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R ENCONTRE ENTRE A RT ET É CRITURE À LA DÉCOUVERTE DES HIÉROGLYPHES ET DU DESSIN ÉGYPTIEN Fragment du sarcophage égyptien de la « maîtresse de maison Seniresou », datant du Nouvel Empire. 36cm X 28cm (1500-1000 avant J.-C.) (inv. : N° EG134) Conception : Clémence COLIGNON et Chanelle PRYGIEL dans le cadre du séminaire de méthodologie de la médiation muséale et patrimoniale (prof. M.-E. RICKER et M.-C. BRUWIER), UCL, 2013-2014. Dossier pédagogique : écoles primaires

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RENCONTRE

ENTRE ART ET ÉCRITURE

À LA DÉCOUVERTE DES HIÉROGLYPHES

ET DU DESSIN ÉGYPTIEN

Fragment du sarcophage égyptien de la « maîtresse de maison Seniresou », datant du Nouvel Empire. 36cm X 28cm (1500-1000 avant J.-C.) (inv. : N° EG134)

 

Conception : Clémence COLIGNON et Chanelle PRYGIEL dans le cadre du séminaire de méthodologie de la médiation muséale et patrimoniale (prof. M.-E. RICKER et M.-C. BRUWIER), UCL, 2013-2014.

Dossier pédagogique : écoles primaires

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SOMMAIRE I. Observation et description de l’œuvre  .....................................................................................  2  

II. Contexte géographique et chronologique  ................................................................................  3  

III. Qu’est-ce qu’un sarcophage ?  ....................................................................................................  4  

IV. L’écriture des Égyptiens : les mystérieux hiéroglyphes  .........................................................  6  

V. Le dessin des Égyptiens : des règles bien définies  ..................................................................  8  

VI. Pour en savoir plus …  ...............................................................................................................  10  

VII. Annexes  .......................................................................................................................................  11  

Solutions des activités ........................................................................................................................ 11

Lexique des mots compliqués ............................................................................................................. 11

Ligne du temps de la civilisation égyptienne ..................................................................................... 13

 

CONSEILS D’UTILISATION

Ce dossier pédagogique s’adresse à tout enseignant de classes primaires supérieures (4e, 5e, 6e) désirant prolonger sa visite du Musée de Louvain-la-Neuve en classe. Il peut être distribué directement aux élèves : aucune modification n’est nécessaire puisque ce dossier s’adresse aux enfants âgés de 9 à 12 ans. Libre à l’enseignant d’accompagner ou non ses élèves durant la lecture de cette médiation.

Les termes susceptibles de poser un problème de compréhension pour les élèves sont en gras et sont expliqués à la fin du dossier dans un lexique. Il est conseillé à l’enseignant d’insister auprès des élèves sur l’existence de ce lexique et sur l’importance d’y avoir recours pour faciliter l’assimilation des termes techniques employés.

Deux thématiques principales sont abordées : les principes de l’écriture hiéroglyphique et ceux du dessin égyptien. Ces éléments théoriques sont abordés à l’aide de diverses questions et activités ludiques proposées à l’élève. Ces dernières sont introduites dans le dossier par un pictogramme représentant une tête de pharaon.

Pour approfondir les thématiques abordées, des compléments d’information sont également disponibles dans des encarts intitulés « Pour les petits curieux ». La présence de ces encarts est indiquée par un pictogramme représentant l’œil d’Osiris.  

Pour en savoir encore davantage, des indications bibliographiques, des ressources en ligne et des suggestions de visites dans d’autres institutions culturelles de Belgique sont disponibles à la fin du dossier.

L’élève doit répondre à une question ou réaliser une activité

L’élève peut lire un encart consacré à des notions théoriques supplémentaires

Pour l’enseignant

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I . Observation et description de l ’œuvre  

Observe attentivement l’image de la page précédente. De quoi s’agit-il ? Tente de définir l’objet que tu vois. Ensuite, partage avec tes camarades de classe tes observations. Vois-tu la même chose qu’eux ?

Si tu n’arrives pas à identifier cet objet, voici un indice :

L’objet que tu as observé est un fragment de sarcophage égyptien. Il date du Nouvel Empire, ce qui correspond à la période comprise entre 1500 et 1000 av. J.-C. Ce fragment est décoré de hiéroglyphes inscrits entre deux lignes verticales et d’un personnage masculin debout.

Cet homme est coiffé d’une perruque noire et il porte une longue barbe

postiche, ce qui signifie qu’il s’agit d’une divinité égyptienne. Il est habillé d’un pagne et d’un large collier plat et blanc. La peau de ce personnage est brune. Cette couleur est caractéristique des hommes dans les peintures égyptiennes tandis que les femmes sont représentées avec une peau plus claire. Le visage, le bas du corps et les mains de cet homme sont représentés de profil, mais son œil et son torse sont de face.

La colonne de hiéroglyphes est composée de douze signes peints en noir.

Cette inscription peut être traduite de la manière suivante : « Maîtresse de maison – Seniresou - défunte ». On peut supposer que le sarcophage était celui d’une femme appelée Seniresou.

Ce fragment est en bois. Il est recouvert d’une couche de peinture blanche sur

laquelle a été peint le décor qui vient d’être décrit. Sur l’image, on remarque une pièce de bois qui dépasse légèrement du fragment. Celle-ci, appelée tenon, indique que l’objet faisait partie du couvercle d’un sarcophage anthropomorphe.

« Dans l ’ Égypte ancienne,

je servais à protéger les momies ! »

BILLIOUD, J.-M., L’Égypte des pharaons. Le livre des classements drôlement savants, Fleurus, 2011, p. 25.

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I I . Contexte géographique et chronologique

Sais-tu où se trouve l’Égypte ?

L’Égypte se situe au Nord-Est du continent africain. Ce pays est éloigné de la Belgique de plus de 3500 km vers le Sud. La civilisation égyptienne s’est développée au bord du Nil, le plus long fleuve du monde. De part et d’autre du Nil, la terre est fertile : les Égyptiens considèrent que c’est ce fleuve qui apporte la vie à l’Égypte. Le reste du territoire est désertique.

 

 

Prenons la machine à remonter le temps, et voyageons jusqu’à l’Antiquité !

Regarde la ligne du temps en annexe.

La civilisation égyptienne s’étend sur plus de 3000 ans, d’environ 3000 à 30 av. J.-C.. Les historiens subdivisent sa longue histoire en quatre grandes périodes : l’Ancien Empire, le Moyen Empire, le Nouvel Empire et la Basse Époque. Ces quatre périodes sont caractérisées par une unité politique et territoriale, tandis que le passage de l’une à l’autre est marqué par des troubles au sein du gouvernement. Après la mort de Cléopâtre VII en 30 av. J.-C., l’Égypte est intégrée à l’Empire romain. Le fragment de sarcophage décrit à la page 1 date du Nouvel Empire. Cette période est la plus glorieuse de l’histoire pharaonique.

Carte vierge du monde, dans Cartograf.fr, http://www.cartograf.fr/monde/monde-pays-vierge-blanche.php (consulté le 7/04/2014).  

Belgique

Carte de l’Égypte, dans Cartograf.fr,

http://www.cartograf.fr/les-pays-egypte.php (consulté le

6/05/2014).  

Égypte

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I I I . Qu’est-ce qu’un sarcophage ?

Il s’agit d’une sorte de cercueil utilisé par les Égyptiens de l’Antiquité pour mettre à l’abri un corps embaumé, c’est-à-dire une momie. Dans son sarcophage, le défunt est protégé des sables du désert. Il y habite comme dans une maison. Il peut d’ailleurs en sortir, en franchissant simplement les portes qui sont dessinées sur les parois du sarcophage : sur le fragment que nous avons observé, la colonne de hiéroglyphes entourée de deux traits verticaux représente une porte symbolique par laquelle l’âme du défunt peut s’échapper.

Durant toute la période de l’Égypte ancienne,

plusieurs croyances relatives à l’au-delà vont se superposer. L’idée la plus ancienne est la croyance de la survie dans le tombeau : dans son sarcophage, le corps inanimé reprend vie grâce au rituel de l’Ouverture de la Bouche. Le défunt connaît alors une nouvelle existence dans son tombeau, à l’image de celle qu’il a vécue sur Terre. De la nourriture doit donc être à sa disposition pour qu’il puisse continuer à vivre pour l’éternité. C’est pourquoi de nombreux aliments décorent les parois des tombes et des sarcophages.

Au cours de l’Ancien Empire, deux cycles de croyances nouvelles vont se

superposer à cette première conception de la vie dans l’au-delà. Le cycle d’Osiris, dieu des morts, et le cycle de Rê, le soleil. Désormais, les Égyptiens imaginent que le jour, le défunt séjourne dans son tombeau. Dès que la nuit tombe, il accompagne Rê, le soleil, dans l’autre monde, et arrête au passage sa barque dans les champs d’Osiris, où il cultive la terre, comme il le faisait pendant sa vie terrestre.

Pour les Égyptiens, la mort est donc une simple continuation de la vie !

Momie dans son sarcophage anthropomorphe. MARSHALL, A., L’Égypte antique. Un parcours en 60 étapes, Paris, 2011, p. 57 (Tothème).

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Un objet précieux…

Le fragment de sarcophage étudié dans ce dossier est en bois. Le bois est composé de matières organiques. Au fil des siècles, ce type de matériau subit de nombreuses dégradations : les aléas du temps, les insectes, les moisissures, etc., peuvent altérer les matières organiques. Ce fragment en bois, qui a plus de 3000 ans, a été conservé jusqu’à nos jours grâce au climat désertique de l’Égypte : le faible taux d’humidité de ce territoire n’a pas dégradé le bois du fragment. Pour continuer à conserver ce type d’objet fragile et précieux, les musées doivent contrôler la luminosité, la température et l’humidité des salles d’exposition. Les musées permettent ainsi de connaître des civilisations du passé en conservant ces objets. Si le fragment du sarcophage n’est pas conservé dans un musée, il va rapidement se dégrader : le climat humide de la Belgique va détériorer le bois du fragment.

« Pour les petits curieux : avant le sarcophage…

l’embaumement »

Un rituel funéraire, appelé la momification, a été imaginé afin de préserver le corps des

défunts de sorte que leur âme puisse continuer à y vivre. Les embaumeurs ont mis au point

une technique pour dessécher artificiellement le corps et éviter la décomposition.

La première étape consiste à sortir le cerveau du crâne par les narines à l’aide d’un crochet

en métal. La deuxième étape est l’éviscération du défunt : avec une lame tranchante, on

pratique une ouverture dans le ventre. On retire les intestins, les poumons, le foie, l’estomac

qui sont placés individuellement dans des vases canopes. Seul le cœur reste en place.

Parfois, il est remplacé par un scarabée en pierre. Une fois vide, le ventre est lavé et rempli

d’un mélange de parfums. Le corps est trempé dans un bain de natron (une sorte de sel) et

est séché au soleil. Une fois la peau du corps déshydratée, les embaumeurs l’enduisent

d’huiles pour rendre la peau plus souple. Des bandelettes de lin sont alors enroulées autour

du corps. Enfin, le défunt est placé dans un sarcophage.

Anubis, le dieu des morts, termine la momification du défunt. Sous le lit sont posés les vases canopes, contenant les viscères du mort, c’est-à-dire les intestins, les poumons, le foie et l’estomac.

La momification. SCHWENTZEI, Ch. G., l’Égypte des pharaons, Toulouse, 2011, p. 199 (Les Encyclopes).

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IV. L’écriture des Égyptiens : les mystérieux

hiéroglyphes

Aujourd’hui, pour écrire, nous nous servons d’un alphabet : tous les sons et toutes les articulations que nous prononçons peuvent être écrits à l’aide de 26 signes, les lettres.

Mais notre système, dit alphabétique, est différent de celui utilisé par les Égyptiens durant l’Antiquité : pour s’exprimer par écrit, ils ont recours au système hiéroglyphique qui compte environ 700 signes !

C’est vers 3150 av. J.-C. que les hiéroglyphes apparaissent en Égypte. Ce type d’écriture est utilisé pendant plusieurs millénaires avant de disparaître au 4e siècle de notre ère. La connaissance de cette écriture se perd alors pendant de nombreux siècles.

En 1799, des soldats français découvrent la « pierre de Rosette » le long de la côte méditerranéenne de l’Egypte. Sur cette pierre est gravée une inscription en hiéroglyphes et sa traduction en grec. En comparant le texte égyptien et le texte grec, les spécialistes parviennent à déchiffrer la langue de l’Égypte ancienne. C’est un français, Jean-François CHAMPOLLION, qui comprend le système compliqué de l’écriture égyptienne.

Les Égyptiens utilisent trois types de signes hiéroglyphiques : - Les idéogrammes : chaque idéogramme symbolise un objet ou une activité

physique. Ils représentent donc des mots entiers. - Les phonogrammes : les phonogrammes sont des signes évoquant des sons.

Par exemple, un signe représentant le son « ou » est un phonogramme. Il s’agit du principe des rébus.

- Les déterminatifs : un déterminatif est un signe qui ne se prononce pas mais qui aide à préciser le sens du mot qui le précède.

Pour les Égyptiens, l’écriture des hiéroglyphes est sacrée et réservée à quelques personnes, les scribes. Dans l’Égypte antique, un scribe est une personne qui écrit des

Colonnes de hiéroglyphes. SIMON, Ph. et BOUET, M.-L., L’Égypte ancienne, Fleurus, 2010, p. 108 (Découverte du monde, Imagia).

Statue de scribe accroupi de l’Ancien Empire. SCHWENTZEL, Ch. G., L’Égypte des pharaons,

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Les différentes écritures égyptiennes. SIMON, Ph. et BOUET, M.-L., L’Égypte ancienne, Fleurus, 2010, p. 109 (Découverte du monde, Imagia).  

textes administratifs, religieux et juridiques, un peu comme un secrétaire.

Actuellement, nous lisons en commençant par la gauche et en terminant par la droite. Dans nos phrases, nous introduisons des signes de ponctuation et nous laissons un espace entre chacun de nos mots. Nous utilisons des consonnes (B, C, D,…) mais aussi des voyelles (A, E, I, O, U, Y).

Dans l’Égypte ancienne, ce n’est pas le cas. Les Égyptiens n’écrivent que les consonnes. Il n’y a pas de signe de ponctuation, ni de séparation entre les mots. Les hiéroglyphes peuvent se lire de haut en bas, de bas en haut, de gauche à droite ou de droite à gauche. Toutefois, il est facile de savoir où débute l’inscription : la tête des hommes et des animaux représentés est tournée vers le commencement du texte !

Résous le rébus suivant :

--------------------------------------------

Maintenant que tu as trouvé, réponds à cette question : auquel des trois types de signes hiéroglyphiques de l’écriture égyptienne correspondent les images utilisées dans ce rébus ?

« Pour les petits curieux : les écritures cursives »

Lorsque les Égyptiens rédigent des inscriptions importantes,

comme les inscriptions sacrées sur les parois des tombeaux, ils

utilisent les signes hiéroglyphiques. Ils les dessinent lentement,

avec beaucoup de soin et de propreté. Pour rédiger des

documents moins importants, comme des lettres ou des

documents administratifs, les scribes écrivent plus rapidement.

Ils simplifient alors les hiéroglyphes et déforment les traits qui

les composent. Cela donne naissance à des écritures moins

soignées, appelées écritures cursives. Il s’agit d’écritures

rapidement tracées à la main. Il existe deux types d’écriture

cursive en Égypte ancienne : l’hiérat ique et le démotique.

L’écriture démotique, utilisée seulement à partir du 7e siècle

av.J.-C., est encore plus simplifiée et déformée que l’écriture

hiérat ique.

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Dessin d’Égyptien selon les principes de la perspective. LAMARQUE, Ph., L’Égypte ancienne, Fleurus, 1998, p. 12 (La grande imagerie).

V. Le dessin des Égyptiens : des règles bien définies

Mets-toi debout et tente de te positionner de la même façon que l’homme représenté sur le fragment de sarcophage. Souviens-toi : le visage, les mains et le bas du corps de cet homme sont représentés de profil, mais son œil et son torse sont de face ! Tu peux te rendre compte que cette position n’est pas naturelle.

La civilisation égyptienne a adopté très tôt des principes de représentation en 2 dimensions. Le but des dessins égyptiens n’est pas d’illustrer fidèlement la réalité mais d’être les plus complets possibles. Certaines parties du dessin sont de profil et d’autres parties en vue frontale. Par exemple, une figure humaine est dessinée avec la tête, les jambes et les pieds de profil, alors que l’œil et le torse sont de face, comme tu peux le voir sur la première image. Ainsi, les dessins proposent une multitude de points de vue différents, comme si on pouvait faire le tour du personnage représenté.

Cette technique est appelée aspective ou perspective rabattue. Les Égyptiens ne représentent pas le monde tel qu’il est vu mais tel qu’il est : différents points de vue sont dessinés sur une même image. L’esprit doit les rassembler mentalement pour reconstituer la réalité.

Pour faciliter le dessin du corps humain, les Égyptiens respectaient des dimensions précises. On appelle ces règles le canon égyptien. Le corps humain est dessiné dans un quadrillage de 18 carreaux de haut : 2 carreaux pour la tête, 4 du cou au bas du ventre, 6 du ventre aux genoux et 6 des genoux aux pieds. Ce système permet de donner aux hommes et aux femmes dessinés une apparence identique.

Ces codes ont été respectés par les artistes égyptiens pendant plus de 3 millénaires. Aujourd’hui, les dessins sont radicalement différents. Depuis la Renaissance (15e siècle ap. J.-C.), les artistes utilisent la perspective : les objets sont représentés en 3 dimensions, comme sur la deuxième image.

À ton tour, lance-toi dans l’aspective : prends la feuille de papier quadrillée en annexe et dessine-toi en respectant les règles du dessin égyptien.

Dessin d’Égyptien selon les principes de l’aspective. LAMARQUE, Ph., L’Égypte ancienne, Fleurus, 1998, p. 13 (La grande imagerie).

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Qu’as-tu retenu ?

7 erreurs se sont introduites par mégarde dans le dessin suivant. Peux-tu les repérer ? Utilise ce que tu viens d’apprendre pour expliquer en quoi ce dessin ne peut pas venir de l’Égypte ancienne.

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VI. Pour en savoir plus …

Littérature

BARREA, P., Un fragment de sarcophage égyptien au Musée de Louvain-la-Neuve. Travail d’un étudiant de deuxième baccalauréat en Archéologie à l’U.C.L., Louvain-la-Neuve, 1993.

CARMEL BETRO, M., Hiéroglyphes. Les mystères de l’écriture, Paris, 1995.

FLETCHER, J., L’Égypte ancienne. Peuples et cultures, Paris, 2000.

KISCHKEWITZ, H., Le dessin au pays des pharaons, Paris, 1972.

L’art du contour. Le dessin dans l’Égypte ancienne, catalogue de l’exposition, Paris, 2013.

LHOTE, A., Les chefs d’œuvres de la peinture égyptienne, Paris, 1954.

MICHALOWSKI, K., L’art de l’Égypte, Paris, 1994 (L’art et les grandes civilisations, 2).

POSENER, G., dir., Dictionnaire de la civilisation égyptienne, Paris, 2011.

Document multimédia

Media-dossier accessible sur le site du Musée du Louvre : Dieux, cultes et rituels dans les collections du Louvre. Rites funéraires en Égypte. URL : http://www.louvre.fr/media-dossiers/dieux-cultes-et-rituels-dans-les-collections-du-louvre/analyses?active=81002#tabs

Suggestions de visites

Musées Royaux d’Art et d’Histoire 10 Parc du Cinquantenaire, 1000 Bruxelles Ouvert tous les jours de 9h30 à 17h, le dimanche de 10h à 17h, fermé les lundis

Musée Royal de Mariemont 100 Chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwez Ouvert tous les jours de 10h à 18h, fermé les lundis

Suggestion d’une activité

« Écrire son nom en hiéroglyphes »

Voir les sites suivants qui le proposent : URL : Je dessine, http://www.jedessine.com/r_733/activites/bricolage-deco/ecrire-son-prenom-en-hieroglyphes URL : Egyptos : l’Égypte d’hier à aujourd’hui, http://www.egyptos.net/egyptos/hieroglyphes/nom-en-hieroglyphes.php

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V I I . Annexes

Solutions des activités 1. Solution du rébus

Sss… ; arc ; eau ; fa ; jeux = sarcophage ! Les images utilisées pour réaliser ce rébus utilisent le système des phonogrammes.

2. Solution du jeu des 7 erreurs - L’œil du premier personnage masculin est de profil. Il aurait dû être de

face. - La couleur de peau du premier personnage féminin est de la même couleur

que celle des personnages masculins. Or, dans la peinture égyptienne, les femmes sont représentées avec une peau plus claire.

- Le visage du deuxième personnage masculin est représenté de face, or celui-ci devrait être de profil.

- Les jambes et les pieds du second personnage féminin sont de face alors qu’ils devraient être de profil.

- Le second personnage masculin tient dans sa main gauche un GSM. Cet objet n’existait pas encore à cette époque. La représentation d’un objet contemporain dans un contexte passé s’appelle un anachronisme.

- Une des lignes verticales qui séparent les colonnes de hiéroglyphes est en 3 dimensions. Or, les Égyptiens dessinaient en respectant les principes de l’aspective, c’est-à-dire en 2 dimensions.

- Dans la colonne de hiéroglyphes, il y a une lettre du système alphabétique latin qui s’est insérée.

Lexique des mots compliqués

Anachronisme : erreur qui consiste à placer un événement ou un objet dans une époque qui ne lui correspond pas Anthropomorphe : qui a la forme d’un corps humain Aspective : principe de dessin qui consiste à représenter certaines parties du corps humain en vue frontale et d'autres parties de profil Barbe postiche : attribut égyptien porté par les pharaons ou par les dieux, ce qui les différencie des autres hommes. La barbe des dieux est plus longue que celle portée par les pharaons Canon : ensemble des règles dictant les dimensions que doit avoir une représentation du corps humain idéal Démotique :  écriture cursive utilisée à partir du 7e siècle av. J.-C. en Égypte ancienne. Il s’agit de l’écriture hiéroglyphique dont les traits sont extrêmement simplifiés

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Déterminatif : signe  hiéroglyphique qui précise le sens du mot précédent Écriture cursive : écriture qui est tracée à la main de manière rapide Embaumement : technique qui a pour but d’empêcher la décomposition d’un cadavre Éviscération : extraction des viscères d’un corps humain, c’est-à-dire des intestins, des poumons, du foie et de l’estomac Hiératique : écriture cursive de l’Égypte ancienne issue de la simplification des hiéroglyphes Hiéroglyphe : signe utilisé dans le système d’écriture de l’Égypte ancienne Idéogramme : signe hiéroglyphique représentant un mot entier Matières organiques : ensemble des matières issues des êtres vivants et de leur décomposition Momie : corps embaumé Ouverture de la Bouche : rituel funéraire de l’Égypte ancienne qui consiste à dire des incantations magiques pour redonner au corps du défunt ses fonctions vitales Pagne : morceau de tissu qui couvre le corps d’un homme des hanches jusqu’aux cuisses Perspective rabattue : voir aspective Phonogramme : signe hiéroglyphique qui symbolise un son Pierre de Rosette : fragment de pierre gravée de l'Égypte antique portant trois versions d'un même texte. Les trois systèmes d’écriture utilisés sont l’égyptien en hiéroglyphes, l’égyptien en écriture démotique et l’écriture grecque Renaissance : période qui débute au 15e siècle et qui se termine à la fin du 16e siècle. Cette période est marquée par de nombreux progrès dans le domaine des arts et de la littérature Sarcophage : grande boite, en pierre ou en bois, destinée à accueillir le corps d’un mort Scribe : personne capable de lire et d’écrire. On peut le comparer à un secrétaire Tenon : pièce de bois destinée à être enfoncée dans un trou de même forme et de même longueur Vases canopes :  dans l’Égypte ancienne, on en compte 4 : un pour les poumons, un pour le foie, un pour les intestins et un pour l’estomac. Ils sont déposés près du sarcophage dans le tombeau du défunt

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Ligne du temps de la civi l isation égyptienne

Ligne du temps de la civilisation égyptienne, dans l’Ecole du Dirlo. Soutien scolaire gratuit et ressources pour l’école élémentaire, http://soutien67.free.fr/histoire/pages/antiquite/egypte.htm (consulté le 7/04/2014).

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Feuille quadrillée pour le dessin : se dessiner en respectant le canon égyptien et les

principes de l’aspective

Rappelle-toi, le corps humain est dessiné dans un quadrillage de 18 carreaux de haut

- 2 carreaux pour la tête - 4 carreaux du cou au bas du ventre - 6 carreaux du ventre aux genoux - 6 carreaux des genoux aux pieds

Et n’oublie pas de te représenter avec le visage, les mains et le bas du corps de profil, et avec ton œil et ton torse de face.