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EDITO PAR MAMOUDOU WANE Savoir partir L e feu ne vient jamais de là où l'on attend. Deux semaines seu- lement après les quolibets rava- geurs sur les opposants poltrons, voilà que le monde s'effondre sous les pieds du Président Wade. Ce raidissement de la situation politico-sociale intervient au moment où tout le monde pensait que ''Dakar, la rebelle'', était sous contrôle. Que nenni ! P.2 ISSN • 2230-133X 100 F C M J N [email protected] LUNDI 20 FÉVRIER 2012 NUMÉRO 211 J-7 Il est midi M. le Président ! WEEK-END DE FEU DANS PLUSIEURS QUARTIERS DE DAKAR ET DANS LES RÉGIONS PP. 2-10 Récit et images des batailles de rue : 3 morts Profanée, Tivaouane séquestre Ousmane Ngom Les marabouts en Sapeurs pompiers de Wade Des jeunes terrassant un panneau à l’effigie du candidat Wade

100 F ISSN • 2230-133X WEEK-END DE FEU DANSPLUSIEURS ... · Ferñent/Mouvement des travailleurs panafricains-Sénégal. D'après la source, M. Sagna a été pris à partie par ''une

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Page 1: 100 F ISSN • 2230-133X WEEK-END DE FEU DANSPLUSIEURS ... · Ferñent/Mouvement des travailleurs panafricains-Sénégal. D'après la source, M. Sagna a été pris à partie par ''une

EDITO PAR MAMOUDOU WANE

Savoir partir

L e feu ne vient jamais de là où

l'on attend. Deux semaines seu-

lement après les quolibets rava-

geurs sur les opposants poltrons, voilà

que le monde s'effondre sous les pieds

du Président Wade. Ce raidissement de

la situation politico-sociale intervient au

moment où tout le monde pensait que

''Dakar, la rebelle'', était sous contrôle.

Que nenni ! P.2

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X100 F

CMJN

[email protected]

LUNDI 20FÉVRIER 2012 NUMÉRO 211

J-7

Il est midiM. le Président !

WEEK-END DE FEU DANS PLUSIEURS QUARTIERS DE DAKAR ET DANS LES RÉGIONS

PP. 2-10

Récit et images des batailles de rue : 3 mortsProfanée, Tivaouane séquestre Ousmane NgomLes marabouts en Sapeurs pompiers de Wade

Des jeunes terrassant un panneau à l’effigie du candidat Wade

Page 2: 100 F ISSN • 2230-133X WEEK-END DE FEU DANSPLUSIEURS ... · Ferñent/Mouvement des travailleurs panafricains-Sénégal. D'après la source, M. Sagna a été pris à partie par ''une

Abdoulaye Baldé rejette l'offre de Macky SallEn campagne électorale à

Ziguinchor, Macky Sall avait demandé àAbdoulaye Baldé de quitter le PDS etde rejoindre sa coalition. Cettedemande du candidat de la coalitionMacky 2012 ne semble pas enchanterle maire de Ziguinchor. Répondant àMacky Sall, en marge de la 8e éditiondu drapeau de lutte qui porte son nom,organisée samedi à Ziguinchor, Baldé adéclaré avoir rendu visite à l'ancienPremier ministre par ''courtoisie'' pourlui ''souhaiter la bienvenue''. Il a enoutre précisé qu’il entretien avec M.Sall des relations de parenté paralliance. ''Macky m’a demandé, commed’autres l’ont fait, de venir avec lui maisje lui ai dit que je suis un homme deconviction, un homme de fidélité. Doncje reste au PDS pour accompagnerWade dans le combat que nous avonsentamé depuis 2005'', a tranchéAbdoulaye Baldé.

Sénégal, l'Union africaine envoieune mission d'observation L'Union africaine a décidé d'envoyer

une mission d'observation au Sénégal,à l'occasion de l'élection présidentielle,dont le premier tour est prévu pour le26 février 2012, selon un communiquéreçu à EnQuête. C'est du moins la déci-sion du Conseil de paix et de sécuritéde l'UA, en sa 311e réunion tenuele 16 février 2012, suivi d'une commu-nication du Département des affairespolitiques de la Commission sur sesactivités relatives à l'observation desélections sur le continent.

Simon et Kilifeu libérés, 13 en détention Les rappeurs de Y'en a marre, Simon

et Kilifeu, ont été libérés samedi ainsique cinq autres membres du mouve-ment. Ils ont été arrêtés par la policejeudi dernier à la place de l'Obélisqueoù ils voulaient organiser une veillée(Fanaan) contre la candidatured'Abdoulaye Wade. Toutefois, ils ont étéinculpés et convoqués au tribunal le 22février pour être jugés. Cela dit, 13autres jeunes arrêtés en même tempssont toujours à la police.

Tamba, le coordonnateur du M23 agresséLe coordonnateur du M23 à

Tambacounda, Guy Marius Sagna a étéagressé dans la nuit de vendredi vers21h devant le siège de Bennoo SiggilSenagaal, informe un communiqué duparti dont il est membre,Ferñent/Mouvement des travailleurspanafricains-Sénégal. D'après lasource, M. Sagna a été pris à partie par''une dizaine de sbires armés de coupe-coupe et de pistolets. Ayant subi unebastonnade en règle avec le plat descoupe–coupe qui lui ont causé deshématomes et autres blessures, GuyMarius Sagna a été à nouveau harcelévers le garage Mourides avant d’êtresauvé par un policier armé qui est arrivésur place après avoir été informé par unmilitant de Bennoo Siggil Senegaal''. Letexte ajoute que ''ces gangsters terro-ristes sont aussi de vulgaires voleurs quiont subtilisé dans la sacoche de GuyMarius Sagna son ordinateur portableprofessionnel et la somme de 225.000francs Cfa avant de placer sa motoendommagée devant le commissariatde police et de balancer la sacoche àl’intérieur''. M. Sagna, qui a décidé deporter plainte, dit avoir ''reconnu for-mellement le nommé Mamadou Ba,lequel avait déjà cherché des informa-tions sur le lieu d’habitation de Guy

Marius Sagna et le nommé Bobo Dialloqui, armé d’un coupe-coupe, avait tentéde stopper la manifestation de mercredi15 février avant de fuir lâchementdevant la foule et d’être arrêté par celle-ci qui l’a remis à la police''.

Effets ''Goana''Le cameraman de la télévision

Walfadjri, Papis Mbaye, est tombé, hier,dans les pommes lors des manifesta-tions en réaction à la profanation de laZawiya El Hadji Malick Sy. Le techni-cien s’est évanoui suite à l’éclatementd’une grenade lacrymogène que lesmanifestants ont surnommée ''Goana''ou encore ''Tyson''. Inerte sur le sol,mais la camera bien vissée à la main,Papis Mbaye a été secouru par desconfrères qui ont brûlé du papier dejournal à hauteur de son nez. Le bon-homme a finalement retrouvé sesesprits et repris le travail. D’autres reporters se sont payé des

masques vendus par des jeunes à 200F Cfa pièce.

Ousmane Ngom A la suite des événements de ven-

dredi passé à la Zawiya, des jeunes duM23 ont déposé un mémorandum à lagouvernance pour demander le départ''sans délai'' du ministre de l’Intérieur,Ousmane Ngom. Au même moment, lafamille de Me Ngom a organisé une sor-tie pour rappeler que ce dernier est unfils de la confrérie (tarixa) tidiane et quejamais il ne s’aventurera à donner desordres de profanation de la zawiya. Sonpetit frère Masseck Ngom a élevé la voixpour dire que leur père a érigé une mos-quée dans leur maison. ''Ce qui signifieque Me Ngom a été instruit dans lespréceptes de l’islam'', dira t-il. Maisalors, qui a donc donné l'ordre aux flics

de balancer une grenade lacrymogène àl'intérieur de la Zawiya ? OusmaneNgom veut-il ''balancer'' le commissairecentral Arona Sy ?

Les enseignants tirent sur Abdoulaye Diop Les jours passent, mais la situation

reste la même pour l'enseignement auSénégal. Le ministre de l'Economie etdes Finances a annoncé vendredi queles arriérés d'indemnités des ensei-gnants ne peuvent pas être payés dansle budget de 2012. Une déclaration quiirrite les syndicats d'enseignants. Jointau téléphone, Seydi Ababacar Ndiaye,secrétaire général national du SyndicatAutonome de l'Enseignement Supérieur(SAES), dit être surpris par cetteannonce. ''Cette décision est vraimentmalhonnête. Je suis vraiment surprispar Abdoulaye Diop, il a attendu lemoment où le président de laRépublique est en campagne pour tenirce discours. Ce n'est pas sérieux. Il nesait même pas compter. Quand il ditque le tout revient à 100 milliards, c'estfaux, C'est 149 milliards'', tonne M.Ndiaye. Selon lui, Amadou Tidiane Bâ,Abadoulaye Diop et Kalidou Diallo sontdans une conspiration pour tuer l'ensei-gnement. ''Ce ne sont pas ces petitsministres qui vont nous importuner.Nous attendons que la tempête poli-tique passe pour réagir et discuter avecdes gens sérieux. Nous nous inscrivonsdans le futur avec le nouveau gouverne-ment qui sera en place'', a martelé M.Ndiaye.

Les enseignants tirent sur Abdoulaye Diop (suite)''Abdoulaye Diop, non seulement n'a

pas assez d'informations sur notredocument, mais aussi il a été induit en

erreur par Kalidou Diallo. Ce dernier neraconte que des contrevérités. Il nepeut pas parler de budget alors qu'ilsont donné 3 milliards aux députés ethaussé les salaires de la haute magis-trature. C'est une injustice'', a contestépour sa part Abdoulaye Ndoye, porte-parole du Cadre Unitaire des Syndicatsde l'Enseignement Moyen etSecondaire (CUSEMSS), joint aussi partéléphone. Il prévient que le CUSEMSSne va pas reculer. ''Il n'y a pas d'argentpour les enseignants mais il y en a pourles autres (...) Avec les trois milliardsdonnés aux députés, 4500 professeurspeuvent y avoir leurs indemnités'', a ditM. Ndoye. Même position au Syndicatautonome de l'enseignement du moyenet secondaire du Sénégal (SAEMSS-CUSEMS). Dans un communiqué par-venu à EnQuête, et signé par son secré-taire général, le SAEMSS a appelé lesenseignants au boycott des composi-tions et à la rétention des notes du pre-mier semestre, avant de les inviter àredoubler de vigilance et à renforcer ladétermination et la mobilisation par lerespect strict des plans d'actions.

L es demandes de sélectionneurs désireux d’être le nouveau patron del’équipe nationale de football du Sénégal, continuent d’affluer sur latable de la Fédération. “On a reçu pas moins de 25 dossiers, à ce jour

(hier), confie Me Augustin Senghor. Chaque jour, il y a des demandes”. Le pré-sident de la Fédération sénégalaise de football fait savoir également que la dési-gnation de l’heureux élu sera conditionnée aux moyens qui seront mis à dispo-sition par le ministère des Sports. “Nous devons discuter avec le ministère etsavoir jusqu’à combien on peut négocier avec le futur sélectionneur”, expliqueMe Senghor. Au passage, le maire actuel de Gorée n’a pas enterré la piste HervéRenard, en passe de prolonger son contrat avec la Zambie championned’Afrique. “On ne l’a jamais contacté, et la porte n’est fermée à aucune exper-tise”, conclut Me Senghor.

SÉLECTIONNEUR DES LIONS

Déjà 25 candidatsBien au contraire, ça chauffe dans la place. Partout le feu.Ce sont les jeunes qui sont à l'avant-garde du combat. Cen'est plus Wade qui joue avec le feu comme on l'a titré der-nièrement, mais ses petits-fils dont certains sont nés...après l'alternance. Même les candidats du M23 ont beaus'incruster, ils ne contrôlent pas grand-chose. Sans doutesont-ils dans le meilleur des cas, de simples catalyseurs.Comme l'est d'ailleurs cet élément du Groupement mobiled'intervention (Gmi) qui a jeté, d'une main malheureuse,une grenade lacrymogène dans le Zawiya El Hadj Malick Sysur l'Avenue Lamine Guèye. Me Ousmane Ngom et le com-missaire Arona Sy sont aussi des catalyseurs. Ces deux-làont presque piqué sa place à Farba Senghor sur le registreincendiaire, tant ils traînent la haine et la violence, rien qu'àvoir leur tronche ou écouter la musique qu'ils nous serventà longueur de manifs. Cocktail explosif donc ! Consé-quence, Dakar ressemble à Abidjan dans ses heures les plussombres, sous Gbagbo. Devrait-on accepter cela ? Non,non et non ! Il faut sauver ce pays qui s'est forgé une bonneréputation dans le monde au point d'ailleurs de faire des ja-

loux sur le Continent africain. Le Président Wade ne peutpas continuer à faire de l’haltérophilie, jouant, au seuil deses 90 ans, à exhiber ses muscles à tout coin de rue. ''Je suisle plus fort''. Personne n'est fort dans nos pays où l'écono-mie, nous le savons tous, est contrôlée depuis l'étranger.Personne n'est réellement fort, lorsqu'on sait que le seuldestin de l'humain, et du vivant tout court, c'est justementla mort. Qui arrive quel que soit l'éclat de nos œuvres. Toutle monde peut être d'accord que le Président Wade, malgrétous ses défauts, sa tendance à couver sa famille au détri-ment du pays, son aversion à respecter la loi (même consti-tutionnelle, ses rêves pharaoniques (le monument de larenaissance le matérialise), n'est pas mauvais sur toute laligne. Il a fait beaucoup de mauvaises choses mais aussiquelques bonnes choses que l'histoire retiendra, sansdoute. Nous pensons aussi qu'il faut anticiper dans l'après-Wade pour justement éviter qu'on ne tombe encore dans lesmêmes travers que 2000. Mais dans tous les cas de figures,il faudra bien comprendre que le temps de Wade est bienterminé. Qu'il arrête aujourd'hui ou dans les mois à venir,l'essentiel sera dans la manière. C'est ce que les générationsfutures vont retenir. Abdou Diouf a dirigé le Sénégal, d'unemain peu rigoureuse pendant 19 ans, mais l'opinion natio-nale et internationale ne retient de lui que sa magnifiquesortie du 19 mars 2000. Le geste était assez beau pour effa-cer tout le passé !

ÉDITO (suite page1)

Savoir partir !

COULISSES page 2

numéro 211 • lundi 20 février 2012

Publications - Société éditriceBoulevard de l'Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Economie / SocialJules Diop - Dossiers & enquêtes Ndiassé Sambe - SportPa Assane Seck - People Directeur artistique : Renaud LioultMise en page : Penda Aly Ngomet Fodé BaldéPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

Régie publicitaire :[email protected]él. : 33 860 72 09 / 77 834 11 90Palladium Solutions Group (PSG S.A.)tél : 33 8678288772775919 / 775107181

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page 3MANIFESTATIONS DU WEEk-END

numéro 211 • lundi 20 février 2012

PAPE MOUSSA GUEYE (Rufisque) ET CHEIKH THIAM

À l'instar des autres villes de la capitale,Rufisque a été le théâtre de violentsaffrontements entre les forces de l'ordre

et la population. Pendant plusieurs heures, des mil-liers de manifestants ont fait la loi sur l’ensembledu centre-ville rufisquois. Des scènes que d’aucunsont qualifié “de jamais vue de mémoire de Séné-galais” : Des assaillants prenant le dessus sur lespoliciers, les obligeant à opérer des replissuccessifs, jusqu'à se barricader dans leurs locaux.Ainsi acculés, les policiers ont été, par moments,

contraints de faire usage de leurs armes à feu afinde pendre le dessus et protéger le commissariat.C’est dans ces circonstances que le jeune El HadjiThiam a été abattu, à quelques encablures de lapolice urbaine. “J’étais avec lui au moment desfaits. C’est le policier qui conduisait le pick-up quia tiré à bout portant sur El Hadji Thiam”, a confiéson ami qui a révélé que l’homme de tenue enquestion “a tiré à trois reprises. Mais le coup fatallui a traversé la nuque pour sortir à la bouche”. Leslarmes aux yeux, le jeune garçon de poursuivre : “Jel’ai pris dans mes bras. On l’a tué d’une manièretrès sauvage au moment où la foule était en trainde se replier”.Selon ses amis et quelques membres de sa

famille, il était âgé de 17 ans et était élève en classede Cm1 à l’école Thiawlène située à quelques jetsde pierre de chez lui, au quartier Colobane 2 Sud.A l’hôpital Youssou Mbargane Diop, personne n'a

souhaité se prononcer sur le décès. Toutefois, on aappris que le corps sera acheminé vers l’Hôpital LeDantec pour autopsie. Outre ce décès on a noté plu-sieurs blessés, notamment une personne très gra-vement atteint à l’œil droit. Dans leur furie, lesmanifestants ont mis à sac la gendarmerie situé surle boulevard Maurice Guèye. La préfecture égale-ment n'a pas été épargnée.

Les affiches de Wade détruites, des forces de l’ordre en rupture de minutionsAilleurs, dans la banlieue dakaroise, ce sont les

populations de Cambérène qui ont ouvert les hos-tilités, dès le début de l’après-midi. Luttant contrele projet d’épuration des eaux usées, les jeunes yont adjoint le départ de Wade. Ainsi, malgré l’inter-vention de Serigne Cheikh Mbacké Thiaw Laye quia parlé au nom du khalife des Layènes, ce fut une

véritable intifada. Les jeunes ont fait pleuvoir despierres sur les gendarmes dépêchées sur place quiont répliqué à coup de grenades lacrymogènes.Cette guérilla urbaine fera plusieurs blessés du côtédes gendarmes et des jeunes. Ainsi, du rond-point“case bi” à la pharmacie Golf, des pneus, desaffiches à l’effigie du président Wade arrachées etbrûlés ont jonché les routes.Le même spectacle a été constaté sur l’autoroute

à péage où il y a eu des affrontements entre les gen-darmes et les jeunes, bloquant ainsi la circulationpendant plusieurs heures. Ici, les forces de l'ordreont eu fort à faire, puisqu'à court de munitions, lesvitres de leurs voitures ont été endommagées.Scènes insolites, elles ont été contraintes de balan-cer des pierres pour faire reculer les jeunes. À Gué-diawaye, Pikine, Yembeul, Thiaroye, même constatet même doléance : “On ne veut plus duprésident”.

RUFISQUE ET BANLIEUE

Guérilla urbaine

SOPHIANE BENGELOUN

“P ourquoi ne les laisse-t-on pas manifester tran-quillement ?”,

s’étonne, non loin de l’avenuePompidou, une riveraine d’originecap-verdienne. Personne ne sait…ou plutôt, personne ne peut faireautrement que polémiquer sans finsur le sujet vu qu’il n’y a pas deréponse réelle et objective à la ques-tion. Les discussions s’éternisententre passants et curieux. Un calmeprécaire règne, chapotant comme unsoupçon d’électricité dans l’airambiant. C’est “l’œil du cyclone”.Cette brève période d’accalmie avant

la tempête. Et aussi le temps de laseule forme d’espace d’expressionnon censuré en ce moment : les pala-bres. Elles vont à tout vent, telle une“brise”. Et, c’est bien connu, tout lemonde a droit au chapitre car lesSénégalais sont experts en tout…Une demi-heure plus tard, les pre-

miers manifestants pointent le boutde leur nez. Ils remontent bruyam-ment la large avenue vers la Place del’indépendance, récemment dési-gnée comme le cœur symbolique deleur lutte par l’un de leurs leaders.Jeans ajustés, descendus bas surleurs hanches, chemises à la mode,sweaters, bonnets, écouteurs visséssur les oreilles ou pendant au cou…

ils ont des dégaines de rappeursaméricains. L’attitude aussi. Bras encroix levés au dessus de leurs têtes,ils traitent les policiers debout enface d'eux de tous les noms d’oiseaupossibles et imaginables. La ripostene se fait pas attendre. Elle est siprompte, à vrai dire, qu’on sedemande si nos calots bleus neseraient pas du genre susceptibles,pour perdre le calme si rapidement.C’est le chaos. Tout le monde, mani-festants et simples observateurs cou-rent dans tous les sens, se cognantparfois les uns aux autres dans leurhâte d’échapper aux nouvelles lacry-mogènes surpuissantes de la police.En ordre dispersé, les gens se tas-

sent dans l’entrebâillement desportes des boutiques, se ruent auxentrées des immeubles, derrière leskiosques à journaux, n’importe où.Ils sont des proies faciles pour lapolice. Un officier s’avance, fusil enmain. Une détonation sourde retentitsoudain. Un homme, touché à boutportant, s’écroule au sol. Son sangéclabousse le trottoir. Les policiersse replient précipitamment, alarméspar les cris de la foule en colère.Quelques jets de pierres les accom-pagnent jusqu’à leur pick-up, maisrien de bien méchant. On ne fait plustrop attention à eux. Les gens sontcomme hypnotisés par la vue dusang. C’est un spectacle auquel onest si peu habitué. Personne ne saitcomment réagir avant que la sirènestridente de l’ambulance ne se fasseentendre. Le blessé est mis sur unecivière, embarqué à bord, évacuévers l’hôpital le plus proche. Tout lemonde se regarde. On réalise quenon, ce n’est pas un jeu que demanifester pour ses droits civiques

dans un état policier. On s’aperçoitégalement qu’on n’est pas non plusvraiment préparé à se battre. Alorsque faire maintenant ? Rien. Lesgens ne feront rien. Et les policiers lesavent, multipliant les actes violents,les tirs, forçant les manifestants (àprésent refroidis) à reculer jusqu’àl’avenue Lamine Guèye voisine.Personne ne les aide, personne nebouge. Tout le monde parle, parle,parle… Mais que valent des parolesface à des fusils à pompe ? Desballes ? Des lacrymogènes ? Pasgrand-chose. Et ça aussi, on le sait.Les heures passent. Les policierstiennent la rue. Ils éteignent, un àun, les feux d’appoint allumés parles manifestants. Autant deflammes, comme d’espérances,noyées sous les jets du camion dra-gon des GMI…La nuit tombe doucement. Les

badauds désertent les lieux, lescurieux aussi. On laisse le soin aux“jeunes”, à la “banlieue” de faire larévolution.

CENTRE DE DAKAR

La tempête de feu… Samedi 18 février 2012, il est 15 heures. Pas un chat dans les ruelles délabrées du vieux Dakar-plateau. Et pour cause. La rumeur dit qu’un affrontement imminent, entre les jeunes du M23 et lesforces de police, va avoir lieu. L’inquiétude se lit sur tous les visages… reportage.

GASTON COLY

H allucinant, le spectacle offert hier surtoute l'étendue du territoire sénégalaiset de surcroît toute la journée. Si les

manifestations ont commencé à la Zawiya ElHadji Malick Sy, en fin de matinée, rapidement,tel un brasier, elles se sont prolongées dans lesquartiers du vieux Dakar et plus tard dans la ban-lieue et l'intérieur du pays. Médina, Gueule-Tapée, Canal 4, Hlm, Castors, Ouagou Niayes,Ben Tally, Vdn, Liberté 6, Pikine, Guédiawaye,Parcelles Assainies, Poste Thiaroye, Hamo 4,5,6,Cambérène, Rufisque, Diamaguène, et la listen'est pas exhaustive, partout des jeunes en furieont érigé des barricades sur la chaussée, brûlé despneus, des tables et surtout affronté les forces del'ordre avec des pierres. Dans les régions commeThiès, Kaolack, Saint-Louis et Louga, les mêmesscènes se sont reproduites durant la nuit. Hier, on a donc assisté à une véritable guérilla

urbaine qui a laissé sur le carreau trois jeunes. Unélève de 17 ans tué à Rufisque et un étudiant de

26 ans abattu d'une balle dans le dos, à KeurMbaye Fall. Un autre bléssé par balles à Kaolackvendredi, a succombé à ses blessures hier.Sur le théâtre des affrontements, les jeunes,

pour la plupart, ont développé une stratégie de laterre brûlée qui a dérouté les forces de l'ordre. Car,si au Plateau, manifestants et policiers, dans unlong face-à-face, ont échangé gaz lacrymogènescontre pierres, ailleurs, les manifestants se sontamusés à allumer des pneus, à ériger des barragessur la chaussée, avant de se volatiliser, àl'approche des forces de l'ordre. Ce jeu du chat etde la souris s'est prolongé jusque tard dans lanuit. D'ailleurs sur la Vdn, les jeunes ont occupéla chaussée durant plus de 4 heures de temps,empêchant toute circulation, sans pour autantqu'ils soient inquiétés par les forces de l'ordreoccupées à éteindre le feu ailleurs. Si la candidature de Me Abdoulaye Wade a

continué à cristalliser le mécontentement desmanifestants, la profanation de la Zawiya El HadjiMalick Sy a été un plus grand catalyseur des vio-lentes manifestations de la journée d'hier.

DAOUDA GBAYA

La présence du candidat Idrissa Seck a donnédu fil à retordre aux forces de l’ordre. Aprèsle subterfuge qu’il a utilisé le vendredi

dernier pour accéder à la Place de l’indépendanceà l’appel de l’opposition, l’ex-Premier ministre a, ànouveau, remis ça. Donnant le tournis aux forces desécurité. En effet, pendant que ces derniers pour-suivaient les manifestants dans les ruelles du Pla-teau, le convoi d’Idy déboule vers 16 heures de larue Docteur Thèse. Perché sur un bolide noir demarque américaine, le candidat de la coalitionIdy4Président tente de rallier la Place de l’Indépen-dance. Mais le cortège est vite stoppé par les forcesde l’ordre qui, en plus des grenades lacrymogènes,tirent des balles à blanc. C’est la débandade. Lagarde rapprochée d’Idy se dresse en bouclier etl’évacue des lieux. Simple repli tactique. Le convoidébouche vers l’avenue Lamine Guèye où l’atten-daient de nombreux badauds qui scandaient : ''IdyPrésident!''. La circulation est, du coup, bloquée.Bara Tall, président du mouvement Yamale,écharpe aux couleurs nationales autour du cou,rejoint à pied le convoi. Idy l’invite à monter sur sonvéhicule. Les deux paradent et décident de rallier laPlace de l’Indépendance. Peine perdue. Le camionà eau, immobilisé au rond point de Sandaga, les

empêche d’avancer. Le convoi décide de faire ungrand détour en empruntant l'avenue André Pétavinavant de bifurquer vers le Ministère de l’Intérieur oùl’attendaient son porte-parole le Dr. AbdourahmaneDiouf et Seydou Guèye, porte-parole de l’Apr.Accompagné par une foule de jeunes surexcités, Idyva encore buter sur les éléments de la Police quiouvrent le feu sur le convoi. Celui-ci fait demi-touret prend alors la direction de la corniche ouest pourensuite déboucher sur l’avenue Blaise Diagne. Il estpoursuivi par un pick-up de la police dans les ruellesde la Médina. Tel le jeu du chat et de la souris, lechef de la sécurité de Idy, Vieux Sandiéry, d’un signede la main, demande à la flèche de prendre la direc-tion de Sandaga. Au rond-point du Poste de laMédina, le convoi se heurte, à nouveau, au colonelAbdoulaye Diop et Cie. Ce dernier somme lacaravane d’Idy de rebrousser chemin. Refus caté-gorique du leader de Rewmi. La réaction de la policene se fait pas attendre. ''Dorël benn ci auto bi''(ouvrela feu sur le véhicule), ordonne un homme de tenueà ses collègues. Ces derniers s'exécutent et contrai-gnent le convoi à battre en retraite. Le candidatIdrissa Seck prend alors la direction de la rue 22pour retourner à son Qg (quartier général). Laissantles jeunes poursuivre le ''combat''. Un ''combat'' quiplongera le centre-ville dans une guérilla urbainejusque tard dans la nuit.

BILAN DES VIOLENCESLes violentes manifestations du week-end ont fait au total 3 morts à Keur Mbaye Fall,Rufisque et Kaolack, ainsi que plusieurs blessés graves.

Trois morts et plusieursblessés graves

L’OPPOSITION A LA PLACE DE L’INDEPENDANCE

Idrissa Seck dribble la police

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FATOU SY

Les fidèles tidianes qui n’ont pasencore digéré la profanation du lieude culte dit Zawiya El Hadj Malicksise à l’avenue Lamine Guèye, lors dela répression des manifestants pardes policiers qui y ont balancé desgrenades lacrymogènes, vendredidernier, ont convergé hier massive-

ment audit lieu de culte. Alors quebeaucoup s’attendaient à une décla-ration de Serigne Mbaye Sy Mansourcomme annoncé, l’imam de la Zawiyaa vite précisé les choses. “Nous nesommes pas là pour parler de cetteaffaire. Nous n’en avons nul besoincar tout le monde a vu ce qui s’estpassé et qui s’est reproduit àTivaouane”, a soutenu Ousmane Diop

tout en accusant la presse de faire dela désinformation. Embouchant lamême trompette, Serigne AbdoulAziz Sy Junior de renchérir : “Nous nesommes pas là pour parler de cetteaffaire, c’est plutôt pour accueillir lepetit-fils du fondateur de la Tidiania”.Aussi, le porte-parole de Tivaouanes’est-il mis à sermonner la presseaccusée de diffuser de fausses infor-mations.

Le frère du président del’Assemblée subit la colère desfidèles Alors que la cérémonie se déroulait

dans le calme, les choses ont failli segâter lorsque le porte-parole a invitéles fidèles à laisser l’accès libre àAbdou Seck, frère du président del’Assemblée nationale, MamadouSeck. Car, ce sont des huées et dessachets d’eau qui ont accueilli l’hôtequi n’est pas entré dans la Zawiya.

“Nous ne voulons voir aucun prochede Wade. Il n’entrera pas”, ont lancéavec détermination des fidèlesfurieux. Du coup, c’était un tollégénéral chez les fidèles surexcitéssourds aux propos de Serigne AbdoulAziz Sy Al Amine. Il a fallu l’interven-tion de Serigne Mbaye Sy pour que lecalme revienne.

La colère de Junior Le calme revenu près d'une tren-

taine de minutes après n'était enréalité que de surface, car certainsfidèles n’ont pas caché leur décep-tion et colère. Le porte-parole estégalement sorti de ses gonds et s’estmême emporté. “Ceux qui veulentécouter n’ont qu’à rester, sinon qu'ilspartent. Si vous voulez faire de lapolitique, allez ailleurs, nous nesommes pas là pour ça!”, a lâché lemarabout. Et d’ajouter très encolère : “Ce n’est pas ici que nousallons régler cette affaire (NDRL :lancement des grenades dans laZawiya) et ne nous prenez pas pourdes poltrons. Nous savons nousdéfendre et nous le faisions lorsquevous n’étiez pas encore nés”. A noterque la mosquée a drainé plusieursleaders du M23 dont le maire deDakar Khalifa Ababacar Sall, soncollègue progressiste du Point E,docteur Malick Diop, Youssou Ndour,Cheikh Bamba Dièye entre autres.De même que Serigne Mansour SyDjamil, la grande attraction desfidèles.

ABBÉ DOMINIQUE STANISLAS MENDY“C’est une bavure àcondamner”

C e ne sont pas lesTidianes uniquement quiont été indignés par les

grenades lacrymogènes balan-cées vendredi dernier par lespoliciers à l'intérieur de laZawiya El Hadj Malick Sy deDakar. Le directeur des œuvrescatholiques du Sénégal a aussifustigé cette profanation : “LaMaison de Dieu doit être épar-gnée. C’est une bavure àcondamner. C’est dommagequ’un vendredi, jour de prière,on tombe dans cet excès”, adéploré l’abbé DominiqueStanislas Mendy qui rappelleque l’église a vécu la mêmechose, il y a deux ans. Le reli-gieux qui faisait allusion à l’ar-restation de Jean-Paul Dias dansl’enceinte de la cathédrale lorsdes fêtes de Pâques en 2009, adénoncé la violence notée cesderniers temps au Sénégal. “QueDieu nous pardonne car leSénégal est un pays de paix”, aimploré l’abbé, présent hier à laZawiya.

F.SY

numéro 211 • lundi 20 février 2012

page 4MANIFESTATIONS DU WEEk-END

BIGUE BOB

L e centre-ville a rompu hierd'avec le calme du dimanchequi y régnait habituellement.

Les rues étaient assiégées par desmanifestants. Armés de pierres, ilsétaient pour le plus grand nombre destalibés “tidianes”. Ils protestaientcontre ce qu’ils appellent la “profana-tion” de la Zawiya El Hadj Malick Sy.Leur lieu de culte. Ils ont ainsi tenu àfaire face aux forces de l’ordre malgréle “ndigël” d’Abdoul Aziz Sy juniorde tout laisser tomber. Très détermi-nés, les manifestants faisaient faceaux policiers sur l’avenue LamineGuèye. A quelques encablures de la“Zawiya”. Les gravillons d'une mai-son démolie à la rue Carnot fournis-sent les projectiles en pierres. Lamême maison est aussi le lieu d’ap-provisionnement en pierres. Desfemmes ramassent des pierres et ali-mentent les hommes. Ces derniersles balancent aux policiers qui sont àmoins de 100 mètres d’eux. Cesfemmes n’arrêteront qu’à l’appel dumuezzin. Elles en profiteront pour

rentrer. Certains des manifestants ontsursis à la bataille le temps de laprière de “Tisbaar”. Les autres conti-nuent le combat. Aux jets de pierres,ils ajoutent des insultes et profèrentdes menaces. Nullement démontés,les policiers arborent a priori uncalme serein. Ils se protègent avecleurs boucliers en plexiglas. Parmoments, ils jettent des lacrymo-gènes pour les faire reculer ou 'ren-dent' aux manifestants leurs pierres. En véritables stratèges, les jeunes

ont brûlé des tables en bois et du

papier journal au milieu de la route.“Le papier journal permet de ne passentir l’effet des gaz lacrymogènes”,renseigne un des manifestants. Cequi leur permettait de tenir et de faireface aux hommes en bleu. Ayantcompris cela, les policiers ont sortides bombes lacrymogènes dont lasenteur est plus forte. Deux ont suffipour disperser en un tour de main lesmanifestants “révolutionnaires”.

“Un policier tombe”Les jeunes descendent ensuite sur

l’avenue Ponty. Ici, ils brûlent destables et des ordures. Déterminés, ilsreviennent à la charge et remettent çaà une centaine de mètres. A peineont-ils fini qu’une des voitures L 200de la police arrive. C’est la déban-dade. On court à qui mieux mieux.Des éléments de la police descendentde la voiture et poursuivent les mani-festants. Un d’entre les hommes enbleu réussit à attraper l’un des “cas-seurs”. Malheur lui en a pris car lejeune se défait de lui sans difficultéset le policier tombe. Il se relève toutde suite après. Mais le jeune manifes-tant était déjà loin. Cela n’était quepartie remise. Puisqu’une heureaprès, le pick-up de la Police arrêtedeux manifestants. En voyant arriverla voiture de la police, deux jeunescourent se réfugier dans une maison.Ils y sont cueillis et embarqués d’unemanière brutale. L’un des Policiersles insulte et leur demande de restertranquilles. Cette arrestation arefroidi les ardeurs de certains qui ontpréféré rentrer. C’est aux alentours de18h que l’intifada a cessé.

Face à la forte tension préélectorale, les femmes ont décidéde mener un autre combat en vue d'instaurer un climatapaisé.

MATEL BOCOUM

L es camarades de Mme Bineta Diop citée par le magazine américainTIME parmi les 100 personnes les plus influentes du monde, ontdécidé de descendre sur un autre terrain. Par le biais de l'Ong

“Femme Africa Solidarité”, elles organisent demain mardi une grandemobilisation pour lancer un appel à la paix. Une manifestation qui s'inscritdans le cadre de la plate-forme de veille des Femmes contre la violence(Ëttu jamm” ou “Women situation room”) coordonnée par l’ONG FemmesAfrica Solidarité (FAS) et dirigée par Mme Bineta Diop. Et ce sont 50femmes leaders qui seront déployées sur le terrain en vue de discuter avecles différents politiques pour un déroulement d'un scrutin transparent etpaisible. Le communiqué de presse parvenu à EnQuête, précise que cesfemmes d'origines diverses “joueront le rôle d’observatrices durant le scru-tin présidentiel” conformément à la plate-forme de veille. “En accord avec les Résolutions 1235 et 1820 du Conseil de sécurité, lamission de la plate-forme de veille est la mobilisation des femmes et desjeunes pour une participation active à un processus électoral démocra-tique apaisé. La sensibilisation des partis politiques sur l’idée selonlaquelle une campagne électorale est possible dans un climat de coexis-tence pacifique, sera l’une des activités de plaidoyer et de médiation queles femmes vont mener dans le cadre de leur croisade contre la violence.”Les Fas ont décidé de faire dans l'innovation du fait que des Ong defemmes se sont inscrites dans la même dynamique. Et pour rappel,l'Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (Afao) et le GIF (Grouped’initiative des femmes) ont eu à lancer un appel pour la préservation dela paix à la veille du démarrage de la campagne électorale. Un point de presse, prévu ce lundi 20 février 2012, sera animée par MmeAbibatou Ndiaye du GIF, Mme Bineta Diop de Femmes Africa Solidarité,Mme Khady Fall Tall d’AFAO et par Mme Fatou Sarr Sow, sociologue, direc-trice du laboratoire Genre de l’IFAN (Université Cheikh Anta Diop).

VENUS RÉPONDRE À L'APPEL DE SERIGNE MBAYE SYEn lieu et place d’une déclaration de Serigne Mbaye Sy Mansour, la presse et les jeunes ont assistéhier, à la Zawiya El Hadj Malick Sy, à un sermon sévère de la part de Serigne Abdoul Aziz Sy junior,porte-parole du khalife général des Tidianes.

Journalistes et jeunes fidèlessermonnés par “Junior”

DEVANT LA ZAWIYA

Les jeunes Tidianes braventle “ndigël” du maraboutDes jeunes ont envahi le centre-ville hier pour manifester contrela profanation de la “Zawiya” El Hadji Malick Sy. Bravant ainsi lendigël du porte-parole du Khalife.

STABILITE POLITIQUE AU SENEGAL

La partition des femmes

Page 5: 100 F ISSN • 2230-133X WEEK-END DE FEU DANSPLUSIEURS ... · Ferñent/Mouvement des travailleurs panafricains-Sénégal. D'après la source, M. Sagna a été pris à partie par ''une

MAMADOU LAMINE SANÉ

“A bdoulaye Wade, dégage !”, crie Mame Diarra Fall. Elle fait partiedes nombreuses femmes à prendre part à la révolte, hier, desSénégalais sur la rue Carnot et l'avenue Jules Ferry au centre de

Dakar. Habillées en jean, body et chaussures training pour la plupart, elles sontprésentes aux côtés des hommes, pour lutter mais autrement : pourvoyeusesde pierres. Des gravats chargés dans un camion garé devant un bâtiment en destruction

à la rue Carnot sert de source d'approvisionnement. Il est 16h, à la pluie de gre-nades lacrymogènes et balles blanches, la foule en colère répond par des jetsde pierres fournies par les “amazones”. Teint clair, Mame Diarra, étudiante endroit dans une école privée de Dakar, est dans la mêlée, avec un ensemble jeanbleu et foulard rouge pour faire face à la fumée lacrymogène. “Talaatay Ndeer(Mardi de Ndeer), c'est pour les femmes. La femme sénégalaise a toujours étéengagée. Le combat, ce n'est pas seulement pour les hommes”, dit-elle. Comme Mame Diarra, Daba, habillée en jean bleu et body jaune, est aussi

étudiante en gestion. Banderole rouge autour de la ceinture, la jeune femmetidiane lance : “Ça suffit, qu'il (Abdoulaye Wade) parte. Il est entré dans uneéglise, il est entré dans des mosquées. Il ne lui reste que les maisons pour tuerles personnes”, vocifère la demoiselle de petite taille.

“Les hommes ne sont pas plus patriotes” Les minutes passent, la tension est à son comble, la foule grossit. La police

charge et tire. La foule résiste toujours et riposte avec les pierres que leur filentles jeunes dames. 17h, la police lance un nouvel assaut qui fait reculer lesmanifestants de quelques mètres et récupère du coup la rue Carnot où se trou-vait le bâtiment en destruction. La source de ravitaillement coupée, FatouNdoye, teinturière, refuse d'abdiquer. “On est fatigués par ce régime de cor-rompus et d'assassins. Les hommes ne sont pas plus patriotes que nous”,déclare la jeune femme élancée au milieu d'hommes qui l'encouragent. Entreinsultes, doigts d'honneur et slogan “Libérez le peuple”, Isseu, la vingtaine, estdans la masse. De teint noir, cette étudiante en marketing habite non loin deslieux des échauffourées. “On veut que Wade parte et quitte le pouvoir. Il y atrop de morts sous son magistère”, balance la fille. À côté d'elle, son amie chré-tienne, Solange, la tire et lui conseille d'aller se changer : “Rentre à la maisonet va porter un jean”, lui suggère l'amie déjà en jean. Pour Solange, ce sont les“dérives” du régime qui la motive à manifester. “ Avec ce gouvernement, c'estle règne des bavures et de l'injustice. Il profane les lieux de culte, il tue les genset les agresse. Ça ne peut plus continuer, basta”, fulmine-t-elle. À 17h 34mn, malgré leur bravoure et leur engagement, la police parvient à

les repousser et disperser. Elles rentrent chez elles, tout comme les hommes,avec le sentiment du devoir accompli.

AMADOU THIAM

11heures 30 à la place del'Indépendance de Dakar.L'endroit est calme. Cha-

cun vaque à ses occupations. La mani-festation annoncée à 11 heures n'a pasencore débuté, mais les forces de l'ordreont déjà pris les devants. La place estinfestée de policiers. Il est formellementinterdit de se regrouper au sein de laplace. Même de s'asseoir sur les bancspublics. Mot d'ordre : circulez et traversez.A cette heure, peu de journalistes étaientsur place. Un vent frais souffle sur cetendroit. A 12h, un des membres du M23annonce à la radio que la manifestationse tiendra à 15 heures. Ayant eu vent deces informations, la police se réorganise.Deux pick-up remplis de policiers arriventsur les lieux. Le temps passe et jusque-làpas un signe de manifestation. Les jour-nalistes arrivent petit à petit etpoireautent. Une demoiselle le drapeausénégalais autour du cou et tenant sur lamain un tissu blanc, s'approche d'un jour-naliste radio pour passer une information.Selon elle, cette manifestation n'aura paslieu et elle en a parlé aux organisateursqui lui ont donné le feu vert. Quelquesminutes après, les membres du M23démentent cette information.

Ibrahima Fall, héros du jour 16 heures, les journalistes guettent les

arrivées des leaders. C'est le début des va-et-vient entre l'avenue Mouhamed V (ex-Albert Sarraut) et la place de l'Indépen-dance. Subitement, les hommes au giletprennent la direction de la Mairie deDakar. Dans la cour, des jeunes, hommeset femmes parés de leurs plus beaux bou-bous sont venus assister à un mariage. Dece groupe de personnes sort un d'entreeux. Il s'agit du candidat Ibrahima Fall.Entouré de ses gardes du corps et de sesproches collaborateurs, l'initiateur de lamarche d'avant-hier discute et rigole avecses amis le temps d'attendre le momentopportun pour sortir et rallier la place.L'arrivée de la mariée sonne comme unsignal pour Ibrahima Fall qui décide defaire le grand saut. La grande porte lui estouverte. A l'extérieur, les forces de l'ordresont sur leurs appuis. Le chef crie à sestroupes : “Serrez-vous! Serrez-vous!”.C'est ce dernier même qui, le premier,lance une grenade lacrymogène. L'odeurse fait sentir jusqu'à l'intérieur de la mairieet oblige les curieux à se disperser. Pour-tant le candidat de la coalition TaxawTemm avance et tente de forcer le barragedes forces de l'ordre. Ce qu'il réussit, maisse heurte à la stratégie des policiers quile coincent sur un mur et le forcent àrebrousser chemin. De la place de l'indé-pendance, des tirs de grenades lacrymo-gènes se font entendre. C'est le cortègedu candidat Idrissa Seck qui se fait lui

aussi repousser par les forces de l'ordre. Retour à la Mairie de Dakar. Ici, le pro-

fesseur Ibrahima Fall et ses compagnonsréfléchissent à la tactique à adopter pourrallier la place de l'Indépendance. Lesgens venus assister à la cérémonie com-mentent la scène qui s'est déroulée sousleurs yeux. Nous sommes sur la rue Mou-hamed V. Les limiers se préparent, car ilsont eu vent de l'arrivée d'Ibrahima Fall etde ses hommes. Un cordon se formedevant lui. Certains sont munis de mou-choirs tandis que les autres comme le lea-der de Taxaw Temm se protègent avec unmasque à gaz. Ils avancent jusqu'à hau-teur du Fast food Ali Baba où ils observentune pause avant de repartir. En faced'eux, les policiers chargent leurs lance-grenades. Le commissaire Arona Sy criede son côté : “Tirez! Tirez!” Les ordressont exécutés. Les grenades assaillent legroupe dirigé par Ibrahima Fall. Le can-didat est protégé par ses gardes du corpsjuste à côté d'un mur sur le trottoir. Unjournaliste crie à son cameraman : “Fil-mez! Filmez!” Le groupe recule et laissederrière lui un blessé qui a reçu une gre-nade sur la tête. Les tirs s'arrêtent. Jour-nalistes et badauds accourent pour voirl'état du blessé. Du sang dégouline de satête. Les secouristes arrivent en trombe àson chevet. Des jeunes partisans du pro-fesseur Ibrahima Fall viennent se rensei-gner sur l'identité du blessé et de son état.“c'est Pa Thiam !”, crie l'un d'eux qui étaitdéjà sur les lieux. Quid de Ibrahima Fall,un autre jeune répond : “il est dans cettemaison”.

La riposte des jeunes C'est le moment choisi par les jeunes

pour entrer en action en brûlant les tablesdes marchands rangées juste à côté. Unjeune vêtu d'un djellaba avec des bandesjaune et blanc crie : “Libérez le peuple,vous ne savez pas que c'est nous qui vouspayons !”. Il est retenu par un autre. Ils semettent autour des flammes et crientencore “Libérez! Libérez!”. Et s'ensuitl'hymne national chanté en chœur. Apeine ont-ils terminé de chanter que lespoliciers recommencent à tirer. C'estalors, la dispersion. Les tirs sont dirigésde tous les côtés. L'air est irrespirable. On

se protège par tous les moyens. Unpolicier demande à un journaliste de luicéder un petit espace pour qu'il puissetirer. Moins de 10 minutes ont suffi auxforces de l'ordre pour évacuer les lieux.Une dame choquée par ce qu'elle a vufond en larmes et crie : “Laissons le paysen paix !” Tout à coup, les sprinters d'unsoir, les journalistes, courent tous vers laplace de l'Indépendance. Il était 17heures passées de plus d'une trentainede minutes. Sur les lieux, un homme està terre. Il s'agit de Cheikh Bamba Dièyequi est sorti d'on ne sait où pour réaliserce à quoi il tenait tant. Il est entouré d'ungroupe de journalistes qui tentent de luisoutirer quelques mots. Mais en vain. Ilest embarqué dans une voiture 4x4bleue. Les journalistes courent après lavoiture qu'ils retrouveront juste surl'avenue Albert Sarraut à côté de l'hôtelCroix du Sud. Le camion à eau de la police arrive

pour éteindre le feu allumé par les jeunes.Et débarrasser les débris de la rue par leracleur. Sur la rue parallèle à cette der-nière, ce sont les gendarmes de Thionkqui demandent aux jeunes de se calmer.Ils en font de même pour les policiers. Etceci donne courage aux manifestants quiavancent. Un d'entre eux habillé d'unpantalon jean noir et d'un T-shirt bleu qu'ilenlèvera quelques minutes après, faitsigne aux autres d'avancer. Son appeln'est pas tombé à l'oreille d'un sourd. Cardeux jeunes avancent en roulant despneus, mais ne trouvent pas brûleurs. Les forces de l'ordre se déplacent du

côté du rond-point Sandaga et fontface aux jeunes manifestants qui nechangent pas de méthode. Ils conti-nuent de brûler toutes les tables qu'ilsont à leur disposition. C'est aussi la rou-tine chez les forces de l'ordre qui usenteux également des mêmes moyens.Juste au rond-point. Il est presque 19heures. Sur le rond-point, les journa-listes n'ayant plus rien à filmerchangent même de débat. Certainsétant mis au courant, les affrontementsse déplacent à la Médina. Et le nombrede journalistes diminue. La nuit com-mence à tomber sur Dakar.Et le calme revint petit à petit.

numéro 211 • lundi 20 février 2012

page 5MANIFESTATIONS DU WEEk-END

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PLACE DE L'INDEPENDANCEL'après-midi a encore été chaude avant-hier samedi au centre-ville entre manifestants et forces del'ordre. Retour sur un jour d'habitude calme au Plateau, où des jets de pierres ont rivalisé avec leslancers de grenades lacrymogènes. Reportage.

Un champ de tirs, le tempsd'un samedi après-midi

HIER AU CENTRE-VILLE DE DAKAR

Les femmes serventles “munitions” Les femmes ont joué leur partition, dimanche, au cinquième jourdes manifestations dans la capitale sénégalaise contre la candida-ture de Wade. Nombreuses au front, elles ont servi les manifes-tants en “munitions”.

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NDÈYE FATOU NIANG (Correspondante, Thiès)

Des jeunes en furie ont failli faire la peau auministre d’Etat ministre de l’Intérieur cesamedi à Tivaouane. En visite dans la cité

religieuse après la profanation de la Zawiya El HadjiMalick Sy de Dakar, Me Ousmane Ngom a étécontraint de quitter par une porte dérobée aprèsune exfiltration par des éléments du Groupementd’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN)venus à la rescousse. Ce, après avoir été retenupendant 10 heures dans la résidence de SerigneAbdoul Aziz Sy Junior par des jeunes très remontéscontre lui. Tout commence quand la rumeur de la présence

du ministre de l’Intérieur venu à Tivaouane sousl’invitation de Serigne Abdou Sy Al Amine a circulédans la ville. Aussitôt, les jeunes armés de pierresont tout de suite pris d’assaut la demeure deSerigne Babacar Sy. C’est ainsi qu’ils ont caillasséles 3 voitures 4x4 qui composaient l’escorte duministre. Vu la situation tendue, Junior sort pourcalmer les jeunes à qui il signifie qu’''une pareillesituation ne s'est jamais produite à Tivaouane''.Mais les jeunes, indifférents et plus que jamaisdéterminés, font la sourde oreille. Froids, ils nebougent pas d’un iota. Le marabout très en colèresort et marche jusqu’à la demeure de Serigne

Mansour Sy pour parler à la foule déchaînée et déci-dée à faire sa fête au ministre de l’Intérieur.

Les jeunes sourds aux injonctions de JuniorAprès une trentaine de minutes, Al Amine

retourne à nouveau à la ‘’prison’’ d’OusmaneNgom. En face du public et grâce à un haut-parleur,le guide menace les jeunes. ‘’Je ne ferai pas unetroisième déclaration, dégagez les lieux parce quec’est la maison de Serigne Babacar SY, si vous refu-sez, nous avons nos propres moyens pour vous fairedéguerpir’’. Plus concret, il dira : ‘’Vous n’aurez pasce que vous voudrez en restant ici’’.Les jeunes téméraires et visiblement insensibles

à l’appel du porte-parole de la famille Sy, crientaussitôt : ‘’gnoo bagn’’ (on refuse). Ils exposentleurs doléances à ces termes : ‘’On refuse de rentrerparce que ce n’est pas le marabout qui nous aappelés. Comme lui il a pardonné, nous on refused’abdiquer aussi facilement. On va l’attendre etnous allons le tuer à sa sortie’’. Un vieux d’âge mûr,sous le couvert de l’anonymat, explique le refus desjeunes devant les injonctions du porte-parole de lafamille Sy. ‘’On écoute Serigne Mbaye Sy Mansourparce que la parole de Junior n’est plus crédible.On sait très bien qu’il est avec Wade’’. 18h. Le temps file, l’attente devient longue et

insupportable, les jeunes assis sous les trottoirs,discutent de leur stratégie et balaie d’un revers demains les rumeurs sur le retour de Ousmane Ngomà Dakar distillées dans la foule. ‘’Il est toujours là’’,clament-ils ‘’parce que nous avons barré toutes lesissues ici et les sorties, c’est-à-dire Ndiassane etPire’’. 19h20, l’appel de la prière de Timis et enfin

l’heure de la délivrance pour le ministre del’Intérieur avec l’intervention des éléments de laBrigade d’intervention polyvalent (BIP) de la Policesur les lieux. Des grenades lacrymogènes sont lan-cées dans tous les sens et c’est le sauve-qui-peutchez les manifestants. Ousmane Ngom est ainsiextirpé de Tivaouane par la route de Touba Toul.

CMJN

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page 6MANIFESTATIONS DU WEEk-ENDMALMENÉ PAR DES JEUNES FURIEUX A TIVAOUANEMe Ousmane Ngom a failli être lynché ce samedi à Tivaouane par des fidèles tidianes quilui en veulent après l’attaque au gaz lacrymogène de la Zawiya El Hadj Malick Sy deDakar. Il n’a dû son salut qu’à l’intervention des éléments de la Brigade d’interventionpolyvalente (BIP) de la Police, après avoir été ‘’emprisonné’’ pendant 10h dans la rési-dence de Serigne Abdoul Aziz Sy Junior.

La mémorable journée d’Ousmane Ngom

L e ministre d’Etat sénégalaisOusmane Ngom a présentédimanche les excuses du

ministère de l’Intérieur et celles de lapolice nationale, suite à la bavurepolicière survenue vendredi à laZawiya El-Hadj Malick Sy à Dakar. ‘’Jevoudrais présenter, en mon nom per-sonnel et au nom des plus hautes

autorités de la police nationale, nosplus sincères excuses au Khalifegénéral, aux moqadems et aux disci-ples de la Tidianiya’’, a-t-il dit dansune déclaration à l’APS, regrettant‘’cet incident qui, a-t-il assuré, nepouvait être intentionnel’’. ‘’Il ne peutêtre qu’un incident regrettable, unebavure policière. Il ne saurait nulle-

ment être question d’agression quel-conque’’, a-t-il insisté soulignant lerespect dû au caractère sacré du lieu.‘’La Zawiya de Seydi El-Hadj MalickSy est un sanctuaire très respecté,pour tous les Sénégalais de toutes lesconfessions, en raison du symbolequ’il représente.’’Cependant, Me Ngom a déploré

‘’l’exploitation à des fins politiquesqui est faite de cet incident, encoreune fois, regrettable’’. ‘’Dans ce pays,politique et religion ont longtempscheminé de manière harmonieuse,chacune évoluant séparément (…) engardant sa spécificité’’, a-t-il précisé.‘’Les autorités politiques ont toujoursentretenu les meilleures relationsavec les chefs religieux.’’Le ministre de l’Intérieur a en outre

annoncé des mesures conservatoiresconsistant à dégager ‘’un périmètre desécurité’’ pour maintenir les forces del’ordre, notamment la police, à desdistances respectables des lieux deculte, pour éviter de répondre à touteprovocation venant de manifestantsqui s’y réfugieraient.‘’J’invite tout un chacun à éviter les

confusions de genres pour ne pas

mélanger les choses, c’est pourquoij’en appelle à tous les acteurs poli-tiques, de tous les bords, au respectde l’étanchéité des sphères reli-gieuses et politiques’’, a-t-il poursuivi.‘’L’exercice du culte doit être

séparé de l’action politique et je vou-drais que nous autres acteurs poli-tiques éloignions nos manifestationsdes mosquées’’, a ajouté Me Ngomqui dit espérer que l’incident est closet qu’aucun autre ne se reproduirapour aller dans la sérénité aux élec-tions, dimanche prochain.

(APS)

SERIGNE ABDOUL AZIZ SY JUNIOR

“L’ordre de lancer leslacrymogènes, c’est moi ”

S i les policiers ont lancé avant-hier samedi des grenades lacrymogènessur les populations qui manifestaient contre la visite du ministre del’Intérieur, Me Ousmane Ngom à Tivaouane, c’est parce qu’ils ont reçu

un ordre. Non pas de leur supérieur hiérarchique mais... du marabout SerigneAbdou Aziz Sy Al Amine. C’est le porte-parole du khalife général des Tidianesqui l’a révélé lui-même hier, à la Zawiya El Hadj Malick Sy de l’avenue LamineGuèye où les policiers avaient lancé, vendredi dernier, une grenade lacrymo-gène au moment où les fidèles faisaient leur ''zikr'' hebdomadaire. ''C’est moiqui ai demandé aux policiers de tirer car Ousmane Ngom est une autorité et ilétait sous ma responsabilité. Je me devais de le protéger jusqu’à son départ'',a confié Serigne Abdoul Aziz Sy qui a déploré l’attitude des jeunes.

F. SY

SACCAGE DE LA MAIRIE DETIVAOUANE

75 millionsde dégâts,selon leMaire

L a furie des populations deTivaouane consécutive à laprofanation de la Zawiya El

Hadji Malick Sy de Dakar avec sonpoint d’orgue le saccage de la mai-rie de la ville, a causé une perte de75 millions de francs Cfa. C’est lemaire El Hadji Malick Diop qui l’aannoncé à l’issue d’une visite surles lieux. ‘’Estimés à quelque 75millions de francs Cfa, les dégâtsseront constatés par un huissierdans les prochains jours. Au basmot aujourd’hui, nous pouvonsdire que cela se chiffre à cettesomme en attendant une évalua-tion d’un huissier’’, a déclaré M.Diop qui se justifie ainsi : ‘’Le der-nier mobilier que nous avonsacquis tourne autour de 50 mil-lions en plus d’une vingtaine d’or-dinateurs brûlés par les assaillantset un cyber-café‘’. Il a ajouté que‘’la mairie disposait d’un patri-moine administratif’’ non évalué. Mais cette somme avancée par

le maire El Hadji Malick Diop esttrès loin des chiffres brandis parIbrahima Thiandoum, un conseil-ler municipal. A en croire ce der-nier, les dégâts tourneraient autourd’un million de francs Cfa.

N. F. NIANG (Correspondante, Thiès)

INCIDENTS DE LA ZAWIYA

“Nous présentons nos plus sincères excuses”

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CMJN

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MANIFESTATIONS DU 18 & 19 FévrIEr

Le signe de révolte lancé par “Y en a marre”

Les forces de l’ordre face à une foule déterminée à en découdreDes manifestants vandalisent une affiche de Wade, ce week-end à Dakar

Serigne Mbaye Sy Mansour (en lunettes), hier, à la Zawiya El Hadj Malick Sy à Dakar

Prière à la Zawiya profanée samedi par des policiers

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numéro 211 • lundi 20 février 2012

SErvICES & LOISIrS

LE VERTIGOLundi 20 et Mardi 21 février : Discothèque internationale

NIRVANALundi 20 fév : Salam Diallo & le Nokoss Band

MADISOMardi 21 février : Ousmane Seck

PATIOMardi 21 février : Discothèque internationale

Envoyer vos programmes à l'adressee-mail : [email protected]

Ça se passe à Dakar

HumourA méditer

Si tu donnes à quelqu'un unpoisson que tu as volé, ilmangera une fois. Si tu luiapprends à voler, il mangeratoute sa vie.

La violence à la télévision, çadonne envie de tout casser.Sauf, hélas, la télévision.

Le passé m'effraie, l'avenir mefait peur. Heureusement qu'ily a le présent.

L'inventeur de l'escalier habitait sûrement au premierétage.

Dans le passé, il y avait plusde futur que maintenant.

Numéros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°204 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°156

SUDOKU N°153

Fameux orateur romain

“L'habitude du désespoir est pireque le désespoir lui-même.”

ALBERT CAMUS

“L'eau ne reste pas sur les montagnes ni la vengeance sur un grand cœur.”

SAGESSE CHINOISECitations

SECURITEPolice secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

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HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.6833 825.08.19

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vOTE MILITAIrES & PArAMILITAIrES page 9

numéro 211 • lundi 20 février 2012

L’ école primaire El “HadjiDemba Ndiaye” de Yoff aabrité le vote des militaires

et paramilitaires, samedi. Il n’y a paseu de rush pendant toute la journée.Les bureaux de vote ont ouvert leursportes à 8h. Aucune anomalie n’étaitenregistrée avant l’arrivée des obser-vateurs du tribunal départemental deDakar. Ils sont arrivés sur les lieux à11h et ont commencé leur prospec-tion. C’est ainsi qu’ils ont demandéqu’on change les poubelles. Cellesqui étaient dans les bureauxn’étaient pas celles requises pourune élection. Elles étaient ouverteset pouvaient influencer le vote desélecteurs. Ils ont demandé que lespoubelles soient changées. Et cela a

été fait. Un total de 2146 électeurs y sont

inscrits pour trois bureaux de vote. Ala fin des deux jours de vote, ce cen-tre a enregistré 359 votants dont113 pour le bureau 1, 132 pour lebureau 2 et 114 pour le bureau 3.Soit 16, 30% des inscrits. Les diffé-rentes coalitions de partis ont envoyéleurs mandataires à ce lieu de vote.Des Fal 2012 à l’initiative démocra-tique “Jubël” de Diouma Diakhatéen passant par “Benno ak Tanor”,“Benno Siggil Senegaal”, “Idy4pre-sident”, “Taxaw Temm” d’IbrahimaFall, le Fsd/Bj de Cheikh BambaDièye et le “Grand mouvement” deDjibril Ngom.

B.BOB

CHEIKH THIAM (Correspondant en banlieue)

E n banlieue de Dakar, lesmilitaires et paramilitairesétaient appelés à voter

dans deux centres, dont un aucamp Thiaroye et l'autre à l’école16 située à Guédiawaye. Le pre-mier centre établi à Pikine avait1928 inscrits dont 461 votants,soit un taux de 23,91%. Au centrede l’école 16, il y avait 1086 ins-crits dont 264 inscrits, soit un tauxde participation de 24,30%. Lesdeux lieux de vote réunis font 3014

inscrits, 725 votants pour un tauxde participation de 24,05%.Ce scrutin a enregistré quelques

couacs à Guédiawaye. En effet,c’est le commissaire central deDakar, Arona Sy qui a ouvert le bal,en se déplaçant avec sa tenuecontre l'avis de l’article 50 du codeélectoral. Aussi, a-t-il essuyé unrefus catégorique des mandatairesdes partis de l’opposition présents.Après moult tractations, M. Sy estallé mettre une veste empruntéepour pouvoir remplir son droitcivique. A Linguère, les militaires et paramilitaires ont

accompli leur devoir de citoyen. Le seul bureaude vote installé au Lycée Alboury Ndiaye était

composé d'un président du bureau de vote, d'un secré-taire et d'un assesseur, d'un secrétaire de la commissionélectorale (CEDA) et des représentants des candidats descoalitions : Bennoo Siggil Senegaal, Bennoo ak Tanor,coalition Macky, Idy4président. Les militaires et parami-litaires ont voté en tenue civile et chaque électeur a pré-senté sa carte d'électeur et sa carte d'identité.Selon le préfet Guedj Diouf, le matériel électoral et les

bulletins des candidats en lice étaient en place et toutesles conditions étaient réunies pour un bon déroulementdu scrutin.

Le vote s'est déroulé correctement. Pour la journée duSamedi, 4 électeurs ont voté et pour la journée dudimanche 10 électeurs. Au total sur 65 électeurs 14 ontvoté dans le département soit un pourcentage de21,53% qui est jugé très faible par les populations. Anotre arrivée sur le lieu, les électeurs venaient au compte-gouttes. Un gendarme trouvé sur place, et qui préfère gar-der l'anonymat, nous a confié que les “élections risquentd'être perturbées par les manifestations”, avant d'ajouterque beaucoup d'électeurs ont préféré de ne pas aller auxurnes.

MAMADOU MOUSTAPHA NDIAYE(correspondant à Linguère)

FATOU SY

L es hommes de tenue ont-ilsboycotté les urnes comme cer-tains parmi eux avaient

menacé de le faire ? En tout cas, mal-gré l’appel lancé par le haut comman-dement de la gendarmerie, le généralAbdoulaye Fall, au sortir du bureaude vote n° 3 de l’école El Hadj BibiNdiaye, où il a voté samedi, les mili-taires et paramilitaires n’ont pasrépondu massivement. Le samedi, lescrutin semblait être terminé à 10heures puisque les trois queues com-posées d’une dizaine de personnesont vite disparu. Finalement, c’est aucompte-gouttes que les électeurs fai-saient leur apparition dans ledit cen-tre. La situation a été pire hier, audeuxième jour de vote car, la cour del’école était devenue le lieu de pala-bres des mandataires et observateurs.Ainsi, à la fin du vote, 852 votants ontété dénombrés pour samedi et 423pour le dimanche. Au total, sur les4226 personnes inscrites, 1275électeurs seulement ont voté dans lessix bureaux de vote. Soit un taux departicipation de 30, 17 %. A noterque moins de 20 femmes ont voté.Concernant ce faible taux de partici-pation, plusieurs explications ont étéavancées. Pour certains, les manifes-tations dans le pays depuis le débutde la campagne électorale en sont àl’origine car les forces de l’ordre sontdéployées sur le terrain. Pour d’au-tres, il ne s'agit ni plus ni moins qued'un boycott.

Le vote des militaires et paramilitaires de ce week-end a enregis-tré un faible taux de participation chez les électeurs du centre ElHadji Bibi Ndiaye du Plateau où les femmes de tenue se sont faitdésirer aux urnes.

Un faible taux de 30,17%...

...16,30 % de votants...

...3014 inscrits, un taux departicipation de 24,05%

21,53% aux urnes

YOFF

LINGUÈRE

THIÈS ET TIVAOUANE

BANLIEUE DE DAKAR

DAKAR-PLATEAU

NDEYE FATOU NIANG (Thiés)

L es militaires et paramilitairesdes communes de Thiès et deTivaouane n’ont pas beaucoup

fait le déplacement avant-hier et hierpour le vote devant aboutir au choix duprochain chef de l’Etat et chef suprêmedes armées. Et pour cause, seuls 527hommes de tenue sur 2482 se sontacquittés de ce devoir civique dans lacité du Rail et 46 sur 187 dansTivaouane. Sur 14 candidats, six ont eu des

représentants dans la capital du Rail :

Benno Siggil Senegaal, Benno ak Tanor,Idy4président, Macky 2012, Gadio pré-sident et la coalition Fal 2012.Le vote dans la commune de Thiès a

été émaillé par l’affaissement du toit dubureau 3. Ce qui pousse les autorités del’établissement à fermer les portes des4 bureaux que compose le bâtiment auvote des civils prévu dimanche prochainpour plus de sécurité.Venus massivement regarder le

déroulement du vote a Thiès, YankhobaDiattara et ses compagnons de la coali-tion Idy4president se sont heurtés auxmandataires du PDS. Très outrés par la

visite des partisans du maire IdrissaSeck, ils ont exigé que ces derniers sor-tent du lieu de vote. Une dispute s’estensuite installée. Par ailleurs, le mandataire de Rewmi

a réitéré sa demande qui consiste àdépouiller les résultats du scrutin aprèsle vote des militaires. Mais unedemande visiblement rejetéepuisqu’après le vote, les résultats ontété mis dans des cartons puis scotchéssous le regard attentif des deux obser-vateurs européens venus “observer, etnon contrôler”, selon leurs propos.

Environ 1/4 des inscrits a voté

UN INSPECTEUR DE POLICE SUR LE SENS D’UN BOYCOTT“Wade n’a fait que nous donner des grenades lacrymogènes et des matraques”

L e boycott a été justifié par deux raisons. D'après cet inspecteurde police : “Nous ne sommes pas contents de Wade. Tout ce queWade a fait pour les policiers, c’est nous donner des grenades

lacrymogènes et des matraques. La réforme des statuts, c’est de lacoquille vide”. Tandis que certains craignent des fraudes électorales,d’autres se disent mécontents du régime. Pour ce paramilitaire : “Àquoi cela sert-il de voter si nos voix seront détournées au profit deWade”, a lâché ce paramilitaire. S’agissant de la tenue du scrutin, elles’est déroulée normalement mise à part la non disponibilité des listesdes électeurs pour les mandataires de partis politiques. Une situationdénoncée par le maire socialiste de Dakar-Plateau Alioune Ndoye qui aestimé que les représentants sont réduits à de simples spectateurs.Mais pour le directeur de l’information et de la communication duministère chargé des Élections, Macoumba Koumé, c’est aux partisd’imprimer les documents eux-mêmes car la Direction de l’automatisa-tion du fichier (Daf) n’a pas la capacité et le temps de tirer plus de420.000 pages et 16 fois. A noter que des responsables de partis sesont félicités du déroulement du vote. “Espérons qu’il en soit ainsi le26 février”, a souhaité Mbaye Ndiaye de l'Apr qui a invité les chefs reli-gieux à demander à Wade de retirer sa candidature pour préserver lapaix.

F.SY

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numéro 211 • lundi 20 février 2012

page 10vOTE MILITAIrES & PArAMILITAIrES

HUBERT SAGNA (Correspondant, Ziguin-chor)

L e vote des militaires et para-militaires pour laPrésidentielle du 26 février

s’est déroulé dans le calme dans larégion de Ziguinchor. A Oussouye,Bignona et Ziguinchor, le scrutin adémarré dans l’ensemble avant huitheures trente minutes. Toutes les dis-positions matérielles ont été prisespour que le scrutin connaisse le succèsescompté. Aucun incident ou irrégula-rité n’a émaillé le vote qui n'a pas beau-coup mobilisé cependant.

Ils étaient au total 2 294 à s’inscriresur les listes électorales au niveaurégional, dont 824 à Bignona pourdeux bureaux de vote, 1376 à Ziguin-chor pour le même nombre de bureauxet 94 inscrits pour un bureau à Ous-souye. Mais seuls 405 ont réponduprésent à Ziguinchor, 55 à Bignona etle même nombre à Oussouye. Ce faibletaux s’explique par la disponibilité tar-dive des ordres de mission mais aussipar la mobilité des militaires qui, pourla plupart, se trouvent en position trèsavancée dans la région de Ziguin-chor.

Pr. JEAN MEÏSSA CISSÉ

A ujourd’hui, il estétabli que le Président sortant travail-lait et travaille encore pour son fils. Et

c’est précisément ce fils qui n’a jamais pris partà aucune bataille politique ou de rue avant2000 qui est placé au cœur de la Républiquepar son père au mépris de toute règle éthique etmorale. Sans aucune expérience de gestiondans le privé (il fut coursier dans une petitebanque en Europe) , dépourvu de toute scienceen matière d’administration publique, son pèrea eu l’inintelligence voulue de lui confier descentaines de milliards de FCFA pour préparer latenue du 11ème Sommet de l’Organisation dela Conférence Islamique (OCI). Après leSommet tenu en mars 2008, il le positionnepour occuper le poste de maire de la ville-capi-tale à l’issue des élections locales de novembre2009 : échec retentissant car sa coalition perdles élections dans les grandes capitales régio-nales du pays dont Dakar. Le vieux-Présidentn’en a cure et décide de montrer aux Sénégalaisqu’il peut transformer un moustique en abeille:il nomme son fils ministre d’Etat et le placedans l’ordre protocolaire bien avant d’autresministres d’Etat mille fois plus méritants dontun maire de ville, directeur des élections dansson parti. Il lui confie des portefeuilles multi-ples : Infrastructures, Transports aériens,Aménagement du territoire, Coopération inter-nationale. Quelques mois plus tard, il le délestede l’Aménagement du territoire pour lui rajouterl’Energie et chasse le titulaire du poste. LeGosse se voit même doter du pouvoir constitu-tionnel de faire nommer des ministres, PCA etDG de Sociétés nationales. Nombre de minis-tres se mettent à son service et n’osent mêmepas entreprendre des initiatives dans leur minis-tère sans solliciter ses avis. Certains d’entre euxpréfèrent aller lui soumettre directement leursprojets, en multipliant par zéro le premier minis-tre, sachant que s’il les valide, le père-présidentles endosse. Il fait sanctionner des hauts fonc-tionnaires et se fait imposer par son Papacomme l’homme qui fait et défait des carrières,vole en jet privé et en loue pour les autres mem-bres du Gouvernement et cela depuis qu’il diri-

geait l’ANOCI. Il transformedes ministres en sous-fifres,devient l’œil et l’oreille de

son père, mobilise les investisseurs étrangersautour de sa personne et les introduit dans lebureau de son pater et dans les bureaux desministres, décide, en dernier ressort de tout cequi a trait au fric, casse des hommes d’affairespeu à son goût, contrôle la fiche d’audience deson père et lui fait signer des décrets pour luitout seul comme le dernier sur l’application duCode des marchés, sans respect des procé-dures établies.Jamais, dans l’histoire de ce pays, un fils de

Président n’a disposé d’autant de pouvoirs etd’argent. Ce monsieur est au cœur de la crisepolitique et institutionnelle que traverse leSénégal. Il en est même la cause véritable. Laraison est bien simple : comment des jeunes quise sont battus pour l’Alternance, diplômés ouchômeurs, marchands ambulants, tailleurs,mécaniciens, menuisiers, laveurs de voitures,vendeurs de journaux, apprentis chauffeurs,maçons et colporteurs peuvent-ils concevoir etaccepter qu’un monsieur dont le seul mérite estd’être fils de président puisse disposer de tantde moyens et de pouvoirs, narguer ses compa-triotes, se voir passer son image tous les soirs àla RTS, voyager en jet privé, être soustrait detout contrôle, dandiner en ville sous hauteescorte… ? Où est le mérite ? Où est le principerépublicain du «Yamalé» ou l’égalité deschances? Comment un être humain normal, desurcroît un Chef d’Etat en exercice, peut-il direpubliquement que « mon fils est meilleur, mon-trez-moi celui qui est meilleur que lui et je lenomme ministre» ? Et ces «goorgoorlu» que jeviens de lister écoutent, entendent et refoulent,en attendant la maturation des facteurs subjec-tifs et objectifs pour extérioriser leurs frustra-tions et leurs désespoirs devant ce discours demépris à eux et à leurs parents adressé. Ce pré-sident et son fils sont allés trop loin ; ils ont étérendus complètement fous et hypnotisés parleurs pouvoirs politiques et monétaires. Mieux, toutes les réformes constitutionnelles

initiées par le président sortant l’ont été pour luiet pour lui tout seul aux seules fins de créer lesconditions d’une transmission dynastique du

pouvoir. Et tous ces projets de réforme sont pré-parés dans le secret de son bureau, à l’insu deses ministres techniquement compétents et deson premier ministre. Relisons l’exposé desmotifs de la loi de 2009 qui a abrogé le quin-quennat pour ramener le septennat : son objetest de permettre à un nouveau président( suivezmon regard) sans beaucoup d’expérience depouvoir disposer de temps pour s’installer etconsolider son pouvoir. Des membres duGouvernement, sous le sceau de l’anonymat,l’ont révélé, dès après son adoption en Conseildes ministres. La révision constitutionnelle du23 juin 2011 a ouvert les yeux aux plus scep-tiques et elle lui était destinée : le ticket et lamajorité de 25% allaient permettre au prési-dent réélu aussi facilement de se doter d’unvice-président docile pour créer les conditionsde sa succession par son fils. Echec total. Il fal-lait trouver d’autres stratagèmes : imposer sacandidature illégale au Conseil Constitutionnel,truquer les élections et se donner 2 à 3ans(comme il l’a dit lui-même) pour terminerses chantiers ; ces chantiers ne sont rien d’au-tres que ceux de la succession dynastique.En ce moment, le pays brûle et le vieux s’en

contre-balance. Cela l’arrangerait d’avoir unesituation d’ingouvernabilité pour se donnerencore des délais pour son projet funeste.Pour les raisons que voilà, il est facile de

conclure que ce fils est la cause de la crise poli-tique et institutionnelle dans le pays ; Il a été lacause des crises internes du PDS, depuis2003 : départ de M. Idrissa Seck en 2004 et deM. Macky Sall en 2009. Depuis la réélectiondu Président en février 2007, toute la démarcheprésidentielle et tous les remaniements etréaménagements du gouvernement sont subor-donnés au projet de transmission dynastiquedu pouvoir. On allait oublier la création d’unposte de vice- président de la République votéepar l’Assemblée et dont le titulaire attend d’êtrenommé depuis 3 ans. L’échec de ce projet qui n’est pas encore

définitivement abandonné- mais le sera bientôt-est patent. Le Vieux qui méprise tant les séné-galais tarde à comprendre qu’il n’est pas plusintelligent que tous les sénégalais réunis.Malgré les milliards distribués à des fins corrup-trices, malgré la création d’une cour de subor-donnés pitoyables et la nomination de miséra-bles individus à de hauts postes deresponsabilité, malgré la promotion hideuse de

cireurs de bottes de son fils, malgré le déploie-ment d’une armada de pauvres plumitifs etporte- voix au service du prince et de la cour, lepouvoir va immanquablement changer decamp, cette année. C’est une évidence. Mêmesi l’on peut regretter et noter l’absence de direc-tion politique pour transformer les mouvementsde résistance épars en un puissant torrentcontre le pouvoir en place, le président sait qu’ila perdu et tout perdu : son pouvoir, sa crédibilitéauprès des dignitaires religieux et coutumiers,sa notoriété internationale. Il a perdu le contrôlede son parti et son parti. La pseudo- coalitionqui le soutient est un colosse aux pieds d’argileincapable d’opposer une quelconque résistancedans la rue, car animés par des gens unique-ment intéressés par le fric et les stations et quise contentent de suivre, de leur salon doré parles sous du Palais, les violences policières et ladétermination des populations. Le pouvoir va immanquablement changer de

camp, cette année. Cette tendance est deve-nue irréversible au regard des développementsque connaît le pays depuis trois semaines. Hier,19 février 2012, le pays a été terriblementsecoué. Les excuses du ministre de l’intérieurvenues sur le tard, après sa séquestration àTivaouane, des heures durant, n’ont fait qu’am-plifier les révoltes. Les analystes du Palais, res-sortis du chapeau du président-magicien, poli-tiquement insignifiants, maintes fois humiliés,publiquement et en privé, s’épanchent dans lesmédias privés pour disserter sur la démocratieet les rêves du Maître dans le seul but de garnirleurs comptes bancaires. Ils ont perdu leur self-control. Ils savent bien que leur régime est finimais leurs poches ont besoin d’être dotées ensupplément pour leur permettre de passer,demain, les années de soudure, pour desannées. Ce pays est entre les bras d’individusqui ne savent pas ce qu’est un Etat. Ils saventce qu’est un Parti. Et c’est cela la plus grandemenace à sa stabilité.En vérité, personne, au pays et dans le

monde, ne voit le président sortant continuerà conduire les destinées du Sénégal, après le26 février 2012. Tout cela à cause de sonfiston. Et ce fiston vient de lui ôter, pour tou-jours, malheureusement, la chance de sortirpar la grande porte et de laisser son nom écriten lettres d’or dans l’histoire politique del’Afrique. Comme un Fils peut haïr sonPère!

ZIGUINCHOR

515 votants sur2 294 inscrits BABACAR DIOUF

L es militaires et paramilitaires sont–ils intéressés parle vote ? En tout cas, le taux de participation à cetexercice ne milite pas en faveur d’une telle hypo-

thèse. A Diourbel, sur 591 inscrits, seuls 179 se sont acquit-tés de leurs devoirs civiques. Soit un taux de participationde 30,28%. Ces chiffres cachent mal des disparités entre les dépar-

tements de la région. C’est le département de Bambey quitraîne en bas du peloton avec seulement 74 inscrits dont 6ordres de mission, devancé par le département de Diourbelavec 253 inscrits. Le département de Mbacké est en têteavec 264 inscrits. A Bambey au premier jour, 15 militaireset paramilitaires ont voté le samedi. Ce sont 11 personnesqui ont accompli leur devoir civique le dimanche. Soit untaux de participation de 35,13%. Pour Diourbel, le taux estde 24,11%, là où le département de Mbacké enregistre untaux de 31,06%. A Bambey, les candidats Moustapha Niasse, Idrissa Seck,

Macky Sall, CheikhTidiane Gadio, AbdoulayeWade et Tanor Dieng ontété représentés dans lebureau de vote de la mai-rie de Bambey. Il fautaussi signaler que l’églisecatholique a commis desobservateurs dans lesbureaux de vote de larégion. Cette mission

d’observation présentée sous le nom de “Commission épi-scopale justice et paix” s’est dit satisfait du déroulement del’opération dans le département de Bambey.Ce qu’il faut aussi noter, c’est que ce sont les détenteurs

des ordres de missions qui ont un peu booster le taux de par-ticipation dans la région. Si à Bambey 06 éléments ont votéavec des ordres de mission, à Mbacké ce sont 07 militairesou paramilitaires qui ont voté avec leur ordre de mission. ÀDiourbel leur nombre est égal à 9.

DIOURBEL

Seuls 30,28% ont voté

COMMENTAIRE

Crise politique : Karim, la cause

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numéro 211 • lundi 20 février 2012

page 11CAMPAGNE PréSIDENTIELLE

AMADOU NDIAYE (Envoyé spécial)

Création d’une usine desidérurgie, mise en service d’untrain à écartement standard,

inonder la région d’ordinateurs carburantà l'énergie solaire… Ce sont les pro-messes faites à Tambacounda par le can-didat Abdoulaye Wade, samedi. Sauf quec'est du réchauffé de... 2007. Mais àl’entendre parler du haut de son podium

érigé au cœur de la ville orientale, le pré-sident sortant donne l'impression deprendre de nouveaux engagements à uneassistance qui l’a attendu toute lajournée. Image parlante : à mesure queWade était plongé dans son discours, desjeunes placés derrière lui, à côté de la tri-bune, riaient sous cape. “Il avait dit lamême chose en 2007, mais on n'a rienvu”, s’est exclamé l'un d'eux. Leurconclusion sonne comme un couperet :

“les politiciens sont tous pareils, ils sontdangereux”. Pourtant, il y a eu une nou-veauté, la promesse de créer une écoledes mines. Toujours est-il que Wade n'a pas

semblé toucher les vraies préoccupationsdes populations. Au point que desfemmes venues de loin lui ont brandi despancartes aux messages bien visibles aupape du Sopi. “Nous sommes restéesplusieurs mois sans salaire, présidentWade, sauvez les travailleurs de la casedes tout-petits”, lit-on sur ces écriteaux.Après un temps d’observation, lecandidat du PDS et des Forces alliées alâché : “J’ai vu”. C'est tout. Et decontinuer son discours sans un mot deplus sur le sujet. Selon Abdoulaye Diakité, animateur

polyvalent à la Case des tout-petits deTamba, cette question est cruciale etle président Wade devrait diligentercette situation. Il a regretté que lesautorités locales n’aient pas touché dudoigt les réels problèmes qui interpel-lent la population.

Les opposants qualifiés “d’irresponsables” Par ailleurs, le président sortant s’en

est encore pris à ses opposants politiquesqu’il a qualifiés “d’irresponsables”.D'après Abdoulaye Wade, ceux-ci posentdes actes qui vont dans le sens de “sabo-ter” la présidentielle du 26 février pro-chain. “Cette opposition qui braille et quin’existe qu’à travers les médias doit agiren responsable”, a déclaré Wade. Il aestimé que les membres de l’opposition“feraient mieux d’aller chercher la voixdes Sénégalais”, comme lui le fait. Lecandidat a ajouté devant un auditoireacquis à sa cause : “Pour aller au pouvoir,il faut avoir le courage d’affronter les

pistes et la poussière pendant plusieursjours. C’est irresponsable de se mouvoirà travers les médias”. Abdoulaye Wade a en outre dit avoir

reçu un message l'informant que lesmembres de l’opposition soutiennent“constater leur échec” et auraientdécidé d’aller dans les bureaux de votepour “confisquer les bulletins de sacoalition”. Aussi a-t-il a appelé lesjeunes de son parti à la vigilance afinde neutraliser tous ceux qui tenteraientde saboter les élections. “Un boncitoyen doit agir, il ne suffit pas d’êtrepolicier pour agir en pareil cas ; doncje vous confie les bureaux”, a jetéWade.

TAMBACOUNDAC’est à se demander si le président Abdoulaye Wade jette uncoup d’œil sur ses anciennes promesses électorales. Ce week-endà Tambacounda, la presque totalité des promesses faites dataientdéjà de la campagne présidentielle de 2007.

Wade réchauffe ses promesses de 2007

HUBERT SAGNA (correspondant, Ziguinchor)

Outre les visites de courtoisie aux chefs religieux et cou-tumiers et avant de se rendre à Oussouye et Bignona,le candidat de la coalition Benno Siggil Senegaal a

entamé, hier, sa campagne électorale dans la région deZiguinchor par la signature du mémorandum de la Plate-formedes femmes pour la paix en Casamance. Moustapha Niasse aécouté la coordinatrice de cette Plate-forme qui a décrit “avecune précision remarquable les effets produits par la crise enCasamance”, selon lui. M. Niasse s'est dit “ému par les parolesde générosité des femmes mais surtout par la déterminationavec laquelle elles sont engagées dans la recherche de la paixen Casamance”.

De l'avis du leader de la coalition Benno Siggil Senegaal, lacrise dans cette partie du pays ne peut pas trouver une issueheureuse par la voie des armes, mais par la négociation et le dia-logue. A ce propos, Moustapha Niasse a promis, s'il est élu, defaire jouer aux femmes de la Plate-forme un “rôle essentiel” dansla résolution de cette crise. “J’engagerai immédiatement desnégociations sincères, franches et constructives entre l’État, leMFDC, la société civile et les associations confessionnelles. (….) Je compte m’appuyer sur vous les femmes parce que vousmaîtrisez les paramètres de base qui sous-tendent le conflit”,a-t-il soutenu. Moustapha Niasse a dit être venu signer un“pacte, un engagement avec des amazones décidées à œuvrerpour une Casamance apaisée”.

Le développement économique, “réponse majeure” En outre, Moustapha Niasse a promis d’organiser “une

concertation nationale” sur la Casamance entre tous les acteurs“sans exclusive, en impliquant la Guinée Bissau et la Gambie”.Et dans cette recherche de paix, “le développement économiquesera considéré comme une réponse majeure à la crise en Casa-mance”. M. Niasse a parlé, entre autres, de réalisation de la routede contournement de la Gambie, de multiplication des rotationsmaritimes avec notamment l’acquisition de deux bateaux, derenforcement de la liaison aérienne.

MAURITANIEPrès de 14000 électeurs sénégalais,faible retrait des cartes Bien qu'attentifs à ce qui passe au Sénégal, les représentants des partis et coalitions politiques en lice pour la présidentielle 2012 tentent tantbien que mal de s'activer à convaincre environ 14000 électeurs sénégalais résidant en Mauritanie.

Les électeurs sénégalais de Mauritanie restent attentifs à la situation qui pré-vaut au Sénégal. Certains commencent même à douter de la tenue du scrutinle 26 février prochain même si à l’ambassade du Sénégal, on s’affaire autour

de l’installation des xaïma (tentes) en guise de bureaux de vote. A l’instar de ce qui sepasse au Sénégal, les représentants de l’opposition réunis dans le M23 envisagentd’organiser une manifestation contre la candidature de Me Wade. “Nous voulonsmontrer à tous les observateurs de la scène politique sénégalaise que nous sommes aussiau diapason de ce qui se déroule au Sénégal”, selon Oumar Ndao, représentant de lacoalition Benno Siggil Senegaal (BSS). “D’ailleurs, poursuit-il, nous sommes en trainde voir avec les autorités mauritaniennes comment organiser une manifestation paci-fique pour montrer notre détermination, à l’image du M23, à faire reculer Wade dansson entêtement à rester au pouvoir”. Le M23 est représenté en Mauritanie par la coali-tion Benno Siggil Senegaal, le MPCL de Gadio, la coalition Macky 2012, celle deIdy4president et de Cheikh Bamba Dièye. “Nous poursuivons néanmoins la cam-pagne en sensibilisant tous nos militants où qu’ils se trouvent afin qu’ils aillent voter”,confie M. Ndao.

De leur côté, le MPCL de Gadio fait du “porte-à-porte” pour sensibiliser ses mili-tants, à en croire son représentant Souleymane Sow. A Nouadhibou, comme àRosso, les responsables des partis politiques en lice sont plus que déterminés à allervoter même s’ils sont conscients que le taux de participation risque fort d’être très fai-ble compte tenu de la situation qui prévaut au Sénégal. La coalition PDS-FAL 2012,dont les responsables sont à pied d’œuvre en dépit du manque de moyens, prometune victoire de leur candidat. Pour eux, “les manifestations du M23 ne font qu’amuserla galerie”. De l'avis de Modou Khabane Wade de l’UJTL Mauritanie, la solution “setrouve dans les urnes et non dans la rue”.

14000 inscrits, faible retrait de cartesPrès de 14000 Sénégalais résidant en Mauritanie sont inscrits sur le fichier électoral. Il

sont appelés à voter dimanche prochain à l’ambassade du Sénégal à Nouakchott ainsiqu'à Nouadhibou et Rosso. Cependant, il y a un manque d’engouement de ces électeurspour le scrutin présidentiel. Le rythme de retrait des cartes d’électeur est très lent. Sur2565 nouveaux électeurs inscrits, seuls quelque environ 500 ont retiré leurs cartes.D’aucuns pointent un doigt accusateur sur la commission chargée de la distribution descartes qui ne travaille pas à temps plein et n'est pas itinérante alors que la plupart des expa-triés dans ce pays voisins n’ont de temps que l’après-midi.

En outre, il n'y a pour le moment aucun signe de campagne visible excepté les militantsde la coalition PDS-FAL 2012 et du mouvement Luy Jot Jotna de Cheikh TidianeGadio dont les affiches sont présentes à Nouakchott. Chez les partisans du candidatMoustapha Niasse, on s’active cependant à travers des campagnes de proximité.

IBOU BADIANE (correspondant, Mauritanie)

CHEIKH THIAM

“L es étudiants de la banlieuesont confrontés à des pro-blèmes particuliers pour

aller à l’université Cheikh Anta Diop deDakar. Il faudra dans la banlieue uneuniversité, et je m’en occuperai”, a pro-mis vendredi Ousmane Tanor Dieng àKeur Massar devant une foule impor-

tante. Le leader de Benno Ak Tanorentend aussi créer un lycée, estimantque la localité compte plus de“300 000 habitants”. M. Diengs'engage de même à “trouver des solu-tions durables” au chômage et aux inon-dations par la mise en place d'unsystème d'assainissement (canaux,égouts, etc.). Le leader socialiste prometen outre de s'attaquer à l’insécurité : “Il

faut, ici, dans la banlieue, des polices,gendarmeries, des services de sécuritémais surtout de proximité qui serontdotés de moyens pour lutter contre legrand banditisme”, a-t-il déclaré.Cela dit, la caravane de Tanor a été un

moment perturbée à l'annonce d'uneprésence de libéraux à quelques enca-blures de là où se tenait le leader du PS.Le service de sécurité de la coalitionBenno Ak Tanor est allé aux nouvelles,armés jusqu’aux dents (coupe-coupe,haches et même des revolvers), prêt àfaire la fête à qui voulait saboter la mani-festation des socialistes. A la vue desagents de sécurité, les libéraux en ques-tion ont pris la poudre d'escampette. Lepire a été ainsi évité.

RÉSOLUTION DE LA CRISE EN CASAMANCE

Niasse entend faire jouer un “rôle essentiel” à la Plateforme des femmes En campagne électorale à Ziguinchor, hier, Moustapha Niasse s'est engagé à impliquer pleinement la Plate-forme des femmes pour la paix en Casamance dans la recherche de la paix dans la région.

KEUR MASSAR

Tanor Dieng entend y érigerune université

Page 12: 100 F ISSN • 2230-133X WEEK-END DE FEU DANSPLUSIEURS ... · Ferñent/Mouvement des travailleurs panafricains-Sénégal. D'après la source, M. Sagna a été pris à partie par ''une

L'Us Ouakam aura déjoué tousles pronostics. Dernier aveczéro but marqué lors du

“Tournoi des Africains” initié par laLigue sénégalaise de football profes-sionnel (Lsfp), le champion duSénégal a réalisé une bonne opéra-tion pour sa première sortie en Liguedes champions. En déplacementsamedi en Gambie comptant pour lepremier tour des préliminaires, lesOuakamois ont presque mis un piedau second tour en allant s'imposer(0-1) devant l'Asc Birkama. “C'estnotre engagement et notre détermi-nation à vouloir faire un bon résultatqui a fait la différence, analyse lecoach de l'Us Ouakam, AbdouSalam Lam. On a été très correctssur l'ensemble du match. Les gar-

çons ont fait preuve de grande matu-rité devant un public gambien venunombreux soutenir son équipe”. Lehéros du match se nomme NgagneDiallo qui a marqué le but vainqueurà la 63e minute. Les Ouakamoisprennent ainsi une bonne optionavant le match retour à Dakar. Maisle coach pense que la qualificationest loin d'être acquise. “Cette vic-toire va nous permettre d'aborder leretour avec plus de sérénité mais onne va pas dormir sur nos lauriers.Une qualification s'obtient sur deuxmatches et on va travailler pourgagner le second”, déclare-t-il.Si le champion est rentré avec le

sourire, le Casa Sport, en revanche,se complique la tâche. Le vainqueurde la Coupe du Sénégal a en effet

perdu hier dimanche la manche allerface à Gamtel (1-0). Les Ziguin-chorois seront obligés de renverser ladonne à domicile au retour dans 15jours.

A. COLY

numéro 211 • lundi 20 février 2012

CMJN

SPOrTS page 12

ADAMA COLY

Mame Biram Diouf en fête !L'info devrait ravir les sélection-

neurs intérimaires du Sénégal.Rappelé par le duo Karim Séga Diouf-Aliou Cissé pour le match amicalcontre l'Afrique du Sud du 29 févrierprochain, Mame Biram Diouf a fêté lanouvelle par un but comme pourmontrer que le staff ne s'est pastrompé. L'ancien joueur deManchester United prêté cet hiver àHanovre (7e de la Bundesliga,Allemagne) a participé au festivaloffensif face à Stuttgart (4-2).L'attaquant des Lions a ouvert soncompteur-buts sous ses nouvellescouleurs en inscrivant le second but

(32e). Espérons qu'il réédite la mêmeperformance en sélection pour mieuxremercier ceux qui lui ont faitconfiance après qu'il a raté le train dela dernière Coupe d'Afrique.

S. Camara au rendez-vous !René Girard ne s'est pas vraiment

trompé de choix en alignant d'entréeSouleymane Camara, lors du sommetcontre le leader de la Ligue 1, le ParisSaint-Germain (2-2). Remplaçantdepuis son retour de la Couped'Afrique, l'attaquant sénégalais a étépréféré à Cabella pour son expé-rience. À l'arrivée, l'ancien Niçois n'apas déçu le côté droit offensif de

Montpellier. Autour d'un match pleinà l'image de son équipe, Petit Jules,même s'il est encore resté muet, apermis aux Héraultais de tenir le choccontre les nouveaux richards deFrance. Tactiquement, il a été bien enplace pour contrer les montées deMaxwell. Avec ce nul, SouleymaneCamara et Montpellier maintiennentle suspense pour le titre de cham-pion, puisqu'ils restent toujours à unpoint de Paris qui en compte 51.

Retour heureux de Sané !De retour de la Can, Lamine Sané

a dû attendre deux semaines avantde rejouer avec son club. Un retourqui tombe bien puisque le défenseurinternational sénégalais de Bordeauxa aidé son club à prendre sarevanche sur Lyon (1-0) en cham-pionnat, après avoir perdu (3-1) enhuitième de finale de la Coupe deFrance il y a dix jours. Lamine Sanéa été aligné dans un axe central àtrois (avec Ciani et Planus) à l'ab-sence de Henrique suspendu.Auteur d’un match plein, il a réussi àcontenir l'attaquant lyonnais Gomis,qui a été même appuyé en secondemi-temps par Lisandro. Le Séné-galais qui semble avoir perdu saplace pour avoir participé à la Can,se présente désormais comme unpotentiel incontournable pour stabi-liser la défense des Girondins.

LUTTE- DRAPEAU ABDOULAYE BALDÉAbdou Diouf bat Bruce LeeMalgré la campagne électorale qui

bat son plein, la lutte continue devivre. Serigne Modou Niang a ainsiorganisé samedi, le combat opposantBruce Lee de l'écurie Fass à AbdouDiouf de l'écurieWalo, à Ziguinchor.Le combat aura durémoins de 2 minutes. C'est par uncaxabal magistral que le géant duWalo a battu le karatéka de Fass.Ainsi, Bruce Lee dont la carrièreconnaît un frein depuis un certaintemps enregistre sa seconde défaited’affilée, après celle concédée face àBazooka de Mbour. Abdou Dioufquant à lui continue sa montée enpuissance en alignant deux victoiresconsécutives devant Pakala deMbour et Bruce Lee de Fass.

BRESTDaf touché par un projectile La rencontre entre Ajaccio et Brest

(0-0), ce samedi, n'a pas vraiment étéle spectacle le plus abouti de la sai-son en Ligue 1. Si sur le terrain, lesjoueurs n'ont pas réussi à trouver lechemin des filets, les spectateurs,non plus, ne se sont pas montrés à lahauteur de l'événement. Omar Daf, ledéfenseur breton, a été touché par ungobelet sur la tête au moment où ildiscutait avec l'arbitre de la rencon-tre, Jean-Charles Cailleux. Resté ausol plusieurs minutes, le Sénégalais aensuite pu reprendre sa place. Il y adeux semaines, au même endroit, legardien de but de Nice, DavidOspina, avait vu un pétard éclaterjuste à côté de lui.

MARSEILLEM'bia “disponible” pour l'Inter

Absent depuis le 22 janvier der-nier, Stéphane M'bia, touché à la che-ville, reprendra l'entraînement avec legroupe marseillais ce dimanche. “Etaprès je suis à la disposition ducoach. Je suis disponible pour mer-credi”, a précisé le défenseur came-rounais, relayé par le site officiel del'OM.

GHANAGyan dit stopprovisoirementPour Asamoah Gyan, le penalty

manqué en demi-finale de la CAN2012, face à la Zambie, resteracomme celui de trop. Très critiquéaprès ce nouvel échec, qui s'ajoute àcelui de la Coupe du monde 2010(synonyme d'élimination en quarts definale), l'attaquant a fait savoir parcourrier à sa Fédération qu'il renon-çait à porter le maillot des BlackStars. Une décision qui se veut tem-

poraire, selonles termesmêmesemployés par le

joueur d'Al-Ain (Emirats), qui disputala CAN sous traitement spécial et loinde son meilleur niveau.

NBALin et les Knicks s'offrent DallasNew York reprend sa marche en

avant. Surpris par les Hornets il y a

UN WEEK-END – TROIS LIONSRappelé en sélection pour le 29 février, Mame Biram Diouf a inscrit son premier but en Bundesligaavec Hanovre. Souleymane Camara a tenu le choc face au Paris Saint-Germain alors que LamineSané effectuait un retour triomphant à Bordeau

Mame Biram se signale

COUPES AFRICAINES

Bon pour l'Uso, compliqué pour le CasaEngagés ce week-end en Coupes d'Afrique, les clubs sénégalaisont connu des fortunes diverses en Gambie. L'Union sportive deOuakam (Uso) s'est imposée devant Birkama en Ligue des champions alors que le Casa Sport a perdu contre Gamtel enCoupe de la Caf.

Mame Biram Diouf revit à Hanovre

REVUE TOUT TERRAIN

deux jours, les Knicks ont retrouvé legoût de la victoire en dominant Dallas(104-97), le champion en titre, auMadison Square Garden. Malgré les34 points de Dirk Nowitzki, lesMavericks n'ont pas pu stopper laréussite de Jeremy Lin. Encore unefois, le médiatique meneur new-yor-kais a été avec décisif 28 points, 14passes (record en carrière), 5 inter-ceptions pour 7 pertes de balle en 45minutes. Sans Carmelo Anthony, etavec un Amare Stoudemire en retrait(11 points), les Knicks ont pu comp-ter sur les 15 points de leur nouvellerecrue J.R. Smith.

CHAMP. EUROPÉENSLIGUE 1 24e JournéeAjaccio-Brest 0-0Caen-Evian 2-2Dijon-Nice 3-0Lorient-Lille 0-1Nancy-Toulouse 0-3 Sochaux-Auxerre 0-0OM-Valenciennes 1-1Bordeaux-Lyon 1-0Saint-Etienne-Rennes 4-0PSG-Montpellier 2-2

ESPAGNE 24e JournéeGetafe-Espanyol 1-1Real Madrid-Santander 4-0Séville-Osasuna 2-0Grenade-R Sociedad 4-1Athl. Bilbao-Malaga 3-0Gijon-Atl. Madrid 1-1Majorque-Villarreal 4-0Levante-Vallecano 3-5Barcelone-Valence 5-1Lundi20h Saragosse-Betis

ITALIE 24e JournéeFiorentina-Naples 0-3Inter Milan-Bologne 0-3Juventus-Catane 3-1Lecce-Sienne 4-1Cesena-AC Milan 1-3Genoa-Chievo 0-1Novare-Atalanta 0-0Rome-Parme 1-0Palerme-Lazio 5-1Udinese-Cagliari 0-0

ALLEMAGNE 22eJournéeHoffenheim-Mayence 1-1Nuremberg-Cologne 2-1K'lautern -M G'ladbach 1-2Hertha Berlin-Dortmund 0-1Leverkusen-Augsburg 4-1Hambourg-Werder 1-3Fribourg-Bayern 0-0Schalke-Wolfsburg 4-0Hanovre-Stuttgart 4-2

ANGLETERRE 8eDE FINALE CUPChelsea-Birmingham (D2) 1-1Everton- Blackpool (D2) 2-0Norwich-Leicester (D2)1-2Milwall (D2)-Bolton 0-2Sunderland-Arsenal 2-0Crawley (D4)-Stoke 0-2Stevenage (D3)-Tottenham 0-0Liverpool-Brighton (D2) 6-1