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La Bretagne

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LaBretagne

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La Bretagne ou Bretagne historique est une pénin-sule de l’ouest de la France, située entre la Manche au nord, la mer Celtique et d’Iroise à l’ouest et le golfe de Gascogne au sud. À la fin de l’Empire romain, elle connaît un afflux de population due à l’immigration massive1,2 de Bretons insulaires dans une partie de l’ancienne Armorique celte. Ceux-ci créent un royaume3 au ixe siècle, qui devient en-suite un duché4. Elle devient en 1532 une « province réputée étrangère5 » unie à la France sous la même couronne jusqu’à sa disparition administrative en 1790 et sa division en cinq départements : Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Inférieure et Morbihan. La Bretagne possède une identité forte, pourtant encore soumise à controverse6.La Bretagne est considérée par la Ligue celtique comme l’un des six pays celt-iques7, au regard de la linguistique, de l’ethnologie et de l’histoire. Ses habit-ants sont les Bretons, que l’on parle de la région historique ou de la région ad-ministrative actuelle. Son nom breton, Breizh (sans article ; prononcer [brɛjs] en breton KLT, [brɛɛ] en breton van-netais), est orthographié avec un « ZH » pour rassembler l’ancienne écriture existant pour le nord et l’ouest (Breiz) avec celle du sud (Breih). « Breizh » est couramment abrégé en BZH. En gallo, l’autre langue traditionnelle de Bretagne, son nom est Bertaèyn.L’appellation Bretagne désigne égale-ment une région française, composée de quatre départements. Le départe-ment de la Loire-Atlantique, historique-ment breton, est actuellement rattaché à la région Pays de la Loire ; la ques-tion de sa réunification à la de débats.

Le nom « Bretagne » vient du latin Brit-tania (à l’époque plus rarement écrit Bri-tannia) qui signifie littéralement « le pays des Bretons ». Ce mot est utilisé dès le ier siècle par les Romains pour désigner la Bretagne insulaire, et plus précisément la province romaine qui s’étendait du sud de l’île jusqu’aux murs protecteurs du nord (le mur d’Agricola, le mur d’Hadrien puis le mur d’Antonin). Le terme latin dérive lui-même du mot grec utilisé par le vo-yageur marseillais Pythéas pour désigner l’ensemble des îles du Nord qu’il visita aux alentours de 320 av. J.-C. (y compris prob-ablement l’Islande) : Πɛɛɛɛɛɛɛɛɛ (Prettanike) ou ɛɛɛɛɛɛɛɛɛɛ (Bret-taniai). Au ier siècle av. J.-C., Diodore in-troduit la forme Πɛɛɛɛɛɛɛɛ (Pret-tania), et Strabon utilise ɛɛɛɛɛɛɛɛɛ (Brettania). Marcien d’Héraclée, dans son Periplus maris exteri (“périple de la mer extérieure”) parle des “îles prettaniques” (ɛɛ Πɛɛɛɛɛɛɛɛɛɛ ɛɛɛɛɛ). Les habitants de Prittanike étaient ap-pelés Πɛɛɛɛɛɛɛɛ, Pritteni ou Pret-tani8, probablement un nom celtique, peut-être celui utilisé par les Gaulois pour désigner les habitants des îles9. Ce

terme est à l’origine du mot gallois Pry-dain (en moyen gallois Prydein) qui dé-signe la Bretagne (l’Île de Bretagne).Après la chute de l’Empire romain d’Occident et au fur et à mesure que les Bretons s’installent sur le continent en Ar-morique, le nom de leur patrie d’origine se substitue à celui de l’ancienne Armorique sans toutefois le remplacer totalement. Il s’impose définitivement vers la fin du vie siècle et peut-être même dès la fin du ve siècle10. On parle alors de Britannia Minor11 ou de Britannia pour désigner le territoire sous le contrôle des Bretons.« Breizh », le nom breton de la Bretagne, vient lui d’un ancien Brittia12.Le terme « Armorique » est souvent uti-lisé pour désigner la Bretagne et ce même s’il désignait à l’origine un ensemble plus vaste. Il viendrait du Gaulois aremorica qui signifierait « proche de la mer »13. Un troisième nom Letauia (en français « Létavie ») a été utilisé jusqu’aux xie siècle et xiie siècle. Il viendrait d’une racine celtique signifiant « large et plat », « s’étendre », « déployer » et se re-trouve dans le mot gallois Llydaw qui désigne la Bretagne continentale14.

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La Bretagne est peuplée par l’homme dès le paléolithique in-férieur avec une population néanderthalienne qui ne se dis-tingue pas de celle du reste de l’Europe occidentale et qui est sans doute peu nombreuse. Sa seule particularité est l’existence d’un faciès particulier, le Colombanien15 centré sur Carnac.Les premiers hommes modernes arrivent en Bretagne vers -35 000 et rem-placent ou absorbent les néanderthaliens. Le paléolithique supérieur est marqué par des industries de transitions, proches du châtelperronien sur la côte nord et par des industries plus classiques, de facture magdalénienne, au sud de la Loire, sans qu’on puisse savoir si la différence entre les deux est purement culturelle ou si elle reflète la persistance d’un réduit néander-thalien. La Bretagne ne possède qu’une seule grotte ornée, La Dérouine.Au mésolithique la Bretagne se couvre de forêts et est peu-plée par des communautés relativement nombreuses, divisées en trois groupes régionaux. Au mésolithique récent s’amorce une tendance à la sédentarisation, notamment dans les sites de Teviec et d’Hoedic16, avec peut-être un passage à l’élevage.L’agriculture arrive en Bretagne au Ve millénaire av.J.C, apportée par des migrants venus du sud et de l’est. La néolithisation ne se traduit ce-pendant pas par un remplacement de population. Les chasseurs-cueilleurs locaux adoptent les nouvelles techniques qui permettent l’émergence de sociétés complexes, notamment autour du Golfe du Morbihan.Cela se traduit par l’apparition d’une architecture mégalithique, d’abord des cairns, puis des tombes princières et des alignements. Le département du Morbihan concentre à lui seul de nombreux mégalithes dont le Grand menhir brisé d’Er Grah qui est le plus grand monument transporté et éri-gé par les hommes du Néolithique. Le site le plus connu est situé à Carnac.Même si des influences de la culture de la céramique cordée se fait sentir à la fin du Néolithique, la Bretagne présente une cer-taine continuité culturelle jusqu’au début de l’âge du bronze.

Préhistoire

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Bien avant les Celtes, les populations néolith-iques ont érigé les menhirs, les cairns et tumuli, dont il nous reste les dolmens et les allées cou-vertes. Ces derniers avaient un usage funéraire et cultuel avéré. La fonction des menhirs reste encore hypothétique mais on leur attribue désor-mais un usage de marqueur territorial associé à des fonctions religieuses. La religion druidique s’est répandue avec l’arrivée des Celtes, notam-ment en Gaule et dans les îles Britanniques. La domination de la péninsule par les Romains a amené comme partout en Gaule, mais avec moins d’emphase, la construction de nouveaux lieux de culte dont certains sont restés observ-ables en élévation (Temple de Mars à Corseul) et de statues du panthéon romain (Douarnenez, Corseul), quoique l’invention de plusieurs stat-ues de type celtique indique la permanence des cultes précédents. À la fin de l’époque gallo-ro-maine, les populations bretonnes, venues de l’île de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne) ont ac-

centué l’implantation d’une nouvelle religion : le christianisme, qui a supplanté progressivement les anciennes croyances. Cependant, le pagan-isme a côtoyé pendant des siècles la religion dom-inante, plus ou moins paisiblement. Aujourd’hui encore, nombre de légendes et de traditions locales évoquent des pratiques druidiques.Malgré la faible implantation protestante en Bretagne (Blain, Vitré...) mais après les grands désordres de la Ligue, les pères Le Nobletz, Maunoir et Huby devinrent les figures emblé-matiques de la Contre-Réforme en Bretagne. Ils furent aussi à l’origine de l’usage d’images peintes de grand format — les taolennoù ou « tableaux de mission » — pour illustrer leurs prêches au cours d’innombrables missions qui se poursuivirent jusqu’en 1957 en terre breton-nante, le Léon formant le pivot de leur succès.

Culture

PaysageLa végétation est abondante. Autrefois la Bretagne était un pays de bocage ; la réorgani-sation des parcelles dans les années 1960 (le re-membrement) a éliminé une grande partie des haies bordant les champs, permettant de mod-erniser l’agriculture mais entraînant un les-sivage de la couche superficielle des champs. Ce remembrement s’est fait à plus basse échelle que dans de nombreuses plaines céré-alières de la France (Beauce, Champagne...).La Bretagne présente une exceptionnelle rich-esse ornithologique. Quatre grands sites per-mettent d’observer des colonies d’oiseaux. Accessible de mai à septembre, la réserve de Fal-guérec, dans le golfe du Morbihan, est une zone protégée pour les oiseaux migrateurs, nicheurs ou endémiques. À l’automne, bernaches et spat-ules y font une halte sur le chemin de l’Afrique. De mars à septembre, les échassiers viennent s’y reproduire avant de partir pour le Sénégal. Aigrettes, hérons, cormorans vivent là toute l’année. Guillemots et pingouins se rassemblent quant à eux, sur les falaises de la réserve orni-thologique du cap Sizun, près de la pointe du Raz (ouverte de mai à la Toussaint). Fragile et tou-

chée à plusieurs reprises par les marées noires, la réserve des Sept-Iles, au large de Perros-Guirec, est désormais interdite au public. Mais un sys-tème de transmission vidéo permet d’observer les six mille fous de Bassan, huitriers-pies et autres fulmars depuis la station de l’île-Grande.Tant que les liaisons maritimes ont prévalu sur les liaisons terrestres, la position de la Bretagne, passage et escale obligée au milieu de la fa-çade atlantique de l’Europe lui a valu une cer-taine prospérité. Mais elle a souffert de son isolement géographique principalement lors du xxe siècle. En effet, le fait d’être positionné sur un nœud de transport est un facteur es-sentiel du développement des infrastructures.La mise en place durant les années 1970 du Plan Routier Breton (PRB)39, impulsé par le Géné-ral de Gaulle, allait considérablement désenclav-er la région grâce à 10 045 millions de francs d’investissement sur 25 ans40. Plus de 1 000 km de voies à 2 couloirs de circulation dans chaque sens ont été réalisés ou sont en cours de réali-sation, multipliant par quatre le trafic routier breton ; ces voies sont exemptes de péage41,42.

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Les principales liaisons sont :Nantes - Saint-NazaireRennes - St Malo via DolRennes - Brest via St BrieucRennes - Redon - QuimperRennes - Redon - NantesRennes - ChateaubriantLes lignes secondaires relient :Saint-Nazaire - Le Croisic via La Baule-EscoublacDol - Lamballe via DinanDol - Folligny - St Lo - Lison - CaenSt Brieuc - Loudeac (en restaura-tion)Guingamp - PaimpolGuingamp - CarhaixPlouaret - LannionMorlaix - RoscoffBrest - Landerneau (ligne TER la plus fréquentée de Bretagne en 2007)Brest - Quimper (via Landerneau)Auray - Quiberon

Transports

Tant que les liaisons maritimes ont prévalu sur les liaisons terrestres, la position de la Bretagne, passage et escale obligée au milieu de la façade atlantique de l’Europe lui a valu une certaine prospérité. Mais elle a souffert de son isolement géographique principalement lors du xxe siècle. En effet, le fait d’être positionné sur un nœud de transport est un facteur essentiel du développement des infrastructures.La mise en place durant les années 1970 du Plan Routier Breton (PRB)39, impulsé par le Général de Gaulle, allait considérablement désenclaver la région grâce à 10 045 millions de francs d’investissement sur 25 ans40. Plus de 1 000 km de voies à 2 couloirs de circulation dans chaque sens ont été réalisés ou sont en cours de réalisation, multipliant par quatre le trafic routier breton ; ces voies sont exemptes de péage41,42.La pêche et les industries connexes, la construction navale civile et militaire (Brest, Lorient), la construction aéronautique (St-Nazaire et Nantes), le tourisme (surtout estival et côtier) for-maient déjà les principaux secteurs de l’économie bretonne de la première partie du xxe siècle.

Le réseau ferré est organisé en étoile autour de Rennes, reliée à Paris par la ligne à grande vitesse Atlantique et bientôt la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire, ou par la voie clas-sique Paris - Chartres - Le Mans - Laval - Rennes. Elle est première pour la production laitière.

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