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La Mode, le commencement La mode (ou les modes), et plus précisément la mode vestimentaire, désigne la manière de se vêtir, conformément au goût d'une époque dans une région donnée. C'est un phénomène impliquant le collectif via la société, le regard qu'elle renvoie, les codes qu'elle impose et le goût individuel. La mode concerne non seulement le vêtement mais aussi les accessoires, le maquillage, le parfum et même les modifications corporelles. Les facteurs déterminant la mode sont parfois une recherche esthétique (notamment pour les grands créateurs). Néanmoins, la mode est aussi déterminée par d'autres facteurs, pour ceux qui la suivent : un moyen d'affirmer son rang social, son groupe social, son pouvoir d'achat et sa personnalité ; ou bien pour les créateurs qui imitent, un moyen commode de gagner de l'argent et du succès.

Fashion

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La Mode, le commencementLa mode (ou les modes), et plus précisément la mode vestimentaire, désigne la manière de se

vêtir, conformément au goût d'une époque dans une région donnée. C'est un phénomène

impliquant le collectif via la société, le regard qu'elle renvoie, les codes qu'elle impose et le goût

individuel.

La mode concerne non seulement le vêtement mais aussi les accessoires, le maquillage,

le parfum et même les modifications corporelles. Les

facteurs déterminant la mode sont parfois une

recherche esthétique (notamment pour les

grands créateurs). Néanmoins, la mode est aussi

déterminée par d'autres facteurs, pour ceux qui la

suivent : un moyen d'affirmer son rang social, son

groupe social, son pouvoir d'achat et sa

personnalité ; ou bien pour les créateurs qui

imitent, un moyen commode de gagner de

l'argent et du succès.

L'une de ses caractéristiques vient de son

changement incessant, incitant par là-même à

renouveler le vêtement avant que celui-ci ne soit usé

ou inadapté.

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La notion de mode ne saurait être appréhendée sous un angle utilitariste. Elle dépasse en effet

amplement la nécessité de se vêtir. Ce phénomène de la mode a longtemps été le privilège de

l'aristocratie à la Cour et des classes aisées imitant les modes de la Cour avant de se populariser

et de devenir un phénomène de masse. Ainsi le terme apparaît en 1482 et désigne les

changements dans les détails du vêtement réservé à l'élite et l'expression « la nouvelle

mode » devient dès 1549 « être à la mode ».

Le XVIe siècle marque la naissance des premiers journaux de mode, notamment des gazettes peu

illustrées. La galerie des modes et costumes français est ainsi publiée dès 1778. C'est également

à cette époque qu'apparaissent ce que l'on appelle alors les « poupées de France » . Il s'agit de

figurines habillées que les dames prennent plaisir à se présenter et à s'échanger entre elles à

l'occasion de rencontres afin de découvrir et de faire découvrir la mode qui ne dispose pas

encore de canaux de diffusion à grande échelle. Ce n'est en effet qu'avec l'apparition de la photo

illustrant les magazines au XIXe siècle que prend l'essor de la presse féminine2, la mode

masculine jusqu'alors assez figée ne se développant vraiment qu'au début du XXe siècle, comme

l'illustre la revue de mode Adam lancée en 1925 par Edmond Dubois3 et s'adressant à la clientèle

fortunée des tailleurs.

HISTORIQUE Au début du XIXe siècle, les premiers magasins de vêtements à prix réduit voient le jour.

On peut commencer à parler d'histoire de la mode et l'analyser à partir du XIXe siècle avec le

créateur Charles Frédéric Worth qui eut le premier l'idée, vers 1858, de faire défiler ses modèles

sur de vraies femmes (alors appelées sosies) dans des salons où les clientes venaient choisir.

Auparavant, on peut parler de modes portées à la Cour et de costumes régionaux, mais ceci

appartient à l'Histoire du costume et se compte en siècles alors que la mode s'évalue en

décennies. L'homme, cependant, dès la Préhistoire, a aimé s'orner. Et si le vêtement fait pour

partie son apparition pour se garantir des intempéries dans les climats froids, les populations des

climats tempérés ou chauds ont toujours aimé s'orner de pagnes végétaux, plumes et breloques

de toutes sortes; il n'entrait pas là de raison purement fonctionnelle, le narcissisme et

la séduction avaient déjà leur part.

Le vêtement, lui, est apparu pour des raisons initialement fonctionnelles : de nouveau pour se

protéger des intempéries et des agressions extérieures mais également pour protéger son corps

du regard des autres en respectant la pudeur et en ménageant les attitudes de séduction. Puis,

au fur et à mesure, il a été étoffé, décoré, et accompagné d'accessoires. On va commencer à

porter des bijoux, à se maquiller et à se parfumer ; c'est à ce moment qu'on ne parle plus

seulement de vêtement, qui a d'abord un but fonctionnel, mais de mode, qui a des fins plus

séductrices.

L'essor de la mode est en grande partie lié à trois principaux facteurs constitutifs de la  société de

consommation contemporaine ;

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la production en série, qui permet de dupliquer des articles en grande quantité ;

la naissance d'une première forme de " classe moyenne urbaine " résultant de l'exode rural ;

la diffusion massive de la presse, qui constitue un relai de premier ordre.

La mode est associée est un phénomène multifactoriel. Elle combine des aspects créatifs,

médiatiques, industriels et commerciaux, ce qui en fait un élément complexe de la société. Elle

peut être considérée comme un réflexe social et culturel. En effet, avec le développement des

moyens de communications et de transports, pratiquement toutes les créations dans le domaine

de l'habillement sont accessibles à la majorité des gens, tous groupes sociaux confondus. La

mode peut être vue sous un angle strictement d'expression artistique ou artisanale, et aussi

comme outil économique de développement, par exemple à travers ses filières textile et

fabrication, souvent peu ou mal évoquées.

Depuis le milieu du XXe siècle, la mode s'est petit à petit construit une image de phénomène de

société incontournable. Les couturiers, tel Paul Poiret au début du siècle évoqué, puis Madeleine

Vionnet, Cristobal Balenciaga, Christian Dior, Yves Saint Laurent, Hubert de Givenchy, Pierre

Cardin et Coco Chanel ou André Courrèges, Nina Ricci et, plus récemment, Thierry

Mugler, Giorgio Armani, Gianni Versace, Christian Lacroix, Helmut Lang ou Miuccia

Prada, Antoine Chaulieu et Tom Ford sont devenus des personnages publics. Ils se sont

progressivement transformés en créateurs de tendances pour les grands noms de la distribution

internationale. Leur rôle est ainsi devenu plus proche du public consommateur ordinaire. Le

paradoxe restant que leur notoriété grandissante les classe parmi les célébrités, people ou stars

des magazines, soit du secteur, soit encore des médias, tels que la télévision ou le cinéma.

La mode, de nos jours Dans les pays tempérés, la mode est renouvelée selon un système de saisons couvrant une

période de six mois : Automne/Hiver et Printemps/Été. Avant que les collections n'arrivent dans

les boutiques, un gros travail d'équipe est fourni. Les collections sont conçues six à huit mois à

l'avance.

De plus en plus de compagnies font même jusqu'à quatre collections par année :

Automne/Hiver, Holliday (collection des fêtes), croisière ou early springet finalement

Printemps/Été. Cela permet d'augmenter les ventes.

La première étape consiste à chercher des indices, à flairer la mode de demain. Avec ce

regroupement d'informations, un carnet de tendance est monté, plus communément appelé par

son nom anglais trend book.

Pour cette chasse aux idées, il existe plusieurs terrains incontournables. Il y a d'abord les salons

de mode tels que « Première Vision » et Tex World àParis, « Pitti Uomo » et « Pitti Immagine »

à Florence et à Milan où il y a un nombre incroyable de salons. Il y a aussi les défilés de mode.

Mais le moyen le plus accessible est le « lèche vitrine » et regarder les gens dans les rues.

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Pour cela, les détails intéressants de vêtements des passants peuvent êtrephotographiés, ou

même des fashion buyers vont acheter des vêtements et accessoires dans diverses boutiques.

Ensuite, un compte rendu des différents éléments trouvés est établi, et les regroupements

d'idées se mettent en place : les thèmes. Chacun de ces thèmes comprend différentes matières,

différentes formes de vêtements et des détails particuliers.

Ainsi, chaque page d'un carnet de tendances sera munie d'un échantillon textile, de dessins

techniques détaillés, d'une illustration de mode (figurine) et, éventuellement, de photos

références. Ils seront exposés dans les salons de mode des saisons suivantes ou vendus

directement à des marques. Ces trend books peuvent anticiper la mode sur deux à trois saisons,

c’est-à-dire qu'en automne/hiver 2005, les trend books printemps/été 2006 sont présentés, ceux

d'automne/hiver 2006/2007 sont en cours de finition et les recherches pour printemps/été 2007

ont commencé.

La Création

Un trend book est un regroupement d'idées, aucune collection n'y est créée. Le styliste l'utilise

pour créer sa propre collection en ne s'inspirant que des éléments qui l'intéressent.

Une fois que les idées et thèmes ont été choisis, les stylistes vont créer leurs collections avec

une saison d'avance, voire deux. Il faut sélectionner les idées et tissus définitifs, prévoir

les imprimés ou broderies, et les petits accessoires (attaches, boutons, clips, etc.).

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Ils vont ensuite monter une collection qui comprend comme dans le trend books plusieurs

groupes différents. Par exemple, pour un thème sur la magie, une dizaine de pièces (vêtements)

sera réalisée avec pour idée la sorcellerie, une autre partie sur les fées, une autre sur

lesbaguettes magiques, etc. Dans une collection, selon l'ampleur de la marque, il peut y avoir

deux à six groupes.

Les stylistes s'assurent que la collection est équilibrée (les différents éléments sont coordonnés

et il y a un peu plus de hauts que de bas).

Chaque modèle est représenté par un dessin technique indiquant clairement tous les détails,

avec une vue de face et de dos, voire de côté quand il a des éléments à préciser.

Une fois ce travail terminé, la présentation sera faite sous forme de dessins techniques

accompagnés pour chacun d'un échantillon textile ou de la référence du tissu choisi. Chaque

groupe est illustré pour véhiculer l'état d'esprit.

Le modéliste prend à son compte les dessins techniques afin de réaliser un patronage du

vêtement. À cette étape se produisent de fréquents allers-retours entre le modéliste et le styliste

afin d'ajuster le souhait aux contraintes de la réalité.

Enfin, le modéliste monte les prototypes qui permettent de voir si les modèles ont le rendu voulu.

Il est alors encore possible de les améliorer. La partie création est terminée une fois que les

dernières modifications sont faites.

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De la confection à la commercialisationUne fois que le patron de chaque prototype a été réalisé par le modéliste, une phase

d'industrialisation intervient. Il s'agit le plus souvent du travail du patronnier et du gradeur.

Le patronnier est chargé, à partir du patron comportant les pièces principales du vêtement, de

créer l'ensemble des pièces techniques annexes telles que les doublures, certains

thermocollants, ainsi que les gabarits de montage.

Le gradeur est chargé de dériver du modèle réalisé dans une taille de référence, la taille de base,

un modèle décrit dans toutes les tailles à produire.

Une fois que le patron de chaque modèle a été industrialisé, le vêtement est produit en plus ou

moins grande quantité selon la distribution prévue. C'est la « confection de vêtement ». Les

vêtements sont ensuite emballés et expédiés dans les différents points de vente.

Certains modèles peuvent avoir été créés spécialement pour un défilé de mode afin de mettre en

avant la collection de la marque en question. Dans une collection, environ 20 % des modèles ne

seront jamais commercialisés.