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« Futur des sources » exposition d'art contemporain 10 au 30 juillet 2009 Juliette Bineau Thierry Boutonnier Ludovic Lacreuse

« Futur des sources · Le Local d'art contemporain Le local d'art contemporain-Mine de Rien fut créé l'été 2007 avec l'exposition « A l'intérieur ». Une deuxième exposition

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« Futur des sources »

exposition d'art contemporain

10 au 30 juillet 2009

Juliette Bineau

Thierry Boutonnier

Ludovic Lacreuse

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Le Local d'art contemporain

Le local d'art contemporain-Mine de Rien fut créé l'été 2007 avec l'exposition

« A l'intérieur ». Une deuxième exposition intitulée « Futur des Sources » aura lieu

cet été.

Le local d'art contemporain est une création de l'association Mine de Rien

(créée en 1997) dont les membres se réunissent de façon exceptionnelle pour

programmer l'exposition annuelle.

Cette association a pour but de faire découvrir de jeunes artistes ou des artistes

émergents, à différents publics, qu'ils soient connaisseur ou simplement curieux.

Tous les membres de l'association sont originaire de Mazamet et alentour mais

étudient à Toulouse, Nice, Lyon ou Cahors. C'est d'ailleurs la diversité des lieux de

vies qui fait la richesse des choix de cette association. La majorité des membres actifs

sont étudiants en art ou en communication.

L'association fait souvent appel à des aides extérieures et travaille avec des

jeunes créateurs, designer graphique en ce qui concerne la communication et la

diffusion des expositions.

Le local est situé sur une route de montagne dans une portion de ferme typique

de la région. C'est un espace ouvert qui rend l'art accessible à ceux qui ne le

connaissent pas ou peu.

L'accrochage des pièces prend en compte les particularités du lieu.

Chaque exposition est une expérience pour toutes les personnes qui y

participent, elles sont sources d'expérimentations et de recherches artistiques.

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Pour cette année quelques lignes directrices ont été choisies :

1. Un espace professionnel qui développe une vraie ouverture envers les artistes

émergents.

2. Un espace de recherche plastique.

3. Un espace propre, clair, permettant l'exposition des pièces dans les meilleures

conditions.

4. Des travaux qui jouent avec la particularité du lieu par leur plasticité ou par

leur discours.

5. Particularité du lieu: sa localisation (province, loin du centre ville, sur une

route touristique, dans la montagne)et son histoire (ferme, grange, portion

d'habitation,ancienne menuiserie )

6. Un vrai espace qui vise à montrer de jeunes artistes, à développer l'art dans la

région et à entrer dans un réseau professionnel de l'art pour donner des chances

aux artistes émergents.

7. Le fait d'être étudiant permet d'être au cœur de ce qui se fera demain, c'est

notre force.

8. Créer des exposition, faire découvrir des artistes, mettre en lien pièce et espace,

créer un réseau, s'inscrire dans un paysage artistique qui nous amène à certaine

expérience du milieu.

9. C'est une galerie associative donc les choses doivent se faire ensemble, pour

chacun à notre échelle, avec des échanges autour des différents opinions autour

du local ou de l'exposition.

10.Une exposition, le travail des artistes doit permettre au spectateur de se

reconnaître, du moins évoquer des codes familiers, au lieu et aux

préoccupations régionales...

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L'exposition

« Futur des Sources »

L'année 2009 est pour le local une année de définition et de départ

professionnel. Pour créer cette exposition, la présidente de l'association Eva Galtier a

cherché, à partir des caractéristiques et de ce qui défini l'espace d'exposition, sa

localisation et son histoire.

L'espace se situe donc en bordure de route, dans la montagne noire en lisière du

Tarn et de l'Aude, de Midi-Pyrénées et de Languedoc Roussillon. Le local est une

portion de ferme, ancienne menuiserie, grange marquée d'histoire tout en permettant

un grand espace d'accrochage.

Les mots retenus pour construire l'exposition furent: rural, nature, montagne,

artisanat, agriculture, paysage, ferme.

Les artistes furent choisis par rapport à leurs axes de recherches personnelles

qui se rattachaient à nos problématiques. Pour la commissaire d'exposition et pour

certains des artistes cette exposition est un retour aux sources puisqu'ils ont grandit à

la campagne, ils nous proposent une vision personnelle et construite.

Leurs visions neuves et étudiées sur nos sources rurales ont données ce titre :

« Futurs des Sources »

Cette exposition, qui se base sur les racines communes des habitants de la

région, permet d'offrir une accessibilité à l'art contemporain.

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A propos du travail de Juliette Bineau:

Comment ça travaille ?

La matière de mon travail survient dans des phénomènes que j’observe, des

« quotidiennetés » visuellement intrigantes. Je m'étonne de certaines formes comme si elles

étaient extraordinaires, et j'essaye de faire passer cette impression, montrer les choses telles

qu'elles me sont apparues. Le territoire qui me sert de toile de fond peut se trouver à

l'embrasure de ma fenêtre ou en arpentant la ville.

Souvent ce sont des formes qui rappellent un dessin, comme si c’était un dessin formé

naturellement.

Je m’interroge sur les comportements que l’ont adopte en présence de la photographie, ce

qui nous pousse à en prendre. Lorsqu’on pense qu’il n’y a rien à ajouter, que ce qui est

devant nous suffit, sans ressentir le besoin de le retranscrire en peinture, sculpture ou dessin

à moins de s’attacher vraiment à la matière, aux formes et ne faire qu’ « empreinter » ces

aspects comme la technique du frottage peut le permettre.

La notion de révélation me tient à coeur. L’image qui apparaît sur la surface d’un papier

photo, d’une manière quasi semblable que la surface d’une matière vient se révéler sur une

feuille de papier par frottage.

Je réalise des déplacements. Les éléments sont là, je ne change presque rien, je les

transpose sous d’autres formes, d'autres surfaces : papier photo, feuille de dessin, écran

vidéo.

Les sujets de mes photographies ont souvent une dimension sculpturale, centrés dans

l'espace, posés de manière ostentatoire.

Au final, les sujets représentés en photographie invoquent d'autres formes de

représentation que ce soit par le trait dessiné ou le volume, et dans leur retranscription

quand je passe à travers différents intermédiaires, le dessin photographié réédité, la

photographie agrandie démesurément ou la vidéo refilmée pendant qu 'elle est projeté sur un

mur. Ces strates, superposition de grain photographique, matière du trait ou lumière de

projection font écho à d'autres modes d'enregistrement de l'image, évoquent la réalité

matérielle de la surface pelliculaire.

Mon attirance porte le plus souvent sur des architectures de type ancien, situé dans les

zones transitoires entre ville et campagne, les « wasteland ». Je préfère la surfaces des murs

qui ont subit le passage du temps: fissurés, décrépis aux surfaces plus récentes: lignes lisses,

régulières. C'est un type de décor intemporel, en tout cas qui ne porte pas de signes

distinctifs au XXI siècle: un escalier ouvert sur l'extérieur, une ruelle éclairée par un

lampadaire, etc... Ce sont des lieux qui portent une empreinte, celle du temps.

Je cherche des formes proches de l'organique. La végétation d'ailleurs y est foisonnante, un

monde déserté qui revient à la nature, à la fois la raideur des bâtiments et la prolifération

souple de la végétation. L'ambiance qui émane de cet environnement ne peut omettre dans

sa description la notion de pittoresque, au sens plus actuel du terme: un brin d'herbe qui se

met a poussé sur le site d'une usine c'est pittoresque.

Dans « les Monuments de Passaic », Robert Smithson décrit cette ambiguïté, quant au

devenir des choses, ruines à l'envers, lorsqu'on n'est plus sûr si un bâtiment est en

construction ou en démolition.

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Au niveau de la nature des images que je produis, il y a un retour à une certaine esthétique,

d'ombres et lumière rappelant le cinéma de Murnau, les expressionnistes allemands, non

seulement par l'utilisation du noir et blanc mais aussi par leur traitement, aspect vibratoire,

incandescent. Je m'interroge sur des questions de lumière, la relation entre le noir et le

blanc, la place qu'ils occupent et ce que peut produire leur inversion, la vision négative.

Je mets en place mes images à travers différents moyens de les concevoir au mur.

Souvent, je ne le considère même plus comme simple support d'accrochage dont on fait

abstraction. Le mur fait partie de l'image : soit en le recouvrant entièrement pour devenir

une image-mur, soit en indiquant, par ses proportions, le blanc visible du mur qui pourrait

faire office de marges ou soit en ramenant, par le contenu en question, la propre forme de

l'espace dans lequel il est présenté, un jeu sur l'architecture, ils inter agissent avec la

réception des images.

Je m'interroge sur l'immersion qu'on peut ressentir face à l'espace de l'image, comment

notre regard va la recomposer, la décrypter et en diriger la lecture. La perception des lieux à

travers des points de vue spécifiques renvoit à notre propre position dans l'espace.

Je joue beaucoup sur l'espace du rectangle, cadre de l'image, ouverture sur un autre

aperçu. Cette percée peut être aussi constituée sous la forme du trou, qui se dessine

seulement à travers ses bords selon le principe par exemple du cercle blanc, dans le tableau

de Barnett Newman, Untitled de 1946, révélé en fait par la peinture noir tout autour. Un trou

blanc, le blanc de la lumière « néonale », éblouissante qui montre le vide qu'on peut

interpréter par l'infinité des possibilités d'images, en relation avec les projections de films

sur les écrans, ceux que Hiroshi Sugimoto a su capter. Ces projections d'espaces renvoient

aussi à l'univers décrit dans L'invention de Morel de Bioy Casares: la mise en abîme du

monde.

Texte de Juliette Bineau

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Juliette Bineau:

Ruine

A l’origine du projet, je me suis interrogée sur la relation qu’on entretient avec certains

lieux. Qu’est-ce qui donne la familiarité d’un endroit, comment retranscrire cette sensation

qu’on a parfois d’arriver pour la première fois quelque part et d’avoir cette étrange sensation

de connaître déjà le paysage. Je suis retournée sur un lieu emblématique de mon enfance,

une ruine factice entourée des explications qu’on lui prête, on m’a toujours raconter qu’elle

avait été le décor d’un film et qu’il l’avait laissée en l’état pour le folklore sans doute. La

réalité est tout autre, mais cela peut rester sous-jacent. Ce qui me marque dans ce type

d’endroit c’est qu’il ne figure sur aucun guide touristique, aucune carte postale à son effigie

et pourtant elle surprend, apparition inattendue dans une région où tout est à voir, les

montagnes dominent ce genre d’anecdote. Elle ne se révèle qu’aux yeux des curieux.

Ce que j’ai essayé de retranscrire c’est cet aspect artificiel, façade de décor. C’est pour

cela que j’ai réfléchi à une mise en forme de la photographie de cette ruine de façon à

retrouver ce sentiment d’étrangeté.

J’ai décidé d’agrandir cette photographie pour lui donner plus d’ampleur et aussi avoir

une autre approche, la transformer en image-objet. Le premier assemblage mesurait environ

2 mètres de large pour 3 de haut, calculé par rapport à la cimaise. L’idéal aurait été de la

recouvrir intégralement pour avoir vraiment l’impression que l’image constitue une des

faces de la cimaise, la cimaise n’étant pas un mur statique mais mobile pour engendrer de

nouveaux espaces, je la vois comme un parallélépipède rectangle géant, blanc que l’on peut

déplacer et en collant cette photo agrandie de manière démesurée j’imagine qu’elle devient

relief, comme si elle était imprimée sur du papier qui ferait 50 cm d’épaisseur. Les bords qui

ne sont pas recouvert forment les marges blanches de la photographie.

Puis j’ai compris qu’il valait mieux que le bord en bas touche le sol de façon à la

rapprocher de l’espace dans lequel elle émerge, à l’éloigner de son statut de l’image

présentée en général centrée sur un mur à hauteur de regard, dans une échelle accessible

c’est-à-dire qu’on puisse prendre en main et avec laquelle on n’a pas besoin de trop se

reculer ou avancer pour en avoir une vision complète. Ce qui m’intéresse c’est qu’on rentre

dans la pièce et qu’on aperçoive cette ruine comme un apparition, de la même façon qu’elle

surgit lorsque j’ai pu en faire l’expérience moi-même, après avoir monter une bute dans la

forêt, on tombe sur un petit lac avec cette étrange architecture qui nous interroge sur son

authenticité. Dans les premiers accrochages, on pouvait apercevoir la pointe de la ruine à

travers le hublot de la porte avant de rentrer dans l’atelier. Dans la proposition suivante on

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Ruine Juliette Bineau

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Le noir et blanc et la perte de détails dus à l’agrandissement donne à voir une certaine

ambiguïté quant à la nature des éléments, la position dans l’espace de cette ruine : cette

avancée sur laquelle elle est posée qui se détache d’une pente, l’eau du lac pourrait être de la

terre, ces données sont brouillées par l’unification du fond.

Texte de Juliette Bineau

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Sans fin

Perdue au milieu d'une planche contact je retrouve cette photo d'un escalier, étrange apparition.

Alors que je me concentrais sur un autre sujet, j'aperçois sur mon chemin comme perdu au milieu

d'un jardin délaissé cet escalier qui par la suite menait bien à une maison, mais à la façon dont il

m'est apparu, de mon premier point de vue qui fut justement celui que je choisis pour la photo, il

semblait ne mener nulle part.

Je retrouve donc cette image unique et à part et décide de l'exploiter.

Ce qui m'intéresse au delà de son sujet c'est sa composition qui comporte des ambiguïtés quant à la

nature de l'image à travers les matières représentées: la végétation en arrière plan à l'air d'être

dessinée au fusain plutôt que photographiée. Comme si j'avais photographié un trompe l'œil, ou ce

lieu était déjà la ré interprétation d'un réel, comme s'il s'inspirait de lui même.

Sur la photographie argentique noir et blanc en petit format on se rend compte de ça, ensuite dans

un tirage un peu plus grand sur lequel je m'arrête une fois que je commence à être satisfaite du

tirage, dans la première impression de ce que devrait être un bon tirage alors qu'il aurait mérité

encore d'autres réglages, l'image obtenue est encore un peu trop « cramée », les blancs sont trop

denses. A l'agrandissement cet aspect s'amplifie, on pense à de la neige ou une image issue d'une

vidéo. La photographie à l'origine finit par évoquer d'autres sources d'où elle aurait pu être tirée,

brouillant ainsi les pistes.

L'agrandissement par quinze de l'image initiale l'altère d'autant plus, lui fait perdre encore plus de

données.

Image mur

écran

texte Juliette Bineau

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Sans fin Juliette Bineau

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Juliette Bineau:

Plantoscopie

vidéo noir et blanc

2 minutes 47

Suite à mes recherches sur le contraste, le rapport entre noir et blanc et l'espace qu'ils

occupent pour donner à voir une interprétation du réel en traitement monochromatique, je

me suis demandé comment, sans manipulation en post production, on pouvait filmer

quelque chose qui avait déjà l'apparence d'une image inversée, c'est-à-dire comme si on

filmait déjà quelque chose qui ressemble à une version négative.

J'en suis venue à cette question en référence à une scène de Nosferatu de Murnau, à un

moment où la pellicule est inversée. Murnau avait écrit dans le scénario: « Le cocher

traverse une forêt blanche » pour la scène où il emmène Hutter jusqu'au château. Pour cela

le cocher est habillé en blanc pour apparaître noir.

Avec la complexité des motifs végétaux, on est souvent amené à se demander ce qui doit

être considéré comme ombre ou lumière. Ugo Rondinone réalise des dessins de paysages, il

les photographie ensuite et les reprend à l'encre à partir de projections diapositives. Pour

certains il les retranscrit en négatif et cela donne un résultat étrange avec des aspects

photographiques en même temps un traitement qui ne peut venir que du dessin à l'encre.

C'est un type de rendu que j'ai pu observer aussi pour mon édition, le dessin de 3m de long

au crayon gras est photographié à la chambre pour ensuite être recadré sur des détails qui

révèlent ainsi à la fois la qualité du trait et le grain du plan film.

J'ai donc pensé à filmer la forêt la nuit avec un éclairage rasant qui allait faire apparaitre

les arbres en blanc, mais finalement la lampe torche n'ayant pas autant de portée que je

l'aurait cru, je fut obligé de rester très près des végétaux et au final ce que je pensais être une

progression sous forme de travelling dans les bois se résumât à une sorte d'exploration à

l'intérieur d'un buisson.

Cette façon d'avancer avec la caméra, d'être au plus près des choses, de les sonder avec un

éclairage local, m'a tout de suite fait penser à ce que filme les cameras endoscopiques qui

traversent les conduits de l'organisme. Mona Hatoum a déjà utilisé directement ce type de

film dans son installation « Corps étranger ».

Dans une avancée hésitante, en tentant de se frayer un passage entre les branches qui

restent plaquées devant la camera le temps de les dépasser. Les feuilles apparaissent

gigantesques et suintantes à cause de l'éclairage rasant, matières brillantes et duveteuses

comme aux tréfonds de notre propre corps.

Perte de repères, on imagine se trouver en plein milieu d'une nature sauvage jusqu'à ce

qu'un grillage ou des ronds de lampadaires viennent trahir la vraie localisation.

Le son est très important, du plus reconnaissable: les aboiements des chiens aux alentours

énervés par le faisceau lumineux de ma lampe, au plus intriguant: les grenouilles dans le

bassin d'à côté dont les croassements similaires à des gargouillements d'estomac intensifie

ce rapprochement avec l'univers anatomique, un voyage malgré nous dans une ambiance

digestive-répulsive.

Dès lors qu'il s'agit d'une exploration qui renvoie à des recherches médicales, il m'a

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semblé plus judicieux de présenter cette vidéo dans un moniteur, de préférence avec un

écran le plus courbé possible, observation dans une lucarne. Pour revenir à mon intention de

départ où j'aurais aimé avoir un rendu très contrasté avec les blancs assez cramés, j'ai pensé

à filmer à nouveau la vidéo pendant qu'elle passe dans une télé, en prenant en compte tout

les aspects de la vidéo de vidéo: une image qui respire, la lumière qui vibre, les contours

plus floutés, les ondes du tube cathodique, etc...

Texte de Juliette Bineau

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Texte pour l'exposition : FUTUR DES SOURCES

À propos du travail de Thierry Boutonnier

Travaux présentés :

Objectif de production

Lyon, Juin 20055 Photographies couleurs contrecollées sur aluminium.

60×80 cm.

Photographe : Alexis Vallée Charest

C’est une série d’actions de présentation d’un devenir des choses aux principaux concernés.

La photographie saisit un détail du dialogue.

Dépêches

Juin 2009Une édition à partir des dépêches de l'ONU.

Impression Noir/Blanc. Panneau et tableau de bord de l'éleveur.

« Jacquerie dans le parc humain ou de quoi nourrir le monde ? »

Pourquoi la population mondiale va plafonner autour de 9 milliards 200 millions de personnes en 2050 ?

Avec « les objectifs de productions », je partageais le devenir des choses : le devenir saucisse, le devenir chiffre, le devenir virus, le devenir nouveau, le devenir bête... Je serai tenté de conjuguer au futur antérieur, mais le présent de la catastrophe me rattrape.En effet, le flux des newsletters et la roue de la fortune me domestiquent. Du pain et des jeux, voilà notre quotidien, qui est ici mis en scène sans spectacle. Nous avons juste un modeste tableau de bord de l'éleveur qui sélectionne et dresse un constat global. À la question « Que faire ? », la réponse s'y niche.Les machines me traversent avec leurs flux RSS. Par principe de précaution ou simple curiosité, je reste parqué parmi vous dans cette clôture électrique à énergie nucléaire pour un développement durable.Les actions sont réalisées et relatées par d'autres, le papier et l'encre vendus par d'autres, je procède simplement à un agencement de cette matière : je copie, je colle, j'assemble et voilà le travail, voilà le travail, voit là le travail et puis ça tourne.

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« Le futur des sources »

Mesdames, Messieurs, Chers amis, chers parents

Cette lettre tentera de combler mon absence car malheureusement, au moment où j'écris, je sais que je ne pourrais pas être là et partager en chair et en os, ce moment avec vous. Malgré l'enthousiasme et la force d'Eva, je n'ai pas pu faire le grand écart entre le Sud Ouest et l'Est. Des problèmes de logement m'immobilise à Lyon. L'enfant de la vallée du Bernazobre ne pourra donc pas retourner concrètement au source. Alors, comment être avec vous ?Peut être, pourrions-nous définir l'acte artistique et sa trace comme une énergie fossile contenu dans le carbone du travail et ainsi faire qu'une présence dure.

Aujourd'hui, il est tellement facile de fabriquer des images, de communiquer, bref, nous vivons à l'ère du SMS. Nous sommes tous des scribes quelque part. L'acte artistique est certainement ailleurs. « Le futur des sources » est un titre où les mots ont un sens. Le temps est plié dans cette expression. En effet, la source, l'origine, ce lieu du bingbang devient autres, il s'étend, il a un futur. Revenir au source ne devrait pas être une régression mais au contraire un désir de comprendre le chemin déjà parcouru afin d'imaginer notre devenir.

Cela dit, la marré-noire des écrans nous maintiens dans un immédiat. Capté, nous ne prenons pas le temps pour imaginer. Dans mon travail, je tente d'organiser des « Jacqueries dans le parc humain ». Avec « les objectifs de productions », je partageais le devenir des choses : le devenir saucisse, le devenir chiffre, le devenir virus, le devenir nouveau, le devenir bête... Je serai tenté de conjuguer au futur antérieur, mais le présent de la catastrophe me rattrape. En effet, le flux des newsletters et la roue de la fortune me domestiquent. Du pain et des jeux, voilà notre quotidien, il est ici mis en scène sans spectacle. Je présente un modeste tableau de bord de l'éleveur qui sélectionne et dresse un constat global : Le cycle sexuel des vaches est peut-être la seule norme qui vaille. La litanie des évènements est mis en relation avec l'année de la vache. Mon horoscope présente la ritournelle : Travail, Santé, Amour... L'Organisations des Nations Unies, les droits de l'Homme, l'aide alimentaire... Pourquoi sommes-nous esclave de nos bêtes ?Les machines me traversent avec leurs flux RSS. Par principe de précaution ou simple curiosité, je reste parqué parmi vous dans cette clôture électrique à énergie nucléaire pour un développement durable. À la différence de mon dialogue avec les choses à propos de leurs devenirs, avec les dépêches de l'ONU, les actions sont réalisées et relatées par d'autres, le papier et l'encre vendues par d'autres. Je procède simplement à un agencement de cette matière : je copie, je colle, j'assemble selon mon dessin, voit là ma technique, voilà le travail.

Je ne suis pas un sauvage avec mes barbarismes, j'ai juste été bien cultivé par mes parents, éleveur laitier. Jamais, je n'aurais assez de gratitude... nous avons tous une dette, n'est ce pas ? Mais, il semblerait que c'est la crise. Le bon-sens paysan voudrait qu'en silence nous faisions à manger mais n'est-ce pas notre langue qui trouve le goût ? Voilà, je n'ai pas pue faire le grand écart entre le Sud-Ouest et Lyon, mais grâce à ce travail, j'espère faire le pont entre les images, les mots et les choses...

Malheuresement, je dois être aussi limpide que les flaques du bernazobre durant la sécheresse. Je voulais juste vous dire que je suis heureux de vous faire partager ce travail qui s'inquiète comme le votre du devenir de nos semences, du « futur de nos sources ».

À bientôt

Thierry Boutonnier

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Conversation Ludovic Lacreuse, Eva Galtier et Pierre Gaignard à propos du

travail de Ludovic Lacreuse.

Eva :

Dans Je coupe des bouteilles, y a t-il un rapport à l'écologie?

Ludovic :

Oui évidemment, je ne peux pas t'empêcher de dire « c'est un travail écologique », parce que

c'est avant tout de la récupération de déchets. Dans écologie, je préfère entendre le sens

premier du terme : c'est à dire « l'étude des interactions entre des êtres vivants et leur milieu,

en prenant en compte tous les facteurs. ». Mon constat est : « Dans le lieu ou je vis, il y a

des bouteilles qui sont jetées, d'un autre côté des verres qui sont produits; je propose de faire

un simple geste : couper les bouteilles. ». L'idée n'est pas nouvelle, c'était à la mode dans les

années 70. Je me contente de le faire vraiment, et ce que je montre, ce n'est surtout pas une

démonstration de la coupe, mais simplement le stock tel qu'il est.

Pierre :

Tu parles de stock et c'est très juste ! Je pense que le terme « écologie » peut renvoyer

directement au terme « économie ». L'écologie aujourd'hui, c'est avant tout une affaire de

prise de conscience. On nous vend l'écologie de la même manière que l'on nous proposerait

un régime. L'écologie c'est un système, une boucle dans laquelle l'homme tente

désespérément de s'installer. C'est ce que tu proposes plastiquement avec cet amas, ce stock

donc. Tu proposes de marquer cette boucle, que ce moment de prise de conscience soit

effectif même s'il est dérisoire.

E :

Quelle est ta manière de travailler?

L :

En général, je fais un constat et ensuite je fais un geste en réaction à ce constat. Mais ce

geste reste celui d'un homme dans son milieu. Dans Je jette des épées en bois dans l'eau

c'est le même processus qui amène le geste sauf qu'il s'agit de lutte (impuissante) et de

société de contrôle.

E :

Ces actions sont un peu vaines.

L :

Oui bien sûr c'est du désenchantement, les choses ne changeront jamais, et les gestes que je

fais ne font pas vraiment changer les choses dont ils parlent.

Je me demandais l'autre jour pourquoi il y a autant d'humoristes et autant de gens dépressifs.

Et en y réfléchissant je me suis dit que l'humoriste est un soin palliatif pour calmer la

dépression collective.

On pourrait dire pareil de ces pièces : elles sont des sortes de soins palliatifs...

Mais je m'égare dans mes pensées, passons.

E :

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Cette position n'est-elle pas un peu radicale?

L :

Ma ''position'' comme tu dis, est engagée soit, mais au fond assez convenue. Ma position

non plus ne changera pas vraiment le monde...

P :

Dire ça, c'est un désengagement. Il apparaît clairement que tu n'es plus simplement

l'observateur d'une situation mais que tu y participes, à ton échelle. Tu as cette volonté de

rentrer dans le système que tu critiques, de faire corps avec. De la même manière, je parlais

de régime juste avant, le régime c'est une alternative, tu suis ce régime parce qu'il pourrait

potentiellement changer le cours des choses, physiologiquement. Tu entreprends ton travail

parce qu'il peut potentiellement changer le cours des choses, plastiquement. Seulement,

l'acte est si dérisoire qu'il te fait penser que c'est un échec. « et puis de toute manière cela ne

changera rien ». Je n'en suis pas si sûr parce que si tu as maigrit et que par la suite tu

reprends du poids, tu en auras fais l'expérience, physiologiquement.

L:

Effectivement, faire l'expérience importe beaucoup pour moi.

E :

Passons aux outils potentiels, tu as écrit :

« Les outils potentiels sont le fruit d'une recherche technique telle que peuvent la faire les

artisans pour évoluer dans leur savoir faire. Contrairement à eux, je développe ces outils

sans nécessairement développer de savoir faire. Le tout commence à former un atelier

potentiel, lieu où sont développés les outils mais où rien d'autre ne doit être produit avec les

outils, que des outils potentiels »

As-tu pris en compte dans la fabrication, la possibilité que les spectateurs veuillent les

prendre en main?

L :

Ce sont des outils donc ils peuvent être manipulés.

E :

Et que les spectateurs expérimentent les outils?

L : En principe si quelqu'un s'en sert pour faire une action précise, il détourne la pièce.

Ces outils et cet atelier potentiel, c'est une des choses qui me servent de conditionnement

pour penser, pour me faire faire quelque chose quand je dois penser. Au fond je ne sais pas

s'il faut la montrer en dehors de mon atelier. En tous cas je ne fais pas d'esthétique

relationnelle alors je préfèrerais que les spectateurs ne touchent pas trop...

Si tu veux montrer cette pièce, alors je la poserai, je crois que c'est une bonne pièce pour

remplir les espaces d'expositions. L'idéal serait qu'elle se confonde avec le lieu et je crois

que c'est ce que tu veux. C'est vrai que beaucoup de mes pièces n'ont pas trop besoin des

lieux d'expositions institutionnels pour exister; Seulement pour être vues par un certain

public.

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P:

Pourrait-on imaginer le fait que tu ne présentes qu'une image de ces objets ? Ces objets qui

n'ont pour fonction que de se représenter eux mêmes.

L:

Ces objets n'ont pas vraiment de fonction, ce sont plutôt des éléments me servant à en

produire d'autres, mais pas à se représenter eux mêmes. De toute façon, faire des images

n'est pas mon travail; je suis plus dans l'action que dans la représentation, je privilégie

l'instant à la représentation de l'instant.

Quelqu'un :

Ces outils, c'est de l'art ou du design?

L:

Comme je l'ai sous-entendu, tout ça est un processus, plutôt intuitif, qui se base sur un

développement du savoir faire. La mise en avant du savoir faire et de la réalisation pour un

produit de design est un moyen de mettre en valeur un objet qui n'est pas forcement réussi.

Je ne tranche pas entre art et design et je fais exprès de ne pas répondre à cette question. Je

coupe des bouteilles pose plus cette question que les outils potentiels, et là encore je ne

tranche pas, je préfère parler de ce qui m'anime.

P:

Comme tu le dis c'est un processus direct ou plutôt dans le temps du faire. Seulement, un

processus dans sa restitution pourrait être un scénario. Tu ne travailles par réellement en

prise directe, il y a un temps d'implémentation que tu ne peux pas omettre. Peux-tu parler de

ce passage du temps de la réalisation au temps de sa restitution?

L:

Ce passage a toujours été une chose problématique, encore plus pour ces outils. Je ne pense

jamais à une restitution quand je fais le processus. Il y a toujours un moment où je ne peux

pas le monter de manière satisfaisante, et je ne cède jamais en faisant une image, ce serait

pour moi une solution de facilité. Je prends souvent plusieurs années pour finaliser chaque

pièce. Les outils potentiels sont actuellement dans ce moment critique, mais je trouve ça

passionnant.

E :

A quel rythme travailles-tu?

L:

Comme je l'ai dit, tout ce que je fais dure souvent plusieurs années. Je ne suis pas fainéant,

au contraire je serais plutôt très actif, je travaille comme dans un open-space*1 (mais sans

chef).

Cela dit, je pratique le Double ASAP, dans les open-spaces cela veut dire As Soon As

Possible, le mien As Slow As Possible : aller très lentement pour ne surtout pas se tromper.

Quand je termine quelque chose après plusieurs années, c'est uniquement parce que je suis

sûr que sa forme finale est optimale. Il s'agit souvent de réussir à aller dans des lieux pour y

''accomplir'' la pièce.

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E :

Tu parlais de lieu d'exposition, tu y accordes quelle importance?

L:

J'aimerai bien y accorder plus d'importance, un peu comme le fait Simon Starling*2. Si je

pouvais avoir un partenariat avec l'usine de bouteilles d'Albi par exemple, je serais ravi, ils y

fabriquent un million de bouteilles par jour, t'imagines ce que c'est, un million de bouteilles

par jour. En plus c'est une usine qui a une histoire. Ce serait le lieu idéal pour couper des

bouteilles usagées.

Mais c'est vrai que là, je parle d'un lieu qui n'est pas ce que l'on appelle communément le

lieu d'exposition. J'ai longtemps envisagé l'espace d'exposition comme un endroit ou seuls

les ''restes'' des actions doivent être stockés, et la seule chose à voir serait le stock. C'est un

peu en train de changer, peut-être que le seul moyen de médiation que j'accepterais serait le

livre, en tout cas une forme se rapprochant de l'édition...

P:

C'est là que se produit ton désengagement, parce que tu le produis. Tu vas au devant de

toute raison. La situation dérisoire, de toi en train de découper une centaine de bouteilles par

jour contre la machine infernale, qui, elle, peut en produire un million. La poésie dans un

travail d'artiste peut valoir plus que tout acte politique frontal. Elle est le moyen de produire

cette réflexion que tu tentes de rendre effective via le stockage. Le lieu de l'art constitue un

obstacle pour toi. Ce qui est important c'est que celui qui voit ce travail se sente concerné

par ton obstination, l'objet du travail ne pourrait-il pas rester qu'une supposition alors ?

E:

Que dirais tu pour conclure?

L:

Comme vient de le faire Pierre, on pourrait faire une ouverture...

Sur la notion de vérité, ou de confiance... parce que souvent le spectateur ne sait pas si je

fais vraiment les choses ou pas...

*1

Open-space (espace ouvert).

Espaces de travail se trouvant souvent dans des sociétés de publicité, de conseil, de communication, ou

d'informatique. Les maîtres mots y sont, flexibilité, adaptabilité, (fausse) convivialité, (fausse) liberté, rentabilité.

Les employés s'y surveillent entre eux.

Une description des open-spaces à été faite dans le livre : Alexandre Des Isnards et Thomas Zuber : L'open-space

m'a tué.

As soon as possible : assis vite que possible.

As slow as possible : assis lent que possible.

*2

Simon Starling

Artiste travaillant au Danemark, Ludovic fait ici référence à la pièce de 2006, Wilhelm

Noak oHG.

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