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275 82 AVRIL 2021 LIEN ENTRE LES PAROISSES ET LES QUARTIERS DE MARCQ-EN-BARŒUL http://marcqenbaroeul.paroisse.net N° 127 ~ BIMESTRIEL - 1 PAR BRUNO ROCHE, DIACRE Une fraternité du quotidien «Prenez soin de vous.» Ces mots que nous entendons souvent et qui viennent d’entrer dans notre langage courant sont perçus comme bienveillants pour certains et, a contrario, en agacent beaucoup d’autres. Il est vrai que la situation sanitaire, les conséquences sociales et économiques que nous vivons mettent à rude épreuve notre attention à l’autre, voire notre compassion. Est-elle une simple formule de poli- tesse débitée mécaniquement ou une véritable invitation à entrer dans une relation sincère ? Est-elle susante pour comprendre vraiment ce que notre interlocuteur vit réellement ? Comme, par exemple, l’isolement, la maladie, l’éloignement de la famille, l’absence d’aection voire tout simplement d’avoir le sentiment d’appartenir encore à la communauté humaine, à l’image de ce que vivent beaucoup d’étudiants. Personnellement, quand je l’entends, elle me fait penser à la phrase que nous trouvons dans la Bible: «Voyez comme ils s’aiment» (Actes des Apôtres10,12). On peut aussi la rapprocher du commandement de Jésus: «Aimez-vous les uns les autres.» Si ce thème de l’amour du prochain occupe une place importante dans le Nouveau Testament, c’est qu’il est l’un des fonde- ments de notre foi, comme de toute vie humaine vécue quotidiennement parmi nos contemporains. En quelques mots simples, ce commandement exprime l’essentiel d’une fraternité ouverte qui permet de reconnaître, de valoriser et d’aimer chaque personne indépendamment de la proximité physique, de son lieu d’habitation, de son milieu social ou de la couleur de sa peau. «Fraternité et espérance sont des remèdes dont le monde a besoin autant que de vaccins», a déclaré le pape François, le 8 février, dans un discours adressé aux ambassadeurs. C’est ce que Rencontre a voulu exprimer à travers ce numéro qui nous donne de nombreuses pistes pour vivre la fraternité au quotidien, là où nous sommes : «La fraternité, ce ne sont pas de grandes théories, elle se vit au jour le jour.» Ou à distance via des réseaux sociaux : «Facebook, ce n’est jamais qu’un moyen de rencontre parmi d’autres», à condition de bien l’utiliser. Au-delà des propositions que vous lirez dans ce numéro de Pâques, je vous invite à les prolonger en vous repor- tant à l’encyclique «Fratelli tutti» du pape François sur l’amitié et la fraternité sociale et à nous tourner vers le Christ ressuscité, pour apprendre avec lui, à cultiver l’espérance d’un monde nouveau. Des confirmés heureux et émus M. & Mme Marc Les petits potins marcquois... PAGE 3 À LIRE EN PAGE 2 Prenez soin de vous CONSEIL MUNICIPAL DES ENFANTS Des jeunes fiers de représenter leur école P .8 HORAIRE DES MESSES DE PÂQUES Paroisses Bonne Nouvelle et Saint-Jean-XXIII Compte tenu de la situation sanitaire, les horaires des offices de la semaine sainte et de Pâques n'étaient pas encore arrêtés au moment où ce journal a été préparé. Vous êtes invités à vous renseigner en ligne, sur le site internet des Chrétiens de Marcq marcqenbaroeul.paroisse.net ou via l'application mobile Messes.info. Vous pouvez également consulter les panneaux d'information de nos églises. ASIFE ADOBE STOCK

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N°82AVRIL 2021

LIEN ENTRE LES PAROISSES ET LES QUARTIERS DE MARCQ-EN-BARŒUL

http://marcqenbaroeul.paroisse.net

N° 127 ~ BIMESTRIEL - 1

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PAR BRUNO ROCHE, DIACRE

Une fraternité du quotidien«Prenez soin de vous.» Ces mots que nous entendons souvent et qui viennent d’entrer dans notre langage courant sont perçus comme bienveillants pour certains et, a contrario, en agacent beaucoup d’autres. Il est vrai que la situation sanitaire, les conséquences sociales et économiques que nous vivons mettent à rude épreuve notre attention à l’autre, voire notre compassion. Est-elle une simple formule de poli-tesse débitée mécaniquement ou une véritable invitation à entrer dans une relation sincère ? Est-elle suffisante pour comprendre vraiment ce que notre interlocuteur vit réellement ? Comme, par exemple, l’isolement, la maladie, l’éloignement de la famille, l’absence d’affection voire tout simplement d’avoir le sentiment d’appartenir encore à la communauté humaine, à l’image de ce que vivent beaucoup d’étudiants. Personnellement, quand je l’entends, elle me fait penser à la phrase que nous trouvons dans la Bible : «Voyez comme ils s’aiment» (Actes des Apôtres 10,12). On peut aussi la rapprocher du commandement de Jésus : «Aimez-vous les uns les autres.» Si ce thème de l’amour du prochain occupe une place importante dans le Nouveau Testament, c’est qu’il est l’un des fonde-ments de notre foi, comme de toute vie humaine vécue quotidiennement parmi nos contemporains. En quelques mots simples, ce commandement exprime l’essentiel d’une fraternité ouverte qui permet de reconnaître, de valoriser et d’aimer chaque personne indépendamment de la proximité physique, de son lieu d’habitation, de son milieu social ou de la couleur de sa peau. «Fraternité et espérance sont des remèdes dont le monde a besoin autant que de vaccins», a déclaré le pape François, le 8 février, dans un discours adressé aux ambassadeurs. C’est ce que Rencontre a voulu exprimer à travers ce numéro qui nous donne de nombreuses pistes pour vivre la fraternité au quotidien, là où nous sommes : «La fraternité, ce ne sont pas de grandes théories, elle se vit au jour le jour.» Ou à distance via des réseaux sociaux : «Facebook, ce n’est jamais qu’un moyen de rencontre parmi d’autres», à condition de bien l’utiliser. Au-delà des propositions que vous lirez dans ce numéro de Pâques, je vous invite à les prolonger en vous repor-tant à l’encyclique «Fratelli tutti» du pape François sur l’amitié et la fraternité sociale et à nous tourner vers le Christ ressuscité, pour apprendre avec lui, à cultiver l’espérance d’un monde nouveau.

Des confirmés heureux et émus

M. & Mme MarcLes petits potins marcquois...

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Prenez soin de vous

CONSEIL MUNICIPAL DES ENFANTS Des jeunes fiers de représenter leur école

P.8

HORAIRE DES MESSES DE PÂQUESParoisses Bonne Nouvelle et Saint-Jean-XXIII

Compte tenu de la situation sanitaire, les horaires des offices de la semaine sainte et de Pâques n'étaient pas encore arrêtés au moment où ce journal a été préparé. Vous êtes invités à vous renseigner en ligne, sur le site internet des Chrétiens de Marcq marcqenbaroeul.paroisse.net ou via l'application mobile Messes.info. Vous pouvez également consulter les panneaux d'information de nos églises.

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~ PAROISSES DE MARCQ ~2 ~ AVRIL 2021

BONNE NOUVELLE & SAINT-JEAN-XXIII

NOS ÉGLISES OUVERTES

Je vous souhaite d’oser !

Alors que nous n’entendons parler que de confinement, fermeture et couvre-feu, je vous propose des portes ouvertes, celles de nos églises. J’ai osé les franchir et je me suis sentie accueillie par une mélodie religieuse qui invite au silence et au recueillement. Permettre de faire une pause, de découvrir nos paroisses animées par les temps liturgiques, par la crèche de Noël ou le chemin qui nous mène vers Pâques, puis le mois de mai et sa prière à Marie ou, tout simple-ment, par la richesse de l’architecture des édifices.

M. L.

Venez et entrez ! À l’église du Sacré-Cœur, le mardi de 9h à 12h et le samedi entre 15h30 et 16h, à l’église Saint-Vincent du lundi au vendredi, entre 15h et 17h30 et entre 10h30 et 12h, le mercredi, à la chapelle Saint-Jean, le mercredi à 16h30.

Des confirmés heureux et émus

Cinq jeunes du groupe «Les compagnons de Paul» ont reçu le sacrement de la confirmation, le 13 février dernier. La cérémonie fut empreinte d’émotion partagée par toute l’assemblée.La Pédagogie catéchétique spécialisée (PCS) est active au sein du doyenné du Baroeul. Elle propose, pour les enfants et les jeunes, en situation de handicap, la catéchèse et la préparation aux sacrements. C’est l’abbé Fondeur qui accompagne cette pastorale. Pendant le temps de préparation à la confirmation, une rencontre a eu lieu, avec notre évêque, Monseigneur Ulrich, le 19 décembre. Cela a été l’occasion de lui remettre les «lettres d’intention» dans laquelle chacun a été invité à exprimer son désir d’avancer vers ce sacrement ; les jeunes ont pu raconter leur vie, leur passion, leur famille. Ce partage fut riche en bonne humeur et émotion.

Marie-Odile Dachy, catéchiste pour la PCS

CARNET PAROISSIAL

PAROISSE DE LA BONNE NOUVELLE

BaptisésLéopold Caroen, Julia Brabant, Édouard Brunet, Charlotte Gour, Augusta Lezy, Timothée Gerard, Isaure Bajeux, Madeleine Deloffre, Gabrielle Rochet, Roxane Cocherel, Simon Corbau, Jules Ibled, Louise Taquet.

DéfuntsJean Deheeger, Denise Chantry, Anna Siczynski, Serge Berteloot, Bruno Vasseur, Brigitte Plouvier, Alain Logier, Jean-Lin Descamps, Edwige De May, Georges Gernez, Micheline Dezwarte, Raoul Dufaye, Anne-Marie Cheere, Léonel Esquerre, Pierre Prouvost, Andree Segard, Suzanne Vandevelde, Daniele Bauduin, François Descamps, Marie-Hélène Valery, André Laridan, Brigitte Fenez, Jacques Simoulin, Bernard Nollet, Jacqueline Verbraeken, Philippe Ghesquiere, Marcelle Beruynel, Thérèse Lepers, Jacqueline Chrétien, Remy Verges, Chantal Beddeleem, Gisèle Defrance, Claire Hellemans, Antoinette Afchain, Denise Devaux, Paulette Buisine, Patrick Lelong, Dominique Brocquevielle, Jean Durez, François Roquette, Denise Delecroix, Paul Lefebvre, Jeanne-Marie Bouzin, Gonzague Coisne, Jacques Delmotte, Lucette Jacmart, Pierre-Olivier Planquart, Didier Goullard, Berthe Lenfant, Marie-France Nicolle, Michel Soudant, Chantal De Basly,

Pascal Callens, Liliane Dolphens, Christine Bucl Denise Hofmann, Antoinette Jouglet, Paulette Elliss, André Delplace, Jean-Pierre Ladeveze, Jean-Marie Beaufort, Monique Genel, Monique Heirman, Philippe Pastour, André Prouvost, Anne-Marie Van Espen, Arlette Huysentruyt, Patricia Hurtaud, Joël Rohart, Camille Seigneur, Josette Bouche, Marc Beugin, Madeleine Dupont, Angelo Glauzo, Georgette Anckaert.

PAROISSE SAINT-JEAN-XXIII

BaptisésLéa Mallet, Emma Colejo Matos, Carlos Moujaes.

DéfuntsFrancine Lenestour Testelin, Renée Deleu Bogaert, Madeleine Quagebeur Tripon, Françoise Maillard Bernard, Laurent Rowan, Roland Casalini, Jean-Michel Kerrenneur, Yvonne Wicart Ripert, Michel Merlin, Jean-Marie Yvon, Ginette Demuynck, Mauricette Foort Fache, René Vandewyngaerde, Josiane Fresique Fine, Jeannine Cliquennois Timmerman, Claude Chandelier, Constant Gotelaere, Jacqueline Dumez Dooghe, Pazquale Massaria, René Deconinck, Lucette Neuville Robbe, Marie-Louise Dhellin Renaud, Regine Gambier Rousset, Augusta Bienaimé, Jacqueline Landschoot De Meyer, Jean-Pierre Verhecke, Denise Masselot.

Artisans de paix et du dialogue interreligieux

Le 31 octobre, un rassemblement vécu dans la dignité à Saint-Louis entre croyants musulmans et catholiques, après les attentats de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice.

Nouvellement nommé membre de l’Équipe d’animation parois-siale (EAP) de Saint-Jean XXIII, j ’ai eu comme première

mission de poser les bases d’un dialogue avec les musulmans de Marcq. Nous étions alors en septembre et le père Ivan Pagniez avait souhaité que nous nous engagions dans une démarche simple, à dimension humaine et la plus proche des réalités de vies de chacun d’entre nous.J’avais connaissance du dynamisme d’un Marcquois, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo de «Saïd le virtuose», auteur de plusieurs articles repris dans la presse nationale, mais surtout citoyen très engagé dans la vie de la cité. Je pris donc l’initiative de le solliciter pour entrer en contact avec quelques musulmans pratiquants à Marcq-en-Barœul. C’est tout naturellement que Saïd accepta de participer à cette initia-tive et nous nous fixâmes d’organiser une première rencontre au sortir des vacances de la Toussaint. Et survint l’horreur de la décapitation de Samuel Paty, puis des attentats de Nice. Passée la sidération, Saïd proposa très

rapidement de venir témoigner, avec d’autres musulmans, de son soutien et de sa fraternité auprès des paroissiens marcquois à l’occasion des messes de la Toussaint. En accord avec Bernard Gérard, maire de Marcq-en-Barœul, nous convînmes d’organiser ce rassemblement, le samedi 31 octobre en l’église Saint-Louis à 18 heures. C’est donc avec beaucoup d’émo-tion, de simplicité et de solennité que Said et ses amis, le père Ivan, Bernard Gérard et l’un de ses adjoints accueillirent celles et ceux qui venaient se recueillir. De beaux

témoignages de respect, de tolérances et de fraternité furent alors échangés.L’initiative fut reprise dans la presse locale et nationale et donna à voir qu’il est possible de surmonter la peur et l’igno-rance pour devenir des artisans de paix et d’amour. Fruit d’un contexte dramatique, cette première initiative n’est que la base d’un échange interreligieux beaucoup plus fécond et nourri que l’équipe d’EAP entend mettre en œuvre durant les prochains mois.

THOMAS CEUGNART

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~ PAROISSES DE MARCQ ~ AVRIL 2021 ~ 3

! Devinette : à quel endroit se trouve M. Marc ? M. Marc s’arrête, hume l’air : «Tiens, le vent est du nord, ça sent la levure !» Au même endroit, quelques jours plus tard, il peste car il a oublié son parapluie : les bourrasques arri-vant de l’ouest lui apportent une forte odeur de café. Il fut un temps, toujours en ce lieu, il serait resté longtemps pour savourer les délicieux effluves de caramel venant du sud, mais Carambar s’en est allé…

! Mme Marc aime la nouvelle place Doumer. Elle a retrouvé son marché, un peu resserré, avec un autre partage de l’espace, et un muret-fontaine à l’entrée. Ce lieu est un lien. Et comme c’est agréable d’y retrouver les voisins, les vendeurs, les amitiés. C’est presque un forum, et c’est l’âme du quartier. Marcquois et Marquettois s’y recon-naissent.

! Les bougies coûtent plus cher que le gâteau, pense M. Marc, et c’est pareil pour le timbre et les cartes postales, cartes de vœux, et cartes de Pâques.

Mais tant pis : il sait bien ce que trois mots écrits à la main ont plus de sens quand ils sont envoyés de personne à personne !

! Le trio qui ne marche pas dans le bus : le masque, les lunettes et le livre ! Du masque vient la buée, elle va sur les lunettes, les lunettes brouillent les lignes, le livre se refuse à toute lecture. Mais finalement, pense M. Marc, lever la tête et voir le visage des gens, n’est-ce pas aussi bien que de se couper de ce qui vous entoure ?

! M. Marc regarde son voisin se battre avec le masque pour y faire entrer un

système pileux bien fourni. Faudra-t-il rallonger le masque ou raccourcir la barbe ? Ça rentre… juste poil !

Les petits potins marcquois...

"Le Billet de RaphaëlL’INSTITUT DE BONTÉQui voudrait avec moi ouvrir un institut de bonté ? Cela manque un peu. Dans une ambiance chaleureuse, on prodiguerait des soins bimillénaires et 100 % bio. Nous y accueillerions des hommes et des femmes qui ont mauvaise mine et le regard éteint, en quête de mieux-être. Nous y recevrions des gens avec des problèmes de douleurs qui les empêchent d’articuler leur vie aux autres. On chercherait à remettre les gens en harmonie. On soignerait ensemble – il faut toujours être plusieurs – ceux qui aimeraient perdre un peu du poids d’une vie trop lourde.Dans notre institut de bonté, on prodiguerait des soins du cœur, des messages cardiaques. Le cadre reposant de l’institut atténuerait les bavardages, les murmures, les commérages. Sur les visages de ceux qui ne savent plus sourire, on poserait des masques de bonté. On s’applique-rait à enlever les faux ciels que certains se font poser qui alourdissent les paupières au point d’empêcher de voir la vie. Nos soins réparateurs qui gomment les cernes feraient s’envoler les tensions accumulées ; les résultats seraient visibles dès la première séance.Dans notre «spa», un bain d’eau bouillante, stimulerait, la circulation, faciliterait les digestions de couleuvres que la vie pousse quelquefois à avaler, apaiserait les mots/maux de travers, l’arthrose du cœur. Après plusieurs séances, on devrait pouvoir éliminer les excroissances qui se déve-loppent sur le bord des articulations, raidissent l’existence et empêchent certaines activités caritatives.Il faut cependant que les choses soient claires : nous ne pourrions pas promettre des miracles ; nos soins de bonté pourraient seulement apporter un peu de «bien-être». Nous ne pourrions pas grand-chose, l’affection est trop grave pour soulager les personnes atteintes de rivalité, de vaine gloire ou de schizophrénie existentielle. Nous ne pourrions que leur recommander de consulter un spécia-liste. Vous l’avez compris, on a besoin pour ouvrir cet institut de bonté, d’esthéticiens, d’esthéticiennes dont le travail sera de célébrer la vie.

RAPHAËL BUYSE

"Nous avons luLa camionnette du Bon Dieu«LA CAMIONNETTE DU BON DIEU» S’ACHÈTE POUR 15€ À LA COMMUNAUTÉ (109 RUE DE LA BASSÉE À LILLE). SAINT-JEAN XXIII PEUT TRANSMETTRE LES COMMANDES.

«Il va se faire tuer», m’avait dit Pierre, mon frère, à propos du père Arthur. Il venait d’apprendre qu’Arthur avait entrepris de sauver de la prostitution ceux qui s’y livraient autour de l’église de la Madeleine. Et Arthur n’était pas homme au compromis ou à la prudence. Cet épisode, je ne l’ai pas retrouvé dans La camionnette du Bon Dieu, ce petit opuscule dans lequel le père assomptionniste Arthur Hervet raconte sa vie et sa foi, depuis la Bretagne, passant par Cachan, la péniche de Conflans, Lille et les Roms… entêté comme un Breton, infatigable comme un marathonien kenyan, riant, souriant, aimant. Et cette façon de placer chacun face à lui-même, dans sa propre vérité ! Il était un peu Marcquois aussi en compagnie de ses frères assomptionnistes, Jean-Pierre et Érik, les vicaires de Saint-Jean XXIII. Il était surtout proche de toutes les différences, avec un seul message : l’amour de Dieu pour tous les hommes. Arthur est mort, en route vers le Seigneur, le 23 novembre 2020.

YVES CHAIMBAULT

13 années d’amitié franco-libanaiseLe jumelage entre la paroisse Saint-Jean XXIII de Marcq et la paroisse Saint-Élie à Antélias, commune située à 5 km au nord de Beyrouth, entre le front de mer et les montagnes du Haut Metn, peuplée majoritairement de chrétiens maronites, a été créé en 2007 à l’initiative des curés des deux paroisses, le père Bernard Bisman en France et le père Joseph Abdl Sater au Liban.

Ce cheminement entre chrétiens d’Orient et d’Occident s’est traduit par les visites de délé-gations, ainsi que des projets :

célébration des Rameaux à la libanaise avec processions et chants, concerts de louange, mais également la mise en place de cours de cuisine et cours de langue arabe à Marcq. Tous les premiers vendredis du mois est célé-brée une messe pour les chrétiens d’Orient et le Liban.Du jumelage est née une association, en juin 2009, pour «tisser des liens d’amitié entre les habitants d’Antélias et ses alentours et les habitants de Marcq-en-Barœul». Des initiatives solidaires ont ainsi permis à des jeunes de découvrir le Liban.En juillet 2019, un groupe de Scouts unitaires de France (Suf) est parti se mettre au service d’un projet humanitaire avec Mission de vie : une association libanaise, fondée par Wissam Maalouf en 1993 pour secourir les plus démunis à Beyrouth. «Après une marche de plusieurs jours dans la superbe vallée de Kadisha, dans des paysages incroyables et de toute beauté, nous avons rejoint la communauté de la Mission de vie, raconte Corentin, 22 ans. Je me souviens d’un chantier dans la maison d’une famille très pauvre. On arrivait le matin à 7 heures, et on repartait le soir ; on passait beaucoup de temps avec eux, ils nous encourageaient et cela donnait du sens à notre travail. J’ai un

souvenir inoubliable de l’accueil très chaleu-reux des Libanais : un jour, nous sommes sortis pour faire un foot dans la rue, et deux minutes après, des gens nous ont invités à partager leur repas. Ce fut une aventure humaine extraordinaire avec les Libanais et pour notre groupe.»

Aider BeyrouthL’été dernier, l’association s’est mobilisée sur l’aide matérielle à apporter aux Libanais après la catastrophe du port beyrouthin. En recueillant des dons financiers et des dons matériels, elle a organisé elle-même une filière sécurisée d’acheminement des secours et d’aides à la reconstruction (huis-

series d’établissements scolaires, notam-ment) en garantissant leur destination finale. Leur projet en cours, avec l’aide d’une grande école de Lille, est un appel aux dons pour aider une école d’enfants mineurs en difficulté, à rester ouverte.Ces relations privilégiées entre deux paroisses, et désormais une nouvelle paroisse maronite en France, développent une culture de la paix faite d’enrichisse-ment mutuel des différences, d’entraide et de soutien spirituel.

VÉRONIQUE DROULEZ

Pour contacter les Amis d’Antélias : [email protected]

Le groupe de scouts au Liban avec l’association Mission de vie.

Communiqué du comité de rédaction de Rencontre

Le comité de rédaction du journal Rencontre remercie vivement tous les généreux donateurs qui ont répondu à son appel. Notre journal est destiné à tous les Marcquois. Ce n’est pas un journal gratuit, il est offert par vous, les donateurs, par nos paroissiens et par les entreprises qui nous soutiennent grâce à leurs publicités. Que tous en soient remerciés. Le Journal Rencontre sera doréna-

vant publié quatre fois par an au lieu de cinq, à partir de cette année. Nous avons choisi cette fréquence pour une parution plus régulière et pour éviter des chevauchements dans la préparation de numéros, particulièrement en fin et en début d’année. Nous espérons pouvoir continuer à satisfaire notre lectorat en renforçant ce lien entre les paroisses de Marcq-en-Barœul et les Marcquois.

~ Pendant les grands froids, la fontaine gelée, place Doumer.

Les «poubelleux» (suite et fin)

Dans le n° 126 (page 7), nous vous avons raconté le geste de solidarité tout simple d’une Marcquoise du quartier du Pont qui avait proposé de l’eau fraîche aux employés de la voirie pendant la vague de chaleur. Voici la suite et la fin de l’histoire.

! Madame N. a guetté le passage du camion Estrella. «Vous savez qu’on parle de vous dans Rencontre, c’est un journal qui est distribué dans toutes les boîtes à lettres de Marcq, voilà l’article, je l’ai découpé pour vous. — C’est formidable, merci madame, on va le montrer au patron.» Ce n’était rien qu’un «bout de papier» mais il a réchauffé des cœurs !...

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~ IL ÉTAIT UNE FOI ~ 4 ~ AVRIL 2021

Les chrétiens, une grande familleZoé a de nouveaux amis. Protestants, ils l’ont invité à visiter le temple où ils se rendent pour prier. C’est différent de l’intérieur de l’église de sa paroisse. En dehors de la croix, il n’y a aucune image ou sculpture religieuse. Elle leur demande pourquoi et s’aperçoit qu’ils ont une approche de la religion différente de la sienne, elle qui est catholique. Qui sont les chrétiens, si différents et si proches ?

Un même message, la RésurrectionLes chrétiens ont comme «ancêtre» la religion juive : le peuple juif était le peuple choisi par Dieu, Jésus est né à Nazareth, ses apôtres, ses disciples, ses amis, tout comme lui, étaient juifs. Ils sont devenus les premiers chrétiens après la résurrection de Jésus, annonçant l’amour de Dieu pour tous les hommes. Le message s’est répandu dans le monde entier. Aujourd’hui, les chrétiens sont près de deux milliards. Ils appartiennent à des Églises différentes, entre autres : catholique, orthodoxe, protestante et anglicane, pour les principales. Ils se réclament tous du Christ ressuscité.

Une même prière, un même livre, de mêmes fêtes

Tous croient en Dieu le Père et en Jésus son Fils venu dans le monde, mort sur la croix et ressuscité. Ils peuvent prier ensemble le «Notre Père». Ils reconnaissent le même sacrement du baptême, par lequel l’Esprit saint est donné aux hommes, et le sacrement de l’eucharistie, où le pain est signe et présence du corps de Jésus et le vin, signe et présence du sang versé de Jésus.Ils ont le même livre, la Bible, source de leur foi : le premier Testament où Dieu se révèle à son peuple comme Père, les Évangiles où Dieu envoie son Fils Jésus-Christ et les Actes des apôtres où l’Esprit saint envoie les hommes témoigner de l’amour de Dieu.Tous célèbrent les grandes fêtes de Noël, de Pâques, de Pentecôte et de l’Ascension, même si elles ne sont pas forcément aux mêmes dates.

PAGES RÉDIGÉES PAR L’OTPP : VÉRONIQUE DROULEZ,

CÉCILE LEURENT ET LE PÈRE SYLVAIN DESQUIENS.

DESSINS : NICOLAS HAVERLAND.

Tu vois, Zoé, la diversité des Églises chrétiennes peut être une force aujourd’hui si elles s’unissent dans l’accueil et le respect des dons que chacune a reçus. Apprenons à nous connaître en nous invitant les uns, les autres, en priant ensemble, en nous émerveillant des richesses de chaque Église. Plus les chrétiens vivront comme des frères et sœurs d’une même famille, plus l’amour de Dieu pour tous les hommes sera connu.

Une histoire tumultueuse apaisée

Le message de la Bonne Nouvelle a parfois bien du mal à se frayer un chemin dans les conflits des hommes. L’histoire des chrétiens est faite aussi de ruptures graves qui ont séparé les Églises occidentales et orientales. Les chrétiens, de ces différentes confessions, n’ont pas la même manière de prier, de rendre un culte à Dieu, de s’organiser, de comprendre certaines questions de la foi. Ces différences quand elles ont été mêlées à des conflits politiques, ont été sources de guerres sanglantes dans l’histoire. Heureusement, depuis plus d’un siècle, les chrétiens réalisent que ce qui les unit est bien plus important que ce qui les sépare.

Les chrétiens ont décidé de prier ensemble et de mettre en pratique cette parole de Jésus!: «Père, que tous soient Un… afin que le monde croie que tu m’as envoyé.» Évangile selon saint Jean (chap. 17, v.21)

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~ DIOCÈSE DE LILLE ~ AVRIL 2021 ~ 5~ lille.catholique.fr ~

Retrouvez sur le site messes.info l’horaire des messes où que vous soyez en France.

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VOUS AVEZ DES  QUESTIONS "? NOUS  AVONS DES CONTACTS " ! Parce que la famille est avant tout une cellule qui vit, on y croise joies, imprévus et difficultés… Vous trouverez ci-dessous une série de questions concrètes pour accompagner votre famille quel que soit son visage.

VOUS ÊTES AMOUREUX ET RÉFLÉCHISSEZ AU SENS DU MARIAGE ?Pourquoi se marier à l’église ? Comment s’aimer pour toujours ? Et la fidélité dans tout ça ?

VOUS ÊTES CÉLIBATAIRE ?Célibat choisi ? Non choisi ? Quel sens donner au célibat ?

VOUS ALLEZ ACCUEILLIR UN ENFANT PROCHAINEMENT ?Comment m’y préparer ? Où partager mes craintes et questions ? Comment réagir quand l’enfant ne vient pas ou qu’il n’est pas désiré ?

VOUS TRAVERSEZ UNE CRISE DE COUPLE ?Que faire pour sauver notre amour ? Où trouver de l’aide ? Vers qui me tourner ?

VOUS ÊTES SÉPARÉ, DIVORCÉ ?Quels chemins possibles ? Quel accompagnement ?

VOUS CHERCHEZ DES REPÈRES EN MATIÈRE D’ÉDUCATION ? Envie de partager avec d’autres parents sur les questions d’éducation ? Comment transmettre la foi à mes enfants ?

VOUS VOUS DEMANDEZ COMMENT PARLER DE SEXUALITÉ À VOS ADOS ?Quels sont les mots justes ? Comment offrir une vision juste de la sexualité aux ados ? Comment permettre à mon ado d’aimer son corps ?

MONSEIGNEUR LAURENT ULRICH, ARCHEVÊQUE DE LILLE

À vous, les familles,

Comme je voudrais que vous vous sentiez accueillies, écoutées, comprises ! Ce n’est pas moi qui vous le dis, c’est le Seigneur lui-même qui m’inspire de vous le dire. Jésus «a partagé des moments d’amitié avec la famille de Lazare et de ses sœurs, et avec la famille de Pierre. Il a écouté les pleurs de parents pour leurs enfants…»

Il est attentif, il veille, il rassure, il encourage et conseille… On peut dire à la façon du pape François : le Christ est le grand témoin de la miséricorde de Dieu, celui qui fait voir la tendresse de notre Père. L’Église aime lui ressembler, et l’imiter.

† LAURENT ULRICH

Familles, Dieu vous aime

Venez vous ressourcerDifficile de se réunir, frustrant de fêter les anniversaires en visio, triste de reporter les mariages et de ne pouvoir soutenir les plus âgés comme les plus jeunes. Et au milieu de tout cela, vivent les familles, nos familles, qui n’ont pas été épargnées par la crise. Tensions conjugales et fractures ont pu émerger. «L’affaiblissement de la foi et de la pratique religieuse dans certaines sociétés affecte les familles et les laisse davantage seules avec leurs difficultés… Une des plus grandes pauvre-tés de la culture actuelle est la solitude, fruit de l’absence de Dieu dans la vie des personnes et de la fragilité des relations», écrit le pape François.  Dieu aime les familles, il les contemple avec tendresse, il s’émeut de leurs joies et entend leurs souffrances. Il invite chacune d’entre elles à venir puiser en lui ce dont elles ont besoin pour continuer la route. L’amour est plus fort que les disputes, les impasses, les rejets, les non-dits… Car il s’enracine dans celui du Christ, mort et

ressuscité pour sauver les hommes de leurs péchés. Combien de fois l’amour que vous aviez pour l’un ou l’autre vous a fait dépas-ser vos limites : vous lever en pleine nuit pour un enfant, renoncer à une mutation professionnelle pour l’équilibre familial ?

Bienvenus dans l’ÉgliseDe même que vos proches ont trouvé auprès de vous ce dont ils avaient besoin, de même venez vous ressourcer dans l’amour de Dieu.Les églises sont souvent ouvertes ; alors, venez y confier au Seigneur vos proches ! Vous avez peut-être des désirs de baptême ? Pour vous ? Pour un de vos enfants ? Des désirs de mariage ? Même si poser une date reste compliqué, prenez contact, des chrétiens seront heureux de vous accueillir, de vous écouter, de vous accompagner !

L’ÉQUIPE DE LA PASTORALE FAMILIALE

TÉMOIGNAGE

«POUR LA PREMIÈRE FOIS, NOUS AVONS ÉCHANGÉ EN FAMILLE SUR LA FOI»Cette année aura une dimension particulière pour Eva, qui prépare son baptême à l’aumônerie des Bleuets. Mais pour ses parents aussi !

«Tous deux médecins à l’hôpital, nous vivons une année particulière. Pas seulement à cause de l’épidémie qui explose nos emplois du temps, mais aussi grâce à l’aumônerie qui accompagne notre fille dans sa préparation au baptême. Chaque semaine, de manière fidèle, nous avons reçu des commentaires d’Évangile pour partager et réfléchir en famille. Un moment qui est devenu important pour nous au milieu des tensions quotidiennes. La crise sanitaire a été l’occasion de découvrir un peu plus la foi de notre fille, et notre foi. Pour la première fois, nous avons échangé en famille sur la foi, la vie en général. Nous avons découvert qu’il était possible d’avancer ensemble au cœur de notre cellule familiale.»

Pour toutes ces questions, prêtres, diacres, équipes de laïcs

sont à votre disposition dans vos paroisses

pour vous accompagner, vous soutenir et surtout,

vous accueillir tels que vous êtes.

Retrouvez sur le site lille.catholique.fr,

dans la rubrique «famille», l’ensemble des mouvements

et services sur le diocèse.

Dieu aime les familles, il les contemple avec tendresse, il s’émeut de leurs joies et entend leurs souffrances.

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~ GRAND ANGLE ~ 6 ~ AVRIL 2021

Moi, toi, vous, nous…Comme le dit Bruno Roche dans notre éditorial, l’expression semble avoir du succès : «Prenez soin de vous.» On l’entend partout, une émission de TV en a même fait son titre. L’animateur d’un jeu télévisé conclut souvent par «Prenez bien soin de vous… et des autres». Sans doute ignore-t-il qu’il reprend le souhait du pape François dans une lettre pastorale. Prendre soin de soi, garder le moral, n’est-ce pas la première condition pour prendre soin des autres ? S’ouvrir aux autres proches ou lointains, c’est cela «vivre la fraternité». «La crise a suscité chez certains un courage nouveau, une compassion nouvelle, d’autres sont venus en aide à ceux qui étaient dans le besoin avec des moyens concrets. L’idée que nous pourrions sortir meilleurs de cette crise me remplit d’espérance.» À l’exemple du père Arthur et de sa camionnette du Bon Dieu (lire en page 3), des bénévoles d’une association solidaire, des femmes d’un même immeuble qui, en dépit ou à cause de leurs difficultés, créent des liens d’amitié, d’une fratrie qui exprime les difficultés et les joies du «vivre ensemble», de ceux qui vont aller à la découverte des richesses d’une autre culture, d’une autre religion… Il y a tant de manières de vivre la fraternité. Et nous, comment la vivons-nous ?

MARGUERITE-MARIE BUISINE

Faut-il éduquer à la fraternité ?En ces temps difficiles, la relation aux autres est sûrement l’élément «essentiel» qui manque au plus grand nombre d’entre nous. C’est comme un lien invisible qui unit les êtres humains entre eux. La fraternité résulte de l’activation de ce lien.

Ce n’est pas un don inné. La fraternité s’apprend dès le plus jeune âge, elle se cultive ! Quoi de mieux qu’une fratrie pour

faire son apprentissage ! On y découvre l’écoute, le partage, le respect des autres, mais, à un moment, il faut s’ouvrir au monde extérieur ! Et parfois, s’occuper de la voisine âgée et seule est un premier pas : partager ses moments de joie en lui apportant une part de son gâteau d’anniversaire, des crêpes à la Chandeleur, un petit coup de main pour porter un paquet… Voir les visages s’éclai-rer d’un sourire suffit bien souvent à leur bonheur ! Les enfants découvrent ainsi la joie que ces «petits» gestes si simples peuvent procurer, leur importance. Les enfants ont besoin d’actions concrètes avec des résultats tangibles. Ce sont comme des petites graines semées pour aujourd’hui et pour demain.

Une joie… contagieusePlus tard, notre fils s’est lancé dans l’ac-tion Intergénérations des Petits frères des pauvres à Lille, créant des sites internet pour les personnes âgées qui le souhai-taient. Le bonheur de Rose découvrant le visage de son nouvel arrière-petit-fils marseillais sur son écran d’ordinateur fut pour lui une motivation de plus. Étudiant, il décida d’apporter son aide à une religieuse au Vietnam pour restructurer son orpheli-nat, et, à son retour, ce fut toute une chaîne à organiser pour vendre les noix de cajou

récoltées à l’orphelinat, afin de financer les travaux. Fraternité de là-bas en continuité avec ici. Cela a motivé sa petite sœur qui a pris le relais ensuite.Sa sœur aînée a préféré, elle, partir avec trois amies dans un bidonville à Lima au Pérou pour mener une action éducative auprès des enfants, et continuer ainsi une action précédemment commencée par d’autres jeunes. L’extrême pauvreté dans laquelle les enfants vivaient les avait réellement bouleversées. Mais les gestes de remerciement et de générosité émanant de personnes si démunies les ont profondé-

ment émues, au-delà de ce qu’elles auraient pu imaginer !

Ouvrir les yeux et les oreilles Il y a toujours beaucoup de spontanéité et de créativité chez les enfants, et la détresse des autres les touche profondément. Il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles. Un nouveau lien se crée… la fraternité est en marche. Aidons-les à mettre en œuvre les actions qu’ils souhaitent réaliser, ainsi ils créeront leur propre réseau de solidarité et de fraternité, celle de demain !

~ Une paroissienne

«C’EST IMPORTANT DE VIVRE L’ENTRAIDE»

La fraternité peut se vivre au jour le jour, dans le quotidien. Ma rencontre avec Sophie, qui habite un petit collectif à Marcq, aux couleurs ensoleillées, agrémenté de plantes sur le palier, en est une preuve.

Comment illustrer la vie dans cet immeuble ?Sophie. Il y a une vraie entraide, ainsi quand j’ai eu le Covid, les personnes venaient frapper à ma porte pour prendre de mes nouvelles ou m’apporter un plat cuisiné ou encore faire les courses dont j’avais besoin. Je connais tout le monde, on se parle, cela va du bonjour à l’échange, parfois il faut redonner les règles de vie en collectivité, avec douceur ou fermeté, mais cela ça passe bien, car on s’estime. Il nous arrive de nous rendre visite pour un service ou simplement pour le plaisir. On partage nos savoir-faire : remplir des formulaires sur internet, des papiers administratifs, faire de la couture, des gâteaux et bien d’autres choses du quotidien.

Pour vous qu’est-ce qui est important ?D’abord, dès mon arrivée ici, je me suis sentie bien, mieux moralement, en sécurité. Les appartements sont bien conçus : isolation, chauffage… Ce qui me semble important, c’est de créer la relation avec tous, bien sûr à des degrés divers. Important aussi de vivre l’entraide. Il est aussi nécessaire de respecter le voisinage, les lieux et biens communs : couloirs, poubelles…

Propos recueillis par S. D.

PAPE FRANÇOIS

Prière au Créateur

Seigneur et Père de l’humanité, toi qui as créé tous les êtres humains avec la même dignité, insuffle en nos cœurs un esprit de frères et sœurs. Inspire-nous un rêve de rencontre, de dialogue, de justice et de paix. Aide-nous à créer des sociétés plus saines et un monde plus digne, sans faim, sans pauvreté, sans violence, sans guerres. Que notre cœur s’ouvre à tous les peuples et nations de la terre, pour reconnaître le bien et la beauté que tu as semés en chacun pour forger des liens d’unité, de projets communs, des espérances partagées. Amen !

Extraite de l’encyclique Fratelli Tutti («Tous frères»)

Prenez soin de vous

REDP

IXEL

ADO

BE S

TOCK

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~ GRAND ANGLE ~ AVRIL 2021 ~ 7

À Culture et Partage, apprendre resserre les liens

Rencontre avec Suzanne Leclerc, présidente de Culture et Partage, qui nous présente une association marcquoise aux richesses partagées et sans frontières.

Notre association a pour but d’apprendre notre langue à des adultes étrangers. Nous travaillons en binôme : chaque

élève a son professeur pour mieux répondre aux besoins de chaque «apprenant» car nos élèves sont très différents par l’âge, le niveau d’études, la nationalité, la culture… Aider des «étrangers» à s’insérer, à s’épa-nouir chez nous, mais aussi accueillir leurs richesses propres c’est, comme le dit l’un d’entre nous, «gagnant-gagnant». Nous produisons trois fois par an un petit journal : «Horizons nouveaux» rédigé par nos «apprenants» avec l’aide de leur professeur. C’est la fierté de voir son travail, même modeste, imprimé, dans un journal. Quelques titres d’articles : «Fêtes de fin d’année en Espagne», «Un mariage au Maroc», «Fête des générations en Côte d’Ivoire», «Un mariage en Géorgie», «Une recette brésilienne»…

Une petite fête, de temps en temps, resserre les liens : échange de vœux, fin du ramadan, fin d’année scolaire… Nos élèves sont heureuses de nous régaler de gâteaux de leur pays. Et tout le monde apprécie ce moment convivial. En nous quittant, après l’une de ces rencontres amicales,

une apprenante d’un certain âge et qui peinait pour apprendre le français nous a confié : «J’aime bien venir ici, c’est comme ma seconde famille.»

~ Propos recueillis par Marguerite-Marie Buisine

À MÉDITER

Fraternité, égalité, liberté ?

En France, depuis la chute de la monarchie absolue en 1789, toutes nos lois doivent être établies démocratique-ment en s’appuyant sur le respect de notre devise nationale et constitution-nelle : liberté, égalité, fraternité. Ces piliers ne forment qu’un bloc indivisible et sans hiérarchie. Cependant, force est de constater que son application est parfois bien mal intégrée dans nos vies quotidiennes. Concrètement, on réalise que l’invo-cation de la liberté est plus souvent exprimée que les deux autres. Est-il sain que les portées de l’égalité et de la fraternité soient réduites ? Ne sont-elles pas parfois, l’expression d’un égoïsme significatif d’un manque de fraternité ?La fraternité entre les hommes est par nature très largement nécessaire. Elle se manifeste à titres personnels, dans les rencontres familiales et de voisinage. C’est simple et humainement efficace et très direct. Elle s’inscrit aussi de façon

bien organisée  : par exemple, dans notre ville de Marcq-en-Barœul, il existe de nombreuses associations locales laïques et religieuses dont les activités publiques sont bien connues. Au plan international, plusieurs jumelages sont en activités depuis de très nombreuses années ; ils sont paroissiaux et laïques avec Madagascar, le Liban, la Palestine, le Burkina Faso, et peut-être d’autres, plus discrets. La fraternité a des effets dans les deux sens. On en vient de plus en plus à un vécu profitable pour tous.

ANDRÉ BOUTRY

Paroles de Colette, Asmaa, Gérard et Marya

Colette, bénévole, a déjà accompagné de nombreux «apprenants». Elle s’adapte au niveau et aux besoins de chacun. «Nous avons beaucoup parlé, lu, écrit, échangé, dessiné, mimé… Que de bons moments passés ensemble. J’ai beaucoup reçu de “mes élèves”.» Asmaa, Marocaine, 30 ans : «Avec mon “professeur”, je découvre plein de choses à chaque séance ; on parle de tous les sujets : culture, histoire, politique, voyages…» Gérard : «Je ne pensais pas m’enrichir autant en devenant bénévole à Culture et Partage ; on s’enrichit de ce qu’on apprend sur le mode de vie de l’autre…» Marya, Algérienne, 28 ans : «Avant, j’étais timide, j’avais toujours peur de me tromper, mais j’ai beaucoup progressé, j’ai plus confiance en moi.»

Tous unis pour un dernier hommage

Faisant partie d’une équipe de béné-voles des Restos du cœur dans le quartier de Wazemmes, nous avions vécu la tristesse du décès d’un de nos membres, qui était à la fois bénévole et bénéficiaire. Il avait pour seule famille sa fille dont il n’avait plus aucune nouvelle. La cérémonie funéraire avait été organisée par les responsables des Restos et nous nous sommes rassem-blés au cimetière autour du cercueil. Il était enterré dans le «carré des indi-gents», lieu où sont déposés les corps des défunts sans ressources. Chacun, avec ses mots, a pu s’exprimer ou se manifester par un geste. Unis dans le silence, j’ai réalisé à ce moment que nous étions tous unis, quelle que soit notre croyance, par un même Père. Ensemble, nous faisions partie d’une même famille.

M. L.

Localement ou internationalement, la fraternité a des effets dans les deux sens. On en vient de plus en plus à un vécu profitable pour tous.

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~ PAROISSES DE MARCQ ~8 ~ AVRIL 2021

BONNE NOUVELLE & SAINT-JEAN-XXIII

~ PAROISSES DE MARCQ ~

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CONSEIL MUNICIPAL DES ENFANTS

Des jeunes fiers de représenter leur école

Le premier confinement nous a tous profondément marqués. Il a même empêché la sortie d’un numéro de notre journal Rencontre dont la page 8 était consacrée au Conseil municipal des enfants (CME). En dépit de la pandémie qui se prolonge, heureusement, le CME est toujours d’attaque et n’attend que des jours meilleurs pour reprendre ses rencontres mensuelles.

Il n’est jamais trop tôt pour que des «très jeunes» vivent activement leur citoyenneté. Depuis de nombreuses années, le Conseil municipal des

enfants (CME) initie des scolaires de cours moyen au «vivre ensemble» dans la cité. Le mandat des jeunes conseillers est de deux ans. Tout commence dans chaque classe de CM1 ; les enfants votent pour un tandem, un garçon et une fille qui présentent leur programme. L’an dernier, avant le premier confinement, j’ai eu l’occasion de rencontrer un élève de l’école Pasteur au Pont, Noham, qui avait été élu avec Lee-Lou. Tous les deux étaient

particulièrement fiers de représenter leur école. Voici ce que Noham m’a raconté à propos de cette expérience.

Le témoignage de Noham«Tous les élus des écoles de Marcq se sont retrouvés à la mairie, le samedi 30 novembre 2019. Chaque tandem avait cinq minutes pour expliquer pourquoi il voulait faire partie du Conseil municipal des enfants. Voilà ce que j’ai dit, mais j’ai été un peu aidé par maman : “D’abord, je suis motivé et je n’ai pas peur de parler en public (c’est bien vrai ! NDLR). Je vais participer aux réunions et je vais traiter les autres avec respect. Je vais apporter mes

idées sur la protection de l’environnement. Je vais sensibiliser mes copains de classe sur les bons gestes à faire… Voilà pourquoi je veux participer au Conseil municipal des enfants et je suis fier de représenter mon école avec ma copine Lee-Lou.” À la deuxième réunion, nous avons visité le siège de la Métropole européenne de Lille (Mel). Elle regroupe quatre-vingt-quinze communes et Marcq en fait partie. La MEL s’occupe de beaucoup de choses comme la distribution de l’eau. Le 7 octobre 2020, on a rencontré la police municipale et on a parlé de la circulation à vélo, les bons gestes, les protections, casque, état des pneus, les lumières, faire attention en traversant… Et la fois suivante, on nous a proposé une promenade à vélo pour voir si on était prudent. Lee-Lou et moi, nous avons une proposition à faire : qu’il y ait quelquefois des repas sans gluten à la cantine parce que des copines sont allergiques.»

«Vivement que ça reprenne !»Tout récemment, en février 2021, j’ai à nouveau rencontré Noham. Il est main-tenant en CM2, toujours aussi motivé et regrette les réunions du Conseil municipal des enfants. «J’aime bien parce que j’apprends plein de choses et je suis fier de représenter mon école avec Lee-Lou. Vivement que ça reprenne ! Nous nous présentons à l’élection du Conseil muni-cipal des enfants parce que nous sommes fiers de représenter notre école et nous souhaitons que nos copains et nos copines viennent à l’école avec un grand sourire…»

MARGUERITE-MARIE BUISINE

~ Le Conseil municipal des enfants (CME) 2019-2021.