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1 impossible de ne pas aimer. Mais pouvoir espérer, c’est difficile ». Beaucoup de chrétiens ne survivent à la tor- ture, à la prison ou à la souffrance que grâce à l’espérance. Ce n’est pas une évasion de la réalité ou une consolation en attendant l’au-delà, mais une force surnaturelle qui est infailliblement orientée vers la félicité et le Salut du monde. L’espérance chré- tienne donne à la réalité son véritable sens et sa bonne orientation. La liberté, la raison, le progrès, rien de tout cela ne peut changer grand-chose à la misère de ce monde. Mais nous pouvons faire beaucoup si, à travers la Résurrection de Jésus, l’espérance du Salut reste vivante en nous. Dans l’encyclique Spe Salvi, le Pape émé- rite Benoît XVI mentionne trois lieux es- sentiels d’apprentissage de l’espérance. Le premier est la prière. En effet la prière, dans sa forme originelle de demande, n’est rien « Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël » (Lc 24,21). C’était le bilan décevant que les disciples d’Emmaüs faisaient de Pâques. Deux hommes déprimés s’avancent vers un futur dépourvu de signification et de but. Ils ont perdu tout espoir. Ce n’est qu’à la fraction du pain qu’ils reconnaissent le Ressuscité et reçoivent en même temps le grand don divin de l’espérance. Ils n’ont certes « pas encore » atteint le Salut final, mais ils voient clairement l’ave- nir. Ils sont remplis d’espé- rance, cette ancre sûre et ferme de l’âme qui monte jusqu’au ciel. Le poète français Charles Péguy décrit la seconde vertu théologale comme une petite fille qui passe inaperçue entre ses deux grandes sœurs, la foi et la charité, et pour- tant, c’est elle, cette petite fille, qui entraîne tout. « La foi ne voit que ce qui est. Mais elle, elle voit ce qui sera. La charité n’aime que ce qui est. Et elle, elle aime ce qui sera. Mais l’espérance ne va pas de soi. Croire est facile, et il serait impossible de ne pas croire. Aimer est facile, et il serait « Notre espérance n’est pas seulement un optimisme ; c’est quelque chose de plus ! C’est comme si les croyants étaient des personnes avec un « bout de ciel » en plus sur leur tête, accompagnés par une présence dont certains n’ont pas même l’intuition ». Pape François, Audience générale, 4 octobre 2017 d’autre que la parole de quelqu’un qui es- père. Le deuxième lieu est la droiture de l’homme. C’est le courage d’agir et d’avan- cer tous les jours, même s’il semble que nous ne réussissions pas ou paraissions désarmés face à la puissance de forces hostiles. Le troisième lieu est la souffrance, la com- passion et l’endurance de cette souffrance. Bien sûr, nous devons tenter d’atténuer la souffrance, mais Dieu seul pourra la vain- cre définitivement. Il dépend de notre niveau d’espérance de savoir à quel point nous nous unirons à Lui dans la souffrance, l’accepterons et l’offrirons, afin d’arracher du monde le mal et la faute, sources de la souffrance. Chers amis, nous sommes tous appelés à témoigner de l’espérance. Par notre prière, nos bonnes actions et notre compassion, nous voulons être une source d’espérance pascale pour ceux qui sont dans la détresse et la souffrance. Je vous bénis avec reconnaissance P. Martin Maria Barta Assistant ecclésiastique « L’espérance chrétienne donne à la réalité son véritable sens et sa bonne orientation ! » La foi rend heureux : témoignages d’espérance en Inde. © Ismael Martínez Sánchez/ACN N° 3 · Avril 2018 Afgiftekantoor Leuven Masspost Huit numéros par an

« L’espérance chrétienne donne à la réalité son véritable ... · 1 impossible de ne pas aimer. Mais pouvoir espérer, c’est difficile ». Beaucoup de chrétiens ne survivent

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impossible de ne pas aimer. Mais pouvoirespérer, c’est difficile ».

Beaucoup de chrétiens ne survivent à la tor-ture, à la prison ou à la souffrance que grâceà l’espérance. Ce n’est pas une évasion dela réalité ou une consolation en attendantl’au-delà, mais une force surnaturelle quiest infailliblement orientée vers la félicitéet le Salut du monde. L’espérance chré-tienne donne à la réalité son véritable senset sa bonne orientation. La liberté, la raison,

le progrès, rien de tout cela ne peut changergrand-chose à la misère de ce monde. Maisnous pouvons faire beaucoup si, à travers laRésurrection de Jésus, l’espérance du Salutreste vivante en nous.

Dans l’encyclique Spe Salvi, le Pape émé-rite Benoît XVI mentionne trois lieux es-sentiels d’apprentissage de l’espérance. Lepremier est la prière. En effet la prière, danssa forme originelle de demande, n’est rien

« Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël » (Lc 24,21).C’était le bilan décevant que les disciplesd’Emmaüs faisaient de Pâques. Deuxhommes déprimés s’avancent vers un futurdépourvu de signification et de but. Ils ontperdu tout espoir. Ce n’est qu’à la fractiondu pain qu’ils reconnaissent le Ressuscitéet reçoivent en même temps le grand dondivin de l’espérance. Ils n’ont certes « pasencore » atteint le Salut final,mais ils voient clairement l’ave-nir. Ils sont remplis d’espé-rance, cette ancre sûre et fermede l’âme qui monte jusqu’auciel.

Le poète français Charles Péguy décrit laseconde vertu théologale comme une petitefille qui passe inaperçue entre ses deuxgrandes sœurs, la foi et la charité, et pour-tant, c’est elle, cette petite fille, qui entraînetout. « La foi ne voit que ce qui est. Maiselle, elle voit ce qui sera. La charité n’aimeque ce qui est. Et elle, elle aime ce qui sera.Mais l’espérance ne va pas de soi. Croireest facile, et il serait impossible de ne pas croire. Aimer est facile, et il serait

« Notre espérance n’est passeulement un optimisme ;c’est quelque chose de plus !C’est comme si les croyantsétaient des personnes avec un « bout de ciel » en plus sur leur tête, accompagnés par une présence dont certainsn’ont pas même l’intuition ».

Pape François, Audience générale, 4 octobre 2017

d’autre que la parole de quelqu’un qui es-père. Le deuxième lieu est la droiture del’homme. C’est le courage d’agir et d’avan-cer tous les jours, même s’il semble que nousne réussissions pas ou paraissions désarmésface à la puissance de forces hostiles. Letroisième lieu est la souffrance, la com-passion et l’endurance de cette souffrance.Bien sûr, nous devons tenter d’atténuer lasouffrance, mais Dieu seul pourra la vain-cre définitivement. Il dépend de notre niveau d’espérance de savoir à quel point

nous nous unirons à Lui dans lasouffrance, l’accepterons etl’offrirons, afin d’arracher dumonde le mal et la faute,sources de la souffrance.

Chers amis, nous sommes tousappelés à témoigner de l’espérance. Parnotre prière, nos bonnes actions et notrecompassion, nous voulons être une sourced’espérance pascale pour ceux qui sontdans la détresse et la souffrance. Je vous bénis avec reconnaissance

P. Martin Maria BartaAssistant ecclésiastique

« L’espérance chrétiennedonne à la réalité son véritable sens et sa bonne orientation ! »

La foi rend heureux : témoignages d’espérance en Inde.

© Ismael Martínez Sánchez/ACN

N° 3 · Avril 2018Afgiftekantoor

Leuven MasspostHuit numéros par an

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Inde

C’est dans le Bihar que le MahatmaGandhi a lancé son mouvementpacifique de désobéissance civile.Il a conduit à l’indépendance del’Inde. Mais c’est purement et sim-plement historique. Aujourd’hui, leBihar est l’État le plus pauvre dusous-continent indien.

Ici, lorsque les catholiques prient « donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour »,c’est avec gravité. Beaucoup d’entre euxn’ont pas ce pain. Et lorsqu’ils disent « par-donne-nous nos offenses », bon nombred’entre eux pensent au fardeau financier dela dette qu’ils ne seront jamais en mesure desupporter à cause des taux usuraires. Cela estparticulièrement vrai pour les chrétiens ; ilsfont presque tous partie des Dalits, la bassecaste en Inde. Les Dalits ne sont pas

autorisés à puiser de l’eau aux puits publics,ils doivent demeurer à la périphérie des villeset ne peuvent pratiquement pas envoyer leursenfants à l’école publique. Leur taux d’anal-phabétisme est élevé. En petits groupes, sur-tout de femmes, ils apprennent à lire et àécrire, ils prient ensemble, en apprenant da-vantage sur leur foi et sur le Christ. Ils parlent de dignité, égalité devant Dieu. Ilsparlent de la famille comme un lieu d’amourdésintéressé, mais ils parlent aussi de chosestout à fait pratiques de la vie, comme de cui-sine, de couture ou de la tenue d’une maison.Ces petites communautés chrétiennes (SCC)apportent la Bonne Nouvelle dans les foyerspauvres et au cœur des familles. Dans le diocèse de Buxar, 300 femmes participent àl’un de ces programmes. Elles apprennent

En Inde, jusqu’à 1000 prêtres sont ordonnés chaque année. Ils proviennent de 172 diocèses, totalisant plus de 10 000 paroisses.

Le nombre de séminaristes augmente éga-lement. Pour le moment, ils sont plus de 15 000. Dans le diocèse le plus pauvre deBuxar, ils ne sont que dix. Le diocèse estjeune, il a été créé en 2006. Il compte 15paroisses et trois Missions. 15 prêtres diocésains s’occupent des quelque 25 000fidèles. Les catholiques sont tous de la

Auxiliaires de vie dans de nombreux domaines

basse caste des Dalits et vivent dispersésdans des villages à la campagne. Une foisordonnés, les jeunes prêtres y servirontd’auxiliaires de vie dans de nombreux do-maines. Ils s’en réjouissent. Nous leur avonspromis une aide à la formation pour un an(1828 euros pour les dix séminaristes). Ilssont modestes et n’ont personne d’autre. •

Petite pause dans le service : les séminaristes ont besoin de bouger.

Procession de la Parole de Dieu àBuxar pour la fête du Christ-Roi.

qu’elles ne sont pas des parias, que la foi lesrelie et qu’elles peuvent s’entraider. Noussoutenons ces communautés à hauteur de 12 000 euros. Les plus pauvres des pauvres parmi les Dalits sont les Musahars. Les Pères claré-tains s’occupent d’eux. Ils nous demandentde l’aide pour construire une salle polyva-lente (50 000 euros). Les enfants des Musa-hars pourraient y apprendre à lire et à écrire,à prier ensemble et être pris en charge spiri-tuellement. Ce serait « une bénédiction pources gens et cela leur donnerait confiance etla conscience de leur dignité », disent lesPères. C’est là que l’Église est en détresse.Nous avons promis de l’aide. Les Dalits doivent aussi recevoir de la nourriture pourleurs âmes. •

Du pain pour les âmes des Dalits

Bonne Nouvelle : au sein de lacommunauté chrétienne,

apprendre qu’on est aimé.

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En cas de surplus, votre don ira à un projet similaire permettant de poursuivre le travail pastoral de l’AED.

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Servir la paix

L’Odisha est la terre de martyrs inconnus. Beaucoup sont morts parcequ’ils possédaient une Bible. Chez eux, la Parole de Dieu est le trésordes catholiques. Non seulement ils la lisent, mais ils la vivent.

« La persécution d’il y a dix ans nous arendus forts », dit Mgr Kujur. À cetteépoque, ils ont été des dizaines de milliersà fuir dans tout le pays face aux hordes defondamentalistes fanatiques. Les cicatricesdu passé font encore mal. Mais la Bibleleur montre que : « Le Salut est dans laCroix ». Et elle montre aussi que l’amourpour Dieu se révèle dans la fidélité à sa Parole, mais s’accomplit pleinement dansle pardon. La promptitude à pardonner enOdisha est grande chez les disciples duChrist. Ils veulent suivre la Parole. « Ils ontfaim de la Parole de Dieu », écrit l’évêque.

Elle leur donne du sens et de la dignité.Pour cette raison, les chrétiens d’Odisha(anciennement Orissa) ont besoin de la Parole de Dieu dans leur langue. Il y a le « Nutan Niyam », le Nouveau Testamenten langue odia. Mais il est épuisé depuislongtemps. Depuis plus de dix ans, les prêtres, les religieuses et les assistants pas-toraux demandent une nouvelle édition.Les six évêques d’Odisha ont élaboré en-semble une nouvelle édition, adaptée lin-guistiquement, sans changer le contenu,dans une forme simple et attrayante. 50 000 exemplaires doivent être imprimés.Chaque Bible coûte un peu plus d’un euro.Nous avons promis de l’aide aux évêques(51 700 euros). Car les chrétiens d’Odishasont riches par le cœur, pleins de foi etd’amour, mais ils ont les mains vides.

La Bible sera également utilisée pour la for-mation des animateurs et assistants pasto-raux. Dans chacun des six diocèses, 250animateurs et assistants s’occupant de pa-roisses, de groupes de femmes ou de jeunesdoivent suivre pendant trois ans des courspendant le week-end, avant de se rendredans les villages des Dalits et des tribus rurales. Ils sont là, comme un pont entre les

Le pardon, fondement de la paix entreDieu et les hommes.

Cours de Bible au nord de l’Inde. L’Évangile au centre.

S’occuper des plus pauvres : une sœurchez les intouchables.

villages et la paroisse, pour y maintenir lafoi éveillée et l’approfondir. Leurs missionsconsistent notamment dans la préparationau mariage, l’organisation des sépultures,la préparation de la messe dominicale,l’animation de groupes de prière. Ces ser-vices nécessitent du matériel de formation,un manuel, la Bible, des textes sur la doc-trine sociale catholique, sur les droits del’homme, les encycliques, des rapportsd’expériences d’autres pays, pour n’en citerqu’une partie. La formation est solide, lesjeunes hommes et femmes sont motivés. Ceprogramme stimulera les six diocèsesd’Odisha – et servira la paix sociale. Nousavons promis 30 000 euros. •

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Disciples de la vérité

La vérité et l’amour sont liés. Car, comme l’écrit Benoît XVI dans Caritasin Veritate, « Parce qu’elle est un don que tous reçoivent, la charité dansla vérité est une force qui constitue la communauté, unifie les hommesde telle manière qu’il n’y ait plus de barrières ni de limites ».

Combien de plus cette force peut-elle sedéployer chez des hommes qui, pour ainsidire, proclament et répandent l’amour etla vérité à titre « professionnel », c’est-à-dire chez les prêtres ? 51 prêtres d’Amé-rique latine, responsables de la formationcontinue des prêtres de leurs pays ont étéinvités à Rome par la Congrégation pourle Clergé afin d’y suivre un stage de quatresemaines. Ils offrent des témoignages remplis de gratitude et d’étonnement, suiteà ce cadeau.

Le Père Francisco Silva, du Paraguay, écrit :fatigué et épuisé par les difficultés dansson pays, qu’il est allé à Rome, commebeaucoup d’autres. Mais comme les au-tres, il en revient « revigoré, avec beau-coup d’idées et plein d’espérance ». Il aappris que « des prêtres joyeux et saintssanctifient leurs paroisses » et sont le

levain pour la société. « Priez pour nous,aidez-nous à devenir meilleurs ». Le PèreEnriquillo Nunez, de la République Domi-nicaine, voit aussi « les défis majeurs denos pays. Mais avec Jésus, bon pasteur etprêtre éternel, nous y parviendrons ». Et lePère Javier Uria Vasquez, de Bolivie, in-dique le chemin de vérité que les prêtrespeuvent ouvrir pour tous : « L’Eucharistieest le sacrement qui unit toute l’Église etrelie tous les fidèles de nos pays ».

Pendant cette formation, les 51 prêtres ontvécu une expérience marquante de frater-nité, non seulement en échangeant leurs té-moignages, mais aussi en cherchant ensemble des solutions pastorales et en ap-profondissant leurs connaissances des vé-rités temporelles et éternelles. Il s’agissaitdu deuxième cours et, en raison de l’excel-lence de ses résultats et implications, il y en

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Formation continu

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Célébrer la fidélité sur la tombe de Pierre.

La centrale énergétique de la mission : Les participants célèbrent ensemblel’Eucharistie.

aura cette année un troisième au Collège pontifical espagnol San José deRome. Il unira les prêtres dans l’étude, laprière et les excursions. Le programme estexigeant : en plus des questions théolo-giques, missionnaires et pastorales, des su-jets tels que « la santé mentale du prêtre »,les « critères de maturité humaine du prêtre » ou les « relations humaines » serontégalement étudiés. La vie et le travail desprêtres d’aujourd’hui sont un défi perma-nent. Le but de la formation est de prendremodèle sur le Christ. L’enseignement doitêtre relayé dans de plus petits cours régio-naux en formation continue. Plus de 300prêtres ont participé à ces enseignementsrégionaux l’an dernier. Ainsi, sur ce conti-nent frappé par les sectes et la violence, deplus en plus de prêtres ressentent leur unitédans la diversité, ce qui renouvelle la facede la terre. La force de la vérité ne connaîtpas de frontières ni de barrières.

La rencontre à Rome est le moteur et lacentrale énergétique de cette « théologiede la rencontre ». Le voyage et quatre semaines de cours coûtent 2143 euros parparticipant. La Congrégation pour leClergé nous a demandé de l’aide pour les 50 prêtres participants. En tant queFondation pontificale, nous avons été heureux de répondre positivement. •

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Algérie

Le chemin agité duPère Paul-ElieL’Algérie est une bombe à retardement de la migration : situation poli-tique incertaine, crise économique, 43 millions d’habitants dont lesdeux tiers ont moins de 30 ans, un jeune sur trois au chômage. Et lesislamistes attendent leur heure.

Cette situation demande de l’espérance. Del’espérance en l’avenir de son propre pays.Le Père Paul-Elie a cette espérance. Ilconnaît son pays, il connaît les gens. Il saitaussi ce que les jeunes pensent, pas seu-lement les chrétiens. Quand il était jeunemusulman – son nom était Ali – il a connula guerre civile des années 1990. Ce sontles années noires de l’Algérie, avec plus de200 000 morts. Les islamistes et l’armée sévissaient sans aucune pitié. Le Père Paul-Elie avait alors perdu tout espoir et necroyait plus en rien, il ne faisait qu’étudierpour avoir un diplôme en informatique. Ils’est rendu avec un cousin dans la chapellecachée d’une communauté évangélique. « C’est là que j’ai entendu Jésus », se rap-pelle-t-il. « Il m’a appelé par mon nom etm’a dit qu’il me protégeait, qu’il l’avaittoujours fait. Je me suis senti aimé commejamais auparavant. J’ai été touché. Pendant

dix minutes, je n’ai pu que pleurer ». Il s’estfait baptiser, mais sa soif de vérité demeu-rait. C’est un missionnaire catholique quilui a apporté, des années plus tard, le vraipain de la Vie, et il s’est converti. Les isla-mistes en ont eu connaissance, l’ont chasséet ont menacé sa famille. Il est allé en Europe, toujours affamé d’espérance et lecœur toujours agité. En Belgique, il a intégré une communauté religieuse, puis adéménagé en France pour commencer, à 34ans, des études de théologie. Il a été ordonné six ans plus tard, en 2016. Il estmaintenant prêtre de la Fraternité mission-naire Jean-Paul II. C’est comme membre de cette Fraternitéqu’il retourne en Algérie. « Ici, je suis né-cessaire », dit-il « mon cœur est en paix,même si c’est orageux autour de moi ». Ilse souvient de Sainte Thérèse d’Avila quis’est un jour plainte auprès du Seigneur par

ces mots : « Où étais-tu, mon cher Jésus, oùétais-tu pendant cette terrible tempête ? »Notre Seigneur lui a répondu : « J’étais auplus profond de ton cœur ». C’est la mêmechose pour le Père Paul-Elie. Il veut ap-porter aux hommes cette paix intérieure quiest en Dieu. Selon les données de l’Égliseprotestante, il y a environ 200 000 conver-tis de l’islam. La plupart deviennent protes-tants, mais le nombre de catholiques estaussi en augmentation. Il n’est pas possibled’avoir des chiffres exacts. La plupart d’en-tre eux vivent en Kabylie, la patrie du PèrePaul-Elie. Beaucoup sont dispersés dans lesvillages de montagne. Il veut leur amenerle Seigneur, l’Eucharistie. Il veut mener un« dialogue de coexistence » dans ces vil-lages, pour qu’ils ressentent tous l’amourdu Christ. Pour cela, il a besoin d’une voi-ture tout-terrain. Il nous a demandé del’aide pour son financement. Nous luiavons promis 21 600 euros. •

Corpus Christi : amener aux hommes leChrist Lui-même.

Le Père Paul-Elie.

Le Père Paul-Elie donnant sa bénédiction. Tous doivent ressentirl’amour du Christ.

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JohannesFreiherr Heereman,Président du Conseilexécutif

Détresse, amour et gratitude – Vos lettresLibération intérieureÀ la lecture du Bulletin, j’ai commencé àprier le Rosaire. Après quelques jours, leSeigneur m’a donné tant de guérisons in-térieures et de libérations que je suis enpaix comme je ne l’ai pas été depuislongtemps. Je vous souhaite de tout cœurla bénédiction de Dieu pour votre mer-veilleux travail que je soutiens volontiers.

Un bienfaiteur d’Allemagne

Un grand impact Merci d’aider les personnes qui souffrentle plus dans le monde entier. Je me ré-jouis de constater le grand impact devotre travail. Nous qui avons « tout »,avons tendance à considérer notre foi etles bénédictions reçues comme allant desoi.

Un bienfaiteur des États-Unis

Un peso par jourPar cette lettre, ma classe de la Facultéde lettres de l’Université de Santo Tomásvoudrait s’engager à donner un peso parjour au profit de l’Aide à l’Église en Dé-tresse. Veuillez nous indiquer la meilleureprocédure pour vous faire parvenir cedon. Merci et bon courage pour votreŒuvre ! Dieu vous bénisse !

Une étudiante de ManillePhilippines

Répétez !Nous sommes intimement liés à l’Aide àl’Église en Détresse et le répétons sanscesse. J’ai préparé du pain pour le marché de l’Avent pendant 3 ans. Grâceaux dons récoltés, vous recevez à nou-veau cette année 1000 euros.

Une bienfaitrice d’Autriche

L’aide à la subsistance que nousavons pu offrir aux « Servantesde Marie, auxiliaires des malades »à Cuba, grâce à votre générosité,s’est élevée à 3000 euros. SœurBrunilda écrit que, grâce à cetteaide, elle et ses trois sœurs « peuvent désormais vivre et ser-vir au rythme de la Divine Provi-dence. Dieu seul pouvait donnerl’idée « d’aider pour tels projets »dans lesquels « les maladessouffrent dans des conditions in-dignes, sans médicaments appropriés, et souvent dans des maisonsdétruites par les tempêtes ». Les sœurs sont « les pieds et les mains,mais vous êtes le cœur et les nerfs qui maintiennent le corps duChrist vivant à Cuba ». Sans l’offrande des bienfaiteurs, les sœursne pourraient pas « garder ouverte la main de Dieu pour guérir,consoler, et pour donner sa Miséricorde, gratuitement et sans at-tendre aucune récompense ».

Au rythme de la Divine Providence

Chers amis,Il y a sept ans, j’acquiesçais à la demandedu Cardinal Piacenza de me mettre à la disposition de l’Aide à l’Église en Détresse. À l’époque, je ne l’ai fait que parsens du devoir envers l’Église, mais sansenthousiasme, parce que je ne connaissaispas l’Aide à l’Église en Détresse et j’avaisdes plans complètement différents pour maretraite. Aujourd’hui, c’est avec beaucoupde gratitude que je regarde rétrospec-tivement ces années. J’ai pu apporter monexpérience professionnelle à cette Œuvre,récemment élevée au rang de Fondationpar le Pape Benoît XVI. Cela m’a aussipermis d’apprendre à connaître ce joyauparmi les œuvres de bienfaisance del’Église. Le Père Werenfried a vu notremission comme étant de former un pontd’amour entre vous, les généreux dona-teurs, et l’Église persécutée et souffrante.Des deux côtés de ce pont, j’ai rencontrédes gens merveilleux, de grands mission-naires et de généreux donateurs. Dans lesbureaux nationaux et au bureau interna-tional de Königstein, j’ai rencontré desgens qui, avec passion et dévouement,maintiennent ce pont vivant. La grande fé-condité de cette Œuvre ne peut s’expliquerque par les prières offertes des deux côtésde ce pont d’amour. La bénédiction deDieu et ses mains protectrices sont palpables jour après jour.

Ces années ont enrichi infiniment ma vie.Merci ! Merci ! Merci !

Johannes Heereman

Rédaction : Jürgen Liminski Editeur responsable : ACN International,Postfach 1209, D-61452 KönigsteinEn Belgique : Uma Wijnants, Abdij van Park 5, B-3001 Leuven – P608135 – De licentiacom petentis auctoritatis ecclesiasticae – ISSN 0252-2519 – Printed in Belgium.

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