions pouvoir réaliser des économies sur la gestion des données, des applications et des infrastructures systèmes.

Quels vont être les grands apports de la démarche d’urbanisation pour le Groupe ?

Isabelle Sinou : En se dotant d’outils de pilotage performants et en amélio-rant sa gestion du risque, Eurofactor se dirige vers une gouvernance plus fi ne de son système d’information. Grâce à un S.I. désimbriqué, cohérent et plus réactif, le Groupe sera capable d’inté-grer de nouvelles fonctions plus rapide-ment (de nouvelles offres par exemple) et sera aussi en mesure d’interagir plus rapidement avec d’autres systèmes, facilitant ainsi la mise en oeuvre de nouveaux partenariats. Notre démarche d’urbanisme est naturellement appelée à évoluer et à s’enrichir au fur et à me-sure des retours des projets.

Avec des outils de pilotage performants, Eurofactor se dirige vers une gouvernance

plus fi ne de son système d’information

iPrisme est le fruit de la capitalisa-tion des 15 ans d’expérience de Nomia dans l’accompagnement des entreprises dans leurs grands projets de transformation. Il intè-gre un cadre de structuration des connaissances dont la fi nalité est de mieux maîtriser la complexité de l’entreprise et de la doter d’un langage commun.iPrisme offre également un ensem-ble de démarches méthodologiques complémentaires couvrant le cy-

cle du changement et issues des meilleures pratiques. La démarche iPrisme-AE (Architecture Entre-prise) comprend : - Les modèles de cartographie

(métier, fonctionnel, applicatif et technique) avec les concepts et les relations qui les unissent.

- Les démarches de mise en œuvre : démarche de cartogra-phie, démarche de collecte et de peuplement des données dans

le référentiel de cartographie, démarche d’administration.

- Les outils nécessaires pour dé-livrer les services de base d’une cartographie applicative.

Le cadre iPrisme est implémenté dans plusieurs outils de cartogra-phie du marché, notamment Aris et Mega. Il prend également en compte le framework TOGAF.

Le cadre méthodologique iPrisme_Architecture_Entreprise de Nomia

Cette lettre est publiée par Nomia ©2009. Tous droits réservés. Toute repro-duction de cette publication sous une forme quelconque sans autorisation préalable est interdite.

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