20

« Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali
Page 2: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali
Page 3: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

GRATUITNe peut être vendu

www.journaldumali.com

Journal du MaliJournal du Maliwww.journaldumali.com

L’hebdo N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016

MISSION IMPOSSIBLE ?

À l’approche du renouvellement de son mandat en juin prochain, la mission onusienne semble entériner son posi-tionnement d’acteur clé dans la mise en oeuvre de l’accord et le maintien d’une paix fragile. Après trois ans, focus sur son action, ses acquis, ses lacunes.

MINUSMA

PRIMATUREUN FAUTEUIL POUR TROIS, VOIRE QUATRE

HIVERNAGE LES “52” SUR LE DÉPART

RAMADAN 2016LA HAUSSE DES PRIX AURA-T-ELLE LIEU?

« Un bon journal, c’est une nation qui se parle à elle-même ». Albert Camus

Page 4: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

4 Journal du Mali - l’HebdoFocus

Page 5: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

5N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 Focus

ÉDITOChampions nationaux

L’événement qui a réuni le tout Bamako ce mercredi 25 mai dans la capitale économique

ivoirienne est tout en symboles. L’inauguration en grandes pompes de l’hôtel Radisson Blu Abidjan, si-tué à proximité de l’aéroport, sym-bolise la réussite d’un autodidacte, Cessé Komé, également proprié-taire à Bamako du Radisson et du futur Sheraton. Après le drame des attentats récemment survenus, l’ou-verture d’un nouvel hôtel à Abidjan, d’un coût de 55 milliards de francs CFA, est aussi synonyme de résis-tance face à la menace terroriste, et de pari sur l’avenir.Mais à travers le succès de l’en-trepreneur Komé, c’est toute une classe de chefs d’entreprise maliens qu’il convient de saluer. Dans le même secteur de l’hôtellerie, Mos-sadeck Bally, PDG du groupe Aza-laï, sera présent dans un 6ème pays avec l’ouverture prochaine de son implantation au bord de la lagune Ébrié. Quant au groupe Toguna de Seydou Nantoumé, il a inauguré il y a quelques semaines une usine de fabrication d’engrais en Guinée, alors que le groupe Gaselia Indus-tries, fondé par Manjou Simpara, inonde déjà le marché ivoirien de boissons gazeuses, dont il fabrique les bouteilles, également vendues à ses concurrents. Dans le domaine du BTP, Builders (Ibi Group), dirigé par Brouama Diawara, a conquis des parts de marché dans plusieurs pays de la sous-région.Ces succès à l’étranger, où nos capitaines d’industrie sont montrés en exemple, ne doivent pourtant pas masquer le fait qu’ils manquent souvent de soutien en interne, alors même qu’ils créent des milliers d’emplois. Une véritable politique de développement et d’accompagne-ment des «champions nationaux» est donc nécessaire, également pour changer l’image d’un pays « où l’on ne s’aime pas entre soi ».

MahaMadou CAMARA

ILS ONT DIT...• « Par rapport à la gouvernance, on doit tirer son chapeau au gouverne-ment […] Quant à la cherté de la vie, je ne sais pas de quelle cherté ils parlent». Zoumana N’Tji Doumbia - Député de la majorité, réagissant à la marche de l’opposition du 21 mai.

• « Toutes ces pertes, sont la consé-quence de cette situation de “ni guerre, ni paix” que nous sommes en train de vivre, et ce, malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconci-liation dont nous venons de célébrer l’anniversaire. Ceci ne doit pas conti-nuer. Il est temps de savoir qui est qui». Mahamat Saleh Annadif lors de la cérémonie d’hommage aux casques bleus tchadiens le mardi 24 mai.

RENDEZ-VOUS

C’est le nombre de militaires maliens au front, selon le site d’informations mili-taires Globalfirepower.com, qui classe le Mali au 116ème rang sur 126 armées dans le monde.

7 500

LA PHOTO DE LA SEMAINE

Marche des étudiants de l’Institut universitaire de gestion dont les professeurs sont engagés dans une grève illimitée qui dure depuis deux mois et pour laquelle aucun début de solution n’a encore été trouvé. Bamako le 24 mai 2016.

Le médecin malien Cheick Oumar Bagayoko a remporté la 1ère édition du RFI App Challenge Afrique avec son application qui permet aux médecins travaillant en zones isolées de prendre l’avis d’un spécialiste.

UP

DOW

N Google, le géant américain de la hi-tech, fait l’objet d’une en-quête pour fraude fiscale ouverte en France. Il est déja menacé d’un redressement de 1,6 milliard d’euros par le fisc français.

LE TWEET DE LA SEMAINE

LE CHIFFRE

Match amical Mali-Nigeria - Rouen (France).

27 mai 2016

Foire commerciale du Ramadan - Parc des Expositions de Bamako.

2 juin-7 juillet 2016

Lancement de la 17ème édition de la Quinzaine de l’Environnement - Kayes.

4 juin 2016

Début des épreuves du DEF.6 juin 2016

Page 6: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

6 Journal du Mali - l’Hebdo 7N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016Évènement

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabi-lisation au Mali (MINUSMA) est présente sur le sol malien depuis juillet 2013. Fin juin, son mandat sera réexaminé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Alors que le Mali continue de réclamer une évolution pour mieux lutter contre l’insécurité, dont sont victimes les casques bleus et les populations, les signaux ne semblent pas aller dans ce sens. Les propos des membres du Conseil de sécurité en mars dernier puis les récentes dé-clarations du Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, indiquent que le mandat de la mis-sion est déjà assez robuste pour faire face à la situation au Mali. Des ajuste-ments sont cependant annoncés dans le « modus operandi » avec l’arrivée de nouveaux matériels militaires, mais aussi d’un contingent allemand qui doit renforcer l’effectif déjà déployé. Trois ans après, alors que la mise en œuvre de l’accord de paix avance poussivement, la MINUSMA se pose en acteur clé, tant sur le plan social, politique que militaire…

MINUSMA : MISSION IMPOSSIBLE ?

Le personnel militaire de la MINUSMA est déployé à 90% dans les régions du nord.

Il faut tout faire pour que les moyens soient mis à la disposition de la MINUSMA.’’

Célia d’alMEida

Une chose est déjà certaine : le mandat de la MINUSMA sera renouvelé au mois de juin pro-

chain. Créée en 2013 pour aider à la stabilisation du Mali qui luttait encore contre des groupes armés dans son septentrion et concluait son processus de retour à la norme constitutionnelle, la mission onusienne a, au fil des années, imprimé son empreinte sur tout le terri-toire national. Difficile d’échapper aux véhicules estampillés UN (1, comme le lisent la plupart des Maliens) qui sil-lonnent les routes, tant à l’intérieur du pays que dans la capitale, Bamako. En trois années, elle a d’abord cristallisé les espoirs, puis les frustrations avant de s’engager dans un travail d’informa-tion pour mieux faire comprendre son rôle, même s’il reste encore méconnu de la plupart des Maliens.

Sur le plan social, on peut dire que le bilan est plus que positif. Plus de 2,5 milliards de francs CFA ont été inves-tis dans des projets à impact rapide qui ont sensiblement amélioré la vie des populations bénéficiaires. L’éducation, la santé, mais aussi les infrastructures sont au nombre des actions prioritaires de la mission qui fait aussi de l’humani-taire, directement ou à travers l’appui à d’autres organisations. Le déploiement du personnel civil et militaire contribue de manière appréciable à l’économie du pays, même si les critères de choix des prestataires handicapent nombre d’opérateurs économiques peu aguer-

ris au fonctionnement onusien. Le marché de l’immobilier mais aussi de la restauration se porte bien et ses acteurs reconnaissent volontiers le de-voir « un peu à la demande des gens de la MINUSMA ». Avec comme coro-laire une hausse des prix de certains produits.

Sur le plan sécuritaire, l’année qui s’achève pour la MINUSMA a été tout aussi difficile que les précédentes, avec de nombreuses pertes en vies humaines dans ses rangs. Les at-taques contre les camps et surtout les convois provoquent à chaque fois un vif émoi et relancent le débat sur le

renforcement du mandat de la mission. « Tout cela va être discuté évidem-ment, mais je crois que nous avons en face une menace terroriste qui ne se dément pas et qui, au contraire, s’est accélérée, s’est accentuée […] Il faut de ce point de vue, et nous y travail-lons activement, tout faire pour que les moyens soient mis à la disposition de la MINUSMA. Des moyens humains, et nous avons de nouvelles unités qui sont sur le point de se déployer, nous avons de nouveaux équipements, y compris les nouvelles technologies de pointe », déclarait Hervé Ladsous lors de sa visite au Mali début mai. Dans

ce sens, l’Allemagne devrait envoyer un contingent de 600 à 650 hommes qui renforceront activement la mis-sion. À cela s’ajoute la mise en place d’un dispositif pour mieux sécuriser les hommes et femmes qui composent la force militaire et la police de la MI-NUSMA. Comme confirmé par le Repré-sentant spécial du Secrétaire général

des Nations unies, lors d’un entretien sur Radio Mikado FM, Mahamat Saleh Annadif, un bataillon de logistique de convoyage, sera opérationnel d’ici le mois de juillet. « Pour nous, ce sera un grand changement dans l’accomplis-sement de notre mission ». En plus de permettre de mieux sécuriser nos forces (les plus touchées des 16 actuellement déployées dans le monde), le nouveau dispositif libérera des effectifs qui pour-ront être redéployés à la sécurisation des populations à travers les patrouilles militaires et de police. En outre, la porte-parole de la mission, Radhia Achouri insiste sur le fait que « la protection des

Page 7: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

6 Journal du Mali - l’Hebdo 7N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 Évènement

MINUSMA : MISSION IMPOSSIBLE ?

Le personnel militaire de la MINUSMA est déployé à 90% dans les régions du nord.

Budget 2014-2015830,7 millions de dollars USContributions au budget États-Unis (28,38%), Japon (10,83%), France (7,22%), Alle-magne (7,14%), Mali (0,0004%).

Les RSSG :Bert Koenders (Pays-Bas) Mai 2013 à octobre 2014.Mongi Hamdi (Tunisie) Janvier 2015 à décembre 2015.Mahamat Saleh Anadif (Tchad) Décembre 2015 à ce jour.Effectifs au 18 mars 201610 698 militaires1 116 policiers1 410 civils43 905 patrouilles militaires et48 390 patrouilles de la police pour écarter les menaces et protéger les civils.4 millions USD pour plus de150 projets aux bénéfices des communautés.

civils n’est pas seulement militaire. La MINUSMA a usé et continue d’user de ses bons offices pour empêcher des conflits communautaires, de déployer des missions des droits de l’Homme et des affaires civiles pour des fins de protection préventive ou interven-tion post-conflit/incident, et même de mobiliser et d’assister des missions humanitaires pour venir en aide aux communautés affectées ».

Pour ce qui est du calendrier de retrait dont le gouvernement avait demandé l’élaboration en janvier dernier, par la voix du ministre des Affaires étran-gères, Abdoulaye Diop, il n’en est apparemment plus question. En atten-dant donc le renouvellement, le tra-vail de communication continue par tous les canaux, et depuis quelques mois à travers la Radio Mikado, dont l’une des missions est d’expliquer le mandat de la MINUSMA, afin que les Maliens appréhendent mieux ce que font les hommes et femmes de l’ONU au Mali depuis 2013 et apparemment encore pour longtemps.

Selon la porte-parole de la mission, Radhia Achoury : « notre man-dat est clair ». Et en attendant la

prochaine session du Conseil de Sécu-rité qui doit plancher sur son renouvel-lement en juin, une évolution ne semble pas d’actualité. Les membres du Conseil de Sécurité, en visite au Mali en mars dernier, avaient d’ailleurs indiqué que le mandat de la MINUSMA était « suffi-samment robuste pour les besoins des tâches qui lui sont assignées ». Le fait est, cependant, que le gouvernement du Mali et les populations des zones encore soumises à l’insécurité dans le nord du pays espèrent voir des soldats de la paix plus présents et avec les moyens de les défendre et de « se défendre eux-mêmes ». Radhia Achoury rappelle que c’est Barkhane, la force française, qui « est mandatée pour combattre le ter-rorisme aux cotés de l’État malien. […] La MINUSMA, pour sa part, participe à la lutte contre le terrorisme en rédui-sant et empêchant les mouvements des groupes terroristes sur plusieurs par-ties du territoire malien, par le biais des patrouilles qu’elle effectue, les opération coordonnées avec Barkhane et les FA-MAs, et aussi par la fourniture d’informa-tions aux autorités maliennes ». Il existe un problème de compréhension du man-dat de la mission qui est essentiellement orienté sur la mise en œuvre de l’accord de paix et la supervision du cessez-le-feu. « La MINUSMA ne peut pas être partout où la population est menacée, vu le vaste territoire, les conditions d’accès difficile à certaines zones, et ses moyens qui demeurent malgré tout limités (héli-coptères, avions et véhicules blindés) », assure la porte-parole. Présente au Mali depuis juillet 2013, la mission compte 10 698 soldats et 1 116 policiers, dont plus que 90% sont déployés dans le nord du pays. Elle est à ce jour, après l’ONUSOM en Somalie dans les années 90, la mis-sion de paix la plus meurtrière pour les casques bleus dont certains, à l’image des Guinéens qui ont perdu 6 des leurs lors d’une attaque en février dernier à Kidal, commencent à réclamer eux aussi un renforcement de leur mandat.

Moussa MAGASSA

LE MANDAT

Page 8: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

8 Journal du Mali - l’Hebdo 9N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016Évènement

FOCUS

Créée pour « accompagner le pro-cessus de paix et de réconciliation nationale », la radio de la mission onu-sienne émet en direct 24h/24 depuis plus d’un an. Émettant à Bamako sur les 106.6 FM, Mikado FM est égale-ment écoutée sur les 94.00 FM à Gao, Ménaka et Kidal, 92.8 FM à Tom-bouctou, 91.6 FM à Mopti. Si elle pro-pose des débats et autres émissions interactives, la radio des Nations unies veut être également une radio d’informations avec des productions en langues nationales (bamanankan, songhaï, tamasheq, fulfulde et arabe). Animée à 80% par un personnel ori-ginaire de toutes les régions du Mali, la radio doit son nom à un célèbre jeu japonais se jouant avec des bâton-nets qui, tant qu’ils restent ensemble, forment un ensemble uni et solidaire: une image pour le Mali qui doit re-construire sa cohésion pour retrouver la paix.

MIKADO, LA VOIX DE LA MINUSMADepuis le début de son mandat en juillet 2013, la MINUSMA s’est également illustrée sur le ter-

rain du retour de l’État au plus près des populations, en aidant à la réinstalla-tion des services sociaux de base. Plus de 150 projets ont ainsi été menés ces trois dernières années, pour un montant de 4 millions de dollars américains. Ces projets sont réalisés dans les régions de Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti, ainsi qu’à Bamako, partout où des appuis sont nécessaires et concernent pour la plupart les infrastructures, l’appui aux services publics, la réhabilitation de sys-tèmes d’alimentation en eau, l’accès à la justice, les activités génératrices de revenus, la culture et le sport, explique-t-on au sein de la mission. Ce sont des forages pour l’eau, des centres de santés mais aussi des tribunaux et des prisons

On en parle en Centrafrique, en Côte d’Ivoire ou sur d’autres théâtres d’intervention des Na-

tions unies. La mission onusienne au Mali n’a pas non plus échappé à des accusations d’abus sexuels. Les pre-miers ont fait surface à Gao, quelques mois après sa création en 2013, faisant cas de la mauvaise conduite de certains casques bleus et de témoignages des populations dénonçant des viols contre des jeunes filles. On reconnait au sein de la mission que 6 cas d’allégations

qui ont été construits ou réhabilités. Sans oublier l’électricité pour les popu-lations les plus isolées. Autant de bons points reconnus par les principaux inté-ressés, à l’image de Fatouma, habitante de Gao qui « salue l’action humanitaire de la MINUSMA qui apporte le soula-gement aux couches les plus fragiles ». « L’objectif sous-jacent est de soutenir les initiatives de stabilisation, répondre aux besoins pressants des communau-tés pour un meilleur accès aux services sociaux de base, dont la justice et la sécurité », affirme la porte-parole de la MINUSMA selon qui, grâce à certains de ces projets, de nombreuses popula-tions, notamment à Kidal, ont été dotées d’infrastructures et d’accès à l’eau et l’électricité.

Célia d’alMEida

d’abus sexuels ont été enregistrés, dont un en 2016 pour le moment. « Sur les six cas, quatre sont en cours d’investi-gation de la part des pays contributeurs de troupes concernés et un cas est en cours d’investigation par le Bureau des services de contrôle interne de l’ONU. Pour l’un d’entre eux, les allégations se sont avérées infondées », explique Radhia Achouri, porte-parole. Pour cette habitante de Tombouctou, qui était à Gao en 2013, il faut cependant faire attention : « les filles qui y vont

sont consentantes. Ce sont les dollars qui parlent ». Elle révèle par ailleurs le cas d’un casque bleu yéménite, basé dans la Cité des 333 saints en 2014, qui a voulu épouser une jeune fille âgée de 16 ans au moment des faits. Ce que confirme Mme Achouri, qui assure que « les services des Nations unies ont mené l’enquête, le casque bleu a été renvoyé et interdit de participer aux actuelles et futures missions de maintien de la paix». La MINUSMA a ainsi été amenée à prendre des mesures préventives dans les zones de déploiement, notamment, la non fraternisation, ce qui signifie l’in-terdiction stricte des relations étroites des forces de maintien de la paix avec la population locale, la mise en place de locaux hors limites d’accès pour le personnel de la MINUSMA, l’institution d’un couvre-feu entre 21h00 et 6h00 du matin dans les régions, et la sensibilisa-tion de tout le personnel sur les normes de conduite de l’ONU, y compris la pré-vention de l’exploitation et des abus sexuels.

BouBaCar SaNGaré

UN APPUI SOCIAL AUX POPULATIONS

ABUS SEXUELS LE MALI N’EST PAS À L’ABRI

La MINUSMA a mené plus de 150 projets à impact rapide.

Page 9: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

8 Journal du Mali - l’Hebdo 9N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 Évènement

De l’avis général, la présence de la mission onusienne et de ses mil-liers d’agents ont eu un impact

sur l’économie malienne. Si dans l’im-mobilier on se frotte les mains et que des immeubles « standard internatio-nal » sortent de terre chaque jour, tous les opérateurs économiques ne tirent pourtant pas leur épingle du jeu. En effet, en ce qui concerne l’agro-alimen-taire, en dehors de quelques produits dont l’eau, l’essentiel des besoins de la mission onusienne est assuré par des entreprises étrangères. « Il faut montrer patte blanche », affirme un opérateur pour qui les critères ne sont pas seule-ment liés à la qualité des produits pro-posés. « J’ai cessé de les contacter », explique Mamadou Traoré, directeur de Laham industrie, qui emploie une cen-taine de personnes et est spécialisée dans l’abattage pour la production et la commercialisation de viande. « L’at-titude de la MINUSMA est incompré-hensible : malgré le fait que la viande produite dans nos installations respecte toutes les normes de bonnes pratiques alimentaires, elle importe de la viande à partir des pays voisins. Nous avons contacté le service en charge, et sa ré-ponse a été que l’affaire est complexe, sans d’autres explications ». « Le quar-tier ACI est inondé par les gens de la MINUSMA et nous, en tant qu’agence immobilière, on n’a aucun contrat avec eux. On ne sait pas par qui ils passent pour louer les maisons », regrette So-hoye Touré, responsable commerciale chez l’agence immobilière Le Prestige.

Si elles espèrent profiter de la « manne MINUSMA », les entreprises maliennes doivent se restructurer, estime un autre opérateur qui lui a des contrats avec la mission. Le manque d’organisation, c’est également l’argument du direc-teur général de Z Travel, une agence de voyage et de location de véhicule. « Je suis à mon 3ème contrat avec la MINUSMA. C’est aux entreprises ma-liennes de s’organiser davantage pour pouvoir répondre aux critères et stan-dards internationaux afin de bénéfi-

cier de ce business ». Avant d’ajouter, avec résignation, que « les autorités maliennes ne peuvent pas faire grand chose pour changer la donne en faveur des entreprises maliennes ». La mission avait pourtant, dans un passé récent, organisé des formations à l’intention des opérateurs économiques pour les familiariser à ses exigences et procé-dures.

aMadou COULIBALY

MINUSMA BUSINESS QUI EN PROFITE ?

Les derniers chiffres fournis par la MI-NUSMA sur son site font état d’un personnel civil de 1 180 personnes

dont 542 nationaux et 648 internationaux (dont 125 volontaires des Nations unies). Dans les rangs du « national staff », on retrouve toutes les compétences, allant de la logistique à la communication, en passant par la gestion financière. Les cri-tères de recrutement sont ceux appliqués à tous les fonctionnaires du système des Nations unies, avec des différences de traitement substantielles entre les agents recrutés sur place et les expatriés. En effet, la grille salariale des employés in-

ternationaux commence, avec un salaire minimal de 2 000 000 francs CFA, là où s’arrête celle des agents locaux qui ont un salaire maximal de 2 500 000 francs CFA. Ce que déplore cependant l’Association nationale du staff de la MINUSMA, c’est l’inégalité dans les opportunités offertes au personnel. « Les étrangers, en plus de leurs meilleurs salaires, sont privilégiés pour les missions à l’extérieur, explique un ancien employé local. Nos durées de contrat ne sont pas les mêmes et sur le terrain nous ne sommes pas logés à la même enseigne ». Témoignage corrobo-ré par l’un de ses collègues, qui assure

que dans les zones dangereuses, « les Maliens sont hors du camp, tandis que les autres sont dans le bunker, à l’abri. On nous assure qu’en cas de pépin, on sera pris en charge, mais qui sait ? », s’in-terroge-t-il. On se souvient qu’au début du mandat, des considérations similaires avaient secoué les rangs de l’effectif mili-taire. Les Tchadiens, las d’être envoyés avec les autres Africains dans les zones dangereuses et de payer un lourd tribu à chaque attaque des insurgés, avaient protesté contre cette situation.

ModiBo FOFANA

SALAIRES DEUX POIDS DEUX MESURES

Pour devenir fournisseur de la MINUSMA, des formations sont proposées aux opérateurs économiques.

Page 10: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

10 Journal de Mali - l’HebdoPolitique

Page 11: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

11N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 Politique

Page 12: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

12 Journal de Mali - l’HebdoPolitique

cessus. Il vient en outre d’être « blanchi » par la commission d’enquête parlementaire sur les événements de mai 2014 à Kidal, qui lui avaient valu son départ du gouvernement.

Le second n’est autre que le numéro 1 du Rassemble-ment pour le Mali (RPM), et non moins ancien ministre du Développement rural. Bocary Treta « revendiquerait » son droit naturel à occuper le fau-teuil de Premier ministre, ne serait-ce qu’au regard de la configuration de l’Hémicycle de Bagadadji, dominé par son parti. Sa relation avec le Pré-sident IBK, que l’on dit par-fois orageuse, et son départ du gouvernement sur fond de contestation de l’actuel PM, pourraient cependant handi-caper une candidature que certains militants du RPM es-timent cependant opportune, pour renforcer une majorité où les voix dissonantes se font de plus en plus entendre.Enfin, celui que beaucoup donnent favori, n’est autre qu’Hamadoun Konaté, actuel ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du nord. Nou-veau militant RPM en Com-mune III, il aurait, avec sa

connaissance du terrain qu’il pratique depuis sa nomina-tion, et bien avant, dans le cadre d’une ONG luxembour-geoise, les cartes pour l’apai-sement au nord du Mali. Sa récente tournée dans le sep-tentrion et surtout ses offices de médiateur dans différentes situations de tension, notam-ment communautaires, justi-fieraient son choix pour la Pri-mature. Il est cependant gêné par ses liens familiaux avec le président, dont il est le beau frère. Maintes fois annoncé et par deux fois réduit à un réaména-gement de l’effectif, le rema-niement viendrait, selon les observateurs, donner au Pré-sident IBK le sang neuf dont il a besoin pour relancer la

machine de l’État au moment où les groupes armés font de la résistance, l’opposition est dans la rue, et le front social en ébullition. Cependant, l’homme dédaigne agir sous la pression, et pourrait aussi maintenir Modibo Keïta à son poste jusqu’à la fin 2016, pour ensuite entamer la dernière ligne droite de son mandat avec une « équipe de cam-pagne ».

PRIMATURE : UN FAUTEUIL POUR 3, VOIRE 4Les rumeurs sur un pro-chain changement à la Pri-mature vont de nouveau bon train. Et pour succé-der à Modibo Keïta, trois personnalités reviennent souvent sur la liste des «Premier-ministrables». Néanmoins, il est possible que rien ne change…

EN BREFLE PARENA SE RENOUVELLE

AUTORITÉS INTÉRI-MAIRES : LES AC-TEURS DIVISÉS

Le parti pour la renais-sance nationale (PARENA) tiendra son 3ème congrès extraordinaire les 28 et 29 mai prochains au CICB. Trois thèmes sont à l’ordre du jour : la vie du parti, l’état de la nation, et la situation internationale. Au cours de cette rencontre, l’ensemble de la direc-tion devrait être renouvelé jusqu’au fauteuil du pré-sident Tiébilé Dramé, qui sera mis en jeu. L’accord de paix, la sécurité, l’école malienne, la santé, la dé-centralisation, la réconci-liation et la justice, seront les sujets abordés par les congressistes.

La CMA et la Plateforme ont suspendu leur partici-pation au sous comité po-litique de la mise en œuvre de l’accord, dénonçant « la décision unilatérale » du gouvernement pour la mise en place des auto-rités intérimaires. Selon elles, le gouvernement a contourné leurs préroga-tives en élaborant un projet d’accord sur les autorités intérimaires pour discuter avec d’autres acteurs sans les consulter. Les groupes armés affirment que pour les autorités, l’aspect sécuritaire prime alors qu’eux souhaitent que ce volet soit mené concomi-tamment à l’aspect poli-tique, impliquant l’instal-lation rapide des autorités intérimaires composées de leurs représentants, de ceux du gouvernement et des forces vives de la col-lectivité concernée.

De sources concordantes, trois poids lourds du landerneau politique se-

raient dans les starting blocks pour succéder à Modibo Keï-ta, nommé en janvier 2015, qui « voudrait rendre le tablier », selon ses proches. Le pre-mier n’est autre que Soumey-lou Boubeye Maïga, ancien ministre de la Défense, et pré-sident de l’ASMAA/CFP. Fin stratège politique, l’homme se-rait le choix de certains proches d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Discret, il maîtrise parfaitement le paysage politique malien et aurait ses entrées à Alger, un atout pour qui doit gérer la mise en œuvre de l’Accord de paix, qui semble avoir le hoquet… Son passage au ministère des Affaires étrangères, ainsi que son expérience à la tête de la sécurité d’État pourraient lui permettre de donner un vigou-reux coup de pouce à ce pro-

Le remaniement viendrait donner au Président le sang neuf dont il a besoin.’’

ModiBo FOFANA

Soumeylou Boubeye Maïga

Bocary Tréta

Hamadoun Konaté

Page 13: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

KALILOU OUATTARA

L’ambitieux député médecinMouSSa MaGaSSa

Élu en 2013 parmi dix-huit candidats en Commune III du district de Bamako, l’honorable Kalilou Ouattara est né en 1949. Après son Bac obtenu en 1968, il dé-

croche une bourse pour la Russie où il étudiera la médecine générale. « J’y ai passé treize ans. Ce n’était pas toujours facile », se rappelle-t-il. Chirurgien urologue, l’honorable Ka-lilou Ouattara a occupé durant trente-deux ans le fauteuil de chef de service d’urologie de l’hôpital du Point G. Proche de la retraite, il décide de se lancer en politique à la demande des habitants de sa commune. « Lorsque tu demandais à l’époque à un habitant de la Commune III de dire qui pourrait les représenter à l’Assemblée nationale, on disait tout sim-plement le docteur Kalilou Ouattara ».Membre fondateur du Rassemblement pour le Mali (RPM), le député est aujourd’hui expert consultant pour plusieurs organisations internationales, notamment l’USAID, dans le cadre de la lutte contre la fistule obstétricale. « Outre le territoire malien, j’interviens dans tous les pays du sud du Sahara en tant qu’expert mais aussi que chirurgien quand il le faut », affirme-t-il. Le professeur a été reconnu le lundi 23 mai 2016 lors du lancement officiel de la journée internatio-nale pour l’élimination de la fistule, pour son engagement au service de cette cause. « J’ai opéré à ce jour plus de 3 000 femmes et formé une centaine de chirurgiens au Mali », se réjouit l’honorable qui demeure convaincu que sa profession de chirurgien lui a valu sa place à l’hémicycle, où il préside d’ailleurs la commission santé. Connu pour ses prises de position tranchées, il avait causé la polémique en août 2014 en abordant la question du fédéralisme assumé au Mali en laissant le « nord aux Nordistes ». Pour lui, « l’accord de paix a jeté les bases d’une balkanisation du pays. Les promesses faites par le gouvernement n’ont pas été tenues. Il faut donc restructurer l’État». À 67 ans, il n’en continue pas moins de sillonner les routes, du nord au sud, pour apporter son aide aux femmes atteintes de fistule : « en mars j’étais à Gao pour opérer trente-sept patientes. Je sais que c’est dangereux, mais c’est mon devoir d’apporter la santé à ces personnes ». Pessimiste sur la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta en 2018, l’honorable Kalilou Ouattara se dit prêt à se présenter à sa place, s’il le faut.

Député RPM élu en Commune III du district de Bama-ko, Kalilou Ouattara est reconnu comme le père de la lutte contre la fistule obstétricale au Mali. Il sillonne encore les régions du pays afin de rendre à ses pa-tientes leur dignité de femme.

Page 14: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

14 Journal du Mali - l’HebdoÉconomie

Sur les marchés, le prix des denrées doit être affiché.EN BREF

Les assemblées générales de la Banque africaine de développement se tiennent depuis le lundi 23 mai à Lusaka. Quelques 3 000 délégués venus des 54 pays membres et des 26 membres non régionaux y prennent part. Outre l’exa-men du rapport d’activité, la rencontre portera sur les orientations stratégiques de l’institution dont les concours à l’économie afri-caine se sont établis à 8,8 milliards de dollars en 2015. Le Nigérian a rappelé les 5 priorités de la BAD : éclai-rer, nourrir, industrialiser et intégrer l’Afrique mais aussi améliorer la qualité de vie des Africains.

Après avoir arrêté ses acti-vités en 2011, pour cause d’insécurité, l’aéroport Kayes Dag-Dag devrait bientôt rouvrir. Les travaux pour sa réhabilitation sont terminés et l’aéroport dis-pose désormais d’un dépôt lui permettant d’être auto-nome en matière de carbu-rant. Ses pistes devraient prochainement recevoir les vols commerciaux réclamés par la diaspora de la région, mais aussi les opérateurs miniers.

AKINWIMI ADESINA LANCE L’AGENDA DE LUSAKA

KAYES DAG-DAG ROUVRE SES PISTES

RAMADAN 2016 : LES PRIX VONT-ILS RÉSIS-TER À LA HAUSSE ?

Au Mali, comme partout dans le monde musul-man, des millions de

gens entameront le jeûne du mois de Ramadan le 7 juin pro-chain. D’ores et déjà, l’effer-vescence est palpable dans les foyers à l’approche de cette période de privation et de sa-crifice. « Je n’ai rien prévu pour le moment à cause des mo-ments difficiles et de la cherté des produits de première né-cessité », confie Cheik Hamala Traoré, chef de famille à la re-traite. « Je pense que c’est le quotidien qui prime. Nous al-lons faire avec les moyens du bord », ajoute-t-il. À l’opposé, Malick Wane, qui travaille à l ’ I n s p e c t i o n générale de l’INPS, a com-mencé à « faire des économies pour bien débuter le mois de Ramadan, en stockant le char-bon, l’oignon, le lait ». Mais il n’exclut pas de recourir à un prêt auprès des banques qui multiplient les offres de prêts « spécial Ramadan » pour aider les chefs de famille à faire face aux dépenses. 500 000 francs CFA en moyenne sont ainsi mis à la disposition des clients. « Tous les clients peuvent bé-néficier d’un prêt avec intérêt, mais le montant dépend du niveau de revenu. Ça a com-mencé le 15 mai jusqu’à la fin

Dans deux semaines, dé-butera le Ramadan. Le gouvernement a mis en place un train de mesures pour contenir la tradi-tionnelle hausse des prix des produits de grande consommation. Mais l’in-quiétude demeure chez les consommateurs.

du Ramadan. Les frais de dos-sier ont été réduits et la durée du prêt est de 10 mois. Pour le moment, nous avons déjà reçu quelques dossiers que nous sommes en train de trai-ter », explique Salif Coulibaly, conseiller clientèle à la Banque nationale de développement agricole (BNDA). Certains éta-blissements proposent même des prêts à taux zéro.Pas de pénurie Sur les mar-chés, pour le moment les prix se maintiennent. Mais la crainte de l’inflation demeure et au ministère du Commerce et de

l’Industrie, on s’active afin de circonscrire les choses. Ainsi, des mesures ont été prises concernant les prix des pro-duits de grande consommation, à

savoir le riz, le sucre, le lait en poudre, l’huile alimentaire, la farine, la viande avec os. L’une des mesures, explique Modibo Keïta, directeur national du commerce et de la concur-rence, concerne l’affichage des prix des produits qui font l’objet de suivi pendant tout le mois du Ramadan. « Même si les prix sont libres, l’affichage est une obligation prévue par les textes qui régissent le com-merce au Mali et un droit pour le consommateur », poursuit-il. Il ajoute qu’il faut, outre le suivi et l’information, sensibiliser les

opérateurs économiques qui ne respectent pas et refusent d’appliquer les prix, en dépit du fait que le gouvernement leur accorde des avantages sur les droits de douane. Aucun risque de pénurie, rassure-t-on éga-lement au ministère du Com-merce, les services techniques procèderont à une vérification et un contrôle des stocks au niveau des magasins des opé-rateurs économiques. Pour le ministre, Abdel Karim Konaté, dit « Empé », le respect des prix convenus avec les com-merçants détaillant est impor-tant : 375 francs CFA pour le riz brisure importé, 500 francs CFA pour le sucre importé, 450 francs CFA pour le sucre produit localement et une fourchette de 600 à 800 francs CFA le litre d’huile. Il a aussi été décidé la suspension jusqu’à 3 mois de l’échéance de paiement du fonds alloué aux coopératives de la filière viande et son aug-mentation de 150 millions de francs CFA, ainsi que l’exo-nération de TVA de la graine de coton de la CMDT, ce qui permettra aux éleveurs d’avoir des tourteaux à moindre coût. Enfin, pour rendre les produits accessibles, le ministère innove cette année avec l’organisation par la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), d’une « Foire du Ramadan », où les consommateurs pour-ront payer les produits aux prix indiqués.

B. SaNGaré - S. Touré

Riz 375 FCFA/kg

Sucre 500 FCFA/kg (importé)450 FCFA/kg (local)

Huile 600 à 800 FCFA/litre

Page 15: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

15N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 Économie

« Nous sommes le leader de notre secteur sur le marché malien et nous

ambitionnons de le devenir dans tout l’espace UEMOA ». Ainsi parle Assalia Ousmane Maïga, en charge de la direc-tion industrielle de l’Industrie malienne du fer (IMAFER). Créée en 2009 par le libano-malien, Mounir Kawer, en par-tenariat avec le groupe inter-national MMD Steel Products, spécialisé dans la fabrication d’acier de construction opé-rant déjà en Afrique centrale et de l’Est, IMAFER produit des fers à béton destinés au secteur du BTP. « C’est en novembre 2012 que nos acti-vités commerciales ont été lancées au Mali », explique Assalia Maïga. À 41 ans, cet

ancien étudiant de l’École nationale de l’industrie et des mines de Rabat, au Maroc, a roulé sa bosse dans de grandes entreprises comme le Groupe Arcelor Mittal, la Holding royale SNI à travers sa filiale sidérurgique Société nationale de sidérurgie (SO-NASID), avant de revenir au Mali, en 2013, pour « mettre son expérience internationale au profit du développement industriel du Mali ». L’entre-prise emploie environ 400 salariés, dont 360 Maliens. Située à Tienfala à environ 30 km de Bamako, l’usine est dotée des dernières tech-nologies existantes dans la métallurgie de l’acier et du laminage à chaud, comme des fours à induction électro-

magnétique, une machine de coulée continue, et des lami-noirs à chaud ,nantis d’une unité de traitement thermo-mécanique des barres de fer. « La ferraille de métaux ferreux constitue la matière principale d’IMAFER. Elle est récupérée et transformée, c’est dire le rôle prépondérant que nous jouons dans la protection de l’environnement à travers la collecte et le recyclage», explique M. Maïga. Sur un marché où le secteur de la

IMAFER Le fer made in MaliCréée en 2009, l’entreprise collecte et recycle la fer-raille et a, après avoir conquis le marché national, l’am-bition d’étendre son influence au-delà des frontières maliennes.

IMAFER produit les matériaux nécessaires au secteur des BTP.

construction est en demande constante de produits comme ceux d’IMAFER, l’entreprise a un potentiel de croissance non négligeable, qui se trouve cependant quelque peu ra-lenti par les difficultés liées à l’approvisionnement en éner-gie: «EDM n’arrive pas à nous fournir l’électricité suffisante de façon régulière », déplore M. Maïga. Malgré tout, le mar-ché sous-régional est en ligne de mire.

BouBaCar SANGARÉ

Page 16: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

16 Journal de Mali - l’Hebdo 17N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 SociétéSociétéEN BREF

ÉCHOS DES RÉGIONS

Le 19 mai, le ministre de l’Éducation nationale invitait les enseignants à rendre les notes des dif-férentes évaluations aux administrations avant le lundi 23 mai. En effet, de-puis le premier trimestre de 2015, le Syndicat des professeurs de l’ensei-gnement secondaire des collectivités (SYPESCO) retient les notes des dif-férentes évaluations pour non satisfaction de plu-sieurs points de reven-dication. Les directeurs d’académies d’enseigne-ment doivent faire parve-nir, au plus tard ce jeudi 26 mai, la liste des ensei-gnants qui refusent d’ob-tempérer. Mais à Kou-likoro, Kati et Bamako, le syndicat a décidé de maintenir son mot d’ordre et a déclaré ne pas être intimidé par cette lettre «de menace». À quelques jours des examens de fin d’année, on se demande bien comment va finir ce bras de fer...

La capitale de la première région, s’apprête à accueillir la 7ème édition du Festival interna-tional des Rails de Kayes (FIRKA) du 26 au 29 mai prochain. Cette édition fait la part belle à l’élément distinctif de celle que l’on appelle encore la Cité des rails, même si le train a depuis perdu son importance dans l’économie locale. Le chemin de fer sera donc au cœur du plus grand événement culturel de la ville, qui a repris l’an dernier après quelques années de léthar-gie dues à la crise qu’a traversé le Mali. Ainsi, c’est par le train que les festivaliers se rendront sur place avec un départ prévu le jeudi 26 mai depuis la gare ferroviaire de Bamako. Destina-tion Kayes, en passant par les gares de Kita, Toukoto, Waliya, Mahina et Diamou, avec à bord des artistes, des hommes de médias et les organisateurs du festival. « Consolider l’amour entre la ville de Kayes et le chemin de fer » est le thème de cette 7ème édition du FIRKA.

LES ENSEIGNANTS BRAVENT LEUR MI-NISTRE

FIRKA : LE CHEMIN DE FER À L’HONNEUR

Premier accusé à vouloir plaider coupable depuis la création de la CPI, le dji-hadiste touareg Ahmad Al Faqi Al Mahdi va deman-der pardon pour avoir par-ticipé à la destruction de mausolées appartenant au Patrimoine mondial de l’humanité à Tombouc-tou, a affirmé le 24 mai son avocat. Il « veut être honnête avec lui-même et veut admettre les actes qu’il a commis », a décla-ré Me Mohamed Aouini, soulignant que son client se considère comme « un musulman qui croit en la justice ».

LES REGRETS D’AL MAHDI

La saison des pluies s’an-nonce et avec elle la han-tise des mères de familles. Elles appréhendent le dé-part de leurs aide-ména-gères, synonyme de galère à la maison !

LES « 52 » SUR LE DÉPART

Originaires des régions de Koulikoro, Ségou, Sikasso ou encore

Mopti, elles s’acquittent de nombreuses tâches, per-mettant ainsi aux mères de famille de vaquer à d’autres occupations. Communément appelées « 52 », déforma-tion de «Sanka dew » du nom de cette ville de la région de Ségou d’où venaient la plupart des « bonnes », ces jeunes filles, âgées de 12 à 25 ans quittent leurs villages pour quelques mois, afin de gagner un peu d’argent pour soutenir la famille ou pour acheter leurs trousseaux de mariage. Dans les allées du grand marché de Bamako, il est donc habituel, dès les premières pluies, de les voir faire leurs achats de bas-sines, cantines et autres us-tensiles, pour préparer leur retour au village. Un retour qui signifie « des problèmes parce que les enfants n’ont pas encore fini l’année sco-laire et ne peuvent pas aider. Je dois me lever plus tôt pour faire la cuisine avant de partir

au bureau », explique Amina-ta, comptable.Mauvais timing La hantise de ce départ est d’autant plus grande que cette année, il intervient juste avant le mois de carême, période où les tâches ména-gères sont dé-cuplées. « Pour la dissuader de partir, j’ai proposé une aug-mentation à ma domestique. Mais, difficile de la retenir », déplore une autre mère de famille, qui rémunère la jeune fille à hauteur de 8 000 francs CFA par mois (la plupart des “bonnes” sont payées entre 7 500 et 10 000 francs CFA le mois) . Pour fidéliser ces em-ployés et professionnaliser un tant soit peu leur rôle dans les familles, plusieurs initiatives

ont vu le jour, pour les former aux tâches ménagères. « Ma “bonnes” est bien formée, elle sait tenir une maison et elle m’aide beaucoup », té-

moigne Mimi qui déplore cependant le prix plus éle-vé (entre 15 000 et 25 000 francs CFA). « On n’a

pas le choix, avec les mul-tiples choses à faire, on ne peut plus se passer de nos “bonnes”», assure Didia dont le mari n’est pas d’accord. «Je ne mange même plus la cuisine de ma femme!», dé-plore le chef de famille, qui sourit en douce quand est évoqué le départ prochain de la « 52 ».

Chaque année, à l’approche de l’hivernage, les “52” rentrent au village.

Salaires De 7 500 à 25 000 FCFA par mois.

52 vient de la déforma-tion de “Sanka denw”.

ModiBo FOFANA

Donnez votre avis

surwww.journaldumali.com

Journal du Mali

Page 17: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

16 Journal de Mali - l’Hebdo 17N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 SociétéSociété

Depuis avril dernier, l’opposition kenyane, menée par l’ancien Pre-mier ministre Raila Odinga, mul-

tiplie les manifestations pour obtenir la dissolution de la commission électorale qu’elle ne juge pas en mesure de garan-tir l’équité du prochain scrutin présiden-tiel, car favorable au camp présidentiel de Uhuru Kenyatta. La victoire de ce dernier avait été contestée par l’opposi-tion en 2013. Les manifestations, qui se déroulent désormais chaque semaine et dans plusieurs villes du pays, sont vio-lemment réprimées par les forces de l’ordre. Un mois après les marches du 25 avril qui avaient été suivies d’affron-

tements entre manifestants et policiers, le scénario s’est répété le lundi 23 mai. Au moins trois civils ont été tués lors de manifestations interdites, deux à Siaya et une troisième à Kisumu. La police a an-noncé avoir ouvert une nouvelle enquête, après celle concernant le policier qui avait été filmé rouant de coups un mani-festant le 16 mai dernier. À un peu plus d’un an de la présidentielle du 8 août 2017, la tension monte. L’opposition, qui entend maintenir la pression sur le pou-voir, a déjà programmé d’autres manifes-tations, malgré l’interdiction.

BouBaCar SaNGaré

Kenya L’opposition maintient la pression

Depuis fin 2011, le petit pays de la pé-ninsule arabique est englué dans une guerre civile qui, malgré les tenta-tives de médiation, continue de faire des ravages. Alors que les forces rivales se déchirent, l’État islamique progresse sur le terrain.

YÉMEN, DANS LES MÉANDRES DE LA GUERRE

Quarante et un morts, c’est le bilan meurtrier du double attentat qui a visé, lundi 23 mai, les recrues du

gouvernement, à Aden, situé au sud-est du Yémen. Cette ville est soumise, depuis mars 2015, à la férule de l’État islamique qui a d’ailleurs revendiqué l’attentat dans un communiqué. C’est le deuxième du mois contre les forces loyalistes du pré-sident Abd Rabbo Mansour Hadi. Celui du 12 mai avait fait 41 morts et plus de 50 blessés parmi les recrues de la police. Aden fait office de capitale provisoire pour le gouvernement de Abd Rabbo, qui tente de vider Sanaa des rebelles chiites houthi, proches de l’ex-président Ali Ab-dallah Saleh.

Les Yéménites ne connaissent plus la paix depuis 2011, quand le processus de transition politique, démarré avec l’élection du président, a été bloqué par les luttes intestines au sein de l’élite de l’ancien régime, la corruption, et l’incapa-cité de la Conférence du dialogue natio-nal à trouver un consensus sur le partage du pouvoir. La structure même de l’État

yéménite, notamment le statut du sud du Yémen, où le désir d’indépendance reste fort, complique encore plus la situation. Les chiites houthi ont conclu une alliance opportuniste avec leur ennemi, l’ancien président Saleh, contre le Parti islamiste sunnite (Islah) et la puissante famille Ahmar du général Ali Mohsen al-Ahmar, opposé à Saleh durant le soulèvement de 2011. En mars 2015, cette guerre civile a gagné de l’ampleur avec l’intervention militaire de la coalition dirigée par l’Ara-bie Saoudite (hostile aux chiites houthi qu’elle accuse d’étendre la menace ira-nienne dans la région), réunissant les pays sunnites, appuyée par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Aujourd’hui, le Yémen est pris dans l’en-grenage de la guerre. Dans son rapport

daté de février 2016, International Crisis Group explique que le bloc houthi/Saleh et le gouvernement veulent dialoguer mais ne sont pas encore prêts à s’enga-ger pour une désescalade du conflit, la réconciliation et le compromis.

Le Yémen semble bien loin de sortir d’une guerre civile complexe.

BouBaCar SANGARÉ

17N° 56 du 5 au 11 mai 2016 Afrique & Monde

UNE SEMAINE DANS LE MONDE

Fin du suspense en Autriche. C’est un renversement de situation de dernière minute qu’a connu ce scrutin du di-manche 22 mai. Ils sont rares ceux qui s’attendaient à une défaite de Norbert Hofer (FPÖ, parti d’extrême droite), ar-rivé en tête au premier tour le 24 avril avec 35 % contre 21 % pour son rival écologiste, Alexander Van der Bellen. Lundi, alors que Hofer disposait d’une large avance, il a fallu le décompte des votes par correspondance (14% de l’électorat) pour renverser la vapeur. Malgré la défaite, l’extrême droite se réjouit d’avoir réalisé son meilleur score dans un scrutin d’envergure nationale. Les partis d’extrême droite européens, à l’image du Front natio-nal français, se sont enthousiasmés de cette percée, qui inquiète à droite comme à gauche, à quelques mois de la vague d’élections présidentielles sur le vieux continent. Avec seulement 31 026 voix d’avance, Alexander Van der Bellen, 72 ans, entré en politique en 1980, est donc le nouveau pré-sident autrichien.

AUTRICHE : L’EXTRÊME DROITE BATTUE DE JUSTESSE

Page 18: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

18 Journal du Mali - l’Hebdo 19N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 SportSportLIGUE DES CHAMPIONS: MADRID S’INVITE À MILAN

La 61ème Ligue des champions connaîtra son épilogue le samedi 28 mai avec une affiche opposant

le Real Madrid à l’Atletico Madrid. Le match sonne comme une revanche pour ce dernier qui confirme sa renaissance, en arrivant à ce niveau de la compétition. On se rappelle encore qu’il y a 2 ans, le Real, pourtant mené tout au long de la rencontre 1-0 par l’Atletico, avait égalisé dans le temps additionnel pour ensuite s’imposer 4 à 1 lors des prolongations, et remporter la 10ème C1 de son histoire.Cette année, ce sera sous la houlette de Zinédine Zidane que les Merengues vont tenter de confirmer leur place dans ce derby qui se transporte dans le stade mi-

lanais de San Siro. Le match pourrait être plus serré qu’en 2014, quand on sait que l’Atletico reste invaincu lors de leur deux confrontations de la saison en Liga, un nul à domicile et une victoire à l’extérieur. Les hommes de Diego Simeone, qui ont la faveur des pronostics et espèrent de-venir le 23ème club à brandir le trophée, promettent de tout donner pour inscrire leur nom pour la première fois dans l’his-toire de la compétition. Les « Colchone-ros » ont en effet éliminé le tout-puissant FC Barcelone en quarts de finale et le Bayern Munich en demi-finale. « Je m’at-

Deux ans après s’être affrontés en finale de la Ligue des champions, les 2 clubs de la capitale espagnole se retrouvent pour une revanche en Ita-lie. Il s’agit de la deuxième finale de l’histoire de la C1 entre deux clubs d’une même ville, avec le même pla-teau qu’en 2014.

tends à un grand match. On va presser le plus haut possible pour lasser l’adver-saire et avec beaucoup d’intensité », a assuré l’entraîneur italien. « Nous savons combien il est difficile de décrocher la Ligue des champions. Ce n’est jamais un parcours facile donc on pourra dire qu’on a atteint notre premier objectif avec cette finale », a de son côté déclaré Zinédine Zidane, avant d’ajouter: « Maintenant, notre principal but est de faire tout notre possible pour la gagner ! »

aBou SIDIBÉ

CARTONS DE LA SEMAINE

Le Super Club de Quinzam-bougou a été battu par les Su-per Lionnes d’Hamdallaye (0-3) ce samedi 21 mai au stade Ma-madou Konaté, lors de la 4ème journée du championnat natio-nal de foot féminin. Le Super Club perd ainsi ses chances de remporter le titre du champion-nat.

L’équipe de la commune de Tambacara a remporté la fi-nale de la 3ème édition de la Coupe de l’Association des Jeunes de jaahunu jikke, dite « Coupe AJD », face à la com-mune de Diongaga (4-2) lors des séances de tirs aux buts ce dimanche 22 mai sur le terrain de la Commune V.

Birama Touré Bientôt au Standard de Liège ?

Àun an de la fin de son contrat, Birama Touré, milieu de terrain international malien de 23 ans,

devrait normalement quitter cet été le FC Nantes, son club actuel. Avec 21 titularisations en Ligue 1 cette saison, cet Aigle suscite depuis plusieurs mois déjà, l’intérêt du club belge du Standard de Liège. « Des rendez-vous sont pré-vus avec ce club », a avoué un proche du joueur au site football.fr. Le natif de

Kayes, qui compte huit sélections avec le Mali, est arrivé au FC Nantes en 2012. Lors de la saison 2014-2015, il avait été prêté à Brest (Ligue 2). En janvier der-nier, il avait failli rejoindre Palerme (Italie), mais avait été retenu par son entraîneur Michel Der Zakaria. Va-t-il se laisser ten-ter par l’aventure belge cet été ? Il fau-dra attendre la fin du mois pour en voir le cœur net.

MouSSa MaGaSSa

Birama Touré quittera-t-il le club nantais pour la Belgique?

Les deux clubs madrilènes s’affrontent le samedi 28 mai.

Page 19: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali

18 Journal du Mali - l’Hebdo 19N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 SportADAMA TRAORÉ, LE GRAND MAÎTRE DU YALOMBA

«C’est le seul artiste que je connaisse qui fabrique lui-même son instru-ment de musique et en joue de façon

extraordinaire. Il est le seul maître de son art ». Ces mots sont du rappeur Lassi Coulibaly, dit King Massassi, rencontré lors d’une séance de répétition du per-cussionniste et guitariste Adama Traoré, communément appelé Adama Yalomba. Absent de la scène depuis la sortie en 2001 de son quatrième album intitulé « Mbôla », l’auteur du titre « N’tala ka ta nsénayala » (« je suis allé me promener » en français) signe son retour définitif au bercail avec de grands projets en tête. « J’ai parcouru le monde entier, de la France en passant par les États-Unis ou Israël, entre autres. J’ai décidé de rentrer pour apporter ma pierre à la construction du pays », explique l’ancien membre du Balazan de Ségou et du Bronkoni de Nio-no, deux groupes phares de cette région.

Après plusieurs années d’absence, Adama Yalomba a décidé de revenir définitivement au Mali. Une tournée à l’intérieur du pays est prévue dans les prochains mois.

Auteur, compositeur, Adama Yalomba est un multi instrumentiste originaire du Macina. Il joue à la fois de la guitare, du ngoni, de la batterie, mais aussi du n’dan et du yalomba, qui ont été long-temps ses instruments de prédilection. « J’ai comme mon père joué d’abord du n’dan (un instrument à six cordes), avant de créer ensuite le yalomba, une sorte de guitare traditionnelle à 14 cordes », se rappelle-t-il. Actuellement en tournée à l’intérieur du Mali, Adama Yalomba pro-fite de ses scènes de concert pour sen-sibiliser les populations sur l’importance

du reboisement. Auteur de neuf albums, et en studio pour le dixième, il ne perd pas de vue la situation sécuritaire du Mali. « Plus jamais ça » et « Partout, partout ! » sont des titres qui appellent les Maliens à se pardonner. Le maître du Yalomba s’est également lancé dans le cinéma. Il a produit à ce jour quatre longs métrages, dont « Séntèguê » en 2015 et « PMU Mali », qui sera sur le marché fin mai. Le fils de feu Samadji Traoré, agriculteur, artiste et virtuose du n’dan, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.

Adama Traoré est le créateur de son instrument, le Yalomba.

MouSSa MaGaSSa

INFO PEOPLE

ALICIA KEYS JOUERA LORS DE LA FINALE DE LA LIGUE DES CHAMPIONS La célèbre pianiste, auteure et chanteuse aura la lourde tâche d’ouvrir la fi-nale de la Champions League 2016, prévue le samedi 28 mai au stade San Siro de Milan. « Je suis vrai-ment ravie de partager mon nou-veau titre lors de la finale de l’UEFA Champions League, un événement célébré partout dans le monde », a déclaré l’artiste pour qui « ce sera un moment très fort, qui représen-tera l’esprit de tout ce qui nous réunit, indépendamment du lieu où nous vivons et de qui nous sommes ». Le match sera diffusé dans plus de 220 pays pour environ 180 mil-lions de téléspectateurs potentiels, ce qui en fait l’événement sportif annuel le plus regardé au monde.

Directeur de publication : Mahamadou CAMARA [email protected]

Directrice déléguée : Aurélie DUPIN [email protected]

Rédactrice en chef : Célia D’[email protected]

Rédaction : Amadou COULIBALY - Olivier DUBOIS - Modibo FOFANA - Moussa MAGASSA - Boubacar SANGARÉ - Abou SIDIBÉ Stagiaire : Sadya TOURÉ

Photographie : Boub’s SIDIBÉInfographiste : Marc DEMBÉLÉ

JOURNAL DU MALI L’HEBDO, édité par IMPACT MÉDIA PRESSE, imprimé à Ba-mako par IMPRIM SERVICES SA.Hamdallaye ACI 2000 - Rue 457 - Porte 44 - Bamako Tél : + 223 44 90 26 40 www.journaldumali.com [email protected]

www.journaldumali.com

Journal du MaliJournal du Maliwww.journaldumali.com

L’hebdo

19N° 59 du 26 mai au 1er juin 2016 Culture

Page 20: « Un bon journal, c’est une nation ... - Journal du Mali