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©septembre2009,ÉditionsTempora,FranceISBN9782916053714

Tousdroitsdetraduction,d’adaptationetdereproduction

réservéspourtouspays.©GroupeArtègeÉditionsArtège

10,rueMercoeur-75011Paris9,espaceMéditerranée-66000Perpignan

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ChristopheJ.Kruijen

BénieparlaCroix

L’expiationdansl’œuvreetlaviedesainteThérèse-BénédictedelaCroix

TEMPORA

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l’imitation. Mais comment comprendre alors son désir desouffrances et d’humiliations, et surtout comment les concilieraveclavictoireduChristsurlesforcesdemort?L’interrogationdedépartrestedoncentière.

La“militance”duchrétienLa question qui ouvre le texte débouche dans un second

tempssuruneobservationsuivied’uneaffirmationclef.Danslemonde,EdithSteinconstatelaprésencedumalmanifestéepar«l’abîme de la méchanceté humaine40 ». Cette situation estrésuméepar l’imageapocalyptique«ducombatentre leChristet l’Antéchrist [qui] est loin d’être achevé41 ». Le combatspirituelestlatramesurlaquellesedéploiel’existencenormaledu Chrétien. Celui-ci est nécessairement un militant qui doit“choisir soncamp”42. Impossiblepour luide sedésengagerdecettemartyria inhérenteà l’appartenanceauChrist :«danscecombat,ceuxquimarchentàlasuiteduChristontleurplaceàtenir.Etleurarmeprincipaleestlacroix43».

EdithSteinjustifiesapositionCette affirmation, dans un troisième temps, appelle une

justification.Celle-cisepartageendeuxvolets.Danslepremier,EdithSteinconsidèrelesensetlavaleurexpiatoiresdelacroixdu Christ. En prenant sur lui « la perversion de la naturehumaineavec tout soncortègedepéchésetde souffrancesquiaccablent l’humanité déchue44 », le Christ a ôté dumonde lepoidsdelacroix.Cefaisant,ilannuleladetteduepourtouslespéchés et prépare ainsi la réconciliation de l’humanité avecDieu.Letextemetalorsenévidencecequimotivel’expiation:

«Leretourdel’humanitédélivréesejetantdanslecœur

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duPère céleste, l’acceptation de notre condition filialesontundongratuitdelagrâce,del’Amourquiesttoutmiséricorde.Maisilnepeutseproduireaudétrimentdelasaintetéetde la justicedivines.Lasommetotaledesfauteshumainesdepuislachuteoriginellejusqu’aujourdu jugement doit être annulée45 par une mesurecorrespondanted’actesd’expiation.Lechemindecroixestcetteexpiation46.»

L’expiation permet d’accorder lamiséricorde deDieu quiveutlesalutdeshommesavecsajusticequinepeutrienlaisserimpuni47. Par ailleurs, en identifiant l’expiation avecl’événementdelaRédemptionaccomplieparlacroixduChrist,EdithSteinfaitduCrucifiélesujetfondamentaldel’expiation.Celuiquiexpie,c’estleChrist,etcequiexpie,c’estsoncheminde la croix. Cela correspond parfaitement aux données duNouveau Testament qui identifie le Fils de Dieu à la fois aupropitiatoireetàlavictimed’expiation48.

Le second volet de la justification (qui correspond autroisièmeensembledutexte)portesurlacollaborationhumaineà l’expiation christique. Pour exprimer cette idée de laparticipation du croyant à l’expiation du Christ, Edith Steindéveloppeunenotion traditionnelle, celle d’« aider à porter lacroixduChrist49 ». En partant à la fois de l’Écriture et de laTradition, elle distingue trois personnes qui ont soutenu leChrist lors de son chemin de croix.Elle voit dans laMère deDieu, en Simon de Cyrène et en Véronique comme autantd’archétypesde«toutepersonnequi,aucoursdutemps,aportéundestintragiqueenpensantauSauveursouffrantouquiaprissurelledesactesvolontairesd’expiation[etqui]aannuléainsiune partie de la charge immense des fautes de l’humanité50 ».

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Remarquons qu’Edith Stein prend soin de préciser quel’expiationhumainenevientpassesurajouteràcelleduChrist:« Bien plus, le Christ-Tête accomplit l’expiation dans lesmembresdesoncorpsmystiquequisemettentcorpsetâmeàsadispositionenvuedesonœuvrederédemption51.»Christologieetecclésiologiesontétroitementliées:leChristn’estpasunen-soiisolédontl’actionresteraitextérieureauxhommes.C’estentant que Tête de son corps mystique qu’il accomplitl’expiation:ilestdonccompréhensiblequelesmembresdececorps soient appelés à lui emboîter le paspour être associés àsonœuvredesalut.

Ilfautreleverquel’auteurpréfèreemployerl’expression«cheminde croix» au lieudeparler simplementde la croixduChrist. Cette expression implique une durée ou comme unprocessusdanslequellechrétienestinvitéàs’inscrire.Onalàune vision dynamique de l’œuvre rédemptrice qui nous est enquelquesortecontemporaine.Lediscipleestappeléàs’engageractivementdanscesens.C’estcequ’affirmaitdéjàEdithSteinplushaut :«Danscecombat,ceuxquimarchentà la suiteduChristontleurplaceàtenir52.»Ellevadévelopperunelecturede laviechrétienneenattribuantuneportée transhistoriqueauchemin de croix. Pour cela, elle part des trois chutes qui ontponctué–selonlatradition–laPassionhistoriqueduChristetlesfaitcorrespondreallégoriquementàtrois«événements»del’histoiredu salut :«La triplechute sous lepoidsde lacroixcorrespond à la triple chute de l’humanité : la chute du péchéoriginel,lerejetduSauveurparsonpeupleélu,lereniementdeceuxqui portent le nomde chrétiens53. »Voilà pour l’aspect «négatif»delacroix.

Parailleurs,nousavonsdéjàvuque«leSauveurn’estpas

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Ce qui est nouveau dans ce testament et particulièrementdigned’intérêt,c’estlaplacequ’yoccupelepeuplejuif.Ilyestprésent à un double titre. Premièrement, à cause de son «manque de foi », Unglauben, qu’Edith Stein veut expier et,deuxièmement,autitredesliensdeparenté:ellepenseiciauxmembresdesafamillemenacésdansleurexistence.Cepassagedu testament a fait couler beaucoup d’encre, de nombreuxauteurs jugeant qu’Edith Stein a repris ici des schèmes depenséeconventionnelsainsiqu’unephraséologiemarquéepar«l’antijudaïsmepréconciliairede l’Église106 ».Mais c’est là unpointdediscussionsurlequelnousreviendronsplustard.

Quelques remarques s’imposent cependant dès à présent.S’ilestvraiquel’onpeutreleveravecSœurWaltraudHerbstrithque l’«expiationpour lemanquede foidupeuple juif»n’estqu’une intention parmi les nombreuses mentionnées dans cetestament107, n’est-t-il pas juste aussi de reconnaître que laquestion juiveoccupeuneplacedechoixdansce texte108?Lamiseenrelationdecettethématiqueaveccelledes«intentionsdu très saint Cœur de Jésus et de Marie » permet lerapprochementavecunautre texted’EdithStein. Il s’agitdu«Dialogue nocturne » qui est l’une des cinq saynètes qu’elle acomposéepourlesmomentsrécréatifsdesacommunautédansladroitelignedelaréformethérésienneduCarmel109.Cetécritdecirconstance a été composé probablement à l’occasion de lasaint Antoine, le 13 juin 1941, pour fêter Mère AmbrosiaAntonia de l’Esprit Saint, alors prieure du carmel d’Echt. Lacourte pièce met en scène un dialogue entre la prieure d’unecommunauté de carmélites et la reine Esther revenue dans lemonde pour chercher asile et protection pour son peuplemenacé.On relève pasmoins de quatrementions duCœur deJésus, dont une qui le met en lien avec le Cœur de Marie

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(commec’estlecasdansletestament).IlestsignificatifqueleCœurde Jésusy soit associé à l’idéede refugedans lequel lepeuple d’Israël atteint son but, celui d’un asile sécurisant quimetuntermeàsonerranceetàsespersécutions.Là,enfin,IsraëlcesseradeseteniràdistancedesonSeigneur,«enennemidelacroix110».Maisleramener«chezlui,dansleCœurduSauveur»se fait«pardesecrètesprières,dessacrificescachés»111. IlestcompréhensiblealorsqueMarie«intercèdesanstrêvepourson peuple » et « cherche des âmes pour prier avec elle »112.Comment ne pas reconnaître dans ce rôle d’intercession etd’offrandeceluiqu’endosseEdithSteindanssontestament,oùelles’offrejustementafin«queleSeigneursoitaccueilliparlesSiens»113?

Commentant l’attituded’EdithSteindansunarticle sur«Lesensdel’offranded’EdithSteinpoursonpeuple»,JoachimBoufletestimequecelle-ci:

« n’a de sens que si on la lit comme elle-même l’aperçue: l’accomplissementdesacommunionaupeuplejuif114 dans la communion au Christ crucifié etglorifié115. Cela va plus loin qu’une simple solidarité,c’estuneintercession:Edithseplace“entre”leChrist,auquel elle appartient, et le peuple juif auquel elleappartient, elle se constitue médiatrice116, devenant enquelquesorte–par sonoblationà l’unpour l’autre (etnon pas au nom de l’autre) – le lieumystique de leurrencontre. C’est peut-être l’aspect le plus marial et leplus carmélitain de sa vie intérieure : par là, Edith estétablie dans le mystère de la médiation de grâce deMarie qui, elle aussi, fut prise au sein de son peuple,poursedresser,àlacroix–stabatMater–devantleRoi

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enfaveurdecepeuple»117.

Le testament d’Edith Stein ne doit pas être isolé commes’il constituait un en-soi dont la compréhension se suffirait àelle-même. Il doit être intégré dans un ensemble plus vasted’écrits et de déclarations et, plus largement, dans toutel’évolutionpersonnelleetintérieured’EdithSteinconfrontéedeplusenplusbrutalementàlaréalitéhistoriquedelapersécutiondes non-aryens. Dans le but d’approcher de plus en plusjustement la compréhension et l’expérience steiniennes del’expiation,nousprésentonsàprésentunchoixdetextesoudetémoignagesorauxaussidiversquepossibledansleurapprochedel’expiation.

AUTRESTEXTESETTÉMOIGNAGES

L’étudedestextesprécédentsapermisdenousfamiliariseravecquelquesemploiscaractéristiquesduvocabulaireexpiatoiredans l’œuvre d’Edith Stein. Il peut cependant être utiled’enrichir ledossieravecd’autrescitationssurlemêmethème,toujours attentif à l’articulation entre le plan intellectuel etexistentiel. L’objectif visé n’est pas l’exhaustivité mais plutôtceluidelareprésentativitéetdeladiversité.Ils’agitdevérifieretdecorroborerlesrésultatsd’unepremièreinvestigation,maisaussid’apporterunéclairagesupplémentairesurlaquestion.

L’expiationdansleslettresd’EdithStein

La diversité des correspondants mais aussi le genrelittéraire propre à la correspondance sont susceptibles d’offrirune perspective complémentaire et originale à notre thème.

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politiquedontlathématiqueestcelledelacommunautéetdelastructureontique183del’État.

Danslequatrièmechapitre,«L’Étatetlesvaleursmorales»,l’auteursepenchesur«laquestiondesavoirsietdansquellemesurel’Étatestconcernéparlesnormeséthiques»184.Danslapremièresection, intitulée«Moralitéetdroit»,EdithSteinsedemande « si et comment se distinguent normes éthiques etnormesjuridiques185»aprèsavoirconstatédemanièregénéralequ’un acte peut être « injuste » moralement, mais nonjuridiquement.Ellepoursuitenaffirmantquelesétats-de-choseéthiques et les états-de-chose du droit se distinguent selon lesobjetsquilesfondent.Elledonnealorstroisexemplesd’«objetjuridiquesspécifiques186»:lacréanceissuedelapromesse,lapropriété et la faute introduite dans le monde par une actioncriminelle. Ici, seuls les actes libres qui ont un effet juridiquesont en cause, c’est-à-dire « que quelque chose provient desactes de la personne ou a été effacé par elle, qui possède uneexistenceséparéed’elle187».EdithSteinremarquequ’unetelleautonomie n’existe pas dans le domaine éthique. Les objetsjuridiquesn’ontdoncpasd’analogiedanscedomaine.«Etdanslamesureoùdesacteslibresysontimpliqués,ilslesontentantqu’actesde lapersonneetnoncommesourcesde tels“objets”»188.

Parvenueàcestadedelaréflexion,EdithSteininsèreunenote technique très longue (près de six pages !). S’écartant duphilosophe Dietrich von Hildebrand189, elle insiste sur lanécessité d’une distinction radicale entre la faute au senséthique(désignéecommesouilluredel’âmeoucommepéché)etlafauteausensjuridique.EdithSteinneveutpas,parailleurs,quitterlecadrephilosophiquedesaréflexion.Elleécritainsi:«

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Nous faisons […] abstraction de la signification religieuse dupéché,oùilasonsensplénier190.»

C’est dans le cadre de cette note que le vocabulaireexpiatoire est employé à seize reprises. La pénitence parfaite(quiestdumêmeordrequel’expiation)estenmesured’effacerlepéché,alorsquelafauteausensjuridiquen’estpaseffacée,mais seulement biffée par la peine (ou la sanction pénale) :celle-ci«n’atteintabsolumentpaslepéché;ellen’apasrapportà la sphère de la personne191 ». Edith Stein propose dans cesensunedéfinitiondel’expiation:

«L’expiation est un processus totalement nouveau, quipeut se combiner avec le processus pénal mais qui neprésenteaucunespécificationde lapeine.L’expiationalieu à l’intérieur de l’âmecomme lapénitence ; encorefaut-il la distinguer de cette dernière. La pénitences’oppose à l’état de péché dans l’âme, l’expiation aupeccatum actuale tout à fait précis, pour ainsi diredélimitéet saisissable,commelapeines’opposeà tellefauteprécise.La faute est expiée lorsque lepécheur secharge d’une souffrance particulière ou d’une tâchepositivequiestcensée“compenser”192lepéché[…].Onexpie en “prenant sur soi” la punition imposée […].Pour la peine, la souffrance n’est qu’un instrument, àsavoir le pur fait de la souffrance, de quelquemanièrequ’ellesoitvécue.Maisexpier,c’estsouffrird’unesorteparticulière de souffrance, née d’une prédispositionessentiellede l’esprit,du“repentir”,et liéeàdeseffetsspirituels spécifiques qui en font aussi nécessairementpartie193.»

Edith Stein passe ensuite aux effets de la peine et aux

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fruitsdel’expiation:

« la faute n’est pas effacée [par la peine]mais elle ne“crie plus vers le ciel”. Ce qu’effectue l’expiation est,danssasphère,quelquechosed’analogue.Lepéchénonplus n’est pas simplement effacé par l’expiation, maisson “aiguillon” lui est enlevé.Comme la peine rétablitl’équilibre du monde194 compromis par la faute, ainsil’expiation rétablit l’équilibre de l’âme ébranlé par lepéché.Maisl’expiationprésupposequelepéchéadéjàperdu de son efficacité par le repentir et la pénitence,c’est-à-direaétéempêchédesepropager,commec’estlecas pour le péché sans repentir. Or, il n’y a riend’analogue à cela dans le domaine de la faute et de lapeine195.»

Ces quelques extraits mettent en évidence l’intérêt et lanouveautéd’uneapprocheplusphilosophiqueetjuridique196del’expiation. Jusqu’ici, elle avait été envisagée surtout sousl’anglethéologiqueetspirituel.Mêmesilaréférenceàl’Écriturenedisparaîtpascomplètement197,ellen’estplusaucentredelapensée.CommelerappellePhilibertSecretan,lesconsidérationsd’EdithSteinvisentmaintenant«àdésignerlepropredudroit,de la sphère juridique, malgré ses affinités remarquables à lasphèremoraleetreligieuse198.»

Alorsque lapeine rétablit ledésordreoccasionnédans lemonde par la faute, l’expiation vise à renouer la relationspirituelle àDieu compromise par le péché.Même s’il faut segarder de séparer strictement ou même d’opposer ces deuxprocessus199, il y a là une différence essentielle. La peines’impose de l’extérieur au fautif et ne requiert pas sonassentiment. L’expiation, au contraire, est un processus qui

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etl’espritduCarmel»,ibid.,p.223).

75«L’expiationmystique»,ibid.,p.232(c’estnousquisoulignons).

76Ibid.,p.230.

77Ibid.

78Ibid.,p.231.

79Ibid.,p.230.

80Ibid.,p.233.

81L’approchethéologiqued’EdithSteinestglobalisante:«Lesmystèresduchristianismeformentuntoutindivisible.Sil’onseplongedansl’un,onestconduitàtouslesautres»(«LemystèredeNoël»,LaCrècheet laCroix,op.cit.,p.51).

82Cf.«L’expiationmystique»,Sourcecachée,op.cit.,p.231.

83Cf.ibid.,p.232etlanote3adlocum.Ontrouvedefaçonsimilairecetteattituderespectueusedelatraditionaupointdefairefidetouslesargumentsde la critique historique, lorsqu’il s’agit de la paternité exercée par leprophèteEliesurl’OrdreduCarmel(voir«L’histoireetl’espritduCarmel»,ibid.,p.216etlesnotes2et3adlocum).

84J.BOUFLET,op.cit.,p.35.

85Ibid.(voirWerke,t.IX,p.41).

86Voirl’avisdeSophieBinggelidans:Lesecretdelacroix,op.cit.,p.18.

87Cf.LaSciencedelaCroix,op.cit.,p.11.

88«L’expiationmystique»,Sourcecachée,op.cit.,p.230-231.Rappelonsiciquelepartinational-socialistevenaitdeprendrelepouvoirenAllemagneetledébutdespersécutionsjuivesquis’ensuivirent(cf.p.231,note1).Voiraussi«AmourpourAmour.VieetœuvredesainteThérèsedeJésus»,ibid.,p.102:«Ennotretemps,oùs’étaleaugrandjourl’impuissancedetouslesmoyensnaturelsdeluttecontrelamisèrequiécrasetouslespays».

89«L’expiationmystique»,Sourcecachée,op.cit.,p.233.

90Ibid.,p.234.

91Ibid.,p.233.

92 Cité dans : J. BOUFLET, op. cit., p. 116 (lettre du 12.02.1928 à Sœur

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CallistaKopf,o.p.;cf.Werke,t.VIII,p.54).

93Ibid.,p.220.

94Lapuissancedelacroix,op.cit.,p.123(voirWerke,t.IX,p.133).

95F.M.SCHANDL,op.cit.,p.147-148.

96Cf.ibid.p.252,note259.

97«AveCrux,spesunica»,Sourcecachée,op.cit.,p.237-238.

98«SaintJoseph,Veille!19.III.39»,Lesecretdelacroix,op.cit.,p.110-111.«L’abominationdeladésolation»estunenouvelleréférenceaucombateschatologique(cf.Dn9,27;Mt24,15).

99«CommentjesuisvenueauCarmeldeCologne»,ibid.,p.82.

100Ibid.,p.83.

101Cf.W.HERBSTRITH,Edith Stein. Ein Lebensbild in Zeugnissen undSelbstzeugnissen,op.cit.,p.125.

102Cf.F.M.SCHANDL,op.cit.,introduction,p.XX.

103Cf.C.FELDMANN,EdithStein.Juive,Athée,Moniale,op.cit.,p.127-129.Pourunpointdevueprotestant,voir l’avisd’HedwigConrad-Martiusdanssonarticle«MeineFreundinEdithStein»in:W.HERBSTRITH(éd.),EdithStein.EinLebensbildinZeugnissenundSelbstzeugnissen,op.cit.,p.97.

104Citépar:M.LENA,«EdithStein:l’histoireensecret»in:Carmel,n°89,1998,p.80.Surl’authenticitédiscutéedecettedéclarationstylisée,voir:F.M.SCHANDL,op.cit.,p.249,note245.

105Lesecretdelacroix,op.cit.,p.117(cf.Werke,t.X,p.148).

106 C’est le cas de Sœur Waltraud Herbstrith dans Edith Stein. EinLebensbild in Zeugnissen und Selbszeugnissen, op. cit., p. 126 ou encoredansl’introductionde:F.M.SCHANDL,op.cit.,p.XX.Voirdanslemêmesens:C.RASTOIN,op.cit.,p.28.

107Cf.EdithStein.EinLebensbildinZeugnissenundSelbstzeugnissen,op.cit.,p.126.

108Cf.F.M.SCHANDL,op.cit.,p.148.

109Cf.Sourcecachée,op.cit.,p.283-321.

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110Ibid.,p.319.

111Ibid.,p.321.

112Ibid.,p.320.

113Àcetitre,ilestsignificatifqu’EdithSteinsesoitdirectementidentifiéeàla figure biblique d’Esther dans une lettre du 31.10.1938 adressée à MèrePetraBrüning(cf.Werke, t. IX,p.121).Nousauronsl’occasiondereparlerdecetteidentificationtrèssymbolique.

114Dans son texte «Comment je suis venue auCarmel deCologne »,Lesecretdelacroix,op.cit.,p.82,EdithSteinécrit :«ledestindecepeupleétaitaussilemien».

115Dans son homélie pour la béatification d’Edith Stein àCologne le 1ermai 1987, Jean-Paul II citait un extrait du « Testament », en précisant «qu’ellenesecontentepasd’accepterlessouffrancesetlamortpassivement,elle les unit consciemment avec l’acte sacrificatoire et expiatoire de notreRédempteur,leChristJésus»(Ladocumentationcatholique,n°1941,1987,p.574).

116 Pour cette activité de médiation possible à l’homme, voir le trèsintéressant chapitre III sur « La structure ontique de la personne et saproblématiqueépistémologique»dans:Delapersonne.Corps,âme,esprit,Paris,Cerf/ÉditionsuniversitairesdeFribourg,1992,p.44-56.

117EdithStein,laquêtedevérité,(coll.),op.cit.,p.187-188.

118BriefeanRomanIngarden,Werke,t.XIV,Freiburgi.Br.,Herder,1991.

119Cf.tableau1del’analysestatistique(cf.supra).

120Cf.tableau2del’analysestatistique(cf.supra).

121Cf.F.M.SCHANDL,op.cit.,p.130.

122Cf.«LemystèredeNoël»,LaCrècheetlaCroix,op.cit.,p.44:«Lasouffrance et la mort du Christ se perpétuent dans son corps mystique etdanschacundesesmembres».

123 Cette réalité surnaturelle de la vie mystique acquiert un relief uniquechez les saintsmarquésphysiquementpar les stigmatesde laPassion.MaisEdithStein songe peut-être ici à sainteThérèse d’Avila consolant son pèremourantquisouffrait«d’unedouleurlancinanteauxépaules»enluidisant«queDieuvoulaitcertainementluifaireéprouverunepartdessouffrances

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ontlecouraged’embrasserlaCroixetCeluiquiyestattaché271.»

On voit que cette notion de “justice divine” estdéterminantedans lapenséed’EdithSteinpuisque c’est d’ellequedécouleaufondlanécessitédel’expiation:«Leretourdel’humanité délivrée se jetant dans le cœur du Père céleste,l’acceptationdenotreconditionfilialesontundongratuitdelagrâce, de l’Amour qui est toutmiséricorde.Mais il ne peut seproduireaudétrimentdelasaintetéetdelajusticedivines.»Etelleajouteimmédiatementcommeuneconséquencenécessaire:« La somme totale des fautes humaines depuis la chuteoriginelle jusqu’au jour du jugementdoit être annuléepar unemesure correspondante d’actes d’expiation272. » Bien qu’ilsemble qu’on ait ici la conception d’une miséricorde divinelimitéeparlesexigencesdesajustice,ilfautcependantajouterqu’EdithSteinn’opposepascesdeuxattributsenDieu273.

On retrouve clairement dans ses textes cette idée que leChrist – vraiDieu et vrai homme– est enmesure d’accomplirl’expiationde«lachargeimmensedesfautesdel’humanité274»en vertu de sa double nature275. Elle écrit ainsi : « La naturehumaine qu’il avait assumée rendait possible qu’il souffre etqu’ilmeure276 ;mais lanaturedivine,qu’ilpossédaitde touteéternité,donnaàlasouffranceetàlamortunevaleurinfinieetune force rédemptrice277.»Le langageproprementdogmatiquerappellerait que, toutes les actions étant communes dans leChrist(lachairn’agitpassansleVerbe,leVerben’agitpassanslachair)278,laRédemptionestlefruitd’une«opérationdivino-humaine(deivirilem)quelesgrecsappellent“théandrique”279»,c’est-à-dire double. Dans L’être fini et l’Être éternel, notreauteurrevientsurcetaspectenl’enrichissantcettefoisduthème

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anselmien(reprisparsaintThomas)280deladisproportionentrel’expiation – saint Anselme parle de satisfaction – exigée parl’offense faite à Dieu, et celle réalisée par le sacrifice de sonFils281.Elleprécisedanscesens:«Sil’expiationaunevaleursuffisante – bien plus une valeur surabondante, – c’est parcequ’elleestl’œuvred’unepersonnedivine:ainsil’expiationestinfinie,etelleestexactementproportionnéeàl’offense282 faiteàDieuquiétait,elleaussi,infinie283.»

Forceestde reconnaîtreque, surcepoint,EdithSteinnefait que reprendre à son compte un modèle sotériologiquerelativement schématique – systématisé notamment par saintAnselme – et qui a eu un impact considérable pendant dessièclesdanslemondecatholique(etprotestant).Eneffet,mêmes’il n’est pas le père de ce modèle, « c’est incontestablementsaintAnselmedeCantorbéry(1033-1109)quiadonné,avec ladoctrine de la satisfaction284, ses bases à la sotériologieoccidentale du secondmillénaire285 ».Cette doctrine, exposéedanssonfameuxCurDeushomo?(PourquoiunDieuhomme?1094-1098),peutserésumerdelafaçonsuivante:l’honneurdeDieuayantétéblesséparl’hommepécheur,cedernieresttenuàune satisfaction qui dépasse cependant ses capacités en raisondesa faiblesseetde lagravitédesa faute.Tenuede réparer lepréjudiceoccasionnépar sonpéché, l’humanité se trouvedoncconfrontée àundevoirdontDieu seul est capable.En somme,l’homme,etluiseul,doitsatisfaire,alorsqueDieu,etluiseul,peut le faire.Comment, et par qui, la dette dupéchépeut-ellealorsêtreacquittée?L’Incarnationvapermettredesedégagerdecetteaporie.VraiDieuetvraihommeàlafois,leVerbedeDieuincarné réunit en effet en son unique Personne la nature del’offenséetcelledel’offenseur.DansleChrist,unesatisfaction

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qui soit à la fois efficace286 et qui réponde pleinement auxexigencesdelajusticedevenaitenfinpossible287.

Encorequ’EdithSteinnecitepas l’œuvre théologiquedesaint Anselme, il est sûr qu’elle en connaissait la pensée288.Mais ceci neveut pasdire que la doctrine anselmienne soit leseul courant théologique qui ait influencé sa réflexion.D’ailleurs, des différences d’accentuations interdisent deconsidérerl’archevêquedeCantorbérycommelemodèled’EdithStein.Ainsi,làoùcelle-ciparled’“expiation”,de“sacrifice”etde“rançon”,l’œuvredecelui-làignorecestermesetparled’unepart de “satisfaction” et d’autre part de “réparation” et de“restauration” de l’homme289. De plus, on voit affleurer danscertains textes d’Edith Stein l’idée – absente chez saintAnselme290 – que la satisfaction de la justice divine serait unpréalableàl’exercicedesamiséricorde.Ainsi,lorsqu’elleécrit:«Là[surlacroix],Il[leChrist]paieàlaJusticedivine[…]larançonduepour ladettedespéchésaccumulésdepuis tous lestemps.IlouvreainsileséclusesdelamiséricordeduPèreàtousceuxquiontlecouraged’embrasserlaCroixetCeluiquiyestattaché291. » Chez saint Anselme, la croix accomplit certes lasatisfactionpourlesalutdel’homme,maisellen’estpasleprixà payer pour que s’exerce la miséricorde divine : celle-ci nes’oppose pas à la justice, mais l’assume en l’incluant sansjamais l’annuler. S’il est vrai que Dieu sauve à cause del’offrandesatisfactoiredelacroixdesonFils,ilfautajouterquecelle-ci (justice) est tout autant le fruit de sa volonté de salut(miséricorde). La justice étant elle-même de l’ordre de lasurabondanceetdelagratuité,ilesttrèsjustedeconstaterquetoutelalogiqueanselmienne–loindeseréduireàunjuridismeétroit – s’inscrit dans une belle « inclusion qui va de la

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persécution est une persécution de la nature humaine duChrist375».

Les péchés des hommes rejaillissent donc sur le Christ,qu’ils blessent376. Cette blessure, en retour, atteint durementceux qui aiment Dieu comme le montre, dans un parallèlesaisissant, l’exempledeMarie.Ainsi,si lecœurdeJésusaététranspercéparunelance,l’âmedesamèrelefutparuneépée377.N’a-t-onpasicicommeleparadigmedeceliend’amourquiunitenuneparticipationréciproquelavieduMaîtreetcelledesondisciple ou, pour employer une expression de Jean-Paul II, decette«communiondansladouleuraveclapersonneaimée378»?«Hommeparfait379»dont“lesyeuxsonttroppurspourvoirlemal”380,leChristestl’archétypedetouslesjustesqui,àl’instarde Lot, sont torturés à la vue des œuvres mauvaises qui lesentourent (cf. 2 P 2, 7-8)381. Le rôle du Christ – et de sondisciple à sa suite – ne se limite cependant pas à celui d’unevictimepassivedumaletdupéché. Ilpeut librement382, tel leserviteur souffrant, “prendre sur lui”383 le mal du péché et lapeine qui lui est intrinsèque384, pour faire de sa vie et de sasouffrance un sacrifice expiatoire385. Mystérieusement, sesblessures peuvent alors guérir celles des pécheurs386. Cettesubstitution volontaire ne fait pas de Jésus lui-même unréprouvé387, elle ne l’isole pas davantage des hommes. Si leChristpâtitdupoidsdelacroix«pourl’ôterdumonde388»,ilest vrai aussi qu’il appelle les pécheurs à un ministère decompassion en les associant à l’expiation de leurs péchés etdonc à sa lutte contre les puissances du mal. Edith Steinparlerait “d’aider le Seigneur à porter sa croix” en acceptantqu’il accomplisse l’expiation dans les membres de son Corps

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mystique389.Eneffet,«lecombatentreleChristetl’Antéchristest loind’êtreachevé.Danscecombat,ceuxquimarchentà lasuiteduChristontleurplaceàtenir.Etleurarmeprincipaleestla croix390 ». C’est précisément dans la participationexistentielleàcecombatqu’il fautsituer l’engagementhumaindansl’expiationchristique.

Reimund Bieringer explique avec pertinence que, chezEdithStein,l’expiationduChristn’estpassubstitutiveausensoùelledispenseraitlepécheurdesesresponsabilités.C’estelle,aucontraire,quipermetàl’hommed’expieràsontour:«Touthomme doit souffrir et mourir ; mais lorsqu’il est unmembrevivantduCorpsduChrist,sasouffranceetsamorttiennentdeladivinitéduChefune force rédemptrice391 » écrit-elle. Jésusnedéresponsabilisepaslespécheursenprenantleurplace392etenmonopolisantjalousementlasouffranceexpiatrice.Donateurdetoutbien,sondésirestdecommuniqueràceuxquiveulentlesuivre–etàleurmesure–cequ’ilestlui-même:leRédempteurdel’homme393.Ainsi,enaccomplissantlesmêmesœuvres394,le«disciplebienforméseracommesonmaître»(Lc6,40).Pourvaloir, la Passion du Sauveur n’a nul besoin d’absorber oud’annuler le potentiel expiatoire de la souffrance des autreshommes. Son chemin de croix crée au contraire un espace395(assumé par la médiation de l’Église) qui leur permeteffectivement d’“avoir part”396 aux souffrances du Christexpiant. L’homme peut donc expier non pas malgré l’œuvreexpiatoire du Christ, mais grâce à elle. Ces deux réalités nes’opposentpas,mais lapremièredécoulede lasecondequi luiconfèresavaleur.Audisciplequiacceptedelesuivre,leChristneprometpasd’enleverlacroixpourlaporteràsaplacemaisill’invite à lui emboîter le pas : «Si quelqu’unveut venir àma

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suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il mesuive » (Mt 16, 24). Si le rôle de Jésus avait été celui d’un“remplaçant”, remarqueR.Bieringer,2Co5,14(«unseul[leChrist]estmortpourtousetdonc[…]toussontmorts»)auraitdûêtreformulédemanièreexactementinverse:“leChristétantmort pour tous, tous sont affranchis de la mort”397. L’actionsalvatricespécifiqueduSauveurneconsistepasàsupprimerlasouffranceetlamortdufidèlemaisàlesrendrefécondsenleurconférantcettepuissancedesalut–ou“forcerédemptrice”–quivalestransformerenuncheminderachatetdevie.

C’est l’amour qui a poussé Jésus à donner sa vie pour lerachatdespécheurs398.Eneffet,«l’offensenes’effacequeparl’amour399»écrivaitdéjàsaintThomas.C’estencore«“l’amourjusqu’à la fin” qui confère sa valeur de rédemption et deréparation, d’expiation et de satisfaction au sacrifice duChrist400».Lasouffranceestrédemptrice(avaleurdesacrificeexpiatoire) quand elle est offerte par amour401.Enfin, n’est-cepas cemême amour qui appelle et pousse le disciple à imiterl’attitude de son maître ? À moins d’être un poids mort, lemembrevéritablementvivantduChristentendetcomprendcetteinjonctionduSeigneurserviteur:«c’estunexemplequejevousaidonné :ceque j’ai faitpourvous, faites-levousaussi» (Jn13, 15). Il entend aussi l’Apôtre l’exhorter à “imiter Dieu ensuivantlavoiedel’amour,àl’exempleduChrist”qui«nousaaimés et s’est livré lui-mêmeàDieupournous, enoffrande etvictime » (Ep 5, 1-2). L’Écriture reprend ce thème à maintesreprises. Ainsi, quand elle dit : « C’est à ceci que désormaisnousconnaissonsl’amour:lui,Jésus,adonnésaviepournous;nousaussi,nousdevonsdonnernotreviepournosfrères»(1Jn3, 16) et encore : «Celui qui prétend demeurer en lui, il fautqu’ilmarchelui-mêmedanslavoieoùluiamarché»(2,6).

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unedémarche solidaired’expiation.Elle-même, au lieude fuirlacroixquiseprofileàl’horizondesonpeuple,val’embrasserunpeucommel’avaitfaitavantellela“petiteThérèse”472.Cettedémarche qui implique le don de tout son être n’ira pas sansdéchirementintérieuraupointdevueexistentiel.

PourEdithStein, l’expiationsembleviserenpremier lieulemalcommiscontre les juifs473 et lecombatpour lapaix474.Elleestmotivéeencelaaussipar«lemanquedefoidupeuplejuif » et l’accueil du Seigneur par les Siens475. La solidaritéavec son peuple et ce qu’elle appelle sonmanque de foi sontl’unetl’autretantcausesdesouffrancequemotifsd’expiation.Finalement, cette dernière revêt chez Edith Stein un caractèred’universalitécommelemontrelalonguelistedescommunautéshumaines auxquelles s’adresse l’offrande expiatoire contenuedanssontestamentqu’elleclôtparcesmots:«qu’aucund’entreeuxneseperde476».Dansunpoème477,elledemanded’ailleursàDieudebénir touthomme sans exception, y compris« cettebande d’exaltés ténébreux qui ne craignent pas le fantôme decheminsinconnus478»(allusionauxnazis).

L’expiationd’EdithSteinn’estpasdirigéecontrequiquece soit : elle est une intercession devant Dieu pour lemondeentieretplusparticulièrementpourceuxquiviventunesituationconcrète de détresse extrême. Au dire de ses familiers,l’expiation était pour elle un derniermoyen afin que la hainen’aitjamaislederniermot:pource,ilfallaitl’aborderenpriantetenexpiantparsubstitution.Enprenantsursoilasouffranceàlafoisdesvictimesetdesauteursdelahaine,unedernièregrâcedevaitêtreimploréepourlesbourreaux479.

Confrontéeàunmalquidépasseinfinimentlacapacitédelapersonnehumaineetcondamnéeàrenoncerquasimentàtoute

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possibilité d’action extérieure (hormis, éventuellement, larésistance passive de la fuite), elle opte pour l’engagementultime dans la logique de l’amour. C’est tout le sens del’offrande expiatrice volontaire d’elle-même480 pour que sonprochain – qu’il soit victime ou bourreau – soit sauvémalgrétouteslesapparencescontraires.

Unengagementsitué

L’expiation n’a pas été une démarche théorique oudésincarnée dans l’existence d’Edith Stein, mais elle prendplace dans des “lieux” bien précis de sa vie et de sonenvironnementculturel,religieuxethistorique.

L’époqueetlaspiritualitéLesauteursayanttravailléEdithSteinnemanquentpasde

relever la place importante accordée à l’expiation dans lathéologie de son temps, mais aussi dans la vie chrétienne engénéral et la liturgie en particulier. Cette situation contrastefortement avec celle d’aujourd’hui où cette dimension del’existence religieuse semble être ensevelie dans un épaissilence481. En entrant dans l’Église catholique, Edith Steinrejoint une communauté dans laquelle la terminologiesacrificielle est très répandue surtoutdepuis leXIXe siècle482.Decepointdevue,c’esttoutnaturellementqu’ellevareprendreà son compte l’expression théologique et spirituelle de cetteépoque483, telle qu’elle a pu la trouver, par exemple, dansdesouvrages de piété ou dans le catéchisme catholique qu’elle aachetédèslelendemaindesaconversion484.

Deplus,EdithSteinentreauCarmel,c’est-à-diredansun

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desOrdrescontemplatifslesplusaustèresàcetteépoque(jeûne,mortifications), l’expiation étant précisément mise en avantcomme un trait particulièrement important de la spiritualitéthérésienne485. La mission de la moniale est ainsi clairementdéfinieauxyeuxdelamoniale:«Intercéderpourlespécheursparunesouffrance librementconsentieet joyeuse,etparticiperainsi à la rédemption de l’humanité486. » Par la prière et lesacrifice, il s’agit de “compenser” les péchés des hommes etd’expierainsil’atteinteàl’honneurdeDieuqu’ilsreprésentent.L’extrait qui suit, daté de la Chandeleur 1934, met bien enlumière cette piété de l’adoration réparatrice liée au culte duSacréCœurde Jésusdans lequelbaignait l’ensemblede laviereligieuse.

« Hier, nous avons célébré dans la chapelle de notrecarmel la fête de l’Adoration perpétuelle […]. Pendantque, dehors, le tourbillon étourdissant du carnavalentraînelespersonnesdansunétatdegaietéetd’ébriété,pendantquelecombatpolitiquediviselesespritsetquelamisèreprofondefaittellementperdrecœur[…],endesemblables lieuxdesilenceetdeprière, lescœurssontouverts au Seigneur. Ils lui offrent la chaleur de leuramour en contrepartie de l’indifférence, du mépris quiluisontopposésàl’extérieur;pourlesoffensesquelecœurdivindoitsubirchaquejouretàchaqueinstant,ilsveulent offrir réparation. […] En notre temps, […] seréveille une compréhension toute nouvelle de lapuissance de la prière, de l’expiation et de laréparation487.»

Même si elle s’appuie sur une spiritualité précise, EdithSteinsemblebienelle-mêmeadopterune«compréhensiontoute

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Laquestionesticidesavoirsi,enEdithStein,iln’yauraitpasd’uncôtélaphilosopherigoureuseetdel’autrelareligieuse“mystique”, voire exaltée, qui aurait simplement repris à soncompte la pensée théologique et spirituelle de son temps. Sonpassage à la foi catholique l’aurait-elle amené à abdiquer sonintelligencepoursesatisfaired’unprêt-à-penserreligieux?

Le courant philosophiquede la phénoménologie à l’écoledeHusserl ou encore deScheler lui avait appris à « poser surtoutes choses un regard exempt de préjugés, et [à] bannir les“œillères”, quelles qu’elles fussent576 ». Selon Husserl, ils’agissait de « pratiquer la philosophie comme [une] sciencerigoureuse577 », d’après le principe selon lequel « enphilosophieonnepeutrienadmettredontl’évidenceabsolue–aprèsuneanalysecomplète–nepeutêtreétablie578».Dansungrandsoucid’objectivité579,lebutétaitd’«allerauxchosesetàleur demander ce qu’elles disent d’elles-mêmes, afin d’obtenirdescertitudesquinerésultentnullementdethéoriespréconçues,depréjugésnonvérifiés580».Habituéeàuneméthodedepenséerigoureuseenmatièrephilosophique,EdithSteina-t-ellesacrifiéen partie son esprit critique dans son approche religieuse del’expiation?

L’expiationsteinienneetlejudaïsmeLa béatification d’Edith Stein en 1987, puis sa

canonisation en 1998, ne sont pas allées sans provoquerdiscussionsetcontroversessurtoutauseindesautorités juives.InterrogéparRadio-Schalom,René-SamuelSirat, grand rabbinduconsistoirecentraldeFranceetvice-présidentduConseildesrabbins d’Europe, n’avait ainsi pas hésité à déclarer que « lePapes’esttrompéencanonisantEdithStein».Etd’exprimerle

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motifdesondésaccord:«C’estlachristianisationdelaShoahquiestenmarche581.»UncertainGordanestallédanslemêmesensenvoyantdanslefaitquel’ÉglisecatholiquereconnaisseàEdithSteinletitredemartyre«pourlafoichrétienne»(puisqueassassinéeinodiumfidei582)uneactionsymboliqueusurpatoirequi doit donner une signification chrétienne à l’holocaustejuif583.

Il est vrai que la démarche expiatoire d’Edith Stein estétroitementliéeausenschrétienqu’elledonneàlapersécutiondes juifs. Elle associe cette dernière au « destin du peuple deDieu»584sur lequelseposelourdement lamaindeDieu585. Ilest vrai aussi que l’un des motifs de son offrande expiatoirementionnéedanssontestamentdu9juin1939,est«lemanquede foidupeuple juif [et]que leSeigneur soit accueillipar lesSiens586 ». C’est à des déclarations de ce type que CécileRastoin, avec beaucoup d’autres, apporte des réserves. Elleestimeainsi«quecanoniserunepersonnen’estpasabsolutiserchacunedesesphrases587»et,plusloin:«Elle[EdithStein]aécritàpartirdu langagecatholiquepréconciliaire,elleen resteparfois tributaire et nous ne pouvons plus alors accepteraisémentsaformulation588.»OnserappelleaussiW.Herbstrithparlantde“langageantijudaïquepréconcilaire”589.Ladémarcheexpiatoire d’Edith Stein se serait-elle faite aux dépens de sasolidarité avec le peuple juif dont elle se savait pourtant fairepartie?

Élémentsderéponse

Pourunespiritualitédelacroixouverteàlavie

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L’étudedes textesdémontre–on l’adit–qu’EdithSteinétait tout à fait consciente du risque de perversion quereprésenterait « un goût maladif pour la souffrance590 ». Elledifférencied’ailleurs radicalement la« tendancesensuelle»deceluiquirecherchelasouffrance«envued’unplaisirperversetmasochiste » et « l’aspiration spirituelle » du « désir de lasouffranceexpiatrice591 ». Elle tient compte des risques de cedésiretenénumèrelesconditions592.Pourautant,ellen’estpasnaïve:ellesaitquelarecherchedelasouffranceparlessaintsdemeurera une « perversion » aux « yeux de la raisonnaturelle593».

Sil’onpeutconsidérerqu’elleavudanslacroixexpiatriceduChristleparadigme594detoutesonexistence(de)religieuse,c’est parce qu’elle considérait cette croix non pas comme unbut595, mais comme le moyen et le lieu par excellence de «l’union nuptiale avec Dieu596 ». Fidèle en cela à la doctrinesanjuaniste,elleconsidèreque«lechemindelasouffranceestleplussûr, leplusexpérimentépourparvenirà l’unionavecleSeigneur597».Aussi,lasouffranceneprend-ellesensquesielleest endurée«enunionavec leSeigneur»et,par là,« inscritedanslagrandeœuvredelarédemptionoùelleportedufruit598».EdithSteinalesoucid’articulerlemystèrepascal:pourquel’hommenouveaupuisseressusciter,levieilhommedoitmourirsurlacroix599.Encela,elleestfortementmarquéeparladoubleinfluence paulinienne600 et sanjuaniste. Ysabel de Andiaremarqueàjustetitrequ’«EdithSteindoitsatheologiacrucisàsaintPaulet sascientiacrucis à Jeande laCroix601 » et que,par conséquent, sa « theologia crucis est bien une theologiagloriaeetlaCroixunsignedetriomphe602».EdithSteinrefuse

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parlantprécisémentdelamalédictioncenséepesersurlepeuplejuif697.Ilparaîtdoncpourlemoinshasardeuxdedirequ’EdithStein ne fait que reprendre les clichés de son temps sur lejudaïsme.

Queretenirenfindecompte?Ilest indéniablequenotreauteuravuunlienentre lapersécutiondes juifset l’économiedivineperçuesuccessivementsouslestraitsdelamaindeDieuetdelacroixduSauveur.Maisest-ceuneraisonpouraffirmerqu’Edith Stein a souscrit à la thèse du rejet du peuple juifcommeétantmauditparDieu?Nousnelepensonspas.Fidèleàla théologie paulinienne développée en Rm 11, elle écritd’ailleurscesmotséloquents :«Tun’aspasrejetéTonpeuplemalgré toutes ses infidélités, mon Dieu698. » Pouvait-elle eneffetàlafoiss’offrirenvictimed’expiation«pourquel’empirede l’Antéchrist s’écroule699 » et reconnaître en ce dernier la «maindeDieu»?Ilestvrai,cependant,que«latraditiond’Israëlelle-même enseigne que la persécution n’est pas sans rapportavec le péché d’Israël700 ». Edith Stein a pu trouver chez lesprophètes lanotiondechâtimentprovisoire701dûà l’infidélitédu peuple d’Israël702, ou celle, très délicate, du « sensprovidentiel de la persécution703 ». Israël – sans pour autantjustifier les exactions de ses ennemis – n’a-t-il pas vu encertains d’entre eux comme des instruments de la justicedivine704?

Enguised’ouverture,nousdironsqu’envéritable filledupeuple juif, Edith Stein possédait ce sens aigu de l’électiondivine perçue certes comme un “privilège”, mais davantageencore comme source d’une responsabilité accrue. Dans lathéologie biblique, il dépend en effet d’Israël que le Nom duDieuunique soitprofanéparmi lesnations (cf.Ez36,20-23 ;

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Rm2,24)ousanctifiéparmises fils (cf.Lv22,32). Israël,eneffet, a été choisi et consacré parmi les nations pour porter etsanctifier705leNomduDieuvivantquiaétéinvoquésurlui(cf.Ba 2, 15). Cette mise à part (cf. Nb 23, 9 ; Dt 7, 6) et ceparticularisme706 irréductibleliéàl’élection(cf.Est3,8), toutenfaisantsagloire(cf.Rm9,4),lerendentaussivulnérableetluiapportentbiensouventlapersécution(cf.1M1,11).Quecesoitdansladétresseoulagloire, le juifvientenquelquesortetoujours“d’abord”(cf.Rm1,16;2,9-10).

L’épreuveterriblequetraversesonpeupleéveilleenEdithStein ledésirdepartagersondestin jusqu’aubout.Cefaisant,ellenechoisitpasl’holocauste707pourlesautresvictimesetneprétend pas détenir le sens ultime de la Shoah708. «“L’holocauste” désiré par Edith Stein n’est évidemment pas la“Shoah”maisledésirdes’offrirelle-même»préciseYsabeldeAndia709.Danslamesureoùellen’estpasdemeuréeextérieureau drame qui écrasait son peuple, n’avait-elle pas en quelquesorte le droit de donner un sens710 expiatoire à son propreengagement (voir son testament du 9 juin 1939)? Edith Stein,quiétaithabitéeparla«convictiondefoiqu’iln’existepasdehasard–vudelapartdeDieu711»dontlaprovidenceenglobeàlafoissavieindividuelleetcelledetoutel’humanité,auraperçuun sens rédempteur, mais comme enveloppé dans un épaismystère, là où beaucoup n’ont vu que le non-sens absurde dumal ou l’acharnement de Dieu sur son peuple. À Wielek,employé néerlandais du camp de Westerbork où elle étaitinternée quelques jours avant sa mort, elle confia dans uneconversation :«Lemondeestcomposédecontraires…(Mais)finalement rien ne subsistera de ces contraires. Seul restera legrandamour.Commentdoncpourrait-ilenêtreautrement?712»

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Ilestindéniablequelaperceptionchrétiennedujudaïsmeaconsidérablement changé aux cours des dernières décennies.Qu’ilsuffisedepenserà l’évolutiondel’oraisonpourles juifsdanslaliturgieromaineduVendredisaint.Mêmesile«dramede l’ignorance ou de la méconnaissance du Christ Jésus713 »n’estpasocculté,letons’estnettementmodifié714.S’opposantà un certain “enseignement du mépris”, certains cherchent àconsidérerlapermanenced’Israëldemanièrepluspositive:«Lanon-reconnaissanceduChristparunepartiedesJuifsn’estpasseulement “refus” mais positivement ce qui fait rebondirl’Histoire avec sa conséquence inattendue : l’intégration desGentils715»(cf.Rm11,12.25).NonseulementlesIsraélitesnedoivent pas être « présentés comme réprouvés par Dieu nimaudits,commesiceladécoulaitdelaSainteÉcriture»716mais,àlasuitedesaintPaul,oninsistedenouveausurlefaitquelepeuplejuifdemeureaimé«àcausedespères»(cf.Rm11,28).Edith Stein, sans rien renier de l’unicité salvifique de JésusChristetdelavéritédéfinitiveadvenueenlui717,auracherchéàvivre – parfois douloureusement (cf. Rm 9, 2-3) – l’unitéirréductibleentrel’AncienetleNouveauTestament718.

Ouverture

DelaquêtedelavéritéàlasagessedelacroixexpiatriceÀ l’instar de sainte Thérèse de Lisieux719 – quoique

manièredifférente–,toutelavied’EdithSteinaétémarquéeparune recherche passionnée de la vérité et de la sagesse. «Monuniqueprièreétaitlarecherchedelavérité720»dira-t-elledelapériodedesonadolescenceoùelleperditlafoidesonenfance

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;«lesangdel’Alliance,versépourlamultitude,pourlepardondespéchés»(Mt26,28) ;«Quelqu’unapayé leprixdevotre rachat» (1Co6,20) ;«Christ Jésus, qui s’est donné en rançon pour vous » (1Tm2, 6) ; « Il [leChrist]aeffacé[…]lacéduledenotredette»(Col2,14).

271LaSciencedelaCroix,op.cit.,p.305.

272«L’expiationmystique»,Sourcecachée,op.cit.,p.231.

273 « Le Seigneur est non seulement juste, maismiséricordieux » (De lapersonne,op.cit.,p.52).

274 « L’expiation mystique », Source cachée, op. cit., p. 232 ; cf. « LemystèredeNoël»,LaCrècheetlaCroix,op.cit.,p.35-36.

275 En sa Personne indivise, le Verbe incarné unit Dieu qui justifie enrachetantetl’hommequisatisfaitenexpiant.

276 L’idée est traditionnelle. Dans un sermon sur la Passion du Seigneur,saintAugustinécritainsi:«ceVerbedeDieus’estfaitchair,etilaétablisademeureparminous.Cariln’auraitpaseuenlui-mêmedequoimourirpournous,sanscettechairmortellequ’ila tiréedenous» (citédansLa liturgiedesheures,op.cit.,vol.II,p.319).

277«LemystèredeNoël»,LaCrècheetlaCroix,op.cit.,p.44.

278 Cf. Lettre Promisisse me memini du pape saint Léon Ier appeléeégalementTomusLeonisII(17août458)(DH,n°317-318).Ilpeutêtreutilede rappelerque, laPersonnedivineduFilsdeDieuétant l’unique sujetdel’humanitéduChrist,«toutdansl’humanitéduChristdoit[…]êtreattribuéàsapersonnedivinecommeàsonsujetpropre»(CÉC,n°468;cf.n°466).

279ConcileduLatran(octobre649),canon15(DH,n°515).

280Cf.Sommecontre lesGentils, III, 158,Considerandum (cité dans :B.SESBOÜE–J.WOLINSKI[dir.],op.cit.,p.494).N’oublionspasqu’EdithStein avait participé aux Journées d’études thomistes à Juvisy en 1932 etqu’elleconnaissaitdonctrèsbienlapenséedesaintThomas,dontelleavaittraduitleDeveritateen1928.

281L’idéeestcourante:«Notre-Seigneurasouffertplusqu’ilnefallaitpournousracheter.Maiscequiauraitsatisfait la justicedesonPèren’auraitpassatisfait son amour»disait ainsi saint Jean-MarieVianney (LeCuré d’Ars.Sapensée-Soncœur,Présentésparl’abbéBernardNodet,Paris,DescléedeBrouwer,1997,p.51).

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282 Contrairement à ce qu’avance R. BIERINGER, op. cit., p. 101, lesthèmes de l’honneur blessé deDieu et de la satisfaction ne sont donc pastotalement absents sous la plume d’Edith Stein (même si elle ne lesmentionnequerarement,ilestvrai).

283Op.cit.,p.515.

284 « Le terme de satisfaction vient du droit romain. Il n’y exprimait pasl’acquittement totald’unedette,mais le faitd’en“faireassez” (satisfacere),defairecequel’onpouvait,pourêtrerelaxé.Lasatisfactiontenaitainsilieudupaiementd’unedette.Tertullien, juristedeformation, fitentrerce termedanslevocabulairethéologiqueenl’appliquantàlaconduitepénitentielledupécheur “satisfaisant” pour son péché […]. Saint Ambroise emploiera lepremier ce terme à propos du Christ en croix » (B. SESBOÜE – J.WOLINSKI[dir.],op.cit.,p.488).

285Ibid.,p.486.

286Voicicequ’écrit,demanière très représentative, saint JeanFisherdanssoncommentaire sur lepsaume129 :«Ce sacrifice [celuiduChrist grandprêtre]estsiappréciéetagréédeDieuquecelui-ci,dèsqu’il l’avu,n’apurefuser, prenant pitié de nous, d’accorder son pardon à tous ceux qui serepentent vraiment » (cité dansLa liturgie des heures, op. cit., vol. II, p.270).

287 Pour un exposé plus complet de l’argument sotériologique de saintAnselme,nousrenvoyonsà:B.SESBOÜE–J.WOLINSKI(dir.),op.cit.,p.487-490.

288Cf.L’êtrefinietl’Êtreéternel,op.cit.,p.112-115,notes91,97et105,oùelleseréfèreauProslogiondesaintAnselme.

289Cf.B.SESBOÜE–J.WOLINSKI(dir.),op.cit.,p.490.

290Cf.ibid.,p.491.

291LaSciencedelaCroix,op.cit.,p.305(voiraussiibid.,p.208).Danslemêmesens,EdithSteinécritque,«parleursupplicationpersévérante»,lesCarmélites«attirentlagrâceetlamiséricordedivinesurl’humanitéplongéedanslespéchésetladétresse»(«Amourpouramour.VieetœuvredesainteThérèsedeJésus»,Sourcecachée,op.cit.,p.102).

292B.SESBOÜE–J.WOLINSKI(dir.),op.cit.,p.491.

293Laformulationesticitrèsprocheduparagrapheconsacréaux«Causes

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de lamortdeJésus-Christ»dans leCatéchismeduConciledeTrente (op.cit.,chap.5,p.55-57).Notonsquece texteneparlepasàcetendroitde la“Justicedivine”maisévoqueparcontre«lagrandeuretlaforcedel’AmourdeDieupournous»(ibid.,p.56).Leparagraphesuivant(«Fruitsdelamortde Jésus-Christ ») dit cependant du Christ qu’en payant à Dieu son Pèretoute la dette de nos péchés, la colère et l’indignation de ce dernier furententièrementapaisées(ibid.,p.60).

294NousrenvoyonsàlacitationdeL’êtrefiniet l’Êtreéternel (op.cit.,p.516)donnéeplushaut.D’aprèsEdithStein,«n’estméritoirequecequin’estpasfaitenvued’unerécompense.OnnepeutpasnégocieravecDieu[…]personnenepeutsetarguerdevantDieudeméritesqu’ilauraitacquis,carilnepeutjamaissavoirs’ilaquelquemérite»(Delapersonne,op.cit.,p.52).On se gardera de durcir ces propos en rejetant le concept catholique demérite en lui-même (voir notamment CÉC, n° 2006-2011). Edith Steinsembledavantages’opposeràuneattitudemesquinequitenteraitdefairedeDieul’obligédel’homme,cequinesepeut,étantdonnéque,«àl’égarddeDieu,iln’yapas,ausensd’undroitstrict,deméritedelapartdel’homme» (ibid., n° 2007 [nous soulignons]). En réalité, c’est Dieu lui-même quidésire que nous méritions les grâces utiles à notre sanctification, commepour l’obtentionde lavie éternelle (cf. ibid., n°2010).La raisond’êtredumérite doit donc être recherchée du côté de Dieu qui a voulu associerl’hommeautravaildelagrâce(cf.ibid.,n°2008).

295«Expiation»in:G.WIGODER(dir.),Dictionnaireencyclopédiquedujudaïsme,op.cit.,p.393.

296Cf.Lc24,47;Ac2,38;3,19:«Convertissez-vousdoncetrevenezàDieu,afinquevospéchéssoienteffacés».

297Quandl’ÉcritureoulaTraditionexhortentà“sesauver(soi-même)”(cf.Ac 2, 40 ; 1 Tm 4, 16 ; Homélie du IIe siècle citée dans La liturgie desheures,op.cit.,vol. IV,p.298et301),ellesn’invitentpasàfairesonsalutparsespropresforces,maissoulignentsimplementlanécessaireimplicationde la volonté dans la conversion. La grâce prévenante de Dieu ne sauraitdispenserd’uneréelledécision de“choisir lavie” (cf.Dt30,15.19 ;Si15,16-17).

298 De la personne, op. cit., p. 46-47. Sur l’irréductibilité de cetteresponsabilité,voirEx32,32-33:àMoïsequiluiproposaitd’êtreeffacédulivredevieenfaveurdespécheurs,Dieurépond:«c’estceluiquiapéché

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souventvécucommeune tragédie.EdithSteinattribue le taux relativementélevédesuicidesparmilesjuifsaumanquedeperspectivedevieéternelle.Ilest indéniable qu’Edith Stein a été marquée par le suicide de deux de sesonclespourdesdifficultésfinancières(cf.Werke,t.VII,p.50-51).

430DansAusdemLebeneiner jüdischenFamilie,EdithSteinditavoirétéinconsciemment marquée de manière très profonde par les sentences deMmeStein:«Wasmanwill,daskannman»(“quandonveut,onpeut”)et:«Wie man sich’s vornimmt, so hilft der liebe Gott » (“aide-toi et le cielt’aidera”).MmeStein reconnaissait cependantque sa réussitenedevaitpasêtreattribuéeàsespropresforcesmaisàDieu(cf.ibid.,p.32;198).

431Cf.J.BOUFLET,EdithStein.Philosophecrucifiée,op.cit.,p.31.

432 Lettre à Hedwig Conrad-Martius citée dans Edith Stein, la quête devérité,op.cit.,p.29.

433Ellediraplustardcesmotssignificatifsdansuneconférenceprononcéele 31 janvier 1931 à Ludwigshafen sur le mystère de Noël : « Pour lechrétien,iln’yapasd’étranger;leprochainesttoujoursceluiquisetrouvedevantnousetquialeplusbesoindenous»(LaCrècheetlaCroix,op.cit.,p.39-40).

434Citédans:J.BOUFLET,op.cit.,p.63(voirWerke,t.VII,p.125).

435 Ibid., p. 81 (voirWerke, t. VII, p. 214). Son dévouement lui vaudrad’ailleurs,aprèslaguerre,la“médailledelabravoure”(Tapferkeitsmedaille)delaCroixRouge(cf.J.BOUFLET,op.cit.,p.85).

436Ibid.,p.51;141.

437 Cf. par exemple la lettre du 17.03.1933 à Sœur AdelgundisJaegerschmidt, o.s.b., où Edith Stein écrit au sujet de sainte Thérèse deLisieux : « Pourmoi, il n’est rien de plus grand [une vie transformée parl’amour de Dieu], et j’aimerais, autant que possible, en nourrir ma vie etcellede tousmesproches»(citédans :J.BOUFLET,op.cit.,p.216;voirWerke,t.VIII,p.133).

438Cf.parexempleJ.BOUFLET,op.cit.,p.122ss;131.

439Cf.ibid.,p.174-175.

440Iln’yapaschezelled’uncôtélechercheuretdel’autrelapersonne.

441Cf.J.BOUFLET,op.cit.,p.124.

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442 Cf. l’interview de huit sœurs au Carmel d’Echt réalisée en 1977 in :Carmel,n°49,1988,op.cit.,p.67-77.

443Dansunelettredu11.01.1934àSœurAdelgundisJaegerschmid,o.s.b.,elle écrit de manière significative : « Si quelqu’un vient chez nous toutéreintéetbriséetqu’ilemporteensuiteunpeudepaixetdeconsolation,celamerend trèsheureuse» (citédans :Sourcecachée,op.cit.,p.26,note5 ;voirWerke,t.VIII,p.160).

444Cf.parexemple:R.BIERINGER,op.cit.,p.110;F.M.SCHANDL,op.cit.,p.134ss.

445Cf.B.DUPUY,«EdithSteindans lesgriffesde laGestapo.Précisionsnouvellessursonenvoiendéportation»in:Istina,XLIII,1998,p.261.

446Ibid.,p.260.

447Dans son testament du 9 juin 1939, elle offre sa vie aussi pour ses «parents,vivantsetmorts»(Lesecretdelacroix,op.cit.,p.117).

448Ibid.,p.83.OnpeutdireavecC.Rastoinqu’EdithSteinaagi«autantqu’il était en son pouvoir contre le fléau de l’antisémitisme nazi et del’antijudaïsmeecclésial[sic]»(EdithSteinetlemystèred’Israël,op.cit.,p.79). Ses initiatives dans ce sens ont été multiples. Elle écrit uneautobiographie(AusdemLebeneiner jüdischenFamilie [1933-1935])pourdonneruneimagepositivedujudaïsme(cf.Werke,t.VII,p.3-4).Elletraduiten 1939 le livre de Closen, s.j. sur la question juive et qui esquissait unelecturechrétiennedelapermanenced’Israëlàpartirdel’Écriture.Elleécrit«Laprièrede l’Église» (1936)quienracine l’Églisedans l’allianceduSinaï,demêmeque«HistoireetespritduCarmel»(1935)situeleCarmeldanslatradition d’Israël. Ne pouvant plus voter elle-même puisque non aryenne,elle refuse de plébisciter l’Anschluß lors du vote du 10 avril 1938 et on lavoit même exhorter énergiquement sa communauté et ce, qu’elles qu’ensoient les conséquences, de ne pas voter Hitler dans lequel elle voit “unennemideDieuquientraîneral’Allemagneàsaperte”(cf.F.M.SCHANDL,op.cit.,p.120).Notonsaupassagequesonappréciationd’HitlerrejointcelledePieXIqui,selonundossierduministreitaliendesAffairesétrangèresdel’époque,considéraitcedespoteen1938comme«leplusgrandennemiduChrist et de l’Églisedes tempsmodernes» («PieXI etHitler» in :L’Amihebdo,1eravril2001,p.5).

449 Le secret de la croix, op. cit., p. 82. À un niveau moindre de lahiérarchie catholique, elle écrira le 6 mars 1932 à Mgr Sigismund Waitz,

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évêque d’Innsbruck-Feldkirch, pour protester contre des remarquesblessantesvis-à-visdu judaïsmedansses livres sur saintPaul (voir :F.M.SCHANDL,op.cit.,p.121-122;note221,p.243;W.HERBSTRITH,EdithStein.JüdinundChristin,München,NeueStadt,19982,p.5).

450Cettelettreaétérenduepubliqueen2003.Onentrouveraunetraductionfrançaise dansLaCroix, 24 février 2003, p. 9. Voir aussi Le secret de lacroix, op. cit., p. 84-85 et les notes 241 et 242. PieXI devait déclarer le 6septembre 1938 à un groupe de pèlerins belges venus à Rome : « Par leChrist et dans le Christ, nous sommes de la descendance spirituelled’Abraham. Non, il n’est pas possible aux Chrétiens de participer àl’antisémitisme… L’antisémitisme est inadmissible. Nous sommesspirituellementdesSémites»(ibid.,note229,p.80).

451Delapersonne,op.cit.p.44-46.

452 Ibid., p. 47-48. Edith Stein refuse ici le terme de « responsabilitécollective » (ibid., p. 47). On perçoit une fois de plus l’influence d’OdonCasel,o.s.b.(cf.A.GOZIER,op.cit.,p.110).

453Delapersonne,op.cit.,p.48.

454Ibid.

455Lecasde la juivenéerlandaiseEsther (diteEtty)Hillesum(1914-1943),qui avait elle aussi choisi délibérément de partager le sort de son peuple,mérite d’être mentionné. Avant d’être déportée à son tour, E. Hillesumassurait des fonctions d’« assistante sociale » au camp deWesterbork. Lessurvivantsaffirmèrentqu’ellefutpoureux,jusqu’auderniermoment,une«personnalité lumineuse ». Dans une lettre de décembre 1942, elle related’ailleursl’arrivée,durantl’été,d’untransportde«catholiquesjuifs»,dontdesmonialesetdesmoines«portantl’étoilejaunesurleurhabitconventuel» (cf. E. HILLESUM,Une vie bouleversée. Journal 1941-1943. Suivi desLettres deWesterbork, op. cit., p.XI ; 261 ;XIII [cette dernière référencerenvoieàlafinduvolume]).

456Uneinscriptiondujournald’EttyHillesumendatedu18septembre1942peutlaissersupposerunerencontreavecEdithetRosaStein:«[Rencontréaussi][…]deuxreligieuses,appartenantàunefamille juive trèsorthodoxe,riche et très cultivée de Breslau, avec l’étoile jaune cousue sur leur habitmonastique»(citédans:P.LEBEAU,EttyHillesum.Un itinérairespirituel.Amsterdam1941-Auschwitz1943,Paris,AlbinMichel,2001,p.238).

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vérité,(coll.),op.cit.,p.15,note7.

615Cf.R.BIERINGER,op.cit.,p.123.Voiraussil’homéliedeJean-PaulIIpour la canonisation d’Edith Stein in : La documentation catholique, n°2192,1998,p.954.

616Cf.F.M.SCHANDL,op.cit.,p.134.

617 Voir le témoignage de Johannes Hirschmann, s.j., dans : W.HERBSTRITH (éd.), Edith Stein. Ein Lebensbild in Zeugnissen undSelbstzeugnissen,op.cit.,p.134.

618Cf.J.BOUFLET,op.cit.,p.271.

619Cf.R.BIERINGER,op.cit.,p.92.

620Ainsi,dansL’êtrefinietl’Êtreéternel,op.cit.,p.504;514ss.,ellecite,comme nous l’avons vu, le Concile de Trente (cf.DH, notamment les n°1521etsuivants).

621 Il s’agit duCatechismuscatholicus (Pro adultis) du cardinalGasparri,publié à Rome en 1929 par la Polyglotte vaticane et qui en était déjà à sasixièmeédition en1931.EdithStein cite ladéfinitionqu’il donnede la foi(cf.réponseàlaquestionn°515)dansL’êtrefinietl’Êtreéternel,op.cit.,p.34.

622BARTMANNBernard,LehrbuchderDogmatik,Freiburgi.Br.,Herder,19328. D’après Sophie Binggeli, il semble qu’Edith Stein ait aussi lu ladogmatiquedeScheeben.

623Cf.L’êtrefinietl’Êtreéternel,op.cit.,p.515;B.BARTMANN,Précisde théologie dogmatique, t. I, Mulhouse, Salvator, 19517, p. 433-434.L’église paroissiale d’Echt au Pays-Bas conserve un document démontrantqu’Edith Stein a emprunté un autre ouvrage de Bartmann (Grundriß derDogmatik, Freiburg i.Br.,Herder, 1923) le 24 avril 1933 à la bibliothèqueuniversitairedeMünster.

624VoirainsilerapprochementdelafigurevétérotestamentaireduServiteursouffrantquioffresavieensacrificeexpiatoire(cf.Is53,10)avecleChristdanslemystèredesaPassion(cf.1P2,22-24).

625«La justificationnousaétéméritéepar lapassionduChrist qui s’estoffertsurlaCroixenhostievivante,sainteetagréableàDieu[cf.Rm12,1]et dont le sang est devenu instrument de propitiation [cf. 3, 25] pour lespéchésdetousleshommes»(CÉC,n°1992;cf.n°615-618).

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626Op.cit.,p.X.

627Voirl’avant-proposd’EdithSteindatédu1erseptembre1939,ibid.,p.2.

628Cf.J.BOUFLET,op.cit.,p.109-111.

629Ibid.,p.110.

630L’être fini et l’Être éternel, op. cit., p. 35.Voir aussi le “rôle de Jean-Baptiste”quetientlaphilosophieàl’égarddelafoichezMauriceBlondel.

631Dans les«Sentencesdumoisde juin1940»,elleécrit :«L’apparenceextérieure des choses nous trompe tous. Nous voyons ici sur terre desimages énigmatiques, seul leCréateur connaît l’être vrai » (Le secret de lacroix,op.cit.,p.121).

632 Edith Stein parle d’expérience dans la mesure où elle a traversé unedépression sérieuse, accompagnée d’envies de suicide, au cours de larédactiondesathèse.

633Citédans:J.BOUFLET,op.cit.,p.109-110.

634R.INGARDEN,«ÜberdiephilosophischenForschungenEdithSteins»in :Freiburger Zeitschrift für Philosophie und Theologie, Freiburg i. Br.,1979,p.468.

635J.BOUFLET,op.cit.,p.180.

636Citédans:ibid.,p.110.

637L’êtrefinietl’Êtreéternel,op.cit.,p.35.

638Cf.Carmel,n°49,1988,p.70-73.

639Cf.J.BOUFLET,op.cit.,p.123.

640Cf.C.RASTOIN,op.cit.,p.81;F.M.SCHANDL,op.cit.,p.121-122;243.

641 A l’occasion du référendum du 10 avril 1938, la plupart des sœursétaient d’avis qu’il fallait voter pour Hitler étant donné que les résultatsétaienttruquésdetoutefaçonetquedesvotesnégatifsauraientpuentraînerdes sanctions pour la communauté religieuse. Edith Stein s’éleva trèsénergiquementcontrecetavisetimploraitsessœursdenepasaccorderleurssuffragesauFührer(cf.F.M.SCHANDL,op.cit.,p.120).

642 Voir Romaeus Leuven, o.c.d., dans l’introduction à La Science de laCroix,op.cit.,p.VIII.

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643Citédansibid.,p.XII.«Baruziprésented’étonnanteslacunesetabesoind’êtrecomplété»écrit-ellele11novembre1941(ibid.).

644Cf.J.BOUFLET,op.cit.,p.182.J.Maritainparleraàceproposd’un«thomismepeuorthodoxe»(ibid.).

645 Dans la lettre du 30.03.1940 à Sœur Agnella Stadtmüller, o.p., elleinterprètecertainesexpressionslatinesduPs19[18],14.Dans«abalienis»,ellevoitainsilafautequinousvientd’autrui(cf.Werke,t.IX,p.145-146).

646Cf.C.RASTOIN,op.cit.,p.27,note5;p.79-81.

647 Cf. Die Frau. Ihre Aufgabe nach Natur und Gnade, Louvain,Nauwelaerts/Freiburgi.Br.,Herder,1959(Werke,t.V),p.200-201.

648Cf.notesdu07.04.1935etdu06.03.1936dansLesecretdelacroix,op.cit.,p.26-27;39-40.

649Dans ses écrits sur la question féminine, elle critique ce qui est, à sesyeux,unerégressionhistoriquedustatutecclésialde la femmeauvudesasituationdansl’Égliseprimitive(cf.W.HERBSTRITH[éd.],EdithStein.EinLebensbild in Zeugnissen und Selbstzeugnissen, op. cit., p. 45-46 ; J.BOUFLET, op. cit., p. 150). Au sujet de la question de l’ordination desfemmesqueposeEdithStein,voir:S.BINGGELI,«Versuneanthropologiedelafemme»in:EdithStein,laquêtedevérité,(coll.),op.cit.,p.112;B.MOLTER,Edith Stein, martyre juive de confession chrétienne, op. cit., p.54-55.

650AlorsquesonancienmaîtreHusserlestmourant,elleécrit:«JenemefaispasdesoucipournotrecherMaître:j’aitoujoursététrèsloindepenserque lamiséricordedeDieupût se limiter à la seuleÉglisevisible,Dieuestvérité,etquicherchelavéritéchercheDieu,qu’il lesacheounon»(Lettredu 23.03.1938 à Sœur Adelgundis Jaegerschmid, o.s.b. citée dans : J.BOUFLET,op.cit.,p.248;cf.Werke,t.IX,p.102).Defaçonsimilaire,elleest confiantepourcequi estdu salutde saMèredécédéedans la foi juive(voirlettredu04.10.1936àSœurCallistaKopfcitéedans:J.BOUFLET,op.cit.,p.242;cf.Werke,t.IX,p.68).

651 Edith Stein a rencontré Dieu comme amour particulièrement dans lesécrits de saintAugustin, de sainte Thérèse d’Avila et de sainte Thérèse deLisieux.VoiraussiL’êtrefinietl’Êtreéternel,op.cit.,p.64;«Lesnocesdel’Agneau»,Sourcecachée,op.cit.,p.265.

652Cf.R.BIERINGER,op.cit.,p.101.

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réconciliation de la multitude avec Dieu en un seul hommenouveau,nesontpossiblesqu’“aumoyendelacroix”(cf.Ep2,15-16):lavictoiresurlahaineestàceprix.

Par-delà unemanière de s’exprimer qui ne nous est plusguère familière aujourd’hui, Edith Stein est pour nous untémoignage vivant qu’être baptisé, cela signifie « revêtir leChrist » tout entier (cf. Ga 3, 27) jusqu’à faire sien sessentiments (cf. Ph 2, 5) : ceux d’un abaissement extrêmeaboutissantaurelèvementdans lagloire.L’expiationnesauraitfinalementavoirdesensendehorsdecettedynamiquepascalepour laquelle le « langage de la croix » s’est révélé êtrepuissanceetsagessedeDieu(cf.1Co1,18-25).S’engagersurla voie étroite de l’expiation à la suite deChrist suppose quel’onaccède,grâceàl’Esprit,àlalogiqueoblativedel’amourdecharitédontelleprocède. Iln’yaau fondquecetamourdivinquiaitpu“presser”(cf.2Co5,14)EdithSteinàprouver783sondon total en faisant de sa vie et de sa mort un sacrificeexpiatoirepourlamultitude(cf.Is53,10).Ellenousdonnelàletémoignageultimeet insurpassableduvraidisciple :«Nuln’ad’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pourceuxqu’ilaime»(Jn15,13).

781 Cf. La foi de l’Église. Catéchisme pour adultes publié par laconférence épiscopale allemande, Turnhout, Brepols / Paris, Cerf,Centurion,1987,p.186.

782AusensdemanièreconcrètedevivreàlasuiteduChrist.

783Cf.Rm5,7-8.

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Étatdessources

Éditionsdesœuvresd’EdithStein

Lebutn’estpas icide redonner labibliographie,maisdepréciser dans quelles œuvres d’Edith Stein ou dans quellesautressources(témoignages,etc.)nousavonspuisépourréunirlematériaudebaserelatifàl’expiation.

Les œuvres d’Edith Stein en allemand sont en voied’achèvement à l’heure actuelle. Après que dix-huit volumesfurent publiés chez Herder dans la collection Edith SteinsWerke784, le même éditeur décida de mettre en chantier unenouvelle édition des œuvres complètes qui comportera 24volumes785. La première édition avait, en effet, « révélé denombreusesfaiblesses786»:inexactitudesdanslarestitutiondutexteoriginal,omissions,erreursdedatationouencoreméprisesurl’auteur.

Cesœuvresnesontquepartiellementtraduitesenfrançaiset certains titres sont épuisés ou en cours de réédition. Aprèsavoir consulté de bons connaisseurs d’Edith Stein787, nousavons retenu un choix de sources que nous détaillons ci-dessous.

Lessourcesretenues

Mêmesi l’idéed’expiation est plusdéveloppéedans l’unoul’autretexted’EdithStein(comme«L’expiationmystique»,par exemple), ce thème est au fond dispersé dans la quasi-totalité de ses œuvres. Afin de fournir au lecteur une vue

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d’ensemble, nous avons tenté une classification des sourcesretenuesendonnantchaquefoisladatederédactioncertaineouvraisemblable.Chaquefoisqu’ilnousestconnu,nousprécisonsenoutreletitreallemandd’origine.

Écritsphilosophiques-Del’État(EineUntersuchungüberdenStaat)-1925.-De lapersonne.Corps, âme, esprit.On trouve aussi le

titre:Lastructureontiquedelapersonneetsaproblématiqueépistémologique (Die ontische Struktur der Person und ihreerkernntnistheoretische Problematik) - La datation varie entre1922et1925(voire1932).

-L’être finiet l’Étreéternel.Essaid’uneatteintedusensde l’être (Endliches und Ewiges Sein.Versuch eines AufstiegszumSinndesSeins)-1935/1936.

Écritsdethéologiespirituelle- « La prière de l’Église » (« Das Gebet der Kirche ») -

1936.-LaSciencedelaCroix.Passiond’amourdeSaintJeande

laCroix (Kreuzeswissenschaft.Studieüber Joannes aCruce) -1941/1942.

Textesdespiritualité-«Voiesdusilenceintérieur»(«WegezurinnerenStille

»)-Débutdesannées1930.-«LemystèredeNoël. Incarnationethumanité» («Das

Weihnachtsgeheimnis. Menschwerdung und Menschheit ») -1931.

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Forschungen Edith Steins » in : Freiburger Zeitschrift fürPhilosophieundTheologie,1979.

LECLERC, Gérard, « Edith Stein et le peuple juif » in :Francecatholique,n°2663,23octobre1998,p.22-23.

LENA,Marguerite,«Dansladéchirure»in:EdithStein,laquêtedevérité, (coll.),Saint-Maur,Parole et silence, 1999, p.55-69.

LENA,Marguerite,«EdithStein:l’histoireensecret»in:Carmel,n°89,1998,p.69-83.

LEUVEN,Romaeus,«AuCarmeld’Echt»in :Carmel,n°49,1988,p.65-81.

LÉVINAS,Emmanuel,«AimerlaThoraplusqueDieu»in:KOLITZ,Zvi,YosselRakovers’adresseàDieu,Paris,Calmann-Lévy,1998.

LYONNET, Stanislas, « Expiation » in : LÉON-DUFOUR,Xavier (dir.), Vocabulaire de théologie biblique, Paris, Cerf,19917,col.425-428.

LYONNET, Stanislas, «Rédemption» in :LÉON-DUFOUR,Xavier (dir.), Vocabulaire de théologie biblique, Paris, Cerf,19917,col.1078-1084.

MAIN,E.,«AncienneetnouvellealliancesdansledesseindeDieu»in:NouvelleRevueThéologique,n°118,1996.

PASQUET,Colette,«EdithSteinetlesPèresdel’Église»in:Carmel,n°89,1998,p.109-124.

PROD’HOMME, Fernand, « Expiation » in :DictionnaireencyclopédiquedelaBible,Maredsous,Brepols,1987,p.460-461.

RAMEL, André, « Edith Stein. Phénoménologie et

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ontologie à la lumière de la Croix » in : GIRE Pierre (dir.),Philosophies en quête du Christ, Collection Jésus et Jésus-Christ,n°52,Paris,Desclée,1991,p.397-419.

SECRETAN, Philibert, « Edith Stein philosophe » in :Carmel,n°49,1988,p.14-18.

SECRETAN, Philibert, « Edith Stein, juive et chrétienne »in:Carmel,n°89,1998,p.41-48.

TILLIETTE, Xavier, « Edith Stein » in : Etudes, 369/4,octobre1988,p.347-358.

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Tabledesmatières

Avantpropos

Introduction

ChapitreI:l’expiationd’aprèslestextes

Al’expiationmystique

Blestextesd’offandes

Cautrestextesettémoignages

ChapitreII:synthèsetessaid’appréciationcritique

Lefondementthéologiquedel’expiation

L’expiationcommeengagementexistentiel,situéetconditionnel

Essaid’appréciationcritique

Conclusion

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(Footnotes)116occurrencespourDe l’État et6pourL’être fini et l’Êtreéternel.2 4 occurrences pour « La prière de l’Église » et 3 pour LaSciencedelaCroix.3 11 occurrences pour « L’expiationmystique », 1 pour « LemystèredeNoël»,1pour«Voiesdusilenceintérieur»,2pour

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«AmourpourAmour:VieetœuvredesainteThérèsedeJésus»,2pour«L’histoireetl’espritduCarmel».4 2 occurrences pour « Les noces de l’Agneau » et 1 pour «ExaltationdelaCroix».51occurrencepour«Paxvobis»et1pour«ADieulePère».6 Ces occurrences ne portent pas sur toutes les lettresconservéesd’EdithStein.7Ils’agitdu«Testament»d’EdithStein.