Sommaire...Compte-rendu des rencontres régionale des acteurs des campagnes citoyennes – 22 juin 2020 Page 4 sur 14 Mois de l’économie sociale et solidaire (novembre), Quinzaine

Compte-rendu

Compte-rendu des rencontres régionale des acteurs des campagnes citoyennes – 22 juin 2020 Page 2 sur 14

Sommaire 1) Présentation de la rencontre régionale des acteurs des campagnes citoyennes .............. 3

a) Contexte ...................................................................................................................................................................... 3

b) Objectifs ..................................................................................................................................................................... 3

c) Cibles ............................................................................................................................................................................ 3

d) Présentation des campagnes citoyennes partenaires de la rencontre et bilans des éditions 2019 .................................................................................................................................................................................. 4

2) Conférence-débat « Campagnes citoyennes, un outil efficace pour favoriser l’engagement et la mobilisation des acteurs de Bourgogne-Franche-Comté ? » ..................... 4

a) Conférence de M. Cyril MASSELOT, Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université de Franche-Comté (25) .......................................................................... 4

b) Questions-réponses avec les participants.................................................................................................... 8

2) Témoignages d’acteurs locaux engagés dans des campagnes citoyennes ............................ 9 a) Interventions de Mmes Dominique PEYRE et Estelle DENIAUD, association Le Mouton Zébré (58) ....................................................................................................................................................................... 9

b) Intervention de M. Claude VIELIX, président du collectif Festisol 21 (21) .................................... 9

c) Temps d’échanges avec les participants .....................................................................................................10

4) Informations complémentaires ......................................................................................................... 11


1) Présentation de la rencontre régionale des acteurs des campagnes citoyennes

a) Contexte

Les campagnes citoyennes sont des outils majeurs d’éducation à la citoyenneté mondiale et de sensibilisation aux enjeux du développement durable, de la citoyenneté mondiale et de la solidarité internationale. En Bourgogne-Franche-Comté, plusieurs centaines d’organisations sont mobilisées chaque année pour l’organisation, l’animation ou le développement de campagnes ou d’évènements citoyens, et partagent de multiples problématiques et intérêts communs, allant du plaidoyer ou de la mobilisation et de la formation des bénévoles au développement de partenariats, la mobilisation de cofinancements, la connaissance des enjeux du développement local ou encore la mise en place de projets mutualisés en région. Afin de renforcer l’efficacité et l’impact des campagnes organisées en région, une dynamique de concertation et de mutualisation s’est engagée en 2019 entre le réseau Bourgogne-Franche-Comté International, coordinateur du Festival des Solidarités ; l’association RéCiDev, coordinatrice de la Campagne ALIMENTERRE ; l’association La Cimade, coordinatrice du Festival Migrant’Scène ; et le réseau GRAINE Bourgogne-Franche-Comté, organisateur notamment des Rencontres Régionales de l’Éducation à l’Environnement et au Développement Durable. Cette démarche se concrétise par l’organisation d’évènements communs, tels que des formations, des rencontres régionales ou groupes de travail. Dans la continuité de la première « Rencontre Régionale des Acteurs des campagnes citoyennes » organisée le 22 mars 2019 à Dijon, un temps d’information et d’échanges est proposé sous un format webinaire afin de permettre la poursuite de cette dynamique, malgré les contraintes imposées par la crise sanitaire.

b) Objectifs

Ce temps d’information et d’échanges a pour objectifs : D’échanger sur les enjeux portés par les campagnes citoyennes en région, d’interroger sur

les conditions de leur efficacité et de leur impact sur les territoires ; De favoriser l’échange de pratiques entre les acteurs mobilisés dans le cadre de ces

campagnes sur les différents territoires et d’identifier les enjeux communs rencontrés ; D’informer les participants sur les bilans, actualités et modalités de mise en œuvre des

campagnes citoyennes en région.

c) Cibles

Ce webinaire s’adresse à tous les acteurs (citoyens, associations, institutions, entreprises, collectivités, etc.) intéressés par la thématique abordée, et tout particulièrement : Les acteurs engagés dans le cadre d’évènements de sensibilisation et d’information en

région : Semaine de la finance solidaire (novembre), Festival des Possibles (septembre),


Mois de l’économie sociale et solidaire (novembre), Quinzaine du Commerce Équitable (mai), Joli Mois de l’Europe (mai), Festival Village d’Asie (septembre), Festival Afrik’aucoeur (novembre), Festival Lumières d’Afrique (novembre), Alternatiba, etc.

Les acteurs de la culture et de l’évènementiel ; Les acteurs de l’éducation (enseignants, documentalistes, chefs d’établissements, acteurs

de l’éducation populaire, éducateurs, animateurs, etc.) ; Les agents et élus des collectivités territoriales, tout particulièrement concernés par les

thématiques de la citoyenneté, de la vie associative, de la culture, de l’éducation, du développement durable ou des relations internationales ;

Les acteurs de l’économie sociale et solidaire et de la transition environnementale (coopératives, agriculteurs, etc.).

d) Présentation des campagnes citoyennes partenaires de la rencontre et bilans des éditions 2019

Retrouvez l’ensemble des présentations et des bilans 2019 du Festival des Solidarités, de la campagne ALIMENTERRE, du Festival Migrant’Scène et des actions menées par le GRAINE BFC en annexe 1 (page 12).

2) Conférence-débat « Campagnes citoyennes, un outil efficace pour favoriser l’engagement et la mobilisation des acteurs de Bourgogne-Franche-Comté ? »

a) Conférence de M. Cyril MASSELOT, Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université de Franche-Comté (25)

NB : l’ensemble des diapositives présentées par M. Cyril Masselot sont disponibles en annexe 2 du document (page 13). Cyril Masselot est Maître de Conférences en Sciences de l'Information et de la Communication, au Laboratoire CIMEOS EA 4177 de l’Université de Bourgogne, et enseigne à l’IUT de Besançon-Vesoul, au département Information - Communication, de l’Université de Franche-Comté. Il a soutenu un doctorat en Sciences de l'Information et de la Communication en 2004. Ses recherches et enseignements portent sur les rôles et enjeux de l’information et de la communication dans l’accompagnement des changements sociaux, de la transition socio-écologique et de l’intelligence territoriale. Il coordonne les activités du réseau de recherche INTI (International Network of Territorial Intelligence - http://inti.hypotheses.org/). Exploration rapide des campagnes citoyennes Cyril Masselot présente quelques pistes de réflexion et références sur les questions de transition écologique liées aux campagnes citoyennes.

http://inti.hypotheses.org/

http://inti.hypotheses.org/


Il explique qu’à travers une rapide recherche sur internet, il a tenté de comprendre comment les organisateurs des campagnes citoyennes communiquaient vers le grand public, son analyse est retranscrite dans le schéma ci-dessous. Il précise que ce schéma présente entre autres les objectifs et les moyens dont disposent des structures organisatrices de campagnes citoyennes.

Il s’interroge sur la manière dont certaines campagnes de communication à visée “citoyenne” sont reçues par le grand public. En effet, il indique que beaucoup d’entre elles ne conduisent pas le public à se questionner sur les causes du problème, mais diffusent davantage un discours anxiogène, agressif et culpabilisant. Selon lui, cette approche est contre-productive, car bien que marquante, elle n’a pas d’impact et n’amène pas d’engagement citoyen profond à long terme.

Il illustre ses propos par l’exemple des campagnes portées par “Empreinte citoyenne”, dont le discours repose sur l’injonction, le parti pris (il y a les “bons” et le “mauvais” citoyen-ne-s), et toute une série de discours assez pénalisants au niveau individuel et collectif.

Il nuance son propos en précisant que le tableau dressé n’est bien entendu pas si terrible, il existe des campagnes plus pédagogiques et illustratives mettant en lumière des actions collectives sur le terrain.

Tout part de constats… plutôt négatifs…

Cyril Masselot dresse plusieurs constats qui sont les points de départ des différentes campagnes : l’être humain a du mal à vivre ensemble dans le monde actuel, les Hommes rencontrent énormément d’enjeux complexes, comme les phénomènes de changement climatiques, de guerres, de déplacements massifs de populations en fuite, de pollution, la mise en place de systèmes de santé pérennes, les rapports hommes-femmes (mouvement Me too, etc.), le lynchage de personnes homosexuelles, etc.

L’humain : vous connaissez ?

Cyril Masselot mentionne l’approche systémique de l’être humain par Edgar Morin, celle-ci étant basée sur la pyramide de Maslow. Les humains ont de nombreux besoins pour vivre, les besoins physiologiques, le besoin en sécurité, le besoin d’appartenance, d’estime et de réalisation de soi au niveau social. Il indique que cette imbrication des besoins rend toutes approches complexes. Or, nos manières d’agir, sur nos territoires, tendent souvent à ne répondre qu’à un seul de ces besoins, et non à tous. Par exemple, pour résoudre les problèmes d’accès au logement, il faut se soucier des questions de pauvreté.


Il évoque également l’ouvrage de M. Patrick VIVERET, philosophe, « Putain de Facteur Humain » (PFH) publié en 2009. Il indique que ce facteur « PFH » est tellement important dans nos sociétés que même de belles initiatives peuvent devenir contre-productives à cause de dysfonctionnements imprévisibles au niveau de l’être humain.

Striatum

Pour approfondir son propos Cyril Masselot s’appuie sur l’ouvrage de Sébastien BOHLER, docteur en neuropsychologie intitulé « Le bug humain » (2019) et mentionne « le striatum ». Cette glande que nous avons au centre du cerveau, est le centre de la motivation. Elle génère du plaisir en fonction de nos actes. Elle nous pousse donc à avoir plus de plaisir en refaisant ou améliorant ces actions qui sont sources de plaisir. Elle agit sur la production de dopamine. C’est la tour de contrôle de la motivation et le circuit de la récompense. Le striatum commande les 5 actions de survie : manger, se reproduire, le statut social, le confort, les informations. Il nous pousse à les faire de plus en plus, en dépensant le moins d’énergie possible.

Il indique que le problème avec le striatum est que celui-ci n’a pas de « bouton stop ». En effet, si le cortex cérébral s’est développé autour du striatum, c’est justement pour limiter et contraindre les 5 fonctions évoquées précédemment. Il prend plusieurs exemples : le sentiment de satiété lorsque l’on mange, provient du cortex et non du striatum. De même, il précise que si le mouvement me-too existe, c’est parce que certaines personnes n’ont pas les bons « boutons stop » vis-à-vis de la sexualité.

Arrêter de se comporter de manière irresponsable vis-à-vis de l’environnement, n’est pas naturel pour l’Humain, ce n’est pas intégré dans nos gènes poursuit Mr Masselot, qui précise que cela relève plus d’un travail de cristallisation culturelle. Il fait également référence à la chaine de télévision ARTE qui a consacrée une série documentaire sur la Dopamine (https://www.arte.tv/fr/videos/RC-017841/dopamine/). Cette série montre comment le marketing a su réutiliser le processus biologique de production de la dopamine pour faire vendre et faire consommer.

Accompagnement au changement

Cyril Masselot précise que de nombreuses théories permettent de comprendre les mécanismes de changement de comportements. Elles constituent des outils opérationnels pour les réseaux et acteurs de la transition socio-écologique qui s’en inspirent pour accompagner ces démarches.

Par exemple le modèle trans-théorique (James O. Prochaska et Carlo C. DiClemente ) permet de passer de « je ne suis pas concerné-e » à « il est normal pour moi d’agir ainsi ». Ce modèle permet de mieux comprendre les problèmes de dépendance, et comment psychologiquement nous pouvons devenir dépendant à certaines drogues par exemple, mais aussi à l’alcool, aux médicaments, aux achats, aux jeux vidéo, etc.

Le modèle interroge la façon dont nous pouvons nous défaire de ces habitudes et changer de comportement aux niveaux individuel et collectif. Il précise qu’avant tout, il faut avoir conscience de son « addiction » (ou du comportement que l’on souhaite faire évoluer), ce qui n’est pas toujours le cas.

Pour illustrer les étapes du modèle trans-théorique, Cyril Masselot prend l’exemple d’un fumeur qui ne voit pas en quoi fumer est un problème : Étape 1 : La contemplation : j’observe de plus près le problème, pour voir à quel point il

est prégnant dans ma vie : combien de cigarettes je fume, je tousse le matin, etc.

https://www.arte.tv/fr/videos/RC-017841/dopamine/


Étape 2 : La préparation : j’ai compris qu’il y a un problème, je vais voir comment changer les choses : consulter un tabacologue, prendre des patchs, etc.

Étape 3 : l’action : c’est parti, je mets quelque chose en place ! À chacune de ces étapes, nous pouvons revenir en arrière, ce ne sont pas des échelons irréversibles. Il ne faut pas avoir de culpabilisation en cas de retour en arrière, chaque tentative est une avancée. Étape 4 : Le maintien : je résiste et ne rechute plus. Étape 5 : La terminaison : dans mon discours, je suis passé de « je ne fume plus » à « je ne

fume pas ».

Leviers, instruments, type de légitimité Cyril Masselot évoque quelques outils de théorie du changement qui pourraient être des leviers sur lesquels pourraient s’appuyer les campagnes citoyennes. Les campagnes citoyennes ont pour objectif de changer les pratiques, de mobilité, de consommation, etc. Mais les acteurs des campagnes prennent-ils le temps d’identifier à quelle étapes de la modélisation les publics accueillis dans le cadre des manifestations se trouvent-ils ? Il évoque le schéma de Solange MARTIN (ADEME). Ce schéma permet de comprendre quels sont les moyens dont chacun dispose pour accompagner les individus et les acteurs dans ces étapes-là. Il y a des leviers coercitifs (juridique, punition) et des leviers incitatifs (aménagements / infrastructures, information et communication, mesures économiques, etc.). Les « nudges » sont des coups de pouce qui incitent un comportement. À titre d’exemple, une enseigne commerciale qui souhaite mettre en avant des produits les place généralement à une hauteur plus accessible dans les rayons. Ainsi, le marketing utilise beaucoup ces méthodes. C’est à nous, citoyens et acteurs des campagnes citoyennes de nous emparer de manière vertueuse et éthique de ces techniques et théories. Transition, à petits pas… Il évoque le « Petit manuel de résistance contemporaine », rédigé par Cyril DION. Il cite ce dernier « Nous militants sommes excellents pour rassembler les gens qui sont déjà d’accord avec nous ». Cyril Masselot précise que le problème des campagnes citoyennes est d’aller chercher des gens qui ne sont pas déjà adhérent-e-s aux idées. Il présente ainsi deux exemples de transition par étapes : - Celle de Rob HOPKINS fondateur de Transition Network. Ce dernier a poussé sa petite ville d’Angleterre (Totnes) à s’engager dans la transition alimentaire. Il a constaté que seuls les convaincus venaient au début du projet, ainsi il a cherché une chose qui pourrait rassembler les gens sans distinction de sexe ou de catégorie socio-professionnelle. M. Hopkins s’est ainsi intéressé à la bière et a créé une coopérative qui a eu pour effet de faire émerger une vraie dynamique collective de transition à partir d’une micro-brasserie : production de produits locaux, circuit-locaux, monnaie locale, etc… - Celui de M. Srdja POPOVIC tiré de l’ouvrage « Comment faire tomber un dictateur quand on est seul tout petit et sans arme ». Il y a 9 principes qui composent la réflexion de M. POPOVIC. C’est le principe des petits pas. Il indique que les acteurs des campagnes (entre autres) doivent prendre le temps avec le grand public, que nous ne pouvons pas attendre un changement radical d’un coup. Cette prise de conscience ne peut pas venir d’en haut, il faut qu’elle se créée elle-même, en faisant, par l’action, au fur et à mesure. Selon lui, il est donc important de comprendre où nous en


sommes (faire un état des lieux), où en est notre public, avec qui nous pouvons agir, et avec quels outils. “Voir grand, commencer petit et écrit notre histoire ensemble, au fur et à mesure”.

b) Questions-réponses avec les participants

Quel regard portez-vous sur la Convention Citoyenne pour le Climat ? Cyril Masselot : « Difficile de répondre. C’est un petit scoop : nous sommes en train de compiler des discours pour faire une analyse cognitive : comprendre les sous-entendus en termes d’injonctions, etc. Nous sommes attachés à comprendre ce qui se passe à travers l’information et la communication. Nous n’avons pas encore d’analyse complète mais il y a une méthode. L’un des enjeux importants de cette Convention Citoyenne pour le Climat est de capter l’avis de beaucoup plus de monde que les seuls convaincus ». Que pensez-vous de la notion de neutralité du discours qu'il “faudrait” avoir en tant qu'animateur en éducation populaire ? Cyril Masselot : « Nous sommes tous des êtres humains, donc la neutralité n’existe pas. On a tous des filtres (notre éducation, la manière dont nous avons grandi, les films que nous avons vus, les personnes que nous avons rencontrées, etc.). Par contre, nous pouvons indiquer d’où nous parlons, expliquer le parcours qui nous amène dans le discours que l’on peut avoir. Si on parle de neutralité politique, là aussi, c’est compliqué. » Dans les actions de sensibilisations que nous menons, pensez-vous qu'il faille systématiquement penser à proposer des actions concrètes à mener (tenant compte d'une segmentation de publics telle que vous la présentez) ? Cyril Masselot : « Quand on propose une action, on veut la co-construire. Ce dont on se rend compte la plupart du temps c’est que le discours du début est un peu nihiliste (pollution, problème de santé, etc.). Les sujets sur lesquels nous intervenons sont anxiogènes car ils donnent l’impression qu’on ne peut rien faire à notre niveau individuel. Il faut faire des constats mais il faut aller sur le terrain après. Tout cela est fatiguant, demande des efforts. Il faut co-construire des actions à mener ensuite ensemble, qui font partie des propositions des participants. On peut se mettre en mouvement pour une transition citoyenne à condition qu’on découvre de petits déclics. Ces petits déclics engendrent pleins d’autres actions au fur et à mesure. » Quels garde-fous pour éviter que les projets qui semblent pertinents se retournent contre les auteurs et les bénéficiaires ? Quelles garanties de respect des valeurs citoyennes, locales et au niveau planétaire ? Cyril Masselot : « La question des garde-fous est fondamentale. Rob HOPKINS l'aborde également. Bien entendu la préparation est fondamentale, donc encore une fois la connaissance du territoire et des communautés permettent d'éviter un certain nombre de pièges. Les méthodes de mise en œuvre gagnent à être partagées entre plusieurs acteurs pour en garantir la pertinence. Pour respecter des valeurs et des principes, il faut se doter d'une sorte de grille d'évaluation ante, in, et post, permet de garder un œil vigilant et mesurer son éthique. Ce n’est pas toujours simple. Nous sommes encore en phase de collecte d’informations pour comprendre les comportements des citoyens pour savoir comment agir avec eux. S’il y a des personnes intéressées par analyse, il y aura des ateliers collectifs d’analyse des résultats et les données seront publiques. Sondage jusque juin-juillet : https://educ.sphinxonline.net/v4/s/prvw7p »

https://educ.sphinxonline.net/v4/s/prvw7p

https://educ.sphinxonline.net/v4/s/prvw7p


2) Témoignages d’acteurs locaux engagés dans des campagnes citoyennes

a) Interventions de Mmes Dominique PEYRE et Estelle DENIAUD, association Le Mouton Zébré (58)

« Nous allons présenter un exemple concret de mobilisation autour d’un circuit-court. C’est un projet qui a commencé petit et qui continue petit. Le projet se déroule dans un contexte difficile : à Château-Chinon, dans le Morvan, 2000 habitants, dépeuplé, beaucoup de personnes âgées, peu de circuits-courts (qui arrivent plutôt au bord du département, pas le centre de la Nièvre). Cela fait 5-6 ans que nous coordonnons le festival ALIMENTERRE sur le département et que nous essayons de faire quelque chose à chaque fois. Fort d’une première expérience réussie en 2018, on a proposé en 2019 une séance de projection-débat avec l’objectif d’aboutir à quelque chose de concret, à la création d’un collectif sur l’alimentation et l’agriculture. On s’est retrouvé à sept ! Malgré tout, cela a permis de bien discuter pendant deux ou trois heures. Ce groupe a proposé une réunion publique fin janvier pour travailler sur les circuits-courts et l’alimentation saine sur Château-Chinon. Une quinzaine de personnes étaient présentes, pas forcément les mêmes... À Château-Chinon il existe déjà un circuit court, des livraisons par trois producteurs. Cela a un côté très confidentiel, semi-volontairement car les producteurs avaient peur de ne pas pouvoir répondre à la demande. L’information se fait principalement par le bouche à oreille. Le collectif a finalement décidé de travailler sur ce petit circuit-court qui vivotait et sur la manière de l’élargir tout en gardant la diversité des clients. Donc on ne part pas de zéro, on se base sur ce qui existait déjà et sur les forces du collectif (ex : quelqu’un de la Communauté de commune appuyant une demande en préfecture pour maintenir la distribution pendant le confinement). C’est finalement un petit noyau de six/sept personnes qui continue à porter l’animation autour de ce circuit court. Il y a eu une réunion avec les producteurs pour faire quelque chose d’équitable et leur permettre d’en vivre. Mais il serait aussi important que plus de clients se saisissent de la question. Ils n’étaient pas présents à la dernière réunion de juillet. L’accès aux produits même avec des petits revenus mais aussi le revenu des producteurs sont importants pour notre groupe. Ce projet, c’est une question collective pour faire avancer les débats, c’est vraiment ce qui est au centre : construire des solutions ensemble, et non pas proposer des solutions toutes faites. Il y a un certain clivage rural/urbain sur la manière de voir les circuits-courts au sein du collectif. C’est très intéressant et riche, même si ça ne facilite pas la prise de décision, le collectif reflète le territoire. »

b) Intervention de M. Claude VIELIX, président du collectif Festisol 21 (21)

« Le collectif Festisol 21 regroupe entre 20 et 30 associations en fonction des années et de la thématique régionale Festival des Solidarités. L’an dernier, le collectif Festisol 21 a réalisé une exposition sur les Objectifs du Développement Durable (ODD) en demandant à chaque association de se fixer sur un des objectifs qu’elle utilisait dans ses actions, mais le collectif s’est très vite aperçu qu’ils sont liés les uns aux autres.


Nous avions quelques contraintes techniques du fait de vouloir exposer au jardin Darcy. Le but était d’avoir un panneau par ODD (Objectifs de Développement Durable), soit 17 en tout. Deux collectivités ont fortement travaillé avec le collectif (la Région Bourgogne-Franche-Comté et la Ville de Dijon), ainsi que d’autres organisations comme Green Peace, le Conservatoire d’Espaces Naturels de Bourgogne (CEN) et la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) : la bécane à Jules. Le travail continue cette année pour que cette exposition puisse aller dans les classes et les collectivités. Un groupe de travail élabore un livret pédagogique qui reprend les différents panneaux et propose des animations. C’est une mallette pédagogique, qui devrait être utilisée début 2021. Cette année le collectif travaille sur l'Éducation et souhaite faire une nouvelle exposition et des animations auprès des scolaires. L’une des questions que nous nous posons c’est comment contacter le grand public, le faire venir, le mobiliser ? » .

c) Temps d’échanges avec les participants

Comment les campagnes citoyennes ont permis de soutenir ou donner un coup de pouce à vos projets ? Pensez-vous valoriser ces projets dans le cadre de ces mêmes campagnes par la suite ? Dominique Peyre et Estelle Deniaud : « Les initiatives existaient déjà sur le territoire, mais étaient en sommeil. Les campagnes ont permis de cristalliser les envies des gens et former un groupe, des moments de rencontre. Elles ne permettent pas forcément de toucher des gens non convaincus, mais elle donne un espace pour créer, s’engager. Pour la valorisation, on envisage de faire le lien avec ce projet de territoire qui s’agrandit lors du prochain Festival ALIMENTERRE, voire de faire des projections lors de visites de ferme. Les campagnes citoyennes permettent aussi d’élargir les réseaux, les carnets d’adresse, faire de l’interconnaissance entre des acteurs et des structures qui ne se rencontrent pas forcément à d’autres occasions. Voici un exemple d’une autre façon dont nous avons pu aborder une problématique locale en 2019 : dans une petite ville de la Nièvre où on travaille sur la coopération et "l'inclusion sociale" on a passé le film "la part des autres" où des agriculteurs enquêtent sur l'aide alimentaire en France. Claude Vielix : « Les campagnes ont permis de souder les équipes. Au départ, chaque association voulait mener sa propre activité, son action, il n’y avait réellement pas de collectif ». Avez-vous l'impression que vos projets touchent peu à peu des personnes moins sensibilisées, moins "convaincues" ? Avez-vous des idées pour que ce soit le cas ? Claude Vielix : « Cela dépend du public, il y en a deux types : au niveau scolaire, oui, mais pour le grand public, beaucoup moins. Peut-être qu’avec la mallette pédagogique on arrivera à quelque chose. Dominique Peyre et Estelle Deniaud : « Le croisement des différentes campagnes est un plus. Près de Château-Chinon (58), il y a un institut de formation coranique avec un public très urbain. Le fait que les campagnes soient relayées à travers divers réseaux et proposent différents types d’activités a amené des étudiants sur des événements inhabituels pour eux, où ils ont posé des questions. Le fait que ce soit les mêmes personnes qui soient sur Migrant’scène, ALIMENTERRE peut aider, mais par forcément tout le temps. Notre souci est davantage l’entrée dans les milieux scolaires. Jean-Paul Sornay (Peuples Solidaire Jura) : « L'idée c'est aussi d'aller sur des territoires ruraux ou urbains où l’on n'est pas encore présents »


Avez-vous des structures culturelles qui participent à vos campagnes ? Anaëlle Vandermersch (La Cimade) : « Derrière ce champ de la culture il y a une multitude d’acteurs possibles avec qui monter des projets. Actuellement on peut avoir des liens avec des salles ou des lieux de proximité de quartier, ça dépend des villes. Lors de la dernière rencontre régionale, un atelier de travail s’était fait la remarque que c’est un champ qu’il serait peut-être pertinent de croiser plus souvent et pas seulement sous le prisme de la réservation de salle. On sait que les campagnes sont aussi un temps fort de visibilité, mais il serait aussi intéressant de créer des partenariats tout au long de l’année. » Les campagnes citoyennes peuvent-elles mobiliser/toucher les habitants des quartiers prioritaires en politique de la ville ? Dominique Peyre et Estelle Deniaud : « Pourrait-on évoquer la proposition du film Douce France, une autre entrée pour relier des mondes qui se croisent peu ? S'appuyer sur des extraits pour faire dialoguer ? Il y a aussi eu un regroupement de tous les centres sociaux de Nevers dans le cadre de Migrant’scène pour des actions communes. C’était très intéressant ». Pour les organisateurs : comment concilier la participation à ces campagnes citoyennes (essentielles) avec l'engagement spécifique des associations ? Marie Rivollet (RéCiDev) : « Il ne s’agit pas de venir rajouter des activités en plus. C’est un outil qui est mis à la disposition des associations pour qu’elles s’en saisissent, si cela est pertinent pour elles. Par exemple, pour le Festival de films ALIMENTERRE, nous avons certains acteurs qui ne participent que lorsque les thématiques de la sélection annuelle sont en lien avec les questionnements qu’ils souhaitent aborder avec le public. À noter qu’il n’y a pas que des associations parmi les acteurs, mais aussi des collectivités, établissements scolaires, etc. Et l’engagement n’est pas le même selon les structures et les thématiques abordées ». Mélissa Rosier (BFC International) : « Le fait d’avoir une thématique régionale pour le Festival des Solidarités permet un engagement de chacun dans une dynamique commune, et à la coordination d’apporter une plus-value spécifique (outils, spectacle, etc.) et lisible ». Anaëlle Vandermersch (La Cimade) : « Nous devons aller un peu plus loin que chacune des campagnes, sans pour autant faire du mille-feuille. Il faut trouver quels sont les communs. Il faut parfois dépasser son propre projet associatif pour s’engager dans des mouvements plus larges et tisser de nouveaux réseaux ».

4) Informations complémentaires Une date à retenir : Formations des acteurs des campagnes citoyennes, co-organisée par le réseau BFC International (coordinateur du Festival des Solidarités) et RéCiDev (coordinateur de la campagne ALIMENTERRE) le 25 et 26 septembre 2020 à Besançon. Cette formation aura pour objectifs : de présenter les campagnes citoyennes ALIMENTERRE et Festival des Solidarités ;

https://doucefrance-lefilm.fr/


de donner des clés pour faciliter la mise en œuvre d’initiatives d’éducation à la citoyenneté mondiale et de manifestations de sensibilisation sur les thématiques de ces campagnes (climat, souveraineté alimentaire, agriculture, citoyenneté, etc.) :

o d’échanger, s’informer et débattre autour de ces thématiques o d’expérimenter des outils pédagogiques pour différents publics (grand public,

scolaires, etc.) o de transmettre des ressources complémentaires : outils pratiques et

thématiques, structures ressources, etc. Enfin, cette formation a pour objectif également de favoriser l’échange d’expériences et la découverte d’initiatives menées par des acteurs régionaux. Lien de préinscription o Renseignements : Mme Marie RIVOLLET, coordinatrice de la campagne ALMENTERRE

au sein de l’association RéCiDev ([email protected]/ 03.81.41.05.87) ou Mme Agathe PROCAR, responsable du Pôle Éducation à la citoyenneté mondiale pour BFC International ([email protected] / 06.01.81.62.39).

Un groupe de travail régional « Campagnes citoyennes » est cours de mise en place et permettra aux différents acteurs de la région d’engager de nouvelles synergies et de renforcer la complémentarité et l’impact de leurs initiatives.

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScIxeZOvcdmwu0tEMEXYxehSmIkC6xvOa1XR3hilGIkRjvOvA/viewform


ANNEXE 1 Les campagnes citoyennes : le Festival des Solidarités, AlimenTerre et Migrant’Scène dans la région Bourgogne Franche-Comté, de quoi parle-t-on ? Quels bilans en 2019 ?

Les campagnes citoyennes Festisol, Alimenterre et Migrant’Scène dans la région Bourgogne Franche-Comté, de quoi parle-t-on ? Quels bilans en 2019 ?

Promouvoir et célébrer une solidarité ouverte au monde et aux autres, donner envie aux citoyens de tout âge d’agir pour un monde juste, solidaire et durable

18 territoires mobilisés

8 départements mobilisés

285 structures engagées dans la co-organisation ou le soutien à desmanifestations (associations, institutions, collectivités territoriales, EPCC,établissements scolaires, etc.)

14 220 personnes sensibilisées dont 3822 scolaires

285 manifestations organisées

75 manifestations en lien avec le thème régional « Face au changementclimatique réinventons les solidarités »

L’appropriation par les consommateurs des enjeux alimentaires mondiaux, afin qu’ils participent entant que citoyens, à la co-construction de systèmes alimentaires durables et solidaires et au droit àl’alimentation.

National :● Une plateforme de ressources en ligne● Un prix ALIMENTERRE pour les jeunes● Un festival de films dans plus de 10 pays

Régional :● Activités :

○ Festival de films○ Fête bio et solidaire à Besançon○ Animations tout public

● 1 comité de pilotage régional de 14 membres● 174 structures et collectifs impliqués en 2019● Près de 5400 participant-e-s en 2019

Festival de l’association La CimadePartenaire national du Festisol

Deux semaines d’événements dans plus de 80 villes Porté par les équipes de bénévoles de l’association, avec une coordination nationale pour :Une sélection de films et de courts métragesDes expositionsL’animation d’une thématique annuelle Le développement de partenariats

Il se donne pour moyens de :

● Susciter l'échange, l’information, la mutualisation et le partenariat entre les acteurs de l’EEDD;● Assurer le lien avec les autres réseaux régionaux et extra régionaux, le national voire

l'international;● Contribuer à professionnaliser l’EEDD dans un objectif de qualité (finalité, pédagogie…);● Communiquer et promouvoir les actions et acteurs de l’EEDD sur le territoire régional et extra

régional (national, international);● Faire reconnaître et défendre l’EEDD auprès du public et des structures pédagogiques.

Il est membre de la Maison de l'Environnement de Bourgogne Franche-Comté.

Le GRAINE est avant tout un lieu de rencontre et d'échange dont l'objet est de stimuler la dynamique en Bourgogne-Franche-Comté dans la transmission de valeurs environnementales, économiques et sociales, de développer la prise de conscience environnementale en s'appuyant sur les structures et acteurs locaux qui interviennent dans l'éducation et la sensibilisation à l'environnement.

Contacts

Festival des Solidarités Mélissa ROSIER, [email protected] – 06.95.88.40.02

Campagne ALIMENTERRE Marie RIVOLLET, [email protected] – 03.81.41.05.87

Festival Migrant’Scène Anaëlle VANDERMEERSCH, [email protected]

Le Graine BFC Florian HOUDELOT, [email protected]

mailto:[email protected]





ANNEXE 2

« Campagnes Citoyennes : Accompagnement au changement et Transitions » par M. Cyril MASSELOT, Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université de Franche-Comté (25)

Campagnes Citoyennes :Accompagnement au changement et Transitions

Cyril MASSELOTMaison des Sciences de l’Homme et de l’Environnement C. N. Ledoux, USR 3124 CNRS

Laboratoire CIMEOS EA 4221, Université de Bourgogne Franche-ComtéCoordinator of INTI « International Network of Territorial Intelligence »

InternationalNetwork of Territorial Intelligence

Campagnes Citoyennes

Exploration rapide…

ATTENTION aux dérives MARKETING de type social washing

https://empreintes-citoyennes.fr/les-campagnes-citoyennes/

Tout part de constats…

…Plutôt négatifs…

L’Humain…

Vous connaissez ?

Approche systémique : E. Morin !

P. F. H.

Patrick Viveret, philosophe, en 2009 :

« Le problème du degré de PFH est la raison principale pour laquelle les plus belles alternatives ont pu parfaitement se retourner, voire même devenir pires que le système qu’elles combattaient. »

è Le « Putain de Facteur Humain »

Striatum

Sébastien Bohler – Le Bug Humain, 2019, R. Laffonthttps://youtu.be/GPMSADqi3A8

https://youtu.be/GPMSADqi3A8

Accompagnementau Changement

Accompagnement des changements

Modèle Trans-ThéoriqueLes théories de l’accompagnement au changement, et plus particulièrement le modèle trans-théorique des étapes du changement décrit par DiClemente (1982) et Prochaska, est résumé dans ce schéma de Rob Hopkins dans son manuel de transition (2011).

Modèle Trans-Théorique

• DiClemente propose ce modèle aux personnes atteintes d’une addiction(au sens large), expliquant ainsi les phases par lesquelles nous passons lorsque nous changeons de comportement.

• Hopkins élargi le champ d’application de ce modèle en précisant que nous sommes tous, à l’heure actuelle, addicts à nos modes de vie contemporains : vitesse et rapidité dans nos transports, connexion permanente et illimitée, nos repas, nos rapports humains, consommation à outrance de biens, obsolescence programmée, exploitation de ressources non renouvelables etc., la liste est bien trop longue pour viser l’exhaustivité ici.

• Selon Hopkins nous sommes tous dans la peau d’un drogué au confort quotidien des sociétés développées, et l’urgence de la situation planétaire et humanitaire impose de modifier nos comportements. Certains d’entre nous en sont déjà largement convaincus et sont acteurs de ces changements, donc en phase de consolidation voire de post-consolidation. Mais la plupart, la très grande majorité de la population n’a pas conscience de la situation, n’est donc même pas en phase de pré-contemplation.

Leviers, instruments, type de légitimité

Sources : Solange Martin, Service Economie et Prospective, ADEME , Dijon, Janvier 2016

Nudges

© Fred Ho / Shutterstock

https://www.futuribles.com/fr/article/les-nudges-au-service-des-pouvoirs-publics/

4 piliers « classiques » :• l’information et la sensibilisation,• l’incitation financière,• la législation (interdiction ou obligation)• et l’exemplarité.

• Nudge : Cass Sunstein (juriste) et Richard Thaler (économiste) en 2008.

è influence opportuniste, « coup de pouce »• choix par défaut• recours aux présentations ludiques,• modification de l’ordre de présentation des choix,• etc.

Résistance Contemporaine

« (…) nous, militants, excellons dans l’art de rassembler les gens qui sont déjà d’accord avec nous. »

Transition, à petits pas…

S. POPOVIC – 9 principes1. Voir grand mais commencer

petit.2. Se doter d’une « vision pour

demain » capable de fédérer3. Identifier les piliers sur

lesquels le pouvoir repose.4. User de l’humour.5. Retourner l’oppression contre

elle-même.6. Construire l’unité entre les

différents courants7. Élaborer une stratégie

précise, étape par étape8. Choisir la non-violence.9. Aller au bout de ce que vous

avez commencé.

Accompagnement des changements

مكمامتھالاركش

Merci pour votre attentionThank you for your attention

Gracias por su atención

Vă mulţumesc pentru atenţie

Köszönöm a figyelmet

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Vielen Dank für Ihre Aufmerksamkeit

Kiitos huomiota

Σας ευχαριστώ για την προσοχή σας

Dziękuję za uwagę

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İlginiz için teşekkürler

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Documents

Sommaire...Compte-rendu des rencontres régionale des acteurs des campagnes citoyennes – 22 juin 2020 Page 4 sur 14 Mois de l’économie sociale et solidaire (novembre), Quinzaine