!! Nag Hamadi !!!

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    1/200

    MANUSCRITSDE NAG HAMMADI

    volume 1

    L'VANGILE DE MARIE-MADELEINE

    L'APOCALYPSE DE JACQUES

    L'VANGILE DE THOMAS

    L'VANGILE DE PHILIPPE

    LE DIALOGUE DU SAUVEUR

    EUGNOSTE LE BIENHEUREUXet

    LA SOPHIA DE JESUS CHRIST

    1

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    2/200

    Dans ce monde, ceux qui mettentdes vtements sont meilleurs que lesvtements.

    Dans le royaume des cieux, les v-tements sont meilleurs que ceux quiles ont revtus.

    vangile de Philippe

    2

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    3/200

    Pr James Robinson

    Les Manuscrits

    de Nag Hammadivolume 1traduit par Carole Hennebault

    Le jardin des LivresParis

    3

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    4/200

    Vous pouvez envoyer des chapitres de ce livre vos amis et relations par e-mail via Internet :

    www.lejardindeslivres.fr/nagh.htm Format Htmlwww.lejardindeslivres.fr/PDF/nagh.pdf Pdf

    www.lejardindeslivres.frwww.lejardindeslivres.complus de 1400 pages lire

    Le Jardin des Livres 2008243 bis, Boulevard Pereire Paris 75827 Cedex 17

    Toute reproduction, mme partielle par quelque pro-cd que ce soit, est interdite sans autorisation pralable.Une copie par Xrographie, photographie, support ma-gntique, lectronique ou autre constitue une contrefaonpassible des peines prvues par la loi du 11 mars 1957 etdu 3 juillet 1995, sur la protection des droits d'auteur.

    4

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    5/200

    Le Seigneur aimait cette femme

    [Marie-Madeleine] plus que tous lesautres disciples et avait l'habitude del'embrasser souvent.

    vangile de Philippe

    Si tu es n d'un tre humain, c'estl'tre humain qui t'aimera.

    Si tu deviens un esprit, c'est l'espritqui se joindra toi.

    Si tu deviens pense, c'est la pensequi frayera avec toi.

    Si tu deviens lumire, c'est la lu-

    mire qui s'associera avec toi.

    vangile de Philippe

    5

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    6/200

    Car ce qui entre dans votre bou-

    che ne vous salira pas, mais c'est cequi sort de votre bouche, c'est cela quivous salira.

    vangile de Thomas

    6

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    7/200

    Signes textuels

    Les petits traits ( verticaux, en indice ) indiquent les divi-sions de lignes dans le manuscrit. Toutes les 5 lignes, unchiffre est insr la place d'un trait ; la frquence de cesnombres peut toutefois varier dans les traits qui sont trsfragmentaires. Une nouvelle page est indique par un chif-

    fre en gras. Quand la division d'une nouvelle ligne ou pageconcide avec le dbut d'un nouveau paragraphe, le chiffreou trait est plac la fin du paragraphe prcdent. Parfois,les chiffres en gras indiquent la seule division des pagesdans le manuscrit.

    [ ] Indique une lacune dans le manuscrit. Les crochets ne

    sont pas employs pour diviser un mot, sauf pour les motsavec trait d'union ou un nom propre1. Certains mots sontplacs ou pas entre crochets, en fonction de certitudes parrapport au mot copte et au nombre de lettres visibles.

    [...] Quand le texte ne peut pas tre reconstitu, quelleque soit la lacune, trois petits points sont insrs entre les

    crochets ; un quatrime point, si ncessaire, indique lepoint final.

    ... Dans quelques cas, trois petits points sans crochets in-diquent une srie de lettres coptes qui ne constituent pasune unit de sens traduisible.

    1 NdT : et sauf quelques exceptions dues au franais ( cas des apostrophes ).

    7

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    8/200

    < > Indique une correction due une erreur ou uneomission du scribe. Soit le traducteur a insr des lettres

    omises involontairement par le scribe ; soit le traducteur aremplac des lettres ( insres tort ) par ce que le scribedsirait probablement crire.

    { } Indique des lettres ou mots superflus ajouts par lescribe.

    ( ) Indique un ajout de l'diteur ou du traducteur, ycompris du traducteur franais. Bien que ces ajouts ne re-fltent pas directement le texte traduit, il offre une infor-mation utile au lecteur.

    8

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    9/200

    INTRODUCTION

    Pr. James M. Robinson

    ~ 1 La place des textesLa bibliothque de Nag Hammadi est une collection de

    textes variant largement quant aux auteurs, dates et auxlieux o ils ont t crits. Les points de vue exposs diver-gent un tel degr que l'on considre que ces textes ne

    proviennent pas d'un seul groupe ou mouvement.Pourtant, ces documents diversifis devaient avoir quel-que chose en commun puisque ceux qui les ont rassemblsles ont choisis. Les collecteurs ont sans aucun doute contri-bu cette unit en y trouvant des sens cachs que les au-teurs originaux n'avaient pas pleinement considrs. Aprstout,L'vangile de Thomasdbute avec une phrase adresse

    aux sages : Celui qui trouvera l'interprtation de ces parolesn'exprimentera pas la mort.Ainsi les textes peuvent tre lus selon deux niveaux : ce

    que l'auteur original avait l'intention de communiquer etce que les textes voulaient ultrieurement transmettre. Lesides directrices la base de la runion de ces textes sontun loignement de la masse humaine, une affinit avec un

    ordre idal qui transcende totalement la vie telle que nousla connaissons, et un style de vie radicalement diffrent del'usage commun. Le style de vie par exemple, impliquaitd'abandonner tous les dieux auxquels les gens aspiraienthabituellement et de dsirer l'ultime libration.

    Ce n'est pas une rvolution agressive qui est dsire,mais plutt le retrait d'une participation dans la contami-

    9

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    10/200

    nation qui dtruit la clart de la vision. Dans ce cadre, lesides directrices de cette bibliothque ont bien des choses

    en commun avec le christianisme primitif, avec la religionorientale et avec les hommes saints ( et les femmes ) detous temps, et avec des quivalents contemporains plus s-culaires, comme les mouvements de contre-culture des an-nes 60.

    Le dtachement des dieux d'une socit de consomma-

    tion, se retirer dans des communauts de pense l'cartdes grandes villes o rgnent l'agitation et le dsordre, lanon-implication dans les compromis politiques, le partaged'un savoir de groupe, tant sur un idal que sur la courseau dsastre culturel et l'alternative radicale gnralementnon connue, tout cet ensemble sous des atours modernesest la vritable contestation enracine dans les documentsde la bibliothque de Nag Hammadi.

    Pour tre exact, ces racines, aussi fascinantes et provo-cantes soient-elles, peuvent galement tre dconcertanteset mme frustrantes, non seulement pour ce qu'elles ont dire la personne peu ouverte, mais aussi pour la personneplus attentive qui cherche suivre la petite lumire luisantfaiblement travers le flux du langage. Car l'essentiel de

    Nag Hammadi a t maltrait et fragment par le proces-sus historique qui l'a mis au jour. Une opration de sauve-tage est donc aujourd'hui ncessaire de nombreux ni-veaux si on veut clairement comprendre son essence.

    La mythologie et les anciennes traditions religieuses et

    philosophiques taient les seules choses disponibles pour

    exprimer ce qui tait, en fait, une position plutt peu tra-ditionnelle. En ralit, elle tait trop radicale pour s'tablirau sein des religions organises ou des coles philosophi-ques de l'poque ; de ce fait, elle tait difficilement capablede l'emporter sur les institutions ducatives d'une cultureafin de dvelopper et clarifier ses implications.

    10

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    11/200

    Les coles gnostiques ont commenc merger dans lechristianisme et le noplatonisme jusqu' ce que les deux

    s'accordent finalement pour les exclure comme une hr-sie du gnosticisme. Ainsi, les formulations philosophiqueset les mythes significatifs et loquents de cette position ra-dicale sont, leur tour, devenus des traditions confuses, r-utilises par des auteurs ultrieurs et moindres, et dont lesversions mitiges, pour ne pas dire troubles, ne peuventpas avoir t les principales de ce qui a survcu ( bien qu'il

    y ait de nombreux classiques dans la bibliothque deNag Hammadi ).

    Les textes furent traduits en copte, un par un, partirdu grec, et pas toujours par des traducteurs aptes saisir laprofondeur ou la beaut de ce qu'ils cherchaient traduire.Le traducteur d'un bref fragment deLa Rpubliquede Pla-ton n'a visiblement pas compris le texte, bien qu'il parais-sait de toute vidence difiant et mritait d'tre traduit.Heureusement, la plupart des textes sont mieux traduits,mais quand il s'agit de reproduction, chacun peut sentir ladiffrence entre une bonne et une mdiocre traduction cequi amne s'tonner sur la majeure partie des textes quiexistent sous une seule version.

    Le mme genre de risque existe dans la transmission destextes par une srie de scribes qui les ont recopis, gnra-tion aprs gnration, partir de copies de plus en pluscorrompues, d'abord en grec puis en copte. Le nombred'erreurs involontaires est difficilement estimable, puisqu'iln'existe pas de contrle des copies en tant que tel ; nous nepossdons pas non plus, comme dans le cas de la Bible,

    quantit de manuscrits pour un mme texte qui permettede les corriger en les comparant les uns aux autres. Il nepeut tre corrig quand l'erreur est dtectable, en tant quetelle, dans l'unique copie que nous possdons.

    S'ajoute cela la dtrioration physique des livres eux-mmes, qui a sans aucun doute dbut avant qu'ils ne

    11

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    12/200

    soient enfouis vers 400, et qui s'est poursuivie durant leurenfouissement. Malheureusement, elle n'a mme pas t

    stoppe entre leur dcouverte en 1945 et leur conservationdfinitive quelques 30 ans plus tard. Quand il ne manqueque quelques lettres, elles peuvent souvent tre restituesconvenablement, mais les lacunes plus importantes doi-vent simplement rester des espaces vides.

    Le lecteur ne doit pas tre induit en erreur par de telsobstacles la comprhension, en pensant que la positioninhrente ces essais ne mrite pas une considration s-rieuse. Au contraire, nous sommes ici en prsence d'unecomprhension de l'existence, d'une rponse au dilemmehumain, d'une attitude envers la socit qui sont dignesd'tre prises au srieux par toute personne capable et dsi-reuse de dbattre de ces ultimes questions. Cette positionbasique n'a t, jusqu'ici, presque exclusivement connueque par la vision myope des chasseurs d'hrsie, qui fontsouvent des citations uniquement pour mieux les rfuterou les ridiculiser. Ainsi, la dcouverte de la bibliothque deNag Hammadi offre un accs inattendu la position gnos-tique, prsente par les gnostiques eux-mmes. Elle pour-rait offrir de nouvelles racines aux dracins.

    Ceux qui rassemblrent ces livres taient des chrtiens,et nombre de ces essais furent l'origine composs par deschrtiens. Dans un sens cela ne devrait gure tre surpre-nant, puisque le christianisme primitif tait lui-mme unmouvement radical. Jsus demandait un total changementde valeurs, prconisant, comme nous l'avons appris, la findu monde et son remplacement par un style de vie plutt

    nouveau et utopique dans lequel l'idal serait rel. Il adop-ta une position plutt indpendante vis vis des autoritsde l'poque... et ne perdura pas trs longtemps avantqu'elles ne l'liminent.

    Pourtant, ses disciples raffirmrent sa position : poureux, il tait venu pour personnifier le but ultime. Nan-moins, parmi les plus pragmatiques de son cercle, certains

    12

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    13/200

    suivirent un mode de vie plus conventionnel. Petit petit,le cercle devint une organisation tablie ayant pour souci

    assez naturel de maintenir l'ordre, la continuit, les voiesde l'autorit et la stabilit. Mais ce souci pouvait encoura-ger une obligation au statu quo, en concurrenant et enl'emportant parfois sur l'obligation du but ultime, bien au-del de toute ralisation. Ceux qui nourrissaient le rve ra-dical, l'espoir ultime, pourraient avoir tendance l'aban-donner en le comparant injustement avec ce qui avait tralis, et ainsi paratre dloyaux et constituer une srieusemenace l'organisation.

    Au fil du temps et avec le changement d'environne-ment, la situation culturelle se modifia, et le langage quiexprimait une telle transcendance, radicale, subit aussi deschangements. Le monde de pense d'o provenait Jsus etses premiers disciples tait la pit populaire de la synago-gue juive, mise au point selon les termes du rite de passagede Jean le Baptiste partir de l'ancien rgime pour le nou-veau monde idal dont l'avnement dramatique allait seproduire prochainement.

    Dans ce mode de pense, le systme du mal qui prvautn'est pas la faon dont les choses existent intrinsquement.

    En principe, et mme si cela n'existe pas dans la pratique,le monde est bon. Le mal qui s'est propag travers l'his-toire est un flau, tel un tranger au monde. Mais pourcertains, la vie s'annonait de plus en plus sombre ; latoute premire origine du monde tait attribue unefaute terrible, et on donna au mal le statut de dirigeant su-prme, pas simplement comme une usurpation de l'autori-

    t. Le seul espoir semblait donc rsider dans la fuite.Parce que les hommes, ou du moins certains, ne sont

    pas au fond le produit de ce systme absurde, et parcequ'ils appartiennent au Suprme par leur nature mme.Leur situation dsespre rsidait dans le fait d'avoir tdups, leurrs et pris dans un pige qui consistait essayerd'tre satisfait d'un monde impossible, l'cart de leur v-

    13

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    14/200

    ritable patrie. Et pour certains, le fait de se concentrer surl'intriorit sans tre dtourns par des facteurs extrieurs

    est devenu la seule manire d'atteindre la paix, la vue d'en-semble, et la fusion dans le Tout qui est la destine del'tincelle du divin en chacun.

    Par consquent le gnosticisme chrtien mergea commeune raffirmation de la position originale, bien qu'en destermes quelque peu diffrents, sur la transcendance aucur des dbuts du christianisme. Ces chrtiens gnostiquesse considrrent srement comme la continuation fidle,dans des circonstances changeantes, de cette position origi-nale qui fit des chrtiens... des Chrtiens.

    Mais lestermes quelque peu diffrentsdans descirconstanceschangeantes impliquaient aussi des divergences relles :d'autres chrtiens ont clairement considr le gnosticismecomme une trahison de la position originale chrtienne.

    C'tait la conviction de ceux qui s'taient adapts au statuquo, mais galement, et sans nul doute, de certains qui re-tenaient la force de la protestation originale et l'espoir ul-time.

    Le fait de se dpartir du langage original pourrait treexploit pour unir l'opposition travers l'ampleur del'glise. Ainsi, les gnostiques en vinrent tre exclus de

    l'glise en tant qu'hrtiques. D'ailleurs, dans le NouveauTestament, deux de ces gnostiques furent renis au dbutdu IIesicle ( 2 Timothe2:16-18 ).

    vite les bavardages vides et verbeux ; ceux qui s'y livrents'gareront de plus en plus loin sur les routes impies, et leur en-seignement contaminateur s'tendra comme une gangrne. Telssont Hymne et Philtos ; ils sont passs loin de la vrit endisant que notre rsurrection a dj eu lieu, et ils bouleversentla foi des gens.

    Ce point de vue ( la rsurrection a dj eu lieu commeune ralit spirituelle ) se trouve dansLe Trait de la rsur-rection,L'Exgse de l'meetL'vangile de Philippe, textes quiappartiennent la bibliothque de Nag Hammadi ! Mais

    14

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    15/200

    celle-ci dcrit de manire prcise que le rejet tait mutuel :celui que les chrtiens dcrivent comme hrtique res-

    semble d'avantage celui qui est habituellement considrcomme orthodoxe . Dans L'Apocalypse de Pierre, Jsuscritique le principal courant du christianisme comme suit :

    Ils se diviseront pour le nom d'un homme mort, en pensantqu'ils deviendront purs. Mais ils deviendront trs profanes ettomberont dans l'erreur, entre les mains d'un homme mauvaiset fourbe et dans un dogme multiple, et ils seront dirigs de

    manire hrtique. Car certains d'entre-eux blasphmeront lavrit et proclameront l'enseignement nfaste. Et ils diront deschoses mauvaises l'encontre des uns et des autres... Mais biend'autres, qui s'opposent la vrit et sont les messagers de l'er-reur, instaureront leur erreur et leur loi contre ces penses pures

    qui sont miennes, comme cherchant depuis une unique ( pers-pective ), pensant que le bien et le mal proviennent d'une uni-

    que ( source ). Ils font des affaires en mon nom... Et il y enaura d'autres parmi ceux qui sont en dehors de nos effectifs quise nomment eux-mmes vque et aussi diacre, comme s'ilsavaient reu l'autorit de Dieu. Ils se plient au jugement desdirigeants. Ces gens sont des canaux asschs.

    Avec la conversion de l'empire romain au christianisme

    d'un genre plus conventionnel, les chances de survie duchristianisme gnostique, tel que reflt par la bibliothquede Nag Hammadi, furent nettement rduites. L'vque deChypre, Epiphane, dont le principal ouvrage tait unebote remdes contre toutes les hrsies2, dcrit sa ren-contre avec le gnosticisme en gypte, l'poque o la bi-bliothque de Nag Hammadi a t constitue :

    Me trouvant au contact de cette bien-aime secte, l'on m'en-seigna ces choses en personne, de la bouche mme des gnostiquespratiquants.

    Ce ne furent pas seulement les femmes se faisant cette illu-sion qui m'offrirent matire discussion et me divulgurent ce

    2 NdT: le Panarion d'Epiphane, voqu ici, signifie bote remdes .

    15

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    16/200

    genre de choses. Avec une audace impudente qui plus est, ilstentrent de me sduire...

    Mais le Dieu misricordieux me dlivra de leur faiblesse, etainsi aprs les avoir tudis et aprs avoir lu leurs livres,comprenant leur vritable intention et n'tant pas entran aveceux, et aprs en avoir rchapp sans mordre l'hameon jene perdis pas de temps les signaler aux vques et trouverlesquels taient cachs dans l'glise. Ainsi ils furent expulss dela ville, environ 18 personnes, et la ville fut dbarrasse de

    leur croissance pineuse comme de l'ivraie.Le gnosticisme fut finalement radiqu de la chrtient,

    hormis des mouvements clandestins occasionnels, quelquesparents dans le mysticisme mdival et un faible cho pi-sodique rest dans la limite des convenances, dans le ro-mantisme anglais par exemple :

    Notre naissance n'est que sommeil et oubli :L'me qui s'lve avec nous, notre toile de vie,Venait d'autre part

    D'un lointain thtre....

    Le monde est avec nous, trop bien ; tantt et autrefois,Recevant et dpensant, nous dvastons nos pouvoirs.

    Ce gnosticisme fut aussi capable de perdurer au del desfrontires de l'empire romain devenu la chrtient. Il existetoujours l'heure actuelle dans la rgion de l'Iraq et l'Irandchire par la guerre, sous la forme d'une petite secte, lesMandens, mot qu'ils emploient pour dsigner les con-naisseurs , c'est--dire les gnostiques.

    Ce mme repli sur soi, ou dsespoir du monde, partirduquel mergea la position gnostique, balaya non seule-ment le premier christianisme pour produire le gnosticismechrtien, mais aussi l'antiquit tardive en gnral, produi-sant ainsi des formes de gnosticisme en dehors du christia-nisme.

    16

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    17/200

    Un dbat de longue date existe parmi les historiens desreligions afin de dterminer si le gnosticisme doit tre con-

    sidr comme un dveloppement interne au christianismeou comme un mouvement plus large, donc indpendantdu christianisme, voire antrieur. Ce dbat semble se r-soudre de lui-mme sur la base de la bibliothque de NagHammadi : elle plaide en faveur d'une comprhension dugnosticisme en tant que phnomne plus large que legnosticisme chrtien prsent par les hrsiologues.

    Pour commencer, se pose la question du gnosticismejuif. Il semblerait, aux yeux des hrsiologues , qu'ilexiste une notable vrit historique en ce sens, c'est--direque certaines hrsies gnostiques remontent au sectes jui-ves. Aprs tout, le christianisme lui-mme a grandi au seindu judasme, et il serait surprenant qu'il n'ait pas reflt di-vers tendances du judasme de l'poque.

    Le christianisme primitif n'tait pas lui-mme un mou-vement unifi. Le christianisme juif de la premire gnra-tion en Galile qui dveloppa l'ensemble de dictons issusdes vangiles de Matthieu et Luc pourrait bien avoir tconsidr comme hrtique par Paul et les hellnistes, et cesentiment pourrait avoir t mutuel. Paul rejeta clairementcomme hrtiques les judasants chrtiens. Plus tard aucours du Ier sicle, les divers fils du christianisme juif furentexclus du judasme, en tant que judasme normatif ap-paru en raction la trahison de l'identit juive pose parla destruction de Jrusalem en 70.

    Certains des essais gnostiques de la bibliothque deNag Hammadi ne paraissent pas reflter la tradition chr-tienne, car fonds sur l'Ancien Testament, qui tait aussi la

    Bible juive. Nanmoins, l'ide mme du gnosticisme juifest parfois rejete en raison d'une contradiction dans lestermes. Comment les juifs pourraient-ils qualifier leurDieu de force malveillante dont l'impair malencontreux adonn naissance au monde, un Dieu qui tait ignorant dubien cach au del de lui-mme ?

    17

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    18/200

    Puisque les chrtiens vnrent le mme Dieu que lesjuifs, cet argument pourrait tout aussi bien tre employ

    l'encontre de l'ide mme du gnosticisme chrtien. Maiscomme les premiers chasseurs d'hrsie assimilrent claire-ment les gnostiques des chrtiens ( des chrtiens hrti-ques selon eux, videmment ) le concept de gnosticismechrtien est fermement tabli. Pour employer une autreanalogie, Simon le Mage, l'un des premiers gnostiques con-nus, venait de Samarie, bien que les samaritains vnras-sent leur propre manire le mme Dieu que les chrtienset les juifs.

    De l, le concept du gnosticisme juif est intelligible,mme si, selon un point de vue normatif, la validit del'emploi du mot juif, chrtien ou samaritain pour telle per-sonne ou tel texte pourrait tre conteste. Bien videm-ment, nous ne connaissons pas les gnostiques qui rigrent

    des traditions sur l'Ancien Testament, la Bible juive, autre-ment que par les textes contenant ces traditions ; si bienque tout un chacun ( en parlant du gnosticisme juif ) a l'esprit des traditions culturelles juives manquant de rev-tement chrtien visible ( sans plus d'identification des por-teurs de ces traditions ).

    La dcouverte des manuscrits ( ou rouleaux ) de la merMorte a d'ores et dj attir l'attention sur le fait que le ju-dasme du Ier sicle faisait preuve de pluralisme dans sespositions thologiques, et contenait nombre de groupes di-vergents ou sectes. Les Essniens, avant la dcouverte desmanuscrits de la mer Morte, taient dans une situation as-sez similaire celle des gnostiques avant la dcouverte destextes de Nag Hammadi : c'tait aussi un mouvement sur

    lequel on ne savait presque rien pour le traiter avec le s-rieux qu'il mritait.

    A prsent, nous savons que les Essniens taient unesecte juive qui avait rompu avec le judasme officiel duTemple de Jsuralem et qui s'tait retire dans le dsert lelong du wd Qumram. Ils interprtrent leur situation se-

    18

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    19/200

    lon les termes de l'antithse de la lumire et de l'obscurit,de la vrit et du mensonge, dualisme qui finalement re-

    montait au dualisme perse, et qui ensuite progressa vers legnosticisme.

    L'histoire du gnosticisme, prsente dans la biblioth-que de Nag Hammadi, commena peu prs l o s'arrtel'histoire des Essniens prsente par les manuscrits de lamer Morte. Les traditions mystiques juives suivantes, re-traces en particulier par Gershom Scholem, ont montr

    que, bien que paraissant inconsistantes, les tendancesgnostiques continurent entretenir une existence clandes-tine dans un contexte de judasme normatif.

    La bibliothque de Nag Hammadi a dmontr que cer-tains traits, auparavant considrs comme caractristiquesdu gnosticisme chrtien, taient l'origine non chrtiens,bien qu'un lment juif soit aisment reconnaissable.

    Irne prsente Barblo comme un personnage mytho-logique majeur d'un groupe gnostique chrtien appel les barblognostiques . MaisLes Trois Stles de Seth est untexte gnostique sans lment chrtien qui n'attribue nan-moins pas d'minente position Barblo. Hyppolyte citeune certaine Paraphrase de Seth comme un texte gnosti-que. Cependant, un texte trs similaire de Nag Hammadi,intitulLa Paraphrase de Shem, prsente une absence d'l-ment chrtien.

    Il est certes comprhensible que les hrsiologues aienteu pour principal souci de rfuter la forme chrtienne destextes et mouvements gnostiques. Mais cela n'indique paspour autant que la forme chrtienne tait la forme origi-nale, en particulier quand la dcouverte de Nag Hammadi

    fournit des preuves l'appui d'une forme non-chrtienne.

    Autre exemple comparatif, qui n'est pas ncessairementgnostique dans ce cas, avec le rcit mythologique de lanaissance dans l'Apocalypse ( 12 ), que les commentateursont eu les plus grandes difficults faire driver des histoi-res sur la naissance de Jsus. L'Apocalypse d'Adamoffre en

    19

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    20/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    21/200

    La bibliothque de Nag Hammadi prsente mme uncas de processus christianisant ayant quasiment eu lieu

    sous nos yeux. Le trait philosophique non-chrtien Eu-gnoste le Bienheureuxest coup plutt arbitrairement en dif-frents discours, qui sont mis dans la bouche de Jsus, enrponse aux questions ( qui parfois ne correspondent pasparfaitement aux rponses ) que les disciples lui adressentlors de son apparition rsurrectionnelle. Le rsultat est untrait distinct intitul La Sophia de Jsus Christ. Les deux

    formes du texte existent cte cte dans le Codex III.Certains textes de Nag Hammadi, et souvent mme les

    traditions sthiennes, semblent avoir influenc une orienta-tion philosophique et noplatonique. Plotin, le principalnoplatonicien du IIIe sicle, se rfre en fait aux gnosti-ques dans son cole : Nous ressentons une certaine considra-

    tion pour certains de nos amis qui sont arrivs cette manire de

    penser avant qu'ils ne deviennent nos amis, et, bien que je ne sachepas comment ils y ont russi, continuent dans cette voie. Maisl'cole se retourna contre le gnosticisme, comme l'indi-quent les polmiques de Plotin. Son lve ou disciple Por-phyre, dclare dans sa Vie de Plotin:

    A son poque il y avait beaucoup de chrtiens et d'autres, et

    des sectaires qui avaient abandonn l'ancienne philosophie, deshommes ... qui ... rapportrent des rvlations de Zoroastre etZostrien et Nicothe et Allogne et Messos et d'autres gens de ce

    genre, dus eux-mmes et en en dcevant beaucoup, allguantque Platon n'avait pas pntr les profondeurs de la ralit in-telligible.

    Plotin attaqua alors souvent leur position dans ses lectures,

    et crivit le trait auquel nous avons donn le titre ''Contre lesgnostiques'' ; il nous le laissa pour valuer ce qu'il avait passsous silence. Amlius alla jusqu' 40 volumes en crivant con-tre le livre de Zostrien.

    La bibliothque de Nag Hammadi contient des traitsayant ces deux titres,Zostrienet Allogne, qui, par cons-

    21

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    22/200

    quent, pourraient bien tre ceux que rfutaient Amlius etles noplatoniciens. Et les textes tels que la Protennoia tri-

    morpheetMarsanssont assez similaires dans leur orienta-tion philosophique. La propre attaque de Plotin au sujetdes chants magiques adresss aux puissances suprieurespourrait avoir eu l'esprit des textes de cantiques comme

    Les Trois stles de Seth. Ainsi, la bibliothque de Nag Ham-madi apporte une importante contribution non seulement l'histoire des religions, mais aussi l'histoire de la philo-

    sophie.La bibliothque de Nag Hammadi contient galement

    une documentation propre retracer d'autres traditions re-ligieuses que l'hritage judo-chrtien. Il existe par exem-ple des textes hermtiques qui sont tablis sur la traditiongyptienne. De manire typique, ils prsentent des dialo-gues d'initiation entre les divinits Herms Trismgiste et

    son fils Tt.Le Discours sur le Huitime et le Neuvimedans labibliothque de Nag Hammadi est un de ces textes herm-tiques auparavant inconnu. Et mme si l'on pourrait d-battre pour dterminer quels textes sont ou ne sont pasgnostiques, quelques uns, commeLes Phrases de Sextus, nesont visiblement pas gnostiques. Mais, exactement commeune interprtation gnostique de la Bible est possible, l'on

    peut aussi supposer que ces maximes moralistes sont con-formes une orientation gnostique.

    Puisque la bibliothque de Nag Hammadi sembleavoir t runie en termes de gnosticisme chrtien, il estparfois difficile de concevoir que certains des textes,comme les textes hermtiques, ont t utiliss par des per-sonnes qui se pensaient elles-mmes chrtiennes. L'un destextes revendique mme un hritage zoroastrien, il est at-tribu en cela son grand-pre ( ou peut-tre son oncle )Zostrien, et mentionne encore Zoroastre dans un crypto-gramme.

    Pourtant les gnostiques taient plus cumniques etsyncrtiques au regard des traditions religieuses que ne

    22

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    23/200

    l'taient les chrtiens orthodoxes, aussi longtemps qu'ilstrouvaient en elles une attitude sympathique envers la

    leur. S'ils pouvaient identifier Seth Jsus, ils pouvaientprobablement aussi bien donner des interprtations chris-tianisantes d'Herms et Zoroastre. Ainsi le gnosticismesemble ne pas avoir en son essence juste une forme alterna-tive du christianisme. C'tait plutt une position radicalequant la dlivrance d'une domination du mal ou d'unetranscendance intrieure, position qui s'tendit traversl'Antiquit tardive et mergea dans le christianisme, le ju-dasme, le noplatonisme, l'hermtisme et leurs sembla-bles. En tant que nouvelle religion elle tait syncrtique,retraant divers hritages religieux. Mais elle se maintenaitpar une position trs catgorique, l o l'unit au milieud'une large diversit doit tre recherche.

    ~ 2 Les manuscritsLa bibliothque de Nag Hammadi est importante pourle contenu de nombreux ouvrages grecs perdus qu'elle aprserv dans une traduction copte. Elle apporte aussi unclairage sur la production de livres coptes, et donc surceux qui les ont copis, lus et enfouis. La bibliothque con-siste en 12 livres, plus 8 feuilles tes d'un 13e livre dans

    l'Antiquit tardive et plaques contre la couverture du 6e

    .Ces 8 feuilles comportent un texte entier, un trait in-dpendant pris d'un livre runissant des essais. En fait,chacun des livres, sauf le 10e, consiste en une collectiond'uvres relativement brves. Il y a ainsi un total de52 traits. Puisqu'un livre en contient habituellement plu-sieurs, on pourrait suspecter, comme pour les livres de la

    Bible, que les textes furent composs en ayant l'espritl'adoption d'un petit format, mais qu'un plus grand formatfut adopt l'poque o nos copies prcises furent rali-ses. Ceci est explicable en termes de l'histoire de la manu-facture des livres.

    Le rouleau tait la forme habituelle d'un livre jusqu'auxpremiers sicles aprs JC., quand il commena tre rem-

    23

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    24/200

    plac par un format plus conomique qui permit d'criresur les deux faces, savoir le livre moderne avec ses feuilles

    individuelles. Techniquement parlant, un livre l'tude estunrouleauou unvolumen( du verbe latin rouler ). Mais unlivre sous la forme d'un livre moderne est uncodex( desco-

    dices, au pluriel ), mot latin pour un ensemble de tablettesen bois enduites de cire et relies ensemble, tel un solidecalepin ou bloc-notes, anctre du livre avec des feuilles depapyrus, de parchemin ou de papier.

    Tandis que les uvres littraires continurent trecrites sous forme de rouleaux, plus prestigieux, les chr-tiens ( mais pas les juifs ) en arrivrent prfrer le codex,plus conomique et plus pratique que le rouleau, comme lesait toute personne ayant eu l'occasion de travailler sur desmicrofilms. L'incommodit et l'usure dans le droulementet le r-enroulement du rouleau chaque fois que l'on veutreprendre une lecture ou rechercher une rfrence mena auremplacement du rouleau par le codex, tout comme l'on aaujourd'hui tendance prfrer les microfiches plutt queles microfilms pour la conservation et, surtout, la consulta-tion des rouleaux.

    En gypte, le matriau le plus commun pour l'crituretait le papyrus. La tige triangulaire du papyrus ( plante )

    est pleine d'une substance fibreuse qui peut tre coupe oupluche en de longues bandes fines. Ces bandes sont po-ses cte cte et une seconde couche est place dessus angles droits. Quand cet assemblage est mis sous presse,sch, et poli il devient une surface flexible, douce et rsis-tante pour crire. Alors que ces surfaces n'taient habituel-lement que d'environ 20 cm de long, celles qui furent em-

    ployes dans la bibliothque de Nag Hammadi faisaientsouvent plus d'un mtre. Cette prouesse technologiquepour l'poque indique l'importance que ces livres rev-taient pour ceux qui les ont manufacturs.

    Une srie de surfaces taient places cte cte de ma-nire se chevaucher de quelques centimtres pour tre

    24

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    25/200

    colles ensemble. Le rsultat tait un rouleau de papyrus,souvent de 3 mtres de long. Des feuilles allant de 20

    40 cm de large taient dcoupes dans ces rouleaux, depuisl'extrmit droite jusqu' la gauche. Suffisamment de rou-leaux taient ainsi coups pour produire une pile de 20 40 feuilles, qui, plies au milieu, forment le cahier d'un co-dex. Le fait que 2 6 rouleaux taient employs pour fa-briquer un seul codex permet de comprendre le fait qu'unseul puisse contenir plus d'un texte, si chaque texte avaitt au dpart compos avec l'esprit la taille d'un rouleau.

    Puisque chaque bande de papyrus possde une disposi-tion fibreuse aussi caractristique qu'une empreinte digi-tale, les livres de la bibliothque de Nag Hammadi les plusfragmentaires furent rassembls en localisant la positiondes fibres d'un fragment, ou page, sur la feuille de papyrusoriginal fabrique partir de bandes de papyrus. Ensuite,

    sa position dans le rouleau, puis sa position dans le codex,pouvaient tre calcule.

    Le Muse copte du Caire, o est conserve la biblioth-que de Nag Hammadi, a assign un nombre chaque li-vre. A cette poque, l'on pensait que la numrotation sui-vait l'ordre selon lequel ils avaient t publis, ce qui re-flte un jugement de valeur quant leur importance etleur tat de conservation. Seul le 4e livre trs fragmentaireest une exception cette tendance sa place assez impor-tante lui fut attribue parce que les deux traits qu'il con-tient sont des copies de textes dans le 3elivre.

    Par commodit de rfrencement, les traits sont nu-mrots de manire conscutive au sein de chaque livre.

    Bien que les systmes de numrotation utiliss pour les li-vres, les traits et mme les pages aient largement vari aucours des gnrations passes, le numrotation employeici est celle du Muse copte et deL'Edition en fac-simil desCodices de Nag Hammadi, et devrait de l remplacer les an-ciennes numrotations.

    25

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    26/200

    Des 52 traits, 6 qui sont dupliqus ( III,1; IV,1et2;V,1; XII,2; et XIII,2) ne figurent pas dans ce livre puis-

    qu'il existe une meilleure copie dj incluse. Six autres exis-taient dj quand la bibliothque de Nag Hammadi futdcouverte, soit dans l'original grec ( VI,5et7, et XII,1)soit traduits en latin ( VI,8) ou en copte ( II,1et III,4).Les deux versions en copte sont issues d'un codex en papy-rus prsent Berlin, appel BG 8502, qui est un codexsimilaire la bibliothque de Nag Hammadi. Pour cette

    raison, les deux autres traits qu'il contient sont inclusdans ce livre.

    Pour avoir une ide de la somme de littrature qui asurvcu dans la bibliothque de Nag Hammadi, l'on peutsoustraire le total des 12 reproductions internes ou exter-nes la bibliothque de Nag Hammadi et atteindre ainsile nombre de 40 textes nouvellement dcouverts. Pour tre

    exact, quelques fragments existaient dans trois de ceux-ci,un en grec ( II,2) et deux en copte ( II,5et VII,4) mais ilsn'avaient pas t identifies en tant que tels jusqu' ce quesoit disponible le texte complet. A prsent que toute la bi-bliothque est accessible, des fragments d'autres textes en-core pourraient tre identifis. Mais de tels vestiges d'untrait sont plus tentants qu'utiles. Une restriction plus s-

    rieuse de cette estimation de 40 nouveaux textes se trouvedonc dans le fait que certains d'entre-eux sont assez frag-mentaires ( VIII,1; IX,1,2et3; XI,1,2,3et4; et XII,3).Il serait plus juste de considrer la bibliothque de NagHammadi comme additionnelle la somme de littraturequi a survcu depuis l'antiquit, avec 30 textes assez com-plets, et 10 qui sont plus fragmentaires.

    Bien que la bibliothque de Nag Hammadi soit encopte, les textes furent composs l'origine en grec. Le faitqu'ils aient t dcouverts en Haute-gypte pourrait donctre trompeur. Bien sr, certains ont t composs engypte, car ils contiennent des allusions spcifiques cepays : Asclpios appelle l'gypte l'image du ciel ; Sur

    26

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    27/200

    l'Origine du mondefait appel aux hydres en gypte et auxdeux taureaux en gypte comme tmoins ; etLe Discours

    sur le Huitime et le Neuvimeinstruit le fils afin d'crire celivre en caractres hiroglyphiques pour le temple Diospolis( Magna prs de Louxor ou Parva prs de Nag Hammadi ).

    Pourtant les auteurs crivant en grec pourraient avoirt situs n'importe o dans le monde ancien, l o le grectait employ, en Grce mme ( VI,5), ou en Syrie ( II,2),ou en Jordanie ( V,5). Il en va de mme pour la Bible et

    d'autres textes anciens crits dans diverses parties dumonde ancien et prservs dans les sables arides de l'gyp-

    te. Ainsi, la bibliothque de Nag Hammadi implique unecollecte de ce qui tait au dpart un production littrairegrecque par des auteurs anonymes et sans grand rapportles uns avec les autres, rpartis sur la moiti orientale dumonde ancien et sur une priode allant quasiment jusqu'

    un demi-millnaire ( ou d'avantage si l'on prend en compteune brve section deLa Rpubliquede Platon, VI,5).

    On ne connat presque rien des diffrentes personnesqui ont traduit les traits en copte, ou de ceux qui les ontrecopis, utiliss et enfouis, sauf ce que l'on peut dduiredes livres eux-mmes. A cette priode, la population let-

    tre d'gypte connaissait bien le grec, et la littraturegrecque tait donc importe et recopie abondamment.Une ville de garnison romaine, Diospolis Parva, avec destroupes de Galates venus d'Asie Mineure et parlant le grec,se situait sur la rive du Nil oppose au site o la biblioth-que de Nag Hammadi fut enfouie. Une inscription en grecportant Au nom de la [bonne] fortune de l'empereur [Csar]Trajan Hadrien [Auguste] a t retrouve Kheno-boskion, sur la rive droite du Nil visible depuis le lieu d'en-fouissement. Des prires grecques adresses Zeus Srapiset mentionnant Antioche se trouvent dans deux grottes dela falaise prs de l'endroit o les livres ont t enterrs.Mais de plus en plus, les textes grecs comme la Bible et labibliothque de Nag Hammadi furent traduits dans la lan-

    27

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    28/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    29/200

    tuellement la couverture l'horizontale, le rtrcissementde la surface de peau menant jusqu' la queue de la bte

    pouvait tre conserv pour former un rabat s'tendant partir du bord interne de la premire de couverture. A celaon ajoutait une lanire pour entourer horizontalement le li-vre ferm. Cette pratique a peut-tre t emprunte lamanufacture des rouleaux de papyrus, o une bande deparchemin et une lanire taient traditionnellement em-ployes pour protger et maintenir enroul le papyrus.Une lanire tait aussi ncessaire pour garder un codex fer-m.

    Chaque livre de Nag Hammadi possde un seul cahier,c'est--dire une seule pile de feuilles plies au centre pourfournir une surface d'criture ( bien que pour le Codex I leprincipal cahier soit complt par deux petits cahiers ). Descahiers d'une aussi grande taille s'ouvriraient s'ils n'taient

    pas solidement lis. Des lanires plus courtes s'tendantdepuis la tte et le pied de la premire et de la quatrimede couverture taient lies ensemble afin de mieux mainte-nir ferm le codex. Deux des couvertures ( IV et VIII )n'ont pas de rabat sur le bord interne ( tranche ) de la pre-mire de couverture, bien qu'ils possdent leur lanire ha-bituelle. Une troisime couverture de fabrication similaire

    ( V ) possde un rabat ajout au bord interne de la pre-mire de couverture. Ce groupe de trois livres semble avoirainsi t fabriqu partir de peaux plus petites, et la m-diocre qualit du papyrus employ pour les cahiers con-firme cette impression globale d'conomie. D'autres cou-vertures ont un renforcement de cuir qui garnit l'chine etprotge la couverture et le cahier de la pression des lani-

    res. Elles sont trois prsenter cet assemblage ( VI, IX etX ). Elles forment un second groupe parmi les couvertures,auquel on peut ajouter une autre fabrique de la mmemanire ( II ) qui n'a toutefois plus aujourd'hui la doublurequ'elle possdait.

    Ce groupe se caractrise par les avances techniquesmentionnes ci-dessus et par une meilleure qualit esthti-

    29

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    30/200

    que. A vrai dire, la couverture du Codex II prsente unbeau faonnage teint. Les quatre autres ( I, III, VII, XI )

    ne partagent pas ces traits distinctifs, sauf pour un certaincaractre rudimentaire, ce qui permettrait ventuellementde les affecter un groupe. Les scribes impliqus dans laproduction des 13 codices peuvent tre diffrencis parleur criture manuscrite. Il semble qu'il existe quelques caso un scribe a travaill sur plus d'un seul codex : un pre-mier scribe a copi presque tout le Codex I, mais un se-cond scribe a copi le trait 4 du Codex I ; ce second scribea galement copi les traits 1 et 2 du Codex XI. Un troi-sime a copi en diffrents dialectes les traits 3 et 4 duCodex XI et aussi le Codex VII. Ainsi, trois des quatre li-vres qui semblent ne pas avoir de rapport entre eux quant la faon dont ont t fabriques les couvertures, semblentbien avoir une corrlation quant aux scribes qui les ontcrits.

    Inversement, on pensait auparavant qu'un mme scribeavait copi les Codices IV, V, VI, VIII et IX, ce qui auraitsignifi que les deux groupes distincts en termes de couver-ture en cuir devaient avoir un rapport quant l'crituremanuscrite. Mais une tude rcente des critures indiquequ'on a des critures diffrentes, mme si elles sont similai-

    res, qui divergent le plus justement l o se trouvent lesdiffrences de reliures, confirmant ( plutt que relativi-sant ) par l-mme, tardivement, la distinction en groupesbase initialement et uniquement sur les couvertures encuir.

    Les deux groupes de couvertures ajouts quatre cou-vertures disparates, et le groupe d'critures manuscrites

    ajout aux divers scribes, pourraient indiquer que la biblio-thque de Nag Hammadi est une fusion secondaire de cequi tait l'origine une srie de plus petites bibliothquesou de livres isols. Ce que confirmerait la rpartition descopies. Aucun codex ne contient en lui-mme deux copiesd'une mme uvre, pas plus qu'il n'y a de trait en doubleparmi les livres appartenant un groupe de couverture.

    30

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    31/200

    Pas d'avantage, une exception prs, un mme scriben'a copi deux fois le mme texte. L'exception serait celle

    de II,4et XIII,2, qui est le mme texte crit de la mmecriture manuscrite et avec une formulation peu prsidentique. Toujours est-il que la seconde copie fut cartequand le Codex XIII fut dmembr et qu'un seul trait( XIII,1) se retrouva prserv l'intrieur de la premirede couverture du Codex VI avec les premires lignes dutexte XIII,2au verso de la dernire feuille, feuille dont on

    ne pouvait se dbarrasser sans mutiler le texte que l'on es-sayait de prserver ( XIII,1).

    Le fait que cette reproduction manuscrite fut invalidepar la mise au rebut du texte XIII,2( exception faite desinvitables premires lignes ) pourrait attester de ce quisemble avoir t une prise de conscience de l'inutilit d'unetelle reproduction. Une note de scribe dans le Codex VI

    exprime le souci de ne pas mcontenter le commanditairedu travail ralis en reproduisant quelque chose de djpossd. Donc, quand la reproduction augmente en termesde composition d'une bibliothque, on a tendance penserque les livres avec leurs copies n'taient pas produits envue de toute la bibliothque de 13 livres. Les traits duCodex IV sont aussi dans le Codex III, et le Codex IV est

    ainsi superflu dans cette prsente bibliothque. Et il y a untotal de trois copies de l'Apocryphon de Jean( II,1; III,1etIV,1 ), un dans chaque classification de couvertures. Onpeut ainsi supposer que la prsente bibliothque provientd'au moins trois plus petites collections.

    La datation des critures manuscrites littraires coptes,

    comme celles qui sont attestes dans les textes avant nous,est bien moins infaillible que celle des critures manus-crites littraires grecques, ou celle des critures commercia-les de l'poque. Une tude complte des critures n'a pasencore t ralise, bien que des dates partant au moins dela fin du IVe sicle aient t suggres. Normalement, lestextes eux-mmes ne contiennent pas de dates ou de rf-

    31

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    32/200

    rences historiques. MaisLe Concept de notre grande Puissancepourrait fournir une rfrence qui puisse servir de point de

    dpart pour la datation du Codex VI : Cessez les concupis-cences et dsirs nfastes et ( les enseignements des ) anomoens, in-fmes hrsies qui n'ont pas de fondement !

    Pendant que l'archevque d'Alexandrie, Athanase, setenait cach dans les monastres de Pacme la fin des an-nes 350, les hrtiques anomoens ont prospr Alexandrie durant une brve priode. Il est probable quece texte ait acquis sa forme finale partir de cette poque.Les papyrus uss, employs pour les lettres et documentscommerciaux et rutiliss pour donner une paisseur auxcouvertures en cuir, peuvent tre localiss dans le temps etl'espace avec plus de facilit que les feuilles qui composentles cahiers relis l'aide de ces couvertures. Des dates trou-ves dans ces cartonnages du Codex VII sont les annes

    341, 346 et 348 de notre re. Ceci indique que la couver-ture du Codex VII fut manufacture seulement aprs desdates, mais peut-tre aussi une gnration plus tard. Undocument trouv dans le cartonnage du Codex I men-tionne Diospol[is] prs de Khenobos[kion]. Divers sitessont indiqus dans les cartonnages des autres couvertureset font partie de la mme rgion globale. Certains carton-

    nages de la couverture du Codex VII semblent avoir appar-tenus un moine dnomm Sansnos qui tait charg dubtail d'un monastre, ce qui atteste de ses rapports troitsavec la manufacture des couvertures en cuir. Le sige dumonastre de l'ordre de Pacme Pabau ( o se situait labasilique de saint Pacme ) tout comme le troisime mo-nastre de Pacme Khenoboskion ( o Pacme en per-

    sonne commena sa vie d'ermite ) se trouvent seulement,et respectivement, 9 et 5 kilomtres de l'endroit ou la bi-bliothque fut enfouie.

    Ainsi, la provenance des codices de Nag Hammadi asouvent t identifie l'ordre monastique de Pacme, quicomporte un programme littraire grande chelle au mo-ment opportun et l'endroit appropri quant la produc-

    32

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    33/200

    tion des codices de Nag Hammadi. Mais la publication dece cartonnage en 1981 impliqua un rigoureux passage au

    crible des preuves, qui se montra moins concluant que cequi avait t auparavant soutenu. Le rapport entre les codi-ces de Nag Hammadi et le mouvement de Pacme de-meure une possibilit tentante, possibilit plus concrteque celles qui ont t suggres, et nanmoins loin d'treassure.

    Au regard de l'orthodoxie des monastres de Pacmereflte parLa Vie de saint Pacmeet par d'autres lgendesmonastiques, certains hsitrent associer la bibliothquede Nag Hammadi ces monastres, moins que ces textesn'aient t copis pour information prte l'emploi dans la rfutation de l'hrsie. Mais un dfenseur de l'or-thodoxie chrtienne aurait difficilement pris la peine decollecter les textes non-chrtiens qui se trouvent dans labibliothque de Nag Hammadi. Et encore, certains destextes chrtiens ne sont pas explicitement hrtiques etn'auraient gure t inclus dans une telle liste noire. Le faitmme que la bibliothque semble avoir t constitue encombinant plusieurs petites collections nous fait penchervers l'ide que les monastres, ou les gnostiques chrtiens,ralisaient individuellement des livres distincts ou des peti-tes collections particulires pour leur propre dificationspirituelle, plutt qu'une campagne manuscrite l'encon-tre des hrsies.

    Puisque la littrature chasseuse d'hrsie connue est engrec, on devrait hsiter poser comme hypothse que cetteactivit tait largement rpandue en copte. La transmis-

    sion de la littrature pacmienne entre les monastres sefaisait bien plus pied. Bien sr, il est concevable que lamanufacture de livres tait peut-tre l'un des artisanatscourants dans les monastres pour avoir des marchandises vendre ou ngocier pour leurs besoins. On pourrait doncsupposer que des livres non inscrits taient produits dansles monastres et vendus aux gnostiques ( ou d'autres

    33

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    34/200

    personnes ) afin de les inscrire comme ils ou elles le juge-raient bon.

    Mais il existe des preuves de cette priode montrantque les livres taient d'abord inscrits puis relis, commelorsqu'une ligne d'criture passe par la pliure l'chine. Et,dans la bibliothque de Nag Hammadi, du buvard est sou-vent prsent sur la premire et la dernire page mais nullepart ailleurs, ce qui peut sans doute s'expliquer par le faitqu'il fallait asscher l'humidit de la colle dans le carton-nage au moment de la pose de la reliure, auquel cas le ca-hier avait d avoir t inscrit avant d'tre reli.

    Le soin et la dvotion religieuse reflte dans la fabrica-tion de la bibliothque de Nag Hammadi ne suggre pasque les livres taient produits en dehors de tout antago-nisme ou mme d'un intrt pour leurs contenus, mais re-flte d'avantage la vnration accorde aux textes sacrs.

    Les couvertures en cuir ne sont pas trs ornes, comparespar exemple aux tmoignages selon lesquels les livres ma-nichens taient garnis de pierres prcieuses ( mme si lestrs simples couvertures en bois des codices manichens deMedinet Madi qui nous soient restes sont encore plusquelconques que les couvertures de la bibliothque de NagHammadi ). Pourtant, la simplicit aurait t de mise pour

    les monastres de Pacme.La Vie de saint Pacme relate : Il apprit aussi aux frres ne pas prter attention la joliesse

    et beaut du monde, que ce soient de belles nourritures ou de beauxvtements, ou une cellule, ou un livre en apparence sduisant. Lesimple faonnage de certaines des couvertures en cuir necontient pas de croix ( II, IV, VIII ). L'ankh, le hiroglyphesymbole de la vie, qui est devenue la croix anse chr-

    tienne, se trouve sur la couverture admirablement faon-ne du Codex II et la fin deLa Prire de l'aptre Paul. Lesymbole du poisson acrostiche qui reprsente le credoJsus Christ, Fils de Dieu, Sauveur se trouve dans deuxnotes de scribe ( dans les codices III et VII ). Dans le pre-mier cas, le nom du scribe est conserv dans le commen-taire en chair mon nom est Gongessos, ce qui est probable-

    34

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    35/200

    ment le nom latin de Concessus. Il a aussi le nom, ou titrespirituel, d'Eugnoste. Il avait ainsi un statut spirituel, et

    s'en remettait ses lumires ( compagnons ) d'armes dansl'incorruptibilit . Dans ce cercle spirituel, il dcrivit letexte comme crit de Dieu .

    Si une telle note ne fut pas compose par le scribe quicopia le codex survivant, elle venait plutt d'un scribe pr-cdent qui crivit un anctre, il n'en demeure pas moinsque le scribe du Codex III n'a pas cru bon l'liminer, et en-

    core moins la remplacer dans le texte par un avertissementsur l'hrsie. Cependant, quelques notes crites la find'un codex existant, pourraient avoir t composes par lescribe de ce codex en particulier. Elles refltent la dvotionqu'il ( ou elle ) trouva dans ce qu'il copiait. Le Codex II setermine par cette note : Souvenez-vous aussi de moi, mes fr-res, [dans] vos prires : Paix aux saints et ceux qui sont spiri-

    tuels. Le Codex VII finit avec une note similaire : Le li-vre appartient la paternit. C'est le fils qui l'a crit. Bnissez-moi, pre. Je vous bnis, pre, en paix. Amen. Ces notes,ajoutes au soin des scribes pour corriger les erreurs, tend indiquer qu'ils avaient une conviction religieuse et unesympathie pour ce qu'ils copiaient.

    Peut-tre que la prsentation courante de ce mouve-ment monastique du IVe sicle comme tout fait ortho-doxe est un anachronisme, et reflte d'avantage la situationd'un monachisme plus tardif qui a rapport les lgendes ausujet d'une priode plus ancienne. Quand un ermite se re-tirait dans le dsert loin de la civilisation, il avait aussi ten-dance ne plus tre en contact avec l'glise, par exemple

    avec sa confrrie, ses sacrements et son autorit. Au dbutdu IVe sicle, il y avait dans le delta un moine du nom deHierakas, scribe de profession et interprte rudit de la Bi-ble, qui tait tellement asctique dans ses opinions, qu'ilsoutenait que le mariage tait limit l'ancienne alliance,car aucune personne marie ne peut hriter du royaume des

    cieux. Bien que cela l'ament tre class parmi les hr-

    35

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    36/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    37/200

    En 367 ap. JC. l'archevque Athanase crivit une lettrepascale qui condamnait les hrtiques et leurs livres apo-

    cryphes qui ils attribuaient une anciennet et donnaient le nomde sacrs . Thodore, la tte des monastres pacmiens,fit traduire la lettre en copte et la dposa dans le monastre

    pour qu'elle leur serve de rgle. Il devait encore y avoir deshrtiques, ou leurs livres, influenant le mouvement mo-nastique pacmien qui rendit cet acte ncessaire.

    Bien des textes de Nag Hammadi sont en fait crits

    sous un pseudonyme, c'est--dire attribus dans leurs titres un certain saint du pass. Dans l'une des lgendes pa-cmiennes, un des ces livres que les hrtiques crivent maisannoncent sous le nom de sacrs est voqu par une cita-tion : Aprs qu'Eve ft trompe et et mang le fruit de l'arbre,

    c'est du diable qu'elle donna naissance Can.L'Hypostase desarchontesdans la bibliothque de Nag Hammadi prsente

    un rcit qui va dans le mme sens :Alors les autorits vinrent vers leur Adam. Et quand ils

    virent son homologue fminin parlant avec lui, ils furent trou-bls avec beaucoup d'moi, et ils s'prirent d'elle. Ils se dirent lesuns les autres, ''Venez, allons semer notre semence en elle'', et ilsla poursuivirent. Et elle se moqua d'eux pour leur stupidit etleur aveuglement ; et en leur pouvoir, elle devint un arbre, et

    leur laissa d'elle une vague image lui ressemblant ; et ils la sa-lirent ignoblement. Et ils salirent le timbre de sa voix, demanire ce que par la forme qu'ils avaient modele, avec[leur] ( propre ) image, ils se rendirent responsables de la con-

    damnation.

    Au dbut du Ve sicle, Shenoute, l'abb du monastre

    Blanc Panopolis ( o Pacme avaient fond les monast-res et d'o est venu le philosophe ) attaqua un groupe autemple de Pneueit qui s'appelait sans roi, qui vnrait ledmiurge , et n'aurait pas accept Cyrille, archevqued'Alexandrie, comme leur illuminateur . Ces termes, queShenoute semble emprunter au groupe, sont si bien con-nus dans la bibliothque de Nag Hammadi qu'il est possi-

    37

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    38/200

    ble qu'il s'agisse d'un groupe gnostique chrtien, peut-tresthien, mme si dans sa polmique, Shenoute les appelle

    des hrtiques. Il se saisit de leurs livres pleins d'abomina-tions et de toutes sortes de magie. A vrai dire, des sriesde voyelles et de mots magiques inintelligibles ( Plotin lesappelle des sifflements ) se trouvent dans la bibliothquede Nag Hammadi. En fait Pacme crivit lui-mme auxsuprieurs de ses monastres en utilisant un code quemme ses successeurs ne pouvaient dchiffrer ! La biblio-

    thque de Nag Hammadi et les livres de lettres spirituel-les de Pacme n'taient donc peut-tre pas entirementdiffrents en apparence de ce que Shenoute aurait appelun livre de magie. Il menaa les hrtiques : Je vous feraireconnatre ... l'archevque Cyrille, ou sinon l'pe exterminera la

    plupart d'entre vous, et en outre, ceux qui seront pargns parti-ront en exil.

    Tout comme les rouleaux de la mer Morte furent placsdans des jarres et cachs ( pour tre conservs en scurit ) l'poque o la Xe lgion romaine approchait, l'enfouisse-ment de la bibliothque de Nag Hammadi dans une jarrepourrait aussi avoir t prcipit l'approche des autoritsromaines, qui taient alors devenues chrtiennes. Le faitqu'elle fut cache dans une jarre ne suggre pas une inten-

    tion d'liminer les livres, mais de les prserver. Car nonseulement les rouleaux de la mer Morte ont t placsdans des jarres, mais des manuscrits bibliques ont aussi tretrouvs prservs de la mme faon en amont et en avaldu Nil, dans certains cas datant de la mme priode, et en-fouis dans la mme rgion que Nag Hammadi.

    En 1952, on fit une seconde dcouverte de manuscritsenterrs dans une jarre quelques deux sicles aprs les co-dices de Nag Hammadi. En fait, ce sont ces manuscrits,plutt que les codices de Nag Hammadi, qui sont pluscertainement les vestiges d'une bibliothque de l'ordre mo-nastique de Pacme. Car cette dcouverte comprenait descopies archives de lettres officielles manant d'abbs ap-

    38

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    39/200

    partenant l'ordre de Pacme. Et le reste est galement ceque l'on attendrait d'une bibliothque pacmienne : des

    textes bibliques, apocryphes, martyrologiques et d'autrestextes difiants. Pour tre exact, il y a aussi quelques tex-tes classiques grecs et latins, dont la prsence pourrait treexplique en supposant que les personnes qui rejoignaientle mouvement donnaient tous leurs biens matriels l'or-dre, qui aurait ainsi acquis des textes non-chrtiens. Etplus tard, ils auraient t considrs comme des textes v-nrables au mme titre que les autres archives, reliquesfragiles et fragmentaires prserver et n'tant plus desti-nes tre lues.

    Cette seconde dcouverte est connue dans la rgion sousle nom de Papiers de Dishna, puisque Dishna prs dufleuve et de la voie ferre est une grande ville grce la-quelle les textes ont t commercialiss. Mais le site de la

    dcouverte tait au pied du Jabal Abu Mana, 5 km aunord-ouest de Dishna, et, ce qui est encore plus significa-tif, 5 km au nord-est du sige de l'ordre de Pacme, et 12 km l'est du site o ont t dcouverts les codices deNag Hammadi.

    Cette dcouverte tait connue dans les cercles scientifi-ques de la gnration passe sous le nom dePapyri Bodmer,puisque la plus grande partie a t acquise par la Biblio-thque Bodmer prs de Genve. Mais ce n'est que rcem-ment, au cours des recherches effectues pour dterminerla provenance des codices de Nag Hammadi, que la prove-nance des Papyri Bodmer a t tablie au-del des bilansdes marchands d'antiquits et rendue publique dans lemonde scientifique.

    La Bible mentionne l'enfouissement d'une jarre commemoyen de conserver un livre, et le feu comme le moyen del'liminer (Jrmie32:14-15 ; 36:23 ).La Vie de saint Pac-merapporte qu'il se dbarrassa d'un livre dont l'auteur taitOrigne, qu'il considrait comme hrtique, en le jetantdans l'eau, et prcise que si le nom du Seigneur n'y avait

    39

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    40/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    41/200

    forme de ft et issus de ce bloc de roche pars, tait cachela jarre contenant la bibliothque de Nag Hammadi.

    Sur la faade de la falaise, juste en haut du talus qu'onpeut escalader sans difficult, des tombes de la VIe dynas-tie et des rgnes de Ppi Ier et de Ppi II ( 2350-2200 av.JC ) avaient t dvalises depuis longtemps au momentde l'Antiquit. Elles taient ainsi devenues des grottes d-sertes et fraches o un moine aurait bien pu effectuer uneretraite solitaire, comme le rapporte lui-mme Pacme, ouencore un endroit o un ermite aurait pu avoir sa cellule.

    Des prires Zeus Srapis en grec, les premires lignesdes psaumes bibliques en copte, et des croix chrtiennes,toutes peintes en rouge sur les murs des grottes, montrentqu'elles taient ainsi employes. Peut-tre que ceux quichrissaient la bibliothque de Nag Hammadi faisaient untel usage de ces grottes, ce qui expliquerait le choix de cesite pour l'enfouissement. Toujours est-il que la jarre y estdemeure un millnaire et demi...

    ~ 3 La dcouverteDurant le mois de dcembre, les paysans de la rgion

    de Nag Hammadi en Haute-gypte fertilisent leurs cultu-res avec des nitrates issus du talus de Jabal al-Tarif, l'aide

    de sacoches charges sur leurs chameaux. Deux frres, Mo-hammed et Khalifa Ali du clan al-Samman, attachrentleurs btes sur le ct sud du bloc de roche affaiss, etcreusrent autour de sa base. Ils tombrent ce momentsur la jarre. Mohammed raconte qu'il a d'abord craint debriser la jarre, dont l'orifice pouvait avoir t scell avec dubitume, au cas o un djinn aurait t enferm l'int-

    rieur ; mais, aprs rflexion, c'est--dire en pensant que lajarre pourrait contenir de l'or, il reprit son courage deuxmains et la fracassa avec sa pioche. Des particules couleuror tournoyrent et disparurent dans le ciel ni djinn, ni or l'horizon, mais srement des fragments de papyrus !

    Il enveloppa les livres dans sa tunique, mit le paquetsur son paule, dtacha son chameau, et les ramena chez

    41

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    42/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    43/200

    fer de retourner la falaise pour reconnatre le site de ladcouverte, jusqu' ce qu'une tenue de camouflage, une es-

    corte gouvernementale, et bien sr une compensation fi-nancire le persuadent de changer d'avis.

    Le village d'al-Qasr tait si content de s'tre dbarrassdu fils du shrif qu'aucun tmoin oculaire ne fut trouvpour tmoigner l'audition. Mais durant cette priode, lapolice chercha chaque soir des armes dans la maison deMohammed Ali. Ayant entendu dire que les livres taientchrtiens, sans doute sur la base de l'criture copte, Ali de-manda au prtre copte d'al-Qasr, Basiliyus Abd al-Masih,s'il pouvait les conserver dans sa maison puisque celle d'unprtre ne risquait pas d'tre fouille. La femme de ce prtreavait un frre, Raghib Andrawus, qui allait de village envillage pour enseigner l'anglais et l'histoire dans les colesreligieuses coptes. En voyant un des livres ( le Codex III ),

    il reconnut sa valeur potentielle et persuada son beau-frrede lui donner. Il l'emmena au Caire et le montra un m-decin copte qui s'intressait la langue copte, GeorgeSobhi, qui son tour appela les responsables du dparte-ment des antiquits gyptiennes. Ces derniers prirent con-trle du livre, moyennant le paiement de 300. Aprsbien des dlais, Raghib reut finalement 250 contre le

    versement de 50 comme don au muse o le livre taitmis en dpt.

    Le registre du muse indique la date du 4 octobre1946. Pensant que les livres taient sans valeur, et mmepeut-tre une source de malheur, la veuve d'Ali dcidad'en brler une partie dans le four ( probablement le Co-dex XII, dont il ne reste que quelques feuilles fragmentai-

    res ). Des voisins musulmans illettrs changrent ou ache-trent le reste pour presque rien. Nashid Bisadah en avaitun, et chargea un marchand d'or de Nag Hammadi de levendre au Caire, sur quoi ils se partagrent le bnfice. Unmarchand de crales en avait acquis un autre et le venditau Caire si bon prix qu'il put y ouvrir un magasin. Lesvillageois d'al-Qasr dirent qu'il s'agissait de Fikri Jabra'il,

    43

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    44/200

    aujourd'hui propritaire de laBoutique de Nag HammadiauCaire ; nanmoins, il nie farouchement toute implication,

    tout en connaissant bien l'histoire. Bahij Ali, un hors-la-loiborgne d'al-Qasr, obtint la plupart des autres livres. Escor-t de Dhaki Basta, un marchand d'antiquits bien connudans la rgion, il se rendit dans la capitale. Ils les propos-rent d'abord la boutique de Mansoor l'Htel des Ber-gers, puis la boutique de Phokion J. Tano, qui achetatout leur stock et se rendit Nag Hammadi pour voir s'il

    en restait.La plus grande partie du Codex I fut exporte de

    l'gypte par un marchand d'antiquits belge install auCaire, Albert Eid. Il fut mis en vente New York et AnnHarbor en 1949, en vain, puis plus tard en Belgique ( parSimone, la veuve de Eid ) o il fut acquis le 10 mai 1952par l'Institut Jung de Zurich et appel le Codex Jung .

    Il retourna au Caire bout par bout, aprs publication, o ilest actuellement conserv au Muse copte. Pendant cetemps, la collection de Tano fut emmene sous bonnegarde par le Dpartement des Antiquits gyptiennespour ne pas quitter le pays. Aprs l'arrive au pouvoir deNasser, elle fut nationalise contre une compensation sym-bolique de 4000.

    Aujourd'hui la bibliothque de Nag Hammadi est nouveau runie, et conserve au Muse copte. Togo Mina,le directeur du muse l'poque de la dcouverte, avaitfait ses tudes Paris sous la direction d'Abbot EtienneDrioton, devenu ultrieurement directeur du Dparte-ment des Antiquits gyptiennes. Et Togo Mina avait eupour camarade de classe la femme de Jean Doresse, un

    jeune scientifique franais qui partit en gypte pour tu-dier les monastres coptes. Togo Mina fut ravi de lui don-ner un accs au Codex III et de projeter avec lui une di-tion de la bibliothque, principalement en franais, projetqui fut stopp net par la mort de Mina en 1949.

    Une runion des membres d'un comit international auCaire ( en 1956 ) amena la publication de L'vangile de

    44

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    45/200

    Thomasen 1959. Et le Codex Jung fut graduellement pu-bli en 6 volumes entre 1956 et 1975. Pendant ce temps,

    le nouveau directeur du Muse copte, Pahor Labib, projetade publier la plus grande partie de la bibliothque avec lesscientifiques allemands Alexander Bhlig et MartinKrause. Au dbut des annes 60, le directeur gnral del'Unesco, Ren Maheu (de France), conclut un accord avecSaroite Okacha, le ministre de la Culture et le Conseil na-tional de la Rpublique Arabe Unie3, pour publier une di-

    tion complte par un comit international choisi parl'gypte et l'Unesco. Mais quand on s'aperut que plu-sieurs des textes de choix avaient dj t chargs d'unepublication, le projet de l'Unesco fut rduit une ditionen fac-simil. Le projet resta plus ou moins en sommeiljusqu' ce que le comit international pour les Codices deNag Hammagi soit constitu la fin des annes 70. L'di-tion en fac-simil des Codices de Nag-Hammadi4 fut publiepar Brill en 12 volumes entre 1972 et 1984.

    Plusieurs missions anciennes ont prsent t pu-blies, et des ditions compltes en anglais, et en allemandsont actuellement en prparation. Cet ouvrage s'est servides traductions issues de l'dition anglaise en 17 volumes,intitule The Coptic Gnostic Library.

    Avec la publication deLa Bibliothque de Nag Hammadile travail ne fait que commencer, car il marque un nou-veau dbut pour l'tude du gnosticisme. Il y a plus d'unsicle de cela, des tudiants commencrent travailler surle gnosticisme afin de comprendre de quoi parlaient lesPres de l'glise chasseurs d'hrsie. Vers le dbut du XXe

    sicle, l'cole de l'histoire des religions ouvrit le dbat enrecherchant les origines du gnosticisme travers le Pro-che-Orient ancien. Entre les deux guerres mondiales, HansJonas offrit une interprtation philosophique du gnosti-cisme, qui, pour la premire fois, avait un sens comme ma-nire possible de comprendre l'existence. Rudolf Bultmann3 NdT : union de l'gypte et de la Syrie entre 1958 et 1961.4 NdT : The Facsimile Edition of the Nag Hammadi Codices.

    45

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    46/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    47/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    48/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    49/200

    gile des gyptiens, reflte certaines tensions du christianismedu IIe sicle. Pierre et Andr reprsentent des positions or-

    thodoxes qui nient la validit de la rvlation sotrique etrejettent l'autorit des femmes enseigner.

    L'vangile de Marieattaque de front ces deux positionsgrce sa reprsentation de Marie-Madeleine. Elle est labien-aime du Sauveur, possdant un savoir et un ensei-gnement suprieur celui de la tradition apostolique pu-

    blique. Sa supriorit est base sur la vision et la rvlationprive, et se dmontre dans sa capacit renforcer les dis-ciples hsitants et les orienter vers le Bien.

    Le texte appartient au genre du dialogue gnostique.Toutefois, il a aussi t class comme une apocalypse enraison des nombreuses caractristiques qu'il partage avecd'autres textes de ce genre : dialogue rvlateur, vision,

    cosmogonie abrge, description de rgions d'un autremonde ou au-del et ascension de l'me ( bien qu'il n'y aitpas de voyage cleste en tant que tel ), instructions finales,et une courte conclusion narrative.

    La difficult dfinir le genre est due au fait que letexte a subi une seconde rdaction. La plupart des scientifi-

    ques sont d'accord pour dire que les deux parties du textedcrites ci-dessus taient l'origine deux rcits distincts( oraux ou crits ) qui ont t combins de manire artifi-cielle afin de former le tout prsent. Le rle de Marie en finde la premire section, et l'altercation parmi les disciples la fin, donnent un assemblage narratif.

    A l'origine,L'vangile de Marietait parfois crit en grecau IIe sicle. Malheureusement les deux copies existantesdeL'vangile de Mariesont extrmement fragmentaires. Letexte le plus ancien comprend seulement une uniquefeuille fragmentaire rdige en grec, date du dbut du IIIe

    sicle7. Une plus longue partie du texte existe dans un co-

    7 P. Rylands III 463 [22:16,1-19,4].

    49

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    50/200

    dex copte du dbut du Vesicle8, bien que de considrablesportions du texte soient l aussi manquantes. Sur 18 pa-

    ges, seules 8 sont compltes ( 7-10 et 15-19,5 ).Mme si le texte du fragment grec diffre considrable-

    ment de la version copte, il lui est analogue aux pages 17,5-21 et 18,5-19,5 et donc ne fournit pas de nouveaux l-ments.

    8 P. Berolinensis 8502, 1.

    50

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    51/200

    L'VANGILE

    DE MARIEBG 7, 1-19,5

    ( les pages 1 6 sont manquantes )

    7 [...] importera puis sera [ dtruit ] ou non ?Le Sauveur dit :Toutes les natures, toutes les formations, toutes les

    cratures existent dans les autres, et avec les autres, et ellesseront de nouveau rduites leurs propres racines. Car l'es-sence de la matire est rduite aux ( racines ) de sa seulenature. Que celui qui possde des oreilles pour entendre,

    entende.Pierre lui dit :Puisque que tu nous as tout expliqu, dis-nous aussi

    quel est le pch du monde.Le Sauveur rpondit :Il n'y a pas de pch, mais c'est toi qui pche quand

    tu commets des choses qu'on appelle pch, de la nature

    de l'adultre par exemple. C'est pour cela que le Bien estvenu au milieu de vous, dans l'( essence ) de chaque choseafin de la ramener sa racine.

    Puis il poursuivit et dit :C'est pourquoi vous [ tombez malades ] et mourrez,

    car [...] 8de celui qui [...] Que [ celui qui ] comprend,comprenne. [ La matire a donn naissance ] une passion

    51

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    52/200

    qui n'a pas d'gal, qui provient de ( quelque chose ) con-traire la nature. Puis une perturbation survient dans tout

    le corps. C'est pourquoi je vous ai dit Soyez fort coura-geux et si vous tes dcourags ( trouvez ) courage enprsence des diffrentes formes de la nature. Que celui quia des oreilles pour entendre, entende.

    Lorsque le saint eut dit cela, il les salua tous :Que la paix soit avec vous. Recevez ma paix en vous.

    Prenez garde ce que personne ne vous gare, en disant

    Voyez ici ou Voyez l ! , car le Fils de l'Homme esten vous. Suivez-le ! Ceux qui le cherchent le trouveront.Alors, allez et prchez l'vangile du royaume. 9 N'tablissezaucune rgle aprs ce que je vous ai ordonn, et ne rendezpas une loi comme le lgislateur, de crainte d'y tre con-traints.

    Lorsqu'il eut dit cela, il partit.Mais ils taient peins et ils pleurrent beaucoup, di-

    sant :Comment irons-nous vers les gentils et prcher

    l'vangile du royaume du Fils de l'Homme ? S'ils ne l'ontpas pargn, comment nous pargneront-ils?

    Puis Marie se leva, les salua tous, et s'adressa ses fr-res :

    Ne pleurez pas et ne soyez ni peins, ni indcis, car sagrce vous accompagnera et vous protgera totalement.Mais louons plutt sa grandeur, car ils nous a prpars etnous a rendus hommes.

    Lorsque Marie dit cela, elle incita leurs curs se tour-ner vers le Bien, et ils commencrent parler des parolesdu [ Sauveur ].

    10 Pierre dit Marie :Sur, nous savons que le Sauveur t'aime plus que les

    autres femmes. Rapporte-nous les paroles du Sauveur donttu te souviennes, que tu connais ( mais ) que nous ne con-naissons pas, ou que nous n'avons jamais entendues.

    Marie rpondit:

    52

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    53/200

    Je vous rvlerai ce qui vous est cach.Et elle commena par leur dire ces mots :

    Moi, j'ai vu le Seigneur dans une vision et je lui ai dit Seigneur, je t'ai vu aujourd'hui dans une vision . Il m'arpondu : Bnie sois-tu, de ne pas avoir faibli ma vue. Carle trsor se trouve l o se situe le mental. Je lui ai dit : Sei-gneur, est-ce que celui qui a la vision la voit l'me travers l'esprit ? Et le Sauveur m'a rpon-du : Il ne voit pas travers l'me, ni travers l'esprit, mais le

    mental qui [ est ] entre les deux c'est--dire [ ce qui ] voit lavision et c'est [...] ( les pages 11-14manquantes ) 15[...] ce.Et dsirer cela, Je ne t'ai pas vue descendant, mais prsent je

    te vois ascensionnant. Pourquoi mens-tu puisque tu m'appar-tiens ? L'me a rpondu et a dit : Je t'ai vue. Tu ne m'aspas vue, ni reconnue. Je t'ai servi comme un vtement, et tu ne m'apas connue. Aprs avoir dit ceci, elle est partie en se r-

    jouissant grandement. A nouveau, elle est parvenue latroisime puissance, qui s'appelle ignorance. [ La puissan-ce ] a interrog l'me en disant: O vas-tu ? Tu es lie

    dans l'iniquit. Mais tu es lie ; ne juge pas !. Et l'me a dit :pourquoi me juges-tu, bien que je n'ai pas jug ? J'tais lie

    bien que je n'ai pas li. Je n'tais pas reconnue. Mais j'ai reconnuque le Tout a t dissolu, aussi bien les ( choses ) terrestres que les

    clestes .16 Aprs avoir triomph de la troisime puissance, l'meest alle vers le haut et a vu la quatrime puissance, ( qui )a pris sept formes.

    La premire forme est l'obscurit, la seconde le dsir, latroisime l'ignorance, la quatrime l'enthousiasme de lamort, la cinquime le royaume de la chair, la sixime l'im-

    prudente sagesse de la chair, et la septime la sagesse cour-rouce.Ce sont les sept [ puissances ] de la colre.Elles ont demand l'me : D'o viens-tu, tueuse d'hom-

    mes, o vas-tu, conqurante de l'espace ?L'me a rpondu: Ce qui me lie a t tu, et ce qui m'en-

    toure a t vaincu, mon dsir a pris fin, et l'ignorance est morte.

    53

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    54/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    55/200

    la premire

    APOCALYPSE DE JACQUES( V, 3)Introduction et traduction William R. Schoedel

    Edit par M. Parrott

    Le manuscrit de cet crit a pour titreL'Apocalypse de Jac-ques. Nous nous y rfrons ici comme La ( Premire )Apocalypse de Jacquesafin de la distinguer de l'crit suivant( V,4) auquel le manuscrit attribue le mme titre :L'Apo-

    calypse de Jacques. Notre apocalypse est un excellent exem-ple de dialogue rvlateur : les interlocuteurs de ce dia-logue sont le Seigneur et Jacques son frre ( bien que l'ondise de Jacques qu'il n'est le frre du Seigneur que dans unsens purement spirituel ).

    Dans la premire partie9, Jacques pose des questions auSeigneur, questions qui refltent son anxit propos de lasouffrance prte les submerger tous les deux ; et le Sei-gneur console Jacques avec des termes de l'enseignementgnostique standard, sur la place de l'homme dans l'univers.Une rfrence indirecte et trs brve la crucifixion sert detournant dans le rcit10. Aprs la rapparition du Seigneur,l'histoire est domine par une srie de formules transmises Jacques pour lui permettre de relever les dfis des puis-sances hostiles qui essaieront d'empcher son ascension 9 24,10 -30,1110 30,12-13.

    55

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    56/200

    Celui qui est Pr-Existant aprs son martyr11. Ces formu-les sont une version dramatise de textes qui apparaissent

    ailleurs, dans le contexte de rites pour les mourants dugnosticisme valentinien ( Irne,Contre les hrsies1.21.5 ;Epiphane, Panarion 36.3.1-6 ). Il faut cependant noterqu'au moins une ligne caractristique apparaissant ici, Je

    suis un tranger, un fils de la race du Pre,possde son prochequivalent dans le Corpus hermeticum12.

    Les thmes intressants abords dans la seconde partiede notre apocalypse sont les instructions concernant latransmission de l'enseignement en secret13, les commentai-res sur la valeur des femmes en tant que disciples14, lamention de la rprimande des douze disciples par Jac-ques15, et le rcit relativement long ( aujourd'hui trs dt-rior ) sur son martyre, et qui conclut cet crit.

    La dsignation de Jacques comme Jacques le Juste( 32,2-3 ; cf. 43 ) indique un contact avec la tradition ju-do-chrtienne ( cf. Hgesippe, in Eusbe,Histoire cclsias-

    tique2.23.4,7 ;vangile selon les Hbreux, in Jrome,De vi-ris illustribus2 ;vangile de Thomas, dicton 12 ). L'inclusiond'Adda ( 36,15-24 ) dans la liste des personnages qui vonttransmettre l'enseignement en secret montre un contact

    avec la Syrie, et par l-mme la possibilit galement d'uneforme smitique du christianisme ( cf. Eusbe, Histoire c-clsiastique 1.13 ).

    Certains scientifiques ont affirm que bien d'autres th-mes de notre apocalypse laissent voir l'influence de la tho-logie judo-chrtienne. Mais, except l'importance attri-bue ici Jacques le Juste, peu d'lments peuvent tre as-surment attribus l'influence du christianisme juif enparticulier. Il y a donc une bonne possibilit pour que lepersonnage de Jacques ait t choisi par un cercle de gnos-

    11 32,23-36,112 13.313 36,13-38,1114 38,15-41,1815 42,20-24

    56

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    57/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    58/200

    rdempteur ( le Seigneur ) et le rdempt ( Jacques, le dis-ciple prototype ) est significativement moins prononce

    dans le gnosticisme ( cf. 27, 8-10 o Jacques est catgori-quement identifi Celui qui est ). Par consquent, lesdeux personnages se compltent plutt qu'ils ne rivalisenten des manires difficiles envisager pour le christianismecatholique.

    En second lieu, le point de vue gnral gnostique selonlequel le martyre pourrait tre ( et, dans l'esprit de certains

    gnostiques, tait invitablement ) embrass pour de faus-ses raisons, et pas comme une esprance naturelle, fitqu'une rsolution en ce sens ne fut prise qu'aprs une lon-gue priode de peur et d'anxit. Ainsi, la crucifixion deJsus et le martyre de Jacques sont considrs comme desvnements complmentaires, chacun des deux tant re-quis pour une complte illustration de la victoire sur lespuissances des tnbres.

    A ce propos, la dfaite des archontes, cause de Jacqueset son ascension vers Dieu, est probablement lie lachute de Jrusalem, qui est la demeure des archontes( 25,15-19 ). Une indication sur la place de Jacques leJuste au sein du premier christianisme est donn par unfragment de Clment d'Alexandrie : A Jacques le Juste, et

    Jean, et Pierre, le Seigneur a transmis la gnose aprs la rsurrec-tion. Ils la transmirent aux autres aptres. Et les autres aptresla transmirent aux soixante-dix...16. Ce passage suggre for-tement qu'il existait trois phases principales ( se chevau-chant sans doute ) dans le dveloppement de l'image deJacques :

    1 ) en tant que Jacques le Juste, symbole des valeursjudo-chrtiennes ;

    2 ) en tant que rcipiendaire de la rvlation post-r-surrectionnelle dans un milieu gnosticisant ; et

    16 Eusbe, Histoire cclsiastique 2.1.4.

    58

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    59/200

    3 ) en tant que collgue des aptres du Seigneurdans un milieu catholicisant.

    Cette apocalypse reflte vraisemblablement un intrtpour Jacques qui correspond la seconde phase principalede son image. Finalement, il convient aussi de noter l'in-fluence directe de la spculation sotrique juive. Car c'estseulement par une inhabituelle manipulation des nombreset une connaissance de l'importance du nombre 72 dans latradition juive que nous pouvons rendre compte du faitque douze hebdomads ( 12 fois 7 ) se montent soixante-douze cieux ( 26, 2-18 ).

    59

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    60/200

    60

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    61/200

    LA PREMIRE

    APOCALYPSE DE JACQUESV 24, 10-44, 10

    C'est le Seigneur qui m'a dit : Regarde prsent l'achvement de ma rdemption. Je

    t'ai donn un signe de ces choses, Jacques, mon frre. Car

    ce n'est pas sans raison que je t'ai appel mon frre, bienque tu ne sois pas matriellement mon frre. Et je ne suispas ignorant en ce qui te concerne ; ainsi, quand je tedonne un signe, sache et coute : Rien n'existe, exceptCelui qui Est. Il est innommable et ineffable. Moi-mme jesuis aussi innommable par Celui qui Est, tout comme j'ai[reu un] nombre de noms deux de Celui qui Est.

    Et je suis devant toi. Puisque tu as [pos une question]concernant la fminit, celle-ci existe, mais elle n'tait pas[la premire]. Et [elle] a prpar pour elle-mme des puis-sances et des dieux. Mais [elle] n'exist[ait] pas [quand] jesuis venu, 25puisque je suis une image de Celui qui Est.Mais j'ai produit l'image de [Lui] afin que les fils de Celuiqui Est puissent savoir quelles choses sont eux et quelles

    choses sont trangres ( eux ). Vois, je te rvlerai toutde ce mystre. Car ils se saisiront de moi le jour d'aprs de-main. Mais ma rdemption sera proche.

    Jacques dit : Rabbin, tu as dit : Ils se saisiront de moi . Mais

    moi, que puis-je faire ? Ne crains pas, Jacques. Ils se saisiront aussi de toi.

    61

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    62/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    63/200

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    64/200

    demption. Car vois, j'accomplirai cette destine sur cetteterre comme je l'ai dit depuis les cieux. Et je te rvlerai ta

    rdemption.Jacques dit : Rabbin, comment, aprs ces choses, nous apparatras-

    tu nouveau ? Aprs qu'ils t'auront saisi, et que tu aurasaccompli cette destine, tu monteras Celui qui Est.

    Le Seigneur dit : Jacques, aprs ces choses je te rvlerai tout, pas seu-

    lement pour ton bien mais pour le bien de [l']incroyancedes hommes, afin que [la foi] puisse exister en eux. Car[une] multitude [acquerra] la foi [et] ils crotront [dans...]. 30Et aprs cela, j'apparatrai pour rprimander les ar-chontes. Et je leur rvlerai qu'il ne peut pas tre saisi. S'ilsle saisissent, alors il vaincra chacun d'eux. Mais prsent jedois partir. Souviens-toi des choses dont j'ai parl et laisse-les s'lever devant toi.

    Jacques dit : Seigneur, je m'empresserai comme tu l'as dit.Le Seigneur lui dit adieu et accomplit ce qui convenait.

    Quand Jacques entendit ses souffrances et fut trs afflig,ils attendirent le signe de son avnement. Et il vint plu-sieurs jours aprs. Et Jacques marchait dans la montagne,qui est appele Gaugelan , avec ses disciples, qui l'cou-taient [parce qu'ils avaient t affligs], et il tait [...] unconsolateur, [disant]

    Cela est [...] le second [....Puis la] foule se dispersa, mais Jacques demeura [...]

    prire [...], comme 31le voulait sa coutume.

    Et le Seigneur lui apparut. Alors il cessa [sa] prire etl'treignit. Il l'embrassa, disant :

    Rabbin, je t'ai trouv ! J'ai entendu tes souffrances,que tu as endures. Et j'ai t trs afflig. Tu connais macompassion. Par consquent, aprs rflexion, j'esprais queje ne verrai pas ces gens. Ils doivent tre jugs pour ces

    64

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    65/200

    choses qu'ils ont faites. Car ces choses qu'ils ont faites sontcontraires ce qui convient.

    Le Seigneur dit : Jacques, ne t'inquite pas pour moi ou pour ces gens.Je suis celui qui tait l'intrieur de moi. Jamais je n'aisouffert d'aucune faon, ou je n'ai t afflig. Et ces gens nem'ont pas fait de mal. Mais ces ( gens ) ont exist [comme]le genre des archontes, et il a mrit d'tre [dtruit] tra-vers eux. Mais [...] les archontes, [...] qui a [...] mais puis-

    qu'elle [...] en colre contre [.... Le] juste [...]

    32

    est son ser-viteur. Par consquent ton nom est ''Jacques le Juste''. Tuvois comment tu deviens modr quand tu me vois. Et tuas arrt cette prire. A prsent, puisque tu es un justehomme de Dieu, tu m'as treint et embrass. Vraiment, jete dis que tu as provoqu une grande colre et un courrouxcontre toi-mme. Mais ( ceci s'est pass ) de manire ceque ces autres puissent arriver tre.

    Mais Jacques tait timide ( et ) pleurait. Et il tait trsafflig.

    Et ils s'assirent tous les deux sur un rocher.Le Seigneur lui dit : Jacques, ainsi tu prouveras ces souffrances. Mais ne

    sois pas triste. Car la chair est faible. Elle recevra ce qui at ordonn pour elle. Mais comme pour toi, ne soit pas[timide] ou effray.

    Le Seigneur [s'arrta].

    [A prsent] quand Jacques entendit ces choses, il essuya[les] larmes de [ses yeux] et trs amer ( ? ) [...] qui est [...].

    Le Seigneur [lui dit : Jacques], regarde, je te rvlerai ta rdemption.

    Quand [tu] es saisi, et que tu prouves ces souffrances, unemultitude s'armera contre toi pour pouvoir te saisir. Et enparticulier trois d'entre-eux te saisiront ceux qui sigent( l ) comme percepteurs de taxes de passage. Non seule-ment ils demandent une taxe de passage, mais ils empor-tent aussi les mes par vol. Quand tu entres en leur pou-voir, l'un d'eux qui est leur garde te dira : ''Qui es-tu ou

    65

  • 7/21/2019 !! Nag Hamadi !!!

    66/200

    d'o viens-tu ?'' Tu dois lui rpondre, ''Je suis un fils, et jeviens du Pre''. Il te dira, ''Quel genre de fils es-tu, et

    quel pre appartiens-tu ?'' Tu dois lui rpondre, ''Je viensdu Pre Pr-existant, et je suis un fils dans Celui qui estPr-existant.'' [Quand il] te [dit], [...], tu dois [lui dire, ...]dans le [...] que je puisse [...]. ... 34des] choses trangres ?''Tu dois lui dire, ''Ils ne sont pas totalement trangers,mais ils viennent d'Acamoth, qui est la femelle. Et elle leura donn naissance en ayant amen en bas la race de Celui

    qui Est Pr-existant. Ainsi donc, ils ne sont pas trangers,mais ils sont des ntres. Ils sont en fait des ntres parceque celle qui est leur matresse vient de Celui qui Est Pr-existant. Et en mme temps ils sont trangers parce queCelui qui Est Pr-existant n'a pas eu de rapports sexuelsavec elle, quand elle leur a donn naissance. Quand il tedemande aussi, ''O iras-tu ?'', tu dois lui dire, ''A l'endroitd'o je proviens, l je retournerai.'' Et si tu dis ces choses,tu chapperas leurs attaques.

    Mais quand tu viens [ces] trois dtenteurs [qui] em-portent les mes par le vol en ce lieu [...] eux. Tu [...] unvaisseau [...] bien plus que [...] 35de celle qui tu [...] pour[...] sa racine. Toi aussi tu seras modr [...]. Mais j'[en]appellerai [au] savoir imprissable, lequel est la Sophia quiest dans le Pre ( et ) qui est la mre d'Acamoth.

    Acamoth n'avait ni pre, ni d'poux, mais elle est unefemelle [issue] d'une femelle. Elle vous a donn naissancesans mle, puisqu'elle tait seule ( et ) dans l'ignorancecomme pour ce qui [vit par] sa mre; parce qu'elle pensaitqu'elle seule existait. Mais [j']appellerai sa mre. Et alorsils tomberont dans la confusion ( et ) blmeront leur racineet la race [de] leur mre. [Mais] tu monteras [ce qui est]

    tien [...] tu iras [...] 36[Celui qui est Pr-existant].

    [Ils sont du] genre [des] douze disciples et douze paires,[...] Acamoth, qui est traduit par ''Sophia''. E