Québec. Le Soleil, mardi 26 décembre 1989

D / LES INFORMATIONS GENERALES

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Les hommes n’ont pas encore adopte les coupes décontractées.

L'influence ja­ponaise se fait sentir au Québec.

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88L’écharpe s'impose et se coordonne au prèt-à-porter

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nLa carrure des épaules ne con­naît pas les volumes exageres.

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Un petit look écossais pour l’automne 85.

Sur la scène de la mode internationale, la décennie 1980 n 'aura pas été un très grand cru. N’eût été de l'arrivée à Paris des Japonais et de l'effort des créateurs pour démocra­tiser la couture par un prêt-à-porter plus fantaisiste, l’his­toire du costume de 1980 à 1990ferait piètre figure en comparai­son avec la fluidité des robes de Poiret au début du siècle, du look Chanel des années 30, du new-look de Dior dans les années UO et de l’avant-gardisme de Courrèges dans les années 60. Au cours des années 80, on ne parle plus d'une mode mais de plusieurs ten­dances qui permettent à chacun de se créer son propre style. C’est le début d'un nouveau concept de mode qui mise sur l'individualisme du look et la recherche de vêtements plus exclusifs.

Concrption: section graphitme. Le Soleil

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Le pantalon devient plus habille.

Le bermuda fait son entree a la ville

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La fausse four­rure se pare de motifs fantaisistes

L influence africaine anime la mode.

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D-2 LA MODE Quebec. Le Soleil, mardi 26 décembre 1989

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Vers l'indémodable...par SYLVIE CORRIVEAUcollaboration spaciale

Les vedettes influencent la mode

On ne saurait faire une retrospective de la mode des années 80 sans souligner l'impact des vedettes comme Boy George. Michael Jackson. Prince. Madonna, Don Johnson, Joan Collins et Linda Evans, la belle Krystel. Plus que les couturiers, ces stars influencent la mode Pour séduire les fortunes Arabes, Japonais et les Chinois, les grands maitres européens de la couture imprègnent leurs créations d'exotisme. Aux

*

Dans les années 80. les couturiers et manufacturiers doivent donner aux femmes plusieurs choix de combinaisons pour qu elles puissent se creer leur propre look La mode propose, les femmes disposent Elles ne sont plus l'esclave d une seule tendance (Creations Alfred Sung printemps-éte 1985)

Les pages "Consommation" du Mercredi Un guide pratique pour une consommation plus rationnelle, un budget mieux équilibré et une meilleure protection du consommateur

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Etats-Unis. Ralph Lauren et Calvin Klein prônent la mode preppie pour les jeunes de bonne famille et la mode yuppie pour les nouveaux professionnels En Angleterre, les rues sont envahies par les punks aux cheveux colores hensses sur le crane et habilles de blousons de cuir piques de chaines et de jeans troues Ainsi, a trop vouloir flirter avec toutes sortes de tendances, on finit par se ranger dans le conservatisme d une mode BCBG (bon chic bon genre) qui permet de creer son propre look.

La femme moins asservie par la mode

La décennie 1980 peut revendiquer une grande victoire. La femme est beaucoup moins esclave des changements draconiens de la mode. Les couturiers proposent, la femme dispose. Elle ne se déguisé plus pour se confondre a la masse, elle choisit le style qui va le mieux a sa silhouette

Les hommes suivent la mode

Les 10 dernieres années connaissent de grands bouleversements dans le domaine de la mode masculine. Des complets étriqués du debut des années 80 en passant par Larrivee en 1983 des chemises roses, des pantalons a plis a taille en 1984. des chandails à motifs en 1986 et des vestons démesurément amples en 1987, la mode pour hommes de 1988 a 1989 revient a des proportions plus justes qui conservent toutefois le goût d’un style bien décontracte. L'industrie de la beauté s'intéresse aussi aux hommes. Les parfums se multiplient, les produits de soin pour la peau envahissent les comptoirs des grands magasins, les insti­tuts de beaute offrent leurs services et les hommes passent chez le coiffeur se faire teindre ou boucler les cheveux avec de la permanente.

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De 1980 à 1989. la mode masculine a connu plusieurs changements. Des styles étriqués du debut de la décennie 80, les vêtements masculins sont devenus plus décontractés au fil des ans.(Creation Dominique Morlotti pour Christian Dior printemps-été 1987)

La mode québécoise

Tracee avec acharnement par des pionniers tels Michel Robichaud, Léo Chevalier. John Warden. Manelle Fleury, la mode québécoise des années 80 voit naître tout un bataillon de nouveaux dessinateurs. La tète remplie d idees, ils veulent tout changer. Avant-gardistes ou trop marginaux, ils sont, au départ, ignores des acheteurs qui préfèrent miser sur des griffes internationales prestigieuses. Plusieurs doivent ouvrir leur propre boutique pour voir leurs collections diffusées. D'au­tres. comme Parachute, vont trouver fortune ailleurs et certains, décou­rages, abandonnent. Si, aujourd'hui on reconnaît le talent de nos créateurs de mode, il aura fallu aux Québécois, pour en prendre con­science. plus de la moitié de cette décennie.

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Vouloir vivre de ses créations comme designers de mode au Québec n'a pas été facile pour nos stylistes québécois. Ignorés de la plupart des acheteurs, boudés par les manufacturiers, certains créateurs comme Claude Gagnon, Chantale Gagnon, Normand Martel, Claire Belzile, pourtant très talentueux, ont dû fermer leurs ateliers (Création Claude Gagnon, collection automne-hiver 1984)

Lorsqu'on regarde les modèles créés au fil des saisons par les couturiers québécois, on constate que par l'originalité de leur design, ils peuvent passer les années sans trop se démoder.(Création Jean-Claude Poitras, collection automne-hiver 1986)

L'avenir de la mode

Que nous réservent les années 90 ? Peut-être peu de grandes innova­tions en ce qui a trait au stvle puisque tout a déjà ete inventé. En 1990. le défi c’est de miser sur l'originalité par la combinaison d’un design recherche, de melanges de coloris inusités et de tissus de qualité. L'heure est maintenant à une mode intemporelle, à une mode dans laquelle on peut investir pour quelques années. Bref, dans de l’indémo­dable. Est-ce possible ? La décennie qui s’ouvre nous le prouvera peut- être.

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Ou*b*c. L* Soleil, mardi 26 décembre 1989 LA MODE D-3

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Tunique en crêpe de lame façon mousseline avec veste assortie. (Creation Donna Karan)

Veste en crêpe de lame sur jupe de même tissu. (Creation Donna Karan) Robe chemise en soie lavable portée avec un manteau a col châle (Creation Donna Karan)

de la robe dans les collections 1990Enthousiasme des designers

Retour en forceEst-ce le retour de la robe dans les collections ? Après une absence de plus d'une décennie, Donna Karan, une designer de Toronto, pense que ce retour est fort possible. Surtout si on les dessine dans des coupes confortables qui laissent toute liberté à la femme active.

<« C'est ce que j'ai le goût de porter moi-même », disait-elle lors

de la présentation de sa collection du printemps 90. « C'est plus sim­ple que des coordonnés et on n'en

a pas vu depuis longtemps ».

On retrouvait dans sa collec­tion plusieurs modèles de robes de différentes coupes toutes d'al­lure simple et feminine. Certaines étaient blousantes, d’autres dra­pées sur le devant avec attache sur le côte. Pour ce designer le mariage de la robe et du veston

est une combinaison gagnante.

Plus simple à porter la robe ! On n’a qu'à l’enfiler et contraire­ment aux coordonnés on n'a pas à trouver des vêtements qui s'agen­cent ensemble. « Vous montez vo­tre fermeture eclair et le tour est loué. » Ceci est un avantage pour les femmes qui doivent se vêtir

correctement tous les matins sou­vent en vitesse. C'est pourquoi plusieurs designers partagent l'enthousiasme de Donna Karan pour le retour de la robe dans leur collection. Ainsi en est-il pour Ralph Lauren, Marc Jacobs et Geoffrey Beene. Ce dernier ne présenté dans sa collection du

printemps aucun ensemble-panta­lon mais plutôt quatre modèles de robes Ralph Lauren, quant a lui. a toujours ete un défenseur de la robe. « C’est l'alternative au com­plet de l'homme », dit-il Pour le printemps, il les a dessinees dans des teintes de marine et les gar­nies de dorure ce qui leur donne un petit air militaire.

Le maquillage reflète votre personnalité

La poudre, la touche finale et raffinéePARIS ( AFP) — Pour les soirées de fêtes, tout est permis. Vous rêvez d'être une femme sophistiquée et mystérieuse ? Ou au contraire, préférez-vous être drôle et exubérante ? C'est le soir ou jamais. 11 suffit d'oser et de savoir jouer avec son maquillage.

En premier lieu, le teint. Un teint très travaillé est la base d’un maquillage réussi. Pour cela, sui­vez toujours la couleur de votre

carnation naturelle : un fond de teint trop clair sur une peau foncé donne un résultat grisâtre. À l’in­verse, un fond de teint trop foncé

sur une peau claire vieillit. Pour faire durer votre fond de teint, melangez-le avec une ampoule « coup d’éclat ». Poudrez ensuite généreusement : d'abord à la hou- pette de coton, qui glisse dans les creux —coin interne de l'oeil, an­gle des narines— puis avec un gros pinceau, pour diffuser la poudre plus uniformément.

La poudre doit en premier heu être appliquée à la houpette et dans un deuxieme temps avec un pinceau

Des astuces professionnellesPour garder une mine de fête

toute la soiree, appliquez sur vos pommettes un fard à joues en crème, après le fond de teint. Pou­drez, puis appliquez votre blush naturel.

Pour camoufler des cernes, choisissez un anti-cerne un ton plus clair que votre fond de teint. Estompez-le en le dégradant, de l'oeil vers la pommette. Etalez en­suite le fond de teint en remontant des joues vers les cils inferieurs.

Les sourcils sont très impor­tants. Dessinez-les a l'aide d'un pinceau fin et d’une ombre —bei­ge pour les blondes, grise pour les brunes—, le résultat sera naturel.

Pour des cils parfaits, poudrez- les avant de poser le mascara. Si vous les aimez très fournis, renou- drez avant d'appliquer une secon­de couche de mascara.

La bouche est le point stratégi­que du visage, avec un inconve­nient majeur : le manque de tenue du rouge. Dessinez d'abord le contour des lèvres avec un crayon pour constituer une barrière et empêcher le rouge a lèvres de fuir. Posez le rouge et tapotez les lèvres avec un mouchoir en papier afin de résorber les excès. Quand le rouge est totalement absorbé, poudrez la bouche avec un gros pinceau et repassez le rouge a lè­vres au pinceau. Les lèvres seront ainsi mates et colorées pour de longues heures.

N'oubliez pas la poudre qui donne l'indispensable touche fina­le et raffinée : il suffit d'un nuage sur le lobe des oreilles, le cou et le decollete.

Le concours national Dubonnet-Design couronnera les efforts de 24 finalistesLancé il y a trois ans dans le but d'encourager et de promouvoir le talent canadien, le concours Dubonnet-Design rappelle que les concurrents ont jusqu'au 29 janvier prochain pour faire parvenir les croquis montrant leurs

créations.

C’est un jury national, dont la formation sera annoncée bien­tôt. qui sélectionnera les candi­dats qui seront en nomination pour chacune des deux demi-fi­nales temtonales. De cette sé­lection. 24 finalistes (12 profes­

sionnels et 12 étudiants) présenteront leurs vêtements au grand défilé de mode du Gala Dubonnet-Design qui se tiendra au printemps 1990. à Montréal, ou seront dévoilés les noms des lauréats.

Tous les finalistes se partage­ront la somme globale de

18 000$ remise par la maison Dubonnet. De cette somme, 5000 $ seront attribués a chacun des deux meilleurs designers professionnels (mode masculine et féminine) tandis que les 10 au­tres finalistes de cette catégorie se partageront 2000 $ chacun et que les 10 finalistes recevront 200$.

Mode soviétiquePARIS (AP) — Ce mannequin porte une mini-robe dessinée par Nathalie Sorokina et présentée a Paris lors du Concours international des jeunes designers. La collection de la soviétique Sorokina a remporté le prix pour le meilleur effort

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LE CANADA Québec, Le Soleil, mardi 26 décembre 1989

Course à la direction du P LC

Sheila Copps mène le peloton derrière Chrétien et Martin( )TTAWA — Au s«‘in des organisations de Jean Chrétien et de Paul Martin, on voit actuellement Sheila Copps comme la plus solide aspirante du groupe des candidats négligés.

par PIERRE-PAUL NOREAULE SOLEIL

La vindicative et colorée députée de Hamilton-Est n'a effectivement pas menage les efforts au cours des derniers mois pour quadriller le pays et soigner son image, ne cachant jamais son intérêt pour la direction du Parti libéral. Aussi menerait-elle par une bonne lon­gueur le groupe constitué par les Clifford Lincoln, Lloyd Axworthy, Dennis Mills, Doug Young et Torn Wappel.

Elle a certainement accumulé des appuis, évalue le sénateur Pie­tro Rizzuto, à la lumière des rap­ports qui lui proviennent de l’en­semble du pays. Assez pour se démarquer des autres candidats négligés, mais pas suffisamment, de l’avis de l’organisateur en chef de Jean Chrétien au Québec, pour prétendre devenir un véritable trouble-fête entre ce dernier et Paul Martin.

« Elle est assurément celle qui est actuellement en meilleure po­sition pour causer une surprise au depart de la véritable campagne », renchérit, sous couvert de l’ano­nymat, un conseiller très proche de Paul Martin. Seule femme can­didate, elle jouit d'un préjugé fa­vorable. croit-il.

Des le premier forum où les candidats libéraux seront

confrontés a la fin janvier à To­ronto, elle pourrait d'ailleurs tirer profit des suites de l’élection toute récente d’une premiere femme à la direction d’un grand parti cana­dien, soit celle de Audrey McLaughlin a la tête du Nouveau Parti démocratique au début décembre.

Beaucoup plus à l’aise que cet­te dernière en français, et habile à se servir des médias, la députée ontarienne s’est rapidement fait remarquer dans la capitale fédé­rale après son élection de 1984 comme l’une des membres du « rat pack », ce petit groupe de li­béraux qui harcelait les conserva­teurs sur tous les sujets suscepti­bles de semer le doute sur l’honnêteté ou la moralité de l’é­quipe Mulroney.

Enfin, même si elle a moins de 40 ans, son expérience est un élé­ment non négligeable de son cur­riculum vitae. Elle fut d’abord dé­putée à l’Assemblée législative ontarienne et a fini deuxième dans la course à la direction du Parti libéral de l’Ontario, qui de­vait couronner David Peterson en mars 1982.

L’ex-ministre Clifford Lincoln s’est lui aussi offert une tournée canadienne au cours des derniers mois, sans, semble-t-il, réussir à récolter des retombées aussi tan­gibles que celles de Mme Copps, selon les informations circulant

Sheila COPPS

dans la machine libérale.

Le député manitobain et ex-mi­nistre Lloyd Axworthy n’aurait, quant à lui, même pas réussi à rallier la majorité des libéraux de sa province, selon le sénateur Riz­zuto. Ceux-ci seraient beaucoup sous l’influence de leur dirigeante Sharon Carstairs, l’une des plus ardentes partisanes du « p’tit gars de Shawinigan ».

Le cercle d’influence du vété­ran candidat Axworthy ne dépas­serait pas l'Ouest, ce qui n’est cer­tes pas suffisant quand on sait que le Québec et l'Ontario enverront à eux seuls 3000 des 5200 délégués réguliers au congrès de Calgary.

Quant aux Doug Young, Den­

nis Mills ou Torn Wappel, ils ne dépassent guère pour l'instant la dimension de figurants régionaux.

Région de QuébecDans la grande région de Qué­

bec, la position des aspirants au départ de la course apparait être sensiblement celle qui s’observe à la grandeur du pays. Les équipes de Paul Martin et de Jean Chré­tien sont évidemment les plus ac­tives, l’ex-ministre Lincoln et Mme Copps étant les seuls autres noms circulant dans le milieu,

~ conviennent Paul Vézina, organi- "i sateur régional du clan Chrétien, i et Rémi Bujold, du clan Martin.| Les délégués ne se laissent pas Z attachés aussi facilement qu’a- | vant, note de son côté l’ex-bàton- i nier du Québec. Me Vézina recon­

naît qu’il éprouve une difficulté supplémentaire dans la grande ré­gion de Québec du fait que Jean Chrétien a émis certaines réti­cences sur l’accord constitution­nel du lac Meech.

Il se console cependant du fait que le « p'tit gars de Shawinigan » suscite des réactions vives chez certains ténors politiques de la ré­gion. « Quand un candidat fait peur comme ça, c’est signe qu’on pense que c’est lui qui mène », se moque-t-il.

Dans Charlesbourg où Paul Vé­zina était candidat libéral en no­vembre 1988 et dans Quebec-Est où M. Bujold avait le même rôle, chacun croit que son « poulain » respectif sera difficile à déloger.On ne s’aventure guère sur les au­tres cas, mais il semble certain que, dans les deux clans, les « par- tys» des fêtes vont devenir des occasions privilégiées pour sonder les reins et les coeurs, pour convaincre les âmes libé­rales des vertus de M. Chretien ou de M. Martin, pour mieux enfin leur vendre une carte de membre.

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■ Décès du diplomate P.-A.Bissonnette

OTTAWA (PC) — Le diplomate canadien Pierre-André Bissonnette est décédé à l’âge de 66 ans, samedi à Ottawa, des suites d’un cancer, deux jours seulement après avoir reçu l’Ordre du Canada. Jusqu’à tout récemment, M. Bissonnette occupait le poste de président canadien de la Commission internationale des eaux limitrophes, un organisme responsable des questions canado-américaines. Il avait été nommé à cette commission en 1985. M. Bissonnette a aussi été conseiller principal auprès du Conseil privé, de 1982 à 1985, et adjoint au solliciteur général du Canada, de 1977 à 1982. Avant de se joindre au bureau du solliciteur général, M. Bissonnette a occupé pendant 24 ans diverses fonctions diplomatiques au pays et à l’étranger. Il a notamment été sous-secrétaire d’Etat aux Affaires extérieures et commissaire- adjoint à Londres. Il laisse dans le deuil sa femme Pierrette et trois enfants. Pierre-André BISSONNETTE

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Québec, Le Soleil, mardi 26 décembre 1989 LES INFORMATIONS GENERALES D-5

Deux modèles de détecteurs de fumée

En dix ans

Grâce au détecteur de fumée, le Québec a connu, en 88, son plus bas taux d’incendiesL'utilisation grandissante du détecteur de fumee a permis au Québec d'enregistrer, l'an dernier, son plus faible taux d'incendies en dix ans.

Un total de 13 554 incendies ont ete répertoriés en 1988, soit 43 de moins que l'année précé­dente. Si l'on compare ces chif­

fres avec ceux de 1980 — 22 283 incendies — on constate une ré­duction de l'ordre de 39,2 % en huit ans.

Cette diminution marquée du

nombre d'incendies, qui s’est fait sentir particulièrement dans le secteur de l'habitation, serait at­tribuable en grande partie à l'uti- lisation du detecteur de fumee. En effet, selon Statistique Cana­da. en 1988, 87.6 % de tous les logements possédaient cet appa­

reil. comparativement à 47,1 °,, en 1981. ce qui fait du Quebec le chef de file en ce domaine au Canada

l an dernier, au Quebec, les pertes materielles dues aux in­cendies ont été évaluées k 278211 118 $.

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Quebec. Le Soleil, mardi 26 décembre 1989

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La Soleil, mardi 26 décembre 1989

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■ 2 voleurs arrêtésQUEBEC — Dans la nuit de Noel, les policiers de Quebec ont arrêté deux individus suspectes de vol qualifie Le premier, un homme de 31 ans de Beauport, était entre par effraction au Casse- croûte Bruneau, au 1624, rue Bruneau. Il y avait vole un four micro-ondes et un téléviseur Alertes par le système d'alarme, les policiers n’ont eu qu'a suivre les pas dans la neige pour retrouver la trace du voleur, qui a ete pns dans un appartement tout près de là, à Saint-Pascal de Limoilou. Le second voleur, âge de 18 ans. a cogne a la porte d’un appartement situe au 183, rue Châteauguay, dans le quartier Saint-Sauveur, vers 4 h 30 lundi matin. Il est entré en coup de vent lorsque la residente de l’endroit, une vieille dame de 87 ans. lui a ouvert la porte. Il a fouillé l’appartement pour y dérober des effets bancaires. La femme n'ayant pas été molestée, quoique ayant ete assez « terrorisée », selon un porte- parole de la police, le suspect qui a ete arrête ne fera face qu a une accusation de vol qualifie.

■ Vol qualifiéCHARLESBOURG — Vers 23 h 30 samedi, la station-service Texaco du 4540, Ire Avenue, a reçu la visite d'un individu aux malhonnêtes intentions. Après avoir rôde autour de l'etablissement avec son véhiculé, il y est entré et a menacé le commis avec un couteau. Il a pris la fuite avec une somme minime, selon un porte-parole de la police de Charlesbourg. Le malfaiteur a la description suivante : environ 1 mètre 75, 71 kilos, vêtu d’une veste de cuir noire. Il avait egalement une tuque et un foulard noirs. Son âge était estime à 25 ans.

■ Accident mortelCHICOUTIMI — Un sixième accident mortel est venu ternir le congé de Noél. dans l'Est du Québec. Une collision impliquant deux automobiles a coûté la vie a M. Leon Tremblay, 50 ans, de Jonquière. L’accident est survenu en face du 1087, du rang-des- Chutes, à Saint-Ambroise, près de Chicoutimi. La voiture conduite par M. Tremblay aurait soudainement change de voie pour ensuite venir heurter le véhiculé qui venait en sens inverse. Les deux personnes qui prenaient place dans cette autre automobile étaient M. Philippe Bouchard et sa femme Jeannine, qui ont tous les deux ete grièvement blesses. L'enquête du coroner devrait permettre d'éclaircir les circonstances exactes de l'accident, selon un porte-parole de la SQ de Chicoutimi.

■ Vol dans une armurerieQUÉBEC — Un ou des malfaiteurs ont pénétré dans le commerce Les Armureries Modernes enr., situé au 3745, boulevard Masson dans le quartier Les Saules, vers 4 h du matin hier. Le cadre de porte a été arraché de ses gonds, ce qui a permis aux auteurs du méfait de dérober sept pistolets, revolvers et armes de poing, selon la sûreté municipale. Ils n’ont cependant pas vole de munitions. Alertés par le système d'alarme, les policiers sont arrivés trop tard pour mettre la main au collet des voleurs.

■ Accusée de meurtreSAINTE-ANNE-DES-MONTS — Mme Danielle Vallee. 29 ans. devra passer à nouveau au tribunal de Rimouski. pour y repondre d’une accusation de meurtre au second degre. Elle aurait atteint d une balle de calibre .22 son compagnon. Jean-Louis Boucher, lors d’une dispute jeudi soir dernier. La victime est decedée en fin de soirée samedi à l’hôpital de l'Enfant-Jésus. Mme Vallée avait déjà été accuséé de tentative de meurtre vendredi dernier. Le couple avait deux enfants de cinq et six ans, dont la garde a été confiée à la Direction de la protection de la jeunesse.

LES INFORMATIONS GENERALES D-7

Incendie au restaurant la Broue-BourreTôt le maun. la veille de Noel, un incendie a mobilise !ô sapeurs de la ville de Québec, à la brasserie La Broue-Bourre. située au 2780. boulevard Henn-Bourassa. à Québec.

par ALAIN CASTONGUAVl£ SOLEIL

A 5 h dimanche, une deuxième alarme a ete annoncée. Une troi­sième alerte a sonne quelques mi­nutes plus tard. Les pompiers ont mis plus de trois heures à maîtri­ser les flammes. Et à dix heures du matin, les derniers pompiers sont rentres a leur caserne.

Le feu aurait été causé par une défectuosité électrique dans la salle de fournaise, au rez-de- chaussée. L’élément destructeur s’est rapidement propage jusqu’à l'entre-toit. Le travail des pom­piers a été compliqué parce que le toit était fabrique de trois épais- -f seurs différentes. j

Les sapeurs ont pu empêcher le | feu de s’étendre jusqu’à l'intérieur ^ de la brasserie, qui n’a finalement I été endommage que par l'eau et la { fumee. Les dégâts atteindraient les 200 000 $.

L’etablissement avait ete ré­cemment acheté, il y a a peine deux mois, par l’ancieur boxeur Femand Marcotte 11 a indique.

sur les ondes d’une station radio­phonique de Quebec, qu'il ne sa­vait pas ce qu il allait advenir de son commerce

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Les pompiers ont mis plus de trois heures à maîtriser les flammes dans l'entre-toit du restaurant

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Quebec, Le Soleil, mardi 26 décembre 1989

Une première année toute politiqueL'artualité de l'année !!)80 au Québec est toute ixditique. Le référendum sur la souveraineté du Québec et l'association économique avec le Canada <Kcup<*nt les Québécois a plein temps durant les six premiers mois de l'année.

La décennie prend son envol sur une note dramatique quand une •• blague se trans­forme en veritable catastrophe La tragédiede Chapais le 1er janvier 80, le pire incendie depuis 1938. fait 47 victimes le soir du Jour de I An

teirtes de LOUIS-GUY LEMIEUXLE SOLEIL

Après le mois de mai qui a vu la déconfiture des partisans du OUI, le premier ministre Trudeau re­lance le débat politique en annon­çant son intention de rapatrier unilatéralement la Constitution canadienne.

JANVIER

1 — L’annee et la décennie com­mencent avec la tragédie de Cha- pais, le pire incendie depuis 1938. Quarante-sept personnes brûlées vives, dont 42 enfants, au collège du Sacré-Cœur de Saint-Hyacin­the A la salle des Chevaliers de Colomb de Chapais, 44 citoyens périssent à la suite du manque de

jugement catastrophique d’un jeu­ne homme qui s’était amusé a mettre le feu à une branche de sapin durant la fête municipale du Jour de l'An.2 — Le soldat Roland Lebrun dé­cédé a Québec, a 60 ans. Chanteui populaire durant la guerre 1939- 45, il a vendu un million de disques.28 — L'ambassadeur du Canada a Téhéran, Kenneth Taylor, organi­se l'évasion de six diplomates américains d’Iran. En poste a Wa­shington, le journaliste Jean Pelle­tier réalise le scoop de l’année en

révélant l’affaire.

FEVRIER

14 — Le Quebec demande la revi­sion du jugement de la loi 101 a la Cour suprême du Canada 18 — Le nouveau gouvernement du Canada est majoritaire et libé­ral. Pierre Trudeau reprend le pouvoir avec 146 sièges et 48,9 des suffrages.

MARS

5 — Le ministre Marc-André Bé-

i■4

'fLe rapport de la commission Malouf sur le coût des Jeux olympiques de Montréal est rendu public en juin 80 La ■> responsabilité admi­nistrative » du maire Jean Drapeau est mise en doute

H

hEn avril 81, la première mondiale à Quebec du film québécois Plouffe •>.

En 81, René Levesque (ci-dessus) se fait répondre NON par le peuple québécois. Pierre-Elhot* Trudeau, lui, parle de rapatrier unilatéralement la constitution canadienne

Le rapatriement de la Constitution marque 81Toute l’année 1!)<81 est marquée, au Québec comme au Canada, par le débat entourant le rapatriement de la Constitution canadienne.

En ralliant les neuf provinces an­glophones et les partis d’opposi­tion à Ottawa, le premier ministre Trudeau isole plus que jamais le Quebec. Même bafoué à Ottawa, Rene Lévesque occupe toute la place sur la scène politique provinciale.

ade

frôle de Pétrofina.12 — Solidarite-Quebec remet René Lévesque une pétition 715 000 noms de Québécois qui s'opposent au rapatriement et à son amendement sans l'accord du Québec.

MARS

JANVIER

6 — Le journal de 1950 de l ex- premier ministre canadien Wil­liam Lyon Mackenzie King est pu­blié. Il écrit que le pouvoir préoccupait plus Winston Chur­chill que le bien-être du peuple et que le president Roosevelt était un vaniteux.9 — Roch LaSalle est proclamé chef de l'Union nationale.17 — Le Parti liberal du Quebec soumet son programme présente comme un plan de société.

FEVRIER

3 — Dans un jugement partage, la Cour d'appel du Manitoba affirme que le gouvernement fédéral peut rapatrier et amender LAANB sans le consentement des provinces.3 — Pétro-Canada prend le con-

6 — Jean Keable rend public le rapport de la Commission d'en- quéte sur les operations poli­cières. Il y recommande notam­ment des poursuites contre des policiers qui se sont livrés à des activités illegales de 1971 à 1973.11 — Le président Reagan rencon­tre le premier ministre Trudeau à Ottawa. À l'ordre du jour notam­ment: l’exploitation des richesses arctiques.12 — Des élections sont convo­quées au Québec pour le lundi 13 avril afin d’elire les 122 de l’As­semblée nationale.13 — Le film québécois « Les bons débarras » de Francis Mankie- wicz. d apres un scenario de Re­jean Ducharme, remporte sept prix « Génie » à Toronto; Marie Tifo est nommée meilleure actrice.21 — Alfred Rouleau quitte la pré­sidence du Mouvement Desjar­dins Raymond Blais lui succédé.

AVRIL

3 — Mgr Louis-Albert Vachon succède au cardinal Maurice Roy comme archevêque de Québec et primat de l'Eglise canadienne.7 — Première mondiale à Quebec du film québécois « Les Plouffe ».13 — Les Québécois réélisent le Parti québécois. L'Assemblée na­tionale est composée de 80 pe- quistes et de 42 liberaux.14 — Les postes deviennent une corporation de la Couronne.15 — La Cour d'appel du Québec rejette par 4 voix contre 1 la pre­tention du Quebec et de 5 autres provinces qui contestent la léga­lité de la demarche fédérale de rapatriement.

MAI

13 — Dans toutes les églises du Québec, les fidèles prient pour la vie du pape Jean-Paul II victime d un attentat sur la Place Saint- Pierre à Rome25 — I.’abbe Charles-Emile Gad- bois, fondateur de « La bonne chanson », meurt a 74 ans.

JUIN

I — Trente-sept des 77 Caisses d’entraide economique font face à des retraits massifs à la suite d’une sérié de reportages de TVA.II — Rene Levesque depose à l’Assemblee nationale le rapport Pare portant sur l'accès du citoyen

à l'information gouvernementale et la protection de renseigne­ments personnels.12 — « Le Devoir » est à nouveau publié après avoir été paralysé par un conflit de plus de deux mois. 28 — Terry Fox meurt des suites du cancer qui le rongeait depuis des mois. Il était devenu un héros national en traversant le Canada pour recueillir des fonds pour la recherche contre le cancer.

JUILLET

21 — Fin du sommet des pays in­dustrialises au château Montebel­lo. à Ottawa.29 — Les midinettes québécoises suivent les épousailles du prince Charles, heritier du trône d’Angle­terre, et de lady Diana Spencer.

questration du diplomate britanni­que James Cross, à Montréal, en 1970. La poétesse Marie Uguay meurt à Montréal d’un cancer; elle était âgée de 26 ans.

NOVEMBRE

2 — Décès du sénateur Thérèse Casgrain, à Montréal, à 85 ans. Elle avait fait sa marque comme championne du droit des femmes. 5 — Accord de neuf des dix pro­vinces avec le gouvernement Tru­deau pour rapatrier la Constitu­tion canadienne. La strategie constitutionnelle du gouverne­ment québécois de Rene Levesque a échoué.9 — Le gouvernement québécois s'entend avec General Dynamics pour prendre le contrôle de l’As- bestos Corporation.

SEPTEMBRE

13 — L'équipe de hockey de l'Union soviétique remporte la Coupe Canada en battant la sélec­tion canadienne au Forum.

OCTOBRE

22 — Marc Carbonneau plaide coupable à l'accusation d’avoir participe a l'enlèvement et a la se

DECEMBRE

2 — Le gouvernement federal ra­patrie officiellement la Constitu­tion canadienne sans l’appui du Quebec.8 — Roch « Moïse » Theriault et deux de ses disciples sont détenus en rapport avec la mort d'un en­fant eleve par le groupe.10 — L’ancien ministre liberal Jean-Paul L’Allier est nomme par le gouvernement Levesque délé­gué général du Quebec en Belgique.

dard annonce une reforme du droit de la famille Québec abolit la suprématie de l'homme dans le manage.10 — Mort du scientifique et pro­fesseur eménte Adrien Pouliot a Quebec, a 84 ans 10 — Les Nordiques de Quebec obtiennent gain de cause dans la bataille du français au Colisee. 25 — Jacques Panzeau présente son 4e budget. Les taux d'impôt sur le revenu des particuliers sont réduits de 3 V Un deficit de 2,2 milliards $ est annoncé. Un « trou » de 500 millions $ a ete de- couvert dans le financement des commissions scolaires.31 — Formation du regroupement national pour le OUI.

AVRIL

I — Bell Canada fête son centenaire.8 — Formation du comité des Québécois pour le NON.15 — Les brefs référendaires sont émis : le scrutin aura lieu le mardi 20 mai.

MAI

16 — L'Alliance des professeurs de Montréal déclenche la grève; plus de 100 000 étudiants sont privés de cours.17 — Le Vélodrome olympique re­vêt ses plus beaux atours. C’est le début des Floralies internationales.20 — Le NON triomphe au réfé­rendum sur l’« indépendance » du Québec. 59,56 % votent « non » et 40,44 % « oui ». Le taux de partici­pation au référendum est d’envi­ron 86 %, un record dans les annales.20 — Huit mineurs perdent la vie à la suite d’un glissement de terrain a la mine Belmoral, près de Val-D’Or.

JUIN

5 — Le gouvernement du Québec rend public le rapport de la com­mission Malouf sur le coût des Jeux de 1976. Les trois commis­saires blâment les autorités de Montreal et insistent longuement sur « l'irresponsabilité administra­tive » du maire Drapeau.19 — Décès de Gerard Picard, président de la CTCC ancêtre de la CSN — de 1946 a 1959.22 — Béatification a Rome par le pape Jean-Paul II de Mgr de La­val, de Marie de l’Incarnation et de Kateri Tekakwita.27 — La Chambre des Communes adopte le « O Canada » comme hymne national.

JUILLET

5 — René Levesque preside, àQuébec, la rencontre annuelle des peuples francophonesd’Amérique.6 — La Gaspésie est dévastée par des pluies diluviennes.23 — Mort du sénateur Sarto Fournier, maire de Montréal de 1957 à 1960.

AOÛT

4 — Décès, a Loretteville, du bri­gadier Paul Triquet, seul membre du Royal 22e Régiment à recevoir de son vivant la croix Victoria.17 — Péribonka célèbre le cente­naire de la mort de Louis Hémon, auteur du best-seller « Maria Chapdelaine ».

SEPTEMBRE

2 — Camil Samson, ancien chef créditiste et député de Rouyn-No- randa, se joint au caucus libéral. 8-13 — Début de la réunion fédé- rale-provinciale sur la Constitu­tion à Ottawa. Les onze chefs de gouvernement se quittent sur un échec total.

OCTOBRE

2 — Pierre-Elliott Trudeau annon­ce son intention de rapatrier uni­latéralement la Constitution canadienne.24 — Dans une lettre aux Québé­cois, Rene Lévesque donne le coup d’envoi au combat sans mer­ci qu’il entend mener contre le projet federal de rapatriement.

NOVEMBRE

5 — Ouverture de la 6e session de la 31e legislature a Quebec. La question constitutionnelle occupe la première place dans le discours inaugural.22 — Jules Léger, ex-gouverneur général du Canada, meurt à Ottawa.

DECEMBRE

12 — Mort de Jean Lesage, pre­mier ministre du Quebec de 1960 à 1966 et « pere » de la Révolution tranquille, à 68 ans.

Québec, Le Soleil, mardi 26 décembre 1989 LES INFORMATIONS GENERALES D-9

La Maison de Lauberivière

Bien plus qu’un gîte et un couvertCertains soirs, ce sont 150 luxes de pommes de terre qui entrent dans la préparation du repas du soir à la Maison de Lauberivière, un refuge pour sans-abri sur la rue Saint-Paul à Québec. La vocation première de l'établissement, qui a ouvert ses portes ü y aura bientôt sept ans, demeure toujours d'offrir le gîte et le couvert.

par MARIE CAQUETTELE SOLEIL

De la centaine de lits qui étaient offerts a l'origine, il n'en reste que 78. La Maison réoriente tranquil­lement son action vers l'interven­tion sociale; quelques chambres sont aujourd'hui reservees a des bénéficiaires qui suivent une thé­rapie fermee pour se sortir de leur dépendance aux drogues tandis qu'un autre groupe, des jeunes dans la vingtaine surtout, vien­nent y chercher des outils pour tenter une reinsertion sociale.

Loges dans cet ancien hôtel, six décrocheurs sont retournes aux etudes pour terminer leur secon­daire et envisager enfin un avenir. L’atmosphère calme du corridor qui loge cette unité rappelle un peu celle d'un pensionnat, en moins « raide », en plus doux, en quasi-familial. Soeur Martine Touzin joue un peu le rôle d’une mère auprès de ces jeunes adultes qui ont quitté leur famille depuis l’enfance dans certains cas.

Quelques jours avant Noël, comme des milliers d'autres etu­diants, Yvon D. était dans sa chambre à potasser ses cours de français, de mathématiques et d’anglais. Il veut décrocher un di­plôme en gestion. Il travaille aussi

le cuir avec habileté et aimerait trouver un débouche dans une petite entrepose ou il pourrait fai­re valoir ses deux competences. Un petit appel a tous en passant : Yvon tirerait profit de tous les vê­tements de cuir qui ne sont plus utilises. On peut les envoyer a la Maison Lauberivière au soin de soeur Martine Touzin.

« Notre objectif, c’est de les amener au diplôme de secondaire V, de les aider à se diriger vers un metier et de leur apprendre à vi­vre en société », dira soeur Geor­gette Vandal Chacun dispose d'un parrain qui leur apporte les gâteries d'une vie familiale et peut leur ouvrir certaines portes dans la société. D’une durée de trois mois, ce stage coûte 300 S par mois à chaque bénéficiaire et comporte l’obligation de s’abste­nir d’alcool et autre drogue.

Ce petit groupe a fait un long chemin avant d’en arriver là. Plu­sieurs ont fait partie de ces itine­rants qui ont entre 15 et 40 ans et qui voyagent d'un bout à l'autre du Canada, sans autre but que de s'arrêter quelques semaines ou un mois dans un des refuges qui ja­lonnent leur route. « Ils connais­sent les refuges par coeur », dit soeur Georgette. Us passent un mois à Lauberivière, la duree de séjour maximale, et repartent

pour ailleurs. « Un jour, certains réalisent qu’ils peuvent faire autre chose dans la vie et nous pouvons travailler avec eux ».

La Maison accueille aussi un grand nombre de désinstitution­nalisés, qui représentent un tiers de sa clientèle. « Les malades mentaux sont un gros problème », affirme le directeur-general, M. Raymond Tremblay. « Un bon pourcentage de l'itinerance serait réglé si ces gens avaient accès à une petite maison supervisee Les travailleurs sociaux sont débordés et les desinstitutionnalises sont laissés seuls avec leurs medica­ments dans leur petite chambre. »

La Maison Lauberivière. ce n’est pas le refuge minimal que connaissent les grandes villes, tel l'accueil montréalais appelé « Dernier Recours ». Des salons sont disponibles pour les bénéfi­ciaires qui entrent vers 16h30 par la porte arrière du bâtiment. Tout à côté, se trouve le vestiaire. Après le souper et une soirée de cartes ou de television, les 78 hommes inscrits s'y présentent v pour recevoir un pyjama, un f savon et une débarbouillette. Tout C| le monde devra prendre sa dou-1 che et laisser ses effets dans un £ casier ferme avant de monter se 1 coucher. Tous les matins, le linge utilisé est lave dans l’immense la­verie du sous-sol

Il y aurait 1 000 sans-abri dans la region de Québec, estime soeur Vandal. Elle inclut dans le nombre les personnes qui changent de logis de mois en mois. Quelques

Dans l'embrasure d'une fenêtre du couvent des soeurs de la Chante, près de Place d'Youville. J B , un adolescent de 15 ans, est l'un des plus jeunes «réguliers» de loeuvre de la soupe

femmes se glissent dans ce nombre dont une vieille dame de 71 ans, sans adresse si ce n'est un banc du mail Centre-Ville. Laube­rivière l’hebergera tout l’hiver.

« Elle qui ne voulait nen recevoir de personne, ni adresser la parole a ceux qui voulaient l’aider, elle a change un peu, je l’ai entendue chanter dans un corridor l’autre jour... »

Lauberivière, ce sont aussi 200 benevoles dont 60 religieux de 17 communautés religieuses, et 22 salaries. Outre le grand public. 55 congrégations religieuses partici­pent à son financement

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