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SCCD : K.M BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ADB/BD/WP/2016/167 ADF/BD/WP/2016/115 6 octobre 2016 Préparé par : IDEV Original : Anglais Date probable de présentation au Comité Opérations/Efficacité du développement (CODE) 21 octobre 2016 POUR EXAMEN MEMORANDUM AUX : CONSEILS D’ADMINISTRATION DE : Vincent O. NMEHIELLE Secrétaire général OBJET : TANZANIE : EVALUATION D’IMPACT DU PROGRAMME D’APPROVISIONNEMENT EN EAU ET D’ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL* Veuillez trouver ci-joint, le Rapport cité en objet. PJ : c. c. : Le Président * Les questions concernant ce document seront adressées à : M. R. NANGIA Evaluateur général IDEV Poste 2041 Mme R. AMIRA Chef de division IDEV.1 Poste 2696 M. F. TURAY Chargé de l’Evaluation en chef IDEV.1 Poste 3257

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SCCD : K.M

BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

ADB/BD/WP/2016/167 ADF/BD/WP/2016/115

6 octobre 2016

Préparé par : IDEV Original : Anglais

Date probable de présentation au Comité

Opérations/Efficacité du développement

(CODE)

21 octobre 2016

POUR EXAMEN

MEMORANDUM

AUX : CONSEILS D’ADMINISTRATION

DE : Vincent O. NMEHIELLE

Secrétaire général

OBJET : TANZANIE : EVALUATION D’IMPACT DU PROGRAMME

D’APPROVISIONNEMENT EN EAU ET D’ASSAINISSEMENT EN MILIEU

RURAL*

Veuillez trouver ci-joint, le Rapport cité en objet.

PJ :

c. c. : Le Président

* Les questions concernant ce document seront adressées à :

M. R. NANGIA Evaluateur général IDEV Poste 2041

Mme R. AMIRA Chef de division IDEV.1 Poste 2696

M. F. TURAY Chargé de l’Evaluation en chef IDEV.1 Poste 3257

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Document traduit

GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

TANZANIE

EVALUATION D’IMPACT DU PROGRAMME D’APPROVISIONNEMENT

EN EAU ET D’ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL

DEPARTEMENT IDEV

Octobre 2016

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement

en eau et d’assainissement en milieu rural

République Unie de Tanzanie

Rapport principal

Couverture: Membres de la COWSO du district de Kona. Leur système comprend un stock pour l’abreuvage

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Préface

Une alimentation en eau sûre à des fins domestiques et des pratiques d’hygiène et d’assainissement appropriées

sont indispensables pour un mode de vie sain dans les zones rurales en Tanzanie. Avec l’appui des partenaires

au développement, le Gouvernement de Tanzanie et les citoyens de ce pays œuvrent de concert à l’atteinte de ces

objectifs, à travers la Phase I du Programme de développement du secteur de l’eau (WSDP).

Par le biais du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural (RWSSP), le Groupe

de la Banque africaine de développement a fortement appuyé ces efforts. Tel que cela a été récemment le cas en

Ethiopie, le Département de l’évaluation indépendante du développement du Groupe de la Banque a fait conduire

une évaluation de l’impact du RWSSP, portant sur les principaux aspects des moyens d’existence et de

l’économie.

Cela a été un honneur pour nous d’avoir été invités à entreprendre la présente évaluation, et nous avons œuvré

de concert avec des homologues du Gouvernement de la Tanzanie, de la Banque et des partenaires au

développement à la production des données et à la conduite des analyses présentées plus loin. Nous espérons

qu’il s’agit là d’intrants utiles pour le renforcement des efforts d’approvisionnement en eau et d’assainissement

en milieu rural en ce début de la deuxième phase du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement

en milieu rural.

Le rapport d’évaluation lui-même est présenté ci-dessous, y compris les annexes 1 et 2 (termes de référence et

liste des personnes rencontrées). Le volume II présente les annexes techniques portant sur la méthodologie et les

données, ainsi que sur les instruments utilisés pour conduire les enquêtes sur le terrain.

Nous tenons à exprimer nos remerciements au Représentant résident de la Banque africaine de développement,

Dr Tonia Kandiero, ainsi qu’au chargé de programme du Bureau de la Banque en Tanzanie, M. Sabas Marandu,

pour tout leur appui au cours de l’évaluation. Nous tenons également à exprimer nos remerciements à Mme

Halimah Kitandula, du Bureau de la Banque en Tanzanie, pour tout l’appui logistique et administratif fourni.

Nous tenons en outre à exprimer notre sincère gratitude au directeur de l’approvisionnement en eau dans les

zones rurales au sein du Ministère de l’Eau, à savoir l’ingénieur Frida Rweyemamu, ainsi qu’à son adjoint,

l’ingénieur Jackson Mutazamba.

A l’Université de Dar Es Salam, les enquêtes sur le terrain conduites au Centre pour les recherches et politiques

économiques ont été parfaitement coordonnées par le coordinateur des recherches, le Dr Stephen Kirama. Nous

tenons à exprimer nos sincères remerciements aux superviseurs et énumérateurs des enquêtes de ce centre dont

les activités ont couvert 30 collectivités publiques locales dans le pays. Enfin, nous exprimons notre sincère

gratitude à l’un des superviseurs, M. Shakir Msangi, pour son inestimable appui à la mission d’évaluation

institutionnelle que nous avons entreprise en octobre 2015.

Le plus important encore, nous tenons à remercier respectueusement les équipes du Conseil de l’eau et de

l’assainissement, les membres des organisations communautaires d’approvisionnement en eau et les usagers de

l’eau des zones rurales qui nous ont librement consacré leur temps lors de nos enquêtes. Une fois de plus, nous

exprimons l’espoir que la présente évaluation conduira à des systèmes plus solides et plus durables

d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les zones rurales en Tanzanie.

Kenneth Mdadila

Stephen Turner

Dar es Salam et Manchester

30 mars 2016

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Table des matières: Volume I

Abréviations i

Résumé ii

1 Contexte 1

1.1 Contexte du pays 1

1.2 Financement et objectifs du programme 2

1.3 Théorie du changement 3

1.4 Présentation succincte de la mise en œuvre du programme 6

1.5 Evaluation d’impact du RWSSP 7

1.6 Questions de l’évaluation 8

1.7 Portée de l’évaluation d’impact 9

1.8 Activités au cours de l’évaluation d’impact 10

2 Méthodologie 10

2.1 Conception de l’évaluation d’impact 10

2.2 Taille des échantillons et procédures d’échantillonnage 12

2.3 Instruments d’enquête et conduite de l’enquête sur le terrain 13

2.4 Test de la qualité de l’eau 13

2.5 Gestion des données après enquête et mécanismes de vérification 14

2.6 Bases factuelles disponibles 14

2.7 Entretiens avec les informateurs 15

2.8 Limites 15

3 Constatations 16

3.1 Introduction 16

3.2 Politique 17

3.3 Activités 18

3.4 Produits 20

3.4.1 Développement des capacités 24

3.5 Réalisations 27

3.5.1 Equité 27

3.5.2 Réalisations institutionnelles 28

3.5.3 Hypothèses institutionnelles 31

3.6 Impact 32

3.6.1 Impact sur la santé 32

3.6.2 Impact sur l’éducation des filles 40

3.6.3 Impact sur les opportunités économiques des femmes 42

3.6.4 Impact sur les activités économiques 43

4 Durabilité et transposabilité 43

4.1 Durabilité technique 43

4.2 Durabilité institutionnelle 44

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural: Volume I République Unie de Tanzanie

__________________________________________________________________________________________

__________________________________________________________________________________

4.3 Liens entre la durabilité technique et la durabilité institutionnelle 45

4.4 Transposabilité 46

5 Conclusion, enseignements tirés et recommandations 47

5.1 Conclusion 47

5.2 Enseignements tirés 48

5.3 Recommandations 49

5.3.1 Recommandations portant sur les politiques 49

5.3.2 Recommandations sur la programmation 49

Annexe 1: Termes de référence I

Annexe 2: Personnes rencontrées IX

Références bibliographiques XII

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Tableaux: Volume I

Tableau 1. Taille des échantillons pour l'évaluation 12

Tableau 2. Guide pour répondre aux questions de l'évaluation 16

Tableau 3. Sources d'eau potable au niveau des écoles primaires 23

Tableau 4. Formation suivie par 26 CWST, tel qu'indiqué dans l'enquête d'évaluation 26

Tableau 5. Domaines de formation des COWSO et d'autres groupes d'usagers 27

Tableau 6. Impact du programme sur l'incidence de la diarhée 33

Tableau 7: Qualité de l'eau aux points de distribution et aux points d'utilisation 35

Tableau 8: Perceptions des ménages quant aux changements dans la qualité de l'eau 35

Tableau 9. consommation d'eau par habitant par jour dans les communautés couvertes et

non couvertes par le programme 36

Tableau 10. Disponibilité d'installations pour le lavage des mains sur un rayon de trois mètres

des toilettes 38

Tableau 11. Evaluation d'impact: disponibilité d'installations pour se laver les mains sur un

rayon de trois mètres des toilettes 38

Tableau 12. Utilisation, par les ménages, d'une eau potable provenant de sources améliorées 39

Tableau 13. Perceptions par les ménages de l'approvisionnement adéquat en eau pendant

la saison sèche 39

Tableau 14. Sources d'eau signalées par les ménages pendant la saison sèche et la saison des pluies 39

Tableau 15: Taux de scolarisation et d'abandon dans le primaire 41

Tableau 16. Temps consacré par les filles et les femmes à la recherche de l'eau 42

Tableau 17: Impact sur la participation des femmes aux activités génératrices de revenus 43

Graphique 1. Les chariots d'eau sont de plus en plus un moyen courant de transport d'eau 2 Graphique 2. RWSSP Tanzanie: théorie du changement 5 Graphique 3. Chariots des vendeurs d'eau dans une communauté non alimentée en eau:

eau émanant d'un barrage voisin 7

Graphique 4. L'eau peut être transportée sur plusieurs kilomètres pour les communautés

sans sources d'approvisionnement en eau 19

Graphique 5. Une pompe manuelle simple installée sur un forage 22

Graphique 6. Structures de gestion communautaires au niveau de 114 points d'eau dans les villages

couverts par le programme 24

Graphique 7. Certains systèmes ne fournissent de l'eau que de manière intermittante 34

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i

Abréviations

BAD Banque africaine de développement

BEST Statistiques sur l’éducation de base

BRN D’importants résultats maintenant

CERP Centre pour les recherches et les politiques économiques

CLTS Assainissement total tiré par les communautés

COWSO Organisation d’approvisionnement en eau à base communautaire

CWST Equipe communale d’approvisionnement en eau et d’assainissement

DFID Département pour le développement international

EDS Enquête démographique et sanitaire

DID Différence dans les différences

PD Point de distribution

DWST Equipe d’approvisionnement en eau et d’assainissement de district

ECCT Economie des changements climatiques en Tanzanie

QE Question de l’évaluation

GoT Gouvernement de la Tanzanie

IDEV Département de l’évaluation indépendante du développement

IOB Direction de l’évaluation des politiques et des opérations du Ministère des Affaires étrangères

des Pays-Bas

JMP Programme de suivi conjoint

LGA Collectivités publiques locales

OMD Objectif du Millénaire pour le développement

ml Millilitre

MoHSW Ministère de la Santé et du Bien-Etre social

MoW Ministère de l’EAu

SD Sans date

SP Sans pagination

NSC Campagne nationale pour l’assainissement

E&E Exploitation et entretien

AF Autres frais

EP Emolument du personnel

PIM Manuel sur la mise en œuvre du programme

PMO-RALG Cabinet du premier ministre – administration régionale et collectivités publiques locales

ACP Appariement des coefficients de propension

RWSS Approvisionnement en eau et assainissement en milieu rural

RWSSP Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural

ET Erreur type

TdC Théorie du changement

UC Unité de compte

UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance

WASH Système d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène

OMS Organisation mondiale de la Santé

MCP Moindres carrés pondérés

WSDP Programme de développement du secteur de l’eau

WSP Programme pour l’eau et l’assainissement

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ii

Résumé

Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural

1. Le Gouvernement de la République Unie de Tanzanie (GoT) et un certain nombre de partenaires au

développement, dont le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale et le

Département pour le développement international du Royaume-Uni (DFID), ont financé la Phase I (2006-2015)

de la composante 2 du Programme de développement du secteur de l’eau et de l’assainissement (WSDP). Cette

composante 2 du WSDP est en fait le Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural

(RWSSP).

2. Le RWSSP (qui est la composante 2 de la Phase I du WSDP) visait à «améliorer la santé et la qualité

de vie des Tanzaniens des zones rurales, à travers la fourniture de services d’approvisionnement en eau et

d’assainissement sur une base durable». Cet objectif devait être réalisé à travers : i) le renforcement des capacités

au niveau de district pour la mise en œuvre de programmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement en

milieu rural ; ii) l’élargissement de l’accès des communautés rurales à des systèmes d’approvisionnement en eau

et d’assainissement exploités et entretenus par des personnes compétentes ; et iii) la promotion des pratiques de

santé et d’hygiène. Le RWSSP visait à couvrir toutes les zones rurales de la partie continentale de la Tanzanie et

à bénéficier à l’immense majorité des populations rurales qui n’avaient pas accès à une eau potable ni à des

installations d’assainissement appropriées. Au nombre des bénéficiaires de ce programme, l’on pourrait citer les

enfants scolarisés, les collectivités publiques locales et les organisations d’eau à base communautaire. Le RWSSP

compte trois principales composantes, à savoir : i) l‘aménagement de systèmes d’approvisionnement en eau dans

les zones rurales et d’installations d’assainissement dans les établissements scolaires ; ii) la conduite d’une

campagne nationale sur l’assainissement et les systèmes d’approvisionnement en eau, ainsi que sur

l’assainissement et l’hygiène au niveau des établissements scolaires ; et iii) l’appui aux collectivités publiques

locales en matière de gestion.

3. Le RWSSP a été mis en œuvre sur la période 2006-2015, et la contribution du Groupe de la Banque, à

travers un financement commun, a été faite en deux phases, soit pour la période de 2006 à 2010 et celle de 2010

à 2014. Le montant total des engagements prévus en faveur du RWSSP par tous les financiers pour la période

2006-2015 s’établissait à 654,16 millions d’USD (soit 4 223 millions d’UC), la contribution du Groupe de la

Banque représentant environ 28 pourcent de ce montant. A la fin de décembre 2015, le Groupe de la Banque

avait déjà décaissé en faveur du RWSSP un montant total de 151,75 millions d’USD (soit 110,58 millions d’UC),

à titre de prêt, et 13,72 millions d’USD (soit 10 millions d’UC), à titre de don. Au nombre des autres principales

entités ayant contribué au financement du RWSSP, l’on pourrait citer le GoT, la Banque mondiale (Association

internationale de développement - IDA) et le DFID. Le montant total engagé en faveur du WSDP s’établissait à

1,67 milliard d’USD, dont un montant de 1,48 milliard d’USD (88 pourcent) avait déjà été décaissé au 31

décembre 2015. La contribution du GoT au montant total engagé s’élevait à 369 millions d’USD, et ledit montant

a été entièrement décaissé. La mise en œuvre du RWSSP devait s’achever en 2014, mais l’exécution de ce

programme a dû être étendue jusqu’à décembre 2015. En raison des lenteurs et des retards initiaux, le RWSSP a

été restructuré en 2011. L’aménagement de nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau n’a commencé à

s’intensifier qu’en 2012 pour atteindre la vitesse de croisière en 2013. La mise en œuvre s’est accélérée à la suite

de l’inclusion du secteur de l’eau dans l’Initiative nationale pour d’importants résultats maintenant (BRN)

couvrant la période de 2013-2014 à 2015-2016, ainsi que l’adoption de l’objectif d’exécuter dix projets

d’approvisionnement en eau dans les zones rurales dans chaque collectivité publique locale. Les collectivités

publiques locales étaient chargées de l’installation des systèmes d’approvisionnement en eau, sous la

coordination du Ministère de l’Eau (MoW). Elles ont fait appel à des cabinets d’ingénieurs des eaux pour

l’installation des infrastructures d’eau, ainsi qu’à des fournisseurs de services de consultants pour la conception

et la supervision de l’aménagement des systèmes d’approvisionnement en eau. Dans bon nombre de cas, ces

consultants ont également fourni des services de facilitation et de formation pour les organisations

d’approvisionnement en eau à base communautaire (COWSO) qui ont été créées pour exploiter les systèmes

aménagés et s’en approprier. La Campagne nationale pour l’assainissement (NSC) a été lancée à la suite de la

conversion des sous-composantes relatives à l’assainissement en une entité distincte placée sous la coordination

du Ministère de la Santé et du Bien-Etre social (MoHSW). Cette restructuration visait à améliorer la performance

de la sous-composante relative à l’assainissement, performance qui était jusque-là limitée.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural: Volume I République Unie de Tanzanie

__________________________________________________________________________________________

iii

Evaluation d’impact du RWSSP

4. Le Département de l’évaluation indépendante du développement (IDEV) du Groupe de la Banque a fait

entreprendre l’évaluation d’impact du RWSSP, et précisément l’évaluation d’impact de la composante 2 de la

Phase I du WSDP, en vue de :

Fournir aux ministères et organismes pertinents du GoT, au Conseil d’administration de la Banque

et aux partenaires au développement des informations crédibles sur l’impact émergent du

RWSSP;

Fournir au GoT, à la direction de la Banque (y compris le Département de l’eau et de

l’assainissement), et aux partenaires au développement des enseignements utiles et des

recommandations appropriées pour garantir la pérennisation des avantages du RWSSP ainsi que

pour guider la conception et la mise en œuvre de la Phase II du WSDP;

Aider IDEV à réunir des bases factuelles pour l’évaluation de sa stratégie pays pour la Tanzanie

ainsi que pour l’évaluation thématique de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement.

5. L’évaluation couvre essentiellement les principaux résultats du RWSSP (systèmes et services

d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi que les capacités institutionnelles) et les

impacts (accès à des systèmes améliorés d’approvisionnement en eau et d’assainissement et utilisation de ces

systèmes ; incidence de la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans ; taux de scolarisation des filles ;

participation des femmes aux activités économiques ; auto-emploi dans la prestation de services

d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène à base communautaire ; durabilité). Elle couvre par

ailleurs les modalités et la justification de l’impact du RWSSP. De nombreuses bases factuelles ont été utilisées

pour répondre aux questions de l’évaluation telles que les questions relatives à l’impact, à travers la comparaison

des résultats pertinents du RWSSP au niveau des ménages et des communautés à ceux des groupes

communautaires similaires non couverts par ce programme. Cette approche a été adoptée parce que le RWSSP a

été conçu et mis en œuvre sans tenir compte des besoins en données d’une évaluation d’impact. Des données ont

été recueillies auprès des communautés (240) et des ménages (2 374) aussi bien couverts que non couverts par le

RWSSP dans 30 des 79 collectivités publiques locales concernées, étant entendu que par collectivité publique

locale concernée, l’on entend une collectivité qui a aménagé au moins quatre systèmes d’approvisionnement en

eau au titre des initiatives couvrant dix villages au mois de juillet 2014. Des données ont également été recueillies

sur 168 points d’eau, 128 écoles primaires, 28 équipes communales d’approvisionnement en eau et

d’assainissement (CWST) et 114 organisations d’approvisionnement en eau et d’assainissement à base

communautaire (COWSO). D’autres données encore ont été obtenues auprès de sources secondaires ou dans le

cadre des entretiens avec des responsables du GoT, des collectivités publiques locales, des centres de santé, des

partenaires au développement, des ONG, des CWST et des COWSO, ainsi qu’auprès des points d’eau. L’analyse

des données couvrait l’appariement des coefficients de propension (ACP) et la différence dans les différences

(DID).

Principales constatations

6. Le RWSSP a établi des structures et procédures au niveau des collectivités publiques locales et au

niveau communautaire pour la planification, l’aménagement et l’exploitation des systèmes d’approvisionnement

en eau et d’assainissement en milieu rural, mais les budgets connexes n’ont jamais été pleinement constitués et

n’ont pas fait l’objet d’une coordination efficiente. Les structures et procédures du RWSSP étaient en place et

étaient largement maîtrisées par les CWST et les COWSO qui étaient à même de les mettre en œuvre. Toutefois,

il y avait des dysfonctionnements dans la gestion des fonds entre le niveau central et le niveau local, ce qui a

considérablement entravé la mise en œuvre de ce programme. Le RWSSP garantissait non seulement la formation

au niveau des collectivités publiques locales et surtout des CWST, mais aussi l’utilisation effective et le

renforcement des capacités des groupes d’usagers ou des organisations communautaires d’approvisionnement en

eau (COWSO). Les COWSO, qui constituent un produit institutionnel clé du RWSSP, visaient à garantir

l’appropriation, la gestion et le financement de l’exploitation et de l’entretien (E&E) des systèmes

d’approvisionnement en eau en milieu rural. Avec l’appui du RWSSP, ces organisations se sont développées

petit à petit et ont franchi les nombreuses étapes du processus d’enregistrement en tant qu’entités institutionnelles.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural: Volume I République Unie de Tanzanie

__________________________________________________________________________________________

iv

Toutefois, une proportion de 17 pourcent seulement (soit 460) des COWSO prévues se sont fait enregistrer

officiellement. Le nombre de femmes au sein de ces COWSO est également limité, avec aussi des pourcentages

de participation des femmes oscillant entre 21 pourcent et 50 pourcent au sein de 84 pourcent des associations

d’usagers, selon les informations recueillies, alors que les directives du MoW sont que la participation des

femmes au sein de telles organisations devrait s’établir à au moins 60 pourcent.

7. Les COWSO, les CWST et certains opérateurs du niveau communautaire ont reçu une formation dans

le cadre du RWSSP, même si cette formation n’était pas systématique. Sur les 114 COWSO couvertes par

l’enquête, 111 (soit 97 pourcent) ont indiqué avoir bénéficié d’une formation dans au moins un domaine pertinent.

Toutefois, sur les 28 CWST couvertes par l’enquête, 17 seulement ont indiqué avoir suivi au moins un programme

de formation. Les niveaux de responsabilité et de confiance affichés par ces groupes diffèrent également, en

partie essentiellement en raison des différences dans la formation. Certains des groupes établis depuis longtemps

ont connu un ou plusieurs cycles d’élections aboutissant à une rotation substantielle (parfois complète) des

membres. Il ne semble pas y avoir de systèmes en place pour le suivi de l’arrivée des nouveaux membres et la

prise de mesures pour leur formation. Jusqu’à présent, cet aspect du programme a été traité comme un exercice

ponctuel, alors qu’en fait, l’entretien institutionnel sera nécessaire sur une base récurrente. L’efficacité des

institutions du RWSSP a été limitée par les problèmes suivants : i) le manque de ressources opérationnelles et de

budgets de fonctionnement pour les COWSO, du fait des capacités limitées des usagers des services améliorés

d’approvisionnement en eau et d’assainissement à payer ; ii) les décaissements épisodiques, tardifs et inégaux de

la contribution du GoT ; et iii) les faiblesses dans les initiatives de coordination de l’approvisionnement en eau,

de l’assainissement et de l’hygiène au niveau des collectivités publiques locales et des communautés, avec

comme conséquence l’imputation des résultats en matière d’assainissement et d’hygiène à la Campagne nationale

pour l’assainissement (NSC).

8. Au titre du RWSSP, des progrès significatifs ont été réalisés dans l’aménagement de systèmes

fonctionnels d’approvisionnement en eau en milieu rural, mais les mêmes progrès n’ont pas été enregistrés dans

la mise en place de systèmes et services d’assainissement et d’hygiène, ni dans la coordination entre les

différentes composantes de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement en milieu rural. Au mois d’octobre

2015, le programme avait déjà aménagé 43 255 points d’eau, contre une cible de 31 747. Selon les estimations,

ces points d’eau devaient desservir environ 10,8 millions de personnes dans les zones rurales, contre la cible de

8 millions. Selon une enquête de cette étude d’évaluation d’impact, 82 pourcent des 168 principales sources d’eau

au sein des communautés couvertes par le programme étaient fonctionnelles, contre 54 pourcent au sein des

communautés non couvertes. Des insuffisances dans la conception ont été la raison la plus couramment avancée

pour les dysfonctionnements des sources d’eau ; la surutilisation et de la mauvaise utilisation des installations

(du fait de la nature techniquement sophistiquée des systèmes d’approvisionnement en eau et de leur coût, et

aussi du fait de la faible qualité de l’eau) ont également été des facteurs importants.

9. S’agissant de l’aménagement de latrines améliorées et de systèmes d’approvisionnement en eau,

d’assainissement et d’hygiène au niveau des établissements scolaires, 25 pourcent seulement des latrines

améliorées et 16 pourcent seulement des autres volets du programme au niveau des établissements scolaires

avaient déjà été réalisés au mois de juin 2014. Il y avait aussi manifestement des problèmes de coordination au

niveau des collectivités publiques locales et sur le terrain en ce qui concerne l’approvisionnement en eau et

l’assainissement en milieu rural, causés par le statut distinct de la Campagne nationale pour l’assainissement

(NSC) au sein du programme. Dans les 120 communautés couvertes par l’enquête conduite au titre du RWSSP,

cinq pourcent des ménages ont signalé avoir participé à des événements de promotion de l’hygiène ou de

formation à ce sujet, et 25 pourcent de ces ménages disposaient d’installations pour se laver les mains sur un

rayon de trois mètres des latrines, soit la même proportion que chez l’échantillon des communautés non couvertes

par le RWSSP. Il n’y avait pas non plus de différence significative entre la proportion des ménages disposant de

latrines améliorées au sein des communautés couvertes par le RWSSP (25 pourcent) et des communautés non

couvertes par le RWSSP (20 pourcent). Certaines de ces dernières communautés peuvent avoir bénéficié

séparément de la NSC. (La responsabilité des activités d’assainissement et d’hygiène au sein de la communauté

où des systèmes d’approvisionnement en eau étaient mis en place dans le cadre du RWSSP incombait en effet

aux consultants pour l’approvisionnement en eau, et non à la NSC).

10. Presque tous les établissements scolaires couverts dans le cadre de l’enquête (66 sur 67) disposaient de

toilettes pour les élèves, et 65 de ces établissements ont signalé que ces toilettes étaient effectivement utilisées.

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Toutefois, 48 pourcent seulement de ces 67 établissements scolaires disposaient d’un système

d’approvisionnement en eau au niveau des toilettes pour se laver les mains. Sur les 67 couvertes, 76 pourcent des

écoles primaires au niveau des communautés ou près des communautés desservies par le RWSSP disposaient

d’installations d’eau potable, dont 51 pourcent seulement étaient fonctionnelles.

11. Le RWSSP avait un impact positif statistiquement significatif sur l’incidence de la diarrhée chez les

enfants de moins de cinq ans et au sein des populations des zones rurales en général. Cet impact était plus élevé

pour l’ensemble de la population (près de 10 pourcent) que chez les enfants de moins de cinq ans (trois pourcent).

Bien que cet impact soit significatif, il est plutôt modeste par rapport aux chiffres de 20-25 pourcent enregistrés

lors des évaluations d’impact dans certains autres pays. Cela peut s’expliquer par le fait que 29 pourcent des

personnes contactées au cours de l’enquête au sein des communautés échantillonnées dans la zone du RWSSP

ont indiqué qu’elles utilisaient les eaux de pluies (essentiellement recueillies sur le terrain et non de façon sûre à

partir des toitures) ainsi que, ou au lieu, des eaux de pluies recueillies en recourant à des systèmes améliorés

d’approvisionnement en eau pendant la saison des pluies. Cela contribuait de manière significative à non

seulement la réduction des dépenses consacrées l’eau, ainsi que les revenus des COWSO. Il convient également

de noter que dans les communautés où le RWSSP a installé des systèmes d’approvisionnement en eau, la

proportion des ménages utilisant moins que la norme nationale tanzanienne de 25 litres par personne par jour (71

pourcent) est pratiquement aussi élevée que la proportion des ménages des communautés non couvertes par le

programme (75 pourcent), et que 62 pourcent des 285 ménages échantillonnés au sein des communautés

couvertes par le RWSSP utilisent de l’eau contaminée par E.Coli.

12. Le RWSSP a eu un impact significatif et positif sur la participation des femmes aux activités

économiques, mais pas sur la scolarisation des filles. Les impacts positifs devaient s’accroître, à la faveur des

économies de temps pour les filles et les femmes qui n’ont plus à parcourir de longues distances à pied pour

chercher de l’eau. Ces économies de temps ont appréciablement contribué à l’accroissement de la participation

des femmes aux activités économiques, en particulier pour ce qui est du travail productif rémunéré et des activités

génératrices de revenus. Cette amélioration serait à hauteur de 9,1 pourcent. Toutefois, cela n’a pas eu d’impact

palpable sur la scolarisation des filles dans le primaire, qui était déjà d’un niveau très élevé.

13. Le RWSSP n’a pas réussi à stimuler la croissance économique substantielle attendue dans le secteur de

l’hydraulique au niveau des districts en Tanzanie. L’aménagement d’un aussi grand nombre de nouveaux

systèmes d’approvisionnement en eau, dans le cadre de ce programme, et la demande subséquente de services

d’entretien émanant des COWSO exploitant ces systèmes devaient stimuler la croissance économique attendue.

Toutefois, cela n’a malheureusement pas été le cas, même si certaines quincailleries et, dans certains cas, des

ONG se font de l’argent en vendant des pièces de rechange et d’autres matériels. La réalisation de la plupart des

travaux d’aménagement des systèmes a été confiée à de grandes entreprises basées à Dar Es Salam ou dans

d’autres grands centres urbains du pays. Essentiellement, les budgets d’entretien des COWSO étaient insuffisants

pour injecter de nouveaux fonds substantiels dans l’économie locale.

14. Le RWSSP a accompli des progrès significatifs dans le renforcement des institutions, avec un impact

positif, mais il est peu probable que ces acquis soient durables, principalement en raison des problèmes de

durabilité financière et technique des COWSO, des inefficiences dans la gestion des fonds et du manque de

coordination dans les interventions ciblant l’approvisionnement en eau et l’assainissement. La non-

reconnaissance actuelle de la nécessité d’assurer l’entretien des installations au niveau communautaire et

l’inhabilité des partenariats public privé à prospérer conformément à la politique nationale mise en place à cet

effet.

15. Les modalités de mise en œuvre du RWSSP ont amené les consultants à concevoir des systèmes

couvrant souvent plusieurs villages et dépendant d’approches relativement coûteuses pour le pompage et la

rétention de l’eau. Celles-ci ont ainsi imposé aux COWSO des charges en matière de gestion et d’exploitation,

alors que ces COWSO ne disposent de ressources suffisantes ou de compétences avérées à cette fin. Par ailleurs,

les faiblesses dans le financement et la gestion financière ont sérieusement remis en cause la mise en œuvre et la

durabilité des interventions au titre du RWSSP.

16. La distinction continue des efforts consacrés séparément à l’eau et à l’assainissement, sans un

mécanisme de coordination approprié, a également été une entrave limitant la durabilité du RWSSP. La mise en

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œuvre distincte de la Campagne nationale pour l’assainissement a limité la coordination de ces efforts au niveau

communautaire. Les indicateurs d’assainissement et d’hygiène pris en compte dans l’étude montrent qu’il n’y a

pratiquement pas de différences entre les communautés ayant bénéficié de nouveaux systèmes

d’approvisionnement en eau et celles qui n’en disposent pas, même si les consultants pour les systèmes

d’approvisionnement en eau devaient aussi couvrir parallèlement la sous-composante relative à l’assainissement.

17. La durabilité technique des interventions au titre du WSDP est incertaine pour plusieurs raisons. Il est

probable que les changements climatiques accentuent le problème de la collecte de l’eau en quantité suffisante.

L’utilisation généralisée des groupes électrogènes fonctionnant au gasoil en tant que groupes électropompes au

niveau des forages est ponctuée de pannes fréquentes de ces groupes et suppose des coûts d’entretien que ne

peuvent supporter bon nombre de COWSO. Et cela, pas plus que celles-ci ne soient en mesure de faire face aux

coûts d’entretien moins élevés de certaines autres technologies.

18. Le caractère transposable des approches du RWSSP vers les systèmes d’approvisionnement en eau et

d’assainissement en milieu rural peut être limité par les contraintes institutionnelles et techniques

susmentionnées. L’on doit s’attaquer à de telles contraintes pour que les approches du RWSSP puissent être

reprises ailleurs. Par-dessus tout, il est nécessaire de reconnaître que la promotion des associations d’utilisateurs

dans le secteur n’est pas une réalisation ponctuelle - mais plutôt une qui demande un appui constant, d’où la

nécessité de mettre en place des systèmes, des procédures et des budgets. Cela va bien au-delà des budgets actuels

des collectivités publiques locales qui sont insuffisants et limitent de ce fait leur capacité à fournir ne serait-ce

qu’un appui technique aux COWSO.

Enseignements tirés

19. L’efficience et l’efficacité d’un programme autrement solide et pertinent peuvent être sérieusement

remises en cause par une gestion inefficiente des fonds au niveau de l’administration centrale.

20. Les niveaux actuels de subventionnement des budgets des CWST remettent sérieusement en cause la

durabilité des réalisations du RWSSP.

21. Sans une réforme des systèmes de gestion financière entre l’administration centrale et les collectivités

publiques locales et sans un financement des dépenses de fonctionnement des CWST, les progrès réalisés au titre

de la Phase II du WSDP et la pérennité de ces progrès présenteront autant d’insuffisances que le RWSSP.

22. Pour qu’un programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural soit

suffisamment efficace, il est indispensable que les composantes relatives à l’approvisionnement en eau et à

l’assainissement fassent l’objet d’une coordination appropriée.

23. Le niveau de pauvreté dans les zones rurales en Tanzanie est tel que bon nombre de personnes sont

prêtes à tourner le dos à un système amélioré d’approvisionnement en eau pour recourir à un système non

amélioré lorsque celui-ci est beaucoup plus disponible (surtout pendant la saison des pluies). Cela a d’importantes

implications pour l’atteinte des résultats ciblés en matière de santé, résultats devant être se matérialiser à la faveur

de l’amélioration des systèmes d’approvisionnement en eau dans les zones rurales.

24. Au regard de la situation actuelle, il est difficile pour les usagers de payer pour les prestations de

services du secteur privé pendant la phase d’exploitation et d’entretien, et le secteur privé est par conséquent peu

développé dans les zones rurales en Tanzanie pour ce qui est de la prestation de tels services. Il faudrait donc

anticiper un rôle pour le secteur public dans l’appui aux activités d’exploitation et d’entretien.

25. L’entretien permanent au niveau institutionnel est une condition préalable à remplir pour la durabilité

du secteur. Il incombe au secteur public la responsabilité permanente de veiller à un tel entretien, même si la

responsabilité de certains volets des services d’appui requis pourrait, en théorie, incomber au secteur privé.

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Recommandations

26. Au regard de ces constatations, l’évaluation fait les recommandations politiques et programmatiques

ci-dessous. Le RWSSP étant financé par de multiples partenaires, y compris le GoT, le GoT devrait jouer le rôle

de chef de file dans la mise en œuvre des recommandations, tandis que le rôle de facilitation et/ou d’appui

reviendrait à la BAD et aux autres partenaires au développement.

27. La BAD et d’autres partenaires au développement intervenant dans le secteur de l’eau et de

l’assainissement devraient maintenir un dialogue permanent et efficace avec le GoT et les ministères et

organismes pertinents, et/ou avec leur appui, afin:

d’accélérer les réformes gouvernementales ciblant les systèmes de gestion des finances publiques

en vue de garantir des transferts prévisibles, harmonieux et opportuns des financements intérieurs

et extérieurs destinés aux collectivités publiques locales aux fins d’aménagement, d’exploitation

et d’entretien des systèmes et programmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement en

milieu rural ;

de s’assurer que le GoT procède à une revue minutieuse des problèmes d’abordabilité dans le

cadre de la mise en œuvre de la Politique nationale pour l’eau en vue de permettre aux usagers

de payer les frais pour un meilleur approvisionnement en eau dans les zones rurales, étant entendu

que, dans l’hypothèse du maintien des niveaux de pauvreté actuels, l’efficacité de ces systèmes

améliorés dans le relèvement des résultats sur le plan de la santé demeurera entravée si les usagers

optent plutôt pour des sources d’eau non améliorées pour des raisons financières ;

de veiller à ce que le gouvernement renonce à l’approche ad hoc actuelle en matière d’appui

financier des collectivités publiques locales aux COWSO pour faire face à de tels coûts, sous

réserve de la révision de la Politique nationale pour l’eau qui précise les types de coûts d’entretien

et de réparation des COWSO qui seront subventionnés de même que les modalités d’un tel

subventionnement. Il est entendu que les subventions budgétaires aux collectivités publiques

locales devraient être ajustées en conséquence tandis que le gouvernement devrait reconnaître

qu’au moins pour la période restante du WSDP (jusqu’à l’horizon 2025), la plupart des COWSO

ne seront pas en mesure de s’acquitter pleinement des frais d’entretien et de remplacement de

leurs infrastructures d’approvisionnement en eau ;

de s’assurer que le gouvernement augmente, dans la limite de ses ressources budgétaires, le

financement des dépenses de fonctionnement pour le financement des CWST ;

de veiller à ce que les politiques et procédures du GoT en matière d’approvisionnement en eau

et assainissement en milieu rural reconnaissent plus explicitement que l’entretien institutionnel

à long terme est crucial pour la durabilité des COWSO et les avantages du RWSSP. Il est entendu

qu’avec l’appui des partenaires au développement, le gouvernement devrait ajuster ses budgets

pour les dépenses de personnel, la formation et les dépenses de fonctionnement afin de tenir

compte de cette réalité ;

de garantir l’intégration opérationnelle, dans le cadre de la Phase II du WSDP, de la Campagne

nationale pour l’assainissement avec les programmes de promotion de l’approvisionnement en

eau dans les zones rurales, avec des modalités appropriées pour la gestion coordonnée et la

fourniture continue de budgets d’assainissement sanctuarisés ;

de veiller à ce que le MoW renforce ses efforts actuels visant à revisiter et à développer les

options pour les principales connexions électriques et les énergies solaires pour ce qui est des

systèmes d’approvisionnement en eau dans les zones rurales utilisant les eaux souterraines ;

de veiller à ce que le MoW intensifie ses efforts visant à mettre à jour le suivi sur le terrain et la

gestion des données concernant le sous-secteur de l’approvisionnement en eau en milieu rural,

dans le cadre de la finalisation du Système national d’information sur la gestion de

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l’assainissement, dont l’élaboration est en cours, étant entendu qu’en consultation avec le Cabinet

de la Présidence de la République en charge de l’administration régionale et des collectivités

publiques locales, le MoW devrait renforcer ses capacités et ses systèmes en vue de

l’établissement en temps réel de rapports sur l’approvisionnement en eau au niveau des COWSO,

rapports destinés aux bases de données du niveau central, à travers les collectivités publiques

locales ;

de veiller à ce que le MoW et le MoHSW focalisent en partie l’attention sur le système amélioré

de suivi sur le terrain, dans le cadre de la collecte systématique d’une série limitée d’information

sur les indicateurs à même de sous-tendre les études d’impact, indicateurs couvrant par exemple

la qualité de l’eau, la quantité des eaux sûres consommées, la mesure dans laquelle les sources

d’eau non couvertes par le programme peuvent être utilisées, le niveau d’adoption des pratiques

d’assainissement et d’hygiène, ainsi que les économies de temps et le temps consacré autrement

par les femmes et les filles à d’autres fins ;

de s’assurer que le GoT et ses partenaires au développement intervenant dans le secteur de

l’approvisionnement en eau et de l’assainissement en milieu rural procèdent à une autre

évaluation de l’impact du RWSSP dans un délai de cinq ans, délai suffisant pour que les résultats

et la durabilité de ces initiatives d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural

puissent être visibles, étant entendu que l’étude actuelle a été conduite peu après l’achèvement

d’initiatives dont l’impact reste encore à évaluer.

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1

1 Contexte

1.1 Contexte du pays

La République Unie de Tanzanie a été constituée en 1964 à la suite de la fusion entre le Tanganyika et Zanzibar,

deux pays qui venaient d’accéder à l’indépendance après avoir été des colonies britanniques. Au cours de ses

cinquante premières années, la Tanzanie a joui dans une grande mesure de la stabilité politique. Toutefois, la

croissance économique a été lente et la pauvreté est demeurée rampante pendant la plupart de cette période. La

Tanzanie est encore considérée comme un pays à faible revenu, occupant le 159ème rang sur 187 pays au

classement de l’indice de développement humain de 2014 du Programme des Nations Unies pour le

développement (PNUD), avec une note de 0,488 (soit le quartile du bas), contre le 147ème rang pour le Kenya,

avec une note de 0,535, et le 178ème rang pour le Mozambique, avec une note de 0,393 (PNUD, 2015).

Selon le rapport le plus récent sur le développement humain, «hormis certains progrès notables dans un petit

nombre de domaines tels que la survie de l’enfant (réduction des taux de mortalité infantile) et la scolarisation,

les améliorations dans la situation globale du développement humain en Tanzanie ne sont que marginales»

(PNUD et GoT, 2015a : viii). Ce rapport conclut que «l’objectif de développement du Millénaire de ramener le

taux de pauvreté à 18 pourcent au plus tard en 2015 n’est pas réalisable» et fait observer que «la pauvreté en

Tanzanie est un phénomène rural» (PNUD et GoT, 2015a: 3, 4).

Cependant, au cours de la dernière décennie, la croissance économique dans le pays s’est accélérée. Le taux de

croissance moyen du produit intérieur brut (PIB) de la Tanzanie s’est établi à 6,9 pourcent au cours de la période

de 2004 à 2012 et a même atteint 7 pourcent en 2014. A l’instar du Mozambique, la Tanzanie a désormais la

perspective de nouveaux revenus substantiels tirés de ses importantes réserves de gaz offshore, réserves que ce

pays a déjà commencé à exploiter. De nouvelles sources de revenus s’annoncent donc, tout comme de nouveaux

défis en matière d’équité. Toutefois, dans l’intervalle, s’il est vrai que le pays devrait connaître un développement

économique rapide, tel que cela est évident à Dar Es Salam et certaines autres grandes villes du pays, il n’en

demeure pas moins que la pauvreté reste encore généralisée pour une population estimée à 47 millions d’habitants

(données de 2014).

Une proportion d’environ 28,2 pourcent de la population du pays vivait encore en dessous du

seuil de pauvreté en 2012, ce qui constitue tout de même une réduction par rapport au niveau de

34 pourcent en 2007. Au cours de la période de 2007 à 2012, il y a eu des améliorations dans les

conditions de vie, l’accès à l’éducation de base, la santé et la nutrition, ainsi que la participation

de la main-d’œuvre à l’emploi dans des secteurs autres que l’agriculture. Les inégalités ont

toutefois augmenté entre les zones urbaines et les zones rurales, et il y a environ 12 millions de

Tanzaniens qui vivent encore dans la pauvreté.

Banque mondiale, 2015a.

En 2014, la Tanzanie occupait le 47ème rang sur 142 pays au classement du Rapport mondial sur l’écart entre les

sexes (Forum économique mondial, 2015). Toutefois, les femmes demeurent plus exposées que les hommes à la

pauvreté et à l’analphabétisme, sans compter que 24,7 pourcent des ménages ayant pour chef une femme vivaient

encore en dessous du seuil de pauvreté en 2012 dans le pays (GoT, 2015a : 30).

Les changements climatiques constituent une menace croissante pour les moyens d’existence et la prospérité en

Tanzanie (ECCT, 2015). S’il est vrai que les inondations dans le pays constituent une menace de plus en plus

significative, il n’en demeure pas moins que de graves sécheresses sévissent encore dans bon nombre de régions

du pays. En octobre 2015, les délestages chroniques au niveau national ont été exacerbés lorsque toutes les

centrales hydroélectriques du pays ont dû être fermées, du fait du manque d’eau au niveau des barrages (BBC,

2015).

En Tanzanie, la situation dans le secteur de l’eau et de l’assainissement reflète le fossé grandissant entre les zones

urbaines et rurales, tout en accentuant les préoccupations croissantes au sujet du développement équitable dans

le pays. L’accès à l’eau potable demeure un défi majeur pour bon nombre de Tanzaniens, et notamment pour

ceux des communautés rurales. Selon une étude récente, le taux d’accès à l’eau potable est tombé de 55 pourcent

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à 53 pourcent pour les populations rurales au cours des deux dernières décennies, en dépit des hauts niveaux de

financement du développement du secteur de l’eau. Entre 1995 et 2005, «la Tanzanie a reçu 57 USD par

bénéficiaire au titre des flux d’aide ciblant l’eau, mais la couverture dans ce domaine a diminué de 1 pourcent»

(Twaweza, 2014: 2, 3).

Selon des statistiques officielles récentes, une proportion de 8,3 pourcent seulement de la population des zones

rurales utilisait des installations d’assainissement améliorées, contre 34,2 pourcent des populations urbaines

(GoT, 2015a : 82). En 2015, 40 pourcent des établissements scolaires en Tanzanie ne disposaient pas de systèmes

d’approvisionnement en eau, et 84 pourcent ne disposaient pas d’installations fonctionnelles pour le lavage des

mains, et il y avait en moyenne dans le pays une latrine pour 56 élèves (SHARE et al., 2015: 10).

L’évaluation la plus récente des progrès réalisés par la Tanzanie vers l’atteinte des objectifs du Millénaire pour

le développement (OMD) a montré que ce pays avait enregistré «des progrès limités ou pas de progrès du tout»

dans les efforts pour le recours à des sources améliorées d’eau potable ainsi qu’à des installations améliorées

d’assainissement. S’agissant des sources d’eau potable, une proportion de 56 pourcent de la population du pays

avait recours à de telles sources (contre 54 pourcent en 1990), et s’agissant des installations améliorées

d’assainissement, une proportion de 16 pourcent de la population utilisait de telles installations (contre 7 pourcent

en 1990). En 2015, dans les zones urbaines, une proportion de 77 pourcent de la population utilisait des sources

d’eau améliorées, contre 46 pourcent dans les zones rurales, soit un seul point de pourcentage en plus par rapport

aux données de 1990. S’agissant de l’assainissement, le taux d’utilisation d’installations améliorées dans les

zones urbaines s’établissait à 31 pourcent, contre 8 pourcent dans les zones rurales, soit une fois de plus un point

de pourcentage de plus par rapport aux données de 1990 (UNICEF et OMS, 2015: 74-75). Toutefois, la défécation

en plein air est relativement rare. En 2015 et selon les estimations, une proportion de 75 pourcent de la population

des zones rurales utilisait des installations d’assainissement en partage ou non améliorées, et une proportion de

17 pourcent de la population procédait à la défécation en plein air, contre 10 pourcent en 1990 (UNICEF et OMS,

2015 : 74).

Graphique 1: Les chariots d’eau deviennent de plus en plus un moyen courant de transport de l’eau

1.2 Financement et objectifs du programme

En 2006, le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé le financement de la Phase I du

Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural (RWSSP) en Tanzanie. La Phase II

du financement du Groupe de la Banque, à hauteur de 65 millions d’USD, couvrait quant à elle la période de

2011 à 2015. Le RWSSP est une contribution à la composante 2 (approvisionnement en eau et assainissement en

milieu rural) du Programme national de développement du secteur de l’eau (WSDP) pour la période 2006-2025.

Selon les données fournies par son Bureau de pays, au 31 décembre 2015, le Groupe de la Banque avait déjà

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décaissé pour le RWSSP un montant total de 110,58 millions d’UC à titre de prêt et de 10 millions d’UC à titre

de don (soit 151,75 millions d’USD et 13,72 millions d’USD, respectivement, aux taux de change du mois de

décembre 2015). Le Département du Royaume-Uni pour le développement international (DFID) est un autre

important contributeur à cette composante.

Au 31 décembre 2015, le montant total révisé des engagements en faveur du WSDP s’établissait à 1,67 milliard

d’USD, dont un montant de 1,48 milliard d’USD (88 pourcent) avait déjà été décaissé. La contribution du GoT

à ce montant total engagé s’établissait à 369 millions d’UC, soit 100 pourcent de son engagement.

Selon les perspectives du GoT, la phase I du WSDP devait s’achever en 2014, même si, du point de vue des

donateurs, cette phase devait se poursuivre jusqu’en décembre 2015 pour garantir l’utilisation effective des fonds

ainsi fournis. Le Ministère de l’Eau (MoW) a par la suite étendu la période d’exécution de la Phase I du WSDP

jusqu’à décembre 2015.

Tel qu’indiqué pour la Phase II du financement du RWSSP, l’objectif sectoriel de l’appui de la BAD au

programme était «d’améliorer la santé et la qualité de vie des Tanzaniens des zones rurales, à travers la fourniture

de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement sur une base durable». Les objectifs du programme

étaient «d’améliorer les capacités du niveau des districts dans la mise en œuvre des programmes du RWSSP axés

sur la demande ; d’élargir l’accès des communautés rurales aux services d’approvisionnement en eau et

d’assainissement assurés et sauvegardés par des personnes compétentes ; et d’améliorer les pratiques en matière

de santé et d’hygiène» (BAD, 2010: iv).

1.3 Théorie du changement

Dans la perspective de l’évaluation, une théorie du changement a été élaborée en se basant sur la conception du

RWSSP. Il convient de noter que la conception du RWSSP elle-même n’a pas explicitement défini une théorie

du changement, même si les cadres de mesure des résultats figurant dans les rapports d’évaluation du RWSSP

comprenaient des éléments à ce sujet. La principale caractéristique des approches de la théorie du changement

est que ces approches passent en revue les hypothèses devant servir de fondement pour la logique de la

conception, ce qui peut guider une évaluation d’impact basée sur la théorie en vue de déterminer les résultats

définitifs attendus ou effectivement obtenus. L’analyse de la théorie du changement est cruciale pour les liens

entre les produits et les réalisations et peut expliquer pourquoi, dans certains cas, certains produits positifs ne

permettent pas de parvenir aux réalisations attendues.

Les paragraphes qui suivent portent sur les principales hypothèses prises en compte dans la théorie du

changement, tel qu’indiqué au Graphique 2 ci-dessous et tel que présenté dans le rapport initial pour la présente

évaluation (Mdadila et Turner, 2015: 5-7).

La théorie du changement est axée sur les principaux liens causaux et les différentes étapes entre les intrants et

les résultats définitifs, mais elle introduit une étape préliminaire pour le ciblage, la sensibilisation et la

planification, étape qui devrait conduire aux intrants requis en vue de mettre en place le processus du RWSSP.

Une importante hypothèse à cet égard est que les systèmes, les procédures et les budgets doivent être

effectivement en place, avec une coordination et une gestion efficientes. Ceci favorisera le ciblage, la

planification et les processus préparatoires connexes conduisant à la fourniture d’intrants d’une manière tenant

compte de la sensibilisation des communautés ainsi que des besoins exprimés, au regard des ressources

disponibles. Plus fondamentalement, la théorie du changement repose sur l’hypothèse que la politique mise en

œuvre par le RWSSP conduit à une obtention efficiente des résultats attendus, en termes de produits et de

réalisations.

La question de savoir si les intrants figurant au Graphique 2 permettent d’obtenir les résultats indiqués dépend, à

son tour, de certaines importantes hypothèses. Une de ces hypothèses concerne la conception et les travaux

d’aménagement qui doivent être solides, du point de vue technique. Une autre hypothèse est que les nouveaux

systèmes devraient permettre de disposer d’une eau sûre pour la consommation humaine. Les réactions des

usagers constituent un volet fondamental, dans les efforts pour parvenir aux réalisations visées. La théorie du

changement repose sur l’hypothèse que les communautés et les ménages s’engageront en faveur du

développement des associations d’usagers et de l’aménagement d’installations d’assainissement et d’hygiène.

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Une autre importante hypothèse a trait au fait que la prise de conscience et le développement des capacités

institutionnelles par les fournisseurs de services sont efficaces dans la création d’organisations

d’approvisionnement en eau à base communautaire (COWSO) ou de structures similaires. Par ailleurs, la théorie

du changement repose sur l’hypothèse que les associations des usagers de l’eau sont en mesure d’établir des

relations de travail avec les fournisseurs de services d’exploitation et d’entretien (E&E). Enfin, cette théorie

repose sur l’hypothèse que l’équipe communale chargée de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement

(CWST)1 est compétente et dispose de ressources suffisantes pour assurer la coordination et la matérialisation

des produits attendus.

Par ailleurs, d’importantes hypothèses établissent des liens entre les produits et les résultats dans la théorie du

changement du RWSSP. A titre d’exemple, la théorie du changement se base sur l’hypothèse que les membres

de la communauté utilisent effectivement les systèmes améliorés d’approvisionnement en eau à tout moment, et

que la qualité de l’eau demeure sûre, sans compter que le système continue de fournir de l’eau en quantités

suffisantes à tout moment. Une deuxième hypothèse importante est qu’il n’y a pas de problèmes dans les pratiques

d’assainissement et d’hygiène, et que les populations continuent d’utiliser les installations en place, en veillant

aux pratiques améliorées d’hygiène instituées. Des hypothèses similaires s’appliquent pour les liens entre les

réalisations des systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène et les résultats attendus au

niveau des établissements scolaires en Tanzanie. De plus, la TdC repose sur l’hypothèse que les résultats au

niveau institutionnel sont convertis en résultats durables: les COWSO et autres structures en place continuent

d’exploiter et d’entretenir efficacement des installations d’eau, avec l’appui approprié des collectivités publiques

locales. C’est dire qu’il doit y avoir en permanence des liens de communication constructifs et un appui approprié

entre les collectivités publiques locales et les associations des usagers. Les produits et résultats doivent également

avoir des liens avec l’hypothèse significative que le secteur privé fournit des services efficients, efficaces et

abordables d’entretien aux associations des usagers de l’eau. Une hypothèse finale et cruciale pour la théorie du

changement est que le rendement d’un système amélioré d’approvisionnement en eau au sein des communautés

devrait réduire le temps consacré par les filles et les femmes à la collecte de l’eau pour qu’elles puissent plutôt

consacrer ce temps aux tâches ménagères. Si le nombre de ménages par point d’eau est trop élevé ou si

l’approvisionnement en eau est limité, cette hypothèse pourrait ne pas tenir, et les économies de temps pourraient

être limitées ou négligeables.

La série définitive d’hypothèses, dans le cadre de la TdC, établit des liens entre les résultats définitifs attendus,

c’est-à-dire les résultats des tests directs que la présente évaluation vise à procéder à entreprendre. Les pleins

avantages sanitaires ne sont obtenus que lorsque l’eau potable est de qualité sûre à un point d’utilisation, lorsqu’il

y a suffisamment d’eau potable à longueur d’année et près du domicile, et lorsqu’il y a un large accès à des

toilettes répondant aux exigences hygiéniques de la séparation des excréments humains de tout contact humain

(à travers l’utilisation d’un lavabo qui peut être nettoyé), lorsque l’on utilise les toilettes en tenant compte des

considérations hygiéniques, et lorsqu’on peut se laver les mains avec du savon ou un produit similaire à tout

moment. Par ailleurs, il est prévu que les interventions aient des avantages économiques – démontrés, par

exemple, à travers l’ impact positif sur l’auto-emploi ou l’emploi au niveau local dans la prestation de services

d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi que sur les économies de temps qui devraient

améliorer d’emploi pour les femmes et/ou des économies de temps pour celles-ci au bénéfice d’activités

génératrices de revenus. Toutes ces deux séries de résultats dépendent du contexte économique qui doit être

propice et aussi par exemple des entreprises locales qui doivent être à même de fournir des intrants et d’opérer

de manière rentable, sans compter qu’il doit y avoir, pour les femmes, des opportunités économiques qu’elles

doivent exploiter, à la faveur du temps gagné qui aurait été autrement consacré à la collecte de l’eau.

La présentation de la TdC du RWSSP vise donc à aider à déterminer les principales hypothèses dans la conception

du cadre logique du programme. Elle permet également d’identifier les facteurs et processus à explorer afin de

justifier la portée des résultats définitifs attendus (tel que prévu dans les indicateurs supplétifs figurant au

Graphique 2) et effectivement obtenus.

1 Ladite équipe est présentée plus en détail dans la Phase I du WSDP, en tant qu’équipe de district chargée de l’approvisionnement

en eau et de l’assainissement (DWST).

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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Graphique 2: RWSSP en Tanzanie: théorie du changement Ciblage, sensibilisation et

planification Intrants Produits Réalisations Résultats définitifs

Les communautés sont

conscientes ou sont amenées à être conscientes des

opportunités offertes et des

avantages liés à l’amélioration

de l’approvisionnement en eau

et de l’assainissement

Les communautés demandent

des projets

d’approvisionnement en eau et d’assainissement (RWSS)

La CWST évalue les propositions de projets émanant

des villages et établit les

priorités, conformément au manuel d’exécution des projets

du RWSSP

La CWST élabore le Plan

communal pour

l’approvisionnement en eau et l’assainissement

Le MoW et PMO-RALG examinent et approuvent le

CWSP

L’accord pour les projets

communautaires est signé

Disponibilité des financements

du MoW et du RWSSP (sur les ressources du Groupe de la

Banque et d’autres sources)

Contribution des communautés,

conformément à la politique

pertinente

Conception par les consultants

et les entrepreneurs, et aménagement des systèmes

d’approvisionnement en eau,

d’assainissement et d’hygiène au niveau des ménages et des

établissements scolaires

Aménagement de systèmes

d’assainissement par les

ménages

Facilitation et développement

institutionnels par les fournisseurs de services de la

CWST

Disponibilité des pièces de

rechange et des services

d’entretien par le secteur privé

Disponibilité de systèmes

d’approvisionnement en eau adéquats, fonctionnels et sûrs à

des fins domestiques sur un

rayon approprié

Amélioration et bon

fonctionnement des latrines et installations pour se laver les

mains

Adéquation, bon

fonctionnement et sécurité des

systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et

d’hygiène au niveau des

établissements scolaires

Formation et capacités des

membres des COWSO ou d’autres groupes de gestion en

place

Disponibilité de services

d’entretien fonctionnels

Tous les membres de la communauté

bénéficient d’un approvisionnement approprié en eau potable à tout moment

Tous les membres de la communauté respectent les pratiques appropriées

d’assainissement et d’hygiène

Les femmes et les filles consacrent

moins de temps à la collecte de l’eau

Les filles, les garçons et les enseignants

bénéficient tous d’un approvisionnement

approprié en eau potable ainsi que d’installations appropriées

d’assainissement et d’hygiène (y

compris l’hygiène menstruelle) au niveau des établissements scolaires

Les COWSO ou d’autres institutions communautaires du RWSSP disposent

de ressources et de compétences et font

preuve d’engagement en faveur de l’exploitation et de l’entretien efficaces

des installations du RWSSP

Les CWST fournissent aux usagers un

appui technique et institutionnel efficace

Le secteur privé fournit des services

d’entretien abordables, mais efficaces

Réduction de l’incidence

des maladies d’origine hydrique (indicateur

supplétif : cas de diarrhée

chez les enfants de moins

de cinq ans)

Allègement des charges des filles pour puiser l’eau,

et moindres préoccupations

pour celles-ci sur le plan de l’assainissement et de

l’hygiène qui auraient

autrement entravé leur éducation (indicateurs

supplétifs : taux de

scolarisation et d’assiduité

effective des filles dans le

primaire)

Création d’emplois au

niveau local, à travers les

entreprises assurant la prestation de services

d’approvisionnement en

eau, d’assainissement et d’hygiène

Allègement du fardeau des femmes pour la collecte

d’eau pour qu’elles

puissent entreprendre des activités génératrices de

revenus

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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1.4 Présentation succincte de la mise en œuvre du programme

Il y a eu des lenteurs dans le démarrage du WSDP et du RWSSP. Le WSDP, qui est présenté comme

«probablement le plus grand programme national dans le secteur de l’eau en Afrique aujourd’hui» (GoT, 2013a :

1), a été lancé avec un retard d’un an, et même s’il y a eu un certain nombre de projets à résultats rapides

(essentiellement des projets de réhabilitation), qui avaient déjà été identifiés et conçus et pouvaient donc être

exécutés sans beaucoup de retards, une revue conduite en 2010 a estimé que les principales activités au titre du

WSDP ne commenceraient qu’au cours de sa quatrième année» (GoT, 2010a : iv). Un manuel de mise en œuvre

du programme a été élaboré, mais ce manuel s’est révélé trop complexe pour son application pratique (GoT,

2013a : ii). Un plan de restructuration a été approuvé en juin 2011, plan comprenant un cadre révisé pour les

résultats, un plan de passation des marchés et des indicateurs de décaissement. Le manuel sur la mise en œuvre

du programme a également été révisé (GoT, 2014a: 4).

La construction de nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau en milieu rural n’a été lancée à l’échelle

voulue qu’en 2012 et a atteint la vitesse de croisière en 2013. Par la suite, il y a eu des retards dans l’élaboration

et la mise en œuvre des procédures pour l’acquisition de services de consultants pour la conception des nouveaux

systèmes, encore que, une fois ces systèmes conçus, ils se sont souvent avérés techniquement trop sophistiqués

et plus coûteux qu’on ne le pensait.

L’évaluation de la Phase I du WSDP, conduite en 2013, est parvenue à la conclusion que «relativement peu de

systèmes d’approvisionnement en eau en milieu rural prévus au titre du financement commun se sont matérialisés

jusqu’à présent, et il est peu probable que la présente composante ait un impact significatif sur les chiffres

concernant l’accès à l’eau au niveau national en 2014. Les raisons expliquant ce faible rendement semblent être

une combinaison des éléments suivants : a) les retards dans la passation des marchés ; b) le caractère intermittent

et quelque peu imprévisible du déblocage des fonds à partir du niveau central ; c) les capacités d’absorption

limitées au niveau des collectivités publiques locales ; et d) le temps pris pour déterminer efficacement les rôles

des services du Cabinet du Premier Ministre en charge de l’administration régionale et des collectivités publiques

locales (PMO-RALG), ainsi que pour assurer une bonne coordination entre le MoW et le PMO-RALG. Les

dépenses au titre de cette composante ont été dans une large mesure inférieures aux allocations, par rapport aux

autres composantes du programme» (GoT, 2013a: 28).

Le secteur de l’eau est l’un des six secteurs retenus comme prioritaires pour le développement au titre de

l’Initiative pour d’importants résultats maintenant (BRN) couvrant la période de 2013-2014 à 2015-2016. Cette

orientation a été prise en compte dans le WSDP et a abouti à l’engagement renouvelé de réaliser une couverture

de 67 pourcent pour l’approvisionnement en eau en milieu rural au plus tard en 2015 (GoT, 2014b : 22), à la

faveur de l’exécution de 10 projets d’approvisionnement en eau en milieu rural dans chaque collectivité publique

locale. Cette campagne dite des «dix villages» a permis d’accélérer la mise en œuvre du RWSSP à partir de 2013.

Il n’y a pas eu d’ajustements techniques significatifs à l’approche du RWSSP, mais les efforts précédemment

déployés pour une planification complète du RWSSP à l’échelle des districts ont été réorientés vers un plus grand

accent sur quelques villages dans chaque collectivité publique locale, soit une orientation déplorée dans le rapport

de 2013 sur la situation du secteur de l’eau (GoT, 2013b: 72).

La Campagne nationale pour l’assainissement (NSC) a été lancée à la suite de la conversion de la sous-

composante assainissement de la composante 2 du WSDP en une entité distincte placée sous la coordination du

Ministère de la Santé et du Bien-Etre social (MoHSW). Cette restructuration visait à renforcer la performance de

la sous-composante assainissement, qui était jusque-là faible. Depuis la restructuration intervenue en 2011,

l’investissement total dans la NSC s’est établi à 23,9 millions d’USD, dont 19,3 millions d’USD (soit 81

pourcent) avaient déjà été décaissés au mois d’octobre 2015 (GoT, 2015c : 3). La cible de quatre ans visait à

construire des latrines améliorées de 1,52 mètre et à mettre en œuvre des programmes d’approvisionnement en

eau, d’assainissement et d’hygiène dans 812 établissements scolaires. Au mois de juin 2014, 25 pourcent

seulement des latrines améliorées et 16 pourcent seulement des programmes au niveau des établissements

scolaires avaient déjà été réalisés (GoT, 2014a : 18). A travers le RWSSP, le Groupe de la Banque finance la

composante relative à l’assainissement, aux côtés du DFID. Le Programme pour l’approvisionnement en eau et

l’assainissement (WSP) de la Banque mondiale a fourni une assistance technique. Le statut distinct de la NSC au

sein du WSDP a conduit à des problèmes de coordination au niveau des collectivités publiques locales et sur le

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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terrain entre les diverses interventions ciblant l’approvisionnement en eau et l’assainissement en milieu rural. Un

volet de l’accord de restructuration a été l’entente que les consultants déjà désignés pour travailler sur les

systèmes d’approvisionnement en eau des «dix villages» puissent entreprendre la sous-composante relative à

l’assainissement au niveau des communautés concernées. Les efforts d’assainissement étaient donc ainsi séparés

des nouvelles activités d’assainissement entreprises ailleurs par la NSC.

Graphique 3: Chariots des vendeurs d’eau dans une communauté sans approvisionnement en eau: l’eau provient d’un lac de retenue d’un barrage voisin

1.5 Evaluation d’impact du RWSSP

Le Département de l’évaluation indépendante du développement (IDEV) de la BAD a fait conduire une

évaluation d’impact du RWSSP. Ladite évaluation visait à:

fournir des informations crédibles sur l’impact émergent du RWSSP sur le développement aux

ministères et entités du Gouvernement de la Tanzanie (GoT), ainsi qu’au Conseil d’administration

de la Banque et aux partenaires au développement;

fournir des recommandations et des enseignements pertinents au GoT, à la direction de la Banque

et aux partenaires au développement en vue de pérenniser les avantages du RWSSP et de guider

la conception et la mise en œuvre de la Phase II du WSDP;

aider le Département de l’évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque à

réunir des bases factuelles pour l’évaluation de son document de stratégie pays de 2015 pour la

Tanzanie, ainsi que pour l’évaluation thématique de l’approvisionnement en eau et de

l’assainissement.

Les termes de référence (TDR) de cette évaluation (annexe 1) donnent de plus amples informations à ce sujet:

L’objectif de l’évaluation d’impact est de fournir des estimations crédibles de l’impact des

interventions appuyées par la BAD au niveau des groupes cibles définitifs, de s’assurer que les

interventions au titre du programme atteignent les objectifs fixés, d’évaluer la durabilité des

résultats et de tirer des enseignements, en plus de faire des recommandations qui peuvent être

utiles pour accroître l’efficacité de l’aide du Groupe de la Banque. L’évaluation d’impact

servira également de source d’informations pour une évaluation de plus haut niveau de la

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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stratégie et du programme pays pour la Tanzanie, ainsi que pour une évaluation thématique de

l’approvisionnement en eau et de l’assainissement.

L’appui du Groupe de la Banque à ce secteur, à travers le RWSSP, a été une contribution à titre de financement

commun à la composante 2 du WSDP. Il n’y a pas eu de conception technique distincte pour la participation du

Groupe de la Banque, et la présente évaluation portant sur le RWSSP est considérée comme une contribution à

la composante 2 du WSDP. Il n’est pas possible d’offrir une attribution comparative de l’impact des contributeurs

au financement commun, tels que le Groupe de la Banque ou la Banque mondiale. Il s’agit donc en fait d’une

évaluation d’impact de la composante 2 de la Phase I du WSDP.

1.6 Questions de l’évaluation

Les termes de référence contiennent également une liste provisoire des questions de l’évaluation, questions

élaborées par les évaluateurs en consultation avec IDEV, pendant la phase de démarrage. Tel qu’indiqué dans le

rapport initial et tel qu’approuvé par la suite, les 18 questions de l’évaluation sont présentées ci-dessous. Ces

questions, plutôt que celles figurant dans les termes de référence, sont celles sur lesquelles doit reposer

l’évaluation.

1. Quels types et quantités de résultats en matière d’approvisionnement en eau, d’assainissement et

d’hygiène le RWSSP a-t-on obtenus au niveau des ménages et des établissements scolaires?

2. Quels types, quantités et niveaux de développement des capacités le RWSSP a-t-on obtenus au

niveau des collectivités publiques locales et des communautés, s’agissant de la conception, de la

réalisation, de l’exploitation, de l’entretien et de la durabilité des interventions

d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène?

3. Quelle est la qualité de l’eau potable au sein des communautés bénéficiaires, des ménages et des

établissements scolaires, ainsi qu’aux points d’approvisionnement et aux points d’utilisation?

4. La quantité et la proximité des installations améliorées d’approvisionnement en eau potable2,

disponibles pour les ménages bénéficiaires, répondent-elles aux normes internationales?

5. Quelle est la qualité des latrines 3 au niveau des ménages et des établissements scolaires

bénéficiaires?

6. Les ménages et les établissements scolaires bénéficiaires utilisent-ils l’eau potable tel que cela

était prévu lors de la conception du RWSSP?

7. Quelles sont les économies de temps pour les filles et les femmes, à la suite des interventions du

RWSSP?

8. Dans quelle mesure les pratiques d’assainissement et d’hygiène améliorées à la faveur du RWSSP

sont-elles mises en œuvre par les ménages et les établissements scolaires bénéficiaires?

9. Les changements intervenus dans l’utilisation et les pratiques d’approvisionnement en eau,

d’assainissement et d’hygiène, à la faveur des interventions du RWSSP, sont-ils uniformément

répartis entre et au sein des communautés et des ménages bénéficiaires?

2 Dans le cadre du programme conjoint de suivi OMS/UNICEF de l’OMD relatif aux systèmes d’approvisionnement en eau et

d’assainissement, par source d’eau améliorée, l’on entend une source d’eau qui, de par la nature de son aménagement et de son

utilisation appropriée, protège suffisamment contre la contamination d’éléments externes et notamment des matières fécales.

3 Dans le cadre du programme conjoint de suivi OMS/UNICEF de l’OMD relatif aux systèmes d’approvisionnement en eau et

d’assainissement, par installation d’assainissement améliorée, l’on entend une installation hygiénique pour les excréments humains

et protégée du contact humain, y compris les latrines à fosse munies d’une dalle.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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10. Quelles sont les activités de ciblage, de sensibilisation et de planification à entreprendre avant les

interventions au titre du RWSSP?

11. Quelles sont les principales caractéristiques de la politique guidant les interventions au titre du

RWSSP?

12. Quels sont les produits institutionnels du RWSSP au niveau communautaire?

13. Quelles sont les réalisations institutionnelles du RWSSP au niveau communautaire?

14. Les hypothèses institutionnelles retenues dans la théorie du changement du RWSSP sont-elles

valables?

15. Les changements dans l’incidence de la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans au sein

des communautés bénéficiaires, en tant qu’indicateur supplétif de l’incidence des maladies

d’origine hydrique, peuvent-ils être attribués aux interventions du RWSSP?

16. Les changements dans les taux de scolarisation des filles des communautés bénéficiaires et de

poursuite de leurs études, en tant qu’indicateur de meilleures opportunités sur le plan de

l’éducation, peuvent-ils être attribués aux interventions du RWSSP?

17. Les changements intervenus dans les activités génératrices de revenus pratiquées par les femmes

des communautés bénéficiaires, en tant qu’indicateur de l’amélioration des opportunités

économiques, peuvent-ils être attribués aux interventions du RWSSP?

18. Les changements dans l’auto-emploi dans la prestation de services d’approvisionnement en eau,

d’assainissement et d’hygiène au niveau local peuvent-ils être attribués au RWSSP?

19. Les résultats des interventions du RWSSP sont-ils techniquement viables?

20. Les résultats des interventions du RWSSP sont-ils institutionnellement viables?

21. Quels sont les liens entre la durabilité technique et la durabilité institutionnelle, et ces liens sont-

ils pris en compte dans la théorie du changement du RWSSP?

22. La théorie du changement du RWSSP peut-elle être reproduite à l’échelle voulue?

Le Tableau 2 présenté plus loin fournit un guide pour les réponses de l’étude aux questions de l’évaluation, tel

qu’indiqué au chapitre 3.

1.7 Portée de l’évaluation d’impact

Bien que commandée par le Groupe de la Banque en tant qu’évaluation d’impact de son RWSSP, la portée

thématique de la présente étude constitue la composante 2 du WSDP. Les titres des deux programmes sont donc

utilisés de façon interchangeable dans le présent rapport.

Il est clair que les questions de l’évaluation, présentées ci-dessus, constituent une combinaison des questions

descriptives, des questions causales et des questions d’évaluation.

Sur le plan géographique, l’évaluation couvre la partie continentale de la Tanzanie. Les communautés

échantillonnées (voir plus loin section 2.2) se trouvent dans toutes les zones de la partie continentale.

La période couverte est celle de la Phase I du WSDP, qui va de 2006 à mi-2015, six mois avant la clôture de cette

phase en décembre 2015. Le financement du Groupe de la Banque pour le WSDP, par le biais du RWSSP, couvre

les Phase I et II. Toutefois, tel qu’expliqué plus haut à la section 1.2, l’exécution physique était limitée au cours

des premières années, et la mise à l’échelle n’a commencé qu’en 2012. En fait, l’évaluation doit donc porter sur

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l’impact des efforts déployés dans le domaine de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement en milieu

rural depuis 2012, bon nombre de systèmes n’ayant été réceptionnés qu’en 2013 ou 2014. Elle vient donc

confirmer le reste des constatations de l’évaluation de la Phase I du WSDP conduite en 2013, au moment où l’on

pensait que cette phase allait s’achever en 2014 (GoT, 2013a).

1.8 Activités au cours de l’évaluation d’impact

L’évaluation a commencé par le déploiement, du 26 février au 12 mars 2015, d’une mission exploratoire conduite

par le chargé des évaluations et les consultants. Au cours de cette mission, des consultations préliminaires ont été

menées avec le Gouvernement (et notamment avec le MoW), le Groupe de la Banque et les partenaires au

développement, ainsi qu’avec les prestataires de services potentiels qui ont été invités à participer à l’appel

d’offres pour la conduite de l’enquête sur le terrain aux fins d’évaluation. La mission a également effectué des

descentes sur le terrain pour visiter les systèmes d’approvisionnement en eau et rencontrer les membres des

CWST et des COWSO dans les districts de Mkuranga et de Kisarawe ainsi que de recueillir et d’examiner la

documentation pertinente.

IDEV fait preuve d’engagement en faveur du développement des capacités des gouvernements africains dans le

domaine de l’évaluation. Ce département a ainsi facilité la formation initiale à l’évaluation d’impact pour le

personnel administratif, y compris le personnel du MoW. La mission exploratoire a rencontré deux de ces

membres du personnel pour convenir de leur participation à l’évaluation. Les deux fonctionnaires concernés ont

par la suite pris part à certaines activités menées sur le terrain.

Le Centre pour les recherches et les politiques économiques (CERP) de l’Université de Dar Es Salam a gagné le

marché pour les services des enquêtes sur le terrain et a effectivement conduit ces enquêtes au cours de la période

du 3 août au 7 septembre 2015, à la suite d’une période intensive de conception de l’instrument de l’enquête,

ainsi que de formation et de pilotage des enquêteurs. Les questionnaires en swahili ont été distribués sur le terrain.

Bien que la principale langue utilisée lors de la formation des enquêteurs ait été l’anglais, le processus de

formation a porté sur la consolidation et les vérifications en vue de s’assurer que tout le personnel comprenait et

posait les questions de la même manière en swahili.

Un des consultants a entrepris une autre mission en Tanzanie en octobre-novembre 2015 pour étudier plus en

détail les questions institutionnelles liées au WSDP. En plus de rencontres avec des responsables du MoW, du

Groupe de la Banque et d’autres organismes pertinents basés à Dar Es Salam, il a aussi rendu visite aux CWST

et aux COWSO dans sept des 30 collectivités publiques locales échantillonnées pour l’enquête d’évaluation sur

le terrain, afin de découvrir les zones ciblées et de discuter plus en détail des modalités institutionnelles du WSDP.

Pour ces travaux de terrain, il était assisté d’un des superviseurs du CERP. Les sept collectivités publiques locales

qui ont été sélectionnées, en tenant compte des exigences logistiques, représentaient la gamme des technologies

et systèmes plus ou moins couronnés de succès, en tenant compte des progrès institutionnels ainsi que des critères

naturels et démographiques.

A la suite de l’analyse des données de l’enquête sur le terrain et de la mission dépêchée sur place, le présent

rapport d’évaluation a été préparé. Pour de plus amples informations sur les méthodes utilisées, voir chapitre 2.

2 Méthodologie

2.1 Conception de l’évaluation d’impact

Les questions 15 à 18 de l’évaluation (voir plus haut section 1.6) sont des questions portant sur l’évaluation de

l’impact direct. De façon idéale, les «changements» en question devraient être mesurés au fil du temps, au regard

des données de référence. Malheureusement, les données de référence ne sont pas disponibles. Les différences

entre les communautés ciblées et non ciblées devraient donc être analysées, au regard des changements attendus

au fil du temps, à la faveur de la mise en œuvre du programme.

La réponse aux autres questions de l’évaluation sera nécessaire puisqu’il s’agit d’une évaluation théorique qui

vise à déterminer la véracité des hypothèses dans la théorie du changement implicitement liée au programme.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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Certaines de ces autres questions de l’évaluation pourraient idéalement trouver des réponses fondées sur les

données du suivi systématique de la performance, mais en réalité ce ne sont pas toutes ces données qui sont

disponibles. Il est donc nécessaire de répondre aux questions de manière aussi exhaustive que possible, en

recourant à cet effet à des interviews, ainsi qu’aux statistiques disponibles et aux observations faites sur le terrain.

La principale question de l’évaluation d’impact à laquelle la présente étude cherche à trouver une réponse est la

suivante : «que seraient devenues les variables des résultats d’intérêt pour les communautés appuyées par le

RWSSP que le programme n’a pas réalisés ?». La réponse à cette question passe par l’identification et

l’estimation de la situation sans le programme. D’une manière plus spécifique, la réponse à cette question passe

par l’estimation des réalisations dans deux hypothèses, à savoir avec et sans les interventions au titre du

programme. Dans le premier cas, l’estimation est facile, dans la mesure où l’on observe directement la situation

qui prévaut sur le terrain. Mais dans le deuxième cas, il y a un problème qui se pose, parce que l’observation n’a

pas faite directement. Ce problème est généralement appelé le problème contrefactuel ou le problème de données

manquantes (Heckman et al., 1998).

L’objectif d’une évaluation d’impact est d’établir deux groupes, à savoir les participants au programme (groupe

cible) et les non-participants au programme (groupe témoin), qui sont statistiquement identiques au regard de

tous les autres aspects, sauf la participation effective ou non au programme. Le problème qui se pose alors est

de déterminer un groupe de comparaison approprié, c’est-à-dire un groupe ayant les mêmes caractéristiques que

le groupe cible. La meilleure façon de mesurer l’impact serait de désigner au hasard certaines communautés

comme groupe cible, les autres communautés constituant le groupe témoin ou de comparaison. De cette façon,

la valeur moyenne d’une variable du groupe de comparaison servira de procuration pour les résultats au sein du

groupe couvert, si celui-ci n’avait pas participé au programme.

En Tanzanie, les interventions au titre du RWSSP n’ont pas été réparties au hasard. La répartition s’est basée sur

une approche tirée par la demande, approche au titre de laquelle, entre autres, les communautés ont jugé prioritaire

la disponibilité de systèmes améliorés d’approvisionnement en eau. Dans ces circonstances, une comparaison

directe des résultats moyens entre les communautés cibles et les communautés témoins devrait très probablement

aboutir à des résultats biaisés, ce qui remettrait en cause la validité interne de l’évaluation d’impact. Toutefois,

une approche «avant et après» pourrait également induire en erreur, dans la mesure où il est très peu probable

que les communautés du groupe cible ne soient confrontées à d’autres changements que celui attendu du

programme. Dans le monde réel, un certain nombre de facteurs ayant une incidence sur les variables des

réalisations d’intérêt pourraient changer au fil du temps (Gertler et al., 2011). Il devient particulièrement difficile

d’isoler les effets généraux des tendances dans le temps de l’impact réel du programme (Winters et al., 2010).

Pour ces diverses raisons, l’approche «avant et après» n’a pas été jugée idéale pour l’évaluation d’impact et n’a

donc pas été appliquée dans le cadre de la présente étude. Au contraire, l’étude a recouru à des méthodes quasi-

expérimentales qui sont généralement utilisées pour l’estimation des impacts liés à la mise en œuvre des

programmes. En particulier, l’étude a recouru aux méthodes de l’appariement des coefficients de propension

(ACP), ainsi qu’à la méthode de la différence appropriée dans les différences, qui est une combinaison des

approches ACP et DID. L’estimation de l’impact du programme, en se basant sur l’approche ACP et les méthodes

de la différence appropriée dans les différences, fait potentiellement l’objet d’une estimation biaisée liée à

l’hétérogénéité observable au niveau des communautés. Pour minimiser un tel biais, des aspects d’avant

l’intervention et des caractéristiques communautaires au fil du temps ont été pris en compte dans les estimations

(Heckman et al., 1998 ; Lokshin et Yemtsov, 2005 ; Smith et Todd, 2005). Il convient de noter que des données

de référence n’ont pas été recueillies lors du lancement du RWSSP, ce qui a limité le recours à certaines méthodes

telles que la différence dans les différences, qui nécessitent au moins deux points de données, y compris les

données de référence. Pour la présente étude, l’on a pu reconstituer les données de référence et l’on n’a eu recours

à l’approche de la différence dans les différences que pour deux variables liées au temps pris pour la collecte de

l’eau et à la distance parcourue à cet effet.

Pour accroître la comparabilité des observations sur les échantillons aussi bien au niveau des communautés

desservies qu’à celui des communautés non desservies, les propositions de Heckman et al. (1998) ont été suivies.

En premier lieu, les observations les deux groupes d’échantillons (avec et sans le programme) proviennent de la

même zone géographique, avec un environnement socioéconomique similaire. En deuxième lieu, des instruments

d’enquête similaires ont été utilisés pour la collecte de données auprès de ces deux groupes respectifs. En

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12

troisième lieu, les données des groupes couverts et des groupes non couverts ont été collectées sur la même

période et par les mêmes enquêteurs. Pour garantir la cohérence et la qualité des données collectées, une

formation a été dispensée aux énumérateurs au sujet des instruments d’enquête, tout comme une enquête pilote

a été conduite et que les instruments d’enquête ont été affinés. Le swahili était la langue de communication

pendant les entretiens. Dans le cadre de la formation, les énumérateurs et les formateurs ont utilisé un instrument

d’enquête et sont convenus d’un même mode d’interprétation et de traduction en swahili, ce qui était important

parce que la langue de communication était le swahili, alors que les questions avaient été préparées en anglais.

Par ailleurs, au cours de la décente sur le terrain, il y a eu une communication étroite entre les superviseurs et les

énumérateurs, ainsi qu’entre les diverses équipes déployées dans la zone en vue de résoudre les problèmes liés à

l’enquête et d’en garantir le succès. Toutes ces initiatives visaient à garantir la cohérence dans la collecte des

données.

Par ailleurs, en dehors du recours aux techniques de l’ACP et de la DID, l’étude a également procédé à

l’estimation de l’impact du RWSSP, en utilisant à cet effet l’approche des moindres carrés pondérés (MCP). Au

titre de cette MCP, les cellules d’observation «avec et sans le programme» ont été pondérées en inversant les

coefficients estimatifs de propension, par rapport à l’impact estimatif (Hirano et al., 2003). La vérification de la

vulnérabilité des résultats estimatifs de l’ACP, au regard de la possibilité de présence de caractéristiques non

observables pouvant avoir une incidence sur la participation au programme et les résultats du programme, un test

de sensibilité de Rosenbaum a été conduit (Rosenbaum, 2010). L’étude a également examiné l’influence des

caractéristiques préexistantes et exogènes des bénéficiaires sur l’impact effectif et/ou estimatif des interventions

au titre du RWSSP. Le tableau 1 de l’annexe 3 (volume II) fournit les définitions et les mesures des variables de

l’étude concernant les résultats.

2.2 Taille des échantillons et procédures d’échantillonnage

Les données empiriques pour l’estimation de l’impact du RWSSP en Tanzanie ont été collectées auprès de 240

communautés et de 2 400 ménages vivant au sein de ces communautés. Les échantillons ont également été divisés

en communautés couvertes et non couvertes (par le RWSSP). Au total, 30 collectivités publiques locales

(couvrant dix régions du pays) ont été échantillonnées au hasard pour être couvertes par l’étude. Ces collectivités

publiques locales figuraient parmi les 79 qui étaient qualifiées, au regard des critères d’échantillonnage. Une

collectivité publique locale était jugée qualifiée pour l’échantillonnage si elle avait déjà réussi à achever

l’aménagement d’au moins quatre systèmes d’approvisionnement en eau au titre des initiatives pour dix villages,

au mois de juillet 20144. Cette approche, qui consistait à échantillonner uniquement les collectivités publiques

locales disposant d’au moins quatre systèmes d’approvisionnement en eau, a permis de renforcer la faisabilité

logistique de l’enquête. Par la suite, un même nombre de communautés couvertes et non couvertes par le RWSSP

ont été sélectionnées au hasard au sein de chaque collectivité publique locale. Le Tableau 1 ci-dessous présente

succinctement la répartition des échantillons dans les régions. De même, le tableau 3 (annexe 3, volume II) fournit

de plus amples informations sur la répartition par collectivité publique locale, dans le cadre de l’étude. Quant à

l’annexe 3, elle présente les procédures de détermination de la taille des échantillons et d’échantillonnage.

Tableau 1: Répartition de l’échantillonage pour l’évaluation

Région

Nbre de

CPL

Échantillon cible Échantillon témoin Total

Communautés Ménages Communautés Ménages Communautés Ménages

Geita 3 12 120 12 120 24 240

Kagera 2 8 80 8 80 16 160

Kigoma 1 4 40 4 40 8 80

Kilimanjaro 1 4 40 4 40 8 80

Lindi 3 12 120 12 120 24 240

Manyara 1 4 40 4 40 8 80

Mara 2 8 80 8 80 16 160

Mbeya 2 8 80 8 80 16 160

Mtwara 2 8 80 8 80 16 160

Mwanza 3 12 120 12 120 24 240

4 Au total, 138 collectivités publiques locales avaient déjà achevé l’aménagement d’au moins un système d’approvisionnement en eau

au mois de juillet 2014.

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13

Njombe 1 4 40 4 40 8 80

Pwani 2 8 80 8 80 16 160

Rukwa 1 4 40 4 40 8 80

Ruvuma 2 8 80 8 80 16 160

Singida 1 4 40 4 40 8 80

Tabora 1 4 40 4 40 8 80

Tanga 2 8 80 8 80 16 160

TOTAL

30

120

1

200

120

1

200

240 2 400

Au cours de l’enquête sur le terrain, quatre collectivités publiques locales initialement ciblées par

l’échantillonnage ne remplissaient pas encore le critère de quatre systèmes d’approvisionnement en eau au mois

de juillet 2014. Il a donc fallu les remplacer, et de nouvelles collectivités publiques locales ont ainsi été intégrées

dans l’échantillon.

2.3 Instruments d’enquête et conduite de l’enquête sur le terrain

Les instruments d’enquête ont été conçus pour tenir compte et appuyer la théorie du changement retenue pour le

programme (voir plus haut section 1.3). Les principales données utilisées pour cette évaluation d’impact ont été

recueillies en utilisant des questionnaires distribués aux ménages, aux communautés et aux points d’eau. Des

informations additionnelles ont été recueillies auprès des écoles primaires et des centres de santé se trouvant dans

la zone de l’étude. S’agissant du questionnaire distribué aux ménages, qui est le principal instrument de l’étude,

il permettait de recueillir des informations sur les caractéristiques socioéconomiques et démographiques, le profil

en matière d’éducation, la santé, l’utilisation des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, les

pratiques d’hygiène, l’appropriation des actifs et l’engagement dans les activités économiques. Par ailleurs, le

questionnaire destiné aux communautés permettait de recueillir des informations sur les caractéristiques

antérieures et actuelles des communautés échantillonnées. En particulier, le questionnaire destiné aux

communautés a été utilisé pour la collecte de données sur la densité démographique, l’approvisionnement en eau,

l’assainissement et l’hygiène, les infrastructures publiques, les caractéristiques de l’utilisation des terres, les

caractéristiques agro-écologiques et les principales activités économiques. Quant au questionnaire sur les points

d’eau, il servait à recueillir des informations auprès de communautés sélectionnées couvertes et non couvertes

par le RWSSP sur divers aspects des principales sources d’eau. S’agissant du questionnaire sur les points d’eau,

il servait à recueillir des informations sur la gestion des points d’eau et la participation des communautés à ce

sujet. Pour ce qui est du questionnaire distribué dans les établissements scolaires, il visait à recueillir des

informations sur les taux de scolarisation et d’assiduité des garçons et des filles, ainsi que sur la disponibilité

d’installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement au niveau des établissements scolaires, les

pratiques d’hygiène et la scolarisation des garçons et des filles. De même, le questionnaire sur les centres de santé

permettait de recueillir des informations sur l’accès à des systèmes d’approvisionnement en eau et

d’assainissement, ainsi que sur les pratiques d’hygiène et les dossiers concernant les personnes atteintes de

diarrhée, mais non effectivement hospitalisées. Enfin, le questionnaire de l’équipe chargée du système

d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène permettait de recueillir des informations sur la

conduite des activités du RWSSP, y compris les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement ainsi

que le renforcement des capacités aux divers niveaux de prestation de services. Les questions de l’enquête ont

été testées à titre pilote avant d’être améliorées et transmises à des superviseurs et énumérateurs formés à ce sujet.

L’enquête s’est déroulée entre août et septembre 2015.

Les instruments d’enquête utilisés lors de la collecte de données dans le cadre de la présente étude sont présentés

aux annexes 6 à 12 du volume II. L’annexe 12 présente des guides semi-structurés pour des entretiens lors de la

mission d’évaluation institutionnelle d’octobre 2015.

2.4 Test de la qualité de l’eau

Dans les communautés au sein desquelles le programme a installé des systèmes d’approvisionnement en eau, les

équipes chargées de l’enquête ont prélevé des échantillons d’eau aux points de distribution et auprès des

réservoirs de stockage d’eau au niveau des ménages. Ces échantillons ont été stockés dans des récipients propres

et acheminés rapidement vers les laboratoires régionaux du Ministère de l’Eau aux fins d’analyse pour déterminer

si l’eau était contaminée par E. coli (voir plus loin section 3.6.1.1).

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14

Dans chaque communauté de traitement échantillonnée, trois ménages sur dix ont été sélectionnés au hasard pour

des tests de la qualité de l’eau. C’est ainsi que des tests ont été opérés auprès de 30 pourcent des ménages. Sans

les contraintes de temps et les contraintes financières, l’idéal aurait été de procéder à de tels tests de qualité de

l’eau pour tous les ménages échantillonnés, tant au sein des communautés couvertes qu’au sein des communautés

non couvertes, en vue de comparer les résultats. Au regard des contraintes réelles, le test de la qualité de l’eau

s’est limité aux communautés où l’eau était traitée, et plus précisément à 30 pourcent des ménages au sein de ces

communautés. Cet échantillon est statistiquement raisonnable pour des résultats crédibles, au regard des

contraintes sur le terrain. Par ailleurs, le test de l’eau non traitée au sein des communautés non couvertes n’aurait

pas donné des informations très utiles, la possibilité qu’une telle eau soit effectivement contaminée étant déjà

forte.

2.5 Gestion des données après enquête et mécanismes de vérification

Au cours de l’enquête sur le terrain, les superviseurs ont procédé au quotidien à des vérifications en utilisant les

questionnaires qui leur ont été remis par le personnel chargé de l’enquête, et ont procédé à l’identification des

déficits et des incohérences, tout en veillant à trouver des solutions à ce sujet.

Dès la fin de l’enquête sur le terrain, le personnel du CERP a saisi numériquement les données. Ces données ont

fait l’objet de contrôles rigoureux par le CERP avant et après la saisie, et par la suite par les consultants. Au cours

des processus de saisie et de vérification itérative, quelques erreurs de codage et erreurs connexes ont été

identifiées. Ces erreurs ont été rectifiées, en se fondant sur les données de l’enquête de base collectées en

recourant aux questionnaires.

Les processus de vérification après enquête ont été très longs, mais complets. Des séries de données bien à jour

n’ont été disponibles pour les consultants, aux fins d’analyse, qu’au début de novembre 2015. Deux des

questionnaires pour les 30 collectivités publiques locales (voir section 2.3) étaient encore attendus au moment de

l’élaboration du présent rapport. Cette situation s’explique par le fait que le questionnaire destiné aux CPL

couvrait quelques données que les CWST n’étaient pas censées fournir lors des entretiens, mais qu’elles devaient

remplir par la suite avant de les soumettre à l’équipe chargée de l’enquête. A cet égard, le questionnaire n’a pas

été soumis dans tous les deux cas. Bien que le questionnaire concernant les collectivités publiques locales ne soit

pas disponible pour deux des 30 collectivités publiques locales concernées, tous les autres instruments ont été

utilisés avec succès dans ces collectivités publiques locales.

Seuls 28 ménages échantillonnés n’étaient pas couverts dans la série finale de données, dont quatre n’avaient pas

répondu aux questions posées. En conséquence, après le dépouillement des données, il y avait 2 374 réponses,

soit un taux de réponse de 98,92 pourcent pour l’échantillon ciblé. Une fois de plus, il n’y avait aucun problème

concernant les points d’eau échantillonnés. Le plan initial était d’avoir un échantillon de 30 pourcent au sein

aussi bien des communautés disposant de systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement que de celles

n’en disposant pas, ce qui a permis de couvrir au total 72 points d’eau au sein de chacun de ces groupes de

communautés. Il ressort des consultations menées par le Groupe de la Banque que l’attention a été focalisée sur

les points de traitement de l’eau pour ce qui est de l’échantillonnage. En d’autres termes, nous avons sélectionné

au hasard 142 points d’eau au sein des communautés disposant de systèmes aménagés au niveau desquels nous

avons prélevé des échantillons. Nous avons finalement pu prélever des échantillons et collecter des informations

auprès de 168 points d’eau, dépassant ainsi de 18 pourcent notre cible initiale.

2.6 Bases factuelles disponibles

Tel qu’indiqué à la section 2.3, deux sources de bases factuelles existantes qui ont été utilisées dans les zones

échantillonnées étaient les dossiers des centres de santé et des écoles primaires. Une autre source a été les dossiers

des CWST que ces équipes ont été invitées à consulter pour fournir les informations à reporter sur le questionnaire

remis aux collectivités publiques locales (annexe 9, volume II).

Au niveau central, l’on s’est référé à toute la documentation disponible sur le WSDP et le RWSSP, ainsi qu’au

contexte plus large du secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement en milieu rural en Tanzanie.

Au nombre des documents consultés, l’on pourrait citer les revues sectorielles et les rapports des réunions de

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15

coordination ainsi que les revues portant sur la planification, l’établissement de rapports et l’évaluation du

WSDP/RWSSP.

Toutefois, la portée et la qualité des données sur le suivi des indicateurs de performance jusqu’en 2015 étaient

plutôt limitées, entre autres en raison du fait que le MoW devait compter sur les CWST (dont les ressources

étaient limitées ou qui ne disposaient pas du tout de ressources pour les visites sur le terrain) pour acheminer les

données sur l’état des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural. C’est dire que

l’évaluation d’impact devait essentiellement être axée sur la collecte de données sur le terrain, au lieu de recourir

à des bases de données existantes.

2.7 Entretiens avec les informateurs

Au regard de certaines perspectives, les principaux informateurs pour cette évaluation sont les bénéficiaires et le

personnel local et/ou de district ayant fourni des informations et des avis au cours des différentes enquêtes

conduites sur le terrain et lors de la mission de suivi portant sur les questions institutionnelles.

A Dar Es Salam, les informateurs rencontrés pendant la mission de préparation et la mission sur les questions

institutionnelles ont également fourni de précieuses informations. Au cours de ces deux missions, des données

qualitatives ont été recueillies lors des rencontres avec les CWST, les COWSO et les utilisateurs de l’eau aux

points de distribution.

Pour cette évaluation théorique, les vues des personnes interrogées concernant le secteur de l’approvisionnement

en eau et de l’assainissement en milieu rural ont été très utiles pour l’analyse des hypothèses dans la théorie du

changement et les explications concernant les conclusions de l’étude sur l’impact du RWSSP.

L’annexe 2 présente la liste des personnes interrogées.

2.8 Limites

La principale limite de l’évaluation d’impact est le fait que les travaux d’aménagement des systèmes dont

l’impact est examiné n’ont commencé qu’en 2012, avec certains d’entre eux qui se sont achevés qu’en 2014. Les

systèmes achevés moins de 12 mois avant la période de l’enquête n’ont plus été intégrés dans l’échantillon

(section 2.2). Si un système réussit à obtenir les résultats et les impacts souhaités, ceux-ci doivent être mesurés

un an après son aménagement. Inversement, il y a bien entendu la possibilité que tout impact positif soit réduit

ou disparaisse quelques années plus tard, par exemple parce que l’approvisionnement en eau ne se fait plus

régulièrement, à cause de la détérioration de la qualité de l’eau ou du fait du non-respect des bonnes pratiques

d’hygiène. Les conclusions de l’évaluation d’impact doivent donc être examinées en tenant dûment compte de la

période limitée qui s’est écoulée entre l’installation des systèmes et la conduite de l’enquête sur le terrain. Nous

estimons que les conclusions (limitées) sur l’impact, présentées à la section 3.6, sont pertinentes ; bien qu’une

analyse plus approfondie ne sera possible qu’après quelques années.

Le manque de données de référence a été une limite pour l’étude. La conception du RWSSP n’a pas prévu une

collecte des données de référence. En raison du manque de telles données, il était impossible de recourir à des

méthodes expérimentales. L’étude devait donc compter sur des méthodes quasi-expérimentales, avec le risque

d’avoir des estimations d’impact moins crédibles. De même, l’approche de la différence dans les différences ne

pouvait être appliquée que pour quelques questions lorsque cela était possible.

Il convient de noter qu’au sein des communautés couvertes par le programme ou les systèmes de traitement des

eaux, qui ont été échantillonnées, des travaux d’assainissement ont été entrepris ou auraient dû être entrepris par

les consultants chargés de la conception et de la facilitation de l’aménagement des systèmes d’approvisionnement

en eau et de leurs COWSO. Les efforts d’assainissement déployés dans le cadre de la Campagne nationale pour

l’assainissement n’ont pas couvert les communautés échantillonnées, mais ont été plutôt déployés ailleurs à des

distances variables des lieux échantillonnés et peut-être aussi dans certaines des communautés témoins, diluant

ainsi la puissance de notre analyse comparative.

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16

S’agissant de la disponibilité des données, un problème mineur est celui du manque de deux des 30 questionnaires

distribués aux collectivités publiques locales (voir plus haut section 2.5). Une plus grande limite est le faible taux

de couverture en général et la faible qualité des données émanant du suivi sur le terrain du secteur de

l’approvisionnement en eau et de l’assainissement en milieu rural (voir ci-dessus section 2.6).

Sur le plan méthodologique, il importe de noter que certaines informations clés recueillies au cours de l’enquête

sur l’échantillonnage sont basées sur les estimations des personnes interrogées, comme dans le cas des distances

à parcourir à la recherche de l’eau et celui du temps pris ou économisé à cette fin. Au regard de la portée et du

budget de la présente étude, il n’a pas été possible de procéder à la mesure empirique de ces variables.

Les constatations et conclusions concernant certains aspects auraient été renforcées si les équipes chargées de

l’enquête avaient pu collecter davantage de données. A titre d’exemple, le nombre de ménages auprès desquels

des échantillons d’eau ont été prélevés pour en déterminer la qualité était plutôt limité. L’objectif de la collecte

des données sanitaires au niveau des centres de santé locaux et au sein des communautés bénéficiaires des

systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement était pratiquement impossible à atteindre parce que

ces centres de santé desservent normalement de nombreux villages, et il est difficile d’extraire des données

concernant un village particulier. Les données sur les taux de scolarisation n’ont pas été recueillies tel que cela

était prévu. L’étude était ambitieuse pour ce qui est des plans de collecte de données, mais tous ces plans ne

pouvaient pas être mis en œuvre, ce qui a quelque peu limité la portée analytique de l’évaluation, sans toutefois

en invalider les principales conclusions.

3 Constatations

3.1 Introduction

La présentation des constatations à ce niveau vise à répondre aux questions de l’évaluation préparées et validées

au cours de la phase initiale de l’étude (voir plus haut section 1.6). Le tableau 2 ci-dessous présente succinctement

un guide pour la réponse aux 22 questions posées, tel que présenté au chapitre 3.

Tableau 2: Guide pour la réponse aux questions de l’évaluation No Questions de l’évaluation Section Page

1 Quels types et quantités de résultats le RWSSP a-t-il réalisés au niveau des ménages et des établissements scolaires dans les domaines de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène?

3.4 26

2 Quels types, quantités et qualités de développement des capacités sont imputables au RWSSP au niveau des collectivités publiques locales et au sein des communautés s’agissant de la conception, de la mise en œuvre, de l’exploitation, de l’entretien et de la durabilité des interventions d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène?

3.4.1 31

3 Quelle est la qualité de l’eau potable au niveau des communautés bénéficiaires, des ménages et des établissements scolaires, ainsi qu’aux points d’approvisionnement et aux points d’utilisation?

Erreur ! ource du

renvoi introuvable.

42

4 La quantité et la proximité des installations améliorées d’approvisionnement en eau potable disponibles pour les ménages bénéficiaires répondent-elles aux normes internationales?

3.6.1.2 44

5 Quelle est la qualité des latrines au niveau des ménages et des établissements scolaires bénéficiaires?

3.6.1.3 45

6 Les ménages et les établissements scolaires bénéficiaires utilisent-ils l’eau potable conformément à la conception du RWSSP?

3.6.1.5 48

7 Quelles sont les économies de temps pour les filles et les femmes, à la faveur des interventions du RWSSP?

3.6.2.1 51

8 Dans quelle mesure le RWSSP mis en œuvre en faveur des ménages et des établissements scolaires bénéficiaires concourt-il à la promotion des pratiques d’assainissement et d’hygiène?

3.6.1.4 46

9 Les changements introduits dans l’utilisation et les pratiques d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, à la faveur des interventions au titre du RWSSP, sont-ils répartis uniformément entre et au sein des communautés et ménages bénéficiaires?

3.5.1 34

10 Quelles activités de ciblage, de sensibilisation et de planification ont-elles précédé les interventions au titre du RWSSP?

3.3 24

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17

No Questions de l’évaluation Section Page

11 Quelles sont les principales caractéristiques de la politique guidant les interventions au titre du RWSSP?

3.2 22

12 Quels sont les résultats institutionnels obtenus par le RWSSP au niveau communautaire? Erreur ! ource du

renvoi introuvable.

26

13 Quelles sont les réalisations institutionnelles obtenues par le RWSSP au niveau communautaire?

3.5.2 36

14 Les hypothèses institutionnelles fondées sur la théorie du changement du RWSSP sont-elles valables?

3.5.3 39

15 Les changements dans l’incidence de la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans au sein des communautés bénéficiaires, en tant qu’indicateur supplétif de l’incidence des maladies d’origine hydrique, peuvent-ils être attribués aux interventions au titre du RWSSP?

3.6.1 41

16 Les changements dans les taux de scolarisation et d’assiduité des filles au sein des communautés bénéficiaires, en tant qu’indicateur de l’amélioration des opportunités offertes en matière d’éducation, peuvent-ils être attribués aux interventions au titre du RWSSP?

3.6.2 50

17 Les changements dans les activités génératrices de revenus pratiquées par les femmes au sein des communautés bénéficiaires, en tant qu’indicateur de l’amélioration des opportunités offertes sur le plan économique, peuvent-ils être attribués aux interventions au titre du RWSSP?

3.6.3 53

18 Les changements dans l’auto-emploi au niveau local, pour ce qui est de la prestation de services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, peuvent-ils être attribués au RWSSP?

3.6.4 53

19 Les résultats des interventions au titre du RWSSP sont-ils techniquement viables? 4.1 54

20 Les résultats des interventions au titre du RWSSP sont-ils institutionnellement viables? 4.2 55

21 Quels sont les liens entre la durabilité technique et la durabilité institutionnelle, et ces liens sont-ils suffisamment pris en compte dans la théorie du changement du RWSSP?

4.3 56

22 La théorie du changement du RWSSP peut-elle être reprise ailleurs à l’échelle voulue? 4.4 57

3.2 Politique

La Vision du développement de la Tanzanie à l’horizon 2025 couvre «l’accès universel à une eau sûre», en vue

de parvenir à des «moyens d’existence de haute qualité pour tous les Tanzaniens» (GoT, sd5: 13). Le groupe

thématique II des interventions stratégiques proposées par la deuxième Stratégie nationale pour la croissance et

la réduction de la pauvreté (MKUKUTA II) porte sur «l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être social».

L’objectif 4 de ce groupe thématique est «d’élargir l’accès à une eau potable et sûre à un prix abordable, ainsi

qu’à l’assainissement et à l’hygiène». Au nombre des autres objectifs visés, l’on pourrait citer «l’augmentation

de la proportion des ménages des zones rurales ayant accès à une source d’eau améliorée, pour passer de 58,7

pourcent en 2009 à 65 pourcent en 2015», et «l’augmentation de la proportion de la population ayant accès à des

installations d’assainissement améliorées». Des cibles spécifiques n’ont pas été indiquées pour l’assainissement

(GOT, 2010b: 76-78).

La Tanzanie a rendu publique sa Politique nationale pour l’eau en 2002. S’agissant de l’approvisionnement en

eau en milieu rural, cette politique fixe l’objectif général «de promouvoir la santé et de réduire la pauvreté des

populations des zones rurales, à travers l’amélioration de l’accès à une eau sûre, en quantités suffisantes». Entre

autres objectifs spécifiques fixés pour le secteur de l’eau, l’on pourrait citer les suivants : (i) «privilégier les

communautés payant en partie le coût du capital et le plein recouvrement des coûts d’exploitation et d’entretien

des systèmes d’approvisionnement en eau, contrairement au concept antérieur de partage des coûts» ; (ii)

«abandonner l’approche habituelle fondée sur l’offre pour adopter l’approche fondée sur la demande dans la

prestation de services» ; et (iii) «promouvoir la participation du secteur privé à la prestation de biens et de

services» (GoT, 2002 : 30). Il s’agit là d’éléments clés pour la présente évaluation. Selon cette politique, les

usagers devraient supporter eux-mêmes toutes les charges d’exploitation et d’entretien de leurs systèmes

d’approvisionnement en eau et devraient également faire preuve de pro-activité dans la proposition et la mise en

5 sd: Sans date.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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place de nouveaux systèmes. Une des questions de l’évaluation, au titre de la présente étude, est celle de savoir

si l’objectif de la politique visant à promouvoir une plus grande participation du secteur privé est en train d’être

atteint.

La politique de l’eau en milieu rural est basée sur un certain nombre de principes, dont les suivants : «l’eau est

un besoin de base et un droit fondamental» ; «une très haute priorité doit être accordée à l’utilisation de l’eau

pour la consommation humaine» ; «l’eau est un bien économique» ; et «l’amélioration de la santé passe par la

promotion de l’assainissement et de l’hygiène». Cette politique met l’accent sur la subsidiarité, en tant qu’un des

principes permettant de garantir la durabilité, étant entendu qu’il est nécessaire «d’adopter le principe de la

gestion des systèmes d’approvisionnement en eau au plus bas niveau approprié alors que les bénéficiaires eux-

mêmes assurent la mise en place, l’appropriation et la gestion de leurs systèmes d’approvisionnement en eau».

Au nombre des autres principes de durabilité, l’on pourrait citer les suivants : «garantir le plein recouvrement des

coûts d’exploitation et d’entretien, ainsi que les coûts de remplacement» ; et «reconnaître que les femmes figurent

parmi les principaux acteurs de la prestation de services d’approvisionnement en eau en milieu rural» (GoT,

2002: 31).

Une stratégie clé de cette politique, au regard de ces objectifs et principes, consiste donc à faire enregistrer

juridiquement les structures communautaires qui assumeront la responsabilité de l’appropriation et de

l’exploitation des systèmes d’approvisionnement en eau en milieu rural. La politique privilégie deux domaines

nécessitant une forte participation : d’abord de la part aussi bien des usagers que des communautés dont ces

usagers sont membres (étant entendu que le concept de communauté repose lui-même sur plusieurs hypothèses) ;

et ensuite de la part du secteur privé dont la participation est généralement faible dans les zones rurales en

Tanzanie.

Un autre élément clé de la politique de 2002 est l’accent mis sur «l’intégration des services d’approvisionnement

en eau et d’assainissement, ainsi que sur la sensibilisation à l’hygiène» (GoT, 2002 : 35). Toutefois, cette

politique n’a pas formellement couvert l’assainissement. L’on a fait état depuis quelques années d’un projet de

politique nationale pour l’assainissement et l’hygiène, sous les auspices du MoHSW. En dépit de plusieurs appels

pour la finalisation et la mise en œuvre de cette politique nationale (voir par exemple Thomas et al. 2013: sp6),

ladite politique demeure à l’état de projet. Par conséquent, en dépit de l’appel clairement lancé par la politique

nationale pour l’eau en faveur des efforts d’intégration des systèmes d’approvisionnement en eau et

d’assainissement, il y a ainsi un vide politique formel pour ce qui est de la politique d’assainissement.

3.3 Activités

Un certain nombre d’activités de ciblage, de sensibilisation et de planification doivent précéder les interventions

au titre de la composante 2 du WSDP couvrant toute la partie continentale de la Tanzanie. Dans son ensemble,

le programme a été guidé par un manuel de mise en œuvre du programme (PIM). La première édition de ce

manuel, tel qu’indiqué plus haut à la section 1.2, a été largement critiquée comme étant trop complexe. Une

deuxième édition plus simple a été publiée et est entrée récemment en vigueur (GoT, 2015b). Toutefois, les

activités de mise en œuvre du programme pour les interventions, dont l’impact est évalué ici, ont été guidées par

la première édition du manuel à laquelle la présente évaluation se réfère donc principalement.

Le concept de ciblage est problématique dans une approche axée sur les communautés, dans la mesure où les

usagers doivent théoriquement cibler eux-mêmes et soumettre aux autorités des propositions pour les systèmes

d’approvisionnement en eau et d’assainissement. La première édition du PIM identifie un certain nombre d’étapes

préliminaires au niveau des collectivités publiques locales, y compris l’orientation du personnel et par la suite

«la promotion de la demande au niveau communautaire» (GoT, 2007 :27). Il était de toute évidence impossible

pour les CWST d’entreprendre une telle campagne de promotion et de plaidoyer à travers leurs districts respectifs.

Le problème du ciblage du sommet vers la base était donc inévitable, dans la mesure où les CWST identifiaient

les communautés ayant le plus grand besoin de systèmes améliorés d’approvisionnement en eau et procédaient

ensuite à la stimulation de la demande. Au même moment, la sélection, par les CWST, des communautés à cibler

particulièrement a été influencée par les messages et les appels pour l’appui reçu des dirigeants et représentants

6 sp: Sans pagination.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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locaux.

Cette promotion de la demande par les CWST (au nom de leurs communes) visait à solliciter des demandes

émanant des communautés pour des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Les autres

mesures à prendre pour les CWST visaient donc à obtenir d’elles des demandes d’évaluation des projets

communautaires ; la préparation de plans d’approvisionnement en eau et d’assainissement au niveau du district ;

et les procédures de budgétisation annuelle devant aboutir au décaissement des fonds du WSDP pour

l’aménagement des systèmes. Toutefois, selon l’évaluation de la Phase I du WSDP, conduite en 2013, «quelques

collectivités publiques locales seulement (le cas échéant) ont élaboré des plans pour l’approvisionnement en eau

et l’assainissement au niveau des districts» (GoT, 2013a : 29). Au contraire, après la période des projets «à gains

rapides» (souvent des projets de réhabilitation d’anciens systèmes), qui a caractérisé la première phase de la mise

en œuvre de la composante 2 du WSDP, les CWST ont concentré l’attention sur quelques systèmes

communautaires précis, souvent de grands projets dotés d’une facilité centrale d’approvisionnement en eau

desservant plusieurs communautés, avec de longues rétentions d’eau aux points de distribution éparpillés sur des

zones relativement vastes, ce qui a abouti à la refonte du programme pour devenir l’initiative pour «dix villages»

qui a tiré la mise en œuvre de la composante 2 à partir de 2013 (voir plus haut section 1.2).

Tel qu’indiqué, la première édition du PIM présente longuement les mesures préliminaires et de planification à

prendre, notamment au niveau communautaire. Au nombre de ces mesures, l’on pourrait citer «l’auto-

mobilisation» et l’élection des membres de ce que le manuel a appelé le «Comité Watsan», comité qui a abouti

au concept de COWSO à enregistrer formellement en tant qu’entité juridique. Une autre importante étape

préliminaire pour la structure communautaire émergente porte sur la collecte des contributions des usagers en

faveur de l’aménagement des systèmes. Le PIM fixe cette contribution à 2,5 pourcent du coût total pour les

systèmes plus complexes, y compris les systèmes courants à pompes et robinets, ainsi que pour les systèmes par

gravitation. Mais cette contribution est fixée à cinq pourcent pour les installations à pompe manuelle. Le PIM

invitait alors les communautés à élaborer des «plans pour les installations et la gestion», plans précisant les

modalités de conception et d’aménagement, ainsi que les modalités d’exploitation et d’entretien. Le résultat

ultime de ce processus, après l’approbation des CWST et l’approbation, par le MoW, du budget proposé pour les

CWST, serait la signature d’un accord de projet communautaire pour le système envisagé.

Graphique 4: L’eau peut être transportée sur plusieurs kilomètres pour les communautés sans sources d’approvisionnement en eau

Conformément à la politique nationale pour l’engagement du secteur privé, les consultants ont joué un rôle majeur

dans les processus de préparation et de planification, mais non dans la sélection des communautés à desservir,

sélection dont la responsabilité incombait aux collectivités publiques locales, en se basant sur les besoins ainsi

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que sur les demandes des communautés (GoT, 2013a : 29). Les collectivités publiques locales ont fait appel à

des cabinets et consortiums de consultants (dans ce dernier cas, souvent une combinaison de cabinets

internationaux et tanzaniens) pour fournir les services «matériels» et «immatériels» nécessaires pour la mise en

œuvre de la composante 2 du WSDP. Les consultants devaient faciliter l’émergence et la constitution de comités

locaux (qui sont devenus les COWSO) et de leurs membres. Les consultants devaient également procéder à la

conception des systèmes d’approvisionnement en eau, à la préparation des documents d’appel d’offres et à la

fourniture d’un appui aux CWST dans le processus de passation des marchés. Après la désignation des

entrepreneurs, les consultants continueraient à superviser les travaux d’aménagement, au nom des clients. Pour

ce qui est des services sociaux, les consultants ont généralement conduit des campagnes de sensibilisation à

l’assainissement et à l’hygiène au niveau des communautés où devaient être aménagés des systèmes

d’approvisionnement en eau. Toutefois, ces activités n’étaient pas formellement liées à la Campagne nationale

pour l’assainissement qui a été lancée en marge du WSDP, tel qu’indiqué à la section 1.2. Les initiatives

formelles de cette campagne liées à la construction de latrines améliorées n’étaient habituellement pas bien

coordonnées pour appuyer les projets d’approvisionnement en eau au sein des communautés, projets soutenus

par le WSDP.

3.4 Produits

Différentes sources de données sur les produits obtenus au titre de la Phase I de la composante 2 du WSDP ne

sont pas pleinement consistantes, et les informations connexes n’ont pas été pleinement vérifiées.

Au 30 juin 2014, selon le rapport de 2014 sur la situation du secteur de l’eau, établi par le MoW à un moment où

l’on ne pensait pas encore que la Phase I du WSDP allait s’achever, jusqu’à 32 846 points d’eau avaient déjà été

aménagés pour desservir 8 211 500 personnes. Selon ce rapport, l’élan imprimé par l’Initiative pour d’importants

résultats maintenant, lancée au cours de l’exercice financier 2013-2014, a abouti à l’aménagement de 16 784

points d’eau sur cette période de 12 mois (GoT, 2014c :14). S’il est vrai que cette initiative a accéléré la

performance dans divers secteurs publics, il n’en demeure pas moins que l’augmentation des taux d’exécution

du WSDP s’expliquait également par des réalisations à la faveur de la large maîtrise des systèmes et procédures

pouvant être effectivement mis en place avec efficience, après des années de faibles niveaux de développement

de ces systèmes et de faibles niveaux des capacités individuelles et institutionnelles nécessaires (voir plus loin

section 3.5.2). Toutefois, le rapport de 2014 a fait observer que «82 projets n’ont pas encore démarré, en raison

du manque de financements, d’où la difficulté à atteindre la cible prévue de desservir tous les 1 555 villages d’ici

décembre 2015» (GoT, 2014c: 18).

Selon le projet d’aide-mémoire de la quinzième mission conjointe de supervision dépêchée au titre du WSDP

(octobre 2015), les collectivités publiques locales ont indiqué qu’au total 43 255 points d’eau avaient été

aménagés au titre de la Phase I depuis 2007, contre une cible de 31 747. L’aide-mémoire a fait observer qu’il

s’agissait là des chiffres fournis par les collectivités publiques locales, chiffres qu’il n’avait pas été possible de

vérifier. Si l’on prend l’hypothèse que chaque point d’eau dessert 250 personnes, cela revient à dire que

10 813 750 personnes des zones rurales ont désormais accès à une source d’eau améliorée, contre la cible de

7 990 000 (GoT, 2015c : 14). Ces réalisations signalées couvraient des projets antérieurs à gains rapides, qui

portaient essentiellement sur la réhabilitation de vieux systèmes d’approvisionnement en eau, plutôt que sur

l’aménagement de systèmes entièrement nouveaux.

La responsabilité de la supervision des collectivités publiques locales incombe à la Direction de l’administration

régionale et des collectivités publiques locales du Cabinet du Premier ministre (PMO-RALG)7, qui a produit un

rapport annuel sur les projets d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural au titre de l’exercice

financier de juillet 2014 à juin 2015. Selon ce rapport, 1 045 projets avaient déjà été achevés pour 1 384 villages

à la clôture de l’exercice financier (afin que certains projets desservent plus d’un village), et il restait 237 projets

à achever au 31 décembre 2015, date révisée imposée par le MoW pour la fin de la Phase I du WSDP (GoT,

2015d: 3).

7 A la suite des élections d’octobre 2015, cette responsabilité a été transférée à la Présidence de la République.

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Quelle que soit la source, il est clair que, ces dernières années, des progrès significatifs ont été enregistrés au titre

de la composante 2 du WSDP, avec pour principal produit l’aménagement des systèmes d’approvisionnement en

eau en milieu rural. La transformation de ce produit pour aboutir aux réalisations souhaitées dépend d’un certain

nombre de facteurs, tel que cela ressort des discussions sur les hypothèses concernant la théorie du changement

à la section 1.3. Au nombre de ces facteurs, l’on pourrait naturellement citer la question de savoir si les systèmes

d’approvisionnement en eau sont effectivement opérationnels et celle de savoir si l’eau produite est saine, depuis

le point de collecte jusqu’au point d’utilisation.

Le tableau 13 du volume II montre que dans les communautés couvertes par le programme et ciblées par la

présente évaluation, jusqu’à 82 pourcent des principales sources d’eau étaient fonctionnelles, contre 54 pourcent

au sein des communautés non couvertes par le programme. Selon le tableau 14 du volume II, des défaillances

dans la conception étaient la raison la plus couramment avancée pour le dysfonctionnement des sources d’eau

(58 pourcent des raisons avancées), soit loin devant la sur-utilisation des systèmes d’approvisionnement en eau

(13 pourcent) et leur utilisation inappropriée (11 pourcent).

En dehors du nombre précis de projets ou de points d’eau achevés, il importe d’examiner la nature des systèmes

d’approvisionnement en eau aménagés au titre de la composante 2 du WSDP lors de la Phase I. Les rapports

officiels ne fournissent guère d’informations à ce sujet. Cependant, l’évaluation de la Phase I du WSDP, conduite

en 2013, a fait état de ce problème observé lors des descentes sur le terrain.

Le MoW avait déjà prévu qu’une grande proportion des activités de conception concerneraient des

systèmes relativement à faibles coûts tels que les forages et les pompes manuelles, mais en fait ces

activités concernaient des technologies plus coûteuses, et notamment des systèmes par gravité et

des forages munis de pompes motorisées, en plus des réseaux de distribution au niveau local. Le

coût total de ces systèmes excédait de loin le montant budgétisé par le MoW, ce qui a amené ce

ministère à réviser ses plans, si bien que le nombre initial de systèmes à aménager par collectivité

publique locale a dû être ramené à une moyenne de trois, même si certaines collectivités publiques

locales ont eu droit à plus de trois systèmes.

GoT, 2013a: 29.

La forte dépendance du programme à l’égard des consultants a été expliquée plus haut. Il n’est pas surprenant

que ces consultants aient tendance à concevoir des systèmes techniquement sophistiqués dont ils connaissent les

avantages théoriques en matière d’exploitation, avec toutefois une tendance à ne pas tenir compte des problèmes

de gestion de ces systèmes au niveau local, sans compter que plus un système est complexe, plus les frais à payer

au titre de sa conception et de sa supervision sont élevés. Très souvent, les technologies introduites au titre du

programme font appel à des groupes électrogènes au gasoil pour l’alimentation des pompes électriques. L’eau

est pompée jusqu’à un réservoir de stockage à partir duquel elle est acheminée vers les points de distribution,

parfois dans plus d’un village.

Conformément à l’Initiative pour d’importants résultats maintenant, l’objectif de la composante 2 du WSDP au

cours de ces dernières années était d’aménager de nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau dans dix

villages de chaque collectivité publique locale. En partie à cause de la taille et de la complexité des systèmes,

seules quelques collectivités publiques locales en ont bénéficié. Sur un échantillon initial de 30 collectivités

publiques locales couvertes dans le cadre de la présente évaluation, six avaient déjà achevé l’aménagement d’au

moins dix systèmes.

En s’appuyant dans une large mesure sur les données émanant des 28 collectivités publiques locales ayant rempli

et retourné le questionnaire (voir plus haut section 2.5), cette évaluation a abouti aux données ci-après sur les

systèmes d’approvisionnement en eau.

En moyenne, les collectivités publiques locales ont lancé 9,6 nouveaux projets depuis janvier 2012, les chiffres

variant entre un minimum de 5 et un maximum de 20. Cela ne signifie toutefois pas que ces collectivités publiques

locales ont effectivement achevé l’exécution du même nombre de projets. Les problèmes de financement et les

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retards persistants dans le transfert de fonds, depuis le niveau central jusqu’au niveau local, ont ralenti, voire

interrompu l’aménagement de nombreux systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Les

ingénieurs de l’eau du niveau des districts ont souvent eu à flatter les entrepreneurs réticents pour les amener à

poursuivre les travaux, même s’ils n’avaient pas encore été entièrement payés. Certains entrepreneurs ont

coopéré, mais d’autres ont ralenti ou abandonné les travaux d’aménagement. Certains autres encore ont même

porté plainte contre les collectivités publiques locales. Les CWST ont reçu instructions d’achever tous les projets

de la Phase I au plus tard le 31 décembre 2015. Au moment de l’achèvement des descentes sur le terrain pour les

évaluations, au début de novembre, les CWST n’avaient pas encore reçu de fonds depuis le début de l’exercice

financier qui commence le 1er juillet. Il n’a donc pas été possible de respecter ces instructions.

Graphique 5: Une pompe manuelle simple installée sur un forage

Les CWST ont été invitées à fournir de plus amples informations sur les quatre premiers projets lancés depuis

2012. Au total, 104 projets ont été inventoriés par 28 collectivités publiques locales (toutes les collectivités

publiques locales n’ont pas rempli le questionnaire à ce sujet). Le nombre moyen de points de distribution d’eau

par projet s’établissait à 15, variant entre un minimum de 1 et un maximum de 79. Le coût total moyen de ces

système d’approvisionnement en eau était de 370 millions de shillings tanzaniens (soit 167 972 USD), avec une

contribution moyenne des communautés de 1,89 pourcent (ce ne sont pas toutes les CWST qui ont fourni cette

information pour tous les systèmes d’approvisionnement en eau).

La livraison des produits dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement, au titre du WSDP, a été limitée

par le transfert de la responsabilité générale à ce sujet à la Campagne nationale pour l’assainissement qui a été

caractérisée par des insuffisances dans la coordination de l’aménagement de nouveaux systèmes

d’approvisionnement en eau. Au sein des communautés desservies, les modalités retenues (selon un informateur

de cette campagne) étaient que le plaidoyer en faveur de l’hygiène et de l’assainissement soit entrepris par les

entrepreneurs concevant les systèmes d’approvisionnement en eau et facilitant la formation des membres des

COWSO. Au mois de juin 2015, la composante du WSDP relative à l’assainissement avait déjà atteint 58

pourcent de sa cible de 1,5 million de ménages bénéficiant de services améliorés d’assainissement, soit 4 383 535

personnes, contre une cible de 7 600 000 personnes, en retenant l’hypothèse d’une taille moyenne des ménages

de 5,07 membres (GoT, 2015c : 14 ; GoT, 2015d : 2). Le même nombre de personnes devaient certes bénéficier

de points pour le lavage des mains, mais il a été signalé que 2 702 965 personnes seulement avaient accès à de

tels points (GoT, 2015d : 2). Ces données étaient celles fournies par les collectivités publiques locales, et la

mission conjointe de supervision qui les a présentées n’a pas été en mesure de procéder à des vérifications à ce

sujet.

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Jusqu’à présent, 10 183 hameaux (représentant 3 236 villages) avaient déjà pris par écrit

l’engagement de se doter d’installations améliorées d’assainissement au niveau des ménages. Au

cours de la même période, 5 784 villages étaient desservis par un fournisseur de services

d’assainissement tel qu’une quincaillerie ou une maçonnerie, contre la cible de 600 villages à

l’horizon 2012. S’agissant de l’assainissement et de l’hygiène au sein d’institutions publiques telles

que les établissements scolaires et les centres de santé, ainsi que dans les lieux publics, les progrès

réalisés montrent que 1 189 établissements scolaires disposent maintenant de toilettes nouvellement

construites et/ou réhabilitées, contre une cible de 812, et que 715 de ces toilettes ont été construites

grâce aux fonds de la Campagne nationale pour l’assainissement, contre 474 à partir d’autres

sources de financement telles que les fonds communaux, les initiatives communautaires et les

partenaires au développement. Par ailleurs, 1 443 établissements scolaires disposent de clubs actifs

dans le domaine de l’assainissement et de l’hygiène, afin de garantir la propreté de toutes leurs

installations d’assainissement et d’hygiène.

GoT, 2015d: 2.

L’enquête conduite sur le terrain, dans le cadre de la présente évaluation, a couvert au total 128 écoles primaires,

dont 67 se trouvaient au sein ou près des communautés échantillonnées pour la mise en œuvre de la composante

2 du WSDP. S’agissant de ce dernier groupe de 67 écoles primaires, 76 pourcent d’entre elles disposaient de

systèmes d’approvisionnement en eau potable et 51 pourcent (soit au total 34 écoles) d’un système fonctionnel

d’approvisionnement en eau potable. Le Tableau 3 ci-dessous montre comment toutes les écoles ont signalé avoir

obtenu de l’eau potable pour leur usage quotidien. S’agissant de l’assainissement, 66 des 67 écoles ont déclaré

disposer de toilettes pour les élèves, et 65 d’entre elles ont signalé que ces toilettes étaient effectivement utilisées.

Il y avait des toilettes distinctes pour les garçons et les filles dans 96 pourcent de ces écoles, avec une moyenne

de 66 garçons et de 66 filles par toilette. Il a été signalé qu’il y avait un système d’approvisionnement en eau au

niveau des toilettes pour se laver les mains dans 48 pourcent des 67 écoles couvertes par la composante 2 du

WSDP, et 19 pourcent de ces écoles ont signalé qu’elles recevaient du savon ou un produit de substitution à cette

fin.

Tableau 3: Sources d’eau potable dans les écoles primaires

Source d’eau potable Fréquence %

Source autonome améliorée 25 19,53

Autre source améliorée 27 21,09

Achat auprès des châteaux d’eau 1 0,78

Achat auprès des vendeurs 5 3,91

Puits creusé à la main 3 2,34

Achat auprès d’une borne fontaine 3 2,34

Puisement dans un cours d’eau 5 3,91

Achat à l’hôpital 1 0,78

Eau à domicile 5 3,91

Puits peu profonds 3 2,34

Puits profonds 6 4,69

Point d’eau proche 2 1,56

Réservoir d’un hôtel 1 0,78

Débrouillardise 6 4,69

Citerne scolaire 2 1,56

Etang 1 0,78

Eaux de pluie 1 0,78

Source d’eau du RWSSP 4 3,13

Eau des bornes fontaines 1 0,78

Eau des barrages 1 0,78

Pas de services d’eau du tout 1 0,78

Source d’affleurement protégée 3 2,34

Source d’affleurement non

protégée 6 4,69

Autres sources 15 11,72

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Source d’eau potable Fréquence %

Total 128 100,00

Source: Enquête sur le terrain pour l’évaluation d’impact.

Tel qu’indiqué ci-dessus, le principal produit institutionnel de la composante 2 du WSDP devait être une

association des usagers au niveau local, association connue par la suite sous l’appellation de COWSO, à laquelle

incomberait la responsabilité de l’appropriation, de la gestion et du financement des activités d’exploitation et

d’entretien du système d’approvisionnement en eau en milieu rural. A la faveur des activités de facilitation et de

formation entreprises au cours des phases initiales par les consultants chargés de la conception des systèmes

d’approvisionnement en eau, ces institutions se sont renforcées petit à petit, franchissant les diverses étapes

formelles pour aboutir à leur enregistrement en tant qu’organismes institutionnels. Selon le rapport de 2014 sur

la situation du secteur de l’eau :

Sur les 2 728 COWSO prévues en vue d’obtenir d’importants résultats maintenant, au mois de juin

2014, 460 d’entre elles seulement (soit 17 pourcent) s’étaient déjà fait enregistrer. Les lenteurs à

cet égard s’expliquent en partie par la faible coordination des flux de fonds nécessaires pour les

collectivités publiques locales concernées, fonds qui leur ont été alloués pour entreprendre

l’enregistrement des COWSO, y compris au-delà des villages couverts par le WSDP. Même lorsque

des fonds ont été mis à disposition, ces fonds sont parvenus aux collectivités publiques locales sans

des instructions claires quant à leur objet et à leur finalité, si bien que ces fonds ont plutôt été utilisés

pour d’autres activités des collectivités publiques locales telles que les activités de suivi, de

supervision et de renforcement des capacités, en lieu et place de l’enregistrement des COWSO.

GoT, 2014c: 20-21.

Graphique 6: Structures de gestion communautaires aux 114 points d’eau des villages «couverts»

Source: Enquête sur le terrain pour l’évaluation d’impact.

L’enquête conduite sur le terrain dans le cadre de la présente évaluation a couvert au total 114 points d’eau dans

les villages ciblés par le programme. Le Graphique 6 ci-dessus montre la fréquence avec laquelle les différents

types de structures de gestion de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement au sein des communautés ont

été identifiés au niveau des points d’eau.

3.4.1 Développement des capacités

Selon la mission conjointe de supervision la plus récente du WSDP,

Certains des problèmes identifiés dans le secteur portent notamment sur le manque d’efficacité

dans la gestion de l’exploitation et de l’entretien des projets, du fait des insuffisances dans la

0

10

20

30

40

50

60

COSWO Water user group community watercomittee

None

%

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mise en place des COWSO ou dans le renforcement de leurs capacités. L’implication des

communautés et des organismes les représentant, notamment les COWSO, devrait être renforcée

dès le départ, et non après coup. Une période initiale de mobilisation des communautés, y

compris la création de COWSO, devrait être instituée, les communautés et les COWSO

participant à la sélection des options techniques en se basant sur leur caractère abordable (en

particulier pour ce qui est de l’exploitation et de l’entretien) ainsi que sur la capacité à gérer

de tels systèmes, avant la mise en service et l’exploitation et l’entretien.

GoT, 2015c: 15.

L’évaluation de la Phase I du WSDP, conduite en 2013, a fait l’observation suivante :

Le niveau de l’assistance technique extérieure disponible pour le programme est étonnamment

faible, en particulier pour ce qui est de la composante 2. S’il faut établir un équilibre approprié

entre l’investissement et le développement des capacités, alors les organes d’exécution

devraient bénéficier en permanence non seulement de cours de formation organisés de temps à

autre, mais aussi d’un appui technique et d’orientations.

GoT, 2013a: ii.

Le manuel de formation de la Phase I du WSDP présente en détail les modalités proposées pour le développement

des capacités des collectivités publiques locales et des communautés, en identifiant les groupes d’usagers, les

gardiens et les opérateurs au sein des groupes à cibler par la formation au niveau communautaire, et en se référant

à la disponibilité d’un certain nombre de matériels de formation. Il est indiqué que le MoW devrait faire appel à

des consultants pour la formation, consultants qui seraient chargés de former les CWST et qui devraient par la

suite être chargés du développement institutionnel et des capacités au niveau communautaire (GoT, 2007: 65-

69).

Les données globales sur les activités de développement des capacités à ces différents niveaux ne sont pas

disponibles. Il n’y a pas de doute que les collectivités publiques locales aient bénéficié d’une certaine formation

et que les consultants chargés des systèmes d’approvisionnement en eau en milieu rural ont facilité la constitution

de groupes d’usagers ou COWSO, groupes qu’ils ont par la suite formés. Le Tableau 4 ci-dessous montre

comment s’est déroulée la formation de 28 CWST et ce que ces CWST pensent de la formation reçue. Il convient

de noter que 11 de ces CWST ont déclaré n’avoir pas reçu de formation du tout. Cela peut être une exagération

Graphique 7: Membres d’une nouvelle COWSO participant à une session de formation

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liée à la courte mémoire institutionnelle liée au renouvellement des effectifs et/ou au manque d’intervention des

énumérateurs. Un peu plus d’un tiers des 28 CWST ont cependant signalé avoir bénéficié au moins une fois d’une

formation à la gestion générale du WSDP et à des initiatives connexes de développement des capacités au niveau

communautaire. Pratiquement autant de CWST ont signalé avoir bénéficié d’une formation, dans le cadre de la

Campagne nationale pour l’assainissement, formation portant sur les questions relatives à l’assainissement et à

l’hygiène, dans le cadre de programmes spécifiques ciblant l’assainissement tiré par les communautés, en plus

de tout juste trois sessions de formation des membres des CWST à l’établissement de rapports, avec un accent

particulier sur les approches pour l’approvisionnement en eau, l’assainissement et l’hygiène au niveau des

établissements scolaires.

Tableau 4: Formation reçue par 26 CWST, tel qu’indiqué lors de l’enquête d’évaluation

Domaine (il peut y avoir eu plusieurs sessions de formation

dans le même domaine)

Nombre de CWST faisant état

d’une ou de plusieurs sessions de

formation dans ce domaine

Pas de formation du tout 11

Gestion générale des programmes d’approvisionnement en eau en

milieu rural et développement des capacités au niveau

communautaire

10

Campagne nationale pour l’assainissement, santé et hygiène 8

Assainissement total tiré par les communautés 8

Approvisionnement en eau, assainissement et hygiène au niveau des

établissements scolaires

3

Système d’information de gestion 3

Cartographie des points d’eau 2

Sauvegardes environnementales et sociales 1

Etablissement de rapports par écrit 1

Source: Enquête sur le terrain dans le cadre de l’évaluation.

Au niveau communautaire, certains opérateurs ont bénéficié d’une formation à l’utilisation des groupes

électrogènes et des pompes dont ils assumaient la responsabilité. En dépit des objectifs détaillés du PIM, le niveau

de formation des COWSO et d’autres groupes d’usagers était variable, ce qui explique pourquoi les niveaux de

responsabilisation et de confiance au sein de ces groupes diffèrent dans une large mesure. Certains des groupes

institués depuis longtemps ont déjà connu un ou plusieurs cycles d’élection, avec un renouvellement substantiel

(et parfois complet) des membres. Il ne semble pas y avoir de systèmes en place pour le suivi de l’arrivée de

nouveaux membres, ni pour les modalités de leur formation.

Sur les 114 COWSO et autres groupes d’usagers couverts par l’évaluation conduite au sein des communautés

desservies par le WSDP, il a été signalé que trois seulement n’avaient jamais bénéficié d’une quelconque

formation. Le Tableau 5 présente les domaines de formation retenus.

Au cours de la mission d’évaluation institutionnelle conduite en octobre 2015, une COWSO a signalé qu’elle

n’avait jamais bénéficié d’une quelconque formation du tout. Elle a indiqué avoir saisi par écrit l’ingénieur de

l’eau du district concerné en 2013 pour solliciter une telle formation, mais n’a jamais reçu de réponse à ce sujet.

Cependant, une autre COWSO a déclaré avoir suivi trois sessions de formation (organisées par les consultants),

avant sa mise en place officielle. Elle a cependant reconnu qu’il lui fallait une formation plus poussée pour rester

à jour. Une troisième COWSO était nouvellement créée, en remplacement d’un groupe ayant précédemment

bénéficié d’une formation. Cette nouvelle COWSO n’avait pas encore suivi une nouvelle formation et ne savait

pas, par exemple, comment relever les données sur les compteurs installés aux points de distribution. Une autre

communauté disposait désormais de son troisième groupe d’utilisateurs (en tant que COWSO), groupe qui avait

déjà bénéficié d’une certaine formation, y compris aux questions d’assainissement et d’hygiène, contrairement

au premier groupe d’utilisateurs constitué en 2009, qui n’avait bénéficié d’aucune formation à un quelconque

domaine. Une autre COWSO, opérationnelle uniquement depuis les 12 derniers mois, a fait état de services de

facilitation du coordonnateur des COWSO au sein de la CWST. Le même type d’appui a été signalé par une autre

COWSO, bien que dans ce cas particulier, des consultants assuraient également la formation, tandis que quelques

membres ont effectué une visite de travail dans une autre région de la Tanzanie. Ces exemples, pris au hasard,

illustrent la variabilité du développement des capacités dans le domaine de l’approvisionnement en eau et de

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l’assainissement au niveau communautaire.

Tableau 5: Domaines dans lesquels les COWSO et d’autres groupes d’utilisateurs ont signalé avoir bénéficié d’une formation

Domaine de formation Nombre de COWSO et d’autres

groupes faisant état d’une

formation dans le domaine

Gestion générale 31

Formation technique et à l’entretien 27

Gestion financière 20

Procédures des comités 16

Sans précisions 3

Source: Enquête d’évaluation sur le terrain: villages «couverts».

3.5 Réalisations

3.5.1 Equité

La politique nationale de l’eau prend des engagements généraux en faveur de l’équité, affirmant par exemple

«qu’il importe que tous les membres de la communauté, y compris les groupes désavantagés, utilisent avec

efficience et équité les ressources en eau. Les communautés devront veiller à la protection et à la conservation

des ressources en eau, ainsi qu’à la fourniture équitable de services d’eau aux groupes économiquement

désavantagés au sein des communautés» (GoT, 2002 : 36). Un des principes de la durabilité de

l’approvisionnement en eau en milieu rural, que reprend cette politique, consiste à «reconnaître les femmes

comme figurant parmi les principaux acteurs dans la fourniture de services d’approvisionnement en eau en milieu

rural (GoT, 2002: 32).

La politique nationale pertinente ne donne pas plus d’orientations spécifiques sur ces problèmes d’équité, tout

comme la première édition du PIM qui tient cependant compte de la dimension genre et qui affirme, par exemple,

que «les femmes et les hommes ont un accès égal et doivent participer pleinement aux activités de renforcement

des capacités et de formation» (GoT, 2007 : 60). Dans la pratique, bon nombre de COWSO (mais pas toutes) et

d’autres groupes d’usagers permettent aux résidents désavantagés, tels que les personnes âgées et handicapées,

de s’approvisionner sans frais en eau à des fins domestiques, et l’idée de la participation des femmes aux

structures de gestion est de plus en plus, mais pas universellement, acceptée. Les membres d’une COWSO

interviewés par la mission ont déclaré qu’il était difficile d’amener les femmes à participer à de telles activités,

en raison de l’attitude des maris. La présente évaluation s’est penchée sur la question de savoir quel était le

pourcentage des femmes au sein des structures locales de gestion des ressources en eau au niveau des

communautés couvertes, et quel était le pourcentage de leur représentation au niveau des postes de responsabilité.

Des informations à ce sujet ont été fournies pour 84 pourcent des organismes, et la représentation des femmes à

ce niveau oscillait entre 21 pourcent et 50 pourcent à de tels postes. L’équipe chargée de l’évaluation a été

informée que les directives du MoW étaient que la représentation des femmes au sein des COWSO devait être

d’au moins 60 pourcent, mais il n’y avait aucun document attestant de ce fait.

Dans le même questionnaire figurait la question de savoir si tous les utilisateurs de l’eau devaient payer pour les

services d’approvisionnement en eau, sinon pourquoi. La réponse à cette question a été fournie pour 79 points

d’eau, et il a été indiqué que 53 pourcent de tous les usagers de ces points d’eau devaient nécessairement payer.

Au niveau des points d’eau où certains usagers ne devaient pas payer, la catégorie la plus couramment exonérée

était celle des personnes âgées (pour 38 points d’eau), suivie de la catégorie des personnes handicapées (pour 31

points d’eau) et de la catégorie des personnes pauvres (pour 12 points d’eau).

Bien que des données complètes ne soient pas disponibles, il y a un consensus général (consensus basé sur les

entretiens avec les autorités centrales et locales et les responsables des ONG, ainsi qu’avec des informateurs au

sein des communautés) sur le fait que les avantages des changements devant intervenir dans l’utilisation des

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28

systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi dans les pratiques à ce sujet, au titre

de la composante 2 du WSDP, seront uniformément distribués entre et au sein des ménages bénéficiaires. En

effet, dans un certain sens, ces avantages devraient bénéficier davantage aux femmes et aux filles, parce que se

sont celles-ci qui sont quelque peu plus susceptibles, par rapport aux hommes et aux garçons, de tirer parti des

économies de temps réalisées à la faveur de l’amélioration de la prestation des services d’approvisionnement en

eau, d’assainissement et d’hygiène, même si le temps ainsi économisé puisse être utilisé pour d’autres charges

domestiques (présentant cependant moins de risque et étant physiquement moins contraignantes) telles que la

cuisson (voir sections 3.6.2 et 3.6.3). Toutefois, peu a été dit sur un aspect de l’équité, à savoir la fourniture

d’installations pour l’hygiène menstruelle au niveau des installations sanitaires des établissements scolaires. Dans

ce cas également, il n’y a pas de données complètes pour le suivi, mais les preuves anecdotiques disponibles

montrent que quelques latrines aménagées au niveau des établissements scolaires disposent de telles installations.

Une étude récente a reconnu que cet aspect constituait un problème limitant la scolarisation des filles. Il s’agit de

l’étude portant sur les voies et moyens de fidéliser la scolarisation des filles, à la faveur de l’aménagement

d’installations pour l’hygiène menstruelles (Thomas et al., 2013: 60).

L’évaluation du WSDP, conduite en 2013, a fait le constat suivant :

Dans la composante 2, un aspect positif est l’utilisation d’une formule transparente pour le guichet

des dons ciblant la mise en valeur des ressources en eau au niveau des collectivités publiques

locales, en veillant à ce que chacune de celles-ci bénéficie du même niveau de financement pour

éviter autrement que certaines d’entre elles puissent être favorisées, par rapport aux autres. Cela

a par exemple été le cas des coûts élevés des systèmes aménagés au titre de l’initiative en faveur

de dix villages, avec comme conséquence la limitation du nombre de personnes pouvant bénéficier

de l’appui du WSDP. Pour ce qui est de la sélection des villages, il semble y avoir eu des

appréciations pragmatiques quant à la demande, aux besoins et aux opportunités dans la sélection

des systèmes au titre du WSDP, mais il n’y a pas de base rationnelle pour des considérations

d’équité.

GoT, 2013a: vi.

La présente revue conduite en 2015 est parvenue à des conclusions similaires. Il y a des réclamations et des

demandes émanant des ingénieurs de l’eau au niveau des districts au sujet des déséquilibres entre districts dans

l’allocation des fonds au titre de la composante 2, mais cette composante a véritablement été une initiative à

l’échelle nationale. Au niveau des districts, il y a inévitablement des communautés au sein desquelles les

conditions naturelles rendent difficile un approvisionnement fiable en eau. Il n’y a donc pas de perspectives

précoces garantissant une pleine équité sur le plan géographique à cet égard.

3.5.2 Réalisations institutionnelles

L’évaluation du WSDP, conduite en 2013, a fait état de certaines insuffisances dans le cadre des résultats du

programme (cadre pourtant révisé à maintes reprises), en faisant observer que «même dans la composante 2 du

RWSSP, il est très difficile de trouver des données complètes, et reproduites systématiquement, sur les produits

et les réalisations» (GoT, 2013a : 20). Depuis lors, la situation ne s’est guère sensiblement améliorée. Dans la

présentation des réalisations institutionnelles, en particulier, il est nécessaire d’en donner un aperçu qualitatif, en

se basant sur les observations faites lors de la descente sur le terrain, dans le cadre de l’évaluation.

Un argument fréquemment avancé au cours des premières années du WSDP est que même si très peu de progrès

tangibles ont été réalisés, en termes d’amélioration de la couverture des systèmes d’approvisionnement en eau et

d’assainissement en milieu rural, ces systèmes ont apporté une importante contribution institutionnelle, à travers

le développement des systèmes, des procédures et des capacités pour la mise en œuvre du programme à l’échelle

voulue. La présente évaluation corrobore ce point de vue. Pour ce qui est de l’approvisionnement en eau en milieu

rural, le MoW, le PMO-RALG et les collectivités publiques locales savent ce qu’ils doivent faire et comment le

faire. Bien que le personnel soit encore insuffisant et qu’il manque encore des ressources opérationnelles, les

CWST disposent, pour la plupart d’entre elles, du savoir et des compétences nécessaires, et il y a en leur sein bon

nombre de personnes qualifiées et faisant preuve d’engagement. Les CWST sont en partie capables de «fournir

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un appui technique et institutionnel efficace aux usagers», dans la mesure où les réalisations institutionnelles sont

prises en compte dans la théorie du changement sous-tendant la composante 2 du WSDP (voir plus haut

Graphique 2 page 6-7). Toutefois, leur efficacité est remise en cause par le sérieux manque de ressources

opérationnelles et de budgets de fonctionnement.

Par ailleurs, une réalisation institutionnelle connexe, d’une importance cruciale, n’a pas été obtenue. Bien que le

système du WSDP fonctionne bien dans une large mesure, la gestion inefficiente des financements constitue un

gros problème. Une étude qu’a fait conduire le DFID en 2013 est parvenue à la conclusion suivante : «il y a de

nombreux problèmes dans la prévisibilité, l’opportunité et la complétude des transferts intergouvernementaux,

et ces problèmes s’accentuent et seront probablement le plus grand facteur unique limitant l’amélioration de la

performance et de la prestation de services au niveau des collectivités publiques locales» (Tanscott Associates,

2013: 83). L’étude a fait les constatations suivantes:

La pratique actuelle en matière d’allocation et de transfert de fonds a abouti à l’imprévisibilité

dans tous les deux cas pour ce qui est des dates de réception et des montants à recevoir, ce qui

n’aide guère les collectivités publiques locales dans leurs efforts pour exercer efficacement

leurs fonctions.

Le processus d’allocation des ressources disponibles pour les divers aux collectivités publiques

locales, par exemple le rationnement, manque de transparence, tout comme les critères pour

décider de qui reçoit tel ou tel montant, en se basant sur des critères précis, ne sont pas

déterminés.

Alors qu’il y a un penchant accepté (et assez justifié) pour les émoluments du personnel, il n’y

a pas de pratiques comparables pour les dépenses diverses, ce qui signifie que dans le cadre

du rationnement des ressources, les recettes ne pouvant répondre aux besoins budgétaires, des

orientations ne sont pas données au MoF quant aux dépenses essentielles qui devraient donc

être financées pleinement, par rapport aux autres dépenses qui peuvent être retardées sans

qu’il y ait un sérieux impact négatif sur les activités des collectivités publiques locales.

Tanscott Associates, 2013: vii.

Il est peut-être compréhensible que les besoins budgétaires annuels ne puissent pas être pleinement couverts par

l’administration centrale (même si pour certains exercices financiers, au titre de l’Initiative pour d’importants

résultats maintenant, certains districts ont reçu plus d’argent qu’ils n’en ont demandé). Dans le cadre de la

présente évaluation, il a été demandé à un échantillon de 30 CWST combien d’argent elles avaient demandé

chacune au cours des quatre derniers exercices financiers (de 2011-2012 à 2014-2015) ; combien elles avaient

effectivement reçu ; et comment elles avaient dépensé les sommes reçues au cours de chacun de ces exercices.

Toutes les CWST n’ont pas fourni des informations à ce sujet, et certaines d’entre elles qui l’ont fait n’ont fourni

des informations que pour certains des quatre exercices financiers. Toutefois, dans l’ensemble, le montant moyen

effectivement reçu, en pourcentage du montant sollicité, s’établissait à 64 pourcent pour l’exercice 2011-2012 ;

81 pourcent pour l’exercice 2012-2013 ; 123 pourcent pour l’exercice 2013-2014 ; et 44 pourcent pour l’exercice

2014-2015. Ces moyennes masquent des variations majeures, certaines CWST signalant avoir reçu plus de deux

fois ce qu’elles avaient demandé. Il y a eu une vague générale de financements additionnels dans le cadre de

l’Initiative pour d’importants résultats maintenant, au cours de l’exercice 2013-2014. Les données fournies par

les CWST sur la proportion des fonds reçus et les dépenses effectives sont moins utiles, parce que la variation

est compliquée par les reports, dans certains cas, d’un exercice financier à l’autre. Certaines collectivités

publiques locales ont ainsi apparemment dépensé 12 pourcent seulement de ce qu’elles avaient reçu au cours

d’un exercice particulier, alors que d’autres dépensaient deux ou trois fois plus ce qu’elles avaient reçu.

La planification et la gestion de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement au niveau des collectivités

publiques locales sont également compliquées par la séparation des modalités pour les deux sous-secteurs. Un

membre d’une CWST a fait par écrit l’observation suivante :

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Le cycle budgétaire de l’approvisionnement en eau et celui de l’assainissement ne correspondent

pas. Le budget de la Campagne nationale pour l’assainissement est préparé en décembre par le

responsable sanitaire du niveau du district, en liaison avec le MoHSW. En février, le budget de

cette campagne est intégré dans le budget de la santé qui est combiné avec celui d’autres

départements. Pour sa part, le budget pour l’approvisionnement en eau est préparé en janvier par

l’ingénieur de l’eau du niveau du district et est intégré dans le budget du district en février. En

avril, le responsable exécutif du district présente au Ministère des Finances le budget du district

couvrant les budgets pour la santé et l’approvisionnement en eau. Ces fonds font ainsi l’objet

d’une intégration, alors que les plans demeurent toujours distincts.

Réponse au questionnaire de l’équipe de district chargée de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et

de l’hygiène.

En général, les fonds ne sont habituellement reçus que plusieurs mois après le début de l’exercice financier. Les

flux financiers en provenance de Dar Es Salam sont reçus de temps à autre, et leur montant varie, sans compter

qu’ils sont imprévisibles. Etant donné que les décaissements des donateurs au titre de la composante 2 ne se font

pas non plus sur une base régulière, il y a souvent des retards de plusieurs mois entre l’annonce de ces transferts

et leur réception effective au niveau des districts. En particulier, pendant la période de l’Initiative pour

d’importants résultats maintenant, les collectivités publiques locales ont été encouragées à s’engager dans un plus

grand nombre de projets dont elles ne pouvaient finalement pas supporter le coût, ce qui a abouti à des situations

très embarrassantes, et même parfois à des poursuites en justice, tel qu’indiqué à la section 3.4. Ces problèmes

sont davantage compliqués par les retards et les incohérences dans les décaissements de la contribution

gouvernementale, retards qui se sont accentués au cours des deux derniers exercices, en raison des problèmes

financiers auxquels était confronté le pays en général. Tant que de tels dysfonctionnements ne sont pas

complètement éliminés, les réalisations institutionnelles globales au titre de la composante 2 du WSDP ne

sauraient être satisfaisantes.

Dans la théorie du changement (voir plus haut graphique 2), les principales réalisations institutionnelles sont

que «les COWSO ou d’autres organisations communautaires d’approvisionnement en eau et d’assainissement

(RWSS) disposent des ressources et des compétences nécessaires, et font preuve d’engagement pour

l’exploitation et l’entretien efficaces des installations des RWSS». Cette réalisation n’a été concrétisée que

partiellement. Certains membres de certaines COWSO (et d’autres organisations des usagers) possèdent certes

les compétences requises et font effectivement preuve d’engagement. Mais, tel qu’indiqué plus haut, la formation

a été inégale et incomplète, et il n’y a pas de système complet en place pour la formation permanente (ou le

recyclage permanent) des cadres actuels ou des nouveaux cadres parmi les membres des COWSO. Jusqu’à

présent, ce volet du programme a été considéré comme un aspect ponctuel, alors qu’en fait il doit s’agir d’un

exercice permanent.

Le plus grand déficit dans cette réalisation institutionnelle porte sur les ressources nécessaires «pour exploiter et

entretenir efficacement les installations des RWSS». Quelques COWSO disposent cependant de telles ressources.

Le montant d’argent dont disposent les COWSO au niveau des banques varie d’une COWSO à l’autre, et

certaines d’entre elles ne disposent même pas de compte bancaire et se débrouillent autrement en collectant des

fonds auprès des usagers, lorsqu’il faut par exemple acheter du carburant pour les groupes électrogènes ou

lorsqu’il faut payer des frais pour des réparations mineures. Selon les personnes ayant répondu aux questions

posées, d’autres COWSO disposent en banque de plus de 10 millions de TZS (soit 4 550 USD). Pour 50 COWSO

et d’autres entités de gestion pour lesquelles des données sont disponibles au niveau des communautés couvertes,

le montant moyen détenu au moment de l’enquête était de 3,6 millions de TZS (soit 1 636 USD), les chiffres

variant entre 20 000 TZS (soit 9 USD) et 6,2 millions de TZS (soit 2 818 USD).

Il y a certes un consensus général chez les Tanzaniens des zones rurales pour ce qui est du principe du paiement,

par les usagers, de l’eau à des fins domestiques, mais il n’en demeure pas moins que les usagers recourent très

fréquemment à des sources d’eau non améliorées pendant la saison des pluies, lorsque les cours d’eau sont en

période de crues et qu’il y a de l’eau au niveau des barrages et des zones basses. C’est la raison pour laquelle

certaines COWSO collectent très peu d’argent sur une période de deux à trois mois par an. Certaines des

personnes interrogées ont signalé ne pas recueillir autrement de l’eau du tout pendant la saison des pluies. Les

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recettes mensuelles moyennes signalées pour 72 organismes de gestion dans les villages couverts s’établissaient

à 502 943 TZS (soit 229 USD), les chiffres variant entre 5 000 TZS (soit 2 USD) et 4,1 millions de TZS (soit

1 863 USD).

Toutefois, même si elles collectaient des frais auprès des usagers à longueur d’année, de nombreuses COWSO

ne seraient toujours pas en mesure de faire face aux lourdes charges liées à l’achat de gasoil. Les COWSO

disposant de pompes connectées au réseau électrique ont de plus faibles coûts à supporter, et la minorité utilisant

des systèmes de gravitation est naturellement la mieux placée. Par ailleurs, le consensus parmi les membres des

CWST interrogés dans le cadre de l’évaluation est que les COWSO ne peuvent pas supporter d’autres frais, au-

delà de frais d’entretien mineurs. Habituellement, les COWSO signalent les problèmes rencontrés aux CWST, et

ce sont celles-ci qui envoient un technicien en vue d’aider pour les réparations, parfois en utilisant les pièces de

rechange que les COWSO elles-mêmes ont pu acheter. Parfois également (selon les informations recueillies

auprès des CWST), les COWSO supportent les indemnités de descente sur le terrain des techniciens se rendant

sur place. Occasionnellement, indique-t-on, ce sont les CWST qui fournissent les pièces de rechange et les autres

matériels nécessaires. Lorsqu’il faut procéder à des réparations majeures, les CWST en incluent les coûts dans le

budget de l’exercice suivant, ce qui signifie que, dans ce cas, il faut attendre plusieurs mois avant que les

réparations puissent être entreprises.

Par conséquent, la réalisation institutionnelle au niveau communautaire est que les associations d’usagers sont

sensibilisées dans une certaine mesure et que leurs capacités sont renforcées. Toutefois, dans l’ensemble, il y a

peu de perspectives pour parvenir à l’autonomie financière nécessaire pour supporter les coûts d’exploitation et

d’entretien, conformément à la politique nationale pertinente. Ceci demeure les cas, même si la plupart des

usagers sont disposés à payer pour l’eau pendant les mois au cours desquels ils ne peuvent pas s’approvisionner

en eau auprès de sources non aménagées.

Une autre importante réalisation institutionnelle devrait porter sur la coordination des initiatives

d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, tant au niveau national qu’à celui des collectivités

publiques locales et des communautés. Cette réalisation a été effectivement obtenue. Tel qu’indiqué plus haut,

un grand nombre de CWST et de communautés affirment avoir suivi une formation à l’assainissement et à

l’hygiène. Toutefois, la pleine conduite coordonnée de campagnes en faveur de l’amélioration de

l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène a été l’exception, plutôt que la règle, ce qui

témoigne de certaines insuffisances dans la coordination de la Campagne nationale pour l’assainissement avec le

reste des activités de la composante 2 du WSDP au niveau national.

3.5.3 Hypothèses institutionnelles

La question 14 de l’évaluation figurant dans la présente étude porte sur la question de savoir si les hypothèses

institutionnelles prises en compte dans la théorie du changement du RWSSP sont valables. A ce niveau,

l’évaluation se réfère aux hypothèses sous-tendant les discussions portant sur la théorie du changement à la

section 1.3.

Les systèmes, les procédures et les budgets sont en place, sont coordonnés et sont mis en œuvre

ou exécutés avec efficience pour que le ciblage, la planification et les processus préparatoires

connexes conduisent à la fourniture d’intrants à une échelle et d’une manière concourant à la

sensibilisation des communautés ainsi qu’à l’estimation des besoins, au regard des ressources

disponibles. Cette hypothèse est en partie valable jusqu’à présent. En effet, les systèmes et

procédures sont en place. Ils sont bien compris et gérés d’une manière adéquate, coordonnée et

efficiente. Toutefois, les budgets ne sont pas pleinement en place et ne font pas l’objet d’une

coordination efficiente. Tel qu’expliqué plus haut, le financement des dépenses de

fonctionnement des CWST est totalement insuffisant. Les flux de financements au titre du

WSDP en faveur des collectivités publiques locales accusent également des lenteurs et sont

acheminés de temps à autre, tout comme ils sont insuffisants pour garantir l’efficacité générale

du programme qui est ainsi sérieusement remise en cause.

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La politique mise en œuvre dans le cadre du RWSSP favorise l’obtention efficiente des

réalisations et produits ciblés. D’une manière plus générale, les autorités et les citoyens de la

Tanzanie ont bien compris le bien-fondé de la politique nationale pour l’eau qui couvre

l’approvisionnement en eau et l’assainissement en milieu rural, et se sont appropriés cette

politique. Toutefois, il ressort des recherches conduites sur le terrain qu’il y a un courant sous-

jacent de ressentiments quant à la perception que les populations rurales devraient payer

proportionnellement plus pour l’approvisionnement en eau, alors qu’elles ne reçoivent en théorie

aucune subvention pour leurs activités d’exploitation et d’entretien, contrairement à leurs

compatriotes des zones urbaines. En dehors de ce problèmes, la politique actuelle ne favorise

pas l’obtention efficiente des réalisations et produits ciblés, et ce pour deux raisons. En premier

lieu, la pauvreté amène de nombreux usagers à recourir plutôt à des sources d’eau non

améliorées, si celles-ci sont disponibles, plutôt que de payer pour un approvisionnement en une

eau plus sûre. En deuxième lieu, il y a peu de perspectives que les COWSO, financées par les

usagers, puissent être en mesure de financer pleinement les frais d’exploitation et d’entretien.

Les communautés et les ménages prendront l’engagement de mettre en place les institutions

nécessaires pour les usagers. Il ressort des données recueillies sur le terrain que les ménages et

les communautés des zones rurales ont appuyé le développement des COWSO. Le concept de

responsabilité communautaire pour des services locaux et la gestion de ces services est bien

établi en milieu rural en Tanzanie, et les COWSO ont des liens clairs avec les structures formelles

des autorités villageoises.

Les campagnes de sensibilisation et de promotion du développement institutionnel, conduites

par les fournisseurs de services, sont efficaces dans les efforts pour mettre en place des COWSO

ou structures similaires compétentes. Les activités de facilitation institutionnelle et de formation,

entreprises par les prestataires de services de consultants au niveau communautaire, tel

qu’indiqué plus haut, ont fourni les fondements pour des COWSO compétentes. Toutefois, la

qualité de la formation dispensée a été inégale, et pour garantir la compétence des COWSO, il

faudra recourir régulièrement au recyclage et à l’orientation des nouveaux membres, même s’il

n’y a pas de dispositions formelles à ce sujet à l’heure actuelle.

Les organes de gestion des usagers sont en mesure d’établi des relations de travail avec les

prestataires des services d’exploitation et d’entretien. Cette hypothèse est valable, en ce sens

que les COWSO sont tout à fait prêtes à travailler avec des prestataires de services du secteur

privé et souhaitent même le faire. Toutefois, elle est non-valable en ce sens que les COWSO ne

disposent pas de fonds à cet effet. Le manque consécutif d’opportunités sur le marché limite

donc le développement des capacités du secteur privé.

Les CWST disposent des compétences et des ressources requises pour assurer la coordination

de la planification et de l’obtention des produits ciblés. Tel qu’indiqué ci-dessus, les CWST

disposent généralement des compétences requises, mais leurs ressources sont limitées.

Les COWSO ou d’autres structures sont en place et continuent d’assurer efficacement

l’exploitation et l’entretien des systèmes d’approvisionnement en eau, avec un appui approprié

des collectivités publiques locales, ce qui implique le maintien de relations constructives, en

termes de communication et d’appui, entre les collectivités publiques locales et les institutions

des usagers. Tel qu’indiqué plus loin à la section 4.2, il n’y a pas encore de garantie que les

COWSO soient maintenues en place. Tout dépend de la cohérence et de la qualité de l’appui

qu’elles recevront au cours des cinq prochaines années. Les observations recueillies sur le terrain

donnent à penser qu’il y a des relations appropriées et constructives entre les COWSO et les

collectivités publiques locales, même si ces dernières ne sont généralement pas en mesure de

trouver des solutions aussi efficientes qu’elles le souhaiteraient pour résoudre les problèmes

rencontrés par les COWSO.

3.6 Impact

3.6.1 Impact sur la santé

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33

La question 15 de l’évaluation (voir section 1.6) vise à déterminer si les changements dans l’incidence de la

diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans au sein des communautés bénéficiaires, en tant qu’indicateur

supplétif de l’incidence des maladies d’origine hydrique, peuvent être attribués aux interventions menées au titre

du RWSSP.

L’impact du RWSSP sur la réduction de l’incidence de la diarrhée est significatif pour les enfants de moins de

cinq ans, ainsi que pour toutes les personnes vivant au sein des communautés bénéficiaires. Pour les enfants de

moins de cinq ans, le programme a permis de réduire de manière significative l’incidence de la diarrhée, à hauteur

de trois pourcent. L’impact pour toutes les personnes s’établissait à dix pourcent (voir Tableau 6).

Une des principales réalisations ciblées au titre de la mise en œuvre du RWSSP en Tanzanie était l’amélioration

des réalisations sur le plan sanitaire au sein des communautés, à travers la réduction de l’incidence des maladies

d’origine hydrique, et notamment de la diarrhée. Dans la présente évaluation, une comparaison a été faite entre

les communautés couvertes par le programme et les communautés non couvertes, en recourant à une question sur

l’incidence de la diarrhée au cours des deux semaines précédant l’enquête. La comparaison des deux catégories

de communautés montre que l’impact du programme sur l’incidence de la diarrhée chez les enfants de moins de

cinq ans est significatif du point de vue statistique, s’établissant à dix pourcent. Pour l’ensemble de la population,

les résultats sont également significatifs du point de vue statistique, avec un niveau de un pourcent. Dans

l’ensemble, les résultats de l’analyse, tel que présentés au Tableau 6, montrent que l’élargissement de l’accès à

une eau de meilleure qualité, à la faveur du programme, a eu un impact positif sur la santé au niveau

communautaire. Néanmoins, cet impact a été bien moindre que le taux de réduction de la diarrhée oscillant entre

20 pourcent et 30 pourcent, selon certaines autres études d’impact de l’approvisionnement en eau et de

l’assainissement en milieu rural (IOB, 2012 : 31).

Toutefois, le tableau 12 du volume II donne à penser que le nombre moyen de patients externes âgés de cinq ans

et moins était plus élevé dans les centres de santé se trouvant au sein ou près des communautés couvertes par le

programme qu’au sein des communautés non couvertes. Les pourcentages respectifs s’établissaient à 89 pourcent

(communautés couvertes par le programme) et à 76 pourcent (communautés non couvertes). Ce constat est

conforme à la conclusion que l’impact du programme sur l’incidence de la diarrhée est relativement limité et

moins statistiquement significatif chez les enfants de moins de cinq ans, par rapport à l’ensemble de la population.

De plus, une autre explication pourrait être que les communautés couvertes par le programme disposent de

meilleures infrastructures de santé qui attirent et desservent des patients venus de communautés non couvertes

par le programme. Il aurait été utile de déterminer la communauté d’où venait chacun des patients externes

souffrant de diarrhée et se présentant dans un centre de santé. Toutefois, compte tenu du format des registres des

centres de santé, il n’a pas été possible de le faire.

Tableau 6: Impact du programme sur l’incidence de la diarrhée

Variable Impact estimatif Marge d’erreur type

Toutes les personnes -0,1049*** 0,0225

Enfants de moins de cinq ans -0,0304* 0,0147

*** Statistiquement significatif à un niveau de 1 pourcent.

* Statistiquement significatif à un niveau de 10 pourcent.

L’impact modeste du programme sur des indicateurs de santé choisis est reflété par le fait que le groupe plus

vulnérable, à savoir celui des enfants de moins de cinq ans, semble bénéficier d’un plus faible taux de réduction

de l’incidence de la diarrhée, par rapport au reste de la population. Les avantages prévus d’un système

d’approvisionnement en une eau plus sûre ont été probablement limités, tel qu’expliqué plus loin, par le fait que

ce n’est pas toute l’eau consommée par des personnes vivant au sein des communautés couvertes par le

programme qui est effectivement une eau sûre, tel qu’indiqué aux sections 3.6.1.1 et 3.6.1.5.

3.6.1.1 Qualité de l’eau potable

Tel qu’indiqué plus haut à la section 1.3, une des principales hypothèses de la théorie du changement pour la

composante 2 du WSDP (ou de tout programme similaire) est que l’approvisionnement en une eau sûre permet

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de disposer effectivement d’une eau sûre, tant au niveau de sa collecte qu’à celui de sa consommation. En se

basant sur les critères de gestion de la qualité de l’eau, l’eau est censée propre au point de collecte, pendant le

transport et pendant son stockage au niveau des ménages. Bien que les CWST aient reconnu, lors des entretiens

avec l’équipe de l’évaluation, qu’il leur revenait la responsabilité de tester la qualité de l’eau au niveau de tous

les systèmes d’approvisionnement en eau, elles ont toutefois indiqué à plusieurs reprises qu’elles ne disposaient

pas des ressources nécessaires à cette fin. Par ailleurs, il y a un problème majeur de logistique pour se rendre sur

tous les sites, prélever des échantillons et les acheminer vers les laboratoires régionaux du MoW, sans compter

que des fonds doivent être disponibles pour payer ces laboratoires pour chaque test conduit. Dans bon nombre de

cas, le seul test qui est effectivement conduit sur la qualité de l’eau est celui exigé avant qu’un entrepreneur livre

un nouveau système aux fins d’exploitation. Sans un satisfecit à l’issue de ce test, la certification de l’achèvement

des travaux d’aménagement ne devrait pas être effectuée.

Au sein des communautés où des systèmes d’approvisionnement avaient déjà été aménagés au titre du

programme, la présente évaluation a procédé à un test des échantillons d’eau au niveau de 285 points d’utilisation

(c’est-à-dire des ménages) pour le dépistage des bactéries E. Coli (voir plus haut section 2.4). De même, des tests

ont été effectués pour le dépistage des bactéries E. Coli au niveau de 67 points de collecte (points de distribution)

au sein de ces communautés. Il aurait été intéressant de comparer la qualité de l’eau au sein des communautés

desservies et des communautés non desservies, mais au regard des ressources limitées disponibles, il a été décidé

de focaliser l’attention sur l’hypothèse de la théorie du changement, pour ce qui est des communautés desservies

par le programme.

Il ressort des résultats au sein de ces communautés couvertes par les tests que l’eau est d’une qualité sûre et

potable uniquement aux niveaux de 38 pourcent des ménages et de 58 pourcent des points d’eau couverts par les

tests, ce qui donne à penser que le stockage de l’eau au niveau des ménages demeure un sérieux défi, tout comme

la sécurité des eaux collectées au niveau des points de distribution installés ou réhabilités au titre du programme.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande que pour garantir la sécurité de l’eau à des fins de

consommation humaine, il faudrait s’assurer que l’eau est à l’abri des contaminations, y compris par E. Coli

(OMS, 1997 : 6). Pour garantir la qualité de l’eau consommée par les communautés, la présente étude a procédé

à un test auprès de 285 ménages et de 285 points d’eau échantillonnés au sein des communautés desservies par

la composante 2 du WSDP, les ménages représentant les points d’utilisation de l’eau, et les points d’eau en

représentant les sources.

Graphique 8: Certains systèmes d’approvisionnement en eau ne fournissent de l’eau qu’à titre intermittent

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35

Le Tableau 7 présente la situation de la contamination de l’eau par E. Coli, par degré de contamination aussi bien

au niveau des points d’utilisation de l’eau qu’à celui des points de collecte. Sur les 285 ménages échantillonnés,

une proportion de 62 pourcent utilisait de l’eau contaminée, comme en témoigne l’exposition à E. Coli d’un

niveau de plus de 0 pour 100 ml. De même, les tests conduits sur une proportion d’environ 41pourcent des points

d’eau couverts ont attesté de la contamination de l’eau, jusqu’à 4,5 pourcent des points d’eau affichant des

données montrant un niveau d’E. Coli de plus de 50 par 100 ml. D’une manière générale, ces résultats donnent à

penser que de grandes quantités d’eau sont contaminées pendant le transport et/ou le stockage au niveau des

ménages.

Tableau 7: Qualité de l’eau aux points de distribution et aux points d’utilisation Concentration d’E. Coli par ml Nombre de ménages % Nombre de points de distribution %

0 108 37,89 39 58,21

Moins de 10 99 34,74 22 32,84

Plus de 10, mais moins de 50 53 18,60 3 4,48

Plus de 50 25 8,77 3 4,48

Total 285 100,00 67 100,00

Source: Calculs basés sur les données de l’enquête de 2015 auprès des ménages.

Il a également été demandé aux ménages d’évaluer la qualité de l’eau qu’ils obtenaient des diverses principales

sources, et environ 70 pourcent des ménages au sein des communautés desservies par la composante 2 du WSDP

(RWSSP) ont été d’avis que la qualité de l’eau s’était améliorée au fil du temps, et probablement à la suite de

l’intervention au titre du programme, même si les tests susmentionnés de la qualité de l’eau donnent à penser que

cette amélioration n’est que relative.

Tableau 8: Perceptions des ménages au sujet des changements dans la qualité de l’eau

Qualité de l’eau

Communautés non couvertes par le

programme

Communautés couvertes par le

programme

Fréquence % Fréquence %

Sans opinion 1 0,24 2 0,21

S’est améliorée 137 32,62 650 69,59

Est restée la

même 212 50,48 184 19,70

A baissé 70 16,67 98 10,49

Total 420 100,00 934 100,00

Source: Calculs basés sur les données de l’enquête de 2015 auprès des ménages.

3.6.1.2 Respect des normes internationales

La question 4 de l’évaluation (voir plus haut section 1.6) vise en fait à déterminer si le nombre et la proximité

des systèmes améliorés d’approvisionnement en eau potable pour les ménages bénéficiaires répondent aux

normes internationales en la matière. La Politique nationale pour l’eau stipule en effet que :

Le niveau de base des services d’approvisionnement en eau à des fins domestiques dans les

zones rurales sera un approvisionnement garanti à longueur d’année de 25 litres d’eau

potable par habitant par jour, en recourant à des points d’eau situés sur un rayon de 400

mètres du foyer le plus éloigné, à raison de 250 personnes desservies par point d’eau.

GoT, 2002: 34.

Il est plus difficile d’identifier les normes internationales convenues pour la quantité et la proximité des sources

d’eau à usage domestique que de déterminer les normes de la qualité de l’eau. Les normes nationales tanzaniennes

susmentionnées sont les mêmes que celles de divers autres pays ou les dépassent. Les normes de qualité standard

sont de 20 à 25 litres d’eau par habitant par jour (IRC, 2015), mais selon les stipulations du Programme conjoint

de suivi OMS-UNICEF, il faut 20 litres d’eau par habitant par jour, dont «au moins cinq litres provenant d’une

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source d’eau sûre pour l’eau à boire, le lavage des mains et le nettoyage des aliments non encore cuits, ainsi qu’à

des fins d’hygiène, par exemple pour le lavage des mains» (IOB, 2012 :14). Les normes appropriées pour ce qui

est de la distance à parcourir entre les ménages et les points de distribution d’eau varient. C’est ainsi qu’au Ghana,

ces normes sont fixées à 500 mètres (IRC, 2015), contre 1 kilomètre au Mozambique (IOB, 2011 :13). Des

directives non datées du Groupe de la Banque font les prescriptions suivantes:

Dans bon nombre de pays, la pratique est d’une distance maximale de 500 mètres depuis le

domicile de l’usager jusqu’au point d’eau. Compte tenu du fait que les quantités d’eau et la

qualité de l’eau varient considérablement d’un pays à l’autre, ce sont les lignes directrices au

niveau national qui devraient être utilisées pour l’approvisionnement en eau potable. Les

exigences minimales de base recommandées pour l’approvisionnement en eau et

l’assainissement en milieu rural devraient s’établir à un niveau oscillant entre 20 et 35 litres

par jour à longueur d’année et sur un rayon de 500 mètres du lieu de résidence de l’usager,

soit une exigence à financer par l’Initiative.

Groupe de la Banque, sans date: 14.

Le Tableau 9 ci-dessous présente dans quelle mesure la composante 2 du WSDP répond aux normes tanzaniennes.

L’on peut constater que la proportion des ménages au sein des communautés où des systèmes

d’approvisionnement en eau ont été aménagés au titre de la composante 2 du WSDP et où ces systèmes

fournissent moins de 25 litres d’eau par jour par personne (71 pourcent) est pratiquement aussi élevée que dans

les communautés non couvertes par le programme (75 pourcent). Le tableau 5 du volume II montre que les

ménages desservis par le programme au niveau des communautés utilisent, selon les estimations, 33,6 litres d’eau

par habitant par jour, contre 31,4 litres d’eau au sein des communautés non couvertes par le programme et où

l’eau peut être achetée auprès de vendeurs itinérants d’eau ou provenir de puits peu profonds ou de cours d’eau

(parfois éloignés). Dans certaines communautés couvertes par le programme, y compris certaines des

communautés échantillonnées dans le cadre de la présente évaluation, les systèmes d’approvisionnement en eau

ne sont pas fonctionnels, ce qui a une incidence sur les données globales concernant la consommation d’eau et

figurant dans le présent rapport.

Tableau 9: Consommation d’eau par habitant par jour dans les communautés couvertes et non couvertes par le programme

Consommation d’eau par

habitant par jour

Ménages des communautés non

couvertes par le programme

Ménages des communautés

couvertes par le programme Total

<25 litres 857 832 1 689

(75,18 %) (70,69 %) (72,9 %)

>25 litres 283 345 628

(24,82 %) (29,31 %) (27,1 %)

Total

1 140 1 177 2 317

(100 %) (100 %) (100 %)

Source: analysis of survey data.

3.6.1.3 Latrines

La théorie du changement pour la composante 2 du WSDP, tel qu’indiqué plus haut à la section 1.3, repose sur

les hypothèses que les améliorations introduites dans l’approvisionnement en une eau sûre s’accompagneront

d’une amélioration des pratiques d’assainissement et d’hygiène sans laquelle l’impact positif potentiel d’un

approvisionnement sûr en eau à domicile sur la santé serait autrement compromis. Tel qu’indiqué à la section

1.1, la plupart des personnes dans les zones rurales de la Tanzanie utilisent des latrines. Selon les estimations,

une proportion de 17 pourcent de la population fait encore les selles dans la nature. Toutefois, la plupart des

latrines sont de type traditionnel non amélioré. La question 5 de l’évaluation, dans le cadre de la présente étude,

porte sur la qualité des latrines au niveau des ménages bénéficiaires et des établissements scolaires, d’où la

question de savoir de quels bénéficiaires l’on parle. Du fait des insuffisances dans la coordination des

interventions en faveur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, bon nombre de bénéficiaires des

nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau n’ont pas été couverts par les programmes de plaidoyer qui

auraient pu les amener à aménager des latrines améliorées. De même, la Campagne nationale pour

l’assainissement a couvert certaines communautés au sein desquelles le WSDP n’avait pas encore aménagé des

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systèmes améliorés d’approvisionnement en eau.

L’enquête d’évaluation conduite auprès des ménages était notamment basée sur des questions concernant les

installations d’assainissement. En retenant l’hypothèse que les résidents des communautés ayant bénéficié de

systèmes d’approvisionnement en eau au titre du WSDP pour être considérées comme des bénéficiaires dans le

cadre de cette question de l’évaluation, le tableau 8 du volume II présente les disparités dans l’utilisation des

latrines améliorées entre les bénéficiaires au sein des communautés couvertes et les non-bénéficiaires au sein des

communautés témoins. Au regard des diverses catégories de latrines, il ressort du tableau que 25 pourcent des

ménages au sein des communautés couvertes par le programme disposaient de latrines à fosse, contre 20 pourcent

au sein des communautés non couvertes par le programme. Par ailleurs, la proportion des latrines à fosse est plus

élevée au niveau des ménages non couverts par le programme (66 pourcent), par rapport aux ménages

effectivement couverts (62 pourcent). Toutefois, dans tous les deux cas, il n’y a pas de grandes différences, ce

qui témoigne une fois de plus du caractère limité de la coordination entre la Campagne nationale pour

l’assainissement et la composante 2 du WSDP portant sur les programmes d’approvisionnement en eau sur le

terrain.

3.6.1.4 Pratiques d’assainissement et d’hygiène

Tel qu’expliqué plus haut dans le présent rapport, la coordination des interventions en faveur de

l’approvisionnement en eau en milieu rural avec les campagnes de promotion de l’assainissement et de l’hygiène

n’a pas été entreprise de manière appropriée au titre de la composante 2 du WSDP. Toutefois, la suppression de

la sous-composante relative à l’approvisionnement en eau en milieu rural dans la Campagne nationale pour

l’assainissement n’a pas exclu les interventions ciblant l’assainissement et l’hygiène dans les systèmes

d’approvisionnement en eau en milieu rural. Au sein des communautés où de tels systèmes avaient été aménagés,

les consultants désignés pour la conception et la supervision devaient également entreprendre des campagnes en

faveur de l’assainissement et de l’hygiène, en plus de faciliter le développement des capacités institutionnelles

des COWSO. Bien que la présente étude se base sur les collectivités publiques locales et les communautés dotées

de systèmes d’approvisionnement en eau, elle n’exclut toutefois pas les communautés ayant déjà bénéficié de la

promotion de systèmes d’assainissement et d’hygiène.

Au cours des enquêtes conduites sur le terrain, dans le cadre de la présente évaluation, un certain nombre de

questions ont été posées aux ménages et aux établissements scolaires au sujet des pratiques d’assainissement et

d’hygiène.

Il a été posé aux ménages la question de savoir si l’un quelconque de leurs membres avait déjà participé à une

campagne de promotion de l’hygiène ou de formation à ce sujet au cours des 12 derniers mois, et s’ils estimaient

qu’une telle formation avait été utile. Très peu de ménages ont répondu par l’affirmative. En fait, un nombre

légèrement plus grand de ménages au sein des communautés non couvertes par la composante 2 du WSDP ont

affirmé avoir participé à une telle campagne (six pourcent), par rapport aux ménages des communautés dotées

de nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau au titre du programme (cinq pourcent).

Les ménages au sein des communautés couvertes par le programme et des communautés non couvertes ont

également été invités à indiquer leurs pratiques en matière de lavage des mains. Le Tableau 10 ci-dessous résume

les réponses fournies. Il en ressort qu’il n’y a virtuellement pas de différence entre les deux catégories de

communautés. La composante 2 du WSDP, dans le cadre de ses campagnes de mise en œuvre des activités

d’assainissement et d’hygiène, campagne menée par des consultants en approvisionnement en eau au sein des

communautés couvertes par le programme, semble n’avoir pas eu d’impact sur cette variable. Il ressort du tableau

9 du volume II que la plupart des personnes se lavent encore les mains sans utiliser du savon, et il n’y a guère de

différence à cet égard entre les communautés couvertes par le programme et celles qui ne le sont pas.

Le lavage des mains constitue également un important volet de l’hygiène au niveau des établissements scolaires.

Le tableau 10 du volume II porte sur la disponibilité des installations de lavage des mains au niveau des latrines

aménagées au sein des établissements scolaires. Sur les 67 établissements scolaires couverts par l’enquête

conduite dans les zones du programme, 65 pourcent d’entre eux (soit 97,01 pourcent) disposaient de toilettes

fonctionnelles. De même, sur les 61 établissements scolaires visités dans les communautés non couvertes par le

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programme, 57 pourcent d’entre eux (soit 93,4 pourcent) disposaient également de toilettes fonctionnelles. Dans

les établissements scolaires situés au sein des communautés couvertes par le programme, le ratio élèves/latrine

s’établissait à 38 pour les garçons et à 38 également pour les filles, tandis que dans les établissements scolaires

au sein des communautés non couvertes par le programme, ces ratios s’établissaient respectivement à 59 et à 61.

Cela donne à penser que les élèves (tant les garçons que les filles) au sein des communautés couvertes par le

programme avaient un meilleur accès aux latrines, par rapport à leurs camarades au sein des communautés non

couvertes. Le taux d’accès moyen à des latrines dans les établissements scolaires au niveau national semble donc

être de 54 :1 pour les garçons et de 51 :1 pour les filles (GoT, 2012). Le programme MKUKUTA s’était fixé pour

cible un ratio de latrines par élève de 1 :25 pour les garçons et de 1 :20 pour les filles à l’horizon 2015. La

disponibilité d’installations de lavage des mains au niveau des toilettes demeure une préoccupation dans les

établissements scolaires au sein des communautés couvertes par le programme, dans la mesure 48 pourcent des

établissements scolaires échantillonnés disposaient d’installations pour se laver les mains, contre 15 pourcent des

établissements au sein des communautés non couvertes par le programme.

Tableau 10 : Disponibilité d’installations de lavage de mains sur un rayon de trois mètres des toilettes

Les toilettes au niveau des ménages sont-

elles dotées d’installations pour le lavage

des mains sur un rayon de trois mètres ?

Ménages au sein des

communautés non

couvertes par le

programme

Ménages au sein des

communautés couvertes

par le programme Total

Sans objet 113 100 213

9,66 % 8,31 % 8,98 %

Oui, des installations pour le lavage des mains

sont disponibles sur un rayon de trois mètres 290 306 596

24,79 % 25,44 % 25,12 %

Oui, des installations pour le lavage des mains

sont disponibles, mais au-delà d’un rayon de

trois mètres 114 136 250

9,74 % 11,31 % 10,54

Non, il n’y a aucune installation pour le lavage

des mains 653 661 1 314

55,81 % 54,95 % 55,37 %

Total 1 170 1 203 2 373

100,00 % 100,00 % 100,00 %

Source: Analyse des données de l’enquête.

Le tableau 12 du volume II porte sur l’accès aux latrines et les habitudes en matière d’hygiène au niveau des

centres de santé. Environ 96 pourcent des toilettes sont fonctionnelles au niveau des centres de santé situés au

sein des communautés couvertes par le programme, contre 90 pourcent des toilettes au sein des communautés

non couvertes. Une proportion de 43 pourcent et de 21 pourcent seulement des toilettes au sein des communautés

couvertes et non couvertes par le programme, respectivement, disposaient de systèmes d’approvisionnement en

eau pour se laver les mains, ce qui donne à penser qu’il y a en général de faibles pratiques d’hygiène au niveau

des centres de santé dans toutes les deux catégories de communautés.

Le tableau 11 ci-après présente les résultats de l’évaluation d’impact pour les variables des latrines au niveau des

ménages. D’une manière générale, il y a un impact limité sur l’utilisation des latrines ainsi que sur l’appropriation

des latrines à la faveur de la mise en œuvre du programme, les résultats n’étant pas d’une importance statistique

significative à l’un quelconque de ces deux niveaux. Cette situation s’explique probablement par les insuffisances

dans la coordination entre les interventions ciblant l’approvisionnement en eau et celles ciblant l’amélioration de

l’assainissement et de l’hygiène au titre de la Campagne nationale pour l’assainissement.

Tableau 11: Estimation de l’impact: disponibilité d’installations de lavage des mains sur un rayon de trois mètres des toilettes

Variable Impact estimatif Marge d’erreur type

Utilisation des latrines -0,0037 0,0147

Appropriation des latrines -0,0137 0,0165

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3.6.1.5 Utilisation de l’eau potable

La question 6 de l’évaluation au titre de la présente étude (voir plus haut section 1.6) porte sur la question de

savoir si les ménages et les établissements scolaires bénéficiaires utilisent effectivement les systèmes

d’approvisionnement en eau potable conformément à la conception du RWSSP.

Le taux d’accès à une source d’eau améliorée diffère considérablement entre les communautés couvertes par le

programme et celles qui ne le sont pas (communautés couvertes et communautés témoins). Alors que 18,9

pourcent seulement des ménages au sein des communautés non couvertes par le programme ont accès à une

source d’eau améliorée, plus de 67 pourcent des communautés desservies par la composante 2 du WSDP ont

accès à une telle source d’eau améliorée. De même, s’agissant de l’adéquation en matière d’approvisionnement

en eau, les ménages des communautés couvertes par le programme semblent jouir d’un accès suffisant à l’eau, y

compris pendant la saison sèche (voir Tableau 13).

Tableau 12: Utilisation par les ménages de l’eau potable provenant de sources améliorées

Nbre de ménages Moyenne Marge d’erreur type

Communautés non couvertes par le programme 1 170 0,189 0,385

Communautés couvertes par le programme 1 204 0,674 0,478

Source: Analyse des données de l’enquête.

Tableau 13: Perception des ménages quant à l’adéquation de l’approvisionnement en eau pendant la saison sèche

Adéquation de l’approvisionnement en eau

provenant d’une source

Communautés non couvertes

par le programme

Communautés couvertes par

le programme

Fréquence % Fréquence %

Ne se prononcent pas 1 0,24 3 0,32

Source améliorée 122 29,12 652 69,96

Même situation 187 44,63 151 16,20

Dégradation de la situation 109 26,01 126 13,52

Total 419 100,00 932 100,00

Source: Analyse des données de l’enquête.

En dépit de ces constatations encourageantes, il est ressorti des entretiens avec les CWST et les COWSO que

bon nombre de ménages utilisent encore des sources d’eau non améliorées, y compris des eaux de surface et des

eaux des cours d’eau et des puits peu profonds, au cours de la saison des pluies, lorsque ces sources sont plus

immédiatement disponibles, ce qui réduit de manière substantielle les revenus et la durabilité des COWSO, en

plus de limiter les impacts positifs du programme sur le plan de la santé. Tel que cela ressort du Tableau 14, près

de 30 pourcent des ménages au sein des communautés dans lesquelles des systèmes d’approvisionnement en eau

ont été aménagés au titre du programme utilisent les eaux des pluies pendant la saison des pluies, soit

virtuellement la même proportion que les ménages au sein des communautés ne disposant pas de systèmes du

WSDP. Il ressort des observations faites sur le terrain que très peu de ces ménages obtiennent ces eaux des pluies

en recourant à des systèmes sécurisés de ruissellement des eaux sur les toitures. Tel que cela ressort également

du tableau, un nombre significatif de ménages au sein des communautés couvertes par le programme indiquent

recourir aux puits peu profonds pour la collecte de l’eau, ainsi qu’à des puits profonds et autres puits creusés à la

main tant pendant la saison sèche que pendant la saison des pluies.

Tableau 14: Sources d’approvisionnement en eau au cours de la saison sèche et de la saison des pluies, selon les ménages

Variable

Saison sèche Saison des pluies

Communautés non

couvertes par le

programme

Communautés

couvertes par le

programme

Communautés non

couvertes par le

programme

Communautés

couvertes par le

programme

N % N % N % N %

Eau de robinet à

domicile 15

1,19 8

0,59 15

0,99 8

0,49

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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Variable

Saison sèche Saison des pluies

Communautés non

couvertes par le

programme

Communautés

couvertes par le

programme

Communautés non

couvertes par le

programme

Communautés

couvertes par le

programme

N % N % N % N %

Borne

fontaine/robinet

privé à l’extérieur 21

1,67 48

3,54 18

1,19 38

2,34

Borne fontaine/

robinet public 45

3,57 526

38,79 23

1,52 419

25,78

Vendeur d’eau 48

3,81 22 1,62 12

0,79 15

0,92

Réservoir d’eau 1

0,08 1

0,07 1

0,07 0

-

Puits peu profond 134

10,63 153

11,28 97

6,42 138

8,49

Source de

suintement 49

3,89 149

10,99 34

2,25 132

8,12

Puits creusé

manuellement 340

26,96 195

14,38 322

21,32 181

11,14

Puits non protégé 14

1,11 16

1,18 13

0,86 14

0,86

Source protégée 24

1,90 21

1,55 19

1,26 22

1,35

Source non

protégée 246

19,51 88

6,49 208

13,77 68

4,18

Fleuve/lac/étang 310

24,58 114

8,41 311

20,60 125

7,69

Eaux de pluie 14

1,11 15

1,11 437

28,94 465

28,62

Total

1,261 100

1,356 100

1,510 100

1,625 100

Source: Analyse des données de l’enquête.

3.6.2 Impact sur l’éducation des filles

Un des objectifs du RWSSP est d’améliorer les résultats dans le domaine de la scolarisation au niveau des

communautés couvertes, à travers la scolarisation des filles et la poursuite de leurs études par celles-ci. La

question 16 de l’évaluation vise à établir si les changements dans les taux de scolarisation des filles et de poursuite

de leurs études au sein des communautés bénéficiaires, en tant qu’indicateur de l’amélioration des opportunités

sur le plan de l’éducation, peuvent être attribués aux interventions au titre du RWWSP. L’enquête a couvert cette

question pour ce qui est des taux de scolarisation dans le primaire.

Les bases factuelles tirées des analyses d’impact sur les changements dans les taux de scolarisation des filles à la

faveur des interventions au titre de la composante 2 du WSDP sont limitées. Il importe de noter qu’au sein des

communautés tant couvertes que non couvertes par le programme, les taux moyens de scolarisation s’établissaient

à plus de 95 pourcent, ce qui s’explique par le fait que le GoT met en œuvre une politique garantissant les mêmes

chances à tous les enfants en âge scolaire. L’on a noté des résultats similaires pour le critère des taux de

scolarisation, le taux moyen de scolarisation s’établissant à 89 pourcent au sein de tous les deux types de

communautés.

Les résultats de l’étude d’impact de la mise en œuvre du programme sur la scolarisation des filles et de tous les

autres enfants ne sont pas statistiquement significatifs à un quelconque niveau (Tableau 15). Les résultats sont

similaires pour ce qui est des taux de scolarisation et des taux d’abandon dans le primaire, tel que cela ressort de

ce tableau.

Par ailleurs, l’analyse des données de l’enquête conduite auprès des établissements scolaires fait ressortir une

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tendance similaire. Cette enquête a permis de collecter des données secondaires à partir des dossiers des

établissements scolaires sur l’inscription, la poursuite effective des études et l’abandon des études. Les taux de

scolarisation des niveaux un à quatre ainsi que des niveaux cinq à sept étaient plus élevés au sein des

communautés couvertes par le programme, par rapport aux communautés non couvertes. Par contre, les taux

d’abandon étaient plus élevés au sein des communautés couvertes, par rapport aux communautés non couvertes

(soit 7,4 pourcent dans les communautés couvertes et 6 pourcent dans les communautés non couvertes). Il

convient de se reporter au Tableau 11 du volume II pour de plus amples informations sur ces résultats. Il n’a pas

été possible de tester l’importance statistique de ces différences, en raison quelques observations recueillies au

niveau des communautés échantillonnées.

Table 15: Taux de scolarisation et d’abandon des études dans le primaire

Variable Impact estimatif S.E.

Taux de scolarisation

Tous les enfants (de 6 à 14 ans) -0,0050 0,0100

Garçons (de 6 à 14 ans) -0,0060 0,0161

Filles (de 6 à 14 ans) -0,0093 0,0136

Taux de scolarisation

Tous les enfants (de 6 à 14 ans) 0,0331 0,0173

Garçons (de 6 à 14 ans) 0,0444 0,0247

Filles (de 6 à 14 ans) 0,0284 0,0247

Taux d’abandon des études

Tous les enfants (de 6 à 14 ans) 0,0064 0,0077

Garçons (de 6 à 14 ans) 0,0079 0,0114

Filles (de 6 à 14 ans) 0,0059 0,0109

Source: Analyse des données de l’enquête.

3.6.2.1 Economies de temps pour les filles et les femmes

La question 7 de l’évaluation vise à déterminer les économies de temps pour les filles et les femmes, à la faveur

des interventions au titre du programme.

En améliorant l’accès à l’eau et en réduisant le temps consacré à la collecte de l’eau, le programme permet aux

membres du ménage, et notamment aux femmes et aux filles, d’économiser du temps au titre de la collecte de

l’eau. L’idéal serait que le temps ainsi économisé puisse être consacré à d’autres activités productives, tout

comme aux loisirs, ce qui suppose naturellement que les systèmes d’approvisionnement en eau fournissent

systématiquement et régulièrement les quantités d’eau voulues. Les données collectées lors de l’enquête, en se

basant sur le temps estimatif consacré à la recherche de l’eau, montrent que ce temps a été réduit à hauteur de 34

minutes, à la faveur de la mise en œuvre du programme. Ces résultats sont statistiquement significatifs à un

niveau de confiance de un pourcent, tel qu’indiqué au Tableau 16. Mais ces résultats ne concernent qu’une

différence et ne tiennent pas compte des autres différences entre les communautés couvertes et les communautés

non couvertes avant l’intervention.

Pour affiner la mesure de l’impact, en tenant compte des différentes différences entre les communautés couvertes

et les communautés non couvertes avant les interventions au titre du RWSSP, l’estimateur de la différence dans

les différences, qui constitue l’unité de mesure préférable, a été utilisé. Les rangées du bas du Tableau 16

présentent les résultats pour ce qui est de la différence dans les différences. D’une manière plus spécifique, ce

tableau présente les résultats de l’estimation de la différence dans les différences pour les variables «distance

jusqu’à la source d’eau, (en mètres)» et «temps consacré pour l’aller-retour à la recherche de l’eau (en minutes)»,

ce qui a permis de recourir à la question de rappel. Un des problèmes liés aux questions de rappel est la capacité

de la personne interrogée à se rappeler exactement l’information, ce qui a conduit dans bon nombre de cas à de

nombreuses observations non prises en compte, faute de réponses à certaines questions posées. Dans le cadre de

la présente étude, l’équipe chargée de l’enquête a enregistré un faible taux de réponses pour ce qui est des

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distances qu’il fallait parcourir en 2010 pour aller puiser de l’eau auprès d’une source, si bien qu’il manque

certaines informations, avec le risque de remettre en cause le calcul de l’estimation de la différence dans les

différences, étant donné que l’échantillon était substantiellement réduit. C’est la raison pour laquelle l’impact

estimatif de 41,6 mètres devrait être pris en compte avec prudence, du fait du problème des informations

manquantes. Cependant, de tels résultats ne sont pas statistiquement significatifs jusqu’à un niveau de dix

pourcent. Par contre, les résultats pour ce qui est du «temps total pour l’aller-retour à la recherche de l’eau» sont

statistiquement significatifs à un niveau de un pourcent, ce qui donne à penser que le programme a effectivement

eu un impact, à la faveur de la réduction du temps pour l’aller-retour consacré à la recherche de l’eau, à hauteur

de 82,2 minutes.

Tableau 16: Temps consacré par les filles et les femmes à la recherche de l’eau Variable Impact estimatif Erreur type

Accès à une source d’eau améliorée 0,5448*** 0,0224

Distance à parcourir jusqu’à la source d’eau, en mètres -491,5203*** 37,8343

Temps total pour l’aller-retour à la recherche de l’eau (en minutes) -34,3085*** 5,8432

Utilisation journalière de l’eau (en litres) par habitant (pour boire et

faire la cuisine) 0,7736 1,3750

Estimation de la différence dans les différences

Distance à parcourir jusqu’à la source d’eau, en mètres 41,6148 123,5352

Temps total pour l’aller-retour à la recherché de l’eau (en minutes) -82,2034*** 3,5323 Source: Analyse des données de l’enquête.

*** Statistiquement significatif à un niveau de 1 pourcent.

* Statistiquement significatif à un niveau de 10 pourcent.

Par ailleurs, le Tableau 7 du volume II montre comment le temps économisé est utilisé au niveau des ménages.

Fondamentalement, ce temps est utilisé en majeure partie (37,9 pourcent) pour la cuisson, suivie du travail non

rémunéré (17,3 pourcent), ce qui témoigne du caractère dominant de l’agriculture de subsistance dans les zones

rurales. Les discussions à ce niveau, en réponse à la question de l’évaluation, sont axées sur les femmes, même

si le tableau indique que les hommes et les garçons assument également la responsabilité de la collecte de l’eau.

Le temps économisé est en grande partie (mais pas totalement) consacré à la cuisson, une activité dont la

responsabilité incombe principalement aux filles et aux femmes au niveau des ménages. La comparaison des

ménages au sein des communautés couvertes et non couvertes par le programme donne à penser qu’il y a peu

d’économies de temps au sein des communautés non couvertes. Une préoccupation générale à cet égard est le

fait que le temps économisé par les femmes et les filles dans la collecte de l’eau semble être consacré plutôt dans

une large mesure à des activités non génératrices de revenus. L’on pourrait avancer à cet égard que le bien-être

des ménages en général pourrait s’améliorer, dans la mesure où les filles et les femmes disposent de plus de temps

pour la cuisson et les autres tâches ménagères. Toutefois, le bien-être direct des femmes pourrait ne pas

s’améliorer, dans la mesure où leur participation à des activités génératrices de revenus bénéficie moins du temps

économisé au titre de la recherche de l’eau. Un facteur clé à cet égard est probablement le manque d’opportunités

pour des activités productives, mais ce problème n’est pas couvert dans la présente évaluation d’impact.

3.6.3 Impact sur les opportunités économiques des femmes

La question 17 de l’évaluation vise à établir si les changements dans les activités génératrices de revenus

pratiquées par les femmes au sein des communautés bénéficiaires du programme, en tant qu’indicateur de

l’amélioration des opportunités économiques, peuvent être attribués aux interventions au titre du programme.

L’analyse d’impact donne à penser que les interventions au titre du programme ont contribué de manière

significative à l’accroissement de la participation des femmes aux activités productives, et notamment au travail

rémunéré ainsi qu’aux activités génératrices de revenus, à hauteur de 9,1 pourcent.

Les interventions au titre du programme devaient conduire à une augmentation des opportunités d’emploi, tout

en permettant aux femmes d’économiser le temps consacré à la recherche de l’eau, le temps ainsi économisé

pouvant alors être utilisé pour des activités concourant à l’amélioration de leur bien-être, comme en attestent les

résultats figurant au Tableau 17. La mise en œuvre des activités de la composante 2 du WSDP au niveau des

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communautés a permis d’accroître la participation des femmes à des activités productives, à hauteur de 9

pourcent. Ces résultats sont statistiquement significatifs à un niveau de un pourcent. Il importe de noter qu’en

dépit de l’impact observé, les femmes continuent de consacrer beaucoup de temps économisé au titre de la

collecte de l’eau à d’autres activités ménagères telles que la cuisson et la recherche du bois de chauffe (voir

tableau 7, volume II).

Tableau 17: Impact sur la participation des femmes aux activités génératrices de revenus

Variable Impact estimatif Erreur type

Toutes les personnes (de 18 à 64 ans) 0,0944*** 0,0109

Adultes, hommes (de 18 à 64 ans) 0,0978*** 0,0158

Adultes, femmes (de 18 à 64 ans) 0,0914*** 0,0151

Source: Analyse des données de l’enquête.

*** Statistiquement significatif à un niveau de 1 pourcent.

* Statistiquement significatif à un niveau de 10 pourcent.

3.6.4 Impact sur les activités économiques

La question 18 de l’évaluation porte sur les changements potentiels dans l’auto-emploi au niveau local pour ce

qui est de la prestation de services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène au niveau

communautaire, à la faveur de la mise en œuvre de la composante 2 du WSDP. L’on pourrait supposer que le

plaidoyer en faveur de l’assainissement conduirait à une demande bien plus forte de services d’ouvriers pour la

construction des latrines. De même la création de COWSO chargées de l’installation, de l’exploitation et de

l’entretien des nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau stimulerait la croissance de cabinets d’ingénierie

au niveau local, cabinets pouvant intervenir dans l’aménagement des systèmes et fournir par la suite des services

d’entretien et de réparation.

Il est ressorti des discussions au niveau d’un certain nombre de districts qu’il n’y a guère de signes palpables

d’une croissance économique, même si certains magasins locaux (et, dans certains cas, certaines ONG) vendant

des matériels obtiennent des revenus tirés de la vente de pièces de rechange et d’autres matériels. Les marchés

pour l’aménagement des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement ont été attribués à de plus

grandes sociétés basées à Dar Es Salam ou dans d’autres grands centres urbains en Tanzanie. Relativement, peu

d’opportunités ont été offertes aux entreprises locales pour participer au programme. En général, les budgets des

COWSO pour l’entretien sont encore insuffisants, si bien que les COWSO doivent continuer à dépendre dans

une très large mesure des financements et de l’appui technique des CWST. Les COWSO peuvent parfois acheter

des pièces de rechange courantes auprès des commerçants locaux et peuvent même parfois faire appel à des

techniciens sur place pour des travaux d’entretien simples et peu coûteux. Toutefois, leur pouvoir d’achat

combiné est encore d’un niveau trop faible pour stimuler un quelconque degré significatif de nouvelles activités

économiques dans le secteur de l’ingénierie des eaux. De même, l’analyse des données de l’enquête ne montre

pas que des emplois ont été créés à la faveur des interventions au titre du programme.

4 Durabilité et transposabilité

4.1 Durabilité technique

La durabilité technique des interventions ciblant l’approvisionnement en eau et l’assainissement en milieu rural,

au titre du WSDP, est entourée d’incertitudes pour plusieurs raisons.

La Tanzanie est confrontée aux effets potentiellement sérieux des changements climatiques (voir

plus haut section 1.1). Les rendements tant des eaux souterraines auxquelles recourent la plupart

des systèmes d’approvisionnement en eau que des eaux de ruissellement et des sources

qu’utilisent une minorité de systèmes gravitaires pourraient baisser à l’avenir, alors que la

demande devrait augmenter au regard de la croissance démographique et de l’amélioration du

niveau de vie.

La technologie la plus courante qu’utilisent les systèmes d’approvisionnement en eau couverts

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par le programme est celle des groupes électrogènes à gasoil pour les pompes électriques. Ces

groupes tombent souvent en panne (certaines de ces pannes pouvant être facilement évitées,

comme dans le cas des pannes sèches) et ont un cycle de vie limité. Au regard des normes

actuelles en matière d’exploitation et d’entretien, normes analysées plus haut, la plupart de ces

pannes ne devraient pas durer trop longtemps. La programmation et les procédures actuelles

n’offrent pas de perspectives réalistes pour le remplacement de ces systèmes recourant à des

groupes électrogènes, dans la mesure où l’on s’attend à ce que ce soit les utilisateurs qui payent

les frais de réparation, alors que les utilisateurs ne sont pas de toute évidence en mesure de le

faire. La durabilité technique est ainsi liée à la durabilité financière des COWSO. S’agissant de

l’exploitation et de l’entretien, le modèle actuel confiant aux usagers la responsabilité de la

gestion et de l’entretien des systèmes d’approvisionnement en eau en milieu rural n’est pas

financièrement viable. Au titre de la composante 2 du WSDP, des systèmes ont été mis en place,

mais au regard de la politique actuelle, ces systèmes ne sont pas financièrement viables à moyen

et long termes.

Les autres technologies utilisées, comme les tuyaux, les points de distribution et les châteaux

d’eau, sont relativement robustes, mais une fois encore elles sont exposées naturellement à

l’usure du temps et nécessitent donc des réparations ou remplacements périodiques. Les

constatations faites sur le terrain au cours de l’évaluation conduisent à des doutes quant à la

question de savoir si les COWSO sont financièrement à même de faire face aux coûts connexes.

Les capacités des systèmes aménagés pour un approvisionnement sûr en eau ne sont pas garanties

et font actuellement l’objet de tests systématiques. De tels tests constituent un préalable pour des

systèmes techniquement viables d’approvisionnement en eau en milieu rural.

Les systèmes d’approvisionnement en eau n’ont pas encore fonctionné pendant suffisamment de

temps pour que les arguments présentés ci-dessus au sujet de leur durabilité technique puissent

être parfaitement appuyés par des preuves empiriques. Toutefois, les observations techniques et

institutionnelles fondamentales faites sur le terrain peuvent amener tout observateur à parvenir

aux mêmes conclusions.

L’on croit savoir qu’une analyse des critères pour d’importants travaux d’entretien à moyen

terme, y compris le remplacement de certains éléments des systèmes d’approvisionnement en

eau en milieu rural, devrait être conduite en 2016.

4.2 Durabilité institutionnelle

D’importants progrès ont été réalisés vers la garantie de la durabilité institutionnelle des interventions au titre du

programme. Tel qu’expliqué dans la présente évaluation, les structures, systèmes et procédures nécessaires sont

dans une large mesure en place. Près d’une décennie après le lancement du WSDP, les parties concernées savent

comment devrait fonctionner le secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement en milieu rural et

font suffisamment preuve, dans la plupart des cas, de compétence et d’engagement pour s’acquitter avec efficacité

de leurs fonctions respectives. Ces réalisations sont renforcées par l’implication toujours croissante des femmes

dans le secteur de l’approvisionnement en eau, à tous les niveaux, même si des progrès plus poussés sont encore

nécessaires à cet égard. Il y a toutefois quatre principales contraintes limitant la durabilité.

Tel qu’expliqué plus haut, la principale contrainte a trait à l’aspect budgétaire. Tant qu’il n’y a

pas de flux appropriés de fonds, la prévisibilité et la promptitude des transferts de

l’administration centrale aux collectivités publiques locales, ainsi que de la décentralisation

effective de la mise en œuvre des programmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement

en milieu rural, demeureront un défi (étant entendu que l’option de revenir à un modèle

pleinement centralisé n’est ni pratique ni désirable dans le contexte actuel de la Tanzanie).

Dans le secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, comme dans d’autres

domaines d’administration et de développement, les institutions locales ont besoin de

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programmes permanents d’entretien, tout comme les systèmes dont elles assument la

responsabilité. A l’instar de nombreux autres programmes similaires, le WSDP n’a pas bénéficié

d’une attention appropriée à ce sujet à plus long terme. Bien que les systèmes et les ressources

soient en place au niveau des collectivités publiques locales pour des services réguliers et

routiniers de formation et de conseil en faveur des COWSO, la durabilité des principales

réalisations du WSDP n’est pas garantie.

Au regard des solides interconnexions techniques entre les réalisations tangibles dans

l’approvisionnement en eau et l’assainissement, une coordination institutionnelle étroite entre

les divers programmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement est d’une importance

cruciale pour en garantir la durabilité. La présente évaluation a montré qu’il n’y a pas une telle

coordination, ni au niveau de l’administration centrale, ni à celui des collectivités publiques

locales et des communautés.

Les capacités du secteur privé dans l’entretien des systèmes d’approvisionnement en eau et

d’assainissement en milieu rural demeurent insuffisantes, et ce en raison du manque de

ressources au niveau des COWSO pour les travaux d’entretien et de réparation, ainsi que de la

forte dépendance continue à l’égard des budgets et des ressources techniques du gouvernement.

La consolidation envisagée des liens entre le secteur public et le secteur privé, dans le cadre de

la Politique nationale pour l’eau et du WSDP, ne s’est pas encore matérialisée. A moins que les

politiques nationales ne soient plus clairement réorientées vers le contrôle de l’économie par le

secteur public, il y aura un problème majeur au sujet de la durabilité institutionnelle.

4.3 Liens entre la durabilité technique et la durabilité institutionnelle

La question 21 de l’évaluation (voir plus haut section 1.6) vise à déterminer les liens entre la durabilité technique

et la durabilité institutionnelle, ainsi qu’à déterminer si ces liens sont suffisamment pris en compte dans la théorie

du changement du RWSSP. La durabilité technique et la durabilité institutionnelle des systèmes

d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural sont interdépendantes. Des matériels techniques

durables ne sont guère utiles sans des institutions durables pour les gérer, et vice-versa. La question de savoir si

une théorie du changement est suffisamment prise en compte ne dépend pas autant du diagramme (présenté au

Graphique 2, page 6-7) que des hypothèses sous-tendantes (voir plus haut sections 1.3 et 3.5.3).

La théorie du changement visée pour la composante 2 du RWSSP/WSDP représente un équilibre entre les

réalisations et les produits techniques et institutionnels nécessaires. Une interconnexion dont l’importance n’est

pas pleinement prise en compte est celle qui existe entre le type de technologies que l’on utilise et la durabilité

des institutions exploitant ce type de technologies. La technologie des groupes électrogènes fonctionnant au

gasoil constitue un problème pour les COWSO, et ce à trois niveaux : les coûts d’exploitation ; le niveau des

compétences techniques nécessaires pour leur exploitation et leur entretien ; et la nécessité d’établir des liens sûrs

avec des fournisseurs de services du secteur public ou du secteur privé pour les réparations. Au regard de ces

trois aspects, il est plus difficile pour les COWSO utilisant une telle technologie de parvenir à la durabilité

institutionnelle. Opter pour des technologies plus simples et moins coûteuses constitue donc l’option idoine,

lorsque cela est possible, étant donné que le premier choix, c’est-à-dire les systèmes gravitaires, ne constitue

malheureusement pas une option pour la plupart des communautés.

De même, l’échelle physique d’un système d’approvisionnement en eau met de la pression sur sa durabilité

institutionnelle, et en fin de compte sur la durabilité de la COWSO en assumant la responsabilité de la gestion.

Un système couvrant plusieurs villages et doté par conséquent d’un plus puissant groupe électrogène et de

plusieurs kilomètres de tuyaux pour son fonctionnement, en plus de couvrir des zones où il pourrait y avoir de

nombreuses rivalités intercommunautaires qu’il convient d’apaiser, est de toute évidence plus compliqué à gérer

qu’un système couvrant un village unique comptant cinq points de distribution. Jusqu’à présent, l’approche du

programme ne tient pas compte de cet aspect dans l’orientation institutionnelle et dans les systèmes d’appui

offerts aux communautés.

Il y a implicitement présent dans la théorie du changement un autre lien technico-institutionnel, et il est nécessaire

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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de mettre l’accent sur ce lien. Du point de vue technique, les pleins avantages d’un système amélioré

d’approvisionnement en eau ne peuvent être obtenus que si tous les avantages de l’amélioration de

l’assainissement et de l’hygiène sont également obtenus parallèlement. Les défaillances dans la coordination

institutionnelle entre le volet approvisionnement en eau et le volet assainissement de la composante 2 du WSDP,

tel qu’indiqué plus haut, réduisent la probabilité de bénéficier pleinement de tels avantages. Une fois de plus, la

question qui se pose ici est celle de l’échelle du système d’approvisionnement en eau. En effet, plus grande est

l’échelle du système d’approvisionnement en eau, avec potentiellement la couverture de plusieurs villages, plus

grand est le défi de la promotion effective de pratiques appropriées en matière d’assainissement et d’hygiène

pour un plus grand nombre de personnes. Bien qu’il n’existe pas d’analyses qui en attestent, la nécessaire

intensification des efforts pour des réalisations suffisantes dans les domaines de l’assainissement et de l’hygiène,

à la faveur d’un plus grand système d’assainissement et d’hygiène, est probablement proportionnellement plus

importante que le renforcement des efforts de conception et de supervision nécessaires pour des aspects

techniques tels que le pompage, le stockage et la distribution.

4.4 Transposabilité

La dernière question de l’évaluation au titre de la présente étude (voir plus haut section 1.6) est celle de savoir si

la théorie du changement pour la composante 2 du RWSSP/WSDP peut être reproduite à l’échelle voulue. La

réponse à cette question est un «oui, mais». L’évaluation a en effet montré que l’approche nationale pour

l’approvisionnement en eau et l’assainissement en milieu rural, qu’entend suivre le programme, est relativement

directe et qu’elle est assez bien comprise, grâce aux efforts substantiels déployés sur plusieurs années sur le plan

institutionnel. Théoriquement, il devrait être possible de reproduire cette approche au sein de bon nombre de

communautés en Tanzanie non encore couvertes à cet égard, ce qui est urgent et nécessaire, au regard du taux de

performance physique de la Phase I du WSDP ainsi que des niveaux de l’approvisionnement en eau sûre et

d’amélioration de l’assainissement, tel qu’indiqué plus haut à la section 1.1.

Toutefois, pour garantir une telle transposabilité théorique au titre de la Phase II du WSDP et pour que les résultats

en soient durables, un certain nombre d’éléments de la théorie du changement, y compris les hypothèses les sous-

tendant, doivent bénéficier de toute l’attention voulue.

Un des intrants figurant au Graphique 2 est le suivant : «le MoW met à la disposition du RWSSP

des financements (provenant du Groupe de la Banque et d’autres sources)». Tel qu’indiqué ci-

dessus, il est impossible de mettre à l’échelle le programme, avec efficience, si les

dysfonctionnements actuels dans les modalités de financement ne sont pas fondamentalement

éliminés.

La transposabilité est limitée par une approche institutionnelle conçue comme un intrant ponctuel

pour établir de nouvelles structures communautaires. A moins que des arrangements

institutionnels complets en matière d’entretien ne soient en place, la Phase II du WSDP sera mise

en œuvre au moment où les COWSO subissent un échec au titre de la Phase I.

S’il n’y avait pas de problèmes de financement, il serait possible de reproduire les technologies

fonctionnant essentiellement au gasoil de la Phase I du WSDP au sein d’un plus grand nombre

de communautés jusqu’à l’horizon 2025. En réalité, une telle reproduction serait renforcée si

tous les efforts possibles étaient déployés pour passer des groupes électrogènes fonctionnant au

gasoil au réseau électrique (toujours en retenant pour hypothèse une alimentation fiable en

électricité à partir du réseau électrique, ce qui n’est malheureusement pas encore le cas) et des

technologies solaires. Le MoW, avec l’appui de la Banque mondiale, procède déjà à

l’accélération de l’introduction des technologies solaires (Banque mondiale, 2015b).

Bien que la théorie du changement reflète l’importance de l’obtention de résultats appropriés

dans les domaines de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène, la

transposabilité appropriée du programme dépend de l’intégration efficace des campagnes de

promotion de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène à tous les niveaux,

tel qu’indiqué plus haut.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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L’hypothèse la plus évidente concernant la transposabilité est bien évidemment celle de la

disponibilité des financements nécessaires. Toutefois, une des réalisations au titre de la théorie

du changement doit être garantie, à savoir que «les CWST fournissent aux usagers un appui

technique et institutionnel efficace». Cette réalisation n’a pas encore été obtenue. Bien que les

personnes travaillant au sein des CWST (dont les effectifs sont souvent limités) soient

généralement compétentes, les budgets de fonctionnement sont tellement restreints que ces

personnes ne sont pas en mesure de fournir l’appui efficace requis, y compris au sein des

communautés couvertes par la Phase I du WSDP. Il n’y aura guère de problèmes à reproduire

ces approches de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement en milieu rural si les CWST

sont en mesure de les appuyer.

5 Conclusion, enseignements tirés et recommandations

5.1 Conclusion

La présente évaluation parvient à la conclusion que la composante 2 de la Phase I du WSDP, appuyée par un

financement en commun du Groupe de la Banque au titre du RWSSP, a enregistré des progrès significatifs aussi

bien sur le plan institutionnel que sur le plan technique. La première catégorie de progrès était un préalable pour

la deuxième catégorie, dans la mesure où il a fallu plus de temps que prévu pour jeter les bases du processus

d’accélération de la mise en œuvre, à partir des dernières années de la Phase I. la performance a été plus élevée

au niveau des produits qu’à celui des réalisations. Bien que d’un niveau significatif, les progrès aussi bien sur le

plan technique que sur le plan institutionnel n’ont pas été suffisants, et des améliorations substantielles sont

encore nécessaires dans tous les deux domaines avant qu’il ne puisse y avoir de véritables perspectives pour des

réalisations durables, un plein impact, une pleine transposabilité et une pleine atteinte des cibles nationales dans

les domaines de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement.

Les termes de référence de l’évaluation précisaient que l’intervention pourrait concourir à la réalisation de quatre

types d’impacts positifs. Il ressort des données de l’enquête que deux de ces avantages ont effectivement été

obtenus, mais que les deux autres ne l’ont pas été.

L’incidence de la diarrhée (l’indicateur des avantages sur le plan de la santé) a été

considérablement réduite, dans une moindre mesure chez les enfants de moins de cinq ans, et

plus nettement au sein de la population en général des villages couverts par l’enquête et au sein

desquels de nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau ont été aménagés, et ce malgré la

poursuite généralisée de la contamination par E. Coli. Bon nombre de personnes utilisent

toujours des sources d’eau non améliorée au cours de la saison des pluies, tout comme il y a

encore des faiblesses dans la coordination des interventions d’assainissement et d’hygiène d’un

côté, et l’aménagement de systèmes d’approvisionnement en eau, de l’autre côté, soit autant de

facteurs qui limitent probablement l’impact positif du programme sur l’incidence de la diarrhée

chez les jeunes enfants. Dans l’ensemble, bien que statistiquement significatif, l’impact du

programme sur la santé est moins net que cela avait été anticipé, parce que certaines des

hypothèses retenues dans la théorie du changement implicite du programme ne s’étaient pas

pleinement matérialisées.

A la faveur de la plus grande proximité des nouveaux points d’approvisionnement en eau, les

femmes au sein des communautés desservies par le programme font état d’économies

substantielles de temps, le temps ainsi économisé étant utilisé en partie pour des activités

économiquement bénéfiques, même si une grande partie de ce temps est encore consacrée à des

tâches domestiques. Compte tenu du contexte économique dans les zones rurales en Tanzanie,

les opportunités offertes pour consacrer le temps économisé à l’amélioration des moyens

d’existence en vue de l’accroissement des revenus sont plutôt limitées. En d’autres termes, les

coûts d’opportunité du temps des femmes sont très bas. S’il est vrai que le raccourcissement des

distances à parcourir pour la collecte de l’eau constitue un indéniable avantage sur le plan du

bien-être des femmes, il n’en demeure pas moins que les avantages économiques qui en

découlent sont plutôt limités.

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Toutefois, bien que les filles puissent également économiser du temps parce qu’elles n’ont plus

à aller aussi souvent à la recherche de l’eau pendant la saison des pluies, cela ne s’est pas

accompagné d’une augmentation de leur scolarisation dans le primaire, étant donné que les taux

de scolarisation étaient déjà très élevés.

Au niveau local, il n’y a pas eu une croissance économique significative dans le secteur de

l’ingénierie de l’eau. La responsabilité de l’aménagement de nouveaux systèmes

d’approvisionnement en eau incombe encore principalement à de grandes entreprises basées à

Dar Es Salam ou dans d’autres grandes villes du pays, tandis que les budgets d’entretien des

COWSO sont si petits qu’ils ne peuvent pas appuyer dans une large mesure le développement

de ce marché.

Bien que deux seulement des quatre avantages potentiels couverts dans la présente évaluation aient été obtenus

jusqu’à présent, le programme a enregistré d’autres importants résultats positifs, même si l’on ne peut pas donner

l’assurance que ces résultats soient durables et puissent être reproduits à l’échelle voulue. Tout dépend d’un

certain nombre de facteurs climatiques, techniques et institutionnels. Pour qu’elle soit un investissement pertinent

et efficace, la Phase II du WSDP devrait tenir compte des enseignements tirés et adopter les recommandations

faites, enseignements et recommandations présentés ci-dessous.

5.2 Enseignements tirés

L’évaluation d’impact met en lumière un certain nombre d’enseignements tirés de la mise en œuvre du RWSSP,

au titre de la Phase I de la composante 2 du WSDP.

L’efficience et l’efficacité d’un programme autrement solide et efficace peuvent être

sérieusement compromises en cas d’insuffisances dans la gestion des fonds au niveau de

l’administration centrale.

Un deuxième facteur important pouvant limiter la durabilité et la durabilité des systèmes

d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en Tanzanie, dans leur

conception actuelle, est celui des budgets de fonctionnement des collectivités publiques locales.

Les niveaux actuels des subventions budgétaires en faveur des CWST limitent sérieusement

jusqu’à présent la durabilité des réalisations de la composante 2 du WSDP.

Sans une réforme des systèmes de gestion financière entre l’administration centrale et

l’administration locale, et sans des financements appropriés pour les CWST au titre des budgets

de fonctionnement, les progrès réalisés dans le cadre de la Phase II du WSDP seront limités.

Pour qu’un programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural soit

suffisamment efficace, il est indispensable que les composantes relatives à l’eau et à

l’assainissement fassent l’objet d’une coordination appropriée. Une telle coordination est

indispensable aussi bien au niveau central qu’au niveau local, et devrait du reste également se

faire au niveau communautaire.

En dépit de la compréhension et de l’acceptation générales et apparentes, au sein du public des

zones rurales en Tanzanie, que l’eau est un bien économique pour lequel les usagers devraient

payer, le niveau de pauvreté est tel que bon nombre de personnes tournent le dos aux sources

améliorées d’approvisionnement en eau pour recourir à des sources non améliorées lorsque ces

dernières sont plus immédiatement possibles (pendant la saison des pluies), ce qui a

d’importantes implications sur le plan de la santé que l’approvisionnement en eau auprès de

sources améliorées en milieu rural devrait pourtant promouvoir.

Les attentes quant au rôle du secteur privé dans le secteur de l’approvisionnement en eau et de

l’assainissement en milieu rural peuvent être pleinement prises en compte au cours de la phase

de conception et d’aménagement de nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau, mais au

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regard de la situation actuelle, il est difficile aux usagers de payer pour les services du secteur

privé pendant les phases d’exploitation et d’entretien. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le

secteur privé est peu développé dans les zones rurales en Tanzanie, s’agissant des services

d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Il faudrait donc envisager un rôle pour le

secteur public dans les efforts d’exploitation et d’entretien.

Le développement des institutions à base communautaire, aux fins d’appropriation et

d’exploitation des systèmes d’approvisionnement en eau en milieu rural et aux fins d’un

plaidoyer permanent en faveur de la promotion de l’assainissement et de l’hygiène, ne saurait

être considéré comme une activité ponctuelle. La pérennité de l’entretien institutionnel est un

préalable pour la durabilité du secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement. Il

incombe en permanence au secteur public la responsabilité de veiller à l’entretien des systèmes

d’approvisionnement en eau et d’assainissement, même si certains volets des services d’appui

requis pourraient théoriquement être couverts par le secteur privé.

Au regard des considérations techniques, institutionnelles, économiques et commerciales

prévalant dans les zones rurales en Tanzanie, l’utilisation de technologies fonctionnant au gasoil

pour l’approvisionnement en eau en milieu rural constitue un défi. Bon nombre de COWSO ou

d’autres organisations des usagers ne sont pas en mesure d’exploiter et d’entretenir de manière

efficiente les groupes électrogènes fonctionnant au gasoil pendant toute la durée de leur cycle de

vie. D’autres technologies, le cas échéant, seraient probablement préférables.

5.3 Recommandations

En se basant sur les constatations de la présente évaluation d’impact, nous formulons les recommandations ci-

après.

5.3.1 Recommandations portant sur les politiques

Les ministères compétents devraient accélérer les réformes ciblant les systèmes de gestion des finances publiques

et permettant de garantir des transferts des financements des autorités nationales et des bailleurs de fonds d’une

manière prévisible, harmonieuse et en temps voulu en faveur des collectivités publiques locales, aux fins

d’aménagement, d’exploitation et d’entretien des systèmes et programmes d’approvisionnement en eau et

d’assainissement en milieu rural.

Le Gouvernement devrait procéder à une revue minutieuse des questions d’abordabilité qui peuvent être liées à

la mise en œuvre de la Politique nationale pour l’eau, afin de permettre aux usagers de supporter les frais au titre

des systèmes améliorés d’approvisionnement en eau en milieu rural. Les niveaux de pauvreté actuels dans le pays

persistent certes, mais la possibilité que l’amélioration de l’accès à l’eau puisse se traduire par de meilleurs

résultats sur le plan sanitaire restera compromise tant que les usagers continueront de recourir plutôt à des sources

d’eau non améliorées, pour des raisons financières.

Le Gouvernement devrait reconnaître que, au moins pour le reste de la période du WSDP (jusqu’à l’horizon

2025), la plupart des COWSO ne seront pas en mesure de faire pleinement face aux coûts d’entretien et de

remplacement de leurs infrastructures d’approvisionnement en eau. Il convient donc de remplacer l’approche

ponctuelle actuelle portant sur l’appui financier des collectivités publiques locales aux COWSO, afin de leur

permettre de supporter de tels coûts à travers l’introduction d’amendements dans la Politique nationale pour l’eau,

amendements précisant les types de coûts d’entretien et de réparation à supporter par les COWSO qui devraient

être subventionnés et comment devrait se faire un tel subventionnement. Les subventions budgétaires aux

collectivités publiques locales devraient ainsi être ajustées en conséquence.

5.3.2 Recommandations sur la programmation

Dans les limites des ressources budgétaires disponibles, le Gouvernement devrait s’efforcer d’accroître les

financements destinés aux CWST.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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La politique et les procédures pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement en milieu rural devraient

reconnaître plus explicitement que l’entretien institutionnel à long terme est d’une importance cruciale pour la

durabilité des COWSO et, partant, pour la durabilité du programme dans son ensemble. Avec l’appui des

partenaires au développement, le Gouvernement devrait donc procéder à l’ajustement des budgets pour le

personnel, la formation et le fonctionnement en vue de tenir compte de cette donne.

Au titre de la Phase II du WSDP, le Gouvernement et les partenaires au développement devraient intégrer dans

leurs activités la Campagne nationale pour l’assainissement avec les programmes d’aménagement de systèmes

d’approvisionnement en eau en milieu rural, ainsi qu’avec les modalités appropriées de gestion coordonnée et de

fourniture continue de budgets sanctuarisés pour l’assainissement.

Avec l’appui des partenaires au développement, le MoW devrait intensifier ses efforts en cours de revue et

d’élaboration d’options pour les raccordements au réseau électrique et pour les technologies solaires en vue

d’alimenter les systèmes d’approvisionnement en eau en milieu rural exploitant les eaux souterraines.

En plus du Système national d’information sur la gestion de l’assainissement dont l’élaboration est en cours, le

MoW (avec l’appui des partenaires au développement) devrait poursuivre et intensifier ses efforts visant à

améliorer le suivi sur le terrain et la gestion des données dans le sous-secteur de l’approvisionnement en eau en

milieu rural. En consultation avec le cabinet de la Présidence de la République en charge de l’administration

régionale et des collectivités publiques locales, le MoW devrait participer aux activités de renforcement des

capacités et d’aménagement des systèmes d’approvisionnement en eau en vue de garantir l’établissement de

rapports en temps réel sur la situation de l’approvisionnement en eau, depuis le niveau des COWSO jusqu’aux

bases de données de l’administration centrale, en passant par les collectivités publiques locales.

Le MoW et le MoHSW devraient veiller à ce qu’un volet du système amélioré de suivi sur le terrain couvre la

collecte systématique d’une série limitée d’indicateurs pouvant être pris en compte dans les études d’impact et

portant, par exemple, sur la qualité de l’eau, les quantités d’eau sûre consommées, le niveau continue d’utilisation

des sources d’eau non couvertes par le programme, le niveau d’adoption des pratiques d’assainissement et

d’hygiène, ainsi que les économies de temps pour les femmes et les filles et à quoi celles-ci consacrent-elles le

temps ainsi économisé.

La présente étude a été conduite peu après la mise en œuvre d’initiatives dont les études d’impact sont encore à

conduire. Le Gouvernement et ses partenaires au développement intervenant dans le secteur de

l’approvisionnement en eau et de l’assainissement en milieu rural devraient entreprendre une autre évaluation

d’impact de la composante 2 du WSDP d’ici cinq ans, soit un délai suffisant pour que les résultats et la durabilité

de ces initiatives d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural puissent être clairement visibles.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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I

Annexe 1: Termes de référence

1. Contexte général

Le Département de l’évaluation indépendante du développement (IDEV) du Groupe de la Banque africaine de

développement (BAD) entend conduire une évaluation d’impact ex-post du Programme d’approvisionnement et

d’assainissement en milieu rural (RWSSP) de la BAD en Tanzanie.

L’objectif de l’évaluation d’impact est de fournir des estimations crédibles de l’impact des interventions appuyées

par la BAD au niveau des groupes cibles définitifs, d’évaluer si les interventions au titre du programme

parviennent aux résultats attendus, d’évaluer également la durabilité de ces résultats et d’en tirer des

enseignements, tout en faisant des recommandations permettant d’accroître l’efficacité de l’aide du Groupe de la

Banque. L’évaluation d’impact sera également utilisée en tant que source d’informations pour une évaluation de

plus haut niveau de la stratégie pays du Groupe de la Banque pour la Tanzanie, ainsi que pour l’évaluation du

programme et une évaluation thématique de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement.

L’évaluation d’impact sera conçu et conduite conformément à ces termes de référence par une équipe de deux

experts, à savoir un évaluateur supérieur ayant des compétences avérées dans l’évaluation des programmes

ciblant le secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, et en outre spécialisé dans les analyses

institutionnelles et l’évaluation de la durabilité (expert I) d’un côté, et un spécialiste de l’analyse des impacts

quantitatifs, ayant de préférence une expérience pertinente en Tanzanie (expert II). Il incombera à cette équipe

d’experts la responsabilité de préparer la conception méthodologique de l’évaluation d’impact, de mettre en

œuvre l’étude et de préparer le projet de rapport et le rapport final sur l’évaluation d’impact, sous la supervision

et les orientations générales d’IDEV. Les termes de référence, au titre du contrat avec Dr Turner, portent sur les

services à assurer et les produits livrables à fournir spécifiquement par l’expert I.

2. Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en Tanzanie

La Tanzanie est un pays vaste où pratiquement une personne sur deux n’a pas accès à une alimentation en eau

sûre. En raison de leur vaste dispersion sur le plan géographique, les Tanzaniens des zones rurales doivent souvent

parcourir de longues distances à la recherche de l’eau, ce qui leur prend de nombreuses heures. Cette situation a

un énorme impact négatif sur le développement économique du pays et amène souvent les filles à abandonner

leurs études, dans la mesure où c’est à elles qu’incombe la responsabilité d’accompagner leurs mamans à la

recherche de l’eau potable.

En 2006, le Programme national pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement en milieu rural (NRWSSP)

pour la période 2006-2025 a été adopté en Tanzanie. Il s’agit d’un plan à long terme pour le développement du

secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement en milieu rural en vue d’atteindre, voire de dépasser

les cibles des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à ce sujet. Il s’agit d’un programme appuyé

par plusieurs partenaires au développement, dont le Groupe de la Banque africaine de développement (la

Banque).

En 2006, la Banque a approuvé la Phase I du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en

milieu rural (RWSSP I) pour la période 2007-2010, d’un coût de 55 millions d’UC (soit 84 millions d’USD), sur

un montant total requis de 223 millions d’UC (soit 339 millions d’USD) au titre du Programme de développement

du secteur de l’eau (WSDP). Au cours de la période de 2007 à 2009, environ 3 550 sous-projets d’eau ont été

exécutés, ce qui a permis d’aménager 8 250 points d’eau desservant nouvellement 1,9 million d’autres personnes,

selon les estimations. Il a été également signalé qu’au cours de la même période, plus de 1,5 million de personnes

ont été sensibilisées à l’assainissement et à l’hygiène, et qu’environ 370 latrines pilotes ont été aménagées, tandis

que plus de 1 200 ouvriers ont été formés et plus de 524 clubs d’assainissement dans les établissements scolaires

ont été constitués.

Au titre de la Phase II du RWSSP, le projet devait s’achever vers la fin de 2014. Préparé et financé conjointement

par le Gouvernement de la Tanzanie (GoT) et les partenaires au développement, le programme porte sur

l’aménagement de systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural, la conduite de

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II

campagnes nationales pour l’assainissement ainsi que l’aménagement de systèmes d’approvisionnement en eau,

d’assainissement et d’hygiène au niveau des établissements scolaires, et l’appui à la gestion du secteur de

l’approvisionnement en eau et de l’assainissement. Les investissements au titre de la Phase II devraient permettre

à 3,6 millions de personnes supplémentaires d’avoir accès à l’eau potable auprès des infrastructures

d’approvisionnement nouvellement construites, ainsi qu’à 1 million d’autres personnes d’avoir accès à des

infrastructures d’eau réhabilitées. Le coût total de cette phase est de 200 millions d’UC (soit 304 millions d’USD),

et la Banque fournira un financement de 65 millions d’UC (soit 99 millions d’USD) sur une période de quatre

ans, c’est-à-dire de 2011 à 2014. Pour ce qui est de l’assainissement, les bénéficiaires ciblés par la Phase II sont

les populations des villages ainsi que les élèves de 264 établissements scolaires. Il est par ailleurs prévu des

campagnes de sensibilisation à l’assainissement ciblant un nombre estimatif de dix millions de personnes dans

les zones rurales. Pour la Phase II, la zone et les populations ciblées sont 132 collectivités publiques locales et

les populations de leurs villages. Les villages couverts sont sélectionnés en utilisant un certain nombre de critères,

y compris le taux actuel de couverture des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement (étant

entendu que les villages affichant les plus faibles taux de couverture bénéficient de la plus haute priorité), ainsi

que les distances à parcourir à la recherche de l’eau.

Le programme devrait permettre de renforcer les capacités des collectivités publiques locales et des communautés

à fournir des services durables d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène ; à réduire l’incidence

des maladies d’origine hydrique et les dépenses de santé connexes ; à économiser du temps à la faveur de la

réduction du temps consacré par les adultes et les enfants à la recherche de l’eau, pour utiliser le temps ainsi

économisé à des fins productives ou pour aller à l’école. Le programme devrait ainsi contribuer à la réalisation

des cibles des OMD pour l’accès à des sources d’eau et à des installations d’assainissement améliorées, tout en

concourant à l’éradication de la pauvreté.

Au nombre des principales variables au niveau des réalisations, l’on pourrait citer les suivantes : 1) l’accès à

l’approvisionnement en eau en milieu rural et la couverture à ce sujet ; 2) l’utilisation d’une source d’eau

améliorée ; 3) l’accès à l’assainissement en milieu rural et la couverture à ce sujet ; 4) l’utilisation des installations

d’assainissement de base ; 5) la qualité de l’eau à la source et au point d’utilisation ; 6) les pratiques d’hygiène

et d’assainissement (telles que la manipulation en toute sécurité de l’eau, le lavage des mains, les modalités

d’assainissement) ; 7) l’incidence des maladies d’origine hydrique ; 8) le temps mis pour la collecte de l’eau

auprès du point d’eau le plus proche ; 9) la distance par rapport au point d’eau le plus proche ; 10) la période

d’abandon des études par les filles ; 11) l’emploi auto-productif ; et 12) l’inclusion et/ou la répartition des

avantages au sein des communautés et des ménages. Les variables d’intérêt dont il faut tenir compte dans la

conception de l’étude seront déterminées à l’issue de la mission de préparation de l’évaluation d’impact qui sera

déployée en Tanzanie entre le 20 janvier et le 15 février 2015.

3. Questions de l’évaluation d’impact

La liste provisoire des principales questions pour la conduite de l’étude d’impact est présentée ci-dessous.

Cette liste se présente comme suit pour le moment, mais elle sera finalisée à l’issue de la mission préparatoire:

1. Quels sont les types d’interventions de promotion de l’approvisionnement en eau, de

l’assainissement et de l’hygiène au niveau des groupes cibles définitifs ?

2. Comment le programme a-t-il été mis en œuvre (en privilégiant le niveau des districts, le niveau

des communautés ou celui des ménages) ? Et comment le programme a-t-il évolué et cela s’est-

il passé conformément à sa théorie du changement ?

3. Quel a été l’effet sur l’accès aux sources d’eau améliorées ainsi que sur leur utilisation ?

4. Quel a été l’effet sur l’accès aux installations d’assainissement ainsi que sur leur utilisation ?

5. L’eau à boire provenant d’une source ou d’un point d’eau est-elle sûre (au regard des normes de

l’OMS) ?

6. Quel a été l’effet sur la consommation d’eau par les êtres humains ?

7. Quel a été l’effet sur les principales variables concernant les réalisations sur le plan sanitaire?

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III

8. Quel a été l’effet sur le temps consacré à la collecte de l’eau et sur le plan sanitaire, ainsi que sur

la distance à parcourir jusqu’à la source d’eau améliorée la plus proche ?

9. Quel a été l’effet sur l’auto-emploi productif (y compris l’utilisation du temps économisé à des

fins d’auto-emploi productif) ?

10. Les améliorations enregistrées ont-elles favorisé l’inclusion (par exemple entre les communautés

classées au regard de l’indicateur de bien-être, des distances à parcourir, de la taille)?

11. Les interventions ont-elles contribué à la garantie d’opportunités égales pour les femmes et les

filles ?

12. Les résultats sont-ils durables ?

a. les structures et rôles institutionnels ont-ils été bien définis et sont-ils bien compris et

dûment pris en compte ?

b. les institutions pertinentes sont-elles dotées des capacités nécessaires pour s’acquitter des

fonctions requises ?

c. les facilités fournies sont-elles techniquement solides ?

d. les facilités et services fournis sont-ils économiquement et financièrement viables, y

compris pour ce qui est de l’entretien des infrastructures et de leur nécessaire remplacement

à plus long terme ?

e. les modalités institutionnelles permettent-elles de conduire un suivi approprié ?

13. Quels ont été contributions et les rôles proportionnels du Groupe de la Banque, par rapport aux

autres contributeurs (tels que les communautés, les gouvernements, les partenaires au

développement) ?

4. Méthodologie

Conformément aux orientations du Réseau des réseaux d’évaluation d’impact (NONIE) pour l’évaluation

d’impact, la conception méthodologique déterminera les types d’interventions devant faire l’objet d’une

évaluation d’impact, en plus d’identifier les principales variables des réalisations d’intérêt pour les différents

acteurs, de définir la théorie du changement devant permettre d’établir des liens entre les interventions et les

réalisations, de résoudre le problème de l’attribution des résultats et d’utiliser une approche fondée sur des

méthodes mixtes pour les analyses d’impact8. La conception de l’évaluation d’impact ex-post se fera sur une base

quasiment expérimentale. Un groupe de comparaison crédible devra être identifié pour résoudre le problème de

l’attribution des résultats. Par ailleurs, en se basant théoriquement sur la façon dont les interventions devraient

être mises en œuvre, d’importantes hypothèses seront testées. Pour les principales variables d’intérêt concernant

les réalisations, les données de référence seront (dans la mesure du possible) reconstituées. L’évaluation d’impact

porte notamment sur la conduite d’une enquête auprès des communautés et des ménages couverts et non couverts

par le programme, pour un nombre choisi de régions et de communautés et ménages échantillonnés. Des

techniques statistiques et économétriques seront utilisées pour la conception de l’évaluation et de l’estimation

des effets nets du programme. La méthode à utiliser pour la détermination des groupes témoins de l’unité ou des

unités des analyses d’impact, du cadre ou des cadres d’échantillonnage ainsi que de la stratégie ou des stratégies

d’échantillonnage, devra être déterminée. La faisabilité de la conception de la différence dans la différence (avant

et après, ainsi qu’avec et sans le programme) fera l’objet d’une évaluation, en fonction de la possibilité de

reconstituer les données de référence. Les interventions ayant été appliquées à différentes périodes dans le temps

et selon différentes combinaisons, l’on pourrait se baser sur une telle hétérogénéité pour la conception de

l’évaluation d’impact.

8 Source: NONIE, évaluation d’impact et développement ; NONIE, directives pour l’évaluation d’impact, 2009.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

__________________________________________________________________________________________

IV

Par ailleurs, des techniques qualitatives (basées sur des entretiens avec toute la gamme des acteurs, ainsi que sur

des observations et des discussions en groupes au sein de communautés choisies) seront utilisées pour l’analyse

complémentaire des facteurs en vue d’expliquer les constatations sur les effets, l’évaluation de la durabilité des

avantages du programme et l’exploration de toute question pertinente qui pourrait être soulevée. Ces techniques

qualitatives couvriront également l’évaluation de la durabilité des résultats et la conduite d’une étude sur les

facteurs institutionnels et autres facteurs déterminants. Une mission distincte sera déployée sur le terrain pour

des analyses et des évaluations complémentaires de la durabilité.

Sources des données

Dans le cadre des activités préparatoires, la pertinence des données disponibles pour l’évaluation d’impact sera

examinée. Dans toute la mesure du possible, les sources de données disponibles seront utilisées pour estimer et

évaluer les effets des interventions. Des enquêtes basées sur un échantillonnage au niveau des communautés et

des ménages seront conçues et conduites effectivement autant que nécessaire pour compléter les données

disponibles.

5. Tâches et responsabilités des consultants

Les termes de référence définissent les tâches et responsabilités des consultants fournissant des services pour

l’évaluation d’impact. Les principaux rôles et responsabilités des consultants portent sur la conception et la

conduite de l’évaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural

en Tanzanie appuyé par le Groupe de la Banque. Les consultants doivent déterminer la méthodologie pertinente.

Entre autres activités, ils doivent décider de la pertinence des données secondaires existantes et/ou faire des

propositions à ce sujet, tout en se prononçant sur la nécessité de procéder à la collecte des données primaires et

en prenant soin de déterminer les tailles des échantillons nécessaires pour procéder à l’estimation des effets, tout

en proposant la stratégie en matière d’échantillonnage. Les consultants ou consultantes conduiront l’enquête, en

liaison avec le chargé de la supervision d’IDEV et un institut et/ou un cabinet de la Tanzanie.

La portée de l’enquête couvre, entre autres, les activités suivantes:

Mission préparatoire

Le chargé de projet d’IDEV, en consultation avec le Bureau du Groupe de la Banque dans le pays, prendra des

dispositions pour une mission préparatoire de dix jours en Tanzanie, de concert avec les consultants. L’équipe de

la mission sera chargée des tâches suivantes : i) mener des consultations sur l’évaluation d’impact avec les

autorités compétentes et les autres principaux acteurs ; ii) promouvoir une bonne compréhension des

interventions au titre du programme ainsi qu’au niveau des bénéficiaires ciblés (communautés, ménages et

collectivités publiques locales) au sujet de la théorie du changement, dans le cadre des visites à des équipes

sélectionnées chargées des systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène au niveau des

districts et sur les sites du programme ; iii) vérifier la disponibilité des données et préparer la conception

méthodologique de l’évaluation d’impact ; iv) discuter avec les différents acteurs de la conception, du projet de

programme de travail et du rôle des différents acteurs dans le processus d’évaluation d’impact ; et v) recenser les

cabinets pouvant conduire l’étude d’impact et procéder à une présélection de ceux qui sont qualifiés et sont en

mesure de conduire effectivement une telle étude, si cette responsabilité leur est confiée.

Préparation de la conception de l’évaluation d’impact

Les consultants procéderont à la conception des analyses d’impact en vue de fournir des estimations crédibles

quant aux effets nets des interventions appuyées par la Banque sur l’effectivité des principales réalisations

ciblées. A cet égard, ils devront :

participer à la mission préparatoire pour connaître et maîtriser le contexte du programme,

chercher à obtenir des données secondaires et à déterminer leur pertinence pour l’évaluation

d’impact, en plus de procéder à des consultations avec les autorités et avec d’autres partenaires

au développement ;

proposer une conception et une méthodologie pour l’évaluation d’impact au titre du programme.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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V

Taille des échantillons et stratégie d’échantillonnage

Les consultants ou les consultantes détermineront les groupes témoins, le cadre d’échantillonnage et les tailles

des échantillons, ainsi que la stratégie d’échantillonnage pour l’estimation des effets des interventions au titre du

programme. Les indicateurs à ce sujet seront notamment les suivants :

l’indicateur ou les indicateurs de réalisations, utilisés pour déterminer la taille ou les tailles des

échantillons;

les impacts minimums qu’il faudra mesurer conformément à la conception de l’étude ;

le nombre de communautés au sein de chacun des groupes de communautés couvertes par le

programme et non couvertes par le programme ;

le nombre de ménages et de particuliers au sein de chaque communauté;

la détermination des critères d’inclusion pour l’échantillonnage.

Elaboration du questionnaire d’enquête

élaborer un questionnaire d’enquête pour l’évaluation d’impact;

élaborer un manuel de formation à la conduite de l’enquête;

fournir une formation aux superviseurs et au personnel œuvrant sur le terrain (énumérateurs).

Mise en œuvre de l’évaluation d’impact

test préalable du questionnaire;

supervision du processus de collecte des données;

fourniture de directives pour la collecte et l’enregistrement des données ;

communication avec les autres membres de l’équipe d’évaluation ainsi qu’avec les chercheurs

impliqués au niveau national ;

conduite d’une mission de suivi pour une analyse plus approfondie des facteurs explicatifs et une

évaluation de la durabilité des résultats.

Etablissement de rapports

conduite de l’analyse et de la validation des données;

préparation d’un projet de rapport sur l’évaluation d’impact.

6. Produits livrables et calendrier

Dans le cadre de cet exercice, les principaux produits livrables seront deux rapports à établir.

1. Rapport de démarrage: Le rapport initial sera préparé dans un délai d’un mois, à l’issue de la

mission préparatoire déployée en Tanzanie. A ce stade, le rapport doit présenter une description

détaillée du programme, ainsi que des interventions envisagées et des modalités de leur mise en

œuvre, tout comme des informations détaillées sur la conception et la méthodologie de l’analyse

de l’impact quantitatif, les questionnaires des enquêtes, la conception de l’échantillonnage, etc. Le

rapport doit également présenter dans ses grandes lignes le plan de mise en œuvre. L’on s’attend

par ailleurs à ce le rapport initial détermine les bases de la conduite de l’analyse quantitative, dans

le cadre de l’évaluation d’impact.

2. Rapport de l’évaluation d’impact: Ce rapport passe en revue les résultats de l’étude portant sur

les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural, en couvrant les

principaux problèmes qui se posent et en se prononçant sur la méthodologie à adopter pour faire

face à ces problèmes.

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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VI

Le rapport initial et le projet de rapport d’évaluation d’impact seront examinés aussi bien à l’interne qu’à l’externe

en vue d’en garantir une haute qualité. La responsabilité de la revue par les pairs incombe à IDEV, à d’autres

départements de la Banque, aux représentants du GoT et à un expert externe spécialisé dans le domaine de

l’évaluation d’impact. Les consultants, quant à eux, devront se pencher sur les observations et les suggestions

faites aux fins de revue du projet de rapport initial et d’établissement du projet de rapport définitif. Tous les

produits livrables doivent être présentés en anglais.

Il est prévu que l’exercice commence en janvier/février 2015, avec le déploiement de la mission préparatoire, et

s’achève vers octobre/novembre 2015. La charge de travail, selon les estimations, s’établit à 70 jours ouvrables

pour chacun des consultants. Les experts devront être disponibles et faire preuve d’engagement pendant toutes

les phases du processus. Le tableau ci-après présente un calendrier indicatif à ce sujet.

Tableau 1: Produits livrables et calendrier indicatif de l’étude d’impact

No Services de l’expert 1 Nombre estimatif de

jours

Période indicative

1 Mission préparatoire en Tanzanie pour

l’évaluation d’impact

10 Janvier/février 2015

2 Rapport initial, y compris une section de trois à

cinq pages portant sur le RWSSP en Tanzanie

et l’appui du Groupe de la Banque, ainsi que sur

la méthodologie pour la durabilité et sur

l’analyse institutionnelle et la contribution de

l’expert II

10 Mars/avril 2015

3 Contribution à la garantie de la qualité de

l’enquête, y compris à la revue des modalités de

l’enquête et à la formation des énumérateurs

5 Mars/avril 2015

4 Mission sur le terrain pour l’évaluation de la

durabilité et la conduite de l’analyse

institutionnelle, ainsi que pour la tenue de

l’atelier avec les différents acteurs

20 Septembre 2015

5 Préparation du projet de rapport sur l’évaluation

d’impact, y compris en tenant compte de la

contribution de l’expert II

20 Septembre/octobre

2015

6 Communication avec l’expert II, le chargé de la

supervision d’IDEV, les différentes parties

prenantes, les pairs évaluateurs et les cabinets

chargés de l’enquête, et prise en compte des

observations sur le rapport initial et le projet de

rapport sur l’évaluation d’impact

5 Février/novembre

2015

Nombre total de jours 70

No Services de l’expert II Nombre estimatif de jours

1 Mission préparatoire pour l’évaluation d’impact 10 Janvier/février 2015

2 Partie du rapport initial portant sur la conception

méthodologique de l’analyse quantitative

d’impact, et conception et test des instruments

d’enquête

10 Mars/avril 2015

3 Garantie de la qualité de l’enquête, y compris la

contribution au pilotage des questionnaires et à

la formation des énumérateurs

10 Mai/juin 2015

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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VII

4 Analyse quantitative de l’impact 20 Juillet/septembre 2015

5 Projet de chapitre portant sur l’évaluation

quantitative de l’impact

15 Septembre/octobre

2015

8 Communication avec l’expert I, le chargé de la

supervision d’IDEV, les différentes parties

prenantes, les pairs évaluateurs et les cabinets

chargés de l’enquête, et prise en compte des

observations sur le rapport initial et le projet de

rapport sur l’évaluation d’impact

5 Février/novembre

2015

Nombre total de jours 70

7. Compétences et qualifications requises

Les experts doivent avoir les compétences et les qualifications ci-après:

Expert I:

Un diplôme universitaire supérieur en sciences sociales, avec de solides compétences dans le

domaine de la recherche ;

au moins cinq ans d’expérience dans l’évaluation des politiques et/ou des programmes dans les

pays en développement ;

une expérience dans l’évaluation de la durabilité et les analyses institutionnelles ;

une expérience dans l’application de méthodes mixtes d’évaluation d’impact ;

une expérience au niveau des pays africains, l’expérience en Tanzanie étant considérée comme

un atout ;

une expérience antérieure dans la conduite d’évaluations au niveau des organisations d’aide et/

ou des institutions financières multilatérales, en tant qu’atout ;

d’excellentes aptitudes dans le domaine de l’établissement de rapports ;

une maîtrise de la langue anglaise, tant oralement que par écrit ; et

une maîtrise de la norme MS, ainsi que du logiciel SPSS ou Stata ou encore l’équivalent.

Expert II

un diplôme universitaire supérieur en économie, avec des compétences techniques avérées dans

le domaine des techniques quantitatives d’évaluation d’impact (techniques statistiques et

économétriques) ;

au moins cinq ans d’expérience antérieure dans l’évaluation et la conception des évaluations

d’impact fondées sur les statistiques ainsi que dans la conduite d’enquêtes, dont au moins deux

ans dans les pays en développement ;

une expérience dans la conduite des évaluations d’impact dans le cadre des systèmes

d’approvisionnement en eau et d’assainissement serait un important atout ;

une expérience dans les pays africains, et notamment en Tanzanie, serait un important atout ;

une expérience antérieure au sein des organisations/institutions financières d’aide multilatérale

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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VIII

serait un atout ;

d’excellentes aptitudes en anglais parlé et écrit ;

une maîtrise de la norme MS du logiciel, à savoir Excel, de même que Stata ou l’équivalent.

8. Gestion et établissement de rapports

L’évaluation d’impact sera conduite sous les orientations de l’évaluateur général d’IDEV, ainsi que sous la

supervision du chargé compétent de la supervision.

Tel qu’indiqué plus haut, les services à fournir par l’équipe d’experts couvrent la conception, la mise en œuvre

et l’établissement de rapports sur l’évaluation d’impact. Ces services couvrent notamment les descentes sur le

terrain, la collecte de données et leur analyse, ainsi que l’établissement de rapports et la conduite de revues. En

établissant les rapports, les experts devraient travailler en étroite collaboration et en consultation avec le chargé

de projet d’IDEV, l’Institut national de la recherche et/ou le cabinet chargé de la conduite de l’enquête, ainsi

qu’avec des homologues nationaux du ministère tanzanien concerné.

Un groupe de référence sera établi, groupe constitué d’experts d’IDEV, du Département des recherches et du

Département des opérations de la Banque, ainsi que du Gouvernement de la Tanzanie, et d’un expert externe en

matière d’évaluation d’impact. Ce groupe de référence fera des observations ainsi que des suggestions sur le

rapport initial attendu, tout comme sur le projet de rapport portant sur l’évaluation d’impact.

Les activités à mener sur le terrain, à savoir la conduite d’enquêtes, si nécessaire, seront appuyées par un institut

national de la recherche et/ou un cabinet chargé des enquêtes. Les modalités de collaboration seront examinées

et convenues en temps opportun, et les services connexes seront à assurer séparément.

9. Pièces jointes

Groupe de la Banque africaine de développement, 2005. Tanzanie: Rapport d’achèvement du Programme

d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural

Groupe de la Banque africaine de développement, 2010. Tanzanie: Rapport d’évaluation du Programme

d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural

Ministère de l’Eau, 2004. Manuel sur la mise en œuvre du RWSSP

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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IX

Annexe 2: Personnes rencontrées

La présente annexe présente la liste des personnes rencontrées au cours de la mission préparatoire conduite en

mars 2015, ainsi qu’au cours de la mission d’évaluation institutionnelle conduite en octobre/novembre 2015.

M. Abassy Bureau national des statistiques

S. Abdallah Membre de la COWSO de Mavuri, district de Kilwa

A. Adnan Chargé d’éducation du niveau du district, Kilwa

R. Ally Usager de l’eau, Kilamba, district de Mkuranga

Aloyce Ingénieur assistant de l’eau dans le district de Mtwara

B. Augustino Secrétaire de la COWSO de Kigonsera, district de Mbinga

A. Anthony Comptable de la COWSO d’Irente, district de Lushoto

K. Anthony Ouvrier et la COWSO d’Irente, district de Lushoto

L. Balige Facilitateur du système d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène de

Kihare, district de Kisarawe

R.J. Baseki Ingénieur de l’eau du niveau de district, Mkuranga

Boniface Ingénieur de l’eau du niveau de district, Lushoto

P. Chacha Directeur du laboratoire central d’eau au MoW

R. Chigodi Comptable de la COWSO de Kona, district de Kiteto

A. Chikawe Secrétaire de la COWSO de Kilamba, district de Mkuranga

C. Chonya Coordinateur supérieur du Programme portant sur le système intégré

d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène de WaterAid

G. Dinda Chargé de la commercialisation au niveau du district d’Igunga

R. Eliasi COWSO de Malala, district d’Igunga

A. Francis Président de la COWSO d’Irente, district de Lushoto

A. Gedi Secrétaire de la COWSO de Malala, district d’Igunga

M. Hausi Secrétaire adjoint de la COWSO de Kigonsera, district de Mbinga

J. Israel Chargé du développement communautaire, district de Lushoto

L. Joackim Chargé adjoint de l’éducation au niveau de district, district de Kiteto

S. John Membre de la COWSO de Masoko, district de Kyela

T. John Membre de la COWSO de Masoko, district de Kyela

D. Jones Chargé ai de la Clinique de Kilamba, district de Mkuranga

A. Kahn Economic Development Initiatives Ltd.

T. Kandiero Représentant résident du Groupe de la Banque

D. Kasembe Coordinateur des systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène

dans les établissements scolaires à Mtwara

M. Kayai Membre de la COWSO de Kona, district de Kiteto

M. Kessy Chargé de la planification de district, Igunga

I. Khalfan Membre de la COWSO de Mavuri, district de Kilwa

T. Kida Directeur des programmes à la Fondation pour les recherches économiques et sociales

B. Kilama Chercheur supérieur, REPOA

G. Kimaro Ingénieur régional de l’eau, Songea

C. Kimele Président de la COWSO de Masoko, district de Kyela

J. Kionaumela Ingénieur de l’eau du niveau de district, Kiteto

P. Kishiwa Chargé de santé de district, Igunga

A. Kiswaga Ingénieur adjoint de l’eau de district, Mbinga

H. Kivunga Chargé de santé de district, Lushoto

F. Kiwanga Chargé de santé de district, Kyela

T. Kuiwite Coordinateur des systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène

dans les établissements scolaires, au Ministère de l’Education et de la Formation

professionnelle

S. Kumburu Chargé d’éducation de district, Mbinga

R. Kwizela Coordinateur supérieur des programmes, chargé du suivi et de l’évaluation à WaterAid

A. Kuligani Enseignant à Kilamba, district de Mkuranga

A. Kumar Gestionnaire du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement de la

Banque mondiale

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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X

L. Kwezi Conseiller en approvisionnement en eau et en assainissement, DFID

L. Lilai Coordinateur des systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène

dans les établissements scolaires à Kilwa

F. Magafu Chargé ai de la santé au niveau de district, Mtwara

K. Magai Ingénieur de l’eau de district, Kilwa

F. Mahela Chargé des normes d’éducation au niveau de district, Igunga

G. Mapunda Kihunrwa Conseiller en développement social, DFID

S. Marandu Chargé de projet pour le RWSSP, Bureau de pays de la Banque en Tanzanie

F. Masamalo Chargé de la planification au niveau de district, Mtwara

H. Masangala Président de la COWSO de Mavuri, district de Kilwa

M. Maulid Membre de la COWSO de Mavuri, district de Kilwa

C. Mbele Comptable de la COWSO de Kigonsera, district de Mbinga

E. Mbena Vice-président de la COWSO de Kigonsera, district de Mbinga

J. Mbuya Comptable chargé des systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et

d’hygiène au Ministère de l’Education et de la Formation professionnelle

I. Mwaka Chef de l’équipe centrale de gestion des données au Ministère de l’Eau

E. Mbwille Coordinateur des programmes pour l’approvisionnement intégré en eau,

l’assainissement et l’hygiène, au titre du programme WaterAid

S. Meku Bureau national des statistiques

O. Mfinanga Chargé de développement communautaire, Kiteto

Mkiwa Chargé ai de santé de district, Mbinga

B. Mkuwa Chargé de développement communautaire, Mbinga

V. Mndolwa Ingénieur de l’eau de district, Mbinga

A. Mohammed Membre de la COWSO de Mavuri, district de Kilwa

F. Mohammed Secrétaire de la COWSO de Mavuri, district de Kilwa

J. Msengi Ingénieur de l’eau de district, Mtwara

J. Msukwa Secrétaire de la COWSO de Masoko, district de Kyela

M.A. Mitili Ingénieur de l’eau de district, Kisarawe

Mtweve Ingénieur de l’eau de district, Kyela

A. Munga Chargé ai de santé de district, Kiteto

J.L. Mutazamba Directeur adjoint de l’approvisionnement en eau en milieu rural au MoW

A. Mwakitalima Coordinateur de la Campagne nationale pour l’assainissement au Ministère de la Santé

K.B. Mwambuli Spécialiste de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, Programme pour

l’approvisionnement en eau et l’assainissement de la Banque mondiale

E. Mwanakatwe Chargé des services des cultures vivrières au niveau de district, Lushoto

E. Nchimbi Membre de la COWSO de Kigonsera, district de Mbinga

M.O. Ndalo Président du comité d’eau de Kihare, district de Kisarawe

T. Ndembo Membre de la COWSO de Mavuri, district de Kilwa

N. Ndiuni Secrétaire de la COWSO de Kona, district de Kiteto

Y. Ndunguru Chargé de développement communautaire de la COWSO de Kigonsera, district de

Mbinga

E. Ngonyani Préposé du système d’approvisionnement en eau de la COWSO de Kigonsera, district

de Mbinga

J. Njau Chargé de planification de district, Lushoto

R. Nomole Membre de la COWSO de Kona, district de Kiteto

S. Ntulila Chargé de développement communautaire de district, Igunga

G. Ntulo Ingénieur en eau de district, Igunga

A.L. Nyamba Chargé exécutif du niveau du village à Kilamba, district de Mkuranga

F. Paul Coordinateur supérieur du programme, chargé des recherches, des politiques et du

plaidoyer à WaterAid

E. Rajab Technicien de la COWSO d’Irente, district de Lushoto

F.C. Rweyemamu Directeur de l’approvisionnement en eau en milieu rural au MoW

M. Selengeta Membre de la COWSO de Malala, district d’Igunga

E. Sennoga Economiste pays au Bureau de la BAD au Rwanda

H. Shaibu Membre de la COWSO de Kigonsera, district de Mbinga

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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XI

H. Shauri Membre de la COWSO de Kona, district de Kiteto

A. Shemnga Chargé ai d’éducation de district, Lushoto

J. Shenkawe Gestionnaire de la COWSO d’Irente, district de Lushoto

P. Shetui Membre de la COWSO d’Irente, district de Lushoto

H. Shija Président de la COWSO de Kona, district de Kiteto

D. Solobia Chargé ai de la planification de district, Kyela

T. Temba Chargé ai de la planification de district, Kiteto

Y. Tessema Spécialiste en chef de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement à la Banque

mondiale

S. Tilasi Président de la COWSO de Malala, district d’Igunga

C. Wailes Comptable de la COWSO de Masoko, district de Kyela

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Evaluation d’impact du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural en République Unie de Tanzanie: Volume I

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XII

Références bibliographiques

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l’assainissement en milieu rural. Cadre de mise en œuvre. Abidjan: Groupe de la Banque africaine de

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