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INFO 334 « NON AU 19 Mars » VOICI quelques articles de presse ou de contributeurs retenus à votre attention : 1/ La ville de CORNEILLE redevenue MEROUANA à l’indépendance Située à 1.010 mètres d’altitude ; à 25 km au Nord Ouest de BATNA, à 100 km au Sud Est de SETIF et distante de CONSTANTINE de 155 km. Les montagnes entourant la ville sont Ch'lâlâ (pic des cèdres), M'staoua et Erefaa, Boughouil, Fakhra, Tikelt, Mothen et Tisras. Il y a aussi la forêt et la plaine de Belezma, qui est l'une des plus grandes forêts en Algérie. La région de CORNEILLE est une zone sismique, d'où l'existence d'un centre pour prévenir les tremblements de terre. En hiver, la neige couvre les montagnes des alentours et parfois les routes sont fermées à la circulation. Histoire ancienne Ksar Belezma : Vestiges d'un ancien fort byzantin. Il s'agit du poste d'observation des populations environnantes lors des dynasties musulmanes. La fondation de la ville remonte à l'époque romaine en 127. La ville avait le nom de (Lamasba) et a été une forteresse militaire, mais a été saccagée par les vandales. Reconstruite par les Byzantins et devient une zone militaire pour les retraités de l'armée byzantine. Présence turque 1515-1830 Douars Aïdoussa et Merouana feront partis de la commune mixte. La reine Fatma Tazoughert est née à Merouana en 1544 [Ndlr : Voir paragraphe 2] Présence française 1830 - 1962 CORNEILLE est né avec le 20 ème siècle. Initialement nommé MEROUANA ce village allait devenir en 1900 CORNEILLE et montrer combien nos aïeux se sont montrés courageux et entreprenants. 1900 Un projet d’installation du centre de MEROUANA est présenté, il comprend : La création de 61 lots urbains de 12 ares desservis par deux rues longitudinales, un boulevard extérieur et une rue transversale. La construction des rues et des places, d’une conduite et d’une citerne d’eau, d’une fontaine-abreuvoir, d’un lavoir d’un réduit défensif avec une école, des canaux d’irrigation, le tout pour un montant approximatif de 147.000 francs

« NON AU 19 Mars » VOICI quelques articles de … · Monsieur CHETTAB Ali ben Mohamed, auxiliaire médical. ... Yvette de la commune mixte – GRIMAL Georges de SJP – BANCAZ Antoinette,

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INFO 334

« NON AU 19 Mars »

VOICI quelques articles de presse ou de contributeurs retenus à votre attention :

1/ La ville de CORNEILLE redevenue MEROUANA à l’indépendance

Située à 1.010 mètres d’altitude ; à 25 km au Nord Ouest de BATNA, à 100 km au Sud Est de SETIF et distante de

CONSTANTINE de 155 km.

Les montagnes entourant la ville sont Ch'lâlâ (pic des cèdres), M'staoua et Erefaa, Boughouil, Fakhra, Tikelt, Mothen et Tisras. Il y a aussi la forêt et la plaine de Belezma, qui est l'une des plus grandes forêts en Algérie.

La région de CORNEILLE est une zone sismique, d'où l'existence d'un centre pour prévenir les tremblements de terre. En hiver, la neige couvre les montagnes des alentours et parfois les routes sont fermées à la circulation.

Histoire ancienne

Ksar Belezma : Vestiges d'un ancien fort byzantin. Il s'agit du poste d'observation des populations environnantes lors des dynasties musulmanes. La fondation de la ville remonte à l'époque romaine en 127. La ville avait le nom de (Lamasba) et a été une forteresse militaire, mais a été saccagée par les vandales. Reconstruite par les Byzantins et devient une zone militaire pour les retraités de l'armée byzantine.

Présence turque 1515-1830

Douars Aïdoussa et Merouana feront partis de la commune mixte.

La reine Fatma Tazoughert est née à Merouana en 1544 [Ndlr : Voir paragraphe 2]

Présence française 1830 - 1962

CORNEILLE est né avec le 20ème

siècle.

Initialement nommé MEROUANA ce village allait devenir en 1900 CORNEILLE et montrer combien nos aïeux se

sont montrés courageux et entreprenants.

1900 – Un projet d’installation du centre de MEROUANA est présenté, il comprend : La création de 61 lots

urbains de 12 ares desservis par deux rues longitudinales, un boulevard extérieur et une rue transversale. La

construction des rues et des places, d’une conduite et d’une citerne d’eau, d’une fontaine-abreuvoir, d’un lavoir

d’un réduit défensif avec une école, des canaux d’irrigation, le tout pour un montant approximatif de 147.000

francs

1901 – Le Gouverneur Général d’Algérie donne son accord pour la création du centre de MEROUANA. Le

peuplement ne débutera qu’en 1903. Il est rattaché à BATNA par des chemins muletiers. Il n’est séparé de l’Oued

CHABA que par une distance de 15 km, en passant par TENIET EL GANTAS, à travers la montagne.

La rivière coule dans le sens du Sud au Nord, et après avoir traversé une vallée arrosée par de nombreuses

sources, se perd dans la plaine de BELEZMA, occupée par les Ouled Ben Aoun. La partie Sud du territoire, à

affecter à la colonisation, appartient au douar de l’Oued Mérouana, qui dépend de la commune mixte des Ouled

Solthan. Elle forme un groupe détaché, se terminant au pied de la montagne par deux pointes de Oun Erkha et

Bou Yakadem et est traversée par un grand nombre de ravins qui se réunissent avant d’arriver dans la plaine et

dont les eaux alimentent, avant de se répandre dans la partie Nord, un moulin à la française. Cette dernière partie

du territoire est généralement plate et unie, légèrement inclinée au Nord, et, est comprise dans les douars de

Cheddi et El Ksar, de la commune mixte de Datna.

[Montagne de BELEZMA)

Pendant la Romanisation, l’Oued Mérouana était très peuplé, les ruines que l’on rencontre partout dans cette

région en attestent. C’est au centre du périmètre de la colonisation romaine que se trouvent les ruines de la ville

de LAMASBA (découverte en 1877 par Masqueray), sous la domination Arabe, une autre ville se créa dans la

plaine, dénommée BELEZMA que l’on retrouve chez les historiens arabes.

Aujourd’hui, il n’en existe qu’une toute petite agglomération, habitée par les Haïdoussa. Cette fraction appartient,

à la race Berbère, parle le dialecte Chaouïa, cependant la langue Arabe y est répandue.

1901 – Description de CORNEILLE (son nouveau nom) : Territoire de 3.125 hectares sur un plateau peu incliné.

Concessions de 60 ha composées chacune de 40 ha concédés gratuitement et 20 ha vendus de gré à gré.

Chaque concession est composée d’un lot urbain, d’un lot de jardin et d’un lot de culture.

1902 – Construction d’un four, coût 3.000 francs et d’un lavoir.

1904 – Les habitants sollicitent le Gouverneur général pour la création de salles de classe. Pour le moment c’est

le village de BERNELLE qui offre une solution d’attente avec la location d’un local, dans un immeuble privé, qui

permet la scolarisation des enfants.

1904 – La création d’un Bordj administratif est décidée. 24 Octobre, signature d’un bail de location de l’immeuble

Seyfreid afin d’y installer l’école du village comprenant une grande pièce pour la classe, deux chambres et une

cuisine pour le logement de l’institutrice, moyennant la somme de 1.000 francs pour une location d’une année.

-Le 3 novembre achat de matériel nécessaire à l’école et de mobilier pour le logement de l’enseignante.

-Installation de réverbères dans la rue principale.

1905 – L’adjudication des travaux de la construction des bâtiments communaux est affichée pour un coût de

47.000 francs.

-Septembre, l’école est terminée ainsi que celle de BERNELLE. Elle comprend 2 salles de classes mixtes, de 25

élèves,

1906 – Dans l’attente que la Loi sur la séparation des églises et de l’Etat soit appliquée en Algérie, les lots

réservés aux curés sont attribués aux gardes champêtres. Création d’un bureau télégraphique.

1907 – Le 30 Janvier les travaux de parachèvement des bâtiments communaux sont adjugés. Des lots

supplémentaires sont vendus aux colons à raison de 3 F l’hectare sous certaines conditions contraignantes.

–Le 28 Juin, les travaux concernant le réseau d’irrigation sont terminés. Ils sont remis au syndicat d’irrigation

qui vient d’être constitué.

1909 – Le bureau du facteur-receveur auxiliaire est transformé en établissement de l’Etat. Construction des

bâtiments et bureaux de la Commune mixte.

Monuments aux Morts édifié en 1922

Création de Beguet d’Alger

1910 – Le facteur de BERNELLE est chargé d’effectuer une distribution journalière à CORNEILLE.

1914 – Construction et mise en service d’une infirmerie.

1915 – Mr de MOUZON Adrien est nommé médecin de colonisation.

1922 – Edification d’un Monument aux Morts

1929 – La commission municipale de CORNEILLE est composée de 4 membres.

1930 – L’infirmerie est transformée en hôpital auxiliaire. La médaille d’argent des épidémies est décernée à

Monsieur CHETTAB Ali ben Mohamed, auxiliaire médical. Une prime d’encouragement de 700 francs est

décernée à la circonscription hippique de CORNEILLE.

1932 – Le 220 Juin construction d’un groupe scolaire destiné aux élèves indigènes,

1934 – Construction d’un bureau de poste, d’une Mahakma et d’une salle des fêtes.

1935 – Une mosquée est édifiée.

1936 – Une église est construite grâce à une souscription publique. Une école de 2 classes de garçons

musulmans et d’une classe de filles fréquentées par 86 et 50 élèves est édifiée.

1939 – Le 20 septembre, Mr David Paul est désigné comme responsable de la défense du Centre en temps de

guerre avec comme adjoint Mr AMIEUX Toussaint.

1941 – Les locaux de la Commune mixte sont rénovés et agrandis,

1942 – Mr VILLON Henri est médecin de colonisation.

1943 – Le fort de CORNEILLE va servir de lieu d’incarcération à un nombre important d’internés politiques

français de la région de SETIF-CONSTANTINE.

A la création, 45 concessions de 80 ha, il ne reste que 28 concessionnaires à cause des insuffisances de

superficie. Un projet visant à ériger CORNEILLE en commune de plein exercice est à l’étude. Un plan d’action

communal est élaboré, il va permettre de construire successivement :

-un groupe scolaire de deux classes de garçons et d’une classe de filles,

-une nouvelle école de deux classes, une nouvelle mairie,

-un centre professionnel rural,

-l’immeuble de la SIP, avec ses docks de céréales, son atelier de tissage de tapis, (Ndlr : Les SIP ont été créées en

avril 1893 comme organismes de crédit et de charité. Intégrées à l’ONIC en 1936, elles deviennent organismes d’achat, de

stockage et de vente du blé. Elles deviendront SAP (Sociétés Agricoles de Prévoyance) après la Seconde guerre mondiale)

-l’électrification du village,

-la construction d’un hôpital moderne doté d’une salle de chirurgie, d’appareils de radios et d’analyses

bactériologiques,

-une caserne de Gendarmerie avec les logements de fonction qui sera terminée en 1954,

-construction d’un groupe scolaire de 3 classes de garçons avec logements et d’un second groupe scolaire de 5

classes et logements pour un montant de 3.500.000 francs.

Le Marché qui se tient le vendredi a pris une très grande importance, il rassemble toute la population des centres

environnants qui viennent soit y faire leurs achats, soit y vendre leurs productions agricoles, leurs bestiaux.

Madame Sylviane Guibert-Tranchant, Constantinoise, nommée institutrice à Corneille en Octobre 1948, se

rappelle avec beaucoup de nostalgie ses années heureuses dans ce village du Sud, si attachant, oasis de

verdure et de fraicheur au milieu des plaines arides environnantes. Les nuits d’été si chaudes où l’on vivait

dehors sous le ciel d’une limpidité exceptionnelle. Sa première classe « des petits », puis plus tard, le drame,

Robert, son mari lâchement assassiné. Elle a en mémoire ce village qui l’avait accueillie et à bien voulu citer les

familles qu’elle a connues ; Familles : BEROUD – DAVID – TOMBINI – SIXTORA, médecin –DE MOUZON Jean,

pharmacien – MARQUET Fernand et Millette – MOIGNARD – Madame THERNE tenait un café – GRIMALT Charles

– Mr et Mme DAVID, quincailliers – LEVY Fred, épicerie du Bon Marché – GRECK transports – GRIMAL Charles,

travaux publics- BENCAZ, le mécanicien-forgeron – SAMARIA, le maçon – BAGUER MONICA avait un moulin à

mouture indigène – DE VIVIE de REGIE Franck, administrateur puis sous préfet – AUGIER, AMIEUX Julien et

Yvette de la commune mixte – GRIMAL Georges de SJP – BANCAZ Antoinette, la postière – Les enseignants :

GUIBERT Sylvianne, GRIMAL Mireille, ATTALI Colette , ATTAL Arlette, REGAZACCI Constance, Mlles PUGNET et

MOIGNARD, REGOURD, CHAMPOLION , ZEMMMOIUR Zaradez, DRAGACCI Polymen, CAMPO Sauveur, BAGUER

Frédéric, SOLEMAN, les couples CACHAU et FERAOULT des métropolitains. Les agriculteurs : GUIBERT Julien,

GUIBERT Adrien, GUIBERT Gilbert – Mme GUIBERT Rose – GUIBERT Roger – ROUX André – ROUX Jean –

ROUX Raymond et Jeanne – ROUX Henri – FABRY - Mme MAZAUDIER Aimé – Mlles AUBERT et PUGNET etc,

etc… tout un monde aujourd’hui disparu ;

Synthèse établie avec de nombreux documents dont celui de Monsieur Villard Maurice inséré dans le journal

Pieds-Noirs d’hier et d’aujourd’hui n° 203 de janvier 2012.

ET si vous souhaitez en savoir sur plus sur CORNEILLE, cliquez SVP, au choix sur l’un de ces liens :

http://encyclopedie-afn.org/Corneille_-_Ville

http://www.rogerbk.com/download/1_CommunesMixtesdAlgerie_CahiersDeLaMemoire_RogerBenmebarek.pdf

http://www.youtube.com/watch?v=ccaKVGu4gz4

http://www.youtube.com/watch?v=ukqhQxEzh5A

http://www.lexpress.fr/informations/le-tres-secret-m-albertini_642158.html

2/ Fatma Tazoughert

Fatma Tazoughert est selon le chercheur et écrivain Mohamed Nadir Sebaa une femme légendaire et mythique

des Aurès. Le mythe date du 16ème

siècle, du temps des Ottomans.

La légende

La vie de Fatma Tazoughert est relatée à travers des poèmes et des chansons du terroir chaoui, qui font d'elle « une reine belle et rousse ».

Selon la tradition orale de la tribu des Ouled Fatma, elle serait née en 1544 et morte en 1641 dans les montagnes de Belezma et elle aurait été une « reine » berbère d'une confédération tribale des Aurès.

Autour de ce personnage gravitent à la fois des points relevant de la légende et des points relevant du récit historique, ce qui rend parfois difficile d'extraire le vrai du faux, le réel de l'exagération orale.

Selon la légende, elle aurait été une grande prêtresse, sainte soufie, guérisseuse et chef guerrière ; Fatma Tazoughert descendrait du noble général Imouren, qui aurait servi sous Tariq ibn Ziyad lors de la conquête de la péninsule Ibérique par les armées omeyyades.

Toujours selon la légende, elle aurait unifié de grandes tribus arabo-berbères, commercé avec plusieurs autres peuples et constitué un conseil de sages exclusivement représenté par des femmes. Elle est aussi décrite comme une femme à forte personnalité, qui n'aurait pas hésité pas à faire exécuter son frère Zoltan qui contestait ses décisions et à faire exiler son frère cadet Sellam.

Elle aurait ainsi eu le contrôle de Belezma vers le 16ème

siècle, d'après la légende orale.

Les Ouled Fatma de Merouana seraient de la descendance de cette femme. Mais certaines autres versions de la tradition orale font remonter la lignée de cette tribu aux Fatimides ; ainsi la dynastie Fatimide devrait aussi sa fondation au concours des tribus berbères de l’Est algérien.

Mère de dix-sept enfants, elle aurait su réciter le Coran par cœur et aurait su guérir les maladies par l'usage des plantes.

3/ L’AURES

« On donne le nom général de massif de l'Aurès au vaste pâté montagneux qui s'étend à l'Est de la dépression dans laquelle coule l'oued Kantara, dépression que suivent aussi la route nationale et le chemin de fer de Batna à Biskra. La signification du mot AURES ou AOURES comme le prononcent les autochtones n'a pu encore être déterminé ; c'est probablement un nom d'origine berbère, qu'on retrouve donné à d'autre montagnes, notamment au djebel Aoures près de Khenchela. Certains auteurs ont voulu faire dériver ce nom du mot hébreu Arzoun (cèdre), et les immenses forêts de cèdres qui ont recouvert autrefois et recouvrent encore une partie du massif prêteraient quelque vraisemblance à cette étymologie. On l'écartera cependant car il n'y a pas vraisemblance que les israélites aient pénétré le pays avant la conquête des Romains qui appelaient cette contrée "MON AURASIUS".

Ghoufi L’Oued Kantara

L'Aurès est compris dans le quadrilatère Batna, Biskra, Khanga sidi Nadji, Khenchela. Sa longueur de l'est à l'ouest est d'environ 100 km ; sa largeur du nord au sud est aussi de 100 km. Il est précédé au nord d'une série d'avant-monts qui pour la hauteur rivalisent avec les sommets principaux de l'Algérie et qui sont habités tout comme lui par des populations de race berbère (Chaouis), tels sont le Djebel Guerioun à l'est d' Aïn M'lila, le massif de Nif-en- Ser (Bec d'aigle) entre la station d'Aïn M'lila et les Lacs, les monts de Batna, nord-ouest de la ville, dont le plus élevé le Djebel Touguert (2 100 m) est couvert d'une belle forêt de cèdres. Les limites du massif de l'Aurès proprement dit sont marqués à l'ouest par l'oued El Kantra (le pont) et la voie romaine de Lambiridis (El-Biar) à Ad Miscinam (Biskra) qui la sépare des monts du Zab ; au sud par la steppe du Chott Melghir et la route de Biskra à Nègrine par Zéribet El Oued ; à l'est par l'Oued El Arab qui la sépare du Djebel Cherchar (mont des cascades) ou Cherchar (mont des cailloux) et qui est suivi par l'ancienne voie romaine de Badès (Ad Badias) à Khenchela (Mascula) ; au nord par la steppe de la Sebkha Djendli et de la Garaa El Tarf que suit en longeant parfois les premières pentes du massif Aurasien la route carrossable de Batna à Khenchela.

[Paysage des Aurès]

Au nord et au sud de l'Aurès se trouvent donc deux dépressions remplies de bassins salins. Celle du nord reçoit les eaux venant du versant septentrional de l'Aurès ; elle est connue sous le nom de plaine des Sbakh ; son altitude moyenne est de 900 m. La dépression du sud fait partie de la région des Chotts ; toutes les eaux de

l'Aurès méridional et central s'écoulent dans le Chott Melrirh dont l'altitude est à 30 m au-dessous du niveau de la mer. Tel Procope décrivait ce massif, tel il est encore aujourd'hui et nous ne pouvons en donner une meilleure description que celle du général Niox (Géographie militaire de l'Algérie) ».

L'Aurès est une vaste chaîne de montagnes en Algérie. Il comprend plusieurs montagnes, des plaines, des

rivières (Oued), des forêts et est traversée par des canyons dont l'extrémité sud-est baignée par le désert.

Les Aurès forment la partie est de l'Atlas présaharien dont le point culminant est le mont Chélia à 2 328 mètres d'altitude.

C'est un massif n'offrant guère de passages nord/sud, mais partiellement traversé par une dépression synclinale nord-est/sud-ouest au fond de laquelle coule l'oued Abiod.

Les rivières et les barrages d'eau : Oued Abiod, barrage de Timgad, Oued Abdi, Oued el ahmer, Oued Taga, barrage de Beniharoun Wilaya de Mila, marais de Medghassen, marais de Draâ Boultif, Chott Djendli, Chott Tincilt, Oued El Madher, etc.

Les montagnes : le mont Chélia (2328 m) (Batna), le mont Bouarif (Batna), col du Telmet (pic des Cèdres) près de Batna, Chechar (Tbessa), Belezma (Batna), Awras (Batna), Mahmel, Mahmed région de Batna (2321 m) Bouzina), Nouacer, le col d'Ouled Ali, le col Tifrasin, Djebel Ouled Aïcha, Djebel Ben Bouslimane, Djbel Ali (près de Batna), etc.

Les plaines : Nerdi (Bouzina dans la région de Batna)

Les forêts : les forêts de Belezma, les forêts de Beni-Oudjnan, les forêts de Beni Amloul, les forêts d'Ouled Yakoub, forêt Bouarif, forêt Legag, etc.

Les espaces ou parcs protégés : Parc national de Belzma

Les oasis : El Kantara, Ghoufi, etc.

Les gisements et ressources naturelles : ciment, sel, mercure, fer, zinc, cuivre, argent, or, plomb,

antimoine, phosphates, pétrole, gaz, bois, etc.

Climat :

Les hivers sont très froids, la température atteint parfois les -18 °C sans facteur humide. Les étés sont très chauds. Le baromètre affiche parfois 50 °C à l'ombre. Les variations de température sont très importantes dans cette région du monde.

Dans les Aurès, la température estivale varie de 30 à 38 °C.

La quantité de pluie indique 100 mm de moyenne annuelle. Cependant, des pluies diluviennes sont constatées dans les Aurès. Les dégâts causés par des crues peuvent être considérables.

Faune et flore :

Les animaux : l'âne, le cheval, le hyène, le lièvre, les bovins, le mouton, la chèvre, le fennec, l'aigle, le sanglier, le lézard, le chacal, la cigogne blanche, le canard, le ganga etc. Le dernier lion a été chassé au 19

ème siècle près d'Arris.

Certaines espèces de poissons vivent dans les eaux de rivières ou de ruisseaux près de Timgad.

La végétation : plusieurs conifères et arbustes (cèdres, pins d'Alep, sapin, chêne vert, etc.). Il y a des palmiers, le genévrier, le saule, le Jujubier, le Tamarinier, les arbres fruitiers (pommier, grenadier, abricotier, poirier, figuier, olivier, amandier, etc.)

4/ Le député Adolphe, Léon, Gustave AUMERAN

Né le 1er novembre 1887 à Philippeville et décédé le 23 février 1980 à Saint-Mandé (Val-de-Marne). C’était un Général puis Député d'Alger de 1946 à 1956.

Adolphe Léon Gustave Aumeran est un descendant de colons spécialisés dans les activités du liège. Orphelin de bonne heure, il est mis en pension à Djidjelli, puis, en 1899, entre au collège de Philippeville et, en 1902, à l'Ecole d'agriculture de cette ville. Avec l'aide de son oncle, imprimeur, il lance une revue agricole sous le titre Le Colon

algérien, devenue plus tard la Revue agricole de l'Afrique du nord.

De 1905 à 1907, Adolphe Aumeran suit l'enseignement de l'Institut agricole de Maison-carrée, en sort avec le diplôme d'ingénieur agronome et devient adjoint du directeur départemental des services agricoles d'Alger. Après avoir accompli son service militaire de 1908 à 1910 dans les zouaves à Sétif, il revient à la vie civile, travaillant d'abord comme agronome chez un viticulteur de Rovigo avant de diriger une grande exploitation agricole à Bouinan. Enfin, à partir de 1911, il entre comme chef des services techniques dans une entreprise d'exportation d'engrais, pour laquelle il crée, l'année suivante, une filiale à Oran. Mobilisé comme sergent dans les zouaves le 2 août 1914, Adolphe Aumeran est à Verdun en 1916, et terminera la guerre avec le grade de capitaine, la croix de la Légion d'honneur et plusieurs citations. Démobilisé en mars 1919, il revient en Algérie, où il fonde le périodique Mercure africain, et reprend comme directeur général l'affaire dont il s'occupait avant la guerre, avant de s'installer à Paris à la tête d'une nouvelle entreprise commerciale. En 1925, il s'intéresse à la production de la laine, et crée une entreprise de commercialisation spécialisée dans cette branche à Alger.

Devant les menaces internationales croissantes, il est tout particulièrement attentif au problème des relations entre la métropole et l'Empire, estimant que celui-ci est le principal recours de la France en cas de guerre. Mobilisé en Tunisie en 1939, Adolphe Aumeran fait la campagne de France en 1940, et la termine avec le grade de commandant. Revenu à Alger, il entre dans la Résistance, et fait deux voyages aux États-Unis, où il se trouve lors de l'attaque de Pearl Harbour. Après le débarquement en Afrique du nord, il fait, comme lieutenant-colonel puis colonel dans les zouaves, les campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne, et termine la guerre comme général de brigade, commandeur de la Légion d'honneur et titulaire de la Silver star américaine. Adolphe Aumeran est également titulaire de la croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945. Au lendemain de la guerre, Adolphe Aumeran se présente sur la « liste souveraine française » aux élections du 21 octobre 1945 du département d'Alger (collège des citoyens français). Sa liste n'obtient aucun député à la première Assemblée nationale Constituante. Adolphe Aumeran, qui a participé alors à la fondation du Parti républicain de la liberté (PRL), se présente à nouveau aux élections à la seconde Assemblée nationale Constituante, en 1946, en deuxième position sur la liste conjointe PRL et Union des républicains indépendants. Avec 32 985 voix, la liste n'obtient cependant qu'un seul député. Figurant à nouveau en deuxième position sur la liste Rassemblement républicain et Union algérienne, Adolphe Aumeran se présente aux élections du 10 novembre 1946 devant le premier collège du département d'Alger, il est élu député pour la première législature. Il est nommé membre de la Commission des affaires étrangères et juré à la Haute cour de justice. Ayant soutenu la candidature de Georges Bidault (5 décembre 1946), il vote contre la confiance au cabinet Blum (17 décembre 1946). Il soutient par son vote la candidature de Vincent Auriol à la présidence de la République (16 janvier 1947), et, probablement en souvenir du rôle des communistes dans la Résistance, s'abstient lors du vote du 4 mai 1947 sur la question de confiance, à la suite de laquelle Ramadier se sépare des ministres communistes. Adolphe Aumeran intervient fréquemment dans les travaux de l'Assemblée, notamment lorsque ceux-ci portent sur les questions se rapportant à l'Algérie. Le 27 août 1947, il vote contre le statut de l'Algérie, projet de loi auquel il avait opposé une question préalable le présentant comme inconstitutionnel : en effet, selon lui, l'Algérie est formée de départements, à l'instar des départements métropolitains, alors que le projet de loi, par le statut spécifique qu'il prévoit, l'assimile de fait à un territoire d'outre-mer. La question préalable avait été repoussée, par 484 voix contre 47. Le Général Aumeran se signale également comme un adversaire déterminé de tout rapprochement avec l'Allemagne. A la tête de la liste d'Union algérienne, Adolphe Aumeran est réélu député d'Alger par le premier collège, le 17 juin 1951. Il est nommé membre de la Commission des affaires étrangères. Il vote, le 20 septembre 1951, contre l'échelle mobile des salaires. Toujours opposé à un rapprochement franco-allemand, il combat le projet d'armée européenne, et oppose la question préalable à la ratification du traité instituant la Communauté européenne du

charbon et de l'acier. Il intervient également sur la politique de la France en Indochine, proposant notamment d'isoler les « rebelles » par l'établissement d'un barrage radioactif à la frontière chinoise (23 octobre 1953). Enfin, partisan déterminé de l'Algérie française, il intervient très souvent sur la politique de la France en Afrique du nord, et particulièrement en Algérie. Il oppose à nouveau une question préalable à la ratification du traité de la CED, le 29 août 1954, question votée le 30 par 319 voix contre 264 et aboutissant au rejet du traité. Il déclarait notamment, dans la discussion du 10 août 1954 : « la France n'est pas qu'une puissance européenne, elle n'est pas qu'une voisine de l'Allemagne (...). Car tout se tient. Il n'y a pas une affaire indochinoise, une affaire tunisienne et marocaine, une affaire communauté européenne... ». La CED ne serait, pour lui, qu'une création américaine autour d'une Allemagne démocrate chrétienne. Adolphe Aumeran vote contre les accords de Londres (12 octobre 1954) et contre ceux de Paris (29 décembre 1954), puis contre les questions de confiance aux Gouvernements Mendès France (4 février 1955) et Edgar Faure (29 novembre 1955), à la suite desquelles ceux-ci sont renversés. Enfin, il dépose, le 21 juin 1955, une proposition de loi tendant à réformer les institutions parlementaires et à limiter les cumuls de fonctions. A la suite des massacres de Philippeville, le gouverneur Soustelle reporte les élections de 1956 pour les quatre départements d'Algérie, et Adolphe Aumeran ne peut par conséquent se représenter. Il poursuit dès lors, surtout comme publiciste, une action politique parallèle : il avait déjà dirigé, après 1945, le périodique l'Africain paraissant à Alger, et avait publié, outre des études spécialisées, plusieurs ouvrages, notamment Mektoub (1923) et l'Homme nu (1925), ainsi qu'un recueil d'articles, Paix en Algérie.

NDLR : Une de ses diatribes au Palais Bourbon est à relire lorsqu’il accuse le gouvernement et les intellectuels :

« La faute des hommes chargés d’organiser la protection de l’Algérie est impardonnable car, le terrorisme s’intensifiant à ses frontières, toutes les conditions se trouvaient réunies pour que cette extension fût prévisible. Le ministre de l’intérieur a insisté sur la constatation que les terroristes n’avaient trouvé aucun concours dans l’ensemble de la population musulmane algérienne. Le même attachement existait chez les populations tunisiennes. En les abandonnant, en ne les protégeant pas, en les livrant même, on les a laissées à leur peur et à leur Mektoub. Que va-t-on faire en Algérie ? Châtier les coupables, sans doute…Mais, le moment venu, nous demanderons également des comptes aux idéologues des bords de la Seine et de la Méditerranée pour le mal qu’ont fait leurs discours, leurs écrits et leurs complaisances. Pour que la France conserve son rang de puissance mondiale, elle doit former, avec ses prolongements africains, un ensemble inviolable. Le commandement des bases stratégiques de l’Afrique française, indispensables à la défense du monde libre, ne peut se partager. Il doit demeurer sous l’autorité exclusive de la France »

Bien sûr il y avait d’autres courants chez nos compatriotes et notamment communistes, à savoir :

5/ Députée Alice Sportisse Gomez-Nadal

Alice Sportisse Gomez-Nadal, née Alice, Gilberte Crémadès le 9 juillet 1909 à Lavarande (Algérie) et décédée le

3 juin 1996 à Agen (Lot-et-Garonne). Cette femme politique, membre du Parti communiste français, est députée

constituante de l’Oranie, entre 1945 et 1946, puis députée du même département jusqu'en 1955, sous les deux

premières législatures de la 4e République.

Issue d’une famille modeste d’origine espagnole installée dans l’Oranais depuis 1842, Alice Sportisse est la fille d’un employé des chemins de fer entré au PLM comme « poseur de rails ». Boursière d’Etat, elle étudie à l’école communale de Berroughia où elle obtient son brevet élémentaire en 1924. Elle part alors pour Oran suivre les cours de l’Ecole de commerce qu’elle finance en travaillant comme comptable.

Bien que d’extraction familiale catholique, elle épouse en 1937 Lucien Sportisse un juif également d’origine espagnole et tôt converti au communisme. C’est du reste cet engagement qui les rapproche puisque Alice Crémadès a adhéré à la section oranaise du parti communiste en 1935 et où elle s’occupe rapidement de la

condition et des organisations féminines comme de la cause des républicains espagnols repliés en Algérie. Elle est ainsi appelée à Paris, en 1937, par les organisations d’aide à l’Espagne républicaine, puis désignée comme déléguée du Comité international de coordination pour l’aide à l’Espagne républicaine auprès du gouvernement républicain, puis secrétaire de l’Office international pour l’enfance. Fortement influencée par son mari, elle développe assez tôt la conviction que les combats communiste et anticolonial sont indissociables. L’entrée en guerre de la France, le 3 septembre 1939, oblige Lucien Sportisse à rejoindre les rangs de l’armée et participer aux combats en métropole. Fait prisonnier durant la campagne de 1940, il est interné mais parvient à s’évader et à rejoindre la résistance communiste à Lyon où il devient rapidement directeur du journal clandestin Le Patriote. Arrêté par la Gestapo à la veille de la Libération, il est abattu le 24 mars 1944.

La seconde guerre mondiale se déroule, quant à elle, en deux temps. Participant tout d’abord à l’action illégale du PCF en métropole où elle se trouve encore, elle est rappelée en Algérie en mai 1942, soit quelque cinq mois avant le débarquement anglo-américain du 8 novembre, où elle s’occupe de l’aide aux prisonniers et déportés. En août 1943, elle devient secrétaire générale de l’Union des femmes d’Algérie et s’affirme déjà comme l’une des personnalités communistes avec lesquelles il faudra compter à la Libération. La mort de son mari n’infléchira pas l’ardeur de son engagement politique.

Veuve à trente-cinq ans Alice Sportisse se remariera sept ans plus tard à un républicain espagnol devenu traducteur à la CGT, Emilio Gomez-Nadal, tout en continuant de porter son nom marital en hommage à celui qui aura marqué sa formation politique et idéologique. Devenue l’une des principales figures du parti communiste en Algérie, elle est naturellement désignée par les instances de son parti pour conduire la liste communiste lors des premières élections constituantes d’octobre 1945. Avec 25,6% des voix, sa liste se place aisément en tête du scrutin et recueille deux des cinq élus à pourvoir. Elle est également élue au même moment conseiller général de la première circonscription d’Alger qu’elle perd aux élections suivantes, en 1951.

Pour l’heure, une fois son élection validée, elle rejoint la commission de la Constitution et est nommée juré à la Haute Cour de Justice. Elle intervient à trois reprises en séance, pour rapporter sur les élections en Vendée et dans les Somalis, surtout pour interpeller le gouvernement sur la situation économique en Algérie. Elle vote bien entendu pour l’ensemble des nationalisations et pour le projet constitutionnel.

Naturellement confirmée dans sa première position sur la liste communiste lors de l’élection de la seconde Assemblée nationale constituante, elle enregistre une relative augmentation du nombre de suffrages se portant sur son nom mais que n’enraye pas le succès de la liste de « Défense des libertés républicaines » qui, derrière François Quilici et Marcel Gatuing, rassemble quelque 41,5% des suffrages exprimés et obtient trois des cinq élus à pourvoir. La liste communiste recueille 27% des voix, ne conservant qu’un seul des deux sièges conservés, le dernier incombant à la SFIO. Alice Sportisse retrouve donc son mandat et, après la validation de son élection, le 14 juin 1946, les commissions de la Famille, de la population et la santé publique, de l’Algérie, de l’administration générale, départementale et communale, de la commission de grâce amnistiante en Algérie. Elle est par ailleurs reconduite dans ses fonctions de juré de Haute Cour de Justice.

Durant cette période, elle dépose trois rapports et propositions de résolution portant exclusivement sur les problèmes électoraux algériens qui visent, entre autres, à instaurer une commission spécifique de l’Algérie (4 juillet 1946) ou à promouvoir l’abolition du caïdat, des communes mixtes et du régime des territoires du sud (8 août 1946). Ses interventions, au nombre de six, ne trahissent pas ses préoccupations algériennes. Outre la question de la validité du déroulement des élections dans le Constantinois, elle prend part, en réponse à Quilici dont elle combat les prises de position « colonialistes », à la discussion générale relative à la place comme au rôle que l’Union française devra tenir dans la future constitution (19 septembre 1946). Elle esquisse même la perspective que les femmes musulmanes puissent être candidates à la députation en Algérie (4 octobre 1946) pour se rétracter aussitôt devant l’hostilité de ses collègues. Elle vote de nouveau en faveur du second projet constitutionnel.

L’adoption de la constitution conduit à la désignation de la première Assemblée nationale de la 4ème

République. Alice Sportisse dirige logiquement la liste présentée par le parti communiste en novembre 1946. Avec 28,6% des voix, elle conserve son siège de député tout comme la SFIO, la liste Quilici perdant l’un des trois qu’elle détenait au profit d’une liste de « rassemblement français et républicain pour la défense de l’Algérie ».

Après la validation de son élection le 29 novembre 1946, elle est nommée membre des commissions de l’intérieur (1946-1951) puis du suffrage universel du règlement et des pétitions (1950-1951). Avec neuf rapports ou propositions de loi ou de résolution et une quarantaine d’interventions en séance, elle entretient durant cette première législature une activité parlementaire des plus soutenues. Elle développe une activité parlementaire essentiellement consacrée à l’Algérie. Elle intervient notamment et longuement sur le statut de l’Algérie les 19 et 27 août 1947 où elle présente le projet du Parti, incluant notamment le droit de vote des femmes musulmanes ou la désignation de délégués algériens au parlement de l’Union française. Elle prend aussi la parole pour défendre la sécurité sociale pour les Algériens, plus généralement l’égalité des droits entre ces derniers et les Européens devant le travail ou les retraites.

Durant cette première législature, Alice Sportisse vote à l’unisson de ses collègues communistes. Il s’oppose à la confiance posée le 4 mai 1947 qui conduit au départ des communistes du gouvernement, s’abstient sur le statut de 1947 de l’Algérie, contre le plan Marshall, contre le pacte atlantique, contre les conventions collectives de travail, les apparentements et le renouvellement de l’Assemblée nationale. Il vote l’investiture de Léon Blum mais s’oppose ensuite à l’ensemble des gouvernements.

Elle se présente de nouveau aux élections législatives du 17 juin 1951 à la tête d’une liste d’ « communiste et d’union démocratique » et est réélue avec 26,5% des voix. Son élection est validée le 6 juillet 1951 et elle rejoint la commission des affaires étrangères (1951) et retrouve celle de l’intérieur (1951-1955). Elle dépose une demi-douzaine d’avis, rapports et propositions de loi et intervient une quarantaine de fois en séance. L’Algérie reste une fois encore au cœur de ses préoccupations. Elle réclame notamment l’amnistie de toute personne condamnée pour crime politique en Algérie (20 juillet 1951). Elle intervient très régulièrement sur les problèmes sociaux, la politique scolaire et la misère des travailleurs algériens. Elle dénonce presque systématiquement la politique du gouvernement et « l’incapacité de la bourgeoisie française, même lorsqu’elle le prétend, à sortir des voies du colonialisme » et se prononce pour « une Assemblée nationale souveraine représentant tous les Algériens et chargée de discuter librement avec la France des relations futures des deux pays » (18 juin 1953). Elle est du reste rappelée à l’ordre pour ces propos. Elle continue tout au long de la législature de critiquer la politique armée et violente des cabinets successifs. Elle prend également la parole pour dénoncer la répression française au Maroc et en Tunisie en 1952. Elle défend le procès de Prague (16 décembre 1952) et multiplie les déclarations contre la politique étrangère du gouvernement susceptible d’ouvrir un conflit avec l’URSS (8 octobre 1954).

Elle vote contre les lois Marie et Barangé, contre la CECA, l’adoption de l’échelle mobile des salaires, pour le premier cessez-le-feu en Indochine, contre la mise en place de la TVA, pour les accords de Genève, pour l’adoption de la motion Aumeran, c’est-à-dire contre la CED, contre les accords de Londres, contre les accords de Paris, contre la proclamation de l’état d’urgence en Algérie. À l’exception de l’investiture de Pierre Mendès France auquel elle accorde sa confiance, elle vote contre tous les gouvernements de la seconde législature.

Le report des élections législatives du 2 janvier 1956 en Algérie prive Alice Sportisse de l’opportunité de se représenter. Quoique très engagée contre la guerre d’Algérie, elle quitte la direction du PCA et s’efface progressivement de la vie politique. Rentrée en France au moment de l’indépendance de l’Algérie, elle se retire à Valence d’Agen où elle s’occupe presque exclusivement avec son mari de leur petite fille née handicapée. Si elle reste membre du parti communiste jusqu’à sa mort, elle ne brigue désormais plus aucun suffrage. Elle est décédée le 3 juin 1996.

NDLR : Elle était, sans équivoque, pour l’indépendance immédiate. Une de ses déclarations avait entrainé une réponse de François Mitterand, ministre de l’intérieur d’alors :

« Vous trouvez normal que les Algériens aient de revendications nationales et cherchent à briser l’unité de la nation française. Vous pensez que le peuple algérien forme une entité distincte et qu’il doit avoir un destin différent du nôtre. Le but que nous visons est tout autre. Nous voulons que le peuple algérien soit de plus en plus intégré dans la nation française, et parce que nous ne pouvons pas admettre qu’il s’en sépare que nous recourons à la force comme dernier moyen pour maintenir l’unité nationale…»

Par les temps qui courent cette déclaration mérite d’être rappelée.

6/ Les Droits de l’Homme en Algérie

A l’occasion de la visite officielle de Jean-Marc Ayrault en Algérie, plusieurs associations l’interpellent à propos du (non) respect des libertés démocratiques dans le pays. Dans une lettre ouverte adressée au premier ministre, elles mentionnent notamment les libertés syndicales et le sort des victimes des disparitions forcées pratiquées par des agents de l’État, sous prétexte de lutte anti-terroriste au cours des années 1990.

Elles rendent hommage au combat du Collectif des familles des disparu(e)s en Algérie (CFDA) dont le courage et la détermination n’ont jamais faibli….

Cliquez SVP sur ce lien pour lire la suite : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5685

NDLR : Ainsi la Ligue des Droits de l’Homme est motivée (à juste titre) quant-il s’agit de disparus étrangers. Avez-vous le souvenir de leur intervention (le pluriel n’est pas nécessaire) concernant nos 2028 disparus lors de la guerre d’Algérie (dont 1336 après le « cessez le feu » du 19 mars 1962) ?

7/ VOYAGE en Algérie…. (Source Monsieur G Montaner)

Confidentiel du Journal La Provence :

http://www.laprovence.com/article/economie/2670927/ayrault-en-algerie-pour-cultiver-une-relation-economique-tres-concurrencee.html

[Extrait…

Le chef du gouvernement débutera son déplacement par une halte au Monument du Martyr, érigé en mémoire des combattants algériens tombés pour l'indépendance du pays. Mais le reste de la visite sera clairement axé sur les échanges économiques entre les deux pays.

Jean-Marc AYRAULT emmène Samia Ghali en Algérie :

En route pour Alger puis Oran avec neuf ministres (*) et des chefs d’entreprises, Jean Marc AYRAULT emmène la sénatrice-maire des 15

e-16

e Samia GHALI dans ses valises. Le Premier Ministre souhaite faire de la métropole

marseillaise le point d’ancrage de l’Europe en Méditerranée. Et accessoirement une ville de gauche en mars 2014. « Nous avons des liens économiques avec Alger, explique Samia Ghali, mais ils ne sont pas suffisants. En Algérie, au côté d’entreprises françaises comme Lafarge ou Bouygues, je vais essayer de renforcer les passerelles. » Quatrième client de l’Algérie, essentiellement en hydrocarbures, la France est son premier fournisseur.

(* dont Manuel Valls (Intérieur), Arnaud Montebourg (Redressement Productif) et Vincent Peillon (Education))

8/ Tesson : le commerce de l'antiracisme se porte bien

http://www.lepoint.fr/invites-du-point/philippe-tesson/tesson-le-commerce-de-l-antiracisme-se-porte-bien-16-12-2013-

1769978_543.php

Pour Philippe Tesson, le rapport concernant la remise en question de la politique d'intégration vient

s'ajouter à la liste des faux pas commis par le pouvoir socialiste.

Le président de la République aura eu beau prendre ses distances avec l'ahurissant rapport concernant la remise en question de la politique française d'intégration, le Premier ministre aura eu beau affirmer que les propositions contenues dans ce rapport ne correspondent pas à la position du gouvernement, les faits sont là. Ce rapport a été commandé en juillet par le Premier ministre lui-même à 250 "personnalités qualifiées".

Celles-ci n'avaient pas été choisies au hasard, mais bien évidemment selon des critères d'appartenance idéologique, si l'on en juge d'après les conclusions de leurs travaux. Ceux-ci furent supervisés par les cabinets de dix ministères. Lorsque le rapport lui fut remis le 13 novembre dernier, le Premier ministre en loua "la grande qualité". L'objet fut mis en ligne sur le site du gouvernement. Et Jean-Marc Ayrault veut nous faire croire à sa neutralité, alors que toutes ces preuves attestent d'un jeu pour le moins équivoque de sa part. On lui renverra volontiers l'insulte en mensonge et en irresponsabilité qu'il adresse à Jean-François Copé.

"Marine Le Pen fait ses comptes"

Quelles que soient les raisons qui expliquent ces comportements dans cette obscure affaire - un calcul politique bien dans la manière socialiste propre à favoriser le FN aux dépens de l'UMP, une provocation adressée à François Hollande, un engagement idéologique personnel ? -, il reste que cette nouvelle embrouille vient s'ajouter à la liste des faux pas commis par le pouvoir socialiste. Mais l'incohérence et le désordre dont celui-ci donne aujourd'hui l'image sont plus graves que jamais, car ils concernent des sujets fondamentaux à forte valeur idéologique, celui des sources de notre culture, celui de notre histoire, celui des fondements de la nation et de la République, celui de la laïcité.

Que ces sujets, sous l'effet de motifs objectifs tels que l'immigration, la mondialisation, l'Europe, etc., se posent à notre pays, c'est un fait. Qu'ils méritent un débat national, on le souhaite. Mais que les termes et les enjeux de ce débat soient livrés de la sorte à l'opinion, avec cette brutalité, sous le patronage du gouvernement, cela apparaît comme une provocation indécente.

Se rappelle-t-on la violence de la réaction des amis d'Ayrault lorsqu'au début du quinquennat Sarkozy le ministre Éric Besson avait proposé au pays un débat pacifique sur "l'identité nationale" ? Ce seul mot avait fait enrager la gauche, en dépit du sens que lui donne l'histoire. La police politique et intellectuelle de la gauche nous avait interdit à l'époque de le prononcer. Le débat n'eut pas lieu. Et aujourd'hui, nous devrions accepter d'être conviés, sous les auspices du Premier ministre Ayrault, "à assumer la dimension arabe-orientale de l'identité française". Conviés à "remettre à plat l'histoire de France". Conviés à évoluer vers un "Nous, inclusifs et solidaires". Crétins ! Salauds ! Cependant, dans son épicerie électorale, Marine Le Pen fait ses comptes. Le commerce de l'antiracisme marche bien, pour elle et pour la gauche.

9/ Rectificatif à l’INFO 333 concernant Eglise de Cassaigne

Dans l’INFO 333 était mentionné que l’église de Cassaigne était devenue une mosquée à l’indépendance.

Madame Georgette Serves-Holton précise : « Quand j'y suis allée en 2006, l'église n'était pas une mosquée mais un centre social pour femmes ».

NDLR : Merci Madame pour cette précision que nous nous empressons de rectifier.

BONNE JOURNEE A TOUS.