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) r:'() 1J4/ UNE NOUVELLE ÉDITION DE LA VIE DE SAINTE GENEVIÈVEI Le texte de la Vie latine de sainte Geneviève a, comme l'on sait, donné licu à bien des controverses. MM. Ch. Kohler 2 ,l'abbé Narhey3, Br. Krusch 4 , l'abbé Duchesne 5 ont émis, relativernent à l'époque à laquelle certe vie aurait été rddige et à la valeur qu'il convenait de lui attribuer, des opinions très diverses. 11 est inutile de rsumer ici ces discussions, je inc borne è rappeler quelques-unes des con- clusions formules par M. Kohler et Al. Krusch, è la suite de leurs études critiques sur le textc de la Vila. Il nous est parvenu de ce texte quatre rédactions, conservées chacune par un certain nombre de manuscrits, et dont deux surtout avaient attir l'attention des érudits. L'une d'entre elles 6 (Il de Kohler, A de Krusch), est carac- térisée par la présence d'un passage relatif è la inission de saint Denis en Gaule, de nombreuses rflexions accompagnani le récit des événements, et par une latinité assez incorrecte. L'autre, au i. Vita sanctae Genovefae virginis Parisiorum patronae, prolegomena conscripslt, textum edidit Carolus Kiinstle. Leipzig, Teubiier, rym, petit in-8-, , XLVIII-20 p. (Bibliotheca scriptorurn mcdii aevi Teubneriana.) 2. Etude critique sur le tex:e de la Vie latine de sainte Gcnevie de Paris. Paris, 1881, in-8 (Bibliothèque de lEcole des Hanles-Etudes. Sciences philologiques et historiques, fasc. 18). - La Vie de sainte Gene. viève est-elle apocryphe dans Revue hisloriquc, t. LXVII, p. 282-320. 3. Quel est le texte de la Vie authentique de sainte Geneviève? Paris, 1884, in-8' (extrait du Bulletin d'histoire et d'archéologie du diocèse de Paris). 4. Die Fdlschung der Vita Genovefae, dans Neues Àrchiv., t. XVIII, p. 9-50; Das Alter der Vita Genovefae, Ibid., t. XIX, P . 44. 59. Le mémc irudit a précisé ses thories dans la prciface place par lui en ttte de son édition de la Vita Genovefae, dans la srie in- des Monumenta Germa. niae. Scriptores rerum merovingicarum, t. III, p. 204-215. S. La Vie de sainte Geneviève, dans Bibl. de lÉcole des charles, t. LIV, p. 209-224. 6. Elle porte dans la Bibliotheca hagiographica latina des Bollandistes le n 3335 ul31u) 1Q Documen - Il Il I Il Il 11111111 Il 11111 11 0000005624324

) r:() 1J4/ - La Chancellerie des Universités de Parisbibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/8cf534a5926561272f748f4… · (Bibliotheca scriptorurn mcdii aevi Teubneriana.)

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    1J4/

    UNE NOUVELLE ÉDITION

    DE

    LA VIE DE SAINTE GENEVIÈVEI

    Le texte de la Vie latine de sainte Geneviève a, comme l'on sait,donné licu à bien des controverses. MM. Ch. Kohler 2,l'abbé Narhey3,Br. Krusch 4 , l'abbé Duchesne 5 ont émis, relativernent à l'époque àlaquelle certe vie aurait été rddige et à la valeur qu'il convenait delui attribuer, des opinions très diverses. 11 est inutile de rsumerici ces discussions, je inc borne è rappeler quelques-unes des con-clusions formules par M. Kohler et Al. Krusch, è la suite de leursétudes critiques sur le textc de la Vila. Il nous est parvenu de cetexte quatre rédactions, conservées chacune par un certain nombrede manuscrits, et dont deux surtout avaient attir l'attention desérudits. L'une d'entre elles 6 (Il de Kohler, A de Krusch), est carac-térisée par la présence d'un passage relatif è la inission de saintDenis en Gaule, de nombreuses rflexions accompagnani le récitdes événements, et par une latinité assez incorrecte. L'autre, au

    i. Vita sanctae Genovefae virginis Parisiorum patronae, prolegomenaconscripslt, textum edidit Carolus Kiinstle. Leipzig, Teubiier, rym, petitin-8-, , XLVIII-20 p. (Bibliotheca scriptorurn mcdii aevi Teubneriana.)

    2. Etude critique sur le tex:e de la Vie latine de sainte Gcnevie deParis. Paris, 1881, in-8 (Bibliothèque de lEcole des Hanles-Etudes.Sciences philologiques et historiques, fasc. 18). - La Vie de sainte Gene.viève est-elle apocryphe dans Revue hisloriquc, t. LXVII, p. 282-320.

    3. Quel est le texte de la Vie authentique de sainte Geneviève? Paris,1884, in-8' (extrait du Bulletin d'histoire et d'archéologie du diocèse deParis).

    4. Die Fdlschung der Vita Genovefae, dans Neues Àrchiv., t. XVIII,p. 9-50; Das Alter der Vita Genovefae, Ibid., t. XIX, P . 44.59. Le mémcirudit a précisé ses thories dans la prciface place par lui en ttte de sonédition de la Vita Genovefae, dans la srie in- des Monumenta Germa.niae. Scriptores rerum merovingicarum, t. III, p. 204-215.

    S. La Vie de sainte Geneviève, dans Bibl. de lÉcole des charles, t. LIV,p. 209-224.

    6. Elle porte dans la Bibliotheca hagiographica latina des Bollandistesle n 3335

    ul31u)1QDocumen -

    Il Il I Il Il 11111111 Il 11111 110000005624324

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    contraire I (I de Kobier, B de Krusch), est plus correcte commelangue, plus sobre de commentaire, et il n'y est poirit question dela mission confiée à saint Denis par le pape Clément. Mais, tandisque M. Kohler regardait la rédactiori B comme la plus ancienne,pouvant quant au fond remonter au milieu du vi e siècle, M. Kruschdonnait la préférence è la rédaction A, en la considérant toutefoiscommc uno compilation sans valeur de la fin du v i r t e siècle 2•

    J.es deux érudits cependant étaient d'accord pour refuser toutevaleur è une troisième rédaction (rédaction C) 3, déjà publiée parles Bollandistes, moins détail1e que los prcédcntes et contenantcomme A un passage relatif è saint Denis et è saint Cldment4.M. Krusch la croyait peut-ètre du XIc siècle, date du plus anciendes manuscrits connus la contcnant 5. M. Ch. Kobler 6 , tout en laconsidérant comme « un r&sume... sans aucun intérèt au pointdevuehistorique », en pIaait la composition au ixc siècle, è une date pos-térieure au Areopagitica d'ililduin, qui, le premier, vers 814, mit encirculation les légendes relatives è la venue de saint Denis en Gaule.

    M. Krusch avait déjà fortement affaibli la valeur de cet argumenten signalant uno allusion faite è cette mission dans un diplmeauthentiquc de 724 7 . 1. C. Ki.Ìnstle vient de remettre tout en ques-tion en étudiant è nouveau le texte de cette rtdaction C qu'il publied'après dcux manuscrits è date certaine, signalés postérieurementaux travaux de MM. Kohler et Krusch. L'un, qui provient de Rei-chenau, et se trouveujourd'hui è la bibliothèquc de Carlsruhe,date du début du 110 siècle 8 Le second remonte sans doute è la findu viii e siècle; il est actuctiement conservc è la Bibliothèque impé-riale de Vienne 0. La Vita Genovefae a été, dans le premier, écrite

    i. Bibl. hag. lat., n 3334.2. M. Kohler avait surtout recours à des arguments tirés du fond du

    récit; M. Krusch faisait valoir des considérations tirées de l'ge des manus-crits et de la langue des documents.

    3. Rubi. hag. lat., n 3336.4. Kùnstle, p. 7, 13.5. Le ms. U 26 de la bibliothèquc municipale de Rouen.6. Étude critique, p. C11-CVII.. K. Pertz, Diplomata, n' 93. Bien entendu, comme le remarque

    M. Kiinstle (p. xaxIxÌ, on pcut conclure dii diplòme que la légende exis-tait déjà Cfl 724; 00 ne peut pas en conclure quc tout document où Fonrctrouve trace de cotte lgende Soit postérieur à 724.

    8. C'est le ms. XXXII du fonds de Reichenau. Il a été décrit avec beau-coup de dtail par M. A. llolder, Die Handschriften der grossher. badi-schen Hofund Landsbibliothek in Karisruhe. V. Dio Reichenauer Hand-scllrlften. Leipzig, igo6, in-e, p. 118 Ct SUi'..

    9. Cod. Palat. Vindobonensis, fl 420; il a dtd décrit dans les AnaleciaBoflandiana, t. XXVI, p. 33-65.

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  • -3-sous la direction de Rcgimbert, le bihliothcaire de Reichenau (vers784-846), qui en copia mème quelques lignes de sa main. Le secondcontient un recueil de textes hagiographiques formd peut-ètre sousl'inspiration du célèbrc Arno de Salzhourg, avant l'élévation decelui-ci à l'épiscopat (785). Tous deux représentent des collectionsde vies de saints qui semblent avoir été constituées à une époqueancienne, au y11e siècle sans doute, et qui ne contiennent en prin-cipe que des acta sincera, des textes oplimae notae comme eussentdit les Béndictins.

    La ridaction C se trouve donc réhabilitée en ce qui concerne latradition manuscrite I . M. C. Kùnstle en a puhlié le texte dans lapetite collection médivale que la librairie Teubner udite sur leméme modèle que sa célèbre série de classiques grecs et latins,d'après les cleux manuscrits de Carlsruhe et de Vienne, en faisantprécder ce texte d'une étude critique où sont discuts les résul-tats considérés comme acquis soit par M. Krusch, soit par M. Kohler,et qui conclut è l'antériorité de la Vita C par rapport aux rdactionsA et B.

    Ce n'est pas è dire quc M. K.instle se flatte d'avoir découvert lardaction primitive de la vie de sainte Geneviève. Il estime au con-traire qu'il est des passages prouvant la connaissance de certainsrcits, contenus dans une vie plus ancienne, et conservés par A et B.Ainsi, au chapitre xxv 2, l'histoire d'une nonne coupable d'avoirtransgressé son vceu de chasteté, racontée tout au long dans lesautres rdactions, est remplace par une phrase assez banale, prou-vant cependant que le rdacteur de C connaissait l'anecdote. -M. Kanstle considère que s'il Fa supprime volontairement, c'estquil s'adrcssait d'une manière plus particulière Ù une communautde femmes, pour laquelle le chapitre en question n'eùt pas étd unsujet d'édification. Quoi qu'il en soit de cette hypothèse, M. Kùnstlese refuse è voir dans C un résumé d'une des autres vies qui noussont parvcnues. Sans entrer ici dans le dtail de la discussion, eten laissant de còté la question compliquée des rapports entre lesVies A et B, et de leur source commune, je me borne è résumer leprincipe de l'argumentation de M. Kiinstle, en ce qui concerne lacomparaison avec la rédaction B, considére comme plus ancienne3.B est en principe plus détaillé que C, mais les adjonctions ne sont

    i. Les plus anciens manuscrits de la rdaction A (Saint-Gall, n 56i;Bruxelles, n 7882; Paris, lat. t7625) ne remontent qu'au r ou au xi siècle;ceux de la rédaction B au xir siècle.

    2. Kùnstle, p. 14, 1 25; Kohler, p. 30, § 29.3. En ce qui concerne A, la question ne se poserait pour ainsi dire pas;

    tous les critiqucs sont d'accord pour considérer cene rédaction commed'une époque assez tardive, et la composition des recueils dans lesquels

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  • r- — r-Trr---

    - 4 —que de purs dévcloppements de style, ou des récits miraculcux visi-biement imités de Sulpice Sévère. 11 serait extraordinaire que lerédactcur de C, abrégeant par hypothèse B, ou pliitt un texte voi-sin de B, e6t choisi précisment pour les supprimer les passagesempruntes au hiographe de saint Martin. C donne un récit plusdéveloppé sur certains points qui se rapportent plus particulicre-ment à Paris les efThrts faits par Gcneviève pour retenir les Pari-siens dans leur ville ù l'approche des Huns 1 , l'hostilité de certainshabitants à la suite de cette attitude 2 , la délivrance de sept habi-tants de Paris possédés par des dcmons 3 . On s'explique qu'un hagio-graphe, le rédacteur de B (ou mieux de la source commune à Aet B, ait abrégé des chapitres plus particulièrement consacrés auxmiracles parisiens s'il écrivait en dehors de cette ville. L'hypothèsela plus simple, la plus vraisemblahle est qu'il y a une source com-munc 1 , la vie primitive qu'un heureux hasard permettra peut-étreun jour de dcouvrir, que C et B (ou mieux X, ancétre commun deA et de B) ont retranscrite chacun à sa faon. M. Ktinstle estimeC plus voisin de cet archtype parce qu'il lui ajoute moins de déve-loppements. Son arumentation ne saurait eniever toutefois toutevaleur à B, car le fait d'emprunter à Sulpice Sévère ne prouveraitpas grand'chose contre l'antiquité de la vie, puisque Sulpice vivaitau début du ve siècle.

    Le résultat positif acquis, c'est qu'il est vraiscmblable qu'il y acu une vie ancienne (le sainte Geneviève, datant du vie siècle, qu'ellealt été écrite ou non dix-huit ans après la mort de la sainte, car lepassage qui fournit cette indication chronologique 3 fait précismentdéfaut dans la rédaction C. Cette vie originale est perduc; mais,pour tenter de la reconstituer, nous avons deux textes indépen-.

    M. Kùnstle signalc la rdaction C parait antérieure à la date que M. Kruschassigne à la rédaction A.

    i. Kohler, p. 1 4, § 9; Kiinstle, p. 5, g.2. Kohler, p. 15,io; Kùnstle, p. 5, g io.3. Kohler, p- 28,28; Kfinstle, p. 13, R 24.4. Lcs deux rdacteurs B et C l'interprèteiit si bien chacun à sa faon

    que, racontant comment Gencvièvc put à la suite d'un miracle se reiidreauprès du roi Childric pour dlivrer des prisonniers qui allaient étre misà mort, l'un (Kohler, p. 26, 24) repnisente le roi enfermé dans la ville,Geneviève dehors, tandis que pour lautre (Kùnstic, p. ii, g 21) la situa-tion sembie précisdment inverse.

    5. Kohler, p. «, § 9 « Post ter senos namque ah obitus cjus annos,quo ad dcscribcudam ejus vitam animam apposui. » Le chapitre corres-pondant de la Vita C (Kunstle, p. 20, § 40) parle aussi de guérisons opé-récs par le moycn de l'huile miraculeuse, mais supprime complctementle paragraphc où le rédacteur dit avoir vu de ses yeux la fiole contenantcette huile.

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  • -5-dants, B et C, et ce dernier pourra servir à l'interprtation de ccr•tains passages qui jusqu'ici avaient embarrasse les commentateurs.

    C'est ainsi qu'au dbut du chapitre xxxiii de la rédaction 8, il estquestion d'un siège de Paris qui aurait duré cinq ans 1 , ou mémedix aus scion certains manuscrits 3. Un siège d'aussi longue duréeest invraisemblable à la fin du ve siècle. En outre, la vie l'attribueaux Francs de Childric, dont on s'explique mal la présence enpays romain durant un laps de temps aussi prolongd. La Vita Cpark seulement dune famine qui fut la conséquence des ravagesexercés par les Francs 3 , ravages qui ne sont mentionnés par aucuntexte, ce qui n'a rien de surprenant puisque les tcxtes font à peuprès compiètement dèfaut, mais dont la donne n'est pas en con-tradiction avec tout ce quc nous pouvons savoir par aillcurs.

    insi se trouverait vérifiée l'interprétation conjecturale proposéepar M. Kohier1.

    D'autre part, la Vita B pane de la construction par Clovis d'uneéglisc honoris ejus [Genovcfe] gratia s, église plus tard achevéepar la reine Clotilde 5. Or, Grégoire de Tours 6 rapporte que de sontemps le corps de sainte Geneviève reposait dans l'église des saintsapòtres Pierre et Paul, commencée pan Clovia et terminée par Clo-tilde. A partir de cene époque, nous pouvons suivre les modifica-tions du vocable de l'église, où le nom de Geneviève ne figure d'unefaon courante qu'à partir du i xe siècle. Faliait-il croire, comme lepensait l'abbé Duchesne 7 , que les mots « honoris ejus gratia » de laVita Genovej'ae devaient s'interpréter par « pour lui faire hon-neur e, « par dtfrence pour elle e, c'est-à-dire « à sa prière ». Gene-viève aurait été en ce cas l'inspiratrice de la construction de l'giisedddiée à saint Pierre, dans laquelle elle devait étre plus tard elle-méme ensevelie. La Vita C confirme le sens adopté par M. Kohler8,« en l'honneur de ses reliques e, en disant formeiiement que ce futau-dessus du tombeau de saintc Geneviève que Clovis, puis Clotilde

    i. Kohler, p. 33.2. Telle est la leon des mss. de la classe A, leon qui parait étre la

    bonne, car, ainsi que l'a fait remarquer M. de Pachtèrc dans un travail,actucllement sous presse, concernant l'histoire de Paris à l'dpoque gallo-romaine, les adjectifs tels que terni, quini, etc., ne s'emploient norma-lemeni que préc!dés d'un multiplicatif comme bis, ter, decies.

    3. Kùnstle, p. 15, 1 19.4. Etude critique, p. Lxxxvi, M. Kohler observe du reste que ccs événe.

    mcnts peuvent se piacer aprés la mori de Childénic, au dbut du règne deClovis.

    S. Kohler, p. 56, 9 43.6. I-!ist. Frane., IV, i. Cf. Il, 43.7. Bibliothèque de i'Écoie des chartes, t. LIV, p. 214.8. Revue historique, t. LXVII, p. 316-317.

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  • -6-

    s'occupèrent de faire élever une 6gtise. C'est certe église qui aurailté dédiée à saint Pierre et à saint Paul. Mais en cc cas le rcit des

    Gesta regum Francorum 1, d'après lequel la basilique des saintsaptres aurait été fonde à la suite d'un vceu fait par Clovis aumoment de commencer l'expdition contre les Wisigoths, aurait deschances d'tre purement ]égendairc, car il est probable que Genc-viève mourut quelques annes avant cette expédition 2 . Si l'ori tientau contraire à attribuer à ce récit une valeur historique, il faudraitsupposer que le corps de sainte Geneviève a été transféré, avant lafin du vie siècle, de l'église qui s'élevait au-dessus du tornbeau, -peut-ètre une sirnple chapelle, malgré le luxe de constructionauquel sembie faire allusion l'hagiographe, - dans la basilique desap6tres 3.

    Je cite ces deux passages pour rappeler que la critique de tcxtesn'a pas pour fin en soi d'accumuler des variantes au bas des pagesou de dresser des gnéalogies de manuscrits. Méme à ce point devue un peu spécial, la vie de sainte Geneviève est un document tropirnportant dans l'histoire de Paris pour que nous ne devions pasrechercher avec soin les moindres détails qui nous permettent d'enmieux préciser la valeur historique l . Toutes les conclusions deM. Kinstle ne peuvent Qtre, sans doute, considérées comme cer-taines. La rédaction C, de san propre aveu, n'étant pas originale,peut parfois donner un texte plus corrompu en certains passagesque B ou A. Peut-tre un examen plus approfondi des trois recen-sions, à ce point de vue, serait-il nécessaire. M. Kunstle n'en a pasmoins le mérite d'apporter dans la discussion des éléments nouveauxet quelques hypothèses très vraisemblahles &. Il y avait donc licu, jecrois, de signaler, avec quelque détail, sa publication aux lecteursde ce Bulletin.

    R. POUPARDIN.

    i. Scripf. rerum merovingicarum, t. 11, p. 267.2. Kohlcr, Etude critique, p. iiir.3. Cf. R. Giard, Etude sur l'histoire de Sainte .Geneviève de Paris, dans

    Mém. Sue. Hist. de Paris, t. XXX, p. 43-4.4. Bicn entendu, le texte, comme tous les documents hagiographiques,

    ne devra étrc utilisé qu'avec une certaine réserve, méme en le considé-rant comme ancien. Cf. Kohler, Elude critique, p. CI.

    S. Cf. B. Krusch, dans Neues Archiv, t. XXXVI, p. 569.6. Analecta Bollandiana, 1910, p. 485.

    Extrait du Bulletin de la Sociétd de l'Hislo ire de Paris ci de the-de-France, tome XXXVIII (1911).

    Nogent-le-Rotrou, imprimerie DAUPELEY-GOUVERNEUR.

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