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BACARY SAGNA LA CULTURE DU HAUT NIVEAU LE PREMIER MAGAZINE DE SOCCER AU QUÉBEC VOL.41 - N o 6 - SEPTEMBRE 2019 UN MOIS INSENSÉ À L’IMPACT DE MONTRÉAL MARINETTE PICHON CHOISIT LE QUÉBEC

  BACARY SAGNA LA CULTURE DU HAUT NIVEAUpiscines et gymnases. Premières retombées en ski alpin, 3 médaillées d’or aux Jeux d’Innsbruck 1964 puis 4 en 1968 à Grenoble, ainsi

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BACARY SAGNA

LA CULTUREDU HAUT NIVEAU

LE PREMIER MAGAZINE DE SOCCER AU QUÉBEC VOL.41 - No 6 - SEPTEMBRE 2019

UN MOIS INSENSÉÀ L’IMPACT DE MONTRÉAL

MARINETTE PICHONCHOISIT LE QUÉBEC

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UN « DRAMA » TOUS LES TROIS JOURS… 10

L’Impact de Montréal a vécu un mois d’août insensé en coulisses et sur le terrain. Arrivées et départs de joueurs majeurs, renvoi d’entraîneur, rumeurs de nomination d’un directeur sportif, départ d’un personnage historique du club, grogne du stade… tout s’est enchaîné de façon invraisemblable. Retour sur une période trouble.

LA VALSE A MIS LE TEMPS…16

Commune dans de nombreux championnats à travers le monde, la valse des entraîneurs est désormais aussi dansée en MLS.

DES TRANSFERTS À TOUT-VA… 20

Les championnats européens ont repris dans le courant du mois d’août, avec de nombreux changements, tant sur les bancs que dans les effectifs. Tour d’horizon des forces en présence.

L’AVENTURE QUÉBÉCOISE DE MARINETTE PICHON… 34

Première grande vedette du soccer féminin français, Marinette Pichon a quitté la France pour entamer une carrière d’entraîneure au sein de l’Association Régionale de Soccer (ARS) du Lac-Saint-Louis.

Impact de Montréal

MLS

Europe

Québec

BACARY SAGNA : LA CULTURE DU HAUT NIVEAU... 12

Le défenseur à la carrière exceptionnelle se livre sur l’Impact de Montréal, la MLS, mais aussi Auxerre, Guardiola, l’exigence et l’humilité que requiert le très haut niveau.

JULIAN GRESSEL, L’ENVOL DE L’AILIER… 18

À 20 ans, Julian Gressel ne semblait pas avoir d’avenir au-delà des divisions inférieures allemandes. Six ans plus tard, il fait partie des valeurs sûres de MLS et rêve de Coupe du monde.

MATHIEU RUFIÉ, DU QUÉBEC À RODEZ … 22

Après six ans et demi à arpenter les terrains de soccer de la Belle Province, Mathieu Rufié a reçu à la fin du mois de juin une offre pour devenir l’entraîneur de l’équipe féminine de deuxième division de Rodez.

PLSQ: PLAIDOYER POUR LA TENUE DE SÉRIES ÉLIMINATOIRES…38

Des séries éliminatoires dans la PLSQ ? Plusieurs le veulent.

- L’édito de Georges Schwartz… 6- Autour du monde… 8- Stade… 42

Photo couverture: Québec Soccer

- Soccer et politique…45- Divertissement: Un match de légende à Montréal… 48- E-sport… 50

Rubriques

SOMMAIRE

QUÉBEC SOCCER septembre 2019 54 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

D’un bord de l’océan à l’autreIl fut un temps où l’Europe était considérée comme l’eldorado des

joueurs de soccer. Meilleurs championnats, meilleure exposition, meil-leur salaire, meilleurs entraîneurs, tout y était plus beau, plus rose. Est-ce toujours le cas ? Vraisemblablement, il ne faut pas se mentir. Les exemples de celles et ceux qui rêvent de la Vieille Europe sont encore nombreux, même lorsque l’on parle de divisions inférieures. Pourtant, l’hégémonie n’est peut-être plus aussi implacable qu’avant. Bojan est venu de son plein gré à Montréal pour retrouver le plaisir de jouer qu’il avait perdu dans les plus grandes équipes du monde, Carlos Vela et Josef Martinez affolent les défenses de la MLS alors qu’ils sont dans la fleur de l’âge, les jeunes sud-Américains ne font plus de l’Europe le seul point de chute susceptible de les intéresser. La mondialisation du soccer ne se fait finalement pas seulement au détriment « des petits ». Qui aurait cru que Daniele De Rossi accepte la proposition du mythique Boca Junior alors que plusieurs équipes italiennes lui faisaient les yeux doux malgré son âge avancé ? Qui aurait pu penser il y a encore une décennie qu’André-Pierre Gignac gagne sa place à l’Euro 2016 avec la France malgré un exil au Mexique ? Que le nom de Mario Ballotelli soit si longtemps associé à celui de Flamengo pendant le mercato, avant qu’il ne décide finalement de signer dans le club de la ville de son enfance, Brescia ? Et les exemples sont aussi plus près de nous. Outre Bojan, Ballou est revenu d’un exode sans éclat au FC Barcelone, l’ancienne grande vedette du circuit féminin international, Marinette Pichon, a opté pour le Québec pour lancer sa carrière sur les bancs de touche, convaincue par les infrastructures et les défis qu’offrent la Belle Province. Avant elle, Rémi Garde avait décliné plusieurs offres européennes pour accepter celle de l’Impact il y a près de deux ans. Malheureusement, il lui en restera sans doute un goût amer aujourd’hui, vu la façon dont l’histoire s’est terminée. Peut-être pensait-il avoir plus de temps et de libertés pour travailler sereinement en MLS. C’est raté. Les vieux réflexes de président trop stressé à la vue d’un classement incertain ont rapidement traversé l’Atlantique. Car oui, la mondialisa-tion n’a pas que du bon.

Quentin ParisisRédacteur en chef

Éditeur – Fondateur : Pasquale CifarelliÉditorialiste : Georges SchwartzRédacteur en chef : Quentin ParisisConseiller éditorial : Matthias Van HalstRédaction : Jean Gounelle, Claudine Douville, Piero Facchin, Dominique Maestracci, Marc TougasPhotographe : Joey Franco

Direction artisitique et infographieGeneviève [email protected]

Bureau des ventes, Marketing et publicité

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Conseiller en publicitéLynne-Marie MathieuTel.: 514 990-9250

Québec Soccer est publié parLES PROMOTIONS SOCBEC INC.1550-B, rue de CoulombBoucherville, Qc J4B 7Z7514 990-9250

Québec Soccer est imprimé au Québec. Dépôt légal : Bibliothèque Nationale du Canada. Envoi de Publication Canadienne. Numéro de convention 40069455. Numéro inter-national normalisé des publications en série : ISN 0228-6351. Les opinions émises par les journalistes et collaborateurs ne réprésentent pas nécéssairement la direction de Québec Soccer, des Promotions Socbec Inc., ni de tout autre organisme s’étant asso-cié à Québec Soccer. Elles n’engagent que les auteurs. Les conseils techniques donnés dans Québec Soccer le sont à titre indicatif seulement, veuillez consulter un expert du domaine concerné avant de mettre quelques conseils que ce soit en pratique. Le contenu de Québec Soccer ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’auto-risation écrite de son éditeur. Les articles et les photos non sollicités sont les bienve-nus (sans garantie de publication). Veuillez accompagner vos articles et/ou photos d ‘une enveloppe pré-adréssée et pré-affranchie si vous souhaitez que nous vous les re-tournions. L’éditeur ne peut être responsable de la perte d’articles ou de photos.

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6 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

ÉDITORIAL

Le sport ciment de la nationPAR GEORGES SCHWARTZ

Aux attardés qui croient encore qu’on ne doit pas mêler sport et politique, une émission de télévision française produite en 2017, « Les Présidents et le sport », dévoi-lait les rapports passionnés ou opportunistes qu’ils ont entretenus. De Charles de Gaulle à François Hollande,

aucun ne s’était privé d’utiliser ce formidable outil politique. Au-delà de leurs aptitudes ou de leurs goûts personnels, ils saisissaient l’im-portance de se rapprocher des champions tricolores adulés par la population.

Le documentaire débutait avec de Gaulle ulcéré par les piteux résultats des athlètes français lors des Jeux olympiques de Rome en 1960. Il adorait le sport télévisé et estimait que des victoires françaises en compétitions internationales souligneraient la vitalité du pays. Aussi, sous son gouvernement, le sport devint-il obligatoire à l’école; des fonds importants furent investis pour construire stades, piscines et gymnases. Premières retombées en ski alpin, 3 médaillées d’or aux Jeux d’Innsbruck 1964 puis 4 en 1968 à Grenoble, ainsi que 7 médaillés d’or aux Jeux d’été de Mexico 1968, qui permirent à cette politique sportive de montrer au monde les progrès accomplis. En revanche, les présidents Jacques Chirac et Emmanuel Macron profitèrent des victoires des Bleus en Coupe du monde France 1998 et Russie 2018 sans en avoir eu le mérite.

Réaction identique au Canada, où l’on s’inquiétait durant les années 1960 des piètres résultats de l’équipe nationale de hoc-key, notamment face à l’Union Soviétique. En vue de promouvoir le nationalisme canadien, le premier ministre Pierre Trudeau (père de Justin) se rendit à Moscou en 1971 pour régler avec Leonid Brejnev les détails de la « Série du siècle » Canada-URSS qui eut lieu en 1972 et connut un immense succès. Et 12 millions de Canadiens furent témoins à la télévision du but victorieux de Paul Henderson marqué à l’ultime minute du huitième et dernier match de la série.

Le dossier footballQuoique les clubs canadiens soient ouvertement maltraités

dans une LNH américanisée à outrance, le hockey écrase toujours la concurrence sur la scène sportive nationale. D’ailleurs les sports nord-américains dominent abusivement le paysage médiatique même si leur écho ne dépasse guère nos frontières. La Coupe Grey, le Super Bowl de la NFL et les World Series du baseball ne font pas les manchettes outre-Atlantique. Rien n’approche un Mondial de foot-ball, un Euro, la Ligue des champions; et la Premier League anglaise plane économiquement au sommet des championnats nationaux.

Peut-être en est-on conscient au niveau fédéral, à en juger par les propos tenus en mai dernier par le ministre des Sciences et des Sports Kirsty Duncan, annonçant une allocation de 4,3 millions de dollars à Soccer Canada jusqu’en 2020, pour les préparatifs de la Coupe du monde 2026 organisée conjointement avec les États-Unis et le Mexique. « Cette rencontre internationale, disait-il, contribuera à façonner notre identité nationale, culturelle, tout en renforçant l’image du Canada en tant que grande nation sportive. »

Ce ministre des Sciences pourrait ajouter aujourd’hui, à la suite du rapport de Santé Canada sur l’obésité abdominale qui a doublé en trente ans, que la pratique d’aucun des sports professionnels nord-américains n’offre autant d’occasions aux jeunes joueurs de fournir des efforts prolongés que 90 minutes de football. Quant à l’aspect identitaire, noyé dans la place congrue concédée aux clubs canadiens dans les ligues fermées de notre écrasant voisin, il tombe sous le sens que l’équipe nationale de football, composée uniquement de joueurs du pays, revalorisera cet unifolié et ce Ô Canada exhibés à tort et à travers alors qu’il y a peu ou pas de Canadiens sur le terrain.

Prestige international, santé, identité, intervention des chefs d’État, peut-on encore douter de l’existence de liens étroits entre sport et politique ? Et cela sans avoir cité les liaisons – dangereuses il est vrai – avec le nazisme, le fascisme et le communisme.

Le cas Garde Congédié avant la fin de la présente saison, Rémi Garde, l’entraî-

neur français de l’Impact de Montréal, a coûté cher au club sans obtenir les résultats escomptés. Afin de l’aider à se qualifier pour les éliminatoires, Joey Saputo lui avait fait cadeau du Finlandais de Bologne Lassi Lappalainen, qui a marqué 4 buts en 4 matchs, dont 2 magistraux contre Philadelphie premier du classement dans l’Est. Ça n’a pas suffi !

Moi, Garde, je l’aurais limogé avant même le début de sa première saison. Antonyme de son nom, Garde rejette d’entrée Laurent Ciman meilleur défenseur de la MLS en 2015, mais surtout, malgré son exil, encore sélectionné pour l’Euro 2016 dans une équipe de Belgique troisième au classement mondial FIFA. Pour compenser, il fait venir de Ligue 2 (!) française Zakaria Diallo, victime d’une rupture de tendon d’Achille au premier entraînement, qui sera indisponible toute la saison. On envoie facilement à l’étranger des joueurs ayant montré des signes de faiblesse à l’examen médical…

Garde avait déjà affiché ses limites.

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8 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

AUTOUR DU MONDE

Une nouvelle conférence

du futsal au Québec

La PLSQ Masculine pour Blainville

Le Québécois Marco Dominguez

sélectionné en équipe du Guatemala

Le CS Monteuil remporte la PLSQ Féminine

Un champion du monde 86 s’éteint

Le tournoi de qualifications pour les J.O. de Tokyo à Guadalajara

Atlanta remporte la Campeones Cupet l’US Open Cup

La Major League Soccer attribue une équipe à Saint-Louis

SAVEZ-VOUS QUE

la Première Ligue de Futsal du Québec (PLFQ), plus haut niveau de futsal dans la province, a annoncé le 12 août dernier, l’ouverture d’une conférence à Gatineau dès cet automne pour la saison 2019-2020. La PLFQ est dans sa sixième année d’existence et l’Outaouais est la troisième région qui accueille une conférence de la ligue, après le Grand Montréal et la Capitale Nationale.

Et de trois ! l’AS Blainville a remporté son troisième championnat de la PLSQ d’affilée. Les Blainvillois ont remporté le titre à l’issue d’une victoire 2-0 contre Gatineau

Marco Dominguez, l’ancien joueur de l’Académie de l’Impact et du CNHP, dont nous dressions le portrait dans le numéro de juin 2019, a été appelé par le sélection-neur du Guatemala, Amarini Villatoro, pour un stage avec l’équipe nationale. Une pre-mière pour lui.

Monteuil s’est emparé du titre après une victoire (4-0) face au CS Mont-Royal Outremont lors de la dernière journée du championnat. Les tenantes de titre de Québec échouent à la deuxième place tandis que Blainville se classe troisième.

Du côté des honneurs individuels, l’atta-quante de l’AS Blainville Sarah Humes a été la meilleure buteuse du championnat avec 14 buts en autant de matchs. Dans les pro-chaines semaines, la PLSQ-F analysera les candidatures de certains clubs intéressés à se joindre à la ligue.

José Luis Brown, communément appelé « El Tata », s’est éteint le 12 août dernier, après un long combat contre la maladie d’Alzheimer. Il avait 62 ans. Celui qui évo-luait au poste de défenseur central a été le premier buteur lors de la finale remportée 3-2 par les Argentins face aux Allemands en 1986. Il est le second champion du monde 1986 à s’éteindre après José Luis Cuciuffo, mort en 2004 après un accident de chasse.

Huit équipes s’affronteront pour le titre U23 de la Concacaf et pour les deux places disponibles au tournoi olympique de football masculin Tokyo 2020. La compétition devrait se dérouler du 20 mars au 1er avril 2020 aux

stades Jalisco et Akron. Le Canada, le Costa Rica, El Salvador, le Honduras, le Mexique, les États-Unis et deux équipes des Caraïbes à confirmer seront en course.

Le commissaire de la Major League Soccer, Don Garber, a officiel-lement annoncé que la MLS avait attribué une nouvelle équipe à la ville de Saint-Louis. L’équipe commencera à jouer en MLS en 2022 dans un nouveau stade de soccer situé à l’ouest du centre-ville de Saint-Louis (district Downtown West).

Parmi les propriétaires du club de Saint-Louis, on retrouve Carolyn

Kindle Betz, présidente de la Fondation Enterprise Holdings, ainsi que six femmes qui font partie de la famille Taylor, ce qui en fait le premier club de MLS, et l’un des rares dans le sport professionnel, dirigé par un groupe majoritairement féminin. Les autres propriétaires sont deux dirigeants très respectés ayant également des racines profondes dans les milieux des affaires et philanthropiques de Saint-Louis : Andy Taylor, président exécutif d’Enterprise Holdings, et Jim Kavanaugh, chef de la direction générale de World Wide Technology.

Le club de Saint-Louis et son nouveau stade au centre-ville sont des éléments cruciaux d’un important projet de développement dans le district Downtown West. En plus du stade, le développe-

ment comprendra des espaces polyvalents de vente au détail, de restauration et de rassemblement, ouverts au public toute l’année. Le projet contribuera à la revitalisation continue de Saint-Louis, ville considérée comme un lieu de prédilection pour élever une famille en Amérique et aimée pour son mélange d’institutions commerciales, culturelles, éducatives et sportives.

L’arrivée de Saint-Louis en MLS est un nouveau chapitre important

de la croissance spectaculaire du soccer en Amérique du Nord. La ville – considérée par beaucoup comme l’un des marchés d’Amérique du Nord les plus passionnés de soccer – a une population diversifiée, des supporters dévoués et une grande tradition du ballon rond. Au sein de l’équipe nationale américaine qui avait surpris l’Angleterre en 1950 lors de la Coupe du Monde de la FIFA, on retrouvait cinq immigrants américains venant d’un quartier de Saint-Louis baptisé « The Hill » (la Colline). L’équipe de soccer de l’université de Saint-Louis a remporté dix titres en NCAA et le trophée Herman, récompensant le meilleur joueur de soccer du championnat étudiant, est attribué chaque année au Missouri Athletic Club.

L’équipe de MLS d’Atlanta United a rem-porté la Campeones Cup contre l’équipe mexicaine de Club America, sur le score de 3 à 2. Ce trophée met aux prises les cham-pions de la MLS aux champions de la Liga MX. Cette édition 2019 était la deuxième de l’histoire, après l’édition 2018, qui a vu les Tigres UANL avoir le dessus sur le Toronto

FC. Ce n’est pas le seul trophée remporté par les hommes de De Boer, puisqu’Atlanta a aussi remporté quelques jours plus tard l’US Open Cup, la Coupe des États-Unis, en battant Minnesota 2-1. L’armoire à trophées se remplit bien vite. (Photo : Atlanta United)

C’est à Amsterdam qu’il a été décidé de créer la Coupe du monde ? C’était le 28 mai 1928.

QUÉBEC SOCCER septembre 2019 9

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IMPACT

10 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 11

3 AOÛTÇa part mal. L’impact s’incline 6-3 à Colorado. Le gardien Evan Bush et

la défense sont ciblés pour leur fébrilité. Colorado, l’une des plus faibles équipes de la MLS n’a cadré que 7 tirs, mais a marqué 6 fois. Ce n’est pourtant pas le score le plus lourd encaissé cette saison. Le 30 mars, Kansas City avait battu Montréal 7-1.

7 AOÛT Ça bruissait depuis quelques jours, c’est confirmé, Bojan Krkic signe

en grande pompe à l’Impact en provenance de Stoke. Conférence de presse, mini-documentaire sur les coulisses du transfert, présentation à la mi-temps du match de Championnat canadien contre le Cavalry FC, le nouveau venu a le droit à une arrivée de star. Le soir, l’Impact remporte le match 2-1, grâce à un doublé de Piatti, fraîchement revenu d’une blessure de plusieurs semaines. Dans la même journée, Ballou-Tabla, vendu en 2017 au FC Barcelone, revient en prêt jusqu’à la fin de l’année. Micheal Azira, élément régulier de l’équipe de départ cette saison, est envoyé à Chicago. Le défenseur cubain Jorge Corrales fait le chemin inverse. Il vient compenser la longue blessure de Daniel Kinumbe.

9 AOÛTVictor Cabrera prolonge son contrat. Plusieurs joueurs importants

comme Piette, Diallo, Lovitz, Shome, Sagna sont cependant toujours en fin de contrat à la fin de la saison. L’avenir de Brault-Guillard, prêté par Lyon, est toujours observé avec intérêt par les partisans montréalais. Ces derniers sont parfois sarcastiques au sujet de la prolongation de Cabrera, pas toujours très rassurant selon eux.

10 AOÛTL’impact perd un nouveau match de MLS, à Chicago cette fois. Menés

2-0 au bout de 19 minutes, les Montréalais égalisent à la 76e. Ils s’inclinent cependant à la 88e minute sur un but de Schweinsteiger, à la suite d’un corner. La défense, apathique sur ce but, est pointée du doigt pour son manque de combativité. La fébrilité sur les coups de pied arrêtés de l’Impact, une des plus mauvaises équipes de la ligue dans cet exercice, fait les manchettes.

12 AOÛTLe Panaméen Omar Browne, qui a connu de bons débuts mais qui

a peu à peu perdu la confiance du staff, est renvoyé au Panama. Une remarque de Rémi Garde, qui lui hurle en plein match contre Columbus fin juillet « Pour qui tu te prends Omar ? », avait fait le tour du net peu avant et illustrait le malaise. Son attitude, son supposé manque de pro-fessionnalisme et son manque de culture tactique sont évoqués pour justifier ce mouvement.

13 AOÛTAlors qu’il a déjà manqué 18 matchs cette saison, Nacho Piatti se

blesse de nouveau. On annonce au moins cinq matchs sans lui. Samuel Piette est lui aussi sur le flanc. Son retour est espéré pour la fin août.

14 AOÛTZakaria Diallo, en baisse de régime depuis plusieurs semaines, est

transféré au RC Lens, en deuxième division française. Il était en fin de contrat à la fin de l’année et sa prolongation traînait. L’Impact n’a plus que Camacho, Raitala et le jeune Yao comme défenseurs centraux prêts à jouer. Victor Cabrera est blessé pour plusieurs semaines et l’effectif commence à montrer de sérieux déséquilibres. Le soir, l’Impact se qua-lifie pour la finale du championnat canadien en battant, non sans mal, le Cavalry FC 1-0. Il faut dire que le stade du Cavalry est loin de répondre aux standards du professionnalisme, entre gazon non coupé et éclairage défaillant. Anthony Jackson-Hamel, peu utilisé par Rémi Garde, est l’unique buteur de la rencontre et relance le débat sur sa sous-utilisation. L’Impact affrontera Toronto en finale, les 18 et 25 septembre. Un trophée et une place en Ligue des champions de la CONCACAF sont en jeu.

17 AOÛTL’Impact signe un match nul 3-3 au Stade Saputo contre Dallas, alors

qu’il menait 3-0 à la 59e minute. Joey Saputo est dans la tribune. L’Impact n’a gagné qu’une seule rencontre lors des huit dernières journées.

21 AOÛTL’Impact annonce le congédiement de Rémi Garde, de son adjoint

Joël Bats et du préparateur Robert Duverne. L’annonce surprend. Lors de la conférence de presse de Bojan Krkic, le Président Gilmore avait annoncé que la prolongation de Garde était « une priorité » pour le club. Les négociations, très peu voire pas du tout commentées publiquement par les principaux intéressés, traînaient en longueur et elles semblaient

UN « DRAMA » TOUS LES TROIS JOURS

PAR QUENTIN PARISIS

L’Impact de Montréal a vécu un mois d’août insensé en coulisses et sur le terrain. Arrivées et départs de joueurs majeurs, renvoi d’entraîneur, rumeurs de nomination d’un directeur sportif, départ d’un personnage historique du club, grogne du stade… tout s’est enchaîné de façon invraisemblable.

être assez compliquées. Pourtant, officiellement, le renvoi de Rémi Garde n’a strictement rien à voir, mais est seulement la conséquence de résul-tats insuffisants, la goutte de trop étant le match contre Dallas. Wilmer Cabrera, l’ex-entraîneur de Houston congédié huit jours plus tôt, est nommé sur le banc. Patrice Bernier devient entraîneur adjoint. Wilfried Nancy et Rémy Vercoutre sont les deux seuls membres du staff de Rémi Garde à conserver leur poste.

23 AOÛTLes rumeurs d’un départ de Nick De Santis et de la nomination de Lino

DiCuollo au poste de directeur sportif enflent. Le lendemain, le départ de De Santis est officialisé. La fin de 26 ans d’histoire commune.

24 AOÛTJour de derby à Toronto. Avant le match, l’Impact occupe le septième

rang de la Conférence Est, Toronto est neuvième, avec le même nombre de points, mais deux matchs de plus à jouer. Wilmer Cabrera doit composer avec de nombreuses absences, ce qui le pousse à titulariser Sagna dans l’axe de la défense. Deux approximations d’Evan Bush seront fatales à l’Impact qui chute 2-1. Sur l’action qui mène au deuxième but torontois, Jackson-Hamel se blesse, alors qu’il est rentré 20 minutes plus tôt. Urruti est le seul attaquant de pointe « de métier » disponible dans l’effectif. Cette défaite envoie l’Impact à la huitième place, en dehors des places qualificatives pour les séries éliminatoires pour la première fois de la saison. Sur ses 9 derniers matchs de MLS, l’Impact a connu sept fois la défaite, contre une seule victoire et un match nul.

26 AOÛTLe retour inattendu ! L’ancien défenseur central de l’Impact, Rod Fanni,

37 ans et sans contrat depuis la fin de la saison précédente, est pressenti pour venir renforcer la charnière centrale. Les supporters s’enflamment, même si certains s’inquiètent de l’état de forme du joueur. L’officialisation survient rapidement.

28 AOÛTL’Impact remporte difficilement un match important dans la course

auxsérie en venant à bout des Whitecaps de Vancouver, qui avaient pourtant ouvert le score par Reyna. Un but contre son camp de Doneil Henry après un gros travail d’Urruti, et un enchaînement contrôle de la poitrine-demi-volée du même Urruti ont permis aux Montréalais de l’emporter. Bush, pourtant fébrile et critiqué durant le mois d’août, a arrêté un penalty décisif, alors que le score était de 0-1. L’Impact remonte à la septième place. Toronto, huitième, dispose du même nombre de points, mais toujours de deux matchs de plus à jouer.

31 AOÛTC’est la débandade au stade Saputo. L’Impact reçoit une gifle à domicile

3-0 contre DC United, pourtant privé de Wayne Rooney et Luciano Acosta. Le stade gronde, les Ultras se prennent le bec avec le capitaine Samuel Piette. Sur les réseaux sociaux, les partisans reprochent aux joueurs leur manque d’implication et d’amour pour le maillot. La direction est prise pour cible. L’électrochoc attendu après le renvoi de Rémi Garde n’a pas fonctionné. L’Impact est huitième de la conférence est. Toronto, septième et premier qualifié virtuel a un point de plus et toujours deux matchs de plus à jouer.

Nacho Piatti n’a joué que 8 matchs, pour six départs, au 31 août.

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12 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 13

IMPACT

L’Impact de Montréal profite de la pause internationale pour peaufi-ner son nouveau plan de jeu avec Wilmer Cabrera et panser les maux de tête des joueurs, qui sortent

d’une déroute à domicile contre le DC United et plus globalement d’un mois d’août où tout est parti dans tous les sens au club.

Comment as-tu vécu ces dernières semaines ?

C’est difficile parce qu’on perd et qu’on est dans une spirale négative. On passe des moments difficiles et il faut s’en relever. Ce n’est jamais agréable de voir autant de chan-gements en peu de temps et les principaux fautifs sont les joueurs. On ne changera pas le passé, mais on travaille comme il faut pour repartir du bon pied.

Outre le départ de Rémi Garde, les nom-breux autres changements comme le départ de Nick De Santis ou les arrivées et départs au mercato, ont-ils eu une influence ?

Non. Il ne faut pas tout mélanger ni trou-ver d’excuses. C’est la vie d’un club et ça se passe comme ça à chaque mercato. C’est à nous, les joueurs, de faire ce qu’il faut pour se concentrer. On a mal géré certains matchs,

alors qu’il y avait des possibilités de gagner ou de prendre un point.

Est-ce que tu t’attendais au renvoi de Rémi Garde ?

Pas du tout. Ç’a été un choc. Pour moi, j’associais l’Impact à Rémi Garde. C’est lui qui m’a fait venir. J’aimais sa communication avec moi, mais il sait, en tant que coach, qu’il faut être parfois amené à faire ses valises. Malheureusement, c’est arrivé tôt dans la saison. Ça doit être dur pour lui et j’espère qu’il relève la tête.

As-tu vu certains joueurs avoir des pro-blèmes avec Rémi Garde?

(Convaincu) Non, je n’ai pas senti de tensions. Maintenant, le club a décidé de se séparer du coach et il faut respecter les choix. Ce n’est jamais plaisant de voir qu’un coach est limogé, car c’est une question de résultats, et ces résultats, ce sont les joueurs qui les obtiennent.

Qu’apporte le nouveau coach, Wilmer Cabrera ?

Il veut mettre plus d’intensité et prendre plus de risques dans l’animation, dans les courses, dans les frappes. Inconsciemment, on était peut-être trop réservé, trop timoré, on n’en faisait pas assez. Ce n’est jamais facile d’arriver dans une équipe qui a une spirale négative. Ce n’était déjà pas facile pour Rémi Garde. La MLS est difficile, avec en plus huit matchs à l’extérieur pour com-mencer. On était dans une position favorable, mais on a simplement mal géré les matchs. Contre Dallas, on gagne 3-0 et on s’endort. À Chicago, on prend un but dans les dernières minutes. Il y a eu trop d’enchaînements de mauvaise gestion des matchs de la part des joueurs. Le nouveau coach essaye de nous redonner de la confiance.

Patrice Bernier était joueur il y a encore 18 mois et il est maintenant dans le staff. Est-ce que son profil proche de la mentalité

PAR QUENTIN PARISIS

des joueurs était un chaînon manquant ?C’est important de garder l’identité du

club. Patrice a grandi ici et connaît le club parfaitement. Dans n’importe quel club, il est bon d’associer des anciens joueurs parce qu’ils ont l’identité du club. C’est la meilleure manière de transmettre aux plus jeunes.

Ça tord un peu le cou à ceux qui estiment qu’il y a trop d’anciens qui gravitent autour du club…

Quand on ramène quelqu’un de l’extérieur, il y a un temps d’adaptation, et dans le foot, on n’a pas ce temps-là. Ça peut prendre des mois. Pourquoi toujours vouloir ramener du sang neuf ? Si ça arrive, très bien, la personne va s’adapter et s’intégrer, car c’est la caracté-ristique du club d’accepter tout le monde et de donner le sentiment d’une grande famille, mais s’il y a des gens compétents au club, il n’y a pas de raison de ne pas leur donner leur chance.

Il y a aussi des jeunes qui progressent et parmi eux Zachary Brault-Guillard, qui joue à ton poste. Sur quels aspects a-t-il le plus progressé pour toi ?

Il a énormément progressé dans son pla-

cement défensif. Il avait une tendance un peu trop offensive. C’est normal en tant que latéral d’apporter offensivement, mais notre première qualité c’est de défendre, de fermer notre côté. Il a pris conscience qu’il devait être solide défensivement. Son placement et son anticipation du jeu sont meilleurs.

Quel joueur t’a aidé, inspiré, au début de ta carrière ?

Johan Radet à Auxerre. Pendant un an, au début de ma carrière, j’ai voyagé avec le groupe, mais je ne suis jamais rentré. J’ai pris ce temps pour observer ses mouvements, ses interventions. C’était le meilleur latéral droit de Ligue 1, nommé par ses pairs. J’ai débuté parce qu’il s’est blessé sinon je ne pense pas que j’aurais pris sa place. Il était solide, assidu, il travaillait à l’entraînement, toujours à 100%, c’était un exemple, mon exemple.

Aujourd’hui, dans le foot mondial, qui est l’exemple à ton poste ?

Kyle Walker. Au début, comme pour Zachary, il était très rapide, puissant, offen-sif, mais il avait des errances. Il lui arrivait d’être hors position pendant un match. Il

compensait sa petite erreur par sa vitesse, mais maintenant il a tout. Son placement, son anticipation et il va vite.

Comme lui, tu as joué à Manchester City, mais aussi à Arsenal. Quels sont les éléments qui font d’eux des « grands clubs » ?

Le sérieux à l’entraînement, la manière de travailler, la qualité technique qu’on doit avoir chaque jour. C’est l’exigence quoti-dienne. L’identité d’un club, tu la prends naturellement. C’est là que le Barça est fort. Des débutants à l’équipe pro, tout le monde joue de la même manière. Un débutant qui va être amené en réserve puis vers les A, il va savoir d’entrée quoi faire.

Est-ce qu’il y a certains éléments de ces académies que tu retrouves à l’académie de l’Impact ?

On a une bonne académie. Je vois que les entraîneurs sont exigeants. L’exigence, c’est la base. Il ne faut pas que les jeunes le prennent personnellement. Quand on s’en-traîne, on ne peut pas se permettre de ne pas être concentré. Après, ce qu’il se passe en dehors, c’est la préparation de chacun, mais ici, aux entraînements de l’académie, il y a un

LA CULTURE DU HAUT NIVEAUBacary Sagna, aux premiers abords, est un homme de peu de mots. Il faut dire qu’il a connu les outrances et les excès de la presse britannique pendant près d’une décennie, alors qu’il jouait pour Arsenal et Manchester City. D’une discussion qui se devait donc d’être rapide, voire expéditive, il en est finalement sorti une heure de discussion passionnante autour de l’Impact de Montréal, de la MLS, mais aussi d’Auxerre, de Guardiola, de l’exigence et de l’humilité que requiert le très haut niveau. Une parole rare qui s’avère finalement être d’or.

« Il est bon d’associer des anciens joueurs parce qu’ils ont l’identité du club »

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QUÉBEC SOCCER septembre 2019 1514 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

IMPACT

sérieux qui est palpable. Quand les jeunes viennent s’entraîner parfois avec nous, il n’y a pas tellement de différence, ils sont à leur place.

Tu as été à Auxerre, où la formation est très reconnue. C’était comme tu viens de le décrire ?

Auxerre, c’était une usine ! Il y avait tellement de bons joueurs… C’était la guerre tous les jours, il n’y avait que des joueurs perfor-mants. Quand tu te faisais ta place, l’objectif n’était pas de penser à aller plus haut, c’était de garder ta place. La réserve, c’était les remplaçants des pros. Ça veut dire qu’il y avait onze pros confirmés en réserve, et pour les jeunes du centre, il n’y avait qu’une ou deux places. Il fallait se battre.

Tu étais attaquant à l’époque…Oui, jusque 19 ans. Pendant un match de l’équipe réserve, le coach

m’avait fait jouer dans le couloir droit, mais le latéral gauche s’est blessé, donc le latéral droit est passé à gauche et moi je suis descendu d’un cran. Il devait rester 30 minutes, alors je l’ai joué à la fierté! Il n’était pas question que l’attaquant me dribble ou me déborde!

J’étais un peu perdu défensivement, mais j’ai essayé de m’aligner et l’attaquant n’est pas passé une fois. Mon coach était impressionné. Dans la semaine qui a suivi, j’ai refait un match latéral parce qu’il n’y avait personne de disponible et que le club testait un joueur à mon poste. J’ai fini la saison latéral et j’ai enchaîné. C’est le destin.

Après les très hautes sphères, tu as connu le bas de tableau en Italie. Tu as pourtant souvent répété que ça avait été incroyable. Qu’y a-t-il eu d’incroyable là-bas ?

C’était du foot ! On jouait de façon exceptionnelle, mais on perdait sur des coups de pieds arrêtés, ce genre de trucs. À San Siro, on a battu Milan avec 66% de possession de balle. Il a fallu trouver une osmose, un coach est arrivé en hiver, moi je suis arrivé fin février, il a fallu que je me remette dedans, mais c’était exceptionnel. En Angleterre, c’est toujours flashy, les gens viennent toujours vers toi, il y a des paparazzis… Je suis allé là-bas, les gens savaient qui j’étais, mais c’était bon enfant. C’était un petit village, j’avais ma vie tranquille, il y avait un grand contraste, et c’était du foot ! Du foot pour du foot ! C’était un petit terrain d’entraînement sur une

montagne … J’avais l’impression d’être en CFA , mais humainement c’était incroyable (La CFA est l’ancienne division des équipes réserves en France, NDLR).

Tu es arrivé après en MLS, qui a encore en Europe la réputation d’être une ligue de seconde zone, de joueurs en préretraite. Qu’est ce qu’il manque à la Ligue pour briser cette image ?

C’est plus du côté des équipes qu’il faut regarder. Il manque de la constance. Ici, une équipe peut gagner 4-0 et perdre 5-0 la semaine suivante. En Europe, tu ne verras jamais ça. C’est dans la régularité que chaque équipe doit travailler. Dans la ligue, le LAFC a trouvé sa régularité. Minnesota a aussi des résultats toujours corrects, jamais très hauts jamais très bas. Ce sont les exemples à suivre pour la régularité. Ce n’est pas toujours la meilleure équipe qui sera en haut, c’est la plus régulière.

Est-ce qu’il y a des joueurs qui t’ont bluffé en MLS ?Josef Martinez. Tous les ans, c’est but sur but. Il n’a jamais de creux.

Il y a aussi Carlos Vela. On était ensemble à Arsenal et je ne suis pas surpris, mais quand même… Il met un ou deux buts par matchs, ce n’est pas facile du tout. Et puis il y a Zlatan. À son âge, c’est une machine. Il a la rage de vaincre. C’est l’ADN qu’on doit prendre dans la MLS. Les équipes au top, comme Liverpool ou City, elles ne sont jamais satisfaites du match nul.

Et les ambiances en MLS ?C’est de belles ambiances. J’aime bien, c’est un show. Les gens

sont contents, ils viennent en famille, ils mettent leurs maillots, ils prennent le temps de s’intéresser au foot et jouent le jeu. C’est festif, il n’y a pas de violence.

Justement la violence dans les stades fait beaucoup parler. Romelu Lukaku a été victime de chants racistes il y a peu en Italie. Est-ce que tu as vécu ça ?

Oui, ça m’est arrivé. En Serbie avec Auxerre. Il y a eu des cris de singes, mais ça m’a fait rire. On leur donne trop d’importance. Des cris de singe…C’est des enfants ! Laisse les 10 minutes et ils vont arrêter. Si à chaque fois tu arrêtes le match, ils vont se sentir importants, avoir l’impression d’avoir du poids. En Italie, je n’ai pas connu ça, les gens étaient plutôt contents de me voir.

Est-ce que tu as toujours la flamme, l’envie de continuer à jouer ?Oui, je me sens bien physiquement. Je me sens jeune ! Je ne me

sens pas du tout arrêter en fin de saison. (Catégorique)

Tu n’as pas encore discuté avec le club ?Non, pas encore (Rires).

Et tu veux rester dans le foot après ?J’ai fait ça toute ma vie ! Avant, être coach, c’était définitivement

non, mais plus maintenant. Quand j’ai fréquenté Guardiola, ça a changé. Sa passion, la place que prend le foot dans sa vie, malgré son palmarès, l’argent… le foot c’est sa vie et il ne laisse rien passer. À l’entraînement, quand on faisait un schéma tactique qui partait du gardien et qu’il y avait une mauvaise passe, on recommençait tout. Une fois, il nous a même fait rentrer aux vestiaires. On n’était pas dedans, il a tout arrêté. Fini. Si je n’avais pas joué au foot, j’aurais voulu être architecte, pour voir le fruit de ce que tu fais. Être coach, c’est pareil. C’est beau de voir une équipe qui s’entraîne et qui reproduit la même chose en match. Tactiquement, quand tu regardes City, ils prennent le temps de jouer, ils ne vont jamais vite. S’il faut passer par le gardien, ils passent par le gardien. Le défenseur central ne passera pas la balle au latéral s’il y a l’ailier dans les parages. Ils vont toujours

jouer pour être en supériorité numérique dans l’axe, avant de commencer à sortir. De façon naturelle, tu ne penses pas à jouer comme ça. Tu joues parce qu’il faut jouer, parce que tu vois le latéral à 5 mètres et tu lui passes, mais il se retrouve sous pression de l’ailier, ce n’est pas bon. Souvent, sur une phase de relance, tu as deux défenseurs centraux plus

le milieu défensif, contre un attaquant et le milieu offensif, alors, avant de vouloir avancer, tu dois jouer ce 3 contre 2. À 3 contre 2, tu vas passer.

Tu as eu plusieurs types d’entraîneurs, comme Guy Roux à Auxerre.Guy Roux, c’était à l’ancienne ! Les exercices techniques, c’était

un ballon pour deux et des passes, ou le ballon dans les mains et exercices de volée. C’était les bases, tout le temps. Il voulait qu’on maîtrise ces standards avant de jouer, mais il était pertinent dans le choix des joueurs. Il savait que Djibril Cissé allait assurer devant ou que Philippe Méxès allait tenir derrière. C’était très familial comme ambiance.

Tous les joueurs que tu cites ont fait de belles carrières, toi y compris.

Je n’avais pas plus de qualités qu’un autre, mais j’ai écouté. J’ai reproduit ce que j’apprenais à l’entraînement. À chaque fois que j’ai été amené à un autre niveau, je voulais m’adapter, avant même de penser à aller au-dessus. Il fallait confirmer avant de prétendre aller plus haut. Quand je suis arrivé en pro, au début, je savais que je n’allais pas rentrer, mais c’était enrichissant. Quand tu es jeune, il faut être patient. Ce n’est pas parce que tu fais un bon match que tu vas jouer le match d’après. Tu peux être bon, mais ne pas entrer dans le schéma tactique. C’est la demande du jeu qui va faire que tu joues ou pas, ce n’est pas ta performance. Si tu n’es pas bon, tu ne joues pas et c’est de ta faute, mais si tu es bon et que tu ne joues pas, il ne faut pas le prendre mal. C’est le jeu qui est comme ça. Si tu es bon, tu finiras par jouer.

« Je me sens bien physiquement. Je me sens jeune ! Je ne me sens pas du tout arrêter en fin de saison »

Bacary Sagna a joué à Auxerre (2004-2007), à Arsenal (2007-2014), à Manchester City (2014-2017) et à Benevento en 2018 avant de rejoindre Montréal en août de la même année.

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Rémi Garde n’est pas le seul entraîneur de MLS qui a perdu son poste cette saison. Certes, c’est un des risques du métier un peu partout. La Major League Soccer a pourtant longtemps fait exception. Ce n’est plus le cas.

Depuis le début de la saison, ils sont six à avoir été priés de quitter le banc, huit si on compte deux intérimaires remplacés après plusieurs mois en poste. Lorsque le championnat a commencé, neuf des vingt-quatre entraîneurs n’étaient pas à la tête de leur équipe un an plus tôt. En 2018, ils étaient huit sur vingt-trois. En 2017, six sur vingt-deux. En 2016, trois sur vingt. L’année précédente, le limogeage de Frank Klopas à Montréal fut le seul à se produire en cours de saison.

Si les deux derniers chiffres sont à ranger dans les cas extrêmes, ils ont cependant été bien longtemps plus près de la règle que de l’exception dans un championnat où finir bien loin de ses objectifs n’empêchait pas d’être reconduit dans ses fonctions la saison sui-vante. Depuis lors, la donne a toutefois grandement changé.

Cette année en est une nouvelle preuve. Il ne fallut même pas attendre deux mois de compétition pour commencer à constater des dégâts. Alors que Colorado était censé s’être renforcé avec des joueurs de qualité expérimentés en MLS, son entraîneur Anthony Hudson disait que son équipe était à sa place en bas de tableau, tout comme le groupe de joueurs, et que seuls beaucoup d’argent et une baguette magique pouvaient y remédier. Cela n’a pas plus à ses dirigeants qui lui ont montré la porte. Si son remplaçant Conor Casey a légèrement redressé la barre, il n’était pas considéré comme une

solution à long terme. Fin août, Robin Fraser, adjoint de Greg Vanney à Toronto, a signé dans les Rocheuses, provoquant le départ de Casey.

Autre club qui en est déjà à son troisième entraîneur cette saison, Cincinnati misait sur la continuité en faisant confiance à Alan Koch, sous les ordres de qui il avait brillé en USL l’an dernier. Toutefois, le début de championnat ne convainc pas, la manière ne plaît pas aux dirigeants et l’attaquant Fanendo Adi est mécontent (il n’a pas davantage brillé par la suite). Le 7 mai, Koch doit céder sa place à son adjoint Yoann Damet, bien connu des équipes de jeunes de l’Impact de Montréal. Damet est intérimaire, mais ça se prolonge jusqu’à l’arrivée de Ron Jans début août. Dès son arrivée, le Néerlandais inclut son prédécesseur dans son projet.

Toujours début mai, Brad Friedel est limogé de New England. La raison est simple : un bilan de huit points sur trente-six. Après une première saison difficile, l’ancien gardien de but avait eu l’occasion de mettre l’équipe à sa main mais il n’y eut aucune amélioration notable. Peu après, le club embauche Bruce Arena qui a redressé la barre de manière spectaculaire.

Le cas de Mike Petke est quelque peu différent. À Salt Lake, les résultats donnaient satisfaction, tout comme la manière de jouer. Mais après un match de Leagues Cup face à Tigres, il est suspendu pour des “propos inacceptables et choquants” envers des membres du corps arbitral. La direction et son bouillant entraîneur discutent de la situation en coulisses, et finalement, le club le renvoie. Depuis lors, Freddy Juarez assure l’intérim.

MLS

16 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 17

LA VALSEA MIS LE TEMPS

Commune dans de nombreux championnats à travers le monde, la valse des entraîneurs est désormais aussi dansée en MLS.

À Houston, ce sont bel et bien les résultats sur la pente descen-dante qui ont eu la peau de Wilmer Cabrera. Le début de saison fut on ne peut plus encourageant (19/24)… mais au 13 août, l’équipe reste sur un 6/36 : 2 victoires et 10 défaites qui convainquent le directeur général Matt Jordan que son club a besoin d’un regard neuf pour terminer la saison, lui qui espère alors encore se qualifier pour la phase finale. L’ancien capitaine de l’Impact de Montréal, Davy Arnaud, passe d’adjoint à entraîneur principal.

Huit jours après son limogeage, Wilmer Cabrera est embauché à Montréal, où il remplace Rémi Garde dont on n’a plus besoin de vous expliquer les circonstances du départ.

Si les limogeages sont plus nombreux, les rumeurs sont également plus précoces. Même en haut de classement. À peine arrivé à Atlanta, Frank de Boer était déjà remis en cause, contestation à son apogée après un bilan de cinq points sur trente-six en début de championnat. À l’époque, on ne donnait pas non plus cher de la peau de Domènec Torrent s’il ne parvenait pas à confirmer les prestations de l’ère Vieira à New York City. Et quand une équipe traverse une mauvaise passe, Peter Vermes et Ben Olsen ont bien peu de compagnie sur la liste des entraîneurs dont le siège ne semble jamais éjectable.

Les raisons de ce changement sont multiples, mais tiennent avant tout en une concurrence accrue. Longtemps, les clubs de MLS ont

été réticents à embaucher des entraîneurs étrangers, et les rares exceptions n’avaient généralement pas une brillante feuille de route. Cette ère est révolue, les clubs n’hésitent plus à s’attacher les services d’un technicien renommé hors-frontières. Ainsi, sur la traditionnelle photo de début de saison, Rémi Garde posait aux côtés de Frank de Boer, Matias Almeyda, Guillermo Barros Schelotto ou encore Veljko Paunovic. Mais le nom qui a marqué les esprits est celui de « Tata » Martino, entraîneur d’Atlanta en 2017 et en 2018.

À côté de cela, les jeunes talents locaux percent aussi. Pas forcé-ment connus à leur arrivée, Greg Berhalter (aujourd’hui entraîneur de l’équipe nationale américaine) et Greg Vanney ont par exemple permis à Columbus et Toronto de développer un soccer chatoyant. D’autres, comme Jim Curtin ou Jesse Marsch, ont appris et progressé sur le tas. La MLS laisse encore sa chance aux entraîneurs du cru qui n’ont peut-être pas encore l’étoffe pour le poste, mais ils doivent désormais rapidement montrer qu’ils s’améliorent. Une obligation qui pèse aussi sur les plus anciens, qui doivent s’adapter à un cham-pionnat dont le niveau, y compris tactique, augmente rapidement année après année. Sans quoi, eux aussi seront pris par la main et entreront dans la valse des entraîneurs.

RÉDACTION

Anthony Hudson a été le premier entraîneur démis de cette fonction cette saison (Colorado Rapids)

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MLS

18 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 19

Né à Neustadt, ville allemande de Bavière, un jour de décembre 1993, Gressel tape comme beaucoup de jeunes ses pre-miers ballons dans un des clubs

de sa ville. Il n’est pas dénué de talent, ce qui lui permet à l’âge de 9 ans de signer au Greuther Fürth, à 35 kilomètres de là (et 20 minutes de train). Il fait alors partie des équipes d’âge d’un club de D2 allemande qui, saison après saison, se classe juste derrière les candidats à une montée parmi l’élite. Un club qui, aussi, investit beaucoup dans les jeunes dont les résultats sont encourageants.

À 16 ans, Gressel joue toujours à Fürth. Mais au Quelle Fürth, qui évolue quelques échelons plus bas. S’il a 18 ans quand il goûte pour la première fois au soccer des grands, il semble destiné aux divisions inférieures alle-

mandes. Bramberg (D5), Neustadt (D6), ça ne fait pas particulièrement rêver. Quelques clubs de D3 s’intéressent à lui, mais ses plans sont d’un autre ordre : il veut décrocher un diplôme aux États-Unis dans une université dont l’équipe de soccer pourrait constituer un nouveau tremplin.

Le voilà donc qui à 20 ans prend la direc-tion de Providence, dans le Rhode Island. Titulaire dès sa première saison, il s’illustre sur les terrains tout au long de ses quatre années d’études. Atlanta, qui effectue son entrée en MLS, jette son dévolu sur lui lors du SuperDraft 2017. Un coup dans le mille !

AILIER PAR EXCELLENCELa concurrence est rude dans l’ambitieux

club géorgien dont les postes offensifs sont promis à Hector Villalba, Yamil Asad, Miguel

Almiron et Josef Martinez. Pourtant, Gressel s’y taille rapidement une place et est titulaire lors de 25 rencontres de championnat avant d’être élu Néo-professionnel de l’année 2017 de la MLS. Il confirme et devient en 2018 un des joueurs les plus utilisés de son équipe, statut qui n’a pas changé avec l’arrivée de Frank de Boer cette saison.

Aligné généralement au poste de milieu droit, Gressel peut de temps à autre dépanner dans l’axe de l’entrejeu ou à l’arrière droit (où il jouait plus tôt dans sa carrière). Mais c’est vraiment sur l’aile qu’il s’illustre, comme en témoignent ses statistiques, fournies par notre partenaire Vision du Jeu. 70% de ses passes décisives proviennent d’actions déve-loppées sur le côté droit. L’Allemand est un ailier pur jus.

Si lors de l’ère Tata Martino, Atlanta mar-quait régulièrement grâce à des centres, elle le doit beaucoup à Gressel dont c’est la spécialité (54% de ses passes décisives sont des centres). Mais il est aussi très bon pour donner la dernière passe dans le jeu court ou en profondeur. La statistique la plus impressionnante (et étonnante) dans son cas, c’est que dans les 43 buts où il est impliqué, à la dernière passe ou à la finition, il n’y a qu’une seule phase arrêtée (une… remise en touche contre Salt Lake il y a un an). Si la MLS a certainement trouvé son premier ailier par excellence depuis la retraite de Brad Davis, on a là la deuxième grande différence entre les deux joueurs après le flanc occupé par chacun d’eux.

L’ENVOL DE L’AILIERPAR MATTHIAS VAN HALST

IL TROUVE JOSEF MARTINEZ LES YEUX FERMÉS

Gressel s’inscrit très bien dans le jeu domi-nant dans le camp de l’adversaire développé par Atlanta. Mais là où il est au-dessus du lot, c’est par ses prises de décision rapides qui permettent de désarçonner d’une passe une défense bien en place. Il n’est pas le plus prolifique de son équipe quand celle-ci se reconvertit rapidement après la récupération du ballon, mais il faut aussi le garder à l’œil sur ce genre d’action. Bref, dans le cours du jeu, Gressel est un danger permanent.

Et il peut amener toutes sortes de dan-ger également. Sa spécialité ? Les centres au cordeau et les courtes passes en retrait qui peuvent être reprises en un temps. Mais le ballon peut très bien partir dans les airs et être précis, puisque 20% des buts qu’il a offerts ont été inscrits de la tête. S’il est un peu plus loin du but, il est tout aussi capable de lancer un de ses coéquipiers seuls vers le gardien. Rajoutez-y quelques actions d’apparence anodine mais qui mettent un partenaire en position de frappe, et vous aurez compris qu’il faut le surveiller en

permanence.Si vous connaissez Atlanta, vous savez que

Josef Martinez est un autre joueur à tenir à l’œil. C’est encore plus le cas quand Gressel a le ballon ! En effet, la moitié de ses passes décisives ont été offertes au Vénézuélien ! Il en est, sans surprise, le plus grand pour-voyeur depuis les débuts d’Atlanta en MLS. Sans lui, le meilleur buteur du dernier cham-pionnat serait peut-être orphelin d’environ 30% de ses buts. C’est dire l’importance que joue leur complémentarité dans les succès de l’équipe.

Ajoutez que Gressel inscrit bon an mal an cinq buts par saison, là encore dans une mul-titude de situations différentes (les phases arrêtées et le jeu de tête ne sont toutefois pas ses spécialités) et vous comprendrez pour-quoi il est incontournable dans une équipe de premier plan.

FUTUR INTERNATIONAL… AMÉRICAIN ?

Ses prestations ne passent évidemment pas inaperçues et certains aimeraient le voir en équipe nationale… américaine. C’est pos-

sible, mais les démarches seront longues. La porte s’est ouverte lorsqu’il s’est marié à une Américaine en décembre dernier. À partir de ce jour-là, trois ans sont nécessaires avant d’effectuer une demande de naturalisation. Comme il n’a jamais joué en équipe nationale allemande chez les jeunes, cela facilitera les démarches pour représenter les États-Unis. Il entrerait alors au mieux en ligne de compte peu avant la Coupe du monde 2022 au Qatar (il aura 28 ans).

Un autre problème se pose toutefois : il doit demeurer aux États-Unis jusqu’à sa demande de naturalisation. Ce qui joue doublement en sa défaveur. Tout d’abord, car cela lui ferme les portes d’un transfert à l’étranger (il rêve toujours de jouer en Bundesliga). Ensuite, car Atlanta serait en position de force au moment de négocier un renouvellement de contrat.

D’ici-là, il devra aussi confirmer les presta-tions qui lui valent des éloges depuis son arri-vée en MLS. Vous aurez peut-être l’occasion d’en savourer une lors de la visite d’Atlanta à Montréal le 29 septembre.

À 20 ans, Julian Gressel ne semblait pas avoir d’avenir au-delà des divisions inférieures allemandes. Six ans plus tard, il fait partie des valeurs sûres de MLS et rêve de Coupe du monde.

Moins médiatisé que plusieurs de ses coéquipiers, Julian Gressel a grandement contribué aux succès d’Atlanta.

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EUROPE

20 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 21

Le FC Barcelone, la Juventus de Turin, le Paris-Saint-Germain, le Bayern de Munich et Manchester City. Il est peu de dire que la liste des vainqueurs des cinq « grands » championnats en

2018-19 n’a pas réservé de grandes surprises. Aura-t-on cette année l’occasion de revivre une épopée digne de celle de Leicester en 2016 ?

En Angleterre, cela semble peu probable, même si Arsenal pourrait signer son retour parmi les premiers rôles. Cinquièmes de la dernière édition et non-qualifiés pour la Ligue des champions, les Gunners se sont renforcés en défense, avec l’arrivée de David Luiz en provenance de Chelsea, en attaque grâce à la révélation de la Ligue 1, Nicolas Pépé, et au milieu du terrain grâce au prêt de Dani Ceballos (Real Madrid). Suffisant pour aller chercher le titre qui les fuit depuis 2004 ? C’est une autre histoire, tant Manchester City semble très armé pour aller défendre son trône. Pour se renforcer, si besoin en était, l’équipe de Pep Guardiola a recruté le milieu défensif Rodri à l’Atlético de Madrid contre 70M d’euros (100M$) et l’arrière droit de la Juve Joao Cancelo (65M d’euros). Et comme l’an passé, Liverpool pourrait finalement bien être le principal adversaire des Citizens. Le club de Jurgen Klopp a misé sur une grande stabilité de l’effectif vainqueur de la Ligue des

champions en juin dernier. Aucune arrivée majeure n’est à mentionner et le même calme est à souligner au rayon des départs, en dehors de Daniel Sturridge, devenu cependant au fil des ans un second couteau chez les Reds. Forts de leur épopée en Ligue des champions, les Spurs de Tottenham pourraient se mêler à la lutte en Premier League, puisque le club londonien s’est montré ambitieux en allant chercher Giovanni Lo Celso au Bétis de Séville, le milieu défensif de Lyon, Tanguy N’Dombélé, et l’immense espoir anglais de Fulham, Ryan Sessegnon. Deux autres grands clubs sont enfin à ranger du côté des interrogations : Chelsea et Manchester United. Interdits de recrutement, départs de David Luiz et Eden Hazard, intronisation au poste d’entraî-neur de la légende du club mais à la carrière de manager très réduite, Frank Lampard, Chelsea est en pleine transition, tandis que Manchester United a renforcé sa défense (Harry Maguire et Aaron Wan-Bissaa sont arrivés contre une enveloppe globale de plus de 140M d’euros), mais a perdu Lukaku en attaque (Inter de Milan), Ander Herrera au milieu (PSG) et a dû faire face aux envies de départ de Paul Pogba. Pas simple.

CONTINUITÉ ET NOUVEAUX RICHESDe l’autre côté de la Manche, le PSG, renforcé

par les arrivées de Mauro Icardi et Keylor Navas, pourrait encore faire cavalier seul pour le titre,

malgré la saga d’un départ de Neymar qui est venue polluer le début de saison. Lyon pourrait cependant venir pimenter la lutte, avec son nou-vel entraîneur Sylvinho et un recrutement de jeunes joueurs à fort potentiel (Thiago Mendes, Youssouf Koné, Jeff Reine Adélaïde, Joachim Andersen et Jean Lucas). Nice, qui vient d’être racheté par la plus grosse fortune britannique, se veut ambitieux, tout comme Lille, qui a fait une grosse saison et participera à la Ligue des Champions avec l’ancien du Bayern, Renato Sanches, dans ses rangs. Monaco, qui sort d’une année catastrophique, et Bordeaux, en roue libre depuis plusieurs années, seront sans doute en retrait. Enfin, Marseille a fait beaucoup parler avec l’arrivée sur son banc d’André Villas-Boas, mais n’a pas connu le même entrain du côté des joueurs, avec comme seul « coup » l’arrivée du buteur argentin Dario Benedetto, 29 ans, qui découvrira l’Europe sur le tard. Le patron du milieu du terrain, Luiz Gustavo est parti pour la Turquie, remplacé par l’espoir de Nantes, Valentin Rongier.

De l’autre côté des Alpes, en Italie, l’équipe qui s’est distinguée sur le marché des trans-ferts n’est pas une grande habituée du genre depuis quelques années. Pourtant, c’est bien la Fiorentina, sous l’impulsion de son nouveau et riche propriétaire, Rocco Commisso, aussi

PAR QUENTIN PARISIS

DES TRANSFERTSÀ TOUT-VA

Les championnats européens ont repris dans le courant du mois d’août, avec de nombreux changements, tant sur les bancs que dans les effectifs. Tour d’horizon des forces en présence.

propriétaire du Cosmos de NY, qui a occupé une grande partie des manchettes. Si l’arrivée de l’attaquant de Kevin-Prince Boateng a fait lever un sourcil des tifosi, c’est bien entendu l’arrivée de Franck Ribéry qui a fait chavirer le cœur des amoureux de la Viola. Si l’on ajoute le maintien dans l’effectif de l’immense espoir Frederico Chiesa et l’arrivée du milieu défensif de Bologne, Érick Pulgar, l’équipe entraînée par Vincenzo Montella pourrait retrouver le haut du classement. La première place ? C’est beaucoup moins sûr, tant la bande à Cristiano Ronaldo à la Juventus de Turin est encore au-dessus du lot. Matthijs DeLight (Ajax), Danilo (City), Cristian Romero (Genoa), Luca Pellegrini (AS Rome), Adrien Rabiot (PSG), Aaron Ramsey (Arsenal) et même le retour de Gianluigi Buffon vont très vite faire oublier les départs de Moïse Kean à Everton, de Spinazzola à l’AS Rome, de Sturaro au Genoa et de Joao Cancelo à Manchester City. L’effectif entraîné par Maurizio Sarri est tellement spec-taculaire qu’il semble même prêt à conquérir l’Europe. Une coupe d’Europe que ne verra pas le Milan AC, exclu pour non-respect du fair-play financier. Pour retrouver son lustre d’antan, les Rossoneri ont misé sur des jeunes à gros poten-tiel, tels Leao (20 ans, Lille, 35M d’euros), Ismaël Bennacer (21 ans, Empoli, 16M d’euros), Théo Hernandez (21 ans, Real Madrid) et Leo Duarte (23 ans, Flamengo). Avec la conservation de

Piatek ou Kessié, le Milan se veut ambitieux, tout comme son voisin de l’Inter. Les Nerrazzurri ont nommé Antonio Conte sur le banc, et il comp-tera sur Lukaku, Godin et Alexis Sanchez (mais plus Icardi ou Perisic) pour retrouver une place au soleil. Enfin, il faudra toujours compter sur le Napoli de Carlo Ancelotti, à l’effectif assez stable auquel le cador mexicain Hirving Lozano est venu se greffer.

FEUILLETONS EN ESPAGNE, ÉVOLUTION EN ALLEMAGNE

En Espagne, le mercato a aussi été agité, notamment dans un Real Madrid en pleine reconstruction après une saison 2018/2019 difficile. Zinedine Zidane a ainsi remodelé en profondeur son effectif avec, en tête de gondole, l’arrivée d’Eden Hazard. Il n’est pas le seul à avoir rejoint le club Merengue puisque la révélation allemande, Luka Jovic est arrivée de Francfort, tout comme l’arrière Ferland Mendy de Lyon, Éder Militao de Porto, Rodrygo de Santos. Seul Paul Pogba, longtemps attendu, n’est pas arrivé, tandis que le recrutement de Neymar a parfois bruissé. Le prodige brésilien du PSG, à la réputa-tion fantasque et parfois sulfureuse, a souvent été évoqué au cours de l’été dans la péninsule ibérique, notamment dans son ancien club, le FC Barcelone, qui n’avait cependant plus assez de liquidités pour financer l’opération, après le

recrutement fastueux d’Antoine Griezmann à l’Atlético de Madrid et de Frenkie De Jong à l’Ajax. Pour se renforcer, l’Atletico a aussi frappé un grand coup en s’attachant les services du prodige portugais Joao Félix, de Marcos Llorente (Real), Mario Hermoso (Espanyol), Trippier (Tottenham), Felipe et Herrera (Porto) et Lodi (Paranaense). De quoi combler les départs de Griezmann, Rodri (City), Lucas Hernandez (Beyern) et Gelson Martins (Monaco).

En Allemagne, l’ogre du Bayern a tourné une page de son histoire avec les départs d’Arjen Robben (retraite), de Franck Ribéry (Fiorentina), de Rafinha (Flamengo) et de Matts Hummels (Dortmund). Une chance pour le Canadien Alphonso Davies de s’engouffrer dans la brèche. Pour se renforcer, le géant bavarois a longtemps espéré Leroy Sané (Man.City) avant qu’il ne se blesse. C’est donc Ivan Perisic qui est arrivé de l’Inter Milan. Sont venus s’ajouter entre autres Philippe Coutinho, Lucas Hernandez et Benjamin Pavard. Du côté de Dortmund, qui a tout de même perdu Pulisic (Chelsea), Schürle (Spartak Moscou), Abdou Diallo (PSG), Kagawa (Saragosse) et Philipp (Dynamo Moscou), on a misé sur T. Hazard, Paco Alacer, Matts Hummels, Nico Schulz et Julian Brandt pour se renforcer. Il y a de quoi s’amuser en Europe, comme sou-vent !

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EUROPE

22 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 23

C’est en janvier 2013, avec sa licence A UEFA en poche, que Mathieu Rufié pose ses valises au Québec; il y rejoint un ami, Anthony Vidal, qui occupait alors

un poste à Soccer Outaouais. Mais pourquoi le Québec? « Au travers du magazine Vestiaires, j’ai pu découvrir que le soccer se développait au Canada et particulièrement au Québec, et ce grâce à une chronique faite à l’époque par Alfred Picariello », explique le principal intéressé. « Considérant que j’avais un peu fait le tour de la question dans la structure où j’étais [NDLR à Onet-le-Château] et que les ouvertures en France sont très rares, je me suis convaincu d’aller essayer d’exercer mon métier outre-Atlantique. » Or, ce pre-mier contact avec le Québec est plus com-pliqué que prévu pour Rufié. L’adaptation en Outaouais étant difficile, l’entraîneur décide de mettre le cap sur Montréal, où il trouve rapidement des alliés. « Valmie Ouellet puis François Bourgeais m’ont donné la chance de travailler respectivement à Soccer Rive-Sud, en sélection régionale et au sport-étude, et au CS Longueuil avec les U17AAA. J’ai pu

apprendre à connaître le fonctionnement du soccer au Québec dans ces structures et évo-luer effectivement jusqu’à entraîner l’équipe PLSQ de Longueuil en 2014 et 2015. »

Rufié hérite du groupe de Première ligue de soccer du Québec par intérim quand François

Bourgeais, souffrant, doit déclarer forfait. On lui confiera plus tard la pleine responsabi-lité de l’équipe quand le club et Bourgeais se séparent. « Cela ne fut pas facile, car c’était “son” projet, mais cela me tenait à cœur d’en faire quelque chose de bien… » Le moins que l’on puisse dire, c’est que Rufié est parvenu à relever le défi. Sous ses ordres, le CS Longueuil remporte le championnat en 2014 et réalise une impressionnante série de 22 matchs sans défaite, un record qui tient toujours aujourd’hui. « On a pris les matchs comme ils venaient, de manière modeste étant donné le manque d’expérience de nombreux joueurs, explique Rufié. Ce que j’ai appris cette saison-là est que lorsqu’un groupe a bien été choisi et construit, par François Bourgeais en l’occurrence, il est pos-sible d’atteindre des objectifs élevés. Notre mélange entre expérience du haut niveau, avec Gilbert Bayiha, Antoine Mimoun, Cédric Carrié et Christophe de Guise, et jeunesse pleine de fougue a été notre principale force.» Par la suite, Mathieu Rufié occupera des postes à l’Académie de l’Impact de Montréal, Varennes, ADR, Saint-Lambert, Soccer Québec

PAR ERIC CHENOIX

Mathieu Rufié, du Québec à Rodez toujours en quête de nouveaux défis

Après six ans et demi à arpenter les terrains de soccer de la Belle Province, Mathieu Rufié a reçu à la fin du mois de juin une offre qu’il lui était impossible de refuser. Celle-ci venait de Rodez Aveyron Football (RAF), le club de sa ville natale. Trois semaines plus tard, Rufié était de retour en France à titre d’entraîneur de l’équipe féminine de deuxième division et responsable du pôle féminin du club. Il quitte donc le Québec non sans avoir tissé de nombreux liens et laissé sa marque sur le soccer québécois.

et Mc Gill. Jusqu’à cette inattendue proposi-tion de Rodez.

Un poste d’entraîneur en D2 féminine, ça ne se refuse pas. Encore moins s’il est accompagné du titre de responsable du pôle féminin du club. À ce chapitre, Mathieu Rufié devra s’assurer que le projet du club soit res-pecté dans toutes les catégories féminines du club. « Je vais devoir accompagner les éducateurs au travers de leur saison, être une personne-ressource s’ils ont besoin de soutien dans leurs contenus et les assister pour qu’ils puissent eux aussi se développer et permettre à la structure de se solidifier », explique-t-il. Le but ultime étant de propo-ser un environnement cohérent aux joueuses tout au long de leur parcours, pour que « l’évolution soit naturelle, bien encadrée et bien quantifiée en termes de contenus afin de favoriser leur développement au travers de leur cursus au club. »

Du côté de l’équipe première, les attentes sont élevées pour 2019-2020. « Les dirigeants m’ont fixé comme objectif de remonter en D1, alors nous travaillons très fort pour réussir », explique Rufié. Il faut savoir que l’équipe féminine de Rodez Aveyron Football vient d’être reléguée après huit saisons au sein de l’élite. Heureusement pour Rufié, le groupe n’a pas beaucoup changé durant la saison morte. « L’équipe vient de passer au travers d’une année extrêmement difficile sur de nombreux points, révèle l’entraîneur. Heureusement, les joueuses étaient bien encadrées et donc, je récupère un groupe qui a l’envie de rebondir et de remonter le plus vite possible dans l’élite. Notre défi est d’être capables de travailler ensemble et de regarder vers le même objectif en tout temps. La solidarité et la rigueur, liées au plaisir de jouer, seront des facteurs importants pour notre réussite. » Ce groupe n’est pas sans rappeler celui dont il avait hérité en PLSQ, présentant un mélange d’expérience et de jeunesse. Or, l’entraîneur pourrait-il être tenté de se tourner vers le Québec pour y greffer de nouvelles joueuses? « Ce serait dommage d’avoir passé toutes ces années au Québec et de ne pas garder un œil sur la PLSQ-F ou les championnats RSEQ, car il y a beaucoup de joueuses de qualité, reconnaît-il. On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais je n’exclus pas la possibilité [de recruter des joueuses québécoises] à terme, non. »

Parlant du Québec, Mathieu Rufié a pu voir le soccer québécois sous tous ses angles, de la PLSQ, aux associations régionales en pas-sant par les clubs et même le soccer universi-taire. Comment le soccer se porte-t-il dans la Belle Province? « Le soccer québécois se porte pas mal, estime-t-il. Il y a de l’offre, il y a de la demande, il y a des gens qui travaillent fort pour que les entraîneurs soient plus formés, et que donc l’encadrement évolue. Il faut continuer dans ce sens, mais il faut laisser les gens travailler, ce qui parfois n’est pas fait par manque de patience. Le meilleur indi-cateur ne serait-il pas le nombre de jeunes Québécois dans les équipes nationales? Côté garçons, ce nombre est en constante aug-mentation. C’est bien! Côté filles, chez les jeunes, c’est pas mal aussi, non? C’est qu’il faudrait arriver à passer le cap des “A” et en avoir plus en équipe nationale sénior. »

S’il a quitté le Québec, Mathieu Rufié y a quand même trouvé ce pour quoi il s’y était installé : essayer autre chose, apprendre et se développer dans sa profession. « Sur le plan personnel, je peux dire que j’ai progressé en venant au Québec, j’ai pu côtoyer de nom-breuses personnes qui m’ont apporté énor-mément que ce soit sur le plan humain ou le plan soccer. Difficile de citer tout le monde, mais j’espère qu’elles et ils se reconnaîtront. D’ailleurs, ce sera un plaisir de revenir dire salut à tout le monde quand j’en aurai l’occa-sion! »

Les gens seront certainement nombreux à faire la file pour lui serrer la pince… et à garder d’ici là un œil sur le classement de D2 féminine en France.

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EUROPE

24 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

En mars denier, l’UEFA a présenté son projet qui aurait permis d’en-voyer, dès 2024, 28 des 32 équipes qualifiées pour la Ligue des Champions à l’édition suivante,

sans que ces équipes n’aient à se soucier de leurs performances dans leur championnat respectif. L’UEFA souhaitait en effet remo-deler la Ligue des champions avec quatre groupes de huit équipes. Les cinq premiers de chaque groupe auraient obtenu directement leur ticket pour l’édition suivante, tandis que les sixièmes et septièmes auraient eu recours à un barrage face aux quatre demi-finalistes de l’Europa League.

Ce projet a suscité une levée de bou-cliers de la part de nombreuses fédérations européennes, qui ont reproché à l’UEFA de favoriser les plus gros clubs au détriment de l’intérêt des championnats nationaux. Près de 250 clubs européens ont en effet affi-ché leur mécontentement en mai dernier à Madrid, deux mois après la présentation du projet. Selon ces contestataires, si cette réforme avait été acceptée, les possibilités de se qualifier pour la prestigieuse compétition par le biais du championnat auraient en effet été réduites à peau de chagrin et l’intérêt des championnats aurait chuté. À l’heure actuelle, outre le vainqueur de l’épreuve et le vainqueur de la Ligue Europa, seuls les cham-pionnats nationaux permettent d’accéder à

la Ligue des champions. Le nombre de places disponibles par championnat est déterminé par « l’indice UEFA », calculé en fonction des performances des clubs de chaque pays qua-lifiés pour une coupe d’Europe.

Le 15 août, alors que la grogne ne fai-blissait pas chez les contestataires du pro-jet, l’UEFA a annoncé reporter une réunion prévue le 11 septembre. L’objectif de cette réunion était d’entériner le projet de réforme. Quinze jours plus tard, on apprenait que cette réunion était finalement annulée. Plusieurs fédérations nationales ont soumis à l’UEFA

leur proposition pour remodeler le projet de nouvelle Ligue des champions, et l’instance a indiqué vouloir les étudier. Là encore, on ignore si l’instance va vraiment prendre en compte ces idées, ou si elle tente de jouer la carte de la concertation pour mieux gagner du temps et imposer de façon plus souple ses propres idées. Il apparaît en tout cas peu pro-bable que la réforme initialement proposée soit actée en l’état, même dans un délai plus long. La volonté de revoir le fonctionnement de la Ligue des Champions reste sur la table. Sous quelles formes ? La réponse risque d’être longue à venir.

UNE RÉFORME DE LA LIGUEDES CHAMPIONS À L’ARRÊT

Après avoir tenté de mettre en place une réforme de la Ligue des champions pour 2024, qui aurait ressemblé à une sorte de ligue fermée entre les plus grands clubs, l’instance européenne, l’UEFA, et son président Aleksander Ceferin, ont décidé de se donner du temps pour revoir leur projet. Au point de le mettre à la poubelle ? On n’ira pas jusque là.

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28 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 29

ENTREVUE

PAR CLAUDINE DOUVILLE

SONIA 1ère

Grande première dans le monde du soccer professionnel lors de la Super Coupe d’Europe le 14 août dernier. Trois arbitres féminines, menées par la brillante Stéphanie Frappart, étaient aux commandes du match. Professionnelles, rigoureuses, elles ont officié avec brio s’attirant les éloges du monde éminemment masculin du soccer international. L’entraîneur de Liverpool (qui l’a emporté aux tirs au but) Jurgen Klopp leur a même dit : « Si nous avions joué comme vous avez arbitré, nous aurions gagné 6 à 0! ». Mais pour que Stéphanie Frappart, Michelle O’Neill et Manuela Nicolosi réussissent ce haut fait d’armes en 2019, il aura fallu que d’autres défrichent le terrain avant elles. D’autres comme Sonia Denoncourt.

Une carrière de 27 ans sur les terrains, une dou-zaine d’années dans des postes de commande internationaux, des admissions à des temples de la renommée, récipiendaire d’honneurs divers, première arbitre féminine FIFA de l’histoire, Sonia

Denoncourt a non seulement été une pionnière, mais aussi une actrice de premier plan dans le monde exclusif de l’arbi-trage international.

Comme toutes les filles de son époque - elle est née en 1964 - Sonia a commencé à jouer au soccer avec les garçons, jusqu’à ce que des équipes féminines fassent leur apparition. Les Verts de Sherbrooke étaient précurseurs dans le domaine. « L’une des obligations du club, se rappelle Denoncourt, était qu’une joueuse par équipe devienne arbitre. Quand on a demandé s’il y avait des volontaires, j’ai tout de suite levé la

main. » La jeune Sonia venait alors de faire un geste qui allait modeler le reste de sa vie.

À 22 ans, elle accrocha ses crampons de joueuse pour se consacrer corps et âme à l’arbitrage. D’abord au niveau régional, puis provincial et enfin national, elle cumulait les matchs et gagnait en expérience ce qui la mena, en 1986, à arbitrer des rencontres de la A-league où jouait alors l’Impact de Montréal. Bien souvent seule arbitre de son sexe, on la retrouvait au plus haut niveau de la ligue canadienne et arbi-trant semi-pro chez les femmes.

On se mit alors à la remarquer, de telle façon qu’en 1994 elle devint la première arbitre femme au monde à passer son grade FIFA. Trois ans plus tard, en 1997, elle devenait la première femme à arbitrer un match de première division

professionnelle au Brésil alors qu’elle était au centre du match d’ouverture du championnat Paulista entre le San José Esporte et les champions en titre Sociedade Esportiva Palmeiras. Outre les prévisibles « retourne dans ta cuisine » et les sifflets moqueurs ou pompeuse-ment admiratifs issus des gradins, ça s’est plutôt bien passé. « Mais il fallait être blindée, souligne Denoncourt et être deux fois meilleure que les hommes qui eux bénéficiaient d’une crédibilité de base. »

Ce match chez les hommes succédait à une autre première. Le soccer féminin a fait son apparition aux Jeux olym-piques en 1996 à Atlanta et c’est Sonia Denoncourt qui fut l’arbitre centrale du tout premier match d’ouverture de l’his-toire ainsi que de la finale. Ce qu’elle a refait à Sydney en 2000. Outre ces deux Jeux olympiques, de 1994 à 2004 elle a arbitré une centaine de matchs inter-nationaux, dont trois Coupes du monde chez les femmes et des matchs de soc-cer professionnel masculin en Amérique du Nord, au Brésil, au Salvador et en Europe. « J’ai toujours abordé un match comme si c’était le dernier, en donnant un maximum d’efforts et en cherchant de me rapprocher le plus possible de la perfection »

DIX ANS À LA FIFA« Après 11 années d’arbitrage FIFA,

j’ai considéré qu’il était temps pour moi de passer à autre chose, se rappelle-t-elle avec une certaine nostalgie. Mais j’ai pu continuer ma carrière différemment et apporter à nouveau ma contribution.»

Elle allait passer les dix années sui-vantes à la tête de l’arbitrage féminin pour la FIFA, ce qui impliquait un démé-nagement à Zurich. « J’ai beaucoup aimé vivre en Suisse, avoue-t-elle. Il y a bien sûr ces paysages magnifiques, mais le climat y est aussi très agréable. Les hivers sont plus doux qu’ici. De plus, il y a la proximité des autres pays qui permet de belles découvertes. J’en ai profité et j’ai voyagé beaucoup. Mais j’ai voyagé aussi passablement pour le travail. La moitié du temps, j’étais à l’extérieur pour des tournois, des championnats. Je

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30 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 31

ENTREVUE

suis allée dans 95 pays dans les trente dernières années. »

Le travail était exaltant, certes. Il y a toujours quelque chose d’enivrant quand on participe à l’édification de quelque chose. Et dans le domaine de l’arbitrage féminin, tout était à faire. « Il y avait d’abord un travail de « net-toyage », c’est-à-dire enlever ceux qui n’étaient pas là pour les bons motifs. Éliminer les promiscuités malsaines qui pouvaient amener au conflit d’intérêts. Mais parallèlement à ça, il fallait aussi monter une belle équipe. Et au bout du compte, l’arbitrage féminin était dirigé presqu’uniquement par des femmes. »

Suite à ce long mandat à la FIFA, Denoncourt a été recrutée par la Concacaf comme directrice de l’arbi-trage, tous sexes confondus. « C’était une énorme tâche qui impliquait 41 pays. J’avais un visa de travail de 3 ans, mais je n’y suis restée que pour la sai-son 2014-2015. C’était au moment où les scandales ont éclaté au siège de la FIFA. Cela a affecté toute la structure mondiale du soccer. Les 11 directeurs ont été remerciés, il y avait une volonté de tout repartir à zéro. »

Si à la fin du mandat de Sonia à la FIFA les femmes étaient responsables de l’arbitrage féminin, les choses ont changé depuis. Et pas toujours pour le mieux. « Durant les dix années que j’ai passées à la FIFA, j’avais presque carte blanche. Les hommes aussi l’avaient de leur côté. Mais avec le changement de direction, tout a changé. C’est dom-mage parce que pour avoir des résul-tats, il faut toute une équipe derrière », regrette-t-elle.

« À la fin de 1994, il y avait une ving-taine de femmes qui arbitraient dans le monde. Aujourd’hui, elles sont plus de mille, mais avec moins de soutien qu’on avait à l’époque. Quand j’ai débuté, on avait des instructeurs pour la mise en forme, des massothérapeutes, des phy-sios. On avait accès à un soutien moral, on nous aidait à nous préparer mentale-ment à un match qui ne serait pas facile

à cause de l’ambiance, du contexte, de la foule, de la couver-ture médiatique, etc. On a eu ça pendant dix ans. Maintenant, les arbitres n’ont plus accès à certains genres de services et pourtant la tâche est toujours aussi exigeante. Outre le fait qu’un arbitre court entre 10 et 15 km par match, il y a toute la pression supplémentaire apportée par les réseaux sociaux. À la dernière Coupe du monde, il y avait 27 arbitres centrales, 47 assistantes. Elles n’avaient pas accès aux soutiens moraux et psychologiques professionnels parce que celui qui était en charge n’y croyait pas. »

Cette dernière Coupe du monde, comme les précédentes, Sonia Denoncourt l’a suivie avec intérêt et avec fierté, ayant entraîné les 3 arbitres mentionnées plus haut dans le début de leur carrière internationale.

L’ARRIVÉE DU VAR « Les avancées technologiques ont beaucoup modifié le

travail des arbitres, observe-t-elle. Il y a d’abord eu la « goal line technology », puis l’apparition du VAR, l’assistance par vidéo. Si c’était souhaitable qu’on en arrive un jour à la reprise vidéo, à la Coupe du monde 2019 le Var a affecté grandement les 44 premiers matchs! Il y a eu beaucoup de maladresses. D’abord, ce n’étaient que des hommes qui étaient respon-sables du VAR, je l’avais souligné à Pier-Luigi Colina qui était en charge des arbitres. Il m’avait alors répondu que plusieurs de ces arbitres avaient été assignés à ce poste à la Coupe du monde masculine de Russie l’année précédente et qu’il était allé chercher leur expérience. (NDA Il y a eu aussi ce genre de dérapages à la Coupe du monde masculine l’an dernier avant que tout le monde s’ajuste. L’expérience justement n’aurait-elle pu servir? Surtout si c’était les mêmes arbitres..!). Mais sur 33 décisions d’arbitres qui se sont rendues au VAR, 29 ont été renversées. On disait pourtant que l’arbitre de champs avait la décision finale, mais dans plusieurs des cas, la décision a été rendue sans qu’elle n’ait le loisir de consulter la reprise!, s’indigne Denoncourt. Et bien des choses qui n’avaient jamais été sifflées auparavant étaient sanctionnées. Comme ces tirs de pénalité où la gardienne a bougé. Ç’a détruit l’esprit du jeu. On prenait jusqu’à 6 à 7 minutes pour rendre une décision et on en remettait trois à la fin du match! Heureusement, les choses se sont calmées par la suite et à partir de la deuxième ronde ce fut mieux géré. Le système n’est pas parfait et on peut améliorer. Mais ça viendra avec le temps. »

LA PARITÉ UN JOUR ?Si les femmes prennent maintenant leur place sur le terrain,

l’ensemble de l’œuvre reste encore essentiellement féminin. En arrivera-t-on un jour à la parité? « Éventuellement, à la condition que les femmes réussissent les mêmes tests phy-siques que les hommes, estime Denoncourt. Mais ça prendra des décennies, si jamais on y arrive, doute-t-elle un peu. C’est un métier très exigeant qui demande beaucoup de neutralité à l’heure des choix. Mais il y a aussi des contraintes de quotas

de confédérations à respecter. Ce n’est pas toujours simple. »

La carrière de Sonia Denoncourt est exceptionnelle, ce qui lui a valu maintes reconnaissances au fil des ans. Elle fait partie de nombreux Temples de la renommée, soit celui de Soccer Canada ainsi que ceux de Soccer Québec et de la ville de Sherbrooke, a été nommée cinq fois arbitre de l’année au Québec, a reçu le prix Ray Morgan de l’Association canadienne de soccer en reconnaissance de ses accomplissements dans l’arbitrage et a été nommée meilleure arbitre féminine FIFA pour la décennie 1994-2004. Entre autres!

Aujourd’hui, Sonia Denoncourt partage son année entre Le Québec (Gatineau) et la Floride. « Je suis à ma semi-retraite, confie-t-elle. On m’approche pour la crédibilité que j’ai pu bâtir tout au long de ma carrière et aujourd’hui, j’ai le luxe de choisir ce qui me plaît. J’ai des contrats avec la Fédération québé-coise de soccer, avec Ontario Soccer, avec une entreprise « en ligne » en Australie, en plus d’autres contrats internationaux intéressants visant l’éducation des arbitres. Je ne veux plus travailler à temps plein, j’ai assez donné. »

Sonia peut certes profiter maintenant du temps qui passe, tout en maintenant un contact avec le sport qui la passionne encore aujourd’hui. « J’ai eu la meilleure vie qui soit, dit-elle avec satisfaction. J’ai adoré mon travail sur le terrain, dans les structures. Je me suis fait des amis partout dans le monde. Avec Zurich et la Concacaf, j’ai relevé des défis intéressants. Ce fut une vie exigeante où j’ai dû soutenir un rythme d’enfer travaillant 7 jours sur 7, étant disponibles 24h sur 24 lors des vingt dernières années. Mais je me retire heureuse, j’ai eu un impact et j’ai la satisfaction de laisser un bel héritage. »

Les Stéphanie Frappart, Marie-Soleil Beaudoin, Carole Anne Chénard, Claudia Umpierrez et toutes leurs condisciples doivent certes un peu de leur réussite à Sonia Denoncourt.

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32 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 33

FÉDÉRATION SOCCER QUÉBEC VOUS INFORME

Cette année c’est arrivé par la plus mince des marges puisque le CS Mont-Royal Outremont a terminé à éga-lité aux points, mais toujours est-il que la victoire de 2-0 de l’AS Blainville à Gatineau, samedi dernier, a valu aux hommes de l’entraîneur Emmanuel Macagno de rempor-

ter le championnat 2019 de la Première ligue de soccer du Québec. C’est la troisième année de suite que l’ASB rafle ce titre, une première dans l’histoire de la PLSQ. C’est par ailleurs un cinquième trophée en quatre ans pour le club blainvillois (trois championnats, deux coupes), un total que seul le CS MRO peut se targuer d’égaler (trois championnats en quatre ans, une coupe et le championnat de la D3 contre la League 1 d’Ontario en 2016).

Macagno est évidemment fier de voir que ses joueurs ont réussi un exploit qu’on voit rarement dans les ligues d’un certain niveau. « Je connais Manu depuis longtemps, il m’a coaché quand j’étais en U-15 avec les Dragons de Lanaudière, et quand Manu était arrivé à Lanaudière, ç’a fait un (gros) changement », a indiqué Nicolas Bertrand, qui savait alors que Macagno appliquerait la même recette à Blainville.

Cette dynastie blainvilloise, Macagno l’a bâtie en l’espace de cinq ans. En sachant retenir les éléments-clés d’une saison à l’autre, et faire les bons changements à l’aide de nouveaux venus qui allaient avoir un impact positif au sein de l’effectif. Résultat : cette saison 2019 a été la meilleure de ses cinq campagnes avec l’ASB.

« Ç’a été un groupe qui a été facile à gérer, je n’ai pas eu de gros

problèmes comme les années précédentes, et j’en suis d’autant plus satisfait que j’ai eu d’énormes choix à faire avec certains joueurs en fin de saison dernière, a dit l’entraîneur de l’ASB. C’est d’autant plus intéressant de voir que je ne me suis pas trompé dans mon analyse des individus. » Et l’attitude est restée au beau fixe même si le championnat de cette année a été le plus difficile à aller chercher comparativement aux deux premiers. C’est ainsi qu’après avoir raflé le titre par une marge de 10 points en 2017 (fiche de 13 victoires, deux nuls et trois défaites), puis de six points en 2018 (16-3-2), il a fallu un dossier encore meilleur de 11-4-1, et surtout cette victoire ultra-serrée de 1-0 contre le CS MRO le 17 août dernier à Blainville, pour avoir le dessus au bris d’égalité sur les Griffons, qui ont eux aussi récolté 37 points avec un dossier identique de 11-4-1.

« Dans cette équipe, il y a des gens qui savent ce que ça prend pour gagner, qui savent aussi ce que c’est de perdre (des points ou des matchs), qui savent comment réagir par rapport à ça, a noté Wandrille Lefèvre. Il y a aussi plusieurs jeunes joueurs qui se sont greffés, qui n’avaient pas nécessairement gagné avant. Donc, tu avais un bon mélange de joueurs qui avaient déjà gagné et avaient toujours ce désir de répéter, et d’autres qui avaient envie de connaître ce que c’est gagner un titre. Quand tu es capable d’aligner les deux, ça donne du bon.»

Le seul bémol à la victoire de l’ASB, c’est que le FC Gatineau a terminé la saison sans connaître la victoire (0-2-14). C’est la première fois dans l’histoire de la PLSQ qu’un club complète le championnat sans signer un seul gain.

C’est sous la pluie battante que la Coupe a fait son entrée sur le terrain, n’arrêtant en rien les célébra-tions des joueuses. La pluie n’a pas non plus fait fuir les partisans, qui sont demeurés dans les estrades pour applaudir chaudement la victoire du club

local. En ce dernier week-end de compétition, l’objectif des Lavalloises était clair et pour y arriver, elles devaient vaincre leur adversaire ou obtenir une nulle. Elles n’ont pas laissé leur sort entre les mains des autres équipes et ont démon-tré leur fougue dès les premiers instants du match. Léonie Portelance, un des meilleurs éléments de l’équipe cette saison, a ouvert le score au premier quart de jeu. Après la mi-temps, les Lavalloises ont enfilé deux buts rapides. Le match a par la suite été brièvement interrompu en raison des orages. Puis, au retour, Cassandra Provost a enfoncé le clou dans le cercueil en portant la marque à 4-0 avec son deuxième but du match. Elle termine d’ailleurs la saison au sommet des buteuses de son équipe avec 8 réalisations.

« Je suis très fier d’avoir pu travailler sur une période de deux ans avec ce groupe de joueuses. Je suis très content de leur succès, car elles le méritent! » s’est exclamé l’entraîneur David Cerasuolo, après le match. « Pour moi, le travail pour obtenir le titre a débuté l’an dernier. C’est un effort collectif. Ce soir, on savait quels étaient nos objectifs. On avait aussi eu la chance de jouer contre nos adversaires il y a deux semaines, alors c’était un grand avantage. On savait à quoi s’attendre et on connaissait ce qu’elles faisaient dernièrement » a-t-il ajouté. Léonie Portelance abondait dans le même sens. « On est très contentes d’avoir gagné ce soir, en équipe. Ça démontre tous les efforts qu’on a faits durant la saison. On a eu des hauts et des bas, mais je crois qu’on méritait de gagner » a-t-elle analysé. Questionnée sur son rôle au sein

de l’équipe, Portelance était très satisfaite du groupe mis en place par son entraîneur. « On était une équipe composée de joueuses qui ont un parcours semblable au mien. Parfois, ça fait des équipes qui jouent de façon très individuelle. Mais je suis vraiment contente du résultat. David est un très bon coach, soutenu par un bon personnel, qui a su souder l’équipe et ça a porté ses fruits » louange celle qui évoluait avec la Rive-Sud la saison dernière.

UNE FIN ENLEVANTELe championnat de PLSQ-F nous aura tenu en haleine

jusqu’au tout dernier week-end de compétition. Contrairement à la saison dernière, durant laquelle le Dynamo de Québec avait réussi à confirmer son titre dans les semaines précédant la fin du championnat, cette année, le duel au sommet était féroce entre Québec et Monteuil. Dans les derniers matchs, les deux équipes ont su gagner du terrain par rapport aux autres équipes. Puis, malgré une excellente fin de saison qui s’est terminée avec une victoire de 5-2 face aux championnes et une écrasante victoire de 9-1 contre le FC Sélect, Blainville n’a pu faire mieux que de s’emparer du troisième rang. Dans le bas du classement, on a eu droit à une autre lutte, alors que Fabrose a pris le quatrième rang, avec seulement un point devant le FC Sélect et trois points devant le CS MRO.

Du côté des honneurs individuels, l’attaquante de l’AS Blainville Sarah Humes a été la meilleure buteuse du cham-pionnat avec 14 buts en autant de matchs. Dans les pro-chaines semaines, la PLSQ-F analysera les candidatures de certains clubs qui seraient intéressées à se joindre à la ligue. C’est donc un rendez-vous, en mai prochain, pour la troisième saison de PLSQ-F.

AS BLAINVILLE : UNE DYNASTIE QUI DEPASSE LE TERRAIN

LE CS MONTEUILSOULEVE LE TROPHEE!

PAR MARC TOUGAS

PAR PAMÉLA O’NEIL

Crédit Andrew Zeisel (Z Images Montréal).

Monteuil s’est emparé du titre vendredi dernier en remportant une victoire sans équivoque (4-0) face au CS Mont-Royal Outremont.

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QUÉBEC

34 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 35

112 sélections, 81 buts, meilleure buteuse dans l’histoire de l’équipe de France, quatre fois meilleure buteuse du championnat de France, meilleure joueuse de la WUSA avec les Philadelphia Chargers et une aura qui fait encore d’elle l’un des visages du soccer féminin de l’autre côté de l’Atlantique. Marinette Pichon est une personnalité incontournable du soccer féminin et elle vient tout juste de poser ses valises à Montréal, au sein de l’ARS du Lac Saint-Louis. Son rôle sera de prendre en charge les entraînements du sport-étude avec le responsable du programme, Adrien Moufflet, et de dispenser des entraînements aux sélections du Québec.

Dire qu’il s’agit là d’un coup énorme pour l’ARS relève de l’euphé-misme, d’autant que Marinette Pichon ne manquait pas de proposi-tions professionnelles. Les possibilités d’obtenir des postes de mana-ger similaire à celui qu’elle a occupé à Juvisy pour les équipes fémi-nines du Stade Malherbe de Caen, de Fleury-Mérogis ou d’Angoulème étaient sur la table, mais sa volonté de se rapprocher des terrains et d’embrasser la carrière d’entraîneure était trop présente. « J’avais une vie stable, avec plusieurs clubs en perspective, explique-t-elle, mais pour des rôles dans lesquels on gère la partie administrative et la partie technique. C’était un job dans un bureau. J’avais envie de changement. Je suis restée sur un souvenir positif de mon expérience aux États-Unis en tant que joueuse et je voulais revivre une expérience à l’étranger, dans un autre domaine que l’administratif», avoue-t-elle.

Pour la première fois de sa vie, Marinette Pichon a donc postulé à des offres d’emploi, a envoyé des CV, et l’un d’entre eux a atterri

sur le bureau du DG de l’ARS du Lac-Saint-Louis, Georges Tissot. Il décroche son téléphone et rappelle la postulante. Le premier contact est établi le 9 février. Suivront une première visite de repérage en mars, une installation le 15 juillet et une prise de fonction dans les jours qui suivent. La reprise des entraînements et du sport-étude est prévue pour le début du mois de septembre.

Dès les premiers contacts, les impressions sont positives. Georges Tissot sait que l’expérience de Marinette Pichon vaut de l’or pour les jeunes de son ARS et pour le développement du soccer québécois dans son ensemble. De son côté, Marinette Pichon y voit un cadre idéal pour lancer sa carrière d’entraineure. « En France, tu n’as pas de telles infrastructures en dehors des équipes masculines professionnelles. Ici, tu as deux terrains à portée de mains, des locaux… Quand je suis venue en mars, j’ai compris qu’il y avait matière à travailler, à s’écla-ter, et par tous les temps puisque tu as une structure intérieure .»

DES CERTITUDES ET DES DÉCOUVERTES

Son sourire franc, sa diction claire et sa démarche assurée, qui laissent entrevoir un caractère bien trempé, tranchent avec l’humilité dont elle fait preuve au moment d’évoquer cette nouvelle orientation de carrière. L’ancienne terreur des défenses a déjà eu l’occasion de donner des cours spécifiques aux attaquantes de Juvisy en pre-mière division française et dispose de sa propre académie de soc-cer, mais, pour la première fois, elle disposera d’un groupe à temps

L’AVENTURE QUÉBÉCOISE DE MARINETTE PICHON

Première grande vedette du soccer féminin français à la fin des années 1990 et au début des années 2000, Marinette Pichon a quitté la France, les médias dans lesquels elle travaillait et sa carrière managériale pour se rapprocher des terrains et entamer une carrière d’entraîneure au sein de l’Association Régionale de Soccer (ARS) du Lac-Saint-Louis. Un changement de vie qu’elle a choisi, dans un environnement qu’elle juge aussi plus propice au développement et à la réussite.

PAR QUENTIN PARISIS

plein, avec la charge de mettre en place ses séances pour le faire progresser. Marinette Pichon, qui « ne veut pas griller les étapes » dans son apprentissage, reconnaît « ne pas avoir encore les notions de travail sur le long terme pour accompagner le développement du joueur. » Elle a donc également apprécié l’approche de son nouvel employeur – une des plus importantes ARS du Québec en termes de membership - qui lui offre « un univers où elle sent de la confiance et va pouvoir bien travailler et développer les choses. » « Il n’y a pas de pression particulière. On va me laisser le temps de m’adapter et de mettre à profit cette expérience accumulée pendant deux décen-nies», explique-t-elle.

Ses idées et ses grandes orientations semblent très précises sur la façon dont elle veut mener sa barque avec les jeunes. Rapidement, les mots « philosophie de jeu et philosophe de vie» apparaissent. Marinette Pichon aura en effet face à elles certains athlètes dont la destinée professionnelle s’écrira peut-être sur les terrains de soccer d’Europe ou des États-Unis et elle pourrait être amenée à jouer un rôle de guide, de conseillère, en un mot, d’éducatrice. L’idée sera donc aussi de former des adultes autant que des athlètes, en prenant en compte leurs caractéristiques personnelles pour les faire progres-ser autant sur le terrain qu’en dehors. « Notre rôle, explique-t-elle, c’est de s’assurer qu’il ou elle ne va pas être parachuté quelques parts sans repères , sans accompagnement, sans garanties. Ça nous valorise d’envoyer des joueurs à droite à gauche, d’accord, mais ce que tu mets au centre, c’est l’être humain. Avec quelqu’un de fragile psychologiquement, il faut lui conseiller de rester proche de

ses racines familiales, car c’est là qu’est sa stabilité et c’est ce qui va lui permettre de progresser. Il faut aussi s’assurer qu’il y a un intérêt réel de la part du club ou de l’Université. Si il ou elle est bien armé, alors c’est différent.»

UN AVENIR CANADIEN

Le « beau challenge » de Marinette Pichon au Québec est pour l’instant à l’ARS. Elle se dit profondément décidée à « travailler pour être à la hauteur » et à « franchir un cap » durant cette période. Pourtant, ce bail pourrait s’étirer un peu plus longtemps pour celle qui est venue s’installer en famille dans l’ouest de l’île de Montréal. « Je pense rester ici un moment.Je voudrais demander ma résidence permanente puis ma citoyenneté. Cela prendra le temps qu’il faut, mais c’est établi », assure-t-elle.

Pour le moment, sa découverte de la ville et de la province est encore très sommaire, mais, comme pour l’aspect professionnel, ses premières impressions sont positives.

Et les questions incontournables envers tous les nouveaux arri-vants relatives à l’hiver ? « On m’en parle beaucoup, dit-elle dans un grand éclat de rire. J’attends la livraison des skis et j’ai noté dans mon agenda la date pour les changements de pneus. » Les premiers signes d’une intégration réussie ?

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36 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

Tristan Fasulo est heureux. Le jeune homme, né en 1999, a rejoint la prestigieuse université de Princeton pour y étudier en ingé-nierie dans le domaine de la chimie

et de la biologie, grâce à ses performances sportives avec l’académie de l’Impact de Montréal.

Titulaire lors des matchs de son équipe en championnat de la USSDA, Tristano a profité de la présence des recruteurs universitaires. « Ils m’ont vu pendant la saison, pendant le showcase en Floride et les play-offs, mais les universités n’ont le droit qu’à sept pros-pects et ils m’ont choisi parmi les candidats », explique-t-il. Le réseau de ces universités est large selon le jeune homme, qui estime qu’elles disposent « de 10 scouts, en plus du coach et de son assistant qui viennent

souvent aux matchs ». La sélection est donc précise, mais elle dépasse le simple cadre du terrain. « Princeton, outre les performances, prend des joueurs qui veulent être dans leur équipe », détaille Tristano, qui a tout de suite affirmé son intérêt et a ainsi obtenu les faveurs du staff alors qu’il était en compéti-tion avec un autre joueur.

Marques Antoine est lui aussi né en 1999 et portera les couleurs de l’Université du Maryland. Il y étudiera la psychologie. Sa tra-jectoire aurait pu être bien différente puisqu’il avait donné son accord pour rejoindre l’Uni-versité de Syracuse dès 2017, mais une blessure a envoyé cette perspective aux oubliettes. La porte de Syracuse s’est donc refermée, mais Maryland lui a assuré être toujours intéressée en juin dernier et il n’a pas loupé cette occasion. « C’est une oppor-

tunité intéressante, car c’est une Université prestigieuse qui a gagné la coupe l’année passée », se réjouit-il.

LE RÊVE PROFESSIONNEL PAS TOUT À FAIT ÉTEINT

Tristano Fasulo est entré à l’Académie à 12 ans et reconnaît que jouer pro « était un rêve d’enfant ». Il a pourtant toujours veillé, sous l’influence de ses parents « à garder toutes les portes ouvertes ». De la même façon, Marques Antoine assure avoir « toujours voulu être joueur pro », mais les portes ne se sont pas forcément tout à fait refermées avec l’intégration dans ces universités. Recruté cette année par l’Impact de Montréal lors de la draft MLS, Amar Sejdic avait fait les beaux jours de l’Université du Maryland l’année pré-cédente. De la même façon, Cameron Porter, dont le nom résonne encore dans le cœur des supporters montréalais pour avoir marqué le but décisif lors du quart de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF en 2015, avait fréquenté Princeton. Plusieurs joueurs de MLS ont ainsi réussi à se tailler une place dans les effectifs. Il n’en demeure pas moins qu’il est rare que les joueurs issus de la draft parviennent au sommet de la MLS. Andrew Wenger a par exemple stoppé sa carrière à seulement 27 ans. Pourtant, d’autres ont connu plus de réussite, à l’image de l’actuel entraîneur de Houston, Davy Arnaud, qui a réalisé une carrière de quatorze saisons en MLS en plus d’être appelé à sept reprises en équipe nationale américaine. Le rêve peut encore se réaliser. (QP)

DES QUÉBÉCOIS POUSSENTLA PORTE DES UNIVERSITÉS

À défaut de pouvoir devenir professionnels, du moins dans l’immédiat, plusieurs joueurs québécois parviennent chaque année à se frayer un chemin dans le championnat universitaire américain, en NCAA.

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Tristano Fasulo a pris la direction de Princeton.

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SOCCER PROVINCIAL

38 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER QUÉBEC SOCCER septembre 2019 39

PLSQ: Plaidoyer pour la tenue de séries éliminatoires

On cherche. Et Edmond Foyé, l’entraîneur-chef du Dynamo de Québec, cherche aussi. Il y a eu des petits sursauts de

rivalité et d’intensité ici et là, comme Monteuil cette année qui a semblé apte à mêler les cartes en première moitié de campagne. Mais rien dans lequel on peut vraiment mordre dedans, comme par exemple le 17 août dernier lors du duel entre l’ASB et le CS MRO, alors que les joueurs des deux équipes avaient le couteau entre les dents.

C’est pourquoi Foyé voudrait qu’il y ait des séries éliminatoires dans la PLSQ. Il est d’accord avec la direction de la ligue à l’effet que le trophée de champion de saison demeure le plus important de tous, et que celui-ci doit récompenser l’équipe qui a été la plus régulière « du premier au dernier match », comme nous l’a dit le commissaire Kambiz Ebadi, mais il voudrait aussi un trophée des séries pour que les équipes de milieu de tableau aient un enjeu auquel aspirer au-delà du mois de juillet. « Jusqu’à ce qu’on joue contre Blainville (le 4 août, défaite de 3-1), on était encore investi à l’idée de peut-

être côtoyer les équipes de première place. Depuis qu’il n’y a plus rien à jouer dans ce championnat, les joueurs sont moins investis, a indiqué Foyé à Québec Soccer. Les joueurs ont tellement tiré durant la saison pour croire en quelque chose, s’il y avait des séries qui permettaient au vainqueur d’avoir un prix correspondant à sa première place, ça per-mettrait au championnat d’être revigoré, de créer un événement autour de ça. » Et cette année, cet ‘événement’ aurait englobé Québec, Monteuil, Fabrose et Saint-Hubert, pas juste l’ASB et le CS MRO. « Si on veut que

cette ligue soit promue (et visible), il faut qu’on donne la possibilité à au moins quatre ou cinq équipes chaque année d’être vues », a noté Foyé, qui déplore que bien souvent, et c’était encore plus le cas cette année étant donné qu’il n’y avait que 16 matchs, la moindre erreur de parcours en cham-pionnat s’avère fatale pour les chances de rafler le titre.

En disputant la Coupe PLSQ à l’issue du championnat, comme c’est le cas cette année – ça va commencer le 14 septembre – on peut se dire qu’il s’agit en quelque sorte de séries. Mais ce sont des séries sans enjeu, puisque

la compétition ne mène nulle part ailleurs, et sans suspens, puisqu’il n’y a pas de course qui nous y amène étant donné que toutes les équipes y ont accès.Foyé préférerait donc qu’il y ait des séries, et des séries avec une récompense tangible pour le vainqueur. Foyé s’est dit d’accord avec l’idée avancée par l’auteur de ces lignes, à l’effet que le cham-pion de saison continuerait de se qualifier pour le championnat canadien, tandis que les séries donneraient accès à des duels contre des clubs de la League 1 d’Ontario. On ferait ainsi revivre une formule qui avait

Hormis les courses au championnat animées par l’AS Blainville et le CS Mont-Royal Outremont ces dernières années, il était où le suspense dans la Première ligue de soccer du Québec ?

bien marché quand les champions de saison des deux circuits s’affrontaient en matchs aller-retour. Il y aurait un certain cachet puisqu’en raison de l’ajout des équipes de la PLC en championnat canadien, la PLSQ et la League 1 ne s’affrontent plus dans cette compétition.

Foyé propose un format qui favorise quand même l’excellence : les deux premiers au classement de la PLSQ contre les deux pre-miers de la League 1 en matchs croisés. Et ce, même si une équipe comme la sienne n’aurait pas obtenu la qualification cette année.

« Si tu inclus les deux premiers, ça veut dire que le troisième n’est pas loin, a-t-il souligné. Avant de jouer contre Longueuil,

j’étais à sept points de la première place, mais à quatre points de la deuxième. Si tu as des séries avec deux clubs, c’est accessible à des équipes comme St-Hubert et nous. » Cette idée d’avoir un bonbon au bout est importante, selon Sylvain Pereira, président de l’AS Blainville. « C’est l’accessibilité au championnat canadien, depuis deux ans, qui a vraiment (convaincu) nos joueurs de se donner à fond durant l’année », a-t-il affirmé.

PLUS DE MATCHS SVP Inspiré par Foyé, Québec Soccer a fait un

tour de table de différents intervenants de la PLSQ pour voir si cette idée de mettre en place des séries était partagée par d’autres. Cette formule en particulier n’a pas fait l’unanimité, mais la discussion a quand

même permis de recueillir des idées visant à accroître le degré d’intérêt et de motivation au sein de la ligue.

Guy Zittel, directeur sportif du CS Fabrose, aimerait lui aussi qu’il y ait des séries – parce qu’il s’agirait d’un moyen pour disputer plus de matchs. « Moi, je voudrais qu’on joue 40 matchs dans la saison, a dit Zittel. Au Québec, on ne joue pas assez. Seulement 16 matchs comme cette année, et deux ou trois entraî-nements par semaine, ça n’a pas d’allure ! Faudrait au moins arriver à 20, 21 matchs, avec des matchs de coupe aller-retour, quitte à jouer deux fois par semaine durant certaines périodes. »Zittel propose même de commencer la saison dans des centres intérieurs – un match à domicile par équipe –, ce qui permettrait de lancer le championnat

AS Blainville contre CS Mont-Royal-Outremont, un duel qui tourne en rond ?

PAR MARC TOUGAS

Guy Zittel, directeur sportif du CS Fabrose, aimerait qu’il y ait des séries

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40 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

SOCCER PROVINCIAL

dès le mois d’avril.« Ça va coûter 800$, mais tu es semi-pro ou tu l’es pas ? », a-t-il lancé.

Le vétéran attaquant Frederico Moojen estime toutefois que le nombre de matchs est suffisant comme il est, du moins si on tient compte de la capacité des clubs de payer les joueurs – qui reste plutôt modeste.

ÉQUILIBRER LES FORCESDans l’optique où certaines équipes ont plus de facilité que d’autres

à aller chercher des commanditaires, juge-t-il, l’entraîneur du FC Lanaudière Joey Cortese suggère d’équilibrer les forces en établissant un mécanisme qui permettrait à toutes les équipes d’aller chercher au moins un joueur établi, à qui elle pourra verser un bon salaire. Cela éviterait par ailleurs que les meilleurs joueurs du circuit aillent « seulement jouer pour les deux ou trois équipes qui gagnent tout le temps ».

L’ancien entraîneur du CS Monteuil Sandro Grande estime quant à lui que les clubs de la PLSQ doivent travailler sur le sentiment d’appartenance des joueurs. Mettez ça en place, et la motivation suivra. « Personne ne sent qu’il fait partie de son club, n’est prêt à aller jusqu’au bout pour le supporter. Le jeune dans les U-11, il se fout de ce que les U-18 de son club font, il ne connaît même pas le nom des joueurs. Chacun se contente de regarder son petit groupe de joueurs à lui. » À noter que l’étude en cours sur la PLSQ et l’avenir du soccer professionnel au Québec, notamment menée par l’ancien président de la FSQ Jean Gandubert, pourrait aussi apporter de l’eau au moulin à ce titre.

Et la promotion-relégation ? La promotion-relégation : voilà une manière efficace de mettre du piquant dans un championnat, derrière ceux qui luttent pour les grands honneurs... C’est dans les visées de la PLSQ, mais c’est aussi très loin dans l’ave-nir. Les conditions sont loin d’être propices à cela en ce moment. « Nous avons toujours pensé à une relégation et ce, dès le début (de la ligue), a indiqué le commissaire de la PLSQ Kambiz Ebadi à Québec Soccer. Mais nous avons la même problématique que la PLC et la MLS, en ce sens qu’il n’y a pas de ‘division 2’ prête à suivre, où les clubs sont prêts à venir remplacer un club de première division. »Ce n’est pas demain la veille que ça va changer, nous ont tous fait remarquer les gens que nous avons sondés, étant donné l’effort financier largement supérieur qui est demandé en PLSQ par rapport à la LSEQ. Mais en théorie, plusieurs y sont favorables, comme le jeune attaquant de l’AS Blainville Stefan Karajovanovic. Parce que ça force les moins bons à être moins… moins bons. S’il y avait relé-gation, peut-être que le FC Gatineau n’aurait pas attendu aussi longtemps avant d’effacer le zéro dans sa colonne de points cette année!

François Bourgeais, l’entraîneur-chef du CS St-Hubert, offre toutefois un bémol d’un ordre autre que financier. «

Nous avons été dans la peau de Gatineau il y a deux ans, a souligné Bourgeais dont l’équipe, encore une des plus jeunes de la PLSQ, a affiché un dossier positif cette sai-son. S’il y avait eu descente à ce moment-là, ça veut dire que nos espoirs qui évoluent aujourd’hui, on va l’appeler comme ça, en D1 québécoise, se seraient retrouvés en D2, la LSEQ. Et il aurait fallu se bagarrer pour remonter, et il n’est pas dit qu’on aurait remonté tout de suite. » Le CSSH aurait sans doute perdu ses meilleurs joueurs d’avenir, qui auraient alors quitté le club et rejoint d’autres clubs restés en PLSQ. Le projet de jeu de Bourgeais, celui d’une jeune génération qui commence maintenant à porter ses fruits, aurait été tué dans l’oeuf.

Pour une Coupe PLSQ-LSEQPar contre, une Coupe regroupant les équipes AAA de la LSEQ et les clubs de la PLSQ, voilà un beau projet à considérer, estime Guy Zittel du CS Fabrose. « On a de très bonnes équipes dans le AAA, qui valent très bien la PLSQ », a affirmé Zittel. « On aurait de belles surprises, a noté Bourgeais. Ça aurait le même cachet pour nos clubs AAA que l’AS Blainville, par exemple, qui se retrouverait en championnat canadien contre l’Impact de Montréal. »

Edmond Foyé, l’entraîneur-chef du Dynamo de Québec,se dit favorable lui aussi à linstauration de séries éliminatoires PLSQ

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Il y a, bien sûr, plusieurs autres stades mythiques et des nouveaux qui s’en viennent pour la prochaine Coupe du Monde qui auront certainement autant d’attrait architectural que ceux-ci sauf que les légendes ne se construisent qu’avec le temps, des victoires et beaucoup de passion…pour le foot!

STADE

42 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

TOP 5 DES STADESÀ VISITER AVANT DE MOURIR

PAR PIERO FACHIN

QUÉBEC SOCCER septembre 2019 43

L’industrie du tourisme ne cesse de grandir et il y en a pour tous les goûts. Si on est un peu sportif et très curieux, il y a des stades de foot, ou de soccer si vous préférez, qui sont des incontournables quant à leur architecture et surtout en rapport à leur identité culturelle et la façon dont ils contribuent à faire rayonner leur ville et leur club. Voici un Top 5 (non exhausitf) des stades qu’il faut visiter avant de mourir.

Les fans mexicains sont absolument fous et au-delà de cela, ils possèdent également l’un des plus grands stades du monde!

Par beau temps, l’Estadio Azteca peut accueillir plus de 100 000 spectateurs et même cela pourrait être perçu comme du sous-vendu. C’est un joyau caché car, mal-gré sa taille incroyable, les voyageurs étrangers ne le fréquentent pas autant qu’il le devrait.

En tant que centre de la Coupe du Monde de la FIFA 2010, Soccer City est largement considéré comme le stade le plus important de toute l’Afrique. D’un point de vue pittoresque, c’est absolument époustouflant, il a présenté certains des plus grands moments de l’histoire du jeu africain et rappelle aux fans ce fameux tournoi.

« Le mur jaune », ces trois mots, qui sym-bolisent la tribune emblématique qui héberge les fans du Borussia Dortmund semaine après semaine, devraient suffire à vous convaincre qu’un voyage au Westfalenstadion vaut plus que votre temps et vos efforts.

Maintenant que Dortmund est une puissance constante dans le monde du football européen,

nous espérons qu’ils continueront à s’affirmer comme l’un des meilleurs foyers européens pour les amateurs de grands stades de football. Il n’y a aucune garantie de cela, mais allez, tout ce que vous avez à faire est de jeter un coup d’œil sur cet endroit pour être convaincu de sa beauté.

Puissance. C’est le mot qui nous fait penser au San Siro, qui accueille deux des meilleurs clubs de football européens: l’Inter Milan et l’AC Milan. La récente révé-lation de son inéluctable disparition a, bien entendu, accéléré la procession de supporters souhaitant se rendre sur le terrain.

Le San Siro existe depuis plus longtemps que la plupart d’entre nous. Bien qu’il soit triste de le voir disparaître, nous souhaitons tout au moins qu’il reçoive le genre de respect qu’il mérite au cours de ses dernières années.

Situé en Espagne à quelques centaines de kilomètres du camp de Nou de Barcelone, le Santiago Bernabeu en fait souvent assez pour nous couper le souffle encore et encore. C’est le pays des géants du football, car non seulement il accueille le Real Madrid, mais il a également accueilli certains des meilleurs joueurs de son histoire.

C’est bien plus qu’un stade de football: c’est un lieu de culture.

5 - ESTADIO AZTECA - MEXICO, MEXIQUE

3 - SOCCER CITY - JOHANNESBURG, AFRIQUE DU SUD

1 - WESTFALENSTADION - DORTMUND, ALLEMAGNE

4 - SAN SIRO - MILAN, ITALIE

2 - SANTIAGO BERNABÉU - MADRID, ESPAGNE

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CANADA SOCCER ET POLITIQUE

44 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

Wilkinson dirigera les équipes juvéniles nationales lors des Championnat fémi-nins U-20 et U-17 de la

Concacaf, dont les dates exactes n’ont pas encore été annoncées. Le Canada cherchera à se qualifier par l’entremise de ces cham-pionnats aux Coupes du Monde Féminine U-20 et U-17, prévues en 2020. Alors que sa priorité sera les équipes nationales juvéniles, elle travaillera aussi avec l’équipe nationale féminine selon sa disponibilité, auprès du sélectionneur Kenneth Heiner-Møller.

Wilkinson, qui a considéré que cette nomination était « un honneur incroyable », a récemment occupé le poste d’entraî-neure-chef du programme élite féminin des Whitecaps de Vancouver. Avec l’équipe natio-nale féminine, elle a été entraîneure-adjointe au Championnat féminin de la Concacaf 2018

et à la dernière Coupe du Monde Féminine en France. Elle a aussi été entraîneure-chef à la Coupe du Monde Féminine U-17 en Uruguay en 2018, où le Canada a terminé en qua-trième place.

« Nous sommes ravis d’accueillir Rhian Wilkinson en tant qu’entraîneure-chef des équipes nationales féminines U-20 et U-17 de Canada Soccer parce qu’elle est talentueuse et a excellé comme entraîneure-chef dans des événements phares comme la Coupe du Monde Féminine U-17, a affirmé Kenneth Heiner-Møller, entraîneur-chef de l’équipe nationale féminine de Canada Soccer et directeur du programme national féminin. Elle a été un soutien important pour le pro-gramme de l’équipe nationale féminine sur le terrain comme à l’extérieur grâce à son caractère, à sa perspicacité et à sa compé-tence. »

Wilkinson a débuté son rôle comme entraîneure avec le Canada en 2014 en tant qu’entraîneure-adjointe de l’équipe cana-dienne à la Coupe du Monde Féminine U-20, en 2014. Elle a depuis obtenu sa Licence B comme entraîneure en 2015 et un diplôme A de l’UEFA en 2019. Elle a participé à la pre-mière édition du programme de mentorat pour entraîneurs de la FIFA aux côtés de l’entraîneure Hope Powell.

En tant que joueuse, Wilkinson a passé 15 ans au sein de l’équipe nationale féminine et a remporté le Championnat féminin de la Concacaf 2010 de même que des médailles olympiques de bronze en 2012 et en 2016. En tout, elle a participé à quatre Coupes du Monde Féminines, à trois tournois olympiques et a remporté des médailles dans six tournois de la Concacaf et dans trois Jeux panaméri-cains. Six fois joueuse de l’année au Québec, elle a effectué 181 apparitions « A » pour le Canada et enregistré sept buts et 23 passes décisives.

« J’aimerais remercier les Whitecaps de Vancouver, a affirmé Wilkinson. Travailler pour eux au cours de la dernière année a été fantastique. L’expérience que j’ai gagnée, sur le terrain comme à l’extérieur, en travail-lant avec leurs meilleures athlètes de même que leur personnel, a été une étape impor-tante dans mon développement. Ils m’ont soutenu dès le début. Ils m’ont encouragée alors que je terminais ma licence A de l’UEFA, de même que lorsque j’occupais mon rôle d’entraîneure-adjointe pour l’équipe natio-nale féminine de Canada Soccer à la Coupe du Monde Féminine en France. »

RHIAN WILKINSONPREND DU GALON

Canada Soccer a nommé Rhian Wilkinson en tant qu’entraîneure-chef des équipes nationales féminines U-20 et U-17, avec comme objectif de prendre part aux Coupes du Monde Féminines U-20 et U-17 de la FIFA l’an prochain.

RÉDACTION

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PAR DOMINIQUE MAESTRACCIANCIEN PRÉSIDENT DE L’ACS

ÉCHANGES ET PARTENARIAT ENTRELES FÉDÉRATIONS FRANÇAISES ET QUÉBÉCOISE

Ce numéro mettant en vedette quelques échanges d’athlètes et de personnel technique entre le Québec et la France, il me semble pertinent de souligner la collaboration existante entre la Fédération Française de Football (FFF) et la Fédération de Soccer du Québec (FSQ).

HISTORIQUE Accords verbaux entre la FFF et la FSQ. Les liens tissés avec l’équipe de France lors

des Jeux Olympiques de 1976 se sont traduits au cours des années suivantes par la venue à Montréal d’équipes(en particulier l’équipe de France Olympique en 1979 et l’équipe de France des U-16 lors du Tournoi international de la FIFA en 1987) puis, à partir de 1980, de personnel technique de la FFF. Georges Boulogne dirigea le premier stage d’entraîneurs; par la suite Jean-Marie Lawniczak, Luc Rabat, Gaby Robert et Jean-Pierre Morlan suivirent. Monsieur Roger Machin, arbitre FIFA de renommée internationale, donna le premier stage d’arbitres. Il y a 25 ans, lors d’une visite effectuée au siège de la FFF, le président de la FSQ demanda à son homologue français d’accorder à la FSQ un sou-tien technique. Depuis lors, la FFF a régulièrement apporté son soutien aux activités de formation de nos entraîneurs et arbitres. Plusieurs entraîneurs français ont participé à des stages de recyclage des entraîneurs du Québec (Gérard Houiller, Jacques Crevoisier, Raymond Domenech, Holger Osiek). Des arbitres français participèrent aux stages de forma-tion d’arbitres du Québec. Citons les deux figures dominantes de l’arbitrage français et européen, Michel Vautrot (1977) et Joël Quiniou (1999). De 1970 à 1990, plusieurs équipes professionnelles françaises disputèrent des matchs à Montréal (Marseille, Nancy, Nantes PSG, Guingamp).

Entente de partenariat (2008 - 2012)En 2007, lors d’une rencontre avec Monsieur

Teinturier, Vice-Président de la FFF nous avions convenu de réaliser une entente formelle entre la FFF et la FSQ. Suite à une discussion avec le Président de la FFF et en accord avec la FSQ il a été convenu d’aller de l’avant. A cette époque je venais d’être nommé Président de l’Association Canadienne de Soccer (ACS) et voulais établir des

relations privilégiées avec les fédérations d’Alle-magne, des États-Unis , de l’Italie et de la France. Cela pour afin de renforcer les échanges non for-mels existants entre certaines fédérations provin-ciales canadiennes et certains pays, sous l’égide de l’ACS. En 2008 ,la FSQ (et son président Dino Madonis), l’ACS (Dominique Maestracci ) et la FFF (J.P. Escalettes ) signaient à Paris, au siège de la FFF, un accord historique pour le développement du soccer québécois d’une durée de 4 ans .

CONTENU DE L’ENTENTE Concerne les activités de formation d’entraîneurs

et d’arbitres et la distribution de documents tech-niques au Québec, via FSQ.

ACTIVITÉS DE FORMATION LA FFF désignera un technicien afin de participer

au stage annuel des entraîneurs de la LSEQ, une fois tous les deux ans. Elle accueillera en France un ou deux entraîneurs de la FSQ, une semaine par an, afin d’assister comme observateur aux activités du Centre Technique National qu’il s’agisse de sessions de formation d’entraîneurs, de stages organisés dans le cadre de l’institut national de formation ou du centre national féminin.

LA FFF facilitera la préparation des équipes du Québec en accueillant à Clairefontaine pour un camp d’entraînement les équipes de la FSQ appe-lées à participer à un tournoi en France. Elle permet-tra aux équipes masculine et féminine du Québec de préparer dans les meilleures conditions les Jeux du Canada l’année précédente leur déroulement.

La FFF désignera un arbitre français pour parti-ciper une fois tous les 3 ans au stage annuel des arbitres au Québec. Elle accueillera périodiquement un responsable de l’arbitrage issu de la FSQ dans un des séminaires de formation ou de perfection-nement organisés par la Direction Nationale de l’Arbitrage .

DISTRIBUTION DE DOCUMENTS TECHNIQUES

La FFF s’engage à distribuer selon des modalités et des conditions financières les documents tech-niques , livres et DVD dont la FSQ a besoin pour une période de 3 ans.

CONDITIONS GÉNÉRALES DE L’ENTENTE

Les échanges sont basés sur le principe de réci-procité des prestations. Pour les activités effectuées au Québec, la FFF assumera en général les frais de déplacement des instructeurs français au Québec. La FSQ assumera les frais de séjour des instructeurs délégués par la FFF i.e. hébergement, repas, dépla-cement, per diem. Pour les activités de formation effectuées en France, le même principe prévaudra mais selon les modalités inverses.

Les conditions financières de l’accueil des équipes du Canada et du Québec à Clairefontaine feront l’objet d’une négociation particulière avec le Centre Technique National Fernand Sastre.

L’accord est conduit pour une durée de 4 ans. Les modalités de sa reconduction éventuelle seront définies par les deux parties au terme de sa résiliation.

ÉTAT DE LA SITUATION Au cours des dernières années, le directeur tech-

nique et le directeur général de la FSQ ont assuré le lien avec les répondants de la FFF. Cette entente, toujours en vigueur, a été des plus importantes pour le développement du soccer au Québec. Les discus-sions actuelles entre la FSQ et la FFF visent à élargir l’entente pour y inclure le marketing, l’intégration des stagiaires français au Québec, en particulier les étudiants dans nos Universités et une offre de ser-vices aux départements français géographiquement plus près du Québec que de la France.

QUÉBEC SOCCER septembre 2019 45

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ÉCOLE DE SOCCER

46 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

ÉCOLE DE GARDIEN DE BUT FRANK DEPATIE

L’IMPORTANCE DES DÉPLACEMENTS

# 1Effectuer des pas courts et rasants pour

tous les déplacements précédant ‘une prise de balle.

• Appuis plante de pied talons légèrement décollés du sol et sur la même ligne

• Limiter l’amplitude, jouer sur la fréquence.

• position d’attente correcte, être prêt à s’emparer du ballon.

Pas chassés Pas croisés Pas de l’escrimeur

# 2 Utiliser les pas croisés pour les dépla-

cements latéraux longs ou sur les balles aériennes second poteau.

• Appuis plante de pied talons légère ment décollés du sol.

• Rechercher l’amplitude.• Retrouver la jambe côté du ballon pour

pousser sur les plongeons latéraux.• Pousser avec la jambe qui croise

sur les prises de balle aériennes second poteau..

# 3Utiliser le pas de l’escrimeur pour

les déplacements arrière, sur les balles aériennes.

• Appuis plante de pied talons légèrement décollés du sol.

• Rechercher l’amplitude.• Pousser avec la jambe arrière sur les

prises de balle aériennes.

Pour garantir une bonne maîtrise de ces techniques de déplacement, il vous faudra les pratiquer fréquemment et avec assiduité.

Dans les chroniques précédentes, je vous ai parlé des différentes prises de balles. Cependant, ce n’est pas tout, il faut également considérer l’importance des déplacements. Pour ces situations pédagogiques, j’ai le privilège de vous présenter Olivier Rouleau qui a commencé en tant que gardien de but à l’âge de 13 ans pour l’équipe U-13 AA de Saint-Lambert. Par la suite, il a rejoint l’ équipe Spatial de Saint-Hubert U-15 AAA, il joue présentement dans l’équipe U-17 AAA. L’année dernière il a reçu une bourse pour aller évoluer avec une académie GISS en Espagne pour 6 semaines. Il poursuit cette année ses études au Collège de Champlain à Saint-Lambert.

PAR FRANK DÉPATIE

FIER PARTENAIREDU SOCCER AU QUÉBEC

FIER PARTENAIREDU SOCCER AU QUÉBEC

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UN PEU DE DIVERTISSEMENT

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Plusieurs légendes brésiliennes et d’autres localesse sont données rendez-vous au début

du mois d’août sur la pelouse du Stade Saputopour une rencontre amicale.

Rivaldo a pris le temps d’aller à la rencontre despartisans brésiliens de Montréal après la rencontre.

Le score final de 3 partout s’est finalement révélé anecdotique,d’autant que l’un des buts brésiliens a été marqué

alors que l’équipe évoluait… à douze !

L’ancien milieu de terrain de l’Impact Justin Mappa prolongé son séjour puisqu’il a eu l’honneur,

trois jours plus tard, de sonner la cloche de la 1642,à l’occasion du match de

championnat canadien contre le Cavalry FC.

Parmi les nombreuses personnalités présentes,le Ballon d’Or 1999, Rivaldo, et le capitaine

de la sélection championne du monde en 1994, Dunga,ont particulièrement retenu l’attention.

Si Ronaldinho n’a finalement pas été présentalors qu’il avait été annoncé de longue date,les spectateurs présents ont pu admirer lesallers-et-venues du toujours fringant Cafu,

ici en compagnie de Hassoun Camara.

Du côté des anciennes vedettes de l’Impact de Montréal,la doublette Moojen-Ribeiro a eu la confiance de

Valerio Gazzola, le coach de l’Impact cette après-midi-là.

Cafu a fait l’unanimité auprès des autres participants,qui ont été nombreux à poser à ses côtés,

mais il a aussi montré qu’il avait encore bien desjambes, en offrant une belle prestation

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Surprise lors du mondial de FIFA 19 qui s’est déroulé début août à Londres. MoAuba a remporté pour la première fois le trophée de champion du monde en battant le champion en titre, le Souadien Mossad « MsDossary » Aldossary, qui faisait pourtant office de grand favori avant la finale.

L’enjeu était de taille pour le Saoudien, qui pouvait en cas de victoire devenir le premier joueur à conserver son titre mondial.

Finalement, MoAuba, qui défend les couleurs du Werder de Brème, est reparti à la première place, en élèvant progressivement son niveau de jeu à mesure qu’il avançait dans le tournoi. Troisème de son groupe, il a dû faire face à une très haute opposition pour se hisser en finale. Il s’est d’abord débarrassé du belge Stefano « Pinna97 » Pinna, avant de disposer du Français, numéro 2 mondial, Corentin « Maestro » Thuillier puis du numéro 1 mondial, l’Argentin Nicolas

« nicolas99FC » Villalba . La première manche de la finale, disputée sur Xbox, s’est soldée par un match nul 1-1, avant que l’Allemand ne prenne le dessus sur Playstation à l’issue d’un duel très sérré (victoire 2-1).

L’attaquant de Crystal Palace Wilfried Zaha a remis le trophée au champion, sous les yeux du directeur à la transformation numérique et de l’innovation à la FIFA Luis Vicente. L’ancienne vedette bul-gare passée notamment par le Bayer Leverusen, Manchester United, Tottenham ou l’AS Monaco, Dimitar Berbatov a aussi été vu durant la compétition qui s’est déroulée à l’O2 Arena.

32 joueurs s’étaient qualifiés pour cette édition 2019 et MoAuba est devenu le premier Allemand à inscrire son nom au palmarès de l’épreuve.

E-SPORT

UN ALLEMAND CHAMPIONDU MONDE À FIFA 19

L’Allemand Mohammed « MoAuba » Harkous est devenu Champion du monde individuel de FIFA pour la première fois.

50 septembre 2019 QUÉBEC SOCCER

RÉDACTION

DIM 29 SEPTEMBRE17H | STADE SAPUTOv ATLANTA UNITED

L’Impact participera au Défi têtes rasées de Leucan pour une 8e année de suite. Le président Kevin Gilmore, des joueurs de la Pré-Académie et de l’Académie, des employés et des supporters s’uniront pour amasser des fonds afin de venir en aide aux enfants touchés par le cancer.

L’événement se tiendra en septembre dans le cadre du mois de la sensibilisation au cancer infantile de la MLS WORKS. Les personnes souhaitant participer pourront se faire raser le dimanche 29 septembre au Stade Saputo lors du match contre Atlanta United.

Pour s’inscrire, veuillez communiquer avec Patricia Gariepy, au [email protected]

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La carte n’est valable qu’aux restaurants Tim Hortons® participants au Canada. Effectuez 7 achats admissibles pour obtenir une récompense gratuite lors de votre prochaine visite. La récompense consiste en un café infusé chaud ou thé chaud (infusé ou de spécialité) de n’importe quel format (P, M, G ou TG) gratuit, ou une pâtisserie individuelle gratuite (bagels et Timbits® exclus), au choix. La sélection de boissons et de pâtisseries peut varier selon le restaurant. Un achat admissible est une transaction d’un montant supérieur à 0,50 $ (après les rabais autres que les rabais FidéliTimMC, taxes exclues). Taxes en sus. Une réclamation de récompense peut compter en tant qu’achat. Maximum d’un achat admissible par période de 30 minutes et maximum d’une réclamation de récompense par achat. Les récompenses sont valables pour une durée limitée. Veuillez consulter les modalités et conditions d’utilisation à http://www.timhortons.com/fideliTim pour obtenir d’autres détails. © Tim Hortons, 2019.

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