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© Kathy Ferré Les haies fleuries de joie parsèment tous les champs De gaité printanière S’accrochant ça et là à l’ombre des chemins. Les nuages eux-mêmes n’osent plus se montrer Sous leur jour le plus sombre, Et s’habillent de ciel au revers des prairies. Et quand l’horizon bleu s’éprend de la lumière, C’est pour donner au blé le bon goût de lever Plus vigoureux encore… Les oiseaux l’ont compris, eux qui chantent à tue-tête Des airs venus d’ailleurs Et qu’ils ont rapportés des lointaines contrées… * * * Et passeront les jours comme a passé l’hiver… Puis, Celle aux cheveux d’or Se cherchera encore quelques parures cristallines Cueillies au frais matin, aux dernières rosées : Perles ensommeillées de brumes Dont elle se parera pour annoncer Bientôt… L’Eté. © K.F

© Kathy Ferré - Le chasseur abstraitL’AME DES FLEURS Je crois que les fleurs ont une âme Qui s’éveille quand naît le jour, Lorsque le clair soleil enflamme La Terre en son

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Page 1: © Kathy Ferré - Le chasseur abstraitL’AME DES FLEURS Je crois que les fleurs ont une âme Qui s’éveille quand naît le jour, Lorsque le clair soleil enflamme La Terre en son

© Kathy Ferré

Les haies fleuries de joie parsèment tous les champs De gaité printanière S’accrochant ça et là à l’ombre des chemins.

Les nuages eux-mêmes n’osent plus se montrer Sous leur jour le plus sombre, Et s’habillent de ciel au revers des prairies.

Et quand l’horizon bleu s’éprend de la lumière, C’est pour donner au blé le bon goût de lever Plus vigoureux encore…

Les oiseaux l’ont compris, eux qui chantent à tue-tête Des airs venus d’ailleurs Et qu’ils ont rapportés des lointaines contrées…

* * *

Et passeront les jours comme a passé l’hiver… Puis, Celle aux cheveux d’or Se cherchera encore quelques parures cristallines

Cueillies au frais matin, aux dernières rosées : Perles ensommeillées de brumes Dont elle se parera pour annoncer Bientôt…

L’Eté.

© K.F

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LA VIOLETTE

© Kathy Ferré

J’aime la violette Et sa simplicité

Lorsque, dessus l’herbette, Fleure l’humilité.

J’aime son doux regard, Ce tapis coloré

Dispersé au hasard Sous le ciel azuré…

J’aime aussi mon jardin, Son visage de fête, Le délicat parfum

Montant sous ma fenêtre…

J’aime ce petit air Timide qu’elle prend Après le long hiver

Pour dire le printemps. © K.F

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© Kathy Ferré LA VALSE DES FLEURS Dis, mon Amour, t'en souviens-tu De cette mélodie discrète, Ce petit air simple et têtu Qui s'affichait valse-musette ? Car il avait pris nos deux coeurs Vibrant de folle passion, Se nommait la Valse des Fleurs, Nous emportait en tourbillon… Il nous avait si bien grisés, Que nous avions perdu la tête Sous l'ardeur de nos doux baisers Un soir d'été, dessus l'herbette ! De ce temps là, ne reste rien Qu'une petite mélodie Qui va, s'en vient, qui je sais bien, S'amuse, tourne, et puis s'oublie.

© K.F

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© Kathy Ferré SORTILEGES DU MATIN

L’aube s’est habillée de rose et de satin Pour renaître à la Terre,

La brume lui sourit tout au bout du chemin En écharpe légère…

Sur les champs engourdis s’éveillant à grand peine De leur profond sommeil,

Elle s’en va pareille à une jeune reine, Entraînant le soleil

En une course folle où son royal amant Cherchera vainement

A voler un baiser à ses lèvres nacrées, A ses joues empourprées…

Et l’Aube de s’enfuir, en rougissant encore De ses tendres amours,

Laissant à l’astre fier, à la lumière d’or La naissance du Jour.

© K.F

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© Kathy Ferré Langon – Sologne

LES FLEURS DE GLAIS

Ou Iris d’eau, souvent de couleur jaune.

Leurs robes en soleils Luisent sur l’ombre verte, Essaiment comme abeilles Sur la rive déserte. Elles ont, tous les ans Ce rendez-vous serein, Avec l’eau des étangs Et l’herbe du chemin…

Connaissent les secrets De l’éternel printemps, Et les endroits discrets Où s’abriter des vents, Mais leurs robes de bal Ne tiennent pas longtemps : Froissées, - oh ! c’est banal - Par danseurs débutants !…

© K.F

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L’AME DES FLEURS

Je crois que les fleurs ont une âme Qui s’éveille quand naît le jour, Lorsque le clair soleil enflamme

La Terre en son grand chant d’amour.

De la plus humble à la royale, De la rose au muguet des bois, Cette âme, tour à tour, exhale

En son parfum, ses doux émois…

Je crois que les fleurs ont une âme Qui leur fait don de la Beauté, Tout comme à une jolie femme

On offre un sourire enchanté

Chacune, bien à sa manière Sait embellir un paysage,

Chanter la Vie et la Lumière, Se faisant folle, parfois sage.

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Je crois que les fleurs ont une âme Qui vagabonde en les chemins, Jouant au vent, bel oriflamme Illuminant les cœurs humains.

De la lavande provençale A la pervenche des fossés, De la troublante digitale

Au coquelicot, cœur-froissé,

Je crois que les fleurs ont une âme Qui s’éveille quand naît le jour, Lorsque le clair soleil enflamme

La Terre en son grand chant d’amour.

© Kathy Ferré

Poème lauréat ( 1er Prix ) Du Concours de Poésie 2003

des Florégiales de Levroux ( France )

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Entracte : Poésie pour enfants * * * * * * * * * * * * * * * * *

ET QUE DIT

L’HIRONDELLE ?

Que dit le papillon, Et que dit le mulot

Après l’hiver si long, Cet éprouvant huit-clos ?

Disent que maintenant,

Ils ont la liberté, Et que dorénavant

Ils vont en profiter !

Et que dit l’hirondelle, Et que dit le moineau

Quand Avril chante au ciel Le joli temps nouveau ?

Disent en leur langage

Qu’il n’est rien de plus beau, Que la Nature est sage

Qui fleurit les berceaux.

© K.F

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UN AMOUR DE ROSE En hommage au Petit Prince de Saint-Exupéry

Il était une fois, veillant sur une rose, Un prince valeureux, amoureux d'une fleur; Chaque jour, il allait, en sa candide ardeur,

Admirant chaque instant de sa métamorphose.

Un prince valeureux, amoureux d'une fleur, Vertige savoureux, promesse à peine éclose,

Admirant chaque instant de sa métamorphose, Aube tendre et rieuse, en sa simple fraîcheur…

Vertige savoureux, promesse à peine éclose,

Riche de ses atours en sa pâle splendeur, Aube tendre et rieuse en sa simple fraîcheur,

Elle sut lui montrer talents de virtuose…

Riche de ses atours en sa pâle splendeur, Elle aima fièrement le prince, je suppose,

Elle sut lui montrer talents de virtuose, Car, au printemps suivant, était reine en son cœur.

© K.F

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© Kathy Ferré - Brenne

QUAND LE JONC SE DEPLUME

Quand le jonc se déplume, A la fin de l’hiver

L’oiseau a pour coutume En bâtisseur expert,

D’en tapisser son nid

Le rendant plus douillet, Cherchant pour lui garni

Et le plus bel osier…

Quand le jonc se déplume, Le printemps n’est pas loin…

La cheminée qui fume Ne s’y trompera point.

© K.F

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© KF JE SUIS…

Je suis… Là-bas, ce bel oiseau qui chante, Ivre de ciel bleu, en l’Avril Et qui mêle à son chant, l’attente Des jours heureux, après l’exil Je suis… La douceur de ce crépuscule, Le long sillon noir qui s’endort En cicatrice majuscule, Au cœur de terre, sombre décor Je suis… Le grain de sable en son désert, Multitude en sa solitude, Glacé, brûlant, à ciel ouvert, Au vent rude qui le dénude

Je suis… La perle d’eau au bord des cils Lorsque la pluie, au cœur s’installe Plus qu’à son aise, en ses grésils, En un soupir lourd qui s’exhale Je suis… La simple lumière du jour Qui se reflète en ta prunelle, L’oubli du Temps, mon cher amour, Sous tes baisers en kyrielle…

© KF

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L’OISEAU CHANTAIT…

© KF

Auprès des ruines De Babylone la Grande, Sur les décombres Des fiers palais détruits, Un arbre demi-mort Jetait ses bras aux cieux, Hideux et décharnés, Noircis de trop de haine… Perché sur une branche,

L’oiseau chantait… Son chant clair s’envolait Plus haut que la misère, Plus loin que la souffrance, Au-delà des vivants… Il était seul, pourtant, Mais la désespérance Face à cet être pur, Honteuse, se taisait…

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© KF

Près des vestiges Des grandes tours jumelles, Sur les gravats De l’orgueil des nations, Près des pierres de mort Aux accents de désastre, Dérisoire au milieu Des rêves engloutis, Mais ivre de joie,

L’Oiseau chantait… Et son chant s’envolait Montait plus haut encore, Plus loin que l’horizon De poussière et de sang… Il était seul, pourtant, Et lui seul voyait poindre Envers et contre tout Un songe de Printemps…

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© KF

Auprès des ruines De l’orientale Bagdad, Sur les décombres Des palais du tyran, Là, sur un arbre gris, Unique sentinelle Veillant sur un jardin Ayant perdu son nom Et tous ses visiteurs,

L’Oiseau chantait… Et son chant s’envolait, Ravivant l’indécence De cette terre exsangue Sable et cendres mêlés… Il était seul, pourtant, Mais sa simple présence Refusait à la mort La victoire escomptée…

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© KF

Seul être de Sagesse Face aux folies humaines,

L’Oiseau chantait

L’Espoir…

Eperdument.

© KF

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©K.F

LE TEMPS DES ROSES

Ce songe de la nuit, Il n’est que peu de chose, Lorsque l’on voit la rose Aux abîmes, mêlée Mais il suffit d’un rien A la douleur éclose Pour qu’elle apothéose En larme refoulée…

Ce songe de la nuit, Il est bien peu de chose, Mais sur l’âme, se pose Au printemps effeuillé Et comme il semble loin Déjà, le temps des roses, En ces heures moroses A l’amour endeuillé !

© K.F

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FRAGILITE

Le monde est une fleur fragile, Cinq continents en ses pétales,

Un cœur à l’essence subtile, Quelques pigments pour capitales.

La tige a sa simple racine Pour ancrage au cœur de la Vie, Mais bien souvent, elle s’incline

Face au vent qui la crucifie :

Ce vent de toutes les colères Qui saccage sur son passage

Le grand jardin et ses mystères, L’homme et son cœur, en son ravage

Car cette fleur d’humanité Porte en elle meilleur et pire,

Mille fléaux, ou la bonté Selon qu’elle inspire ou expire.

Ainsi va la Vie de la fleur, Entre la nuit et la lumière ;

Ainsi, va ce monde qui meurt Entre la folie, la prière !

Il suffirait de presque rien Pour le pire, un jour, éviter...

Monde où chacun serait gardien De l’Amour et de la Beauté…

Ces temps là ne sont point encore Et il faudra mille et un jours

Avant de voir poindre l’Aurore… La fleur vivra t-elle toujours ?

© Kathy Ferré