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« Les dynamiques territoriales dans le département des Hauts-de-Seine pour le Diocèse de Nanterre à l’horizon 2020 » Rédacteurs : Jean-Christophe TEOBALDI, Régine MONTI et Yves DOUBLIEZ Version de décembre 2015, mise à jour en août 2016

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« Les dynamiques territoriales dans le département des Hauts-de-Seine pour le Diocèse de Nanterre

à l’horizon 2020 »

Rédacteurs : Jean-Christophe TEOBALDI, Régine MONTI et Yves DOUBLIEZ

Version de décembre 2015, mise à jour en août 2016

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Sommaire Introduction ................................................................................................................................................... 4

La méthode employée ............................................................................................................................... 5

PARTIE I - Portrait du département des Hauts-de-Seine (92) : démographie, sociologie, logement et économie ....................................................................................................................................................... 7

A) Les évolutions démographiques des Hauts-de-Seine ......................................................................... 9

B) Évolutions sociologiques des Hauts-de-Seine .................................................................................. 14

C) Les données du logement ................................................................................................................ 17

D) Économie - Emploi ........................................................................................................................... 23

PARTIE II - Les principales dynamiques dans le 92 aujourd’hui et d’ici à 2020 ............................................. 28

A) Les dynamiques relatives aux flux de population ............................................................................ 28

B) Les dynamiques relatives aux politiques publiques ......................................................................... 34

C) Les dynamiques relatives aux modes de vie des habitants du 92 .................................................... 46

PARTIE III - Des messages clés pour le diagnostic prospectif........................................................................ 52

Appendice : Vers les enjeux pastoraux ......................................................................................................... 60

Annexes ........................................................................................................................................................ 64

Annexe 1 - Données sur les nouveaux territoires du 92 de la Métropole ................................................ 64

Annexe 2 - Cartes des infrastructures de transports ................................................................................ 65

Annexe 3 - les projets d’infrastructure de transport du Grand Paris concernant le 92 ............................ 67

Annexe 4 - Liste des entretiens ................................................................................................................ 69

Annexe 5 - Guide des entretiens .............................................................................................................. 70

Annexe 6 - Bibliographie rapide ............................................................................................................... 71

Annexe 7 - Sommaire détaillé .................................................................................................................. 72

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Introduction

Le diocèse de Nanterre, sous la responsabilité de son Évêque, Monseigneur Michel AUPETIT, compte 81 paroisses rassemblées dans 9 doyennés dans lesquelles s’investissent 157 prêtres, 18 séminaristes, 55 diacres, 370 religieuses, 130 religieux, 236 laïcs en mission ecclésiale, 250 salariés dont 49 à l’évêché et des milliers de bénévoles.

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Geneviè

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St Maur

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St JosephGennevilliers

AsnièresGrésillonsSt Joseph

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Puteaux

Suresnes

Nanterre Nord

Ste GenevièveSt Maurice

Ste MarieFontenelles

N.D. de laCompassion

Ste Thérèse

St Joseph deBuzenval

Saint Denys St Louis

Ste Eugénie

St NicolasSt Marc

Notre Dame

Ste ThérèseEnfant Jésus

Ste Cécile

ImmaculéeConception

St Romain

N.D. deLourdes

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N.D. del’Assomption

N.D. desPauvres

Ste Lucie St Etienne

St Rémy

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Ste Thérèse d’AvilaSte Monique dela Butte Rouge

St Jean Baptiste

St Gilles

St François

d’AssiseSt Germainl’Auxerrois

St Saturnin

St MaximeSt Jean Porte

Latine

Les 76 paroisses du diocèsede Nanterre

St Cloud

Bse Isabellede France

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Roses

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Clamart

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Colombes

StPierre StPaulRueil

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Courbevoie

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Les 81 paroisses du diocèse de Nanterre

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Dans le contexte d’un territoire marqué par une dynamique métropolitaine forte et soumis à des enjeux économiques, sociaux et des flux importants, l’évêque de Nanterre souhaite disposer d’éléments de diagnostic prospectif qui lui permettent d'identifier et de caractériser les principales évolutions susceptibles d’impacter le département des Hauts-de-Seine dans les années à venir.

Dans le présent document, les éléments caractérisant les Hauts-de-Seine dans différentes dimensions (démographie, sociologie et économie) sont présentés dans une première partie. Cette première partie est principalement fondée sur l’analyse de données statistiques et de différentes études.

Une deuxième partie recense les dynamiques à l’œuvre présentes et à venir (à cinq ans d’ici à 2020) retenues au cours d’une enquête menée auprès d’une quinzaine d’acteurs et d’experts et considérées comme étant particulièrement influentes sur les missions de l’Église dans le Diocèse de Nanterre.

Dans une troisième partie conclusive du présent document, sont présentés les « messages clés » du diagnostic prospectif : ils synthétisent les principales évolutions dont il faudra tenir compte demain et qui ont été la base d’un séminaire au mois de novembre 2015 portant sur les Dynamiques territoriales et enjeux pastoraux pour le Diocèse de Nanterre à l’horizon 2020.

LA MÉTHODE EMPLOYÉE

(a) Les données statistiques exploitées

Les données utilisées dans la première partie de ce document proviennent essentiellement du recensement de l’INSEE de 2013 et de l’INED (Institut national des études démographiques).

(b) Les entretiens

Des entretiens d’environ 1h30 à 2h ont été menés de manière semi-directive à l’aide d’un guide (Cf. Annexe 5 : Guide des entretiens) et en deux temps :

- une première partie dite « rétrospective » dont l’objectif était de dégager les phénomènes ou dynamiques ayant affecté les trois missions du Diocèse (la diaconie, la liturgie et l’annonce de la parole) et donc la population du département* durant ces quinze dernières années ;

- et une deuxième partie « prospective » qui avait pour but d’identifier les dynamiques ou phénomènes susceptibles d’affecter le Diocèse de Nanterre dans les 10 prochaines années et qui sera abordé dans la partie III.

*Population du département Nous considérerons la population présente dans les Hauts-de-Seine composée des trois catégories de personnes suivantes : - les habitants (y compris les SDF) ;

- les actifs « extra-départementaux » qui fréquentent le 92 pour raisons professionnelles de manière journalière ou occasionnelle et qui habitent hors du département ;

- les touristes (y compris les personnes possédant une résidence secondaire). Nous pouvons faire le postulat que les habitants sont potentiellement concernés par les trois missions du Diocèse, que les actifs extra-départementaux par deux des trois missions, à savoir la liturgie et l’annonce de la parole et les touristes grosso modo par aucune.

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(c) Les autres sources d’information

Le fruit de ces entretiens a été mis en perspective et complété par des données et informations provenant des sources suivantes :

- la monographie du département présentée en partie I (données INSEE, INED, Observatoire des territoires, etc.) avec le croisement de ces dernières pour en tirer des informations venant confirmer ou infirmer les propositions issues des entretiens ;

- les données et informations fournies par le Diocèse et le Secours Catholique

- les différents sites d’information sur le projet de Métropole du Grand Paris (MGP).

- à partir de ces analyses ont été identifiées les principales dynamiques (partie 2) les plus influentes sur les missions du Diocèse.

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PARTIE I - Portrait du département des Hauts-de-Seine (92) : démographie, sociologie, logement et économie1

Cette première partie présente les principales caractéristiques du département des Hauts-de-Seine pour ces trois principales dimensions : la démographie, la sociologie et l’économie. Dans la mesure du possible sont précisées, à chaque fois, les tendances des évolutions de ces dernières années.

Une synthèse de ce travail, correspondant aux principaux points (détaillés dans les pages suivantes) considérés comme remarquables pour la réflexion sur les dynamiques territoriales du Diocèse est proposée ci-dessous.

En bref et en synthèse

(Compilation des points « À retenir » présentés dans cette Partie I)

Démographie

- Une population estimée en 2014 de 1 601 683 habitants. Le 92 est le 5ème département le plus peuplé de France.

- L’augmentation de la population dans les Hauts-de-Seine ces quinze dernières années (+ 174 000 habitants) provient uniquement de son solde naturel positif (nombre de naissances moins nombre de décès). Il en était de même durant la période 1990-1999.

- Un fort taux de renouvellement de la population : au total, 7 % de la population du 92 a été renouvelé en 2013 (soit aux alentours d’un tiers de la population au bout de cinq ans !).

- La part des jeunes de moins de vingt ans est de 25,5 %, soit un taux légèrement en dessus de la moyenne nationale et, fait unique en France, elle est en augmentation continuelle depuis 1990 (+ 0,7 point).

- Des arrivants assez jeunes et des partants assez âgés : les « arrivants » dans le département sont plutôt des jeunes ménages avec enfants et chez les « partants » la proportion de retraités est importante.

Sociologie Familles : - Grâce à l’arrivée dans le département de couples avec enfants, la baisse de la part des couples mariés

dans le 92 est plus modérée qu’au niveau national. - Le département du 92 est celui où le taux des naissances « dans le mariage » est le plus élevé de France

(DOM-TOM compris) avec 61 %. - La progression des familles mono parentales. Il y a dans le département 71 000 familles monoparentales.

Cette part est en augmentation. Elle est passée de 9,3 à 10,2 % des ménages avec enfants entre 2006 et 2013 et de 16,3 à 17,8 % de l’ensemble des ménages durant la même période mais elle reste en dessous de la moyenne nationale (22 %).

1 Les données utilisées dans cette première partie proviennent essentiellement du recensement de l’INSEE de 2013 et de l’INED (Institut national des études démographiques). Elles ont été autant que possible croisées entre elles, sous l’angle d’une utilisation par les acteurs du diocèse. Elles ont également été confrontées aux données du « Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine » qui, après avoir été présenté en juin 2014, devrait être prochainement publié par Madame Catherine RHEIN, directrice de recherche émérite au CNRS.

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CSP, diplômes : - Le 92 est le département où le revenu moyen est le plus élevé de France. - Dans le 92, le taux de personnes diplômées de l’enseignement supérieur (48 %) est le plus élevé de France

après Paris (56 %). - Avec 24,3 %, la catégorie des « cadres et professions libérales » dans les Hauts-de-Seine est trois fois plus

importante que la moyenne nationale (8,8 %). Seul Paris a un taux plus élevé en France avec 27,9 %. - L’analyse des catégories socioprofessionnelles confirme que la part des cadres est très importante chez

les « arrivants ». Chez les « partants », c’est celle des ouvriers et des employés qui domine. Scolarité : Présent dans 26 des 36 communes, les 56 établissements catholiques d’enseignement accueillent 44 000 élèves dont 12 500 dans le primaire, soit environ 10 % des écoliers et 31 500 élèves dans le secondaire (18 800 collégiens et 12 700 lycéens), soit environ 25 % des 130 000 élèves du secondaire dans le 92. Pour des raisons historiques, l’enseignement catholique est peu présent dans l’enseignement professionnel. Logement / Précarité : - Le nombre de logements locatifs sociaux dans les Hauts-de-Seine a vu sa part passer de 25 % en 2002

(165 686) à 27,3 % en 2012 (190 102). - Pour l’ensemble du département, un tiers environ des personnes ont emménagé depuis moins de 5 ans

(jusqu’à 40 % à 50 % dans certaines paroisses). - Le logement est considéré par l’Observatoire de la précarité et du mal logement dans les Hauts-de-Seine

comme le premier facteur de pauvreté et d’exclusion dans le 92. - Globalement, les politiques Logement mises en œuvre se sont traduites par une dynamique de

ségrégation spatiale, rendant très difficile la situation des populations à faible revenu. - La population à bas revenu est répartie de manière inégale dans le département. - Les taux de pauvreté dans les communes (mesurés comme le rapport entre le nombre de personnes

vivant dans des familles à bas revenu et la population de la commune) varient de 2,8 % à Marnes-la-Coquette à 25 % à Villeneuve-la Garenne avec une forte concentration dans 7 communes (Villeneuve-la-Garenne, Gennevilliers, Nanterre, Clichy, Bagneux, Colombes, Asnières-sur-Seine).

- On dénombre 34 000 familles à bas revenu en difficultés de logement dans le 92 (soit 5 % des familles)

Emploi, économie

- Davantage d’emplois proposés dans le 92 (955 500 en 2013 dont 92 % de salariés) que d’actifs résidant dans les Hauts-de-Seine (749 000 personnes).

- La domination des services. Plus de 66 % des emplois sont dédiés au secteur des services en 2013 (en augmentation de 2 points par rapport à 2006).

- Plus des deux tiers des emplois sont pourvus par des personnes venant de l’extérieur du département. Environ 596 000 personnes résidant à l’extérieur du département (en Île-de-France à 99 %) viennent travailler dans les Hauts-de-Seine, soit aux alentours d’un tiers de la population tous âges confondus résidant dans le département.

- Un territoire exportateur orienté vers la production. Au 31 décembre 2013, la part de l’économie présentielle est de 51 % de l'emploi du territoire des Hauts-de-Seine contre 68 % en moyenne en France et 69 % en Île-de-France. Ce taux, très en dessous de la moyenne nationale, reflète l’orientation du département vers une économie de production, exportatrice de biens et surtout de services avec la présence de sièges d’entreprises internationales.

- Des zones de précarités. Parmi les personnes actives, la part des « précaires » (personnes en CDD ou en intérim) est plus importante dans les paroisses où la part des employés et ouvriers est la plus forte.

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A) LES ÉVOLUTIONS DÉMOGRAPHIQUES DES HAUTS-DE-SEINE

(a) La population :

Avec une population estimée au 1er janvier 2014 de 1 601 683 habitants, le 92 est le 5ème département le plus peuplé de France après Paris, la Seine-Saint-Denis, le Nord et les Bouches-du-Rhône. Entre 2007 et 2014, le taux de variation annuel moyen de la population a été, avec + 0,59 %, légèrement supérieur à la moyenne nationale (+ 0,55 %) mais inférieur à la moyenne francilienne (+ 1 %).

Les paroisses les plus peuplées se trouvent dans la ceinture bordant Paris et dans le nord du département, illustrant ainsi l’héritage des cycles de peuplement de la zone et des voies de communication.

Question : quels sont les facteurs de cette augmentation ?

(b) Solde naturel & solde migratoire apparent :

L'analyse de l'évolution de la population d'un territoire repose sur deux facteurs : le solde naturel et le solde migratoire. La variation totale de la population est égale au solde naturel (naissance - décès) + le solde migratoire (entrées - sorties). Dans cette définition, l’INSEE estime le solde migratoire indirectement par la différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. C’est pourquoi il est qualifié de solde migratoire « apparent ».

Pour la période qui nous intéresse, les 15 dernières années2, en nombre, la population du département a augmenté selon l’INSEE de 174 000 habitants avec un solde naturel de + 225 000 personnes pour un solde migratoire apparent de - 40 000 personnes.

L’augmentation de la population dans les Hauts-de-Seine de ces quinze dernières provient donc uniquement de son solde naturel. Il en était de même durant la période 1990-1999.

À une échelle de temps plus fractionnée, deux sous-périodes peuvent être distinguées :

- 1999 à 2005, période durant laquelle le solde migratoire est légèrement positif

- depuis 2006 où le solde migratoire apparent est négatif

Les données de l’Institut national d’études démographiques (INED), qui utilisent les données de l’état civil (l’INSEE utilisant ceux du recensement), confirment ces tendances avec :

- Entre 1999 et 2005, en moyenne, un solde migratoire apparent de + 1000 personnes /an) qui contribue légèrement à l’augmentation de la population ;

- Et depuis 2006, avec en moyenne - 7 000 personnes par an (Figure 1), un solde qui freine, comme nous l’avons vu, l’augmentation de la population.

2 Les données disponibilités de l’INSEE les plus récentes le sont pour la période 1999-2013.

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Figure 1 : Évolution du solde migratoire apparent entre 1999 et 2013 dans le 92 (Sources des données : INED)

Alors que le solde migratoire ne contribue pas à l’augmentation de la population du département, il est pourtant pressenti par les acteurs interrogés comme étant le principal facteur du renouvellement de la population sur le territoire.

Ce paradoxe apparent est imputable au mode de calcul par l’INSEE, le solde migratoire apparent ne disant en effet rien de l’importance des flux au cours du temps. Il est donc important de connaître le nombre des entrées et sorties du département.

Question : comment estimer le flux de « partants » du 92 et celui « arrivants » dans le 92 ?

(c) Lieu de résidence un an auparavant :

L’indicateur « du lieu de résidence un an auparavant » peut aider indirectement à estimer les flux d’entrée et de sortie du département. Les données les plus récentes disponibles sont de 2013. Cette année-là, d’après l’INSEE, 5,6 % de la population habitaient hors du département un an auparavant, soit 88 500 personnes.

À noter que ce taux est le plus élevé de France après Paris (6,6 %) et s’établit à 1 point au-dessus de la moyenne francilienne (4,5 %).

À titre de comparaison, les taux des départements à dynamiques métropolitaines, c’est-à-dire à forte concentration de population et d’activités, sont très en dessous de ce taux ; par exemple : 2,9 % pour les Bouches-du-Rhône, 2,1 % pour le Nord et 4,4 % pour le Rhône. En France, seul le département de la Haute-Garonne avec un taux de 5,3 % se rapproche de celui du 92. Mais pour le département toulousain, il est probable que le taux est majoré par la forte proportion d’étudiants (1 habitant sur 7 de l’agglomération toulousaine).

Si en 2013 donc, environ 88 500 personnes n’habitaient pas le département un an auparavant (ce sont nos « arrivants ») et que le solde migratoire apparent de 2013 étant de – 10 500, cela induit qu’environ 99 000 personnes ont quitté le département en 1 an (les « partants »).

Le solde naturel de 2013 étant de + 15 300 (10 000 décès pour 25 300 naissances), on parvient à un nombre total de « partants » (personnes déménageant vers un autre département + les décès) d’environ 109 000 personnes.

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Avec une augmentation annuelle de 5 000 habitants, nous pouvons estimer que ces 109 000 « partants » ont été remplacés par près de 114 000 « arrivants ».

Au total, 7 % de la population totale du 92 ont été renouvelés en 2013 (soit aux alentours d’un tiers de la population au bout de cinq ans !)

Question : pour le diocèse, la question qui se pose est « qui remplace qui » ?

(d) Structure par âge :

L’évolution de la structure par âge donne des pistes de réponse à cette question.

Entre 1999 et 2014, la part des plus de 60 ans a augmenté dans le département mais d’une manière beaucoup plus modérée qu’en moyenne en France, passant de 17,6 % à 19 % alors qu’au niveau national, elle passait de 20,3% à 24,2 % de la population totale.

L’évolution de la part des 60 -74 ans avait été négative entre 1999 et 2006. Depuis 2011, c’est le nombre des « 75 ans et plus » qui s’oriente même légèrement à la baisse. Il semblerait que le creux qu’a connu la tranche des 60-74 ans en 2006 (Figure 2) se répercute aujourd’hui sur la tranche des 75 ans et plus.

2014 % 2011 % 2006 % 1999 % Ensemble 1 601 583 100,0 1 581 628 100,0 1 536 100 100,0 1 427 888 100,0 0 à 19 ans 407 914 25,5 400 708 25,3 383 790 25,0 350 111 24,5

20 à 39 ans 467 389 29,2 476 694 30,1 484 928 31,6 469 194 32,9 40 à 59 ans 422 950 26,4 409 798 25,9 402 952 26,2 358 530 25,1 60 à 74 ans 188 368 11,8 178 684 11,3 158 477 10,3 162 130 11,4 75 ans et + 114 962 7,2 115 744 7,3 105 953 6,9 87 923 6,2

Figure 2 : Population par tranche d'âges (Source des données : INSEE)

L’augmentation de la part des + de 60 ans est faible dans le 92. Dans un contexte national de forte augmentation des plus de 60 ans et en particulier des 75 ans et plus, nous pouvons faire l’hypothèse d’un départ très significatif des retraités du 92.

Concernant les classes d’âges « médianes », la part des 20-39 ans a baissé de presque 4 points depuis 1999. Depuis 2006, c’est également le cas en nombre (- 18 000).

La part des 40-59 ans a augmenté de 64 000 personnes soit de 1,3 points entre 1999 et 2014. C’est la seule classe d’âge avec celle des moins de 20 ans (cf. ci-après) qui n’a jamais connu de baisse en nombre durant les 15 dernières années.

Concernant les jeunes, le département compte 25,5 % de moins de 20 ans, soit un taux un peu au-dessus de la moyenne nationale mais légèrement en dessous de la moyenne francilienne (Figure 3).

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Figure 3 : Part des moins de 20 ans par département francilien en 2014 (Source des données : INSEE)

Un fait marquant: les Hauts-de-Seine est le seul département (DOM compris), dont la part des moins de 20 ans a augmenté depuis 1990 par rapport à la population totale (Figure 4 et Figure 5).

Figure 4 : Évolution de la part des moins de 20 ans (en %) dans les départements français (DOM compris) entre 1990 et 2013 (Source des données : INSEE)

Le 92

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Figure 5 : Évolution de la part des moins de 20 ans (en %) dans les départements franciliens entre 1990 et 2013 (Source des données : INSEE)

Deux hypothèses pour expliquer ces évolutions : la dynamique positive de la part des moins de 20 ans est due à l’arrivée de populations jeunes (des couples avec enfants) et/ou elle est due à un taux de natalité élevé.

(e) Le taux de natalité :

Le taux de natalité, avec 15,4 ‰ en 2013, est plus élevé que la moyenne de la France métropolitaine (12,4 ‰) et que la moyenne francilienne (15 ‰). Après un pic entre 1999 et 2006 (16,6 ‰ en moyenne sur la période), la tendance est cependant à la baisse même si le taux reste très élevé puisque le département arrive en 3ème position en France métropolitaine derrière la Seine-Saint-Denis (18,5 ‰) et le Val-d’Oise (16,3 ‰).

Le taux de natalité participe ainsi à l’augmentation (ou du moins à la « non-baisse ») de la part des moins de 20 ans ; mais il ne saurait expliquer l’intégralité de ce phénomène, sinon les deux autres départements franciliens qui connaissent des taux encore plus élevés connaitraient le même phénomène d’augmentation de la part des moins de 20 ans, or le 92 est le seul département à connaître cette situation en France, DOM-TOM compris (Figure 4).

Il est donc probable que les « arrivants » dans le département contribuent à ce phénomène unique en France avec une part des moins de 20 ans importante dans leurs rangs. Comme il s’agit d’enfants ou de jeunes adultes, ils sont évidemment arrivés avec leurs parents durant les deux dernières décennies. Cela contribuerait aussi à expliquer l’augmentation de la part des adultes d’âges mûrs (40-59 ans).

Nous faisons donc les hypothèses suivantes : les « arrivants » dans le département sont plutôt des jeunes ménages avec enfants. Chez les « partants », la proportion de retraités est importante.

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B) ÉVOLUTIONS SOCIOLOGIQUES DES HAUTS-DE-SEINE Pour l’Évêque et les curés du Diocèse, bien connaître la population de leur territoire est important. La question qui se pose est celle des caractéristiques sous l’angle sociologique de la population des « arrivants » afin d’analyser en quoi leur présence affecte leurs missions.

(a) Naissances hors mariage (en %) :

La moyenne en France métropolitaine des naissances hors mariages est de 56 % en 2013. Avec 39 %, les Hauts-de-Seine arrivent largement en dernière position (l’avant dernier est la Seine-Saint-Denis qui a un taux de 44 %).

Le département du 92 est celui où les naissances « dans le mariage » sont les plus élevées de France (DOM-TOM compris) avec 61 %.

En supposant que le mariage est un indicateur du taux de pratique religieuse (des trois religions monothéistes), nous pouvons supposer que le taux de pratique des ménages du 92 est au-dessus de la moyenne nationale.

À noter aussi qu’en 2010, le taux de naissances dans le mariage était de 60 %. Il ne baisse pas, a contrario des autres départements et augmente même légèrement.

En termes de flux de renouvellement de la population, nous pouvons formuler l’hypothèse que les nouveaux arrivants participent à un taux de naissance « dans le mariage » élevé.

(b) La Composition des ménages :

La part des ménages d’une seule personne est élevée dans le 92 avec 38,7 % en 2013, pour une moyenne nationale de 34 %. Elle est plutôt stable voire en légère baisse (39 % en 2006). La part des personnes vivant seules est plus forte dans les paroisses limitrophes de Paris (avec sans doute une forte part de jeunes) mais aussi dans les paroisses plus populaires du nord et du sud3.

Il y a dans le département 71 000 familles monoparentales. Cette part est en augmentation. Elle est passée de 9,3 à 10,2 % des ménages avec enfants entre 2006 et 2013 et de 16,3 à 17,8 % de l’ensemble des ménages durant la même période mais reste en dessous de la moyenne nationale (22 %).

La part des couples par rapport à l’ensemble des ménages a légèrement baissé entre 2006 et 2013 passant de 48,6 à 47,9 % (335 000 couples) avec une moyenne française plus nettement en recul passant de 56,1 % en 1999 à 53,6 % en 20067 et 52,1 % en 2013.

3 Source : interprétation des cartes du Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine (C. RHEIN et B. LEFÈVRE, 2014).

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La part des couples dans le 92 est plus faible que la moyenne française mais sa baisse est un peu plus modérée qu’au niveau national. Cette situation atypique est cohérente avec le phénomène observé de l’arrivée de couples avec enfants dans le département.

À l’échelle des paroisses, le taux de couples avec enfants suit un gradient inversement proportionnel à la distance avec Paris, sûrement pour des raisons liées au coût et à la taille du logement4.

(c) Les catégories socioprofessionnelles :

Une catégorie est en forte augmentation parmi la population de 15 ans et plus : la part des « Cadres et professions intellectuelles supérieures (P.I.S.) » qui est passée de 21,7 % en 2006 à 24,3 % en 2013 avec 310 000 personnes dont 43 % sont des femmes. Ce taux est de 8,8 % au niveau national et de 17,1% au niveau régional.

Représentant 24,3 % de la population des 15 ans et plus, la catégorie des cadres et professions intellectuelles supérieures dans les Hauts-de-Seine est trois fois plus importante qu’au niveau national (9,1 % en 2013 Seul Paris a un taux plus élevé en France avec 28 %.

Les deux catégories ci-dessous ont légèrement augmenté entre 2006 et 2013 :

- les « Artisans commerçants, chefs d’entreprise » de 2,8 à 3,1 % (39 000 personnes) ;

- les « Retraités » dont la part passe de 18,9 à 19,3 % (247 000 personnes) ; pour ceux-ci leur part reste bien en dessous de la moyenne nationale qui est autour de 27 %.

Les deux catégories ci-dessous ont baissé entre 2006 et 2013 :

- les « Ouvriers » dont la part passe de 6,9 à 6 % (elle est de 12,2 % au niveau national et 9 % en Île-de-France). Cela représente 77 000 personnes (dont 16 % de femmes) ;

- les « Employés » dont la part passe de 16,4 à 15,2 % (195 000 personnes dont environ 70 % de femmes). Pour ces derniers, la part est proche de la moyenne nationale qui est de 16 %.

Une catégorie est stable :

- les « Professions intermédiaires » autour de 16,2 % (207 000 personnes) avec un taux au-dessus de la moyenne nationale qui est de 14 %.

La part des personnes « sans activité » étant plutôt stable autour de 16 % et proche de la moyenne nationale (16,6 %), nous pouvons en déduire que les « arrivants » dans le département remplacent les catégories socioprofessionnelles qui sont en baisse, c’est-à-dire les ouvriers et les employés.

Un biais existe cependant : une partie de ces derniers ont pu basculer dans les « Retraités », catégorie qui a augmenté de 0,4 points entre 2006 et 2013 avec + 10 000 personnes. Durant cette période, la part

4 Source : interprétation des cartes du Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine (C. RHEIN et B. LEFÈVRE, 2014)

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des ouvriers ayant baissé de 5 500 et celle des employés d’environ 4 500, soit en tout de 10 000 personnes, la catégorie « Retraités » n’a pu absorber toute la population de ces deux catégories.

L’analyse des catégories socioprofessionnelles confirme que la part des cadres chez les « arrivants » est très importante et que chez les « partants » c’est celle des ouvriers et des employés qui domine.

Pour confirmer ces conclusions et les précédentes (c’est à dire le départ des retraités et l’arrivée de couples avec enfants), l’analyse des catégories socioprofessionnelles sous l’angle du ménage est nécessaire.

(d) Part des ménages selon la catégorie socio-professionnelle de la personne de référence :

La part des ménages dont la personne de référence fait partie de la catégorie Cadres et Professions intellectuelles supérieures est en augmentation continuelle pour atteindre presque 1 ménage sur 3 alors que la part des ménages dont la personne de référence est un employé ou un ouvrier est en baisse continuelle (Figure 6).

1982 1999 2007 2011 2013

Artisans, Commerçants, Chefs d’entreprise 5 5 4 4 4,3 Cadres et Professions intellectuelles supérieures 17 22 28 29 29,3 Professions intermédiaires 16 16 17 17 16,5 Employés 16 15 14 13 13,1 Ouvriers 19 11 9 8 7,8 Retraités 21 24 24 24 24,2 Inactifs 6 6 5 5 4,8

Totaux 100 100 100 100 100 Figure 6 : Ménages du 92 selon la catégorie socioprofessionnelle de la personne de référence (Données INSEE)

À l’échelle des paroisses, la proportion de ménages dont la personne de référence est un cadre augmente dans quasiment toutes les paroisses entre 1999 et 2007 et après. Sainte-Magdeleine (Le Plessis-Robinson) a ainsi un taux de cadres & PIS entre 35 et 40 % alors qu’en 1999 ce taux se situait entre 20 et 25 %5.

La proportion de ménages retraités est restée stable depuis 1999 au niveau départemental. À l’échelle des paroisses, cette proportion varie dans le temps et dans l’espace, avec une augmentation soutenue de la proportion des ménages de retraités à Gennevilliers-Asnières-Grésillons, Saint-Saturnin-Antony, Saint-Maxime-Antony et une faible augmentation dans les deux paroisses où le parc de logement s’est beaucoup accru (Saint-Adrien-Courbevoie et Sainte-Lucie-Issy-les-Moulineaux)6.

5 Source : interprétation des cartes du Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine (C. RHEIN et B. LEFÈVRE, 2014, données de 2007). 6 Source : interprétation des cartes du Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine (C. RHEIN et B. LEFÈVRE, 2014, données de 2007).

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La proportion des ménages dont la personne de référence est retraitée étant plutôt stable (a contrario du reste de la France), cela confirmerait leur remplacement par les nouveaux arrivants dans le département.

(e) Bénéficiaires du RSA :

La part des bénéficiaires du RSA en 2013 est de 37,5 pour 1 000 habitants âgés entre 15 et 64 ans dans les Hauts-de-Seine. Elle est très en dessous des moyennes nationale (52 pour 1000) et francilienne (51 pour 1000). Le nombre d’allocataires du RSA en décembre 2014 était de 40 825 personnes Il est en augmentation de 5,3 % par rapport à 2013 (+ 5,8 en 1 an au niveau national).

(f) Revenus :

La part des foyers fiscaux non imposables dans l'ensemble des foyers fiscaux est de 31,8 % en 2013 dans le département du 92. Elle est en augmentation par rapport à 2011 (29,5 %) mais reste très en dessous du niveau national (46 %) et régional (38 %). A titre de comparaison, elle est de 51 % en Seine-Saint-Denis. En nombre, cela représente 285 000 foyers fiscaux non imposables.

Pour le 92, le revenu net déclaré moyen par foyer fiscal est de 39 500 euros (32 500 euros en moyenne en Île-de-France) et le revenu fiscal de référence moyen par foyer fiscal est de 36 900 euros (28 700 € en Île-de-France). Le revenu fiscal médian par unité de consommation est de 26 122 € contre 21 900 en Île-de-France et environ 19 500 euros au niveau national.

Le 92 est le département où le revenu moyen est le plus élevé de France.

(g) Diplômes :

En 2013, plus de 48 % de la population de plus de 15 ans non scolarisée possède un diplôme de l’enseignement supérieur (35,5 % au niveau national et 37,5 au niveau régional) et parmi ceux-ci, 33,3 % de l’enseignement supérieur long (13,3 % au niveau national et 24,1 au niveau régional).

Le 92 a le taux de personnes diplômées de l’enseignement supérieur le plus élevé de France après Paris (55,6 %).

C) LES DONNÉES DU LOGEMENT

(a) Résidences principales et secondaires

Dans le département, la part des résidences principales sur le total de logements s’établit à 90,8 % en 2013 (700 000 sur 771 000). Ce taux est stable depuis 2006. La part des logements vacants en 2013 est de 6,3 % et celle des résidences secondaires de 2,8 % contre 9,4 % en moyenne en France.

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En nombre, ces deux dernières catégories ont évolué depuis 1968 de manière très corrélée7, avec une augmentation jusque dans les années 90 puis une stabilité (Figure 7).

Figure 7 : Évolution du nombre de résidences secondaires et de logements vacants dans le 92 entre 1968 et 2013

La part des ménages propriétaires de leur résidence principale est de 42,7 % en 2013, en baisse par rapport à 2006 (47,5 %).

Deux facteurs peuvent expliquer cette répartition : l’urbanisation en évolution très forte entre 1946 et 1990 (Figure 8) avec notamment la construction de zones pavillonnaires avec des prix d’accès à la propriété abordables même pour des catégories sociales populaires, puis à partir de 1991, une baisse du taux de construction combinée à partir de 2002 à une flambée des prix qui exclut la plupart des ménages de l’accès à la propriété.

Figure 8 : Résidences principales en 2011 selon le type de logement et la période d'achèvement (Histogramme : INSEE)

La répartition des propriétaires selon la période d’achèvement de la résidence est la suivante (données 2009) : 25,2 % pour les résidences achevées avant 1946 ; 57,3 % entre 1946 et 1990 et 17,5 % de 1991 à 2008. Ceci confirme la régression récente et forte des possibilités d’accès à la propriété de leur logement pour les habitants du département.

7 Le coefficient de corrélation de ces 2 variables est de 0,79.

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À l’échelle des paroisses, la part des propriétaires est la plus importante dans la zone centrale du département (Saint-Cloud, Sainte-Eugénie, Saint-Louis, Saint-Denis, Saint-Joseph-de-Buzenval…), à l’extrême sud du 92 (Saint-Saturnin, Saint-Maxime, Saint-Gilles, Saint-Jean-Baptiste), ainsi qu’au nord du département dans les paroisses de Saint-Urbain, Sainte-Marie-des-Vallées, Saint-Marc, Saint-Maurice-de-Bécon-les-Bruyères8.

(b) Les logements sociaux

En 2014, la part des logements sociaux dans le 92 est de 27,9 %. L’écart concernant la part des logements sociaux entre les communes est grand, de 4,4 % à Neuilly-sur-Seine à 62,8 % à Gennevilliers. 11 villes sur 36 n'ont pas encore atteint le taux de 20 % demandé par la loi SRU9 qui leur donne jusqu'à 2020 pour y arriver : Asnières (18,83 %), Bois-Colombes (19,17 %), Boulogne-Billancourt (13,86 %), Bourg-la-Reine (17,87 %), La Garenne-Colombes (11,62 %), Levallois-Perret (18,94 %), Neuilly-sur-Seine (4,71 %), Saint-Cloud (16,79 %), Vaucresson (5,40 %), Ville-d'Avray (10,63 %).

Le nombre de résidents dans le parc locatif social est d’environ 415 000 personnes, ce qui représente plus de 50 % des locataires du département. Ils sont répartis de manière hétérogène avec une concentration plutôt au nord et au sud du département.

Il y avait fin 2015 dans les Hauts-de-Seine, 63 618 demandes de logement social. Les demandes de logement social, hors demandes de changement de logement dans le parc social, ont fortement augmenté entre 2013 (55 822) et 201510.

(c) L’ancienneté d’emménagement

Concernant l’ancienneté d'emménagement des ménages au niveau départemental, en 2013, 55 % des ménages habitaient dans leur résidence depuis moins de 10 ans (Figure 9).

Figure 9 : Ancienneté d'emménagement des ménages dans le 92 en 2013 (Diagramme : source NSEE)

8 Source : interprétation des cartes du Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine (C. RHEIN et B. LEFÈVRE, 2014). 9 Source : Direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement - Hauts-de-Seine (DRIHL). 10 Source : Observatoire de la Précarité et du Mal-Logement des Hauts-de-Seine (OPML 92).

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Le nombre de logements locatifs sociaux dans les Hauts-de-Seine11 a vu sa part passer de 25% en 2002 (165 686) à 27,7 % au 1er janvier 2013 pour 194 497 logements. Dans des paroisses comme Sainte-Lucie, Notre-Dame-des-Pauvres, Saint-Adrien, Saint-Justin, Clichy, Sainte-Geneviève ou Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours à Asnières, 40 à 50 % des ménages ont emménagé depuis moins de 5 ans12.

(d) L’augmentation du coût du logement

C’est d’abord un phénomène national qui provient de l’augmentation des loyers de 50 % entre 2002 et 2012 et de 150 % du prix de l’immobilier à l’achat durant la même période. Depuis, la tendance est plutôt à la baisse dans les zones rurales et en légère baisse dans les zones urbaines en France.

Cette dynamique a été renforcée dans le 92 par les conséquences du renouvellement urbain et de l’embourgeoisement de la population du département. Dans les Hauts-de-Seine, les prix fixés à un niveau très élevé n’ont pas fléchi ces dernières années.

La dépense liée au logement (avec charges) est en augmentation régulière. Le « taux d’effort13 » est en forte progression : dans le privé 50 % des ménages ont un taux d’effort de plus de 30 % dans le 92.

Le logement est considéré comme le premier facteur de pauvreté et d’exclusion dans le département.

(e) Pauvreté et mal-logement

Cette partie de l’étude est constituée d’extraits d’une note de synthèse de L’OBSERVATOIRE CITOYEN DU MAL LOGEMENT DU 92 publiée en Janvier 2013. Ils sont repris avec l’aimable autorisation des auteurs.

Le département des Hauts-de-Seine présente, du point de vue de ses évolutions sociodémographiques et immobilière, un certain nombre de caractéristiques que nous rappelons ici pour examiner la question du mal logement.

Après un relatif déclin démographique, le département a connu depuis les années 2000 une croissance importante marquée par l’arrivée d’une population à hauts revenus, de « cadres et professions intellectuelles supérieures ».

Ceci s’est accompagné d’une forte augmentation de la construction (la plus forte de la région Île-de-France), portée par l’essor du nombre de propriétaires, dont le taux de croissance des dix dernières années a été deux fois plus élevé que dans le reste de la région Île-de-France. Ainsi, dans ce département :

11 Chaque année depuis l'entrée en vigueur de la Loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000, relative à la solidarité et au renouvellement urbain, l'État procède à l’inventaire des logements sociaux dans toutes les communes du département. Ce recensement permet de calculer le taux « SRU » (rapport entre le nombre de logements sociaux et celui des résidences principales) qui permet de déterminer les obligations de rattrapage en matière de création de logements sociaux. Le seuil de déclenchement de ces obligations était fixé à 20 % et a été porté à 25 % avec l’adoption de la loi du 18 janvier 2013 relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social. 12 Source : interprétation des cartes du Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine (C. RHEIN et B. LEFÈVRE, 2014). 13 Le taux d’effort net rapporte le loyer augmenté du forfait charges, diminué de l’aide au logement, aux ressources, toutes prestations incluses sauf les aides au logement

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- quand le nombre de propriétaires s’est accru de 100, le nombre de cadres supérieurs a augmenté de 150 ;

- pour 100 logements supplémentaires, il y a eu 64 propriétaires de plus.

Cette dynamique socio- démographique et immobilière s’est traduite par une hausse importante des prix des logements et des loyers. Ceci a eu un impact négatif sur le parc locatif qui a subi une double évolution :

- Le stock de logements privés en location a diminué. Les propriétaires bailleurs ont peu investi dans le logement ou ont préféré les revendre à des accédants à la propriété ;

- Il y a eu des logements sociaux construits14 mais avec peu de PLAI (prêt locatif aidé intégration), logements très sociaux (ces cinq dernières années, on comptait en moyenne 475 PLAI par an pour 2400 logements sociaux financés). Deux raisons à cela : le coût du foncier et la nécessité d’apporter des solutions au logement des classes moyennes qui ne peuvent acheter un logement.

Globalement les politiques Logement mises en œuvre se sont traduites par une dynamique de ségrégation spatiale, rendant très difficile la situation des populations à faible revenu.

La pauvreté existe dans tout le département des Hauts-de-Seine même si elle est concentrée dans quelques communes. Pour l’ensemble du département, le taux de pauvreté15 (au sens de l’INSEE) est de 10 % quand même, inférieur au taux de 12,5 % que l’on compte dans la région Île-de-France et au taux de 13,5 % pour l’ensemble de la France.

Si l’on prend la définition de la CAF16 qui utilise la notion de « population à bas revenu », ce taux est un peu supérieur, égal à 11,8 %. Cette population s’accroît au rythme de 2 % par an passant ainsi de 68 416 familles en 2009 (correspondant à 153 899 personnes) à 71 153 en 2011 (correspondant à 160 063 personnes). Près de la moitié sont des personnes isolées, et on compte aussi un quart de familles monoparentales.

La population à bas revenus est répartie de manière inégale dans le département

Où vivent les familles les plus pauvres ?

Les taux de pauvreté selon la CAF dans les communes (voir définition infra - mesurés comme le rapport entre le nombre de personnes vivant dans des familles à bas-revenu et la population de la commune) varient

14 L’observatoire du logement social note sur 2001-2012 une quasi-stabilité de la part des logements sociaux dans le parc de logement. 15 Selon l’Insee,” le taux de pauvreté correspond à la proportion d'individus (ou de ménages) dont le niveau de vie est inférieur pour une année donnée à un seuil, dénommé seuil de pauvreté (exprimé en euros). L'Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure la pauvreté monétaire de manière relative alors que d'autres pays (comme les États-Unis ou l'Australie) ont une approche absolue. Dans l'approche en termes relatifs, le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population. On privilégie en Europe le seuil de 60 % du niveau de vie médian”. (source : site Insee) 16 La CAF utilise la notion de population à bas revenu : ensemble des allocataires (hors étudiants, personnes de plus de 65 ans, allocataires des régimes particuliers) dont le revenu par unité de consommation est inférieur au seuil de bas revenu. Celui-ci est égal à 60 % de la médiane. Cette définition diffère de celle de l’INSEE par un calcul un peu différent des unités de consommation.

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de 2,8 % à Marnes-la-Coquette à 25 % à Villeneuve-la-Garenne, avec une forte concentration dans 7 communes17, qui ont un taux supérieur à 15 %, rassemblent 27 % de la population et près de 50 % des personnes vivant dans une famille à bas-revenus.

En s’appuyant sur les données de la CAF, on obtient une première approche des situations de logement des populations (familles et personnes seules) à bas revenu. (…) Cette population se répartit grosso modo dans trois situations :

- des locataires dans le parc social (20 848), un peu moins d’un tiers ;

- des locataires dans le parc privé (19 328), un peu moins d’un tiers ;

- et il reste plus d’un tiers de « non bénéficiaires d’aide au logement » (27 507, plus que dans le parc social).

En partant du principe que le logement social donne aux personnes concernées des conditions satisfaisantes de logement18, le repérage des situations de mal logement pour les populations à bas revenu va se faire en examinant de plus près leur situation quand :

- ils sont locataires des logements privés ;

- ils ne perçoivent pas de prestations logement.

Il y a 19 328 familles (ou personnes seules) à bas revenu qui sont locataires dans le parc privé.

À quelles conditions ?

Les informations détenues par la CAF permettent de connaître le taux d’effort net19 des familles pour toutes celles percevant une prestation logement (Figure 10).

Taux d’effort net De 0 à 9% De 10 à 19% De 20 à 29% De 30à 39% Plus de 40% Ensemble

Hauts-de-Seine Allocataires du parc social

17 803 13 847 5 188 1 388 1 563 39 789

% 45% 35% 13% 3% 4% 100%

Allocataires du parc privé

4060 6 147 6 508 5 071 12 815 34 601

% 12% 18% 19% 15% 37% 100%

Figure 10 : Taux d’effort net des allocataires de prestations-logement dans le 92

Habiter dans le privé, c’est dans plus de 50 % des cas avoir un taux d’effort net supérieur à 30 % et, dans 37 % des cas avoir un taux d’effort net supérieur à 40%.

Ces pourcentages ne sont que de 7 % et 4 % dans le parc social.

17 Ces communes sont (par ordre décroissant de taux de pauvreté) : Villeneuve-la-Garenne, Gennevilliers, Nanterre, Clichy, Bagneux, Colombes, Asnières-sur-Seine. 18 Ce qui n’est pas tout à fait exact puisque certaines familles ont des taux d’effort très élevés et les assignations pour non-paiement des charges locatives pour des résidents de logements sociaux sont en nombre significatif 19 Le taux d’effort net rapporte le loyer augmenté du forfait charges, diminué de l’aide au logement, aux ressources, toutes prestations incluses sauf les aides au logement

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Pour des familles à bas-revenu (ou proche de ce seuil) cela veut dire des conditions de vie très difficiles avec des « restes à vivre » faibles. Au moindre accident, elles risquent de tomber dans la spirale des loyers non-payés, de la suppression des aides au logement, du surendettement et finalement du risque d’expulsion. Certes ces familles sont logées (dans des conditions plus ou moins décentes) mais l’offre de logement est telle qu’elles sont en difficulté : elles sont logées mais accablées par le coût du logement.

Nous considérons que, pour des familles à bas revenu, vivre avec un taux d’effort net de plus de 40% est une situation de mal logement. Cela veut dire que le nombre de familles dans ce cas est de l’ordre de 7 150 (37 % de 19 328) pour les familles à bas revenu qui résident dans le parc privé et de l’ordre de 5 700 pour les familles de niveau de revenu un peu supérieur.

39 % des familles à bas-revenu (soit 27 507) ne bénéficiaient pas de prestations-logement fin 2011. Le risque est grand qu’elles soient dans des conditions de logement difficiles (qui les privent du bénéfice de prestations logement) : hôtel meublé (sauf cas particuliers), logement insalubre, sur-occupation, non-paiement du loyer, logement occupé sans titre de logement, hébergement chez un tiers.

C’est effectivement le cas pour les familles qui perçoivent le RSA. La CAF connaît leurs situations de logement d’une manière plus précise : ces familles non bénéficiaires des aides au logement sont dans 65 % des cas hébergées (pour l’essentiel chez des particuliers à titre gratuit) ou dans 19 % des cas n’ont pas de domicile connu ou stable. Les familles monoparentales sont moins souvent dans des situations très précaires.

L’hébergement est une situation de logement anormale, précaire. D’une manière générale ne pas avoir de titre pour vivre dans un logement est une situation caractéristique de mal-logement.

En résumé, pour évaluer le nombre de familles en difficulté, on fera la somme (arrondie) :

- des populations à bas revenu, locataires dans le parc privé, bénéficiaires d’aides au logement ayant un taux d’effort net supérieur à 40 % : 7 150 ;

- des populations percevant le RSA, sans prestations logement et hébergées : 11 500 ;

- des bénéficiaires de prestation logement (mais qui ne sont pas considérés comme « bas revenus ») locataires du parc privé ayant un taux d’effort net supérieur à 40 % : 5 700 ;

- des populations à bas revenu ne percevant ni RSA ni prestations logement : 9 870.

On dénombre ainsi un total de 34 000 familles à bas revenu en difficultés de logement soit 5 % de l'ensemble de la population résidant dans les Hauts-de-Seine.

Ceci n’est qu’une sous-estimation du problème dans la mesure où certaines catégories, avec des risques importants de mal logement, échappent au recensement de la CAF : une partie des jeunes, des personnes âgées, les salariés pauvres qui sont juste au-dessus des plafonds, les personnes en situation irrégulière, etc., sans compter les familles qui vivent en situation de surpeuplement.

D) ÉCONOMIE - EMPLOI Cette partie, moins développée que les précédentes, présente quelques points essentiels qui pourront être complétés par des travaux ultérieurs.

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(a) Le nombre d’emplois :

Il y a dans le département 206 000 emplois de plus que d’actifs présents. A minima (c’est à dire sans tenir compte des actifs travaillant à l’extérieur du 92), c’est autant d’actifs qui viennent chaque jour travailler dans le département.

L’indicateur de concentration d’emploi (nombre d’emplois dans la zone pour 100 actifs résidant dans la zone) est de 127,5 en 2013 (132 en 2006). Il était en baisse entre 2006 et 2011 mais semble se stabiliser voire augmenter à nouveau. Il reste le plus élevé de France après Paris (162).

En augmentation entre 2006 et 2013, l’emploi est passé de 905 500 à 955 500 (dont 92 % de salariés) pour 749 000 actifs résidant dans la zone.

(b) Mobilité domicile-travail :

Les 749 000 actifs habitant le département travaillent à 22 % sur la commune de résidence (la moyenne régionale est de 29 %). 52 % des actifs résident dans le département, soit 290 000 personnes, et 48 % hors du département, soit environ 359 500 personnes.

Nous pouvons en déduire qu’environ 596 000 personnes habitant hors du département viennent y travailler chaque jour (955 500 emplois au total – 359 500 actifs résidant dans le département qui travaillent en dehors du 92).

Environ 596 000 personnes résidant à l’extérieur du département (en Île-de-France à 99 %) viennent travailler dans les Hauts-de-Seine soit aux alentours d’un tiers de la population résidant dans le département.

(c) Emploi par catégorie socioprofessionnelle :

En 2013, 41,7 % des emplois sont des emplois de cadres et professions intellectuelles supérieures (% toujours en augmentation). Viennent ensuite les professions intermédiaires (25,6 %), les employés (20,6 %), les emplois d’ouvriers (8,3 %) et enfin, les emplois d’artisans/commerçants/chefs d’entreprise (3,7 %) et d’exploitants agricoles (0,1 %).

(d) Emploi selon le secteur d’activité :

Plus de 66 % des emplois sont dédiés au secteur du commerce et des services en 2013 (en augmentation de 2 points par rapport à 2006), 4 % dans celui de la construction (stable par rapport à 2006), 9,2 % dans l’industrie (11 % en 2006) contre 14 % au niveau national et 20,5 % dans le secteur de l’administration public/enseignement/santé/action sociale (stable par rapport à 2006).

(e) Part des emplois « présentiels » :

L'économie présentielle est définie par l'INSEE comme les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes sur

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un territoire, qu'elles soient résidentes ou touristes. Ces activités concernent notamment le commerce de détail, les services aux particuliers, le bâtiment, les soins personnels, l'éducation, la santé, l'action sociale, etc.

Au 31 décembre 2013, 51,4 % des établissements des Hauts-de-Seine ont une activité qui relève de l’économie présentielle contre 67,5% en moyenne en France et 68 % en Île-de-France. Ce taux, très en dessous de la moyenne nationale, reflète l’orientation du département vers une économie de production, exportatrice de biens et surtout de services avec la présence de sièges d’entreprises internationales.

(f) Le taux d’activité des 15-64 ans :

Le taux d'activité des 20-64 ans est dans les Hauts-de-Seine de 78,2 %. Il est le plus élevé d’Île-de-France dont la moyenne avoisine les 72 %.

Ainsi la part des personnes en contrats précaires est supérieure à 8 % à Gennevilliers-Asnières, Nanterre-Nord, ND-Malakoff (moyenne du département : 6,3 % des actifs) et celle des intérimaires à 1,7 % à Gennevilliers-Asnières, Saint-Joseph-Villeneuve-la-Garenne, Saint-Jean-Porte-Latine (moyenne du département : 1 % des actifs)20.

Parmi les personnes actives, la part des « précaires » (personnes en CDD ou en intérim) est plus importante dans les paroisses où la part des employés et ouvriers est la plus forte.

(g) Le taux de chômage21 :

Au 1er trimestre 2016, le taux de chômage (au sens du BIT) dans le 92 est de 7,7 % de la population active. Il reste inférieur à celui de l’Île-de-France (8,8 %) et de la France métropolitaine (9,9 %). L’écart entre les niveaux départemental et régional s’est creusé au fil des années (il est passé de 0,6 pt en 2005 à 1 pt depuis 2012).

Entre 2005 et 2008, le taux de chômage dans le 92 avait progressivement diminué en passant de 7,7 % à 5,6 % au 1er trimestre 2008. Entre 2009 et 2013, le taux de chômage a oscillé entre 6,3 % et 7,9 % (Figure 11).

Fin juin 2016, Pôle emploi dénombre dans les Hauts-de-Seine 112 750 demandeurs d’emploi dont 80 010 en catégorie A22. Par rapport à fin juin 2014, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi a baissé de 1,5 % en catégorie A, soit 1 210 demandeurs d’emploi en moins. Pour l’ensemble des inscrits (catégories A, B, C, D), le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 0,8 % sur un an, soit 950 personnes supplémentaires.

20 Source : interprétation des cartes du Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine (C. RHEIN et B. LEFÈVRE, 2014). 21 Source : Direccte Île-de-France 22 Catégorie A : demandeurs d'emploi sans activité, tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi.

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Figure 11 : Variation du taux de chômage dans les Hauts-de-Seine depuis 1982 (Graphique INSEE)

Le chômage des femmes :

Les femmes représentent 48,4 % de la demande d’emploi du département en catégorie A (47,1 % en Île-de-France et 47,0 % en France métropolitaine) et 49,9 % en catégories A, B, C (49,4 % en Ile-de-France et 50 % en France métropolitaine). Les femmes sortent un peu plus rapidement du chômage que les hommes : 58,8 % des femmes en recherche d’emploi restent moins d’une année inactive contre 55,8 % chez les hommes.

Un an après leur inscription à Pôle emploi, 41,2 % des femmes sont encore en recherche d’emploi contre 44,2 % chez les hommes demandeurs d’emploi. Deux ans après leur inscription, une femme sur cinq (21 %) est toujours demandeur d’emploi contre un homme sur quatre (24,7 %).

Le chômage des jeunes :

Après des années de hausse, le nombre de jeunes en recherche d’emploi a baissé de 4,5 % entre juin 2015 et juin 2016. Le département compte 7 020 demandeurs d’emploi de moins de 25 ans en catégorie A (soit 270 de moins qu’en juin 2015) et 9 150 demandeurs d’emploi en catégories A, B, C (soit 260 de moins qu’en juin 2015). Au niveau national, sur la même période, la baisse est de - 2,5 % en France métropolitaine et – 4 % en Île-de-France. Plus d’un jeune en recherche d’emploi sur cinq (21,3 %) réside en ZUS (Zones Urbaines Sensibles).

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Les demandeurs d’emploi résidant en ZUS se caractérisent par leur jeunesse : 14,6 % des demandeurs d’emploi résidant en ZUS ont moins de 26 ans contre 11,2 % des jeunes résidant hors ZUS. Le Luth, les Provinces Françaises et la Caravelle affichent la plus forte proportion de jeunes en recherche d’emploi (17 %). A l’inverse, la ZUS Victor Hugo à Clichy affiche la plus faible part de jeunes (10 %).

Le chômage des cadres :

Fin juin 2016, le département compte environ 15 000 demandeurs d’emploi de niveau cadre inscrits à Pôle emploi en catégorie A. Ils représentant 20 % des demandeurs d’emploi du département en catégorie A contre 12,5 % en Île-de-France et 7 % en France métropolitaine.

Toutes catégories (A, B et C), le nombre de cadres demandeurs d’emploi est d’environ 20 000 et représente 18,6 % de la demande d’emploi du département (11,7 % en Île-de-France et 6 % en France métropolitaine).

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PARTIE II - Les principales dynamiques dans le 92 aujourd’hui et d’ici à 2020

L’identification des phénomènes et dynamiques affectant, ou susceptibles d’affecter, les actions du Diocèse, s’est appuyée sur les analyses de la première partie « Portrait du diocèse du 92 ». Elle a été principalement réalisée à partir d’une douzaine d’entretiens menés de mars à juin 2015 avec des acteurs internes ou proches du Diocèse et des personnes ayant une expertise du département de par leur parcours professionnel (Cf. : Annexe 4 – Liste des entretiens et Annexe 5 – Guide des entretiens). Ces dynamiques sont les suivantes :

a) Le renouvellement et la densification du tissu urbain et le fort recul de la population ouvrière

b) L’embourgeoisement du département

c) Les flux de populations de migrants

d) Une ségrégation socio-spatiale

e) La très forte mobilité résidentielle

f) Les évolutions des intercommunalités

g) La gouvernance et l’organisation de la métropole du Grand Paris

h) Les évolutions des infrastructures de transport

i) Les premiers impacts du Grand Paris sur le 92

j) La progression du taux de pauvreté relatif

k) La décohabitation des ménages

l) Les couples biactifs et l’augmentation du travail salarié des femmes

m) L’accélération des rythmes de vie

n) Le poids de la solitude et/ou l’affaiblissement des liens sociaux

Chaque dynamique fait l’objet d’une présentation rapide. Celle-ci est complétée par des faits la concernant considérés par les personnes interrogées au cours de cette enquête comme marquants/importants pour les missions de l’Église au sein du Diocèse de Nanterre. Enfin, elle s’ouvre sur les perspectives d’évolution d’ici à 5 ans de cette dynamique.

A) LES DYNAMIQUES RELATIVES AUX FLUX DE POPULATION En ce qui concerne les évolutions de la population, la première partie de cette note comme les différents entretiens permettent de dégager des dynamiques considérées comme étant les plus importantes au regard de la Mission du diocèse de Nanterre. Un tableau de synthèse de ces dynamiques et de leurs évolutions est présenté ci-après avant une description plus complète de chaque dynamique relative aux flux de population.

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LES DYNAMIQUES RELATIVES AUX FLUX DE POPULATION – RÉSUMÉ

DYNAMIQUES Faits marquants aujourd’hui

À 5 ans – tendances lourdes

À 5 ans Incertitudes/germes de changement

a. Le renouvellement et la densification du tissu urbain et le fort recul de la population ouvrière

Population ouvrière vieillissante & phénomènes préoccupants de solitude

La poursuite du phénomène de disparition des populations ouvrières du département. Maintien des zones sensibles du 92

Le départ des classes moyennes propriétaires (notamment ne pouvant pas aider leurs enfants à se loger dans le département).

b. L’embourgeoisement du département

L’arrivée des populations de cadres et de professions supérieures participerait au maintien d’un taux de pratique relativement élevé dans le département

L’embourgeoisement est considéré comme une tendance lourde

Un possible fléchissement du nombre de familles entrant dans le 92 (coût immobilier) L’arrivée de couples et de familles de type « bobo », c’est à dire à revenu élevé, aux pratiques religieuses rares

c. Les flux de populations de migrants

Deux types de migrants : ceux venus avec le projet de s’installer en France et ceux qui sont de passage vers d’autres destinations (GB...). Ce sont les populations qui sont en majorité accueillies par les équipes du Secours catholique.

Les récentes évolutions géopolitiques au Maghreb et au Moyen Orient et leur impact significatif sur les flux d’immigrés.

L’accentuation de la problématique d’accueil de ces nouvelles populations. L’impact politique et idéologique sur les mentalités des habitants.

d. Une ségrégation socio-spatiale

Une dynamique importante qualifiée ainsi (entretiens) : « fracture sociale », « repli communautaire », … « faiblesse du dialogue interreligieux », développement de « l’entre soi »,…

Le maintien, voire l’accentuation, de cette ségrégation socio spatiale et, en premier lieu, les dimensions liées au logement.

La tendance au repli des communautés sur elles-mêmes (y c. de la communauté catholique) ; La poussée des revendications de la communauté musulmane (création de lieux de culte) ; La poussée des Églises évangéliques (pratiquants majoritairement d’origine africaine).

e. la très forte mobilité résidentielle

Le fort turn-over de la population dans certaines communes (un tiers de la population en cinq ans) est structurel (l’arrivée et le départ des populations les plus jeunes avec l’arrivée du premier ou deuxième enfant...)

Cette rotation rapide des habitants les plus jeunes semble devoir se prolonger

Progressivement les jeunes couples et familles pourraient ne plus avoir les moyens même avec des revenus élevés de s’installer dans le 92, dont la composition serait alors vieillissante.

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a) Le renouvellement et la densification du tissu urbain et le fort recul de la population ouvrière

De Gennevilliers à Issy-les-Moulineaux en passant par Puteaux, la disparition des industries manufacturières, marquée il y a plusieurs décennies avec le départ de Simca et Citroën de Levallois et de Clichy, s’est terminée symboliquement avec la fermeture de l’usine Renault sur l’Île Seguin en 1992. Elle a eu pour conséquence la mise en œuvre par les pouvoirs publics d’une politique de rénovation urbaine.

Dans un premier temps, le changement d’attribution fonctionnelle des parcelles industrielles s’est faite au profit de la construction de bureaux (la Défense) puis de zones résidentielles comme à La Garenne-Colombes ou au Plessis-Robinson ou de zones mixtes, mêlant habitat et activités économiques du secteur tertiaire tournées vers l’extérieur du département et en grande partie vers l’international (Issy-les-Moulineaux, Levallois-Perret).

La disparition des industries a eu des conséquences socio-économiques et démographiques importantes avec :

- une perte d’emplois industriels et en corollaire la disparition de la classe ouvrière et de sa forte culture ;

- la déshérence d’une partie de la population locale qui a basculé dans le chômage ou quand elle a retrouvé un emploi, a été confrontée à des conditions de vie modifiées (temps de transport importants).

Le renouvellement urbain qui s’en est suivi a touché à la fois les anciennes zones industrielles et des zones d’habitat ouvrier qui jouxtaient ces territoires. La réaffectation de ces zones a eu pour conséquences principales le relogement des populations modestes vers le parc social (par exemple, les populations de Courbevoie ont été relogées dans des tours HLM de Nanterre).

Ce phénomène de remplacement de populations modestes par des populations plus aisées est particulièrement caractéristique des quartiers de Levallois proches de Neuilly depuis plusieurs décennies. Il est issu de la déprise industrielle combinée à la « poussée » parisienne depuis le 17ème arrondissement. On retrouve le même phénomène dans le Sud du Département à Issy-les-Moulineaux, Montrouge, Malakoff et Vanves concernés par le desserrement des 14ème et 15ème arrondissements de Paris.

Ces évolutions ce sont accompagnées de l’arrivée d’une population de cadres avec un taux de couple biactifs important et en parallèle d’une augmentation des prix des loyers (+ 50 % depuis 2002 en moyenne en France) et de l’immobilier (multipliés par trois depuis 2002 en moyenne en France) ainsi que d’une progression des copropriétés.

On constate une homogénéisation du département en ce qui concerne les catégories socioprofessionnelles.

Les zones sensibles se sont en partie résorbées mais dans le même temps les difficultés se sont accentuées dans des zones plus réduites qui se sont ghettoïsées et dans lesquelles la mixité sociale et ethnique a diminué.

Ce phénomène concerne essentiellement les secteurs suivants : « Le Luth » à Gennevilliers, « L’Europe » et « Les Fossés-Jean » à Colombes, « Le Petit Nanterre » et « Les demoiselles d’Avignon » à Nanterre, le quartier du « Pont de Sèvres » à Boulogne-Billancourt, « Les Blagis », quartier à cheval sur les communes de Fontenay-aux-Roses, Sceaux et Bagneux, « La Butte Rouge » à Châtenay-Malabry et le quartier du « Petit Clamart » à Clamart.

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Les faits marquants aujourd’hui :

Concernant la population ouvrière vieillissante au sein du département, les interlocuteurs interrogés constatent des phénomènes préoccupants de solitude de personnes âgées qui se trouvent de plus en plus isolées.

Ils notent également l’affaiblissement des mouvements catholiques ouvriers et la difficulté pour cette population de trouver sa place dans les paroisses, hormis celles qui sont situées dans les quartiers populaires.

Les perspectives à 5 ans :

La disparition des populations ouvrières du département apparaît comme une tendance lourde avec la poursuite du vieillissement de ces populations et de leurs fragilités (solitude, …).

Le maintien des zones sensibles du 92 est considéré globalement par les experts comme une tendance lourde, sans perspective d’évolution significative d’ici 5 ans.

Le départ des classes moyennes propriétaires qui ne peuvent pas aider leurs enfants à se loger est un signal, qu’après les retraités, les employés et les ouvriers, c’est cette catégorie qui contribuera au départ des populations (une fois la maison ou l’appartement payé).

b) L’embourgeoisement du département

On l’a noté dans la première partie, depuis plusieurs décennies, « l’embourgeoisement » du département s’est accentué avec l’arrivée toujours plus importante de cadres et de professions intellectuelles supérieures de type ingénieur.

Ce phénomène concerne aussi des quartiers qui étaient encore il y a 15 ans majoritairement habités par des personnes à revenus modestes comme le bas-Meudon ou le Petit-Clamart dont les barres HLM ont été rénovées à partir de 1996.

Les faits marquants aujourd’hui

Ces populations de cadres et professions supérieures sont considérées par les personnes interrogées au cours de cette étude comme plutôt pratiquantes et leur arrivée participerait au maintien d’un taux de pratique relativement élevé dans le département ; les catégories plus populaires qui pratiquaient peu auraient été remplacées par des catégories plus aisées qui pratiquent davantage.

Autre impact significatif selon nos interlocuteurs, la manière de célébrer le culte a changé car elle vise un « public » plus aisé qu’autrefois. Aux dires des experts rencontrés, quand le public est socialement mixte, la liturgie apparaît pour certains comme peu accessible aux classes populaires, souvent d’origine africaine, antillaise ou portugaise, qui peuvent représenter 1/3 de l’assistance à la messe. Il apparait un décalage culturel entre une population aisée de cadres et une population pratiquante issue de l’immigration ou des Antilles.

Il est noté par ailleurs que cette évolution de la population vers des catégories supérieures n’a pas forcément d’impact sur la réduction de la pauvreté des relations interpersonnelles dans une société marquée par l’individualisme, la double activité des couples et la fragilisation de la famille notamment, c’est même souvent le contraire.

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Les perspectives à 5 ans

Cet embourgeoisement du département est considéré comme une tendance lourde du département qui devrait se poursuivre et s’accentuer avec le maintien à des niveaux élevés du coût de l’immobilier.

Des germes de changement (phénomènes émergents aujourd'hui qui pourraient avoir des conséquences importantes demain) ont été repérés.

En effet, avec ce maintien à des niveaux très élevés des prix de l’immobilier, certains de nos interlocuteurs s’interrogent sur un possible fléchissement du nombre de familles entrant dans les Hauts-de-Seine, ce qui affecterait rapidement le taux de pratique.

Autre germe de changement envisagé par certains, notamment dans les zones les plus proches de Paris : l’arrivée de couples et de familles de type « bobo23 », c’est à dire à revenu élevé, aux pratiques religieuses rares et des orientations plus à gauche sur l’échiquier politique.

c) Les flux de populations de migrants

Originaires d’Afrique de l’Est, d’Europe de l’Est, du sous-continent indien et de plus en plus du Moyen-Orient, les populations immigrés et étrangères sont présentes essentiellement dans les paroisses du nord du département avec plus de 25 % à Clichy, Gennevilliers-Asnières-Grésillons, Saint-Joseph-des-Quatre-Routes-Asnières et Saint-Joseph-Villeneuve-la-Garenne24.

Les faits marquants aujourd’hui :

Cette population est devenue au fil du temps celle qui sollicite en majorité les équipes du Secours catholique. Deux types de populations de migrants se dégagent : d’une part, des migrants venus avec le projet de s’installer en France et d’autre part un flux plus récent de migrants qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne ou les pays nordiques.

Les perspectives à cinq ans :

Même si le département 92 est actuellement moins concerné que d’autres départements de la région parisienne par l’immigration, les récentes évolutions géopolitiques au Maghreb et au Moyen-Orient en particulier pourraient avoir un impact significatif sur les flux d’immigrés et de réfugiés dans le 92.

Autres incertitudes : la manière dont les pays européens vont gérer l’arrivée de ces populations et/ou tenter de stopper ces flux et l’évolution de l’attractivité de la Grande-Bretagne. À court terme, la France pourrait redevenir une destination finale pour les migrants.

Deux impacts sont imaginables : d’une part l’accentuation de la problématique d’accueil de ces nouvelles populations et d’autre part l’impact politique et idéologique sur les mentalités des habitants.

23 Au sens journalistique du terme 24 Sources : interprétation des cartes du Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine (C. RHEIN et B. LEFÈVRE, 2014).

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d) Une ségrégation socio-spatiale

Il existe de grandes disparités sociales entre les communes, entre les quartiers d’une même commune et de ce fait entre les paroisses, malgré une image toujours très prononcée d’un département riche marqué par la présence de nombreux sièges sociaux de grandes entreprises.

La fracture parait de plus en plus prononcée entre un monde de cadres aisés hyper-connectés et des couches plus populaires (dont certaines d’origine africaine ou maghrébine) dont une part se marginalise.

Le « repli sur soi » caractérise l’ensemble du département. Par exemple à Sceaux ou à Saint-Cloud, des oppositions à des projets de construction de bâtiments à vocation sociale se font jour. Des domaines privés ont été créés à Garches, Chaville, Vaucresson. Il y a des frictions à Colombes et Asnières entre les zones HLM et les zones pavillonnaires datant de la fin XIXème, etc.

Ces dynamiques de ségrégation spatiale se manifestent aussi sur le plan scolaire avec des stratégies élaborées de choix de résidence en fonction de la réputation des établissements scolaires.

Dans les poches de pauvreté, notamment dans certains quartiers de Villeneuve-la-Garenne, de Colombes, de Gennevilliers ou de Nanterre, il est de plus en plus question de repli communautaire sur la base ethnico-religieuse.

Les faits marquants aujourd’hui :

La tendance à une ségrégation socio-spatiale est évoquée par la plupart des personnes interrogées comme une dynamique importante. Sont évoqués les termes de : « fracture sociale », « repli communautaire », « développement de « l’entre soi », « perte de la mixité sociale », et en corollaire une question de fond est posée : comment « faire société » ?

Le très faible taux de pratique au sein des poches de pauvreté est relevé et à l’inverse, le taux de pratique assez élevé des zones les plus aisées ;

La faiblesse du dialogue interreligieux est relevée ainsi que le recul de la tradition orthodoxe (notamment avec la vente de leur lieu de culte à Meudon).

Les perspectives à 5 ans

De nombreux facteurs tendent à maintenir, voire accentuer, cette ségrégation socio-spatiale et en premier lieu les dimensions liées au logement.

D’autres germes de changement sont relevés et participent au renforcement du processus de ségrégation socio-spatiale :

- la tendance au repli des communautés sur elles-mêmes, y compris de la communauté catholique ;

- la poussée des revendications de la communauté musulmane auprès des collectivités pour la création de lieux de culte ;

- la poussée des Églises évangéliques avec des pratiquants majoritairement d’origine africaine.

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e) La très forte mobilité résidentielle

La mobilité résidentielle est très forte dans le département (cf. Partie 1), en particulier dans les communes limitrophes de Paris. 55 % des ménages ont emménagé au cours des 10 dernières années et par exemple à Courbevoie, 1/3 des ménages ont été renouvelés en six ans.

Généralement, les personnes se rapprochent des Hauts-de-Seine pour y résider et accessoirement pour y travailler car Paris est proche et les transports sont considérés comme plutôt performants.

On l’a vu (Partie 1) les arrivants sont plutôt jeunes. D’après nos interlocuteurs, trois flux majeurs alimentent l’arrivée de populations :

- des familles de cadres/cadres supérieurs qui quittent Paris notamment à l’arrivée du 1er enfant ;

- des jeunes qui arrivent de Province et qui font leurs premières armes professionnelles à Paris ou dans le 92 ;

- l’arrivée de populations immigrées d’origine africaine et nord-africaine qui s’installent dans certaines communes comme Nanterre, Gennevilliers, Bagneux ou Malakoff.

Les faits marquants aujourd’hui :

Le fort turn-over de la population dans certaines communes (un tiers de la population en cinq ans) est structurel et marque naturellement l’activité des paroisses avec notamment l’arrivée puis le départ des populations les plus jeunes à l’arrivée du premier ou deuxième enfant, ceci en lien avec le niveau élevé des prix de l’immobilier qui pousse ces ménages à s’éloigner en deuxième couronne pour bénéficier de plus d’espace.

Les perspectives à 5 ans

Cette rotation rapide des habitants les plus jeunes semble devoir se prolonger, et même certains constatent une accélération du phénomène et craignent que progressivement les jeunes couples et familles n’aient plus les moyens, même avec des revenus élevés, de s’installer dans le 92, dont la composition serait alors vieillissante.

B) LES DYNAMIQUES RELATIVES AUX POLITIQUES PUBLIQUES Quatre dynamiques ont été retenues concernant les évolutions relatives à la gouvernance publique. Elles sont toutes liées de près ou de loin à la création de la Métropole du Grand Paris et touchent les problématiques de « gouvernance », de transport et de rénovation urbaine.

Le 1er janvier 2016 a vu le jour la Métropole du Grand Paris (MGP). Elle regroupe Paris, les 123 communes des trois départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne et 7 communes des départements limitrophes de l’Essonne et du Val d’Oise, soit près de 7 millions d’habitants.

La MGP s’est donné pour objectifs l’amélioration du réseau de transport, la construction de nouveaux logements, le développement de l’activité économique sur le territoire régional et la création d’emplois.

Créée sous forme d’un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre et à statut particulier relevant du régime des métropoles, elle a pour vocation d’améliorer la vie des habitants, de

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réduire les inégalités territoriales qui la composent, de développer un modèle urbain, social et économique durable et de renforcer l’attractivité et la compétitivité au bénéfice de l’ensemble du territoire national.

Est présenté ci-après le tableau résumant ces dynamiques avant un exposé plus complet.

LES DYNAMIQUES RELATIVES AUX POLITIQUES PUBLIQUES - RÉSUMÉ

DYNAMIQUES Faits marquants aujourd’hui

À 5 ans – tendances lourdes À 5 ans Incertitudes/germes de changement

f. Les évolutions des intercommunalités

La commune est de fait de moins en moins une échelle de gouvernance avec l’existence de la MGP et de ses Territoires.

Les relations entre les administrations et les administrés vont continuer à se dématérialiser (numérisation et passage par des sites Internet). Les centres de décision politiques vont s’éloigner des citoyens.

À cause de relations moins directes tant avec les administrations qu’avec les élus, n’y a-t-il pas des menaces sur la citoyenneté ?

g. La gouvernance et l’organisation du Grand Paris

Profond bouleversement des structures administratives territoriales avec l’apparition de nouveaux interlocuteurs pour le Diocèse (et la disparition d’autres).

Les Etablissements Publics Territoriaux (les EPT dit « Territoires ») apparaissent, comme des interlocuteurs essentiels pour le Diocèse. L’incertitude est de mise concernant les budgets des communes, voire des Territoires. La compétition entre les Territoires et entre les communes d’un même Territoire risque de s’amplifier dans les années à venir. Le projet de fusion entre Boulogne-Billancourt et d’Issy-les-Moulineaux dont l’un des objectifs est de peser politiquement dans la gouvernance de la MGP semble être un indicateur de ce risque

Le destin des départements de la petite couronne peut être considéré comme une incertitude majeure. Dans un premier temps ils seront vraisemblablement conservés à l’intérieur du périmètre de la Métropole. Cependant, à terme, leur disparition semble très probable. Le jeu des transferts financiers entre l’Etat, la MGP, les Territoires et les communes est complexe. L’incertitude est donc de mise concernant les budgets des différentes entités.

h. Les infrastructures de transports

Malgré les avancées (tramway), concernant la plupart des déplacements liés au travail ou aux sorties culturelles, pour l’instant, le centre du département reste Paris.

Des projets d’infrastructures de transport sont programmés dans un futur proche. Il s’agit en premier lieu des projets de tramway en cours de réalisation.

Le rythme de déploiement des projets d’infrastructures du Grand Paris.

i. L’impact du Grand Paris et les évolutions urbaines

La présence d’importants pôles d’activités tertiaires (La Défense, Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Levallois, …) est un fait marquant du 92.

Le renouvellement urbain et la densification urbaine autour des gares du Grand Paris Express. Deux futures gares sont particulièrement susceptibles de connaître un renouvellement urbain important : quartier des Groues et Bagneux.

Une incertitude réside sur le type d’urbanisation réalisé et une question majeure se dégage : va-t-on vers la poursuite du modèle d’exclusion des classes populaires ou pas ?

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f) Les évolutions des intercommunalités

Jusqu’au 31 décembre 2015, le département est découpé en 36 communes rassemblées pour la plupart dans les 7 EPCI qui sont remplacés à partir du 1er janvier 2016 par 4 territoires (Vallée Sud Grand Paris, Grand Paris Seine Ouest, Paris Ouest La Défense et Boucle Nord de Seine) dans le cadre de la création de la Métropole du Grand Paris (Figure 12).

Figure 12 : les 7 EPCI du 92 remplacés par 4 territoires

Faits marquants aujourd’hui

Aujourd’hui, avec la création de la Métropole du Grand Paris (MGP), toutes les communes font partie d’un établissement public de coopération intercommunale (EPCI). De fait, la commune est de moins en moins une échelle de gouvernance.

Les périmètres des 7 anciens EPCI ont été dans l’ensemble repris pour constituer les 4 établissements publics territoriaux (EPT). En effet, le T2 « Vallée Sud Grand Paris » (395 000 habitants25) est constitué par la réunion de la CC Châtillon-Montrouge et des CA Sud-de-Seine et Hauts-de-Bièvre (retranchée des 2 communes du 91 Wissous et Verrières-le-Buisson) – le T3 (315 000 hab.) reprend le périmètre et le nom de la CA « Grand Paris Seine Ouest », le T4 « Paris Ouest La Défense » (568 000 hab.) est formé par l’addition des 3 anciennes CA Cœur-de-Seine, Mont-Valérien et Seine-Défense auxquelles s’ajoute les communes de Neuilly-sur-Seine,

25 Source : Mairie de Paris, décembre 2015.

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Levallois-Perret et La Garenne-Colombe – et enfin le T5 « Boucle Nord de la Seine » (435 000 hab.) rassemble les communes du Nord du département (Colombes, Bois-Colombes, Asnières-sur-Seine, Clichy, Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne) auxquelles s’ajoute le commune d’Argenteuil située dans le département du Val d’Oise.

Les perspectives à 5 ans

La tendance lourde est inscrite dans la loi, le transfert progressif à la MGP (d’ici 2018) des compétences exercées en lieu et place des communes et des anciens EPCI.

Les centres de décision politiques vont donc s’éloigner des citoyens.

Par ailleurs - et ce n’est pas un phénomène propre au 92 - les relations entre les administrations et les administrés vont continuer à se dématérialiser (numérisation et passage par des sites Internet).

L’addition de ces tendances ne risque-t-elle pas de faire peser des menaces sur la citoyenneté, au sens d’un sentiment d’appartenance à un corps social et de responsabilité à y exercer ?

g) La gouvernance et l ’organisation de la Métropole du Grand Paris

La Métropole du Grand Paris (MGP) est gouvernée par le Conseil de la Métropole, assemblée d’élus locaux réunissant 209 membres26 avec à sa tête un Président27 qui a été élu le 22 janvier 2016 par les conseillers métropolitains.

La MGP est organisée en 12 établissements publics territoriaux (EPT) dont 4 se déploient, comme nous l’avons évoqué précédemment, sur le département des Hauts-de-Seine. Ces établissements publics territoriaux (EPT) n’ont pas de personnalité juridique distincte de la MGP. Cette dernière est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre et à statut particulier. Il y a donc deux niveaux d’intercommunalité.

La MGP constitue en effet le niveau stratégique d’élaboration des politiques publiques et les 12 territoires sont l’échelon de la mise en œuvre et de la gestion de ces politiques publiques (Figure 13).

Les prochaines élections présidentielles et législatives font peser une incertitude sur cette architecture : un changement de majorité au niveau national peut-il avoir pour effet de la remettre en question ?

26 Les 131 communes sont toutes représentées par au moins un représentant. La ville de Paris, représentant environ un tiers des habitants, compte 62 représentants. Comme dans tout EPCI à fiscalité propre, ils ont été désignés à la proportionnelle à la plus forte moyenne. 27 Patrick OLLIER, ancien ministre, Député Maire de Rueil-Malmaison

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Figure 13 : Le double niveau d’intercommunalité, Métropole du Grand Paris (MGP) et Etablissements Publics Territoriaux (EPT). Source : www.metropolegrandparis.fr.

Les compétences exercées par la MGP :

Les compétences sont transférées de manière progressive de 2016 à 2018.

Un Projet métropolitain définit les orientations générales de la politique conduite par la MGP.

A ce projet est associé :

- un Plan Énergie Territorial (PCET)

- un Schéma directeur des réseaux de distribution d’énergie

- un Schéma de cohérence territoriale (SCOT) comprenant un cahier de recommandations pour les PLU territoriaux et Plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement (PMHH)

La MGP a en charge, au niveau stratégique, les 4 grands domaines de compétences :

- L’aménagement de l’espace métropolitain

- La politique locale de l’habitat

- Le développement et d’aménagement économique, social et culturel

- La protection et la mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie

Une délégation de compétences en matière de logement de l’Etat à la MGP est possible ainsi qu’un transfert de grands équipements et infrastructures. La MGP partage avec les territoires, au niveau opérationnel, trois grands domaines de compétences : Aménagement ; Développement économique et l’Habitat (Figure 14).

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Dévelop. économique

Actions de développement

économique -Aménagement de zones d’activités

HabitatOffices publics de

l’habitat ; Améliorartion du

parc immobilier bâti ; Réhabilitation et

résorption de l’habitat insalubre

AménagementOpérations

d’anénagement ; Actions de

restructuration urbaine ;

Constitution de réserves foncières

Figure 14 : les compétences partagées entre la Métropole et les Territoires

Les conseillers métropolitains désignés par une commune sont également conseillers de territoire. Chaque territoire gère en propre les 7 compétences suivantes :

- Plan local d’urbanisme

- Assainissement et eau

- Plan énergie, air, climat

- Action sociale d’intérêt territorial

- Politique de la ville

- Equipements culturels et sportifs d’intérêt territorial

- Gestion des déchets ménagers et assimilés

Deux autres instances sont créées : la conférence métropolitaine comprenant l’ensemble des maires des communes membres de la MGP et se réunissant une fois par an pour débattre du programme d’action et du rapport d’activité ; et le conseil de développement, organe consultatif composé de partenaires socio-économiques, sociaux et culturels extérieurs à la métropole et qui sera consulté sur les principales orientations de la métropole et les propositions pour l’élaboration du projet métropolitain.

Ressources et relations financières avec les communes

De 2016 à 2020, la métropole perçoit en lieu et place des communes et EPCI préexistants la totalité de la fiscalité professionnelle sauf la contribution foncière des entreprises (CFE), soit un total d’environ 1,1 milliards d’euros et une part de la dotation globale de fonctionnement évalué à 1,5 milliards d’euros

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(Source : Mairie de Paris). Á compter de 2021, la métropole percevra en lieu et place des territoires la CFE estimée à environ 1 milliard et fixera un taux de convergence unique.

Par ailleurs, la métropole verse à chaque commune une attribution de compensation correspondant à la différence entre le montant des recettes et des charges transférées (+/- 15 % sur décision du conseil de la métropole) et une dotation de solidarité communautaire fixée sur la base de critères de revenus des habitants et de ressources des communes.

Les territoires sont financés par un fonds de compensation des charges territoriales alimenté par les communes sur la base d’une quote-part des « taxes ménages » (taxe d’habitation, taxe foncière…) et d’une quote-part de la contribution foncière des entreprises à partir de 2020.

Le jeu des transferts financiers entre l’Etat, la MGP, les Territoires et les communes est complexe. L’incertitude est donc de mise concernant les budgets des différentes entités.

Projet de fusion des communes de Boulogne-Billancourt et d’Issy-les-Moulineaux

Le projet de fusion des deux communes a été adopté le 9 juillet 2016 par les conseils municipaux des deux villes. Des études vont être lancées pour évaluer la faisabilité du projet. D’ici 2018, près de 200.000 habitants pourraient devenir la 12ème ville de France aux portes de Paris.

L’objectif affiché par les deux villes, est de pouvoir peser politiquement au sein de la Métropole du Grand Paris, et recevoir plus financement de la part de l'État pour le nouvel ensemble dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat envers les collectivités. Les habitants seront seulement consultés pour le choix du nom de la nouvelle commune.

Les faits marquants aujourd’hui :

La création de la MGP et des Territoires avec un partage des compétences à deux échelons d’intercommunalité. Toutes les communes font désormais partie d’une intercommunalité. Dans le document « Regroupements intercommunaux de l’agglomération parisienne au 1er janvier 2016 », l’APUR et l’IAU apportent les premières données à l’échelle de ces territoires (Cf. Annexe 1 – Données sur les nouveaux territoires du 92 de la Métropole).

Le projet de fusion entre Boulogne-Billancourt et d’Issy-les-Moulineaux.

Les perspectives à 5 ans

Les Etablissements Publics Territoriaux (les EPT dit « Territoires ») apparaissent, de par leurs compétences, comme des interlocuteurs essentiels pour le Diocèse. L’incertitude est de mise concernant les budgets des communes, voire des Territoires. La compétition entre les Territoires et entre les communes d’un même Territoire risque de s’amplifier dans les années à venir. Le projet de fusion entre Boulogne-Billancourt et d’Issy-les-Moulineaux dont l’un des objectifs est de peser politiquement dans la gouvernance de la Métropole du Grand Paris semble être un indicateur de ce risque.

Le destin des départements de la petite couronne peut être considéré aussi comme une incertitude majeure. Dans un premier temps ils seront vraisemblablement conservés à l’intérieur du périmètre de la Métropole. Cependant, à terme, leur disparition semble inéluctable et apparaît en filigrane dans certains textes. L’Assemblée des Communautés de France (AcDF) considère à ce propos « qu’il serait plus cohérent et préférable de commencer par cette étape tout en poursuivant la constitution d’une organisation polycentrique appuyée sur des territoires de projet infra-métropolitains ». Certains départements pourraient être

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tentés par une fusion afin de pouvoir peser plus fortement dans le débat. Les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine semblent vouloir se rapprocher. Leurs organismes d’aménagement public ont déjà fusionné en juillet 2016 en une seule entité nommée Citallios. Pour le Diocèse dont le périmètre a été calqué à sa création sur le département, une fusion ne serait pas sans reposer la question …

h) Les évolutions des infrastructures de transport :

Une forte densité, couplée à une activité économique intense, a pour conséquence un encombrement fréquent des transports en commun et du réseau routier, avec un réseau RATP/SNCF actuellement bien moins dense que dans Paris intra-muros pour une activité et une densité parfois supérieures dans certaines zones.

Des créations de lignes de transports en commun et notamment de tramway ont amélioré la situation ces six dernières années :

- La création du Tramway (T2) depuis fin 2009 entre Issy-les-Moulineaux et La Défense puis son prolongement entre La Défense et Bezons dans le Val-d’Oise en novembre 2012 ont contribué à un désenclavement (modeste) du Département. Pour les populations qui l’empruntent, le passage par Paris n’est plus obligatoire. Le Tramway T2 dessert un quart des communes du département (9 sur 36) tout en le connectant aux départements de Paris et du Val-d'Oise ;

- Le prolongement du T1 vers Asnières-Gennevilliers depuis la Seine-Saint-Denis avec la création de dix stations dont neuf dans les Hauts-de-Seine. Le prolongement du T1 a été inauguré le 15 novembre 2012 ;

- Le T6 dont la partie en surface a vu le jour en 2014 après 4 ans de travaux et relie Châtillon à Vélizy-Villacoublay via Malakoff, Montrouge, Châtillon, Fontenay-aux-Roses, Le Plessis-Robinson, Clamart et Meudon-La-Forêt. La mise en service de son prolongement d’1,6 Km le 28 mai 2016 par la section souterraine de Vélizy à Viroflay-Rive-Droite, même s’il ne touche pas directement le 92, améliorera les déplacements vers l’ouest en reliant le département des Hauts-de-Seine à celui des Yvelines. La ligne de tramway T6 comporte 19 stations (12 dans les Hauts-de-Seine et 7 dans les Yvelines), en correspondance avec les lignes de bus et le métro (Cf. Annexe 2 : Figure 20).

Les faits marquants aujourd’hui :

Malgré ces avancées, concernant la plupart des déplacements liés au travail ou aux sorties culturelles, pour l’instant, le centre du département reste Paris.

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LES PERSPECTIVES À 5 ANS (CF. ANNEXE 1 – DONNEES SUR LES NOUVEAUX TERRITOIRES DU 92

DE LA METROPOLE

Evolution et densités des populations

Evolution du nombre d’emplois

Construction de logements entre 2004 et 2013

Evolution des revenus par habitant

Annexe 2 – Cartes des infrastructures de transports) :

Des projets d’infrastructure de transport sont programmés dans un futur proche. Il s’agit en premier lieu des projets de tramway en cours de réalisation.

Le T 10 qui desservira sur 8,2 Km et via 14 stations les communes d’Antony, Châtenay-Malabry, Le Plessis-Robinson et Clamart. La nouvelle ligne va se connecter à l’offre existante. Elle permettra des correspondances avec le RER B et le TVM (Trans Val-de-Marne) à la station La-Croix-de-Berny, ainsi qu’avec le T6 et des lignes de bus tout le long du tracé. Elle permettra de relier les grandes zones d'emploi, favoriser l'usage des transports en commun et requalifier des espaces publics le long du tracé. Le tramway permettra ainsi de relier certains quartiers périphériques comme Jean Zay à Antony, la zone d’activités Noveos à Clamart et au Plessis-Robinson, les quartiers Appert-Justice,

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Allende et Europe à Châtenay-Malabry (Cf. Annexe 2 : Figure 19). Le début des travaux est prévu en 2017 avec une mise en service pour 2021.

Le prolongement du T1 vers Asnières-Colombes. Il reliera le terminus "Les Courtilles" à la station "Gabriel Péri" à Colombes via 12 stations supplémentaires pour 24 min de parcours avec un tramway toutes les 4 minutes aux heures de pointe. Il sera en correspondance directe avec le métro ligne 13 aux Courtilles, avec le Transilien J à la gare du Stade et avec le T2 à "Parc Pierre Lagravère". Cette nouvelle liaison permettra aux voyageurs de se déplacer plus facilement entre les villes de Colombes, Bois-Colombes et Asnières (200 000 habitants et 70 000 emplois concernés directement) et du même coup entre toutes les villes desservies par les lignes actuelles de tramway T1 et T2. À l'horizon 2023, les 6,4 km du trajet de l’extension seront parcourus en 20 min. par 60 000 pers./jour (Annexe 2 : Figure 21). Les autres projets à plus long terme du Grand Paris Express sont présentés en Annexe 3.

i) L’impact du Grand Paris sur le 92 et les évolutions urbaines

Il est prévu dans le projet du Grand Paris, la création et/ou la rénovation de quatorze gares dans le 92 qui connaîtront un renouvellement urbain sur 600 à 800 mètres de circonférence autour d’elles (Source : APUR28). Le but sera de créer autant de nouveaux centres ou pôles urbains.

Six gares concernées par la ligne 15 du Grand Paris Express (GPE) seront mises en service d’ici 5 ans : Bagneux, Châtillon-Montrouge, Fort-d’Issy-Vanves-Clamart, Issy-RER et Pont de Sèvres (Figure 23) ainsi que dans le quartier des Groues à Nanterre qui verra aussi l’arrivée du RER E (. Parmi celles-ci, nous détaillons la situation de deux zones susceptibles de connaître un renouvellement urbain très important : le quartier des Groues à Nanterre et celui de la gare de Bagneux.

Le quartier des Groues à Nanterre (Source : Site internet de la Mairie de Nanterre) :

Une convention partenariale vient d’être signée le 9 juillet 2015 entre Réseau Ferré de France (RFF), la Société du Grand Paris, la ville de Nanterre et l’établissement public d’aménagement de La-Défense-Seine-Arche (EPADESA), pour organiser les futures opérations d’aménagement des 76 hectares du quartier des Groues (dont 47 hectares d’emprise ferroviaire) qui accueille à l’heure actuelle 300 habitants et un tissu diffus d'entreprises employant environ 6 000 personnes.

Aujourd'hui enclavé par des voies ferrées (Figure 15), le quartier verra la réalisation d’une gare d’interconnexion entre le futur RER E Eole (pour 2020) et la ligne 15 du métro du Grand Paris Express (pour 2023) en lieu et place de l’actuelle gare de triage.

S’appuyant sur ce futur pôle multimodal et ces nouvelles lignes de transports, le quartier des Groues verra la création de 4 500 logements neufs d’ici 2025 (les 1er seront livrés dès 2020) dont 30 % de logements sociaux et 20 % de logements dit « intermédiaires » en accession encadrée et libre. Ce « 11ème quartier » de Nanterre qui accueillera à terme 12 000 habitants et 200 000 m² de bureaux, comprendra donc de l’habitat, des espaces verts, des équipements sportifs et culturels, des services publics ainsi qu’à terme quatre nouveaux groupes scolaires.

28 APUR : Atelier Parisien d’Urbanisme

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Les entreprises existantes (76% d’entre elles sont des TPE/PME) seront maintenues. La ville de Nanterre souhaite conforter l’activité organisée autour de trois pôles économiques : stockage et logistique, BTP et production.

Figure 15 : Photo du quartier des Groues aujourd’hui (Source : Le Moniteur)

….et à l’horizon 2030

(Source : Agence Cot)

Le quartier de la gare de Bagneux (Source : APUR) :

Avec 24 000 habitants, le quartier est dense en population (100 hab/hectare) mais ne regroupe cependant que 30 emplois à l’hectare soit un taux d’emploi assez faible de 0,6 contre 0,9 en moyenne en petite couronne. Le quartier est plutôt mixte avec la présence de grands ensembles d’habitat collectifs, de quelques zones d’activités et de bureaux dont les bâtiments occupent de larges emprises et de quelques secteurs d’habitat pavillonnaire.

Le quartier est « populaire » avec 50 % d’actifs résidants ouvriers ou employés. Le chômage était de 13, 2 % en 2014. Près de 40 % des emplois sont liés à l’administration publique, la santé et l’enseignement (14 % aux services et 10 % à l’industrie). 50% des logements sont des logements sociaux.

3 200 actifs travaillent dans leur commune de résidence à Bagneux soit 19,2 % de la population active.

Avec l’arrivée de la ligne 4 (2019) du métro puis de sa connexion à la ligne 15 du GPE (2020), l’accessibilité au territoire métropolitain à partir de Bagneux sera nettement améliorée. Il est ainsi estimé que par rapport à aujourd’hui, 4 fois plus de territoire sera accessible en 45 minutes de trajet en transport en commun depuis la gare de Bagneux M4 et trois fois plus d’emplois, ce qui inclut notamment Paris, l’ensemble du 92 et une partie du Val-de-Marne. Depuis la future gare, le quartier disposera d’une bonne accessibilité piétonne, l’ensemble du quartier étant accessible en moins de 10 min malgré l’emprise au sol de zones impénétrables (Cimetière de Bagneux et Fort de Montrouge). Aujourd’hui, la moitié des déplacements domicile-travail s’effectuent en transports en commun et 33 % en voiture particulière, le quartier étant bien desservi par le réseau des bus.

Le rythme de construction de logements ou de surfaces d’activités a été très modéré depuis 2002 (en moyenne 30 logements/an) et ont concerné essentiellement la commune d’Arcueil au nord de la zone (donc hors 92). Deux fois plus de surfaces d’activités ont été autorisées entre 2002 et 2012 soit 65 000 m² (65 % pour des locaux du tertiaire). Le quartier reste toutefois essentiellement résidentiel.

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La mutation du quartier qui accompagnera l’arrivée de la ligne 15 du GPE en connexion avec la ligne 4 du métro qui deviendra le nouveau terminus de la ligne entrainera une profonde mutation du quartier car la connexion entre les deux lignes impliquera le réaménagement de l’îlot gare dans le cadre de la ZAC éco-quartier Victor Hugo avec une densification autour du pôle gare et une ouverture vers les quartiers alentours, notamment celui de Pierre Plate. La station de métro s’ouvrira sur une place-parvis de 5 000 m² animée par des terrasses, un marché et un équipement polyvalent non encore défini.

L’éco-quartier Victor Hugo vise à se densifier par du logement et des équipements publics (crèche, école) et à améliorer les liaisons par modes doux et publics à des lieux jusqu’ici fermés (site SETRA). Les aménagements de ce quartier sont à mettre en relation avec le projet de rénovation de la Pierre Plate (Figure 16).

ZAC Écoquartier Victor Hugo Pierre Plate Site des Mathurins Date d’achèvement 2020

Nombre de logements 850 580 Logements (m²) 75 000 50 000 140 000

Bureaux (m²) 110 000 Activités (m²) 140 000

Équipements (m²) Crèche, groupe scolaire, centre de loisirs

3 équipements de petite enfance, 1 équipement polyvalent et 1 gymnase

Lycée, groupe scolaire et autres

Commerces (m²) 44 000 1 225 Surface totale (m²) 229 000 51 225 280 000

Figure 16 : tableau des éléments des opérations d’aménagement du quartier de la gare de Bagneux (Source : APUR)

La gare de la ligne 15 sera quant à elle implantée sur un des deux îlots centraux, au sein d’un programme immobilier défini par la SGP et la SEMABA. Elle s’ouvrira à la fois sur la gare de la ligne 4 et le parvis, sur l’éco-quartier Victor Hugo et sur l’immeuble « signal » (< à 50 m de hauteur) sur l’îlot voisin et dont le programme reste à définir (Figure 17).

Les faits marquants aujourd’hui :

La présence d’importants pôles d’activités tertiaires (La Défense, Boulogne, Issy, Levallois, …) est un fait marquant du 92.

Autre caractéristique : certains centres-villes du 92 sont d’un faible niveau de services aux habitants (commerce, loisirs, culture…).

Troisième fait marquant relevé, le désenclavement par le développement des transports est en cours et certaines zones, comme le quartier des Groues à Nanterre, sont en pleine mutation.

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Figure 17 : Les projets d’aménagement et de transports (Source : APUR)

Les perspectives à 5 ans

Le renouvellement urbain et la densification du tissu urbain autour des gares du Grand Paris Express sont l’occasion de recréer de vrais centres de vie qui structurent le territoire. Cela va redonner une centralité aux villes concernées et par conséquent permettre aux communautés chrétiennes de se redonner une identité territoriale.

Une incertitude réside sur le type d’urbanisation réalisé et une question majeure se dégage : va-t-on vers la poursuite du modèle d’exclusion des classes populaires ou pas ?

C) LES DYNAMIQUES RELATIVES AUX MODES DE VIE DES HABITANTS DU 92 Les dynamiques relatives aux modes de vie des populations les plus marquantes pour les missions de l’Église dans le 92 sont les suivantes au regard de notre enquête :

- la progression du taux de pauvreté relatif

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- la décohabitation des ménages

- l’accélération des rythmes de vie

- l’augmentation de la solitude

Nous présentons en préalable, ci-après, un tableau qui résume ces dynamiques avant une description plus complète.

LES DYNAMIQUES RELATIVES AUX MODES DE VIE DES HABITANTS - RÉSUMÉ

DYNAMIQUES Faits marquants aujourd’hui À 5 ans – tendances lourdes À 5 ans Incertitudes/germes de changement

j) La progression du taux de pauvreté relatif

La très forte concentration des populations à faible revenu dans seulement une dizaine de zones du département. L’émergence d’un nouveau type de population à aider : certains ménages de classes moyennes et de travailleurs pauvres (effet de la crise notamment).

Des taux de croissance faibles et un maintien du chômage à un niveau élevé Le maintien des prix du logement à des niveaux élevés confirmera la tendance à l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres.

Un retournement du marché de l’immobilier.

k) La décohabitation des ménages

Le phénomène de décohabitation qui marque le département correspond à l’augmentation constatée du nombre de familles mono parentales (partie 1), familles le plus souvent paupérisées et fragilisées.

Poursuite de la décohabitation et de l’augmentation du nombre des foyers mono parentaux, même si le département est relativement moins affecté (relativement aux moyennes nationales).

La fin de l’exception du 92 avec notamment la montée des couples biactifs.

l) Les couples biactifs et l’augmentation du travail salarié des femmes

La quasi-totalité des couples avec enfants - tous milieux sociaux confondus – sont, selon nos interlocuteurs, désormais des couples biactifs.

Une tendance lourde avec la prise en charge des enfants plus souvent confiés à l’extérieur et la moindre disponibilité des parents à s’engager dans du bénévolat au profit de l’Église notamment.

L’émergence de nouvelles modalités de travail (à distance, indépendant) qui permettent une conciliation vie privée/vie professionnelle. Mais risque d’effacement de frontière entre vie privée et vie professionnelle au profit de la seconde.

m) L’accélération des rythmes de vie

Une dynamique majeure (trajet domicile travail, évolution de la famille, place plus importante des loisirs et des écrans…) qui concerne toutes les générations.

La pression sur les temps des individus est une tendance lourde dans les grandes métropoles. Le manque de temps entraîne une difficulté d’engagement sur le long terme.

L’émergence du télétravail et celle de modes de transport « doux » qui ont pour intérêt de réduire les temps de transports permettront plus de flexibilité pour conjuguer obligations professionnelles et temps personnels et familiaux.

n) L’augmentation de la solitude

Le problème de la solitude et de l’affaiblissement des liens sociaux : une dynamique préoccupante (tout particulièrement les personnes âgées issues des milieux populaires et les familles monoparentales)

Une tendance lourde… Des nouveaux modes de communication y compris le numérique, aux effets contrastés sur le sentiment de solitude.

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j) La progression du taux de pauvreté relatif

Pour l’ensemble du département, le taux de pauvreté au sens de l’INSEE29 était de 11,8 % fin 201230, en augmentation depuis 2010 où il s’établissait à 10 %. Ce taux est inférieur à celui de la région Île-de-France qui est de 15 % (16,1 % à Paris et 26,9 % en Seine-Saint-Denis).

La population pauvre s’est accrue au rythme de 2 % par an, passant par exemple de 153 899 personnes en 2009 à 160 063 en 2011. Près de la moitié sont des personnes isolées et un quart sont des familles monoparentales.

La population à bas revenus est répartie de manière très inégale dans le département : les taux de pauvreté dans les communes (mesurés comme le rapport entre le nombre de personnes vivant dans des familles à bas-revenus et la population de la commune) varient de 2,8 % à Marnes-la-Coquette à 25 % à Villeneuve-la Garenne avec une forte concentration dans 7 communes qui ont un taux supérieur à 15 %. Elles rassemblent 27 % de la population et près de la moitié des personnes vivant dans une famille à bas-revenu dans le 92.

Les communes avec le taux de pauvreté le plus élevé du département sont (par ordre décroissant) :

- Villeneuve-la-Garenne,

- Gennevilliers,

- Nanterre,

- Clichy,

- Bagneux,

- Colombes,

- Asnières-sur-Seine.

Le chômage est un des phénomènes marquant de ces dernières années pour le département comme pour le reste de la France, même si le 92 apparaît comme privilégié sur ce plan car bénéficiant de taux de chômage en dessous de la moyenne nationale. Avec 7,9 % de la population active fin 2014, il est presque revenu au niveau du pic de 2003.

Les faits marquants aujourd’hui :

Depuis la crise de 2008, des populations, notamment des ménages de la classe moyenne lorsque l’un au moins des parents a perdu son emploi ainsi que des « travailleurs pauvres », se sont retrouvées particulièrement fragilisées à cause de l’augmentation du coût du logement en région parisienne et plus particulièrement dans le 92.

Pour nos interlocuteurs, ce qui est marquant, c’est la très forte concentration des populations à faibles revenus dans seulement une dizaine de zones du département ainsi que l’émergence d’un nouveau type de population à aider : certains ménages de classes moyennes.

29 Le taux de pauvreté correspond à la proportion d’individus (ou de ménages) dont le niveau de vie est inférieur pour une année donnée à un seuil, dénommé seuil de pauvreté. Le seuil de pauvreté calculé par l’INSEE s’établit à 60 % (50 % depuis 2012…) du revenu disponible médian (revenus fiscaux et sociaux) par unité de consommation avant impôt (hors les personnes de plus de 65 ans). Ce seuil était de 982 € par unité de consommation en 2011. 30 Si l’on prend la définition de la CAF30, ce taux est un peu supérieur avec 11,8 %.

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Les perspectives à cinq ans

Les anticipations en termes de croissance économique et de chômage pour la France tablent sur des taux de croissance faibles et un maintien du chômage à un niveau élevé. Dans ce contexte, les populations marquées par des taux de pauvreté les plus élevés au sein du département risquent de ne pas voir leur situation s’améliorer.

De même, la prévision du maintien des prix du logement à des niveaux élevés confirmerait la tendance à l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres.

k) La décohabitation des ménages

Même si le département est marqué par une proportion de couples mariés plus importante que dans le reste de la France, le phénomène de décohabitation (des couples mariés ou non) est considéré par les personnes interrogées comme important et à prendre en compte.

Cette décohabitation, de fait, entraîne une augmentation du nombre de ménages (au sens de l’INSEE) et un accroissement de la demande de logements : par exemple 1/3 des logements sociaux attribués à Nanterre est dû à la décohabitation (Source : entretiens cf. liste Annexe 4).

Les faits marquants aujourd’hui

Ce phénomène de décohabitation qui marque le département correspond à l’augmentation du nombre de familles monoparentales constatée (partie 1), familles le plus souvent paupérisées et fragilisées.

Souvent ces familles monoparentales souffrent aussi d’isolement ou sont dans des situations de fragilisation des liens sociaux. Elles subissent également la pression du temps, un seul adulte prenant en charge l’ensemble des fonctions : travail, attention aux enfants, etc.

Les perspectives à 5 ans

Cette tendance lourde de décohabitation et d’augmentation du nombre des foyers monoparentaux à l’échelle nationale devrait être marquante dans les prochaines années au sein du département aussi, même si ce dernier paraît relativement moins affecté.

l) Les couples biactifs et l’augmentation du travail salarié des femmes

En 2011, il y avait quasiment autant de femmes salariées que d’hommes dans le département (433 000 contre 443 000 hommes), l’emploi salarié représentant 92 % de l’emploi total du département.

Dans le 92, le taux de féminisation varie selon le secteur d’activité : de 18 % dans la construction à près de 70 % dans l’administration publique-enseignement-santé (39 % dans l’industrie et 49 % dans les services). À noter l’emploi des femmes reste faible (35 %) chez les non-salariés qui ne représente par ailleurs que 7,9 % des emplois.

Faits marquants aujourd’hui :

La quasi-totalité des couples avec enfants - tous milieux sociaux confondus - sont selon nos interlocuteurs désormais des couples biactifs. Les conséquences sur les modes de fonctionnement de la famille sont la prise en charge des enfants plus souvent confiés à

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l’extérieur et la moindre disponibilité des parents à s’engager dans du bénévolat au profit de l’Église notamment.

Perspectives à 5 ans

Ce phénomène doit très probablement être considéré comme une tendance lourde pour les prochaines années.

m) L’accélération des rythmes de vie

L’accélération des rythmes de vie a été considérée au cours des entretiens comme une dynamique majeure marquant les évolutions sociales du département. Cette tendance est la résultante de plusieurs phénomènes interdépendants :

- l’importance du temps de trajet domicile/travail en région parisienne avec en Île-de-France, 32 % des actifs qui passent plus de 45 minutes à rejoindre leur travail, contre 9 % en province (Figure 18).

- la saturation des réseaux de transports en commun « lourds » et routiers et l’engorgement de la circulation automobile éloignent de plus en plus de Paris les villes du département ; il y a 20 ans, il fallait 15 min en moyenne en journée pour rejoindre le périphérique depuis le centre de Nanterre, il faut 40 min aujourd’hui (Source : entretiens menés dans le cadre de cette étude – Cf. : Annexe 4 – Liste des entretiens) ;

- les évolutions de la famille avec les familles monoparentales et les couples biactifs, font qu’au sein du couple, chacun assure à la fois des activités professionnelles et les charges familiales. Ceci a aussi pour conséquence un engagement plus important des grands-parents dans des tâches familiales (garde des enfants, etc.) ;

Figure 18 : Répartition des déplacements domicile-travail (en %) selon leur durée et le lieu de résidence des actifs (INSEE, 2008)

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- la place de plus en plus importante des loisirs passant au niveau national de 7h19 à 8h06 par jour entre 1986 et 2010 avec une corrélation par rapport au niveau de vie (source : CREDOC).

- les activités liées « aux écrans » qui absorbent chaque jour de plus en plus de temps. En 2015, un Français restait en moyenne 417min soit environ 7h devant un écran dont, 2h27 sur un Smartphone (61 % des français en possèdent un en 2015 contre 50 % en 2013), 1h53 sur la TV, 1h48 sur l’ordinateur et 50 min sur la tablette (Source : Cabinet Millward Brown).

Les faits marquants :

Selon nos interlocuteurs, le manque de temps des individus entraîne la difficulté d’engagement sur le long terme et ceci quelles que soient les générations.

Les perspectives à 5 ans

Cette pression sur le temps des individus est une tendance lourde dans les grandes métropoles. Cependant, elle atteint peut-être un palier, comme le montrent différents germes de changement, en particulier l’émergence du télétravail et celle de modes de transport doux qui ont pour intérêt de réduire les temps de transports et de permettre plus de flexibilité pour conjuguer obligations professionnelles et temps personnels et familiaux.

n) Le poids de la solitude et/ou l’affaiblissement des liens sociaux

Comme présenté dans la 1ère partie, la part des ménages d’une seule personne est importante dans le département atteignant près de 4 ménages sur 10 (stable depuis 2006).

Cependant cette donnée statistique ne rend pas compte à elle seule de la solitude des personnes qui peuvent vivre seules et pour autant avoir des relations familiales, amicales et professionnelles, riches.

Faits marquants aujourd’hui :

Le problème de la solitude et de l’affaiblissement des liens sociaux pour une partie de la population des Hauts-de-Seine a été souvent cité au cours des entretiens comme une dynamique préoccupante.

Comme on l’a vu précédemment, elle concerne en particulier les personnes âgées, voire très âgées, parfois issues du milieu populaire et résidant désormais dans des zones occupées par des catégories socioprofessionnelles (CSP) supérieures. Elle concerne aussi tout particulièrement les familles mono parentales manquant de temps pour créer des liens sociaux.

Perspectives à 5 ans

Ce phénomène souvent « invisible » reste difficile à mesurer. L’évolution des moyens de communication, notamment numériques a des impacts difficiles à mesurer. D’une part, ils concernent de plus en plus toutes les classes d’âges et permettent des contacts réguliers en abolissant la distance (exemple : la part significative de grands-parents sur Facebook), mais ils peuvent limiter encore les contacts réels et l’insertion sociale dans le tissu local.

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PARTIE III – Des messages clés pour le diagnostic prospectif

Dans ce troisième temps, nous proposons des éléments de synthèse des deux premières parties (le portrait du département et les dynamiques d’évolution). Ils sont utiles pour l’identification des enjeux pastoraux de ces évolutions dans les années à venir.

Ces messages clés reprennent les facteurs qui nous paraissent essentiels dans ce diagnostic prospectif car très certainement parmi les plus influents demain pour les missions de l’Église dans le diocèse.

*** LES LUNETTES ROSES : RICHESSES ***

1. Les Hauts-de-Seine, un département très atypique, très riche, composé en majorité d’habitants de classes supérieures aisées et, en matière d’emploi, de postes de cadres.

2. On constate en raison des spécificités du département un effet amortisseur face à un certain nombre d’évolutions économiques et sociales (taux de chômage moins élevé, niveau moyen de revenu élevé, …) et qui pourrait rendre ces habitants un peu myopes face aux difficultés des plus pauvres … et aux crises économiques récurrentes… ?

3. Des flux d’habitants importants avec l’entrée de familles assez jeunes, CSP traditionnellement plus proches de l’Église (couples plus souvent mariés,..) et la sortie des ouvriers et des employés, voire des classes moyennes.

4. Ce qui semble favoriser le taux de pratique au sein de l’Église catholique dans les Hauts-de-Seine.

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*** LES LUNETTES GRISES ET NOIRES : PAUVRETÉS ET SÉGRÉGATIONS ***

5. Des poches de pauvretés qui perdurent, et tout particulièrement la zone de la Boucle Nord contigüe avec le Val-d’Oise et la Seine-Saint-Denis et lorsqu’elles se réduisent, c’est par exclusion hors du département des plus pauvres au profit de plus riches.

6. Une tendance à la ségrégation sociale entre riches et pauvres, entre territoires et, par effet de miroir, entre territoires paroissiaux ainsi qu’au sein des paroisses (et ou communes), tendance qui paraît s’accentuer au cours du temps et dont témoigne aussi la fréquentation des assemblées dominicales.

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*** LES LUNETTES QUI RENDENT INVISIBLES : MOINS DE PAUVRES, MOINS VISIBLES ***

7. Dans ce département riche, les pauvres sont moins pauvres qu’ailleurs, les flux d’immigrés moins importants, les familles monoparentales (dont 98 % sont des femmes) pas plus nombreuses qu’ailleurs, les personnes âgées - anciens employés ou ouvriers, isolées - de moins en moins nombreuses ; mais peut-être toutes ces personnes sont-elles plus invisibles, plus ignorées et moins prioritaires dans les actions collectives qu’ailleurs ?

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*** AVEC LES GOOGLE GLASS OU UN MONDE QUI CHANGE… DE PLUS EN PLUS VITE ***

8. Les Hauts-de-Seine sont marqués par un renouvellement extrêmement rapide de population, pouvant atteindre dans les communes limitrophes de Paris un tiers de la population tous les cinq ans, ce qui dans les paroisses provoque un renouvellement tout aussi rapide d’une partie des paroissiens.

9. Dans ce département riche et composé bien plus qu’ailleurs de cadres, les couples sont biactifs, de milieu aisé, tournés vers des objectifs professionnels et manquant de façon sévère de disponibilité pour leur famille et les engagements extérieurs à la vie professionnelle.

10. Les nouveaux modes de vie induits par « le web » soulèvent la question de « l’évangélisation en terre numérique ». Mais le web n’est pas le seul facteur qui « chahute » les modes de vie, tant s’en faut, si l’on songe aux multiples débats éthiques en cours.

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*** LE POINT AVEUGLE : LE 92 TERRE DE ‘WORKERS’***

11. Les Hauts-de-Seine comportent environ 1,6 million d’habitants, 950 000 emplois pour une population active de 750 000 personnes dont une partie travaille à l’extérieur du département. Tous les jours 593 000 personnes viennent travailler dans les Hauts-de-Seine, avec souvent des trajets assez longs et donc des retours tardifs chez eux… sans temps pour leurs familles et d’autres engagements. Sur le plan quantitatif tout au moins, elles constituent une part très importante de la terre de mission pour l’Église des Hauts-de-Seine, en particulier dans les zones d’activité (La Défense avec déjà Notre-Dame-de-Pentecôte, Boulogne, Issy-les-Moulineaux, Levallois,…).

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*** LE TROU NOIR : LE LOGEMENT ***

12. Le logement - son nombre, son prix, son caractère social ou non - apparaît comme LE déterminant majeur de l’avenir des dynamiques territoriales du département : avec des prix qui se maintiennent à des niveaux très élevés, dans un contexte économique plus difficile, il est possible que les entrées des jeunes, des familles avec enfants de CSP+ se raréfient au profit d’autres populations aisées sans enfant, avec d’autres profils sociologiques (type bobos… au sens journalistique du terme). Simultanément, le taux d’effort risque de se maintenir à un niveau insupportable pour les populations les moins aisées ne quittant pas pour autant le département.

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***LES LUNETTES FLOUES : LE GRAND PARIS ***

13. Le Grand Paris avec de nouvelles gares, de nouveaux quartiers proposant de nouveaux logements, aura un effet très incertain.

a. Une hypothèse très noire : … le Grand Paris risque d’accentuer les tendances en cours à l’exclusion des plus modestes et des familles du département ; autour des gares on pourrait constater un effet de remplacement des logements anciens par du neuf au profit d’une population très aisée ; par ailleurs, grâce aux nouvelles lignes de transport, les familles avec les deux parents qui travaillent pourront plus facilement opter pour une résidence en deuxième couronne et être encore plus nombreuses à déserter le 92.

b. Une hypothèse très rose : … le Grand Paris permet la progression du parc de logement, veille au maintien de la mixité sociale, crée de nouvelles centralités (bureaux / logements / commerces…), réduit les temps de transport … et ainsi atténue les phénomènes de ghettos, stoppe la bulle immobilière, redonne du temps aux couples biactifs… etc.…

c. Et l’avenir… entre les deux … ?...

14. La Métropole du Grand Paris voit le jour au 1er janvier 2016, les régions en France deviennent l’échelon principal de gouvernance ; le 92, de création relativement récente et sans culture forte, pourrait se « dissoudre » dans ces réformes, et les réalités du territoire notamment au travers des divers agglomérations prédomineront. On pourrait alors voir à l’œuvre des forces centripètes structurées par des communautés d’agglomération ; le nord du département rejoindrait en partie le 93, la bordure du département Paris qui connaît des évolutions très comparables à celle de la capitale pourrait facilement nouer des alliances, et ainsi de suite …avec le risque de voir les ghettos s’accentuer et les solidarités entre les différents territoires paradoxalement s’amenuiser …ou à l’inverse ! une solidarité à une échelle plus régionale pour éviter l’existence de départements riches comme le 92 ou pauvres comme le 93… ?… en tout cas ce sont des sujets de veille stratégique pour le Diocèse de Nanterre.

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***LES LUNETTES FLOUES : LES FLUX MIGRATOIRES***

15. Les flux migratoires en provenance du Proche-Orient et de l’Afrique constituent une incertitude majeure quant à leur impact à deux niveaux au moins :

a. l’accueil effectif de ces personnes, en particulier dans le département des Hauts-de-Seine dont la population immigrée est à ce jour moindre que dans des départements limitrophes ;

b. Les réactions à ce phénomène dans les mentalités et les choix politiques.

*** ET AUSSI LES LUNETTES …***

16. Ce qui n’est pas du ressort de la présente étude, c’est de discerner « ce que l’Esprit dit aux Églises » (Ap 3,22) à travers les signes de ce temps. Le séminaire de novembre 2015 a précisément pour but de passer de la démarche de diagnostic prospectif à une démarche plus explicitement ecclésiale.

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Appendice : Vers les enjeux pastoraux

Dans les entretiens que nous avons eus, nos interlocuteurs ont spontanément évoqué des dynamiques que l’on pourrait qualifier d’internes à l’Église diocésaine ou ont prolongé leur réflexion jusqu’à l’énoncé d’enjeux pastoraux actuels ou à venir. Ces considérations sortaient du champ de l’étude mais elles introduisent les réflexions futures sur ces problématiques. C’est pourquoi nous avons cru bon cependant d’en reproduire ici les principaux traits.

1) La diminution du nombre de prêtres

La question est posée depuis longtemps : comment faire vivre les paroisses et les communautés avec moins de prêtres ? Ces dernières années, le rapport est d’un seul prêtre ordonné pour cinq qui sont décédés. La question de la pyramide des âges va être cruciale dans les années qui viennent ainsi que l’accompagnement des jeunes prêtres qui viennent d’être ordonnés. La question serait peut-être moins quantitative que qualitative : quelles sont les figures du ministère presbytéral qui émergent pour mener la Mission dans le diocèse de Nanterre ?

Perspectives : le nombre de prêtres actifs de moins de 75 ans devrait se situer aux alentours de 104 en 2020 et de 92 en 2025.

2) Un nombre croissant de laïcs en mission ecclésiale et des évolutions dans le bénévolat 31

De plus en plus de lieux ou services sont animés par un responsable laïc ; se développent aussi les postes d’adjoints pastoraux (personne recrutée par le curé pour l’aider dans l’exercice de ses missions). Ce sont en majorité des femmes salariées à mi-temps et au SMIC (une seule exception masculine). La durée moyenne d’engagement est d’environ 3 ans et elle est en baisse. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce dernier phénomène : la lourdeur de la charge, le besoin de retrouver un travail plus rémunérateur mais aussi une réticence à prendre un engagement de longue durée. Plus généralement, il semble que le rapport au bénévolat change : celui-ci est vécu ou perçu comme un engagement à durée déterminée, voire ponctuel, plutôt que de longue durée.

3) La question complexe de la gestion des biens immobiliers du Diocèse

L’Église diocésaine a à sa charge 60 à 65 % des bâtiments car beaucoup ont été construits après 1905. Les dépenses prévisibles pour entretenir le parc vieillissant des constructions d’après-guerre seront importantes. La vague de constructions des années 1930 semble mieux résister au temps mais elles nécessiteront aussi des travaux d’entretien et de rénovation dans le futur. Le problème va être de financer ces travaux car même si le Diocèse avait disposé d’une réserve foncière, celle-ci ne saurait être vendue pour financer de l’entretien. Perspectives à 5 ans : Dans le patrimoine de l’Association Diocésaine de Nanterre, le seul entretien de 5 à 10 églises va exiger un effort de la Caisse de Solidarité d’au moins 5 Millions d’euros.

31 Remarque : ce paragraphe et celui qui le précède parlent des prêtres et des laïcs mais non des diacres. De fait, le sujet n’ayant pas été évoqué au cours des entretiens, il ne l’est pas ici. La question demeure donc ouverte de savoir quels seraient les enjeux pastoraux éventuels du côté du diaconat dans le diocèse.

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4) La catéchèse tributaire de l’évolution des situations des familles

Le taux de catéchisation a un peu baissé avec 16,2 % de la population des jeunes en âge d’être catéchisés (contre 19.5% en 2007), encadrés par 1 300 catéchistes (dont 15 % d’hommes) dans 76 lieux de catéchèse32. Cette baisse du taux de catéchisation pourrait s’expliquer en partie par de mauvaises réponses au problème du rythme de vie et en particulier à la généralisation des couples biactifs et au travail des femmes. Les enfants des familles pratiquantes sont davantage scolarisés dans les établissements privés catholiques et y sont en général catéchisés. Ils sont donc moins présents dans le catéchisme paroissial.

Un zoom sur la catéchèse

Lors de nos entretiens, le catéchisme a été un bon exemple de thème où des dynamiques à l’œuvre dans l’environnement ont un impact direct sur une tâche de l’Église et conduisent au repérage d’enjeux pastoraux et de réponses concrètes.

L’évolution des situations familiales, avec l’augmentation des familles monoparentales et des familles « recomposées », l’augmentation des temps de transport, la généralisation des couples biactifs et les nouveaux rythmes scolaires ont affecté l’organisation du catéchisme. Le catéchisme ne pouvant plus se dérouler le mercredi matin (cela concernait 60 % des enfants), le créneau principal est passé au samedi matin. Cela a eu pour conséquences :

- Davantage d’implication des pères (certains papas en sont très heureux) ; - La diminution du volume global de la catéchèse car il y a moins de samedis que de mercredis disponibles. Le mercredi permet 30 h de KT dans l’année, le samedi 23 h ; - Une difficulté pour les familles séparées qui pratiquent la garde alternée le week-end.

Il y a des expériences de dédoublement entre le samedi et le dimanche matin avant la messe. Programmer le catéchisme en fin de journée dans la semaine est une piste mais cela rencontre alors la difficulté de trouver des animateurs disponibles. Des retraités ont été sollicités mais ces derniers se sont parfois trouvés mal à l’aise avec l’enseignement de la catéchèse actuelle. La possibilité de trouver encore des catéchistes est une interrogation.

Plus généralement, se pose la question de la capacité des adultes à transmettre. Pour y répondre, 55 paroisses organisent des temps de catéchisme pour les parents (à rapprocher du succès des cours Alpha avec un temps de convivialité, un temps d’enseignement et un temps spirituel). Il y a aussi des possibilités de compenser le manque de « formation initiale » des catéchistes par :

- la mise en place d’outils divers (Internet, DVD,…) ; - la formation in situ qui amène l’équipe diocésaine à se déplacer pour former les personnes et non plus les faire venir à l’évêché.

D’autres pistes alternatives sont expérimentées :

- un catéchisme plus « saisonnier » : au lieu d’être dispensé à un rythme uniforme sur toute l’année, il s’allège au fur et à mesure que l’année avance ; - concentrer le catéchisme en sessions sur les petites vacances (à l’image des « écoles de prière ») - offrir un temps d’accueil de l’enfant en paroisse plus large que le temps du catéchisme stricto sensu avec à la sortie de l’école un goûter et des activités. Cela simplifierait la vie des familles en ne proposant pas simplement une garderie mais aussi des activités éducatives. 1/3 des paroisses se sont lancées. Le catéchisme comme lieu de vie et pas seulement comme temps d’enseignement est une réponse qui peut rassurer les parents.

32 On observe également une baisse dans les aumôneries de l’enseignement public aussi bien en collèges qu’en lycées : 6 001 jeunes en 2001 pour 4488 en 2015 (ce qui correspond à 6,63 % des effectifs en collèges et à 2,7 % en lycées).

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5) La pratique religieuse chrétienne

Le taux de pratique :

Le nombre de personnes qui vont régulièrement à la messe est estimé par les responsables diocésains à 5 % de la population de culture catholique33. Un sondage BVA réalisé en février 2014 estime cette population à un million de personnes dans le département dont 127 000 catholiques pratiquants réguliers et 270 000 pratiquants occasionnels.

Il y a eu durant ces quinze dernières années très peu de perte du nombre de fidèles grâce à l’arrivée de populations bourgeoises. La proportion de personnes âgées est significative et le taux de pratique des 25 - 45 ans n’est pas très important par rapport à la génération des plus de 50 ans. Néanmoins, on assiste à une certaine disparition du tissu religieux, notamment dans les quartiers populaires. Au niveau œcuménique, le protestantisme est peu présent dans le 92.

L’impact de l’ère numérique sur les modalités de la pratique religieuse :

En mars 2015, le service de Formation du diocèse a organisé une journée sur « Évangéliser en terre numérique » à destination des prêtres, diacres et LME. L’un des messages-clés des intervenants était que « le web » n’était pas à penser seulement comme un outil de communication mais comme un milieu de vie et comme un élément déterminant dans un système de nouvelles pratiques sociales. Cela impacte probablement la pratique religieuse et les modes de relation à l’Église. Mais il est prématuré d’en énoncer plus précisément les effets.

Le catéchuménat :

Le nombre de catéchumènes est en augmentation avec 160 adultes qui ont demandé le baptême en 2014. Par le biais du catéchuménat, des rencontres entre divers milieux sociaux peuvent avoir lieu.

Les lieux où la demande est forte :

L’augmentation de la demande de présence de l’Église est très forte dans les maisons de retraite et dans les établissements de soins. Plus généralement, il est observé une recherche de fraternité et de spiritualité croissantes notamment des personnes isolées (par exemple des femmes seules avec enfants de 4-5 ans), des familles en difficulté (chômage, maladie) qui cherchent un soutien spirituel pour traverser les épreuves.

Les autres églises chrétiennes :

Quelques églises évangéliques sont actives dans les milieux populaires et chez les gens du voyage. Peut-être ces nouvelles religiosités se montrent-elles plus accueillantes, plus vivantes et plus réconfortante ? La demande de spiritualité étant forte, le défi pour l’Église est de montrer comment le christianisme aide aussi à vivre même s’il n’est pas une religion de la guérison mais plutôt du salut.

6) La baisse du dialogue inter-religieux :

Le dialogue inter-religieux est souvent à l’initiative des catholiques et n’est pas évident depuis plusieurs années notamment avec les musulmans avec qui les échanges étaient plus riches il y a encore 15 ans. Ce dialogue, au témoignage des curés de paroisse, est très tributaire de l’intérêt que les imams y portent. Peu de dialogue avec le Judaïsme sauf à Neuilly.

33 Au sens de la participation à la messe dominicale. On sait que cet indicateur traditionnel est très discutable mais nous n’avons pas cherché à innover.

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7) Le maintien des dons mais un vieil lissement des donateurs

Il y a environ 24 000 donateurs au denier de l’église dans le diocèse avec une pyramide des âges vieillissante (à étudier pour anticiper le futur).

8) Le changement de paradigme des organismes caritatifs

Dans certaines communes, il existe une propension de la part de la municipalité (des pouvoirs publics) à instrumentaliser les organismes caritatifs catholiques (équipe du Secours catholique ou Saint-Vincent-de-Paul, comme d’autres) et à se décharger ainsi sur eux de certaines de ses responsabilités. Ce faisant, ces organismes risquent d’être cantonnés dans des rôles de distribution de secours immédiats. Le Secours Catholique de longue date et plus récemment la Société de Saint-Vincent-de-Paul vivent un changement de paradigme majeur : leur projet est non seulement d’agir pour les personnes en situation de précarité mais d’agir avec elles. L’objectif est que ces personnes aient place et parole, d’abord au sein des activités mais aussi, quand elles le souhaitent, au sein des paroisses. La Diaconie diocésaine relaie ce projet par l’organisation d’un festival de la Fraternité en octobre 2016.

9) La forte demande d’inscription dans les établissements catholiques :

Présent dans 26 des 36 communes, les 56 établissements catholiques accueillent 44 000 élèves dont 12 500 dans le primaire, soit environ 10 % des écoliers du département et 31 500 élèves dans le secondaire (18 800 collégiens et 12 700 lycéens), soit environ 25 % des 130 000 élèves du secondaire dans le 92. Pour des raisons historiques, l’enseignement catholique est peu présent dans l’enseignement professionnel.

La demande des familles est très forte et chaque année, de 6 à 10 000 élèves ne peuvent pas être inscrits. Selon la Direction diocésaine de l’Enseignement Catholique (DDEC), seulement 15 % s’inscrivent pour convictions religieuses, les autres pour des raisons multiples. En particulier, les stratégies scolaires des parents, catholiques ou non, vont jusqu’au choix d’habitation en vue de la scolarisation dans des établissements précis.

Conformément à la loi Debré, les établissements catholiques accueillent des enfants d’autres confessions : selon la DDEC, 20 % des élèves sont de culture musulmane (ils sont issus de la classe moyenne) et même 22% dans le nouveau collège à Puteaux (Bienheureux-Charles-de-Foucauld) à proximité d’un quartier difficile. Dans l’ensemble cependant, la mixité ethnique et sociale de l’école publique ne se retrouve pas dans le privé notamment à cause du coût de la scolarité restant à charge des familles. Les établissements sont confrontés au défi d’adapter les services à la demande des familles, notamment par : l’ouverture des écoles à 7h et leur fermeture à 21h, l’offre de crèche, la possibilité de faire dîner les enfants. Le recrutement des enseignants dans le 92 est en crise à cause notamment du coût du logement.

10) La confrontation aux questions éthiques

Les débats sur des questions éthiques fondamentales ou sur des thèmes de la Pensée sociale de l’Église se font de plus en plus fréquents :

- la bioéthique, la fin de vie, la famille, l’avortement, la contraception, le mariage « pour tous »… - la financiarisation de l’économie, les crises financières récurrentes, le maintien d’un chômage élevé… - les enjeux du réchauffement climatique et du développement durable…

Tous ces thèmes sortent des limites données à cette étude mais puisque celle-ci porte sur des dynamiques à l’œuvre dans l’environnement de l’Église de Nanterre, il eut été anormal de ne pas au moins les mentionner.

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Annexes

ANNEXE 1 – DONNEES SUR LES NOUVEAUX TERRITOIRES DU 92 DE LA METROPOLE

Evolution et densités des populations

Evolution du nombre d’emplois

Construction de logements entre 2004 et 2013

Evolution des revenus par habitant

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ANNEXE 2 – CARTES DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORTS

Figure 19 : Le tracé du T10 (Carte STIF)

Figure 20 : Le tracé du T6 (Carte STIF)

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Figure 21 : Le prolongement du T1

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ANNEXE 3 – LES PROJETS D’INFRASTRUCTURE DE TRANSPORT DU GRAND PARIS CONCERNANT LE 92

La ligne 15 du Grand Paris Express : d’ici 2020 (Figure 22), la « rocade » du Grand Paris Express desservira 5 gares du 92 : Bagneux, Chatillon-Montrouge, Fort d’Issy-Vanves-Clamart, Issy RER et Pont-de-Sèvres. À terme (2025), ce métro ferré et souterrain desservira 14 gares du département).

Figure 22 : Le projet de la Ligne 15 Sud du Grand Paris Express

Le prolongement du RER E (projet Eole). Déclaré d’utilité publique début 2013, le chantier a été lancé en 2015, pour une mise en service prévue en 2020 et 2022.

Figure 23 : Le projet Eole

Le prolongement de la ligne 4 de Mairie de Montrouge à Bagneux (Figure 25), soit un prolongement de 1,9 km et 2 nouvelles stations (Verdun-Sud et Bagneux) avec un objectif de mise en service fin 2019. 41 000 personnes sont concernées (population et emplois dans un rayon de 600 m) et 37 000 voyageurs seront attendus chaque jour avec 1 train toutes les 1 min 45 à l'heure de pointe, des correspondances facilitées avec toutes les lignes de RER, le T3 et la quasi-totalité des lignes de métro et donc aussi la future ligne 15 du GPE.

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Figure 24 : Le projet du Grand Paris Express (Carte GPE)

Figure 25 : le tracé du prolongement de la ligne 4 du métro

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ANNEXE 4 – LISTE DES ENTRETIENS ◊ Pierre BORDEAUX, Enseignant-chercheur à Paris-Est Créteil Val-de-Marne, treize ans comme Adjoint au

maire de Courbevoie

◊ Michel CASTELLAN , retraité de l'INSEE

◊ François-Henry de CHAILLÉ, Directeur Diocésain de l'Enseignement Catholique des Hauts-de-Seine et Joseph LEGENDRE, Secrétaire Général de l'Enseignement Catholique du 92

◊ Pierre COLMANT, Président de la Délégation des Hauts-de-Seine du Secours Catholique

◊ Véronique GOUBERT, Responsable du service diocésain de la catéchèse

◊ Philippe HENAFF, Curé de Saint-Cloud et membre du Conseil épiscopal

◊ Alain LOTODÉ, Vicaire épiscopal chargé des Maisons d’Église

◊ Christine NALINE, Responsable du service des laïcs en mission ecclésiale et membre du Conseil Épiscopal

◊ Catherine RHEIN, Directrice de recherche au CNRS

◊ François SOULAGE , Président du collectif national « Alerte » et ancien Président du Secours Catholique

◊ Hugues de WOILLEMONT, Vicaire Général du Diocèse de Nanterre

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ANNEXE 5 – GUIDE DES ENTRETIENS I. VOTRE SITUATION II. VOTRE VISION DES ÉVOLUTIONS DU TERRITOIRE DU 92 POUR CES DIX À QUINZE DERNIERES ANNÉES (RÉTROSPECTIVE) Merci de vous attacher dans vos réponses à préciser les secteurs géographiques auxquelles elles s’appliquent (lieux, typologie...) 1. Au cours des dix/quinze dernières années, quelles ont été les principales dynamiques territoriales (en lien avec l’économie, le logement, les transports, les relations avec les autres départements…) qui ont eu un impact significatif sur la triple tâche au sein du Diocèse de Nanterre (Diaconie, Annonce de la parole et Célébration) et sur les différentes dimensions de la vie des habitants du 92 sur le plan individuel et collectif (structure familiale, âges, évolution des CSP, ghettoïsation, pauvreté, solitude, vivre ensemble, spiritualité …) ? 1-A – Dynamiques territoriales 1-B – Impacts sur la triple tâche dans le 92 1-C – Impacts sur les différentes dimensions de la vie des habitants 2. Parmi ces changements, ruptures ou inerties identifiés, quels sont ceux qui ont été bien anticipés par les acteurs du 92 (ceux du Diocèse, les autres acteurs : associations, collectivités locales, représentants des autres religions…) et ceux qui n’avaient pas été prévus ? 2-A – Bien anticipés 2-B – Pas prévus 3. Avec le recul, face aux principaux changements repérés, pouvez-vous dire si les réponses apportées par le Diocèse étaient appropriées ou au contraire inadaptées ? - Les réponses, initiatives, expérimentations appropriées (en précisant si possible les territoires) - Les réponses, initiatives, expérimentations inadaptées (ce qu'il n'aurait pas fallu faire) - Les actions qui auraient dû être entreprises ou réalisées plus tôt III. VOTRE VISION DES ÉVOLUTIONS DU TERRITOIRE DU 92 POUR LES DIX PROCHAINES ANNÉES (PROSPECTIVE) 4. Au cours des sept à dix prochaines années, quelles seront les principales dynamiques territoriales (en lien avec l’économie, le logement, les transports, les relations avec les autres départements…) qui auront un impact significatif sur la triple tâche au sein du Diocèse de Nanterre (Diaconie, Annonce de la parole et Célébration) et sur les différentes dimensions de la vie des habitants du 92 sur le plan individuel et collectif (structure familiale, âges, évolution des CSP, ghettoïsation, pauvreté, solitude, vivre ensemble, spiritualité …)? 4-A – Dynamiques territoriales 4-B – Impacts sur la triple tâche dans le 92 4-C – Impacts sur les différentes dimensions de la vie des habitants 5. Parmi ces changements, ruptures ou inerties, quels sont ceux qui sont anticipés par les acteurs du Diocèse et ceux qui le sont moins ? 5-A – Bien anticipés 5-B – Pas prévus 6. À votre connaissance, comment les acteurs du diocèse se préparent-ils face à ces principaux changements, ruptures ou inerties ? 7. Les initiatives et les projets à retenir, diffuser, partager, analyser (qui répondent aux différents enjeux, dynamiques d’évolution) 8. Vos attentes et vos espérances 9. Compléments : noms d’experts ? Sources d’infos ?

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ANNEXE 6 – BIBLIOGRAPHIE RAPIDE Sites internet :

- Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) - www.insee.fr

- Institut National d’Études Démographiques (INED) - www.ined.fr

- Société du Grand Paris - www.societedugrandparis.fr

- Le Journal du Grand Paris - www.lejournaldugrandparis.fr

- Mission de préfiguration de la Métropole du Grand Paris - www.prefig-metropolegrandparis.fr

- L’Observatoire des territoires - www.datar.gouv.fr/observatoire-des-territoires

- L’Assemblée des Communautés de France (AcDF) - www.adcf.org

- Campagne logement 92 - www.campagnelogement92.org

- Mairie de Nanterre - www.nanterre.fr

- Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) : www.apur.org

Documents :

- Portrait de territoire – Hauts-de-Seine, INSEE, 2015.

- Observatoire du mal logement du 92, Note de synthèse 2013, Campagne logement 92, 2014.

- Monographie du quartier de gare Bagneux M4, Observatoire des quartiers de gare du Grand Paris, Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR), Novembre 2014.

- Situation de l’emploi dans le département des Hauts-de-Seine, DIRECCTE, Juillet 2015 ;

- La société des loisirs dans l’ombre de la valeur travail, Cahier de recherche, CREDOC, 2013.

- Portrait social des paroisses des Hauts-de-Seine, C. RHEIN et B. LEFÈVRE, 2014.

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ANNEXE 7 – SOMMAIRE DÉTAILLÉ Introduction ................................................................................................................................................... 4

La méthode employée ............................................................................................................................... 5

(a) Les données statistiques exploitées............................................................................................... 5

(b) Les entretiens ............................................................................................................................ 5

(c) Les autres sources d’information ................................................................................................... 6

PARTIE I - Portrait du département des Hauts-de-Seine (92) : démographie, sociologie, logement et économie ....................................................................................................................................................... 7

A) Les évolutions démographiques des Hauts-de-Seine ......................................................................... 9

(a) La population : ............................................................................................................................... 9

(b) Solde naturel & solde migratoire apparent : ............................................................................. 9

(c) Lieu de résidence un an auparavant : .......................................................................................... 10

(d) Structure par âge : ................................................................................................................... 11

(e) Le taux de natalité : ................................................................................................................. 13

B) Évolutions sociologiques des Hauts-de-Seine .................................................................................. 14

(a) Naissances hors mariage (en %) :................................................................................................. 14

(b) La Composition des ménages : ................................................................................................ 14

(c) Les catégories socioprofessionnelles : ......................................................................................... 15

(d) Part des ménages selon la catégorie socio-professionnelle de la personne de référence : ..... 16

(e) Bénéficiaires du RSA : .............................................................................................................. 17

(f) Revenus : ..................................................................................................................................... 17

(g) Diplômes : .................................................................................................................................... 17

C) Les données du logement ................................................................................................................ 17

D) Économie - Emploi ........................................................................................................................... 23

(a) Le nombre d’emplois : ................................................................................................................. 24

(b) Mobilité domicile-travail :........................................................................................................ 24

(c) Emploi par catégorie socioprofessionnelle : ................................................................................ 24

(d) Emploi selon le secteur d’activité : .......................................................................................... 24

(e) Part des emplois « présentiels » : ............................................................................................ 24

(f) Le taux d’activité des 15-64 ans : ................................................................................................. 25

(g) Le taux de chômage : ................................................................................................................... 25

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PARTIE II – Les principales dynamiques dans le 92 aujourd’hui et d’ici à 2020 ............................................ 28

A) Les dynamiques relatives aux flux de population ............................................................................ 28

LES DYNAMIQUES RELATIVES AUX FLUX DE POPULATION – RESUME ............................................................. 29

a) Le renouvellement et la densification du tissu urbain et le fort recul de la population ouvrière30

b) L’embourgeoisement du département ........................................................................................ 31

c) Les flux de populations de migrants ............................................................................................ 32

d) Une ségrégation socio-spatiale .................................................................................................... 33

e) La très forte mobilité résidentielle............................................................................................... 34

B) Les dynamiques relatives aux politiques publiques ......................................................................... 34

LES DYNAMIQUES RELATIVES AUX POLITIQUES PUBLIQUES - RESUME ........................................................... 35

f) Les évolutions des intercommunalités ........................................................................................ 36

g) La gouvernance et l’organisation de la Métropole du Grand Paris .............................................. 37

h) Les évolutions des infrastructures de transport : ........................................................................ 41

i) L’impact du Grand Paris sur le 92 et les évolutions urbaines ....................................................... 43

C) Les dynamiques relatives aux modes de vie des habitants du 92 .................................................... 46

LES DYNAMIQUES RELATIVES AUX MODES DE VIE DES HABITANTS - RESUME ................................................. 47

j) La progression du taux de pauvreté relatif .................................................................................. 48

k) La décohabitation des ménages .................................................................................................. 49

l) Les couples biactifs et l’augmentation du travail salarié des femmes ......................................... 49

m) L’accélération des rythmes de vie............................................................................................ 50

n) Le poids de la solitude et/ou l’affaiblissement des liens sociaux ................................................. 51

PARTIE III – Des messages clés pour le diagnostic prospectif ....................................................................... 52

*** LES LUNETTES ROSES : RICHESSES *** .................................................................................................... 52

*** LES LUNETTES GRISES ET NOIRES : PAUVRETES ET SEGREGATIONS *** ......................................................... 53

*** AVEC LES GOOGLE GLASS OU UN MONDE QUI CHANGE… DE PLUS EN PLUS VITE *** ....................................... 55

*** LE POINT AVEUGLE : LE 92 TERRE DE ‘WORKERS’*** ................................................................................ 56

*** LE TROU NOIR : LE LOGEMENT *** ....................................................................................................... 57

***LES LUNETTES FLOUES : LE GRAND PARIS *** ........................................................................................... 58

***LES LUNETTES FLOUES : LES FLUX MIGRATOIRES*** .................................................................................. 59

*** ET AUSSI LES LUNETTES …*** .............................................................................................................. 59

Appendice : Vers les enjeux pastoraux ......................................................................................................... 60

1) La diminution du nombre de prêtres ............................................................................................... 60

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2) Un nombre croissant de laïcs en mission ecclésiale et des évolutions dans le bénévolat................ 60

3) La question complexe de la gestion des biens immobiliers du Diocèse ........................................... 60

4) La catéchèse tributaire de l’évolution des situations des familles ................................................... 61

5) La pratique religieuse chrétienne .................................................................................................... 62

6) La baisse du dialogue inter-religieux : .............................................................................................. 62

7) Le maintien des dons mais un vieillissement des donateurs ........................................................... 63

8) Le changement de paradigme des organismes caritatifs ................................................................. 63

9) La forte demande d’inscription dans les établissements catholiques : ............................................ 63

10) La confrontation aux questions éthiques ....................................................................................... 63

Annexes ........................................................................................................................................................ 64

Annexe 1 – Données sur les nouveaux territoires du 92 de la Métropole ............................................... 64

Annexe 2 – Cartes des infrastructures de transports ............................................................................... 65

Annexe 3 – les projets d’infrastructure de transport du Grand Paris concernant le 92 ........................... 67

Annexe 4 – Liste des entretiens ............................................................................................................... 69

Annexe 5 – Guide des entretiens ............................................................................................................. 70

Annexe 6 – Bibliographie rapide .............................................................................................................. 71

Annexe 7 – Sommaire détaillé ................................................................................................................. 72

GERPA – Groupe d’Études Ressources Prospective Adresse postale : 23-25 rue Jean-Jacques Rousseau - 75001 Paris Tél./Fax. : +33.(0)1.42.33.33.52 SIRET : 309 566 420 00076 - N° Agrément organisme de formation : 11754235475 Site internet : http://www.ressources-prospective.com/ Contacts GERPA : Régine MONTI : [email protected] - 06.09.98.82.41 Jean-Christophe TEOBALDI : [email protected] - 06.77.73.90.29 Vincent PACINI : [email protected] - 06.07.36.52.96 Contact Diocèse de Nanterre : Yves DOUBLIEZ : [email protected] - 06.78.37.34.76

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