24
www.wien.info La drag-queen Die Tiefe Kümmernis, KHM Vienne, © Paul Bauer 2019 « À Vienne, je peux être qui je suis. »

«À Vienne, je peux être qui je suis.» - b2b.wien.info · 3 VIEN NE L’EUROPRIDE 2019 AVEC DIETIEFE KÜMMERNIS Du 1er au 16 juin, Vienne accueille l’EuroPride. On escompte plusd’unmillion

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

www.w

ien.info

Ladr

ag-que

enDie

TiefeKü

mmernis,

KHM

Vien

ne,©

Paul

Baue

r

2 0 1 9

«À Vienne,je peux êtrequi je suis.»

2VIE

NN

E

Responsable de la publication : Wiener Tourismusverband, A-1030Wien, Invalidenstrasse 6, www.wien.info · Rédacteur en chef : Robert Seydel · Textes : Susanna Burger, Karoline Gasienica-Bryjak, Helga Gerbl, Susanne Kapeller, Angelika Lechner, Robert Seydel · Corrections :Renate Hofbauer · Recherches photos : Elisabeth Freundlinger · Production : Hermann Höger, Irmgard Steiner · Directions artistique & maquette : seite zwei · Mise au net : Kreativ · Evelyne Sacher-Toporek · Printed in Austria by Ferdinand Berger & Söhne GmbH

Informations données sous réserve d’erreurs typographiques et susceptibles de modifications sans préavis. Délai rédactionnel : août 2018.

Crédits photoCouverture Die Tiefe Kümmernis, KHM Vienne © Paul Bauer Page 2 Portrait de Norbert Kettner : © Wien Tourismus/Peter Rigaud Page 3 Cf. pages correspondantes Page 4 Parade Arc-en-ciel : © Paul Bauer Page 5 Die Tiefe Kümmernis, toutes les photos : © Paul Bauer ·Point info mobile : © WienTourismus/Paul Bauer Page 6 Jean-Paul Vaugoin : © Stephan Huger/Jarosinski & Vaugoin Page 7 Robert Comploj : © Stukhard · Glashütte Comploj : © Stukhard · Markus Scheer : © Peter Rigaud/Shotview · Billy TL Lampe Ilse Crawford Edition :© Andrea Ferrari/ J. T. Kalmar GmbH · Ulrich : © Christof Wagner · Chaise Thonet : © Thonet, www.thonet.de Page 8 Les 150 ans de l’Opéra national : © Wiener Staatsoper · Bal de l’Opéra : © WienTourismus/Peter Rigaud/Couture Vivienne Westwood Vienna · Oper live :© Wiener Staatsoper/Michael Pöhn · Façade de l’Opéra national : © WienTourismus/Christian Stemper Page 9 Restauration : © Wiener Staatsoper GmbH/Ashley Taylor · Manuela Fritz : © Florian Mair · Walter Kobéra : © Walter Kobéra/Foto Armin Bardel · Neue Oper Wien :Die Antilope : © Die Antilope/Neue Oper Wien/Foto Armin Bardel · Page 10 Petits Chanteurs de Vienne : © www.lukasbeck.com Page 11 Petits Chanteurs de Vienne : © www.lukasbeck.com · Bösendorfer, harmonisation : © L. Bösendorfer Klavierfabrik/Staudinger + Franke ·András Schiff à son Bösendorfer : © www.lukasbeck.com · Piano à queue Klimt : © L. Bösendorfer Klavierfabrik Pages 12, 13 Le troisième homme/égouts : © Rainer Fehringer Page 14 Loosbar : © WienTourismus/Peter Rigaud · Zum Schwarzen Kameel : © WienTourismus/Peter Rigaud · Susanne Widl : © Deutsch Gerhard/KURIER/picturedesk.com Page 15 Stefanie Herkner : © Johannes Kernmayr · Taverne Wieninger : © Herbert Lehmann · Wolfgang Zankl (Pramerl & the Wolf) : © Paul Bauer · Johannes Lingenhel & Robert Paget : © IanEhm · MuseumsQuartier : © WienTourismus/Christian Stemper Page 16 Casemates, Palais Coburg : © Palais Coburg Hotel Residenz · Collection des Instruments de Musique historiques : © KHM-Museumsverband · Restaurant Amador : © Uli Köb · Restaurant Tian : © IngoPertramer Page 17 Flagship store Augarten : © Fotografie Walter Luttenberger · J. & L. Lobmeyr : © WienTourismus/Peter Rigaud · Hôtel particulier Liechtenstein : © Palais Liechtenstein GmbH/www.oreste.com · Dorotheum : © R. R. Rumpler Page 18 Das Loft : © WienTourismus/Christian Stemper · BirdYard : © Atelier Olschinsky · Krypt : © krypt./Studio Mato Page 19 Voodoo Jürgens : © Inés Bacher · Ouverture du Festival de Vienne : © Inés Bacher · Buntspecht : © Alexander Gotter · Wiener Blond : © Theresa Pewal · Popfest : © Simon Brugner/theyshootmusic.com Page 20 Krieau : © Lichtfeld e.U. Jürgen Schindler Page 21 Heustadlwasser : © Copyright : MA 42 –Wiener Stadtgärten · Liliputbahn : © Liliputbahn/Hochmuth · Chèvres sur la décharge : © MA 48/Krischanz Zeiler · Âne baroque Enyeto : © Schottenhof ·Alpaca : © Daniel Kovacs Page 22 Tourist-Info : © Paul Bauer · Vienna City Card : pas de copyright · iPad : pas de copyright Page 23 Œufs de Pâques : © WienTourismus/Christian Stemper · Marché de Noël, château de Schönbrunn : © WienTourismus/Christian Stemper ·Bal de l’Opéra : © WienTourismus/Peter Rigaud/Couture Vivienne Westwood Vienna · Rêve de Glace viennois : © stadtwienmarketing/Jobst · viennacontemporary : Galerie Krinzinger © viennacontemporary : A. Murashkin · Vienna City Marathon : © VCM/Leo Hagen · ViennaMajor : © Beach Majors_SHM · Ronacher : Bodyguard : © VBW · Festival du film musical Rathausplatz : © WienTourismus/Christian Stemper · Concert d’une nuit d’été, Schönbrunn : © Julius Silver

Chère lectrice, cher lecteur,

Nous rencontrons environ 100 000 personnes aucours de notre vie. Mais combien d’entre elles nousrestent-elles en mémoire ? Uniquement celles quinous ont personnellement marqués.

Dans ce JOURNAL DE VIENNE, nous allons à larencontre de plusieurs personnalités viennoises :la drag-queen Die Tiefe Kümmernis qui, attabléedevant une Forêt noire et un petit blanc sec – leGemischter Satz – dans le légendaire café Savoy,nous parle de la communauté LGBT de Vienneet de l’EuroPride à venir. Ou monsieur Jean-PaulVaugoin et sonmaître argentier syrien Yakup Kurterqui réalisent à la main des pinces à cuisse depoulet pour les maisons royales du monde entierdans l’arrière-cour d’un vieil immeuble bourgeois.Nous jetons unœil derrière les murs épais du palaisd’Augarten où tous les jours, Laurin, Theo, Yun-Jae et Julian, quatre Petits Chanteurs de Vienne,étudient Haydn, Mozart et Beethoven, jouent aubasket, nagent et suivent des cours de physique.À l’Opéra national, nous retrouvons la restauratriceManuela Fritz au travail, bras en l’air, s’adonnant à sapassion des fauxmarbres afin que le théâtre lyriquedu Ring soit fin prêt pour son cent cinquantenaireen 2019. C’est à 30 mètres sous l’Opéra, dans leségouts de Vienne, que Michi exerce son métier.Là où il lui arrive d’être nez à nez avec un rat. Etoù, il y a 70 ans, a été tourné le grand classiquedu cinéma LE TROISIÈME HOMME. C’est à notretable que le grand chef Wolfgang Zankl nous rend

visite, dans son restaurant Pramerl & the Wolf. Car,non content d’y réaliser des créations inspirées, lemaître-queux bichonne en personne ses clients.Enfin, nous allons à la périphérie de Vienneescalader une montagne de déchets au sommetde laquelle broutent des chèvres du Pinzgau.

Les lieux d’activité de toutes ces personnalitésviennoises autant de théâtres de leur vie. Nousvous invitons à ne pas en être seulement lesspectateurs, mais à devenir acteurs. Allez à larencontre de Die Tiefe Kümmernis, de Jean-Paul,Yun-Jae, Manuela, Michi et de tous les autresprotagonistes de la scène viennoise. Et soyez lepersonnage principal de votre propre pièce.

À Vienne, rien de plus simple. Vous avez votrescénario en main.

La scène vous appartient !

Bonne lecture…

Norbert KettnerDirecteur de l’Office de Tourisme de Vienne

3

VIE

NN

E

L’EUROPRIDE 2019 AVECDIE TIEFE KÜMMERNIS

Du 1er au 16 juin, Vienne accueille l’EuroPride.On escompte plus d’un million de visiteurs.Nous vous donnons un premier aperçu destemps forts. Et la drag-queen nous livre seslieux viennois préférés.

LES SONS DE VIENNEPOUR LE MONDE

Nous avons accompagné Laurin, Theo,Yun-Jae et Julian, quatre Petits Chanteursde Vienne, une journée durant et bavardéavec eux de leur passion pour la musique.Et nous vous expliquons pourquoi la ma-nufacture de pianos Bösendorfer séduit lesstars du monde entier.

BON ANNIVERSAIRE,OPÉRA NATIONAL !

L’un des premiers opéras du monde fêteses 150 ans d’existence en 2019. Nousregardons la restauratrice Manuela Fritzbichonner l’Opéra national pour le grandjour. Et nous allons faire un tour du côté del’art lyrique indépendant à Vienne.

FAIT MAIN À VIENNEÀ Vienne, l’artisanat ancien est encore bien vivantdans de nombreuses manufactures. Nous allonsfourrer notre nez dans l’atelier d’un orfèvre-argen-tier, nous manquons de nous brûler les doigts dansles fours d’un souffleur de verre et nous jetons uncoup d’œil par-dessus l’épaule de chausseurs pen-chés sur leur méticuleux ouvrage.

LA VIENNE DU LUXEDélice musical hors norme, shoppingexclusif, dîner sophistiqué ou demandeen mariage intime au musée : impossiblen’est pas viennois ! Nous avons réuni lesmeilleures offres pour les inconditionnelsdu luxe.

LA VILLESOUS LA VILLE

Il y a donc 70 ans, le film LE TROISIÈMEHOMME sortait sur les écrans londoniens. Letournage s’était déroulé à Vienne, notammentdans les égouts. Nous en avons soulevé lecouvercle et avons parcouru en exclusivité laville fascinante qui s’étend sous la ville.

LE GOÛT DE VIENNEOù saisir l’authentique goût de Vienne ? Où lesViennois vont-ils manger et boire ? Où se passe lavie culinaire de la capitale ? Au Zum SchwarzenKameel, chez Wieninger sur la colline deNussberg ou au légendaire Loosbar, nous avonsrendez-vous avec la vraie Vienne et de vraiespersonnalités viennoises.

CHANSONS VIENNOISES &COCKTAILS VIENNOIS

Une jeune garde inventive secoue l’uni-vers traditionnel de la chanson viennoise,jetant des passerelles vers d’autres genresmusicaux. Et après le concert, nous mon-tons sur les toits et descendons dans lescaves : Vienne vous attend avec ses barsinsolites et ses cocktails inspirés.

ENTRE PRATER ETMONTAGNE DE DÉCHETS

Tandis que les trotteurs s’élancent sur l’Hip-podrome de la Krieau et que le train minia-ture déambule au Prater, des chèvres duPinzgau montent la garde sur une déchargepublique à Donaustadt – périple haletantdans la Vienne animale.

INFOS SUR VIENNE ETTEMPS FORTS DE L’AGENDA

Tous les bons plans d’un seul coup d’œil : del’appli pour la Vienna City Card aux adressesindispensables pour optimiser votre séjour àVienne. Sans oublier tous les temps forts del’année 2019.

VIE

NN

E

En 2019, Vienne accueillera l’EuroPride. Deux semainesdurant, la capitale danubienne sera l’épicentre de lacommunauté LGBT européenne. Également impatiente devivre l’événement, la drag-queen Die Tiefe Kümmernis nouslivre ses lieux viennois préférés.

TEXTE : ROBERT SEYDEL

C’est une descente de police au Stonewall Inn, un bar bran-ché de New York, qui mit le feu aux poudres. De nombreuxhomosexuels, drag-queens et transsexuels s’y trouvaientréunis à ce moment-là. Depuis bien longtemps, le harcèle-ment contre les bars gays était dans les (mauvaises) habi-tudes de la police new-yorkaise. Mais cette fois, les chosesse passèrent différemment : les clients du bar se mirent àrésister si bien que les policiers furent obligés de battreen retraite. Les émeutes qui avaient commencé le 28 juin1969, perdurèrent pendant cinq jours. Depuis, le mois dejuin est fêté comme le Mois des Fiertés dans le monde en-tier. Et Stonewall est devenu le symbole de la lutte contrel’homophobie et pour l’égalité des droits et la tolérance.

50 ans plus tard, cet anniversaire jalon se fête à Vienneen (très) grand : avec l’EuroPride qui se déroulera du 1er au16 juin 2019 dans la capitale autrichienne – une premièredepuis 2001. Et qui viendra à point nommé célébrer l’in-troduction du mariage pour tous en Autriche le 1er jan-vier 2019. Durant quinze jours, conférences, débats, ma-nifestations culturelles et soirées feront de Vienne le hautlieu de la communauté LGBT européenne : EuroPride Run,

Pride Beach, Journée Pride au Zoo, visites Pride dans lesmusées, soirées cinéma et Journée EuroPride à la piscinede Schönbrunn ne sont que quelques-uns des événementsau programme. Le Pride Village sur la Rathausplatz et unparc Pride prévu dans le Sigmund-Freud-Park feront officede points de ralliement pour les participants de l’EuroPride.Sommet des festivités, la Parade Arc-en-ciel investira laRingstrasse le 15 juin 2019. Plus d’un million de visiteurssont attendus pour l’EuroPride 2019.

Évidemment de la fête, la drag-queen Die Tiefe Küm-mernis attend avec impatience ce grand événement : « Cequi me réjouit le plus, c’est le nombre de personnes quivont affluer à Vienne pour l’EuroPride. C’est extrêmementexcitant de rencontrer d’autres artistes et performeurs dumonde entier. Au-delà des différences, il y a une chose quinous relie : notre passion de la communauté LGBTIQ+. »Les visites guidées que la drag-queen propose dans leKunsthistorisches Museum de Vienne sont désormais lé-gendaires. En exclusivité pour le JOURNAL DE VIENNE, ellenous livre ses lieux préférés dans la capitale autrichienne,un must pour les visiteurs de l’EuroPride 2019.

44

VIE

NN

E

5

Depuis l’été 2018, l’Office de Tourisme de Vienne sil-lonne Vienne avec un point info mobile aux couleursde l’arc-en-ciel pour informer le public sur l’EuroPride2019 et donner aux touristes de passage à Viennetoutes les infos nécessaires à un séjour parfait.

Infos:www.europride2019.at

LGBT.vienna.infoeuropride2019.vienna.info

INFO

CAFÉ SAVOY« L’un des plus beaux cafés de Vienne. Les somptueux miroirs qui ornent la salle ont été réalisés auXIXe siècle en Belgique et sont paraît-il les plus grands d’Europe, après ceux de Versailles… Gays etlesbiennes trouveront difficilement un endroit plus classe pour déguster leur café ou leur petit verrede vin. Depuis des décennies, le Savoy est un rendez-vous incontournable de la communauté LGBT deVienne : juste en face du Naschmarkt, à deux pas des autres spots branchés du 6e arrondissement. »

TÜRKIS ROSALILA VILLA

« Depuis son occupationpar des activistes en1982, cet immeuble estdevenu la principaleinstitution viennoise pourpersonnes queer engagéespolitiquement. Outre deuxcentres de consultation, ony trouve la “Freiräumchen”,une salle dédiée à diversesmanifestations, à des courset, occasionnellement, àdes soirées. La Türkis RosaLila Villa héberge égalementl’association reconnueQueer Base, qui vient enaide aux migrants LGBTIQ+.Enfin, n’oublions pas le CaféWillendorf où l’on mange dedélicieux petits plats. Avecmagnifique cour intérieure àla clé ! »

RATHAUSPLATZ« Nous nous trouvons ici au cœur de la capitale, juste devant l’Hôtel de Ville. Ilest amusant de constater qu’aujourd’hui encore, la moitié sud du parc est l’undes principaux lieux de rencontres pour hommes de Vienne. »

MONUMENT SISI / VOLKSGARTEN« Ce recoin caché du Volksgarten qui a été choisi pour ériger le Monument Sisi est l’un des endroits les pluscharmants et les plus romantiques de Vienne. Pour certains, l’impératrice incarne peut-être des fantasmes demonarchie, de faste et de sentimentalité. Mais d’autres voient en elle une femme moderne et autonome. Maissous le prisme de l’esthétique camp et gay, on pourrait même considérer qu’elle a ouvert la voie à toutes lesgrandes divas du XXe siècle, dans la lignée des Marlène Dietrich, Elizabeth Taylor et Lady Di. »

KAISERBRÜNDL HERRENSAUNA« Ce sauna gay est un lieu qui regorge d’histoire.C’est ici que l’archiduc Louis-Victor, plus jeunefrère de l’empereur François-Joseph et homosexuel,surnommé “Luziwuzi”, aurait reçu une gifle pouravoir flirté avec un homme. Les clients de ces bainslabyrinthiques ont aujourd’hui encore tout loisir dese perdre et de se divertir. À ne pas manquer : lessuperbes fresques érotiques néo-baroques de StefanRiedl et le patio vitré XIXe. »

KUNSTHISTORISCHES MUSEUM VIENNE« Il y a deux ans, j’ai commencé à proposer régulière-ment en travesti des visites commentées au Kunst-historisches Museum de Vienne. Je cherche à dénicherdans les collections des indices sur les personnesqueer à des époques reculées, détails qui passerontpeut-être inaperçus au premier coup d’œil. J’aimeparticulièrement ce tableau-ci, même s’il ne fait pasexplicitement référence à la culture queer : la FÊTEDE VÉNUS de Rubens, qui date de 1636/37. Le peintrenous en met plein la vue avec cette profusion de corpsen mouvement, de plantes et fruits les plus divers, desculptures et de peau nue. Le baroque à l’état pur ! »

MONUMENT HRDLICKA« Le monument contre la guerreet le fascisme d’Alfred Hrdlicka estlà pour nous rappeler que la Priden’est pas seulement une grandefête, mais a aussi une significationcapitale : commémorer la luttecontre l’oppression et la violence.À la différence de Berlin, il n’y apas à Vienne de monument dédiéspécialement à la mémoire deshomosexuels persécutés par les nazis.Peut-être arriverons-nous à en obtenirun ? En attendant, cela me consolede savoir que toutes les catégories devictimes sont réunies au sein de cemonument. La solidarité fait la force ! »

5

6VIE

NN

E

En se faufilant dans la boutique du n° 24 de la Ziegler-gasse, on a l’impression de basculer dans un autretemps : c’est en effet dans l’antique salle d’exposition deslégendaires maîtres argentiers Jarosinski & Vaugoin quel’on se retrouve alors. Héritier de la sixième génération,Jean-Paul Vaugoin, la distinction en personne, reçoit sesclients dans les règles de l’art. Avec fierté, il extrait d’unevitrine un service de couverts richement décoré datantde l’époque baroque, plaisante sur une pince à cuisse depoulet et nous raconte pourquoi ses ancêtres eurent leprivilège de fabriquer une réplique de la célèbre Salièrede Benvenuto Cellini (c’était à l’occasion d’une visite d’Étatde la toute jeune reine Elizabeth II). Où que l’on pose leregard, tout brille.

Jean-Paul Vaugoin nous permet également un coupd’œil furtif dans l’atelier situé dans la cour intérieurede l’immeuble Biedermeier. Ici, rien n’a changé depuis

100 ans. Les orfèvres-argentiers sont assis derrière leurétabli en bois tout encombré. Ils martèlent, liment, poncentet polissent l’argent, entièrement à la main. Des odeurs demétal et de pâte à polir emplissent l’air. Dans de grandescuves, les bains chimiques destinés à la galvanisationbouillonnent. À l’issue d’innombrables étapes de travail,certaines pièces d’argenterie seront acheminées jusquedans les lointaines maisons royales d’Arabie et de Malaisie.Même les designs les plus modernes voient ici le jour.

Les œuvres les plus nobles, qui sont issues de lamanufacture d’argent fondée en 1847, sont exposées dansle musée de la maison Vaugoin. Une entreprise qui prouveà quel point Vienne a toujours été une ville d’immigration :la famille Vaugoin est arrivée dans la capitale impérialedans le sillage de Napoléon avant de s’y établir, YakupKurter, le maître argentier de la manufacture, est venu deSyrie il y a 35 ans.

Jean-Paul Vaugoin et le maître argentier Yakup Kurter (à g.)nous ouvrent leur incomparable atelier.

TEXTE : SUSANNE KAPELLER

Vienne est une ville de cabinetsdes merveilles où l’artisanatancien est encore bien vivant

au sein de nombreusesmanufactures. Nous allons

fourrer notre nez dans l’atelierd’un orfèvre-argentier, nousmanquons de nous brûler

les doigts dans les fours d’unsouffleur de verre et nous jetonsun coup d’œil par-dessus l’épaulede chausseurs penchés sur leur

méticuleux ouvrage.

7

VIE

NN

E

La boutique de la verrerie Glashütte Comploj (7e arr.)a tout d’une galerie d’art contemporain.

Pour son travail de souffleur de verre, Robert Comploja besoin d’une forme physique indéfectible.

Entouré de vieux meubles de famille,Markus Scheer se concentre sur lafabrication de chaussures sur mesure.

La « Billy TL Table Lamp Ilse CrawfordEdition » des Kalmar Werkstätten a reçule German Design Award en 2018.

Form

eicon

ique

,fon

ctionn

alitéim

pecc

able

:voilà

cequ

iafaitde

lach

aise

Thon

etn°

14un

gran

dclas

siqu

edu

design

.

La chaise de café viennois s’insère à merveille dans unenvironnement moderne, comme dans le café branché Ulrich.

Thonet et le café viennoisLA CHAISE THONET DES CAFÉS VIENNOIS EST UNE ICÔNE DESIGN.

L’HISTOIRE À SUCCÈS UNIQUE DE CETTE CHAISE BISTRO CÉLÉBRISSIME A COMMENCÉ IL Y A 160 ANS.

C’est le meuble design viennois le plus connu et un incon-tournable du mobilier de café : la n° 14, grand classiquede la maison Thonet, est considérée comme la chaise parexcellence des cafés viennois. Son dossier est réalisé sim-plement avec deux arcs de bois, ce qui en fait l’exemple-type des meubles en bois cintré dans lesquels s’est spé-cialisée la maison Thonet. Avec sa technique de cintragedu bois massif à la vapeur, Michael Thonet va révolution-ner l’industrie du meuble.

Natif de Rhénanie, Thonet vient s’établir à Vienne surinvitation du prince de Metternich. En 1849, il fonde sonpremier atelier viennois. Mais Michael Thonet ne va pastarder à délocaliser sa production en Moravie où il trouveprofusion de bois et de main-d’œuvre bon marché. Fortde ses racines viennoises, l’atelier des frères Thonet vabientôt devenir une entreprise industrielle de renomméemondiale. Pour la première fois, ce nouveau procédé defabrication basé sur la division du travail permet une pro-

duction manufacturière en série. Composée de six mor-ceaux de bois à assembler, la chaise peut s’exporter dansle monde entier.

BON ANNIVERSAIRE !En 2019, la chaise n° 14, qui a été reprise sous le n° 214,fête son 160e anniversaire et constitue le siège le plus fabri-qué au monde. De nombreux autres chaises de la maisonThonet sont devenues à leur tour des icônes de l’histoiredu design. Certains modèles ont été dessinés par AdolfLoos et Otto Wagner, mais aussi par Josef Frank.

Envie d’essayer la n° 14 ? Elle meuble aujourd’hui en-core les cafés viennois typiques, comme le café Tirolerhofou le confiseur et ancien fournisseur de la cour L. Heiner(1er arrondissement), le salon de thé Sluka près de l’Hôtel deVille et le café Weimar non loin du Volksoper. Mais la chaiseThonet sait aussi très bien s’intégrer dans un cadre mo-derne comme le prouvent le café Ulrich et ses Thonet 214.

Chaque automne, la Vienna Design Week permetégalement de découvrir les manufactures et

maisons de tradition de Vienne.ASTU

CE

UN SOUFFLEUR DE VERRERÉVOLUTIONNAIRE

À seulement quelques pas de là, toujours dansle 7e arrondissement, la verrerie GlashütteComploj tranche visuellement avec le lieuprécédent. Comme dans une galerie d’artcontemporain, les vases, coupes et boules decette boutique stylée trônent sur des soclesblancs. Autant de pièces en verre qui étonnentpar leurs couleurs inhabituelles et leurs formesnon conventionnelles. Mais plus grande encoreest la surprise lorsque Robert Comploj fait sonapparition. Lunettes hipster, T-shirt noir etcheveux en bataille, ce n’est pas le look auquelon s’attend d’ordinaire chez un souffleur deverre. En plein cœur du quartier bobo etcréatif de Vienne, le jeune et sympathiqueartisan verrier façonne lui-même les œuvresde sa boutique. Robert Comploj, qui a appris lemétier auprès des maîtres verriers de Murano,combine désormais la technique vénitienneancestrale et des méthodes innovantes deson cru.

Dans son atelier-vitrine, la températureest élevée car les fours sont allumés en per-manence. Comploj est ici dans son élément :il gonfle le verre et lui donne forme avec déli-catesse, même s’il a plutôt tendance à quali-fier sa pratique de verrier de « punky ». Il aimeà façonner le verre à main nue, au risque dese brûler. Il fait également partager son sa-voir-faire dans le cadre d’ateliers.

LE RAFFINEMENT DESCHAUSSURES SUR MESURE

Nouveau contraste : dans l’atelier de l’ancienchausseur de la cour impériale et royale Scheer,le calme règne. Assis sur des tabourets de cor-donniers devant leurs petits établis, les arti-sans bottiers s’adonnent à leur travail dans laplus grande concentration. Parmi eux, MarkusScheer, 7e génération à diriger l’entreprise deux

fois séculaire. La blouse blanche qu’il portepour travailler est son signe distinctif : souvenirde sa formation de podo-orthésiste, elle est lesymbole de l’importance qu’il accorde à l’exac-titude du patron de chaque soulier.

Chez Scheer, des premières mesures àla chaussure finie, il faut compter six mois. Lafabrication d’une paire de chaussures sur me-sure nécessite une soixantaine d’heures de tra-vail. L’atelier est situé au-dessus de l’illustremagasin, c’est ici que les chaussures de l’em-pereur François-Joseph voyaient le jour. Sesformes de pieds en bois sont exposées au rez-de-chaussée, aux côtés de nombreux modèlesde souliers anciens. Uniquement bottier à l’ori-gine, Scheer a élargi aujourd’hui sa productionaux sacs, aux ceintures et aux valises. Ce lieud’exception où l’histoire est omniprésente, n’apourtant rien de démodé. Et de subtiles sen-teurs de cuir flottent dans l’air…

LUMINAIRE DESIGN CONTEMPORAINLe designer Garth Roberts aime à fouiller dansles archives de J. T. Kalmar, grande maisonviennoise dont les lampes sont convoitéesdans le monde entier. Dans les ventes aux en-chères et les magasins vintage, les pièces ori-ginales datant de l’époque du Werkbund au-trichien atteignent notamment des sommets,car leur forme correspond à la culture designdu XXIe siècle. Garth Roberts lui aussi est fas-ciné par les modèles inspirés du Werkbund. Ila ranimé l’esprit du modernisme autrichien etinduit, en tant que directeur artistique de lamarque Kalmar Werkstätten, une réinterpréta-tion des œuvres du Werkbund. Les créationsqui en découlent affichent un esthétisme ré-solument moderne : elles sont minimalistes,fonctionnelles et constituées de matériauxde qualité. Le piètement linéaire des modèlesFliegenbein et Hase est caractéristique du de-sign signé Kalmar.

8VIE

NN

E

Il est plus varié que nulle part ailleurs :le paysage lyrique viennois. L’Opéranational est le numéro un des scèneslyriques de la capitale et l’un des premiersopéras du monde. En 2019, il fête ses150 ans d’existence : flambant neuf aprèsrestauration et doté d’une programmationanniversaire.

Au commencement, il y eut le doute et le scandale : dès la phase deconstruction, les architectes de l’Opéra de la cour, August Sicard vonSicardsburg et Eduard van der Nüll, doivent faire face aux critiques dela presse et d’une population viennoise tout aussi hostile. Du fait du re-haussement ultérieur de la Ringstrasse, l’Opéra semble enfoncé d’unmètre dans le sol, ce qui lui vaut le surnom de « caisse engloutie ». Au-cun des deux architectes n’assistera à l’inauguration de « leur » théâtrelyrique le 25 mai 1869, en présence du couple impérial, François-Josephet Élisabeth, avec DON JUAN de Mozart : le très émotif van der Nüll sesuicide, son compagnon Sicardsburg succombe à une attaque cérébralepeu de temps après. On dit que l’empereur fut tellement bouleversé par lesuicide de van der Nüll qu’à partir de là, il se contenta toujours dumêmecommentaire poli : « C’était très beau, cela m’a beaucoup plu. »

UNE PREMIÈRE PLACE MÉRITÉELes mises en scène présentées aujourd’hui à l’Opéra national sont unkaléidoscope de 50 ans d’histoire de l’opéra, des grands classiquesimmuables à la scénographie contemporaine. Tous les grands artisteslyriques s’y produisent et à chaque spectacle, ses 1 709 places sontpratiquement toutes occupées. Quelque 350 représentations de plusde 60 œuvres d’opéra ou de ballet sont programmées chaque année.L’Opéra national de Vienne est aussi la scène lyrique au répertoire leplus vaste.

L’incomparable Staatsopernorchester officie dans la fosse d’or-chestre, un orchestre dont les musiciens sont enmême tempsmembresconstitutifs de l’Orchestre Philharmonique de Vienne. « Oper live amPlatz » offre la retransmission en direct (et gratuite) des opéras sur unécran géant dressé sur la place qui longe l’Opéra. Avec « Wiener Staats-oper live at home », les représentations sont visibles sur les écrans numé-riques desmélomanes dumonde entier. Chaque année, le Bal de l’Opéraest l’occasion de s’amuser, de danser et de faire la fête. Et la programma-tion spéciale enfants engendre une nouvelle génération de lyricomanes.

Même hors spectacle, l’Opéra national mérite le détour : des visitescommentées ou un tour panoramique en ligne, des cintres aux dessousde scène, dévoilent toutes les facettes de ce joyau d’architecture néo-renaissance.

ET PLACE À LA FÊTE !« Les 150 ans de l’Opéra sur le Ring » – pour son anniversaire, l’Opéranational démultiplie la fête : cérémonie officielle et première de LAFEMME SANS OMBRE de Richard Strauss le 25 mai 2019, grande mani-festation festive pour tous le 26 mai sur la place qui longe l’Opéra, maisaussi deux expositions (l’une à l’Opéra, l’autre au Musée du Théâtre), unsymposium, des streamings, et quelques surprises à venir…

TEXTE : SUSANNA BURGER

Les 150 ans de « l’Opéra sur leRing » : de l’opéra de la courimpériale à l’actuel Opéra national

Le Bal de l’Opéra transforme l’Opéra nationalen salle de bal la plus célèbre au monde.

« Oper live am Platz » : des plaisirs lyriques gratuits pour tous

Après les travaux de restauration, la couleur claire de lafaçade se prolonge aussi à l’intérieur.

9

VIE

NN

E

L’autre universlyrique

MODERNE, AUDACIEUX, D’UNE CRÉATIVITÉ SANS COMPROMIS :TEL EST LE PROFIL DE L’OPÉRA INDÉPENDANT VIENNOIS. LE

THÉÂTRE LYRIQUE CONTEMPORAIN OUVRE DE NOUVEAUX MONDESSONORES ET DES ESPACES ACOUSTIQUES INÉDITS, IL EST EXIGEANT

ENVERS LE PUBLIC, MAIS LUI DONNE SANS COMPTER. WALTERKOBÉRA, PERSONNAGE CLÉ DE LA SCÈNE OFF ET DIRECTEUR DE LA

NEUE OPER WIEN, NOUS PARLE D’ESPACES ET D’HARMONIE.

EN QUOI LE NEUE OPER WIEN EST-IL INDÉPENDANT ?WK : Nous n’avons pas de salle attitrée. Mais loin d’être un han-dicap, cela met le Neue Oper Wien en situation de s’adapteraux spécificités de tout théâtre lyrique. Les éléments drama-turgiques, mais aussi les paramètres acoustiques peuvent in-tervenir dans le choix d’un lieu de spectacle.

DU LIEU À LA PRODUCTION : À QUELLES ŒUVRES VOUS CONSA-CREZ-VOUS ?

WK : La programmation de la Neue OperWien repose sur trois pi-liers : les redécouvertes du répertoire du XXe siècle, les premièresautrichiennes, les créations mondiales. C’est ainsi qu’en 2019,nous allons présenter REIGEN de Bernhard Lang, une premièreen Autriche, et l’opéra de Peter Eötvös ANGELS IN AMERICA.

DANS QUELLE MESURE LES SPECTACLES DE LA NEUE OPER WIENSONT-ILS EN RUPTURE AVEC LES FORMES CONVENTIONNELLES DEL’OPÉRA ?

WK : Le Neue Oper Wien s’efforce de pratiquer la confrontationsur le plan tant musical que thématique, et surtout sur fond decritique sociale pertinente. L’opéra tel que nous le concevonsest un champ d’expérimentation que nous explorons de ma-nière créative à l’intention d’un public avisé. Notre objectif n’estcertainement pas de générer de l’harmonie poético-récréative.

« J’ai grandi avec la pierre », nous confie Manuela Fritz. Non,les fées n’ont pas déposé de caillou dans son berceau ! Enrevanche, depuis son plus jeune âge, elle a grandi entou-rée par ce matériau dans la marbrerie familiale, en Styrie.Elle a suivi plusieurs voies d’apprentissage, de l’Académiedes Arts appliqués à une école de restauration en Italie.Aujourd’hui, celle qui est l’une des meilleures de sa profes-sion fait également de la sculpture en free-lance.

PLUS QU’UN MÉTIERÀ l’Opéra national, elle a été chargée avec son équipedans les stucs : stuc scagliola (imitation de marbre), stuc-co lustro (peinture au stuc) et dorure. Le but de la restau-ration était de rétablir l’état initial. Jadis, le code couleur del’Opéra se déclinait sans transition de l’extérieur vers l’inté-rieur : d’une pierre naturelle ivoire à un ocre clair rehausséd’or. L’ère de la « caverne sombre » est désormais révolue.

Rien que de mélanger la peinture pour obtenir labonne teinte a pris une semaine et demie, chaque échan-tillon devant d’abord sécher ; et la lumière artificielle né-cessaire sur les échafaudages ne facilitait pas la compa-raison avec l’original. Ce sont là des tâches astreignantes,tant au niveau de la concentration que pour la posture detravail. « Seul Michel-Ange peignait couché. Nous, nousrestons debout », explique en riant la restauratrice. Il asouvent fallu travailler les bras en l’air. Dans l’équipe, lestâches étaient clairement réparties, chacun avait sa propremission : mastiquer, poncer, fabriquer des moulages, net-toyer au pinceau et au coton-tige, consolider, repeindre…

Les faux marbres, par exemple, sont tous dus àManuela Fritz : c’est l’une de ses activités préférées, quiest de surcroît très personnelle. Tout ajout d’une autre mainse verrait immédiatement.

La plupart des dégradations constatées dans le vesti-bule ont été causées par la condensation. Mais à certainsendroits, on voit nettement que des visiteurs peu scrupu-leux ont détaché du mur de douteux souvenirs. Ces dom-mages disparaissent soudain dans les zones hors de por-tée de main.

L’OR VIENNOISManuela Fritz est cliente chez Wamprechtsamer : cettemanufacture de battage d’or fabrique de fines feuilles demétal précieux depuis 1906. La toute dernière étape debattage se fait encore à la main. L’or viennois resplenditen des lieux divers : sur la Pallas Athéné qui trône devantle Parlement, au château de Schönbrunn, et même sur lacroix impériale au sommet du Grossglockner. MonsieurWamprechtsamer se souvient encore du jour où, enfant, ila vu son père aller livrer l’or pour l’Opéra en voiture à che-val. Aujourd’hui, c’est Manuela Fritz qui vient le chercher.La valeur matérielle des feuilles d’or est considérable, carà l’Opéra national, en général, tout ce qui brille est or vé-ritable. La fine feuille d’or est appliquée sur un supportapprêté à l’huile, une mixtion qui doit avoir exactement laconsistance collante appropriée. Tout ici est question detiming, pour que l’or se fixe sans être absorbé.

« Lors d’un tel projet, une relation s’établit avec lesobjets que l’on façonne », affirme Manuela Fritz. « D’ail-leurs, je retourne toujours les voir, “mes” objets. À l’Opéraaussi, je fais mon petit tour de temps en temps. Et je meréjouis quand, cherchant à détecter les deux endroits duplafond, tout en haut, que j’ai corrigés avec un pinceaude huit mètres de long une fois les échafaudages démon-tés, je ne les trouve pas. C’est que j’ai gagné la partie ! »

« Seul Michel-Angepeignait couché. »

RESPLENDIR D’UN ÉCLAT NOUVEAU : À L’OCCASION DE SON 150e ANNIVERSAIRE,L’OPÉRA NATIONAL S’EST MIS SUR SON TRENTE-ET-UN. ET LA RESTAURATRICE MANUELA FRITZY A LARGEMENT CONTRIBUÉ, AVEC SON ÉQUIPE DE DIX PERSONNES QUI A ŒUVRÉ CINQ MOIS

DURANT DANS LE VESTIBULE, CENTIMÈTRE PAR CENTIMÈTRE.

Nouvel éclat pour l’Opéra national à l’occasion de ses 150 ans

Directeur du Neue Oper Wien, Walter Kobéra est aussi un immensechef d’orchestre d’opéra.

DIE ANTILOPE : opéra du compositeurautrichien Johannes M. Staud (production2017/18 du Neue Oper Wien)

Manuela Fritz, restauratrice etsculptrice indépendante

10VIE

NN

E

Une journée de juin, aussi caniculaireque palpitante, chez les Petits Chan-teurs de Vienne et en leur compagnie :pour pénétrer dans ce monde àpart, il faut franchir une sorte de sasd’étanchéité, la porte automatiquemettant bien trois bonnes minutes às’ouvrir. Une première impression deverdure – les jeunes talents vocauxrésident dans le parc d’Augarten,ancienne réserve de chasse del’empereur. Les majestueux platanesqui offrent une ombre bienvenuedatent du règne de Marie-Thérèse.En face du terrain de sport et desjardins, le palais d’Augarten, troisfois séculaire, abrite l’établissementmusical, avec ses salles de répétition,et le lycée. Le Schubert-Chor estjustement en train de s’exercer. C’estl’une des quatre chorales des PetitsChanteurs de Vienne. 25 jeunesgarçons répètent la 3e Symphonie deMahler qu’ils vont bientôt interpréterau Wiener Konzerthaus.

LE « BIMM » PARFAITLe chef de chœur peaufine les ultimesnuances. Il explique comment trouverla note juste pour chanter le « mm »du « bimm bamm », dans le cinquièmemouvement. Une énigme pour les pro-fanes… Sur un autre morceau, les en-

fants éclatent de rire lorsqu’il emploieune métaphore folklorique pour lescorriger : « On ne dit pas ’Allllellluiiia’comme en styrien ! Il faut chanter ’u-ja’ ! » Malgré la mixité internationale dela petite troupe, tout le monde a com-pris l’allusion au dialecte autrichien.Par intermittence, certains s’éclipsentpour aller travailler leur voix avec ledirecteur artistique des Petits Chan-teurs, Gerald Wirth. Aux cours parti-culiers, la concentration est grande.On est surpris de l’amélioration immé-diate qu’apportent les explications duprofesseur. Pendant le même temps,la chorale poursuit ses deux heures derépétition avec la MISSA IN TEMPOREBELLI de Haydn pour la messe domini-cale de la chapelle du Palais impérial.

NOUS ADORONS CHANTERPendant une pause, quatre membresdu Schubert-Chor nous racontent leurvie : il y a Laurin, l’aîné, qui s’en iracet été. Il a grandi à 70 kilomètres deVienne, mais non sans une certaineaffinité pour les Petits Chanteurs deVienne, puisque trois de ses frèresen ont déjà fait partie. Laurin est unfan des tournées, il nous racontel’Allemagne, la Chine, l’Australie etTaiwan. Mais c’est au MuTh qu’ilpréfère se produire, la toute nouvelle

salle de concert de l’Augartenspitz àl’acoustique parfaite où sont donnésles concerts du vendredi après-midiet les opéras pour enfants.

Celui qui vient du plus loin, c’estJulian : il vient de Hongkong. C’estaprès avoir vu un concert des PetitsChanteurs de Vienne dans son paysqu’il a voulu intégrer le chœur. À l’is-sue de plusieurs ateliers et d’une se-maine de répétition à Hongkong, sonrêve s’est réalisé. Qu’est-ce qui carac-térise un Petit Chanteur de Vienne ?« Nous aimons tous la musique. Nousadorons chanter. » Pas vraiment unesurprise, mais une réalité tangible surle terrain !

Le parcours de Yun-Jae est simi-laire : le jeune Sud-coréen s’est pris depassion pour le chœur après avoir as-sisté à un concert. Quand il est arrivé,à l’âge de 10 ans, il ne parlait pas l’al-lemand et ne connaissait pas l’alpha-bet européen. « Mais il apprend trèsvite », lance Theo, juste à côté de lui. Ilest fier de son copain. Le sympathiqueTheo est viennois. Sa musicalité a étédétectée dès le jardin d’enfants. Cequ’il aime dans les voyages, ce sontles loisirs : « On voit plein de chosesdans le pays, on visite. On a été auDisneyland de Shanghai et dans unparc d’attractions de Taiwan. »

Avec 515 ans d’existence, la maîtrise des Petits Chanteursde Vienne est le « boygroup » le plus légendaire au monde.Et sans doute aussi le plus travailleur : 300 concerts par an.Pendant une journée, nous avons partagé la vie des jeuneschoristes. Et voir ce dont quatre d’entre eux, membres du

Schubert-Chor, sont capables.

TEXTE : SUSANNA BURGER

Laurin, Theo, Yun-Jae et Julian ne sont jamais à court d’idées de jeux.

Le terrain de sport dans le vaste parc d’Augarten

Theo, Yun-Jae et Juliancourent au réfectoire.

Yun-Jae et Laurin à l’atelier de couture. Avec100 garçons en pleine croissance qui se produisent80 fois par an, on a souvent besoin d’aiguilles et de fil.

11

VIE

NN

E

TEXTE : SUSANNA BURGER

La perfection de la musique et du son : Vienne s’en porte garante. Sid’illustres musiciens résident ici depuis toujours, il y a aussi les fac-teurs d’instruments qui fabriquent les outils permettant les meilleuressonorités.

Le summum à cet égard est incontestablement Bösendorfer qui,avec ses 200 ans d’existence, est la plus ancienne manufacture d’ex-cellence. Il faut une bonne année de travail pour fabriquer à la mainun instrument à même de générer le son Bösendorfer, unique par sondynamisme et son éclat.

LE SECRET DU SONChaque année, 300 pianos seulement sont produits dans les ateliers deWiener Neustadt, à 48 kilomètres au sud de Vienne – mais « produits »n’est pas le mot qui convient : 120 artisans, des passionnés du piano,façonnent personnellement chaque instrument, dans l’amour absoludu détail. Ici, dès le début, les apprentis reçoivent des cours de piano.Chaque collaborateur est un élément clé de cet univers musical – etcela s’entend au travers des instruments.

En plus de beaucoup d’amour et de passion, un arbre joue un rôlemajeur : l’épicéa d’Autriche. Les saisons, le soleil, le vent et le froidfont croître son bois lentement. Il doit ensuite sécher à l’air libre pen-dant cinq ans avant d’être utilisé selon un principe exclusif, celui dela boîte de résonance développé par Bösendorfer : le point de départet le centre du plan de construction est le son immatériel. Bösendor-fer élabore l’instrument « autour du son », c’est ce qui fait la magie etl’unicité du jeu.

Chaque instrument est différent, à l’instar de son futur proprié-taire. Qui peut laisser libre cours à ses désirs en matière de couleur,de placage, d’initiales ou de dédicace personnelle. C’est un modèle,unique et parfait, de l’art de la facture pianistique.

UN SALON EN VILLELes plus grands ont joué et jouent sur un Bösendorfer, de Duke Ellingtonà Oscar Peterson, des Beatles à Bernstein, de Liszt à Gulda, de MichaelJackson à Tori Amos. Le ténor vedette Plácido Domingo s’inspire du sonde ce piano : « Certains pianistes essaient de sonner comme un chan-teur. Personnellement, j’essaie de sonner comme un Bösendorfer. »

Depuis 1914, la salle de vente – flagship store et Salon Bösendorfer –est située dans l’édifice du Musikverein, là où bat le cœur musical deVienne. Essayer un Bösendorfer ici, c’est caresser le son. Ça ne s’ou-blie pas.

Vienne joue dans l’élite de la factured’instruments. La première place

revient ici à la manufacture de pianosBösendorfer qui œuvre depuis 1828 pour

la matérialisation du son viennois.

TOUT MÉLANGÉIl parle librement de ses goûts musicaux : « Certains mor-ceaux sont difficiles et un peu ennuyeux. Mais ce n’estpas très fréquent. En général, nous chantons des chan-sons intéressantes ou amusantes comme des polkas etdes valses. De Johann Strauss. Mais aussi des pièces mo-dernes. Ou du baroque et de la Renaissance. Du vieux etdu moderne. Tout mélangé. »

Une coursive vitrée relie le palais d’Augarten àl’internat, une annexe moderne où les enfants dorment,mangent, bricolent et s’éclatent dans leur vaste piscine.Incontournables à chaque étage : la fontaine et la tablede ravitaillement en cas de petite fringale. Au réfectoire,à midi, retentit un chant d’anniversaire improvisé. Ehoui, les Petits Chanteurs aussi y vont de leur « Joyeuxanniversaire ». Naturellement à plusieurs voix et sans unefausse note.

À l’atelier de couture, Laurin, Theo, Yun-Jae et Julianenfilent leur uniforme pour nous faire plaisir : le bleu, degala, et le blanc, plus léger. Près de la sortie, une boîte mar-quée d’une étiquette « Réserve » : elle contient des uni-

Letech

nicien

deco

ncer

tCha

rlyBr

andl

insu

ffle

sonâm

eàun

pian

oàqu

euede

conc

ert:l’harmon

isationes

tun

mom

entàpa

rt.

Le3juin

2018

,dan

sla

salle

duWiene

rKo

nzerthau

s,Sir

And

rásSc

hiffjoue

pour

lapr

emière

fois

surle

pian

ode

conc

ertq

uiaétéréalisépo

urlui.Dep

uisso

nBö

send

orfer

l’acc

ompa

gneda

nstous

sesco

ncerts

euro

péen

s.

Une édition spéciale, qui marieles beaux-arts et la musique :seuls 25 pianos sont ornés del’ADÈLE DORÉE de Gustav Klimt.

Au cours de rythme, la partition se frappe dans les mains, se tapeau crayon et se déclame.

formes de tournée. Dont une variante en cas d’urgence,avec une la manche munie d’une fermeture-éclair pourles bras plâtrés.

Dans le parc, les garçons prennent des poses dyna-miques pour la photo. Quel plaisir de sauter, courir, stop-per tout net. Sauf qu’ils ont juste failli renverser le pho-tographe…

Au terrain de sport, l’heure est au basket ; à la piscine,c’est water-polo. En travaux pratiques, les garçons sculp-tent sans se ménager de grosses pièces d’échecs qu’ils tra-vaillent au burin, à la scie, à la lime. On nous rassure d’uneboutade : « On n’a pas besoin de ses mains pour chanter. »

La théorie du son est au programme du cours de phy-sique. On essaie de comprendre pourquoi le vent peut re-tarder un son et en modifier la hauteur. Un élève, soudain,veut nous prouver qu’il connaît par cœur les 30 premierschiffres de Pi – ici, les talents sont nombreux et variés.

La dernière heure de cours est consacrée au solfège –aujourd’hui, le rythme. Notre sympathique quatuor nousdit cordialement au revoir – c’est l’heure du dîner.

12VIE

NN

E

« Je ne resterai pas ici plus de deux mois ! » Lorsqu’il a commencé à travailler comme égoutierà Vienne, Michi en était persuadé. Une phrase qui a aujourd’hui 30 ans. Car depuis, il n’a jamaisquitté le sous-sol viennois. Aujourd’hui, de mai à octobre, il guide principalement les visiteursà travers les égouts de Vienne sur les traces d’un grand classique du cinéma, LE TROISIÈMEHOMME. C’est là qu’ont été tournées les scènes les plus connues du film – notamment celleoù le trafiquant de pénicilline Harry Lime (Orson Welles) tente d’échapper à ses poursuivants.Le long métrage est sorti à Londres le 31 août 1949, il y a donc 70 ans. Il aimmortalisé Vienne – même si, cette fois, ce n’est pas la resplendissantecapitale impériale, si volontiers mise en scène, qui occupe le premier plande ce thriller en noir et blanc, mais la Vienne sinistre de l’après-guerreavec ses abysses de corruption. Et cela n’a pas empêché le film d’être untriomphe mondial. LE TROISIÈME HOMME donne une image véridique dela capitale dans les décombres de la Seconde Guerre mondiale. Il montrele Prater en marge de ses réjouissances et distractions, les égouts vien-nois comme ville sous la ville où rôdent truands et perdants de la recons-truction. Il montre la Vienne de l’époque telle qu’elle était. Pour des réa-lisateurs tels que Martin Scorsese et Steven Soderbergh, LE TROISIÈMEHOMME reste une source d’inspiration. Oscarisé en 1951, il a été placé entête des plus grands films britanniques par le British Film Institute en 1999.Le Burgkino, cinéma viennois sis sur le Ring, continue de le programmeren V.O. (anglais) plusieurs fois par semaine.

Michi aussi a vu le film, bien sûr, mais il nous confie : « Les gens quiparticipent à nos visites s’intéressent plus au métier d’égoutier. » La du-reté de ce travail dans les bas-fonds de Vienne se ressent dès que l’on ydescend. Car à la première marche, une évidence s’impose : ça pue ! « Ons’habitue vite à l’odeur. Tant que l’eau s’écoule, la puanteur est suppor-table », nous dit Michi en descendant. Mais le pire, ici, ce sont les bes-tioles : « Quand on patauge dans la m*** et le gravier et qu’on se retrouvenez à nez avec un rat, ce n’est pas très marrant. »

Nous voici dans la première salle. Des flots d’eau s’écoulent en mugis-sant. C’est ici qu’a été tournée la vidéo du grand succès de Falco, JEANNY.Michi nous raconte en quoi consiste son travail d’égoutier. Il nous expliquepar exemple que les 50 000 plaques d’égouts de Vienne ne mesurent que60 cm sur 60 cm. « C’est le meilleur moyen de rester mince », plaisante-t-il.Des câbles courent le long desmurs : les câbles en fibre optique des opéra-teurs téléphoniques autrichiens. Une technologie de pointe qui, depuis cesvieux murs souterrains, permet un fonctionnement impeccable en surface.

Les égouts de Vienne sont multiples : un poste de travailpour une centaine de personnes, un lieu de tournagepour des films comme LE TROISIÈME HOMME, uneartère vitale pour l’infrastructure de la capitale, unespace vital pour animaux sauvages. Et un mythe.

Gerhard Strassgschwandtner et Karin Höfler gèrent leMusée du Troisième Homme près du Naschmarkt.

Le ruisseau de la Vienne coule sur deux kilomètressous la capitale.

Des scènes clé du film LE TROISIÈME HOMME, avec OrsonWelles, ont été tournées dans les égouts de Vienne.

Sous terre, les câbles garantissent le bon fonctionnement de lacapitale. Bouées et kits de premiers secours sont là en cas d’urgence.

VIE

NN

E

13

TROP FÉTIDE POUR ORSON WELLESLe réseau des égouts de Vienne est constitué de 2 500 kilomètres de galeries.Chaque jour, c’est un demi-milliard de litres d’eaux usées qui transitent dansce labyrinthe souterrain vers la principale station d’épuration de Simmering,le point le plus bas de la capitale. « Pour son travail, un égoutier descendjusqu’à 25 mètres sous terre », affirme Michi, tandis que nous rejoignons latroisième salle de la visite. C’est ici qu’ont été tournées toutes les scènesd’égouts du TROISIÈME HOMME. « Toutes, vraiment ? » Nous posons laquestion à Michi. Car les lieux sont plutôt exigus. « Grâce à un cadrage etun montage habiles, la scène de la poursuite a été réalisée comme si HarryLime avait cavalé dans la moitié du réseau de canalisations », nous dit Michipour élucider le mystère. Tiens, d’ailleurs, Harry Lime : l’acteur Orson Wellesn’a fait que passer ici. Juste pour quelques plans. Il trouvait que ça puait trop.Toutes les scènes d’égouts où il est à l’écran ont été reconstituées dans unstudio londonien. Le reste a été filmé avec une doublure qui a séjourné dansces bas-fonds fétides à sa place.

Au mur sont maintenant projetés des extraits du film. Tandis qu’encontrebas, les eaux usées se fraient un chemin, on se croirait au cinéma. Àintervalles réguliers, un bruit sourd vient nous déconcentrer. Ce sont desvoitures qui roulent sur les plaques d’égout. Nous rappelant au passagequ’au-dessus de nos têtes, la vie continue.

Après la dernière salle, où l’on sent des effluves de bière chaque fois quela brasserie d’Ottakring rince ses tonneaux, nous atteignons le ruisseau dela Vienne. Une immense voûte dissimule le petit cours d’eau sur deux kilo-mètres. Ici, plus d’odeurs nauséabondes. Michi nous explique : « En cas depluie, un immense canal de rétention situé sous la rivière recueille ici toutel’eau ce qui n’est pas destinée aux égouts. On s’en rend compte à la clar-té de l’eau. » Normalement, la visite sur les traces du Troisième Homme setermine ici, car, nous dit Michi : « Quand il pleut sur les collines de la Forêtviennoise, c’est extrêmement risqué, ici. Le niveau d’eau de la Vienne montetellement vite qu’il vaut mieux déguerpir en courant. »

LE MUSÉE DU TROISIÈME HOMMENous avons de la chance : au-dessus de Vienne brille un soleil resplendis-sant. C’est pourquoi exceptionnellement, nous avons le droit de descendrele cours de la rivière en compagnie des égoutiers. Les murs sont peints degraffitis. Une centaine de mètres plus loin, la consigne est claire : nous de-vons remonter. Lorsque Michi ouvre la porte au sommet des escaliers, nousne sommes pas les seuls surpris : nous voilà au beaumilieu de la terrasse d’unbistro, sur le Naschmarkt. Nous réalisons alors la distance parcourue depuisnotre point de départ sur la Karlsplatz. Sous terre, la notion du temps et del’espace se perd. « Entre autres choses : comme par exemple une quantitéincroyable de smartphones qui tombent dans les WC et finissent dans leségouts », nous confie Michi.

Si nous retrouvons la lumière du jour au Naschmarkt, c’est pour unesimple raison : le Musée du Troisième Homme se trouve à quelques pas de là. Les gérants, GerhardStrassgschwandtner et KarinHöfler, souhaitent nousmontrer ce lieuqui illustrede façon tangible l’histo-riquedu film et la Viennede l’après-guerre. Ungrand amour dudétail et une vraie passionde la conser-vation ont fait naître ici un musée qui attire les visiteurs des quatre coins de la planète. « C’est le seulmusée au monde à se consacrer exclusivement à un seul film », nous révèle Strassgschwandtner. EtHöfler de compléter : « Les temps fortsde la collection qui compte plus de3 000 pièces, sont les caméras, lesscénarios, les affiches du film et, biensûr, la cithare sur laquelle a été jouéela célèbremusique d’Anton Karas. » En2019, uneexpositionextraordinairepré-sente « Les 70 ans de la sortie du filmLE TROISIÈME HOMME » (à partir du27 avril). Pas de doute, ces deux-là sedévouent corps et âme à leur mission.

Ce qui, aujourd’hui, est aussi lecas de Michi. Son aversion initialepour ce travail s’est volatilisée depuislongtemps. Notamment « parce qu’enbas, la camaraderie entre collèguesest unique », affirme-t-il. Et cela fait30 ans que ça dure.

+++ La nouvelle Tour du Danube +++Elle a pris un coup de jeune : la Tour du Danube, plushaut bâtiment d’Autriche avec ses 252 mètres de hau-teur. D’où une vue époustouflante du haut du café, durestaurant ou de la plate-forme belvédère. Des écrans

panoramiques interactifs donnent de nombreuses infor-mations sur Vienne.

+++ Maison de l’Histoire d’Autriche +++100 ans presque jour pour jour après la proclamationde la Première République, la Maison de l’Histoire del’Autriche ouvre ses portes le 10 novembre 2018 dansle Neue Burg, aile du Palais impérial qui donne sur laHeldenplatz. La première exposition spéciale du nou-

veau musée est consacrée à l’histoire mouvementée del’Autriche au cours du siècle passé.

L ’AC T U V I S I T E S

TEXTE : ROBERT SEYDEL

Michi (au milieu) travaille depuis plus de30 ans dans la « ville sous la ville ».

Ici coule le ruisseau d’Ottakring. « Parfois, çasent la bière », nous explique Michi.

14VIE

NN

E

Où saisir l’authentique goût de Vienne ? Où les Viennoisvont-ils manger et boire ? Où se passe la vie culinairede la capitale ? Dans les cafés et les restaurants, les

Heuriger et les bars, rendez-vous avec la vraie Vienne etde vraies personnalités viennoises.

TEXTE : SUSANNE KAPELLER

DES HIPSTERS AU COUDE À COUDEAVEC LA REINE DE LA NUIT

Difficile de se frayer un chemin – même endébut de soirée, le légendaire Loosbar estplein à craquer. Et l’on s’étonne du nombre depersonnes qui peuvent rentrer dans 27 mètrescarrés. Surtout un verre à la main. Mais pourelle, il y a toujours de la place : Marianne Kohn,la tenancière de bar la plus connue de Vienne,une réelle icône qui observe la situation de saplace attitrée près de la fenêtre. Depuis plus de100 ans, le lieu est fréquenté par un mélangeéclectique de gens, du hipster à l’avocat, tousadorent l’American Bar tel qu’Adolf Loos l’adessiné. Mieux vaut ici ne pas avoir peur ducontact et en matière d’intimité, ce n’est pasla bonne adresse. D’ailleurs, ce n’est vraimentpas pour ça qu’on vient ici !

CAFÉ KORB : UNE SCÈNE OUVERTELa patine des années 1960 imprime sa marqueau café Korb. La modernité est ailleurs. Et c’estpeut-être justement ce qui fait que les Viennoisse sentent si bien ici.

Le café a beau être plein à toute heurede la journée, chacun y trouvera sa place. À latable voisine, une star locale qu’on voit à la téléest plongée dans son journal. Un groupe decréatifs s’est installé non loin d’une bourgeoisedu centre-ville. Un habitant des faubourgs sepenche sur son assiette de goulasch. L’extra-vagante Susanne Widl, propriétaire des lieux etfemme fatale, est omniprésente – que ce soiten photo ou en personne. Actrice, mannequinet artiste, elle a fait une carrière internationale.Mais les vrais patrons, ici, ce sont les serveurs.Car en dépit des idées reçues sur la bougon-nerie des garçons de café viennois, ceux ducafé Korb sont toujours d’humeur à plaisanter.

ZUM SCHWARZEN KAMEEL :UNE INSTITUTION VIENNOISE

Autour du comptoir, c’est l’effervescence. Lesserveurs se faufilent dans la cohue. JohannGeorg Gensbichler, maître d’hôtel aux favoriscaractéristiques, place les clients à leur table,malgré sa retraite à temps partiel. Coudoyantquelques hommes d’affaires, un ouvrier siroteune bière, un rond de dames du 1er arrondisse-ment se retrouve pour son rendez-vous heb-domadaire autour d’un ou deux ballons de vinet des fameux canapés maison, des touristesadmirent le bel intérieur Art nouveau avec seslambris d’époque et ses faïences à relief, tandisque des VIP de la politique échangent avec legratin de l’art. Zum Schwarzen Kameel est unendroit éminemment viennois et parfaitementcosmopolite, un spot branché pour tous lesâges, une sorte d’écomusée de Vienne, un mi-roir non déformant de la société viennoise danstoutes ses composantes. Fondé par JohannBaptist Cameel, ce lieu culte qui a 400 ans aucompteur est aujourd’hui aux mains de la fa-mille Friese. À propos, il y a aussi un restau-rant – au cas où vous chercheriez un peu detranquillité.

15

VIE

NN

E

TAVERNE BON ENFANT AVEC VUEAvant même d’arriver au bout du chemin quigravit la colline du Nussberg, les promeneursvoient pointer la taverne de la famille de vigne-rons Wieninger : ce site au milieu des vignes,qui est l’un des plus beaux de Vienne, offre unevue spectaculaire de la capitale. Les Viennoisadorent cet endroit qui vous « ouvre le cœur »,comme on dit ici. Par beau temps, on vient icisavourer un petit verre de vin du cru – ou plussi affinité. Debout derrière le comptoir, la mèredu viticulteur Fritz Wieninger sert le vin mon-dialement réputé de son fils sans jamais se dé-partir de sa bonhomie, même les jours d’af-fluence. Et l’on ferait bien de suivre les conseilsde madamemère pour goûter à ses excellentspetits plats.

UN TROQUET QUI ÉTONNENous avons failli dépasser le n° 21 de la Pramer-gasse sans nous en rendre compte. En effet,rien ne laisse supposer que derrière cettefaçade insignifiante se trouve l’un des meilleursrestaurants de Vienne. On pourrait prendrePramerl & theWolf pour un simple troquet. Maisavec son vieux comptoir en bois et ses murslambrissés, l’intérieur dégage une chaleureuseambiance de brasserie. Nous nous asseyonsà l’une des quelques tables. En lieu et placede carte, le sympathique maître des lieux, lechef cuisinier Wolfgang Zankl, s’approche denous. Cet ancien consultant en entreprise nousdemande tout de go : « Vous avez très faim oujuste un peu ? Il y a quelque chose que vousn’aimez pas ou que vous ne tolérez pas ? »Avant de nous servir cette cuisine viennoiseradicalement moderne qui nousmet aux anges.La table est mise pour le premier plat. Ensuite,on puise soi-même dans le tiroir les couvertsnécessaires. Ici, la simplicité est de mise, onne se la joue pas grande cuisine, malgré déjàune étoile au guide Michelin. Une autre façonde découvrir la gastronomie viennoise.

PREMIÈRE FROMAGERIE URBAINE DE VIENNEJohannes Lingenhel et Robert Paget ont lesbras plongés dans le caillé tiède. Ils respirentl’odeur du petit-lait frais. Sans cesse, ils pé-trissent la pâte du fromage – qui donnera bien-tôt la mozzarella de buffle la plus fraîche deVienne – et l’étirent pour la lisser. Prenant plai-sir à la tâche, les deux compères rient de boncœur. Dans une magnifique bâtisse deux foisséculaire, Johannes Lingenhel a fait naître toutun univers de saveurs avec laiterie, épiceriefine et restaurant. Au cours des ateliers qu’ilsaniment dans la fromagerie de démonstrationavec ses vieux abreuvoirs en pierre, Lingenhelet le fromager Robert Paget racontent desanecdotes cocasses. Les délices de la laiteriese retrouveront directement sur les tables durestaurant – difficile de faire plus frais que dansla première fromagerie urbaine de Vienne…

LA PATRONNE LA PLUS CHARMANTEDE VIENNE

Stefanie Herkner apparaît, impeccablementlookée années 1950. Aussitôt, la bienveillanceemplit la salle. À la seconde même, on se sentcomme chez soi dans son restaurant baptiséZur Herknerin. Le charme de la patronne y estpour beaucoup, la convivialité des lieux aussi.Stefanie Herkner a transformé un ancien ma-gasin de plomberie en bistro sans chichi oùelle pratique une cuisine viennoise du terroircomme à la maison. La cuisine et l’amour de labonne chère sont des dons qu’elle a reçus auberceau : elle est la fille d’une légende de la res-tauration locale, son père dirigeait le célèbreZum Herkner. Stefanie Herkner est connuepour sa grâce naturelle. Mais ses roulades dechou farcies à la serbe et ses Knödel sont éga-lement réputées dans tout Vienne. Elle donnemême des cours de Knödel pour apprendre àles confectionner à la perfection !

OASIS ESTIVALE EN PLEINE VILLELa canicule s’est abattue sur la capitale. Le bruitde la circulation n’est qu’un lointain bourdon-nement. Dans la cour intérieure du Museums-Quartier, les voix résonnent, la vaisselle s’entre-choque, les enfants jouent au loup et il y amême des touristes qui se rafraîchissent lespieds dans le bassin. Forcément, le Museums-Quartier, anciennes écuries impériales, est danstous les guides. Mais les Viennois aussi aimentcet endroit où ils se donnent rendez-vous l’étépour bavarder, se détendre, boire une bière oujouer aux boules. Avec ses fameux meubles deplein air qui changent de couleur chaque an-née, le MQ est un peu devenu la salle de séjourde la capitale. Et il arrive même que certainsViennois s’aventurent dans l’un des musées…

LU

XE

16

VIENNEENMODE

CHIC

La musique hautde gamme

VIENNE, CAPITALE MONDIALE DE LA MUSIQUE, OFFRE À SESVISITEURS EXIGEANTS DES MOMENTS MUSICAUX INOUBLIABLES.

Le luxedes papillesÀ VIENNE, LES GOURMETS PEUVENT VIVRE

DES EXPÉRIENCES CULINAIRES UNIQUES. LA FINEFLEUR DE LA GASTRONOMIE LOCALE RÉINTERPRÈTE

LA CUISINE VIENNOISE ET LA PERFECTIONNEAU PLUS HAUT NIVEAU.

TEXTE : SUSANNA BURGER

Sise dans le Neue Burg, la Collection des Instruments de Musiquehistoriques jouit d’un cadre fastueux et les instruments qui y sontexposés ne laissent d’impressionner. Ils respirent l’histoire et nouscontent leurs histoires. Les découvrir au fil d’une visite privée, c’est avoirenfin le droit de toucher : car on peut jouer sur des copies d’instrumentshistoriques. Le directeur de la Collection en personne vient saluer lesvisiteurs. Qui, pour finir, découvrent le son des instruments ancienslors d’un concert privé dans la Salle de marbre.

Avec l’arrangement « Behind the Music », la Maison de la Musique,ou Musée du Son, ouvre aux visiteurs les Archives historiques de l’Or-chestre Philharmonique de Vienne, non accessibles au public d’ordi-naire. La directrice des Archives présente des documents originauxuniques : décret de fondation formulé en 1842 par Otto Nicolai, lettresde compositeurs, vieux programmes de concert, première photo del’orchestre datant de 1864, partitions autographes de Bach, Beetho-ven, Bruckner etc. La visite exclusive du Musée de l’Orchestre Philhar-monique est un temps fort, tout comme le « chef d’orchestre virtuel ».

C’est un instant hors norme que d’entendre les meilleurs musi-ciens du monde, à savoir des membres de l’Orchestre Philharmoniquede Vienne, jouer en exclusivité pour soi. Ce souhait, l’hôtel de luxePalais Coburg peut l’exaucer : il organise des concerts privés dans lescasemates anciennes ou dans les salons d’apparat du « bel étage ».Dans son forfait « Your Individual Note », l’hôtel Imperial propose defaire composer et enregistrer un morceau spécialement pour vous.

Les casemates du Palais Coburg sont les vestiges defortifications souterraines de la Vienne du XVIe siècle.

La Collection des Instruments de Musique historiquesest un vrai trésor pour les mélomanes.

TEXTE : SUSANNE KAPELLERUne vieille cave à vins a été transformée pour accueillirl’élégant restaurant Amador.

Che

zTian

,onse

rtun

ecu

isinesa

nsvian

dedu

plus

haut

nive

au.

C’est un précurseur en matière de gastronomie : HeinzReitbauer compte parmi les meilleurs chefs au mondeet élabore ses créations au restaurant Steirereck à par-tir de produits de la cuisine régionale désormais rares. Encompagnie de son épouse Birgit, il dirige dans le Stadt-park une table qui figure parmi les « World’s 50 Best Res-taurants » et où ce couple sympathique sait créer une at-mosphère familière.

C’est dans une vieille cave à vins, avec vue sur lestonneaux, que Juan Amador a fait aménager son élégantrestaurant de luxe ; il est doté de deux étoiles au Michelin,tout comme le Steirereck. Un même niveau d’excellencecaractérise la cuisine de Silvio Nickol qui possède un res-

taurant à son nom dans le palais Coburg. La cave à vinsdu palais Coburg s’inscrit en outre parmi les meilleures dumonde et propose aux connaisseurs des bouteilles d’unerareté exceptionnelle. Dans son restaurant à l’éléganceépurée, situé dans un quartier plutôt calme du centre-ville, Konstantin Filippou sert une des cuisines les plus in-novantes d’Autriche. C’est fou tout ce qu’on peut faire avecdes légumes : c’est ce que démontre le chef Paul Ivic dansson temple végétarien baptisé Tian. Chez Mraz & Sohn, lagastronomie se veut résolument d’avant-garde. Capitalecosmopolite, Vienne offre naturellement toutes les saveursdu monde à un excellent niveau de qualité : démonstrationchez le Japonais Unkai ou l’Italien Fabio.

VIE

NN

E

VIE

NN

E

17

Vous souhaitez un tête-à-tête avec LE BAISER de Klimt, la FEMME ASSISEÀ L’ÉCHARPE VERTE de Picasso, le LIÈVRE de Dürer, les NOCES PAY-SANNES de Bruegel ou l’AUTOPORTRAIT AUX ALKÉKENGES de Schiele ?Alors bienvenue au Belvédère, au mumok, à l’Albertina, au Kunsthisto-risches Museum de Vienne et au Leopold Museum. Car les musées deVienne vous accueillent volontiers dans le cadre de visites exclusives endehors des horaires normaux. Au Belvédère, vous pourrez en outre sa-vourer un dîner privé devant le légendaire BAISER, occasion de faire àvotre dulcinée une demande en mariage des plus romantiques.

À ceux qui rêvent plutôt de s’agenouiller devant un chef-d’œuvreentre leurs quatre murs, les nombreuses galeries d’art contemporain, maiségalement le Dorotheum, salle des ventes fondée en 1707, permettentd’acheter de l’art de grande qualité à Vienne. Les quelque 130 ventes auxenchères annuelles voient passer sous le marteau aussi bien des piècescontemporaines que de superbes toiles de Klimt et de Schiele ou encoredes œuvres anciennes ayant appartenu à l’empereur François-Joseph oud’autres membres de la dynastie des Habsbourg. Ils détenaient égale-ment les somptueux Lipizzans dont on peut admirer quotidiennement lesavoir-faire dans le manège de l’École d’Équitation espagnole, au Palaisimpérial. Les chevaux blancs sont élevés au haras de Piber où il est pos-sible de se porter acquéreur d’un Lipizzan (à choisir sur www.srs.at).

Pour festoyer comme un prince, rien de mieux que le splendide hôtelparticulier Liechtenstein. Aujourd’hui encore propriété privée des princesde Liechtenstein, ce palais a subi il y a quelques années une minutieuserénovation avant d’être décoré d’œuvres précieuses. La « Salle à mangerprincière » qui, située au premier étage, est également utilisée par la fa-mille princière, se loue pour des soirées privées d’exception. Uniquement,bien sûr, quand leurs Altesses Sérénissimes sont de sortie…

La distinction viennoiseDEPUIS TOUJOURS, L’ARTISANAT TRADITIONNEL VIENNOIS SÉDUIT UNE CLIENTÈLEEXIGEANTE DE PAR LE MONDE. JADIS, LES FOURNISSEURS VIENNOIS DE LA COURIMPÉRIALE ET ROYALE (« K. U. K. ») APPROVISIONNAIENT LA MAISON IMPÉRIALE

À L’ÉPOQUE DE LA MONARCHIE AUSTRO-HONGROISE.

D’éminentsmoments d’art

ADMIRER, SEUL AU MUSÉE, DES CHEFS-D’ŒUVRE DE RENOMMÉE MONDIALE OU ENACHETER AUX ENCHÈRES ? RENTRER CHEZ SOI SUR LE DOS D’UN LIPIZZAN ? OU FESTOYER

COMME LES PRINCES DE LIECHTENSTEIN ? À VIENNE, TOUT CELA EST POSSIBLE.

Certaines entreprises de tradition s’enorgueillissent au-jourd’hui encore de ce titre et proposent la plus haute qua-lité artisanale dans un cadre de charme. Avec ses 300 ansd’âge, Augarten Wien est une des plus vieilles manufac-tures de porcelaine. La porcelaine a toujours été travail-lée à la main et dessinée, au fil des époques, par des ar-tistes de renom, dont Josef Hoffmann avec son illustreservice « Melon ».

Zur Schwäbischen Jungfrau est la première adresseviennoise en matière de linge de maison sur mesure. Cetétablissement riche en tradition a été créé en 1720 par undrapier souabe qui allait devenir un grand fournisseur desa Majesté impériale et royale. Aujourd’hui, c’est HanniVanicek et son neveu Theodor Vanicek qui dirigent la mai-

son. Dans leur atelier sont réalisés des services sur me-sure, avec monogrammes et broderies. Au nombre deleurs clients figurent les maisons royales du monde entieret lors d’une visite d’État, le roi de Malaisie en personneest même venu dans le magasin Zur Schwäbischen Jung-frau sur le Graben.

Du lustre au service à boire, le scintillement du verreest partout chez J. & L. Lobmeyr. Le design contemporaind’un Helmut Lang ou Stefan Sagmeister remporte le mêmefranc succès que les modèles signés Josef Hoffmann etAdolf Loos. Le lustre que Lobmeyr a créé en 1962 pour leMetropolitan Opera à New York est sans doute le luminairele plus connu de tout le XXe siècle.

Tout n’est que scintillement chez le verrier J. & L. Lobmeyr.

Dans son flagship store, la très traditionnelle manufacture Augarten se présente sous un jour moderne.

Klim

t,Sc

hieleet

Ciepo

urch

ezso

i:au

Dor

othe

um,1

30ve

ntes

auxen

chères

ontlie

upa

ran

.

Festoyer comme un prince à l’Hôtel particulier Liechtenstein

TEXTE : SUSANNE KAPELLER

TEXTE : ROBERT SEYDEL

LU

XE

18VIE

NN

E

C’est depuis les rooftops tendance qu’on a la meilleure vue de Vienne.Le toit de l’hôtel Lamée offre un des spots d’été les plus branchés.La cathédrale Saint-Étienne à portée de regard, on sirote des cock-tails rafraîchissants sur une terrasse aux couleurs acidulées. Le roof-top Atmosphere du Ritz-Carlton surplombe le plus beau boulevard dumonde, la célèbre Ringstrasse. Au soleil couchant, avec le centre an-cien et le Belvédère en ligne de mire, on profite ici d’un panorama ex-ceptionnel sur Vienne. Pendant l’Avent, l’Atmosphere se transforme enmarché de Noël, le plus haut de tout le centre-ville.

Le bar aménagé sur le toit du 25hours Hotel attire une clientèlejeune et hype : les cocktails se dégustent dans une ambiance cosyet détendue avec vue sur l’architecture imposante du Ring. Pour une

parfaite vue panoramique à 360° sur toute lacapitale, il ne faut pas craindre la hauteur : le18e étage de l’Hôtel SO/ Vienna héberge le bartrès chic du restaurant Das Loft, dont le plafondmulticolore est une œuvre de l’artiste suissePipilotti Rist.

VIENNE SOUS TERREC‘est dans les bas-fonds de Vienne que nousentraîne le Krypt.bar : sur 250 m² se déploientles voûtes d’une cave historique dont le de-sign très stylé a été récompensé de l’AmericanArchitecture Prize. La pièce maîtresse est unbar en marbre et noyer de 7 mètres de long ;quelques alcôves préservent les envies d’inti-mité. Les cocktails sont aussi originaux (cf. leDaiquiri carotte !) que les lieux.

Le bar caveau The BirdYard a une esthé-tique qui interpelle : les peintures muraleshautes en couleurs de l’artiste roumain Sad-do illuminent l’espace qu’elles occupent en-tièrement et forment un contraste marquantavec le noir de l’ameublement. C’est littérale-

ment sous terre qu’ilfaut se rendre pouraccéder au Botani-cal Garden où sontcultivées les herbesaromatiques utili-sées pour les cock-tails exotiques : lebar à cocktails sissous le café Steinabrite en effet unvrai… jardin bota-nique.

Des bars au design atypiquedéclinent leurs cartes de cocktailsinspirées sur les toits-terrasses ou

dans les sous-sols de Vienne.

Au Krypt.bar, les voûtes d’une cave historique semarient avec un design résolument moderne.

Des motifs gais et coloréspeints aux murs illuminentle bar caveau The BirdYard.

Du bar du restaurant DasLoft, on jouit d’une vuespectaculaire depuis le18e étage.

TEXTE

:SUSANNE

KAPELL

ER

19

VIE

NN

E

Un vent frais souffle sur la scène musicaleviennoise. Une jeune garde inventive secouel’univers traditionnel de la chanson viennoise,jetant des passerelles vers d’autres genres

musicaux. On la côtoie dans les clubs musicaux dela capitale ou dans l’un des nombreux festivals.

La chanson viennoise est un phénomène –quelle autre ville au monde peut se targuer deposséder un genre musical portant son nom ?Né vers 1800, elle se décline aujourd’hui surtous les tons. La chanson viennoise tradition-nelle, comme on peut l’entendre au Heuriger,traite toujours de thèmes viennois, commel’amour, la mort, le vin ou la ville elle-même.

Les nouveaux groupes de chanson vien-noise lui donnent une direction plus contem-poraine : ils flirtent avec d’autres genres telsque le jazz, le blues ou la pop. Après des ar-tistes comme André Heller ou Roland Neuwirthqui ont eu un rôle précurseur, d’autres sontdésormais là pour lui donner de l’impul-sion, par exemple l’écrivain et musicien ErnstMolden ou de groupes viennois comme 5/8erlin Ehr’n. Mais aussi de talentueux instrumen-tistes comme l’accordéoniste Otto Lechner oule virtuose de l’accordéon à boutons WaltherSoyka qui, en duo avec Karl Stirner à la cithare,fusionne de façon ludique le plus pur folkloreviennois et l’improvisation.

Nombreux sont les interprètes de chan-sons viennoises qui, chacun à sa façon, fontexploser les frontières entre les styles par leurcréativité musicale.

JOYEUX BRASSAGEÀ la croisée du swing manouche, de la bossanova, de la chanson viennoise et du folk, les sixgarçons de Buntspecht ont conquis les oreilleset le cœur du public. Lukas Klein, chanteur etguitariste du groupe : « Notre musique est mé-tissée. Nous brassons à plaisir les genres etles thèmes de nos chansons impressionnistes.C’est peut-être même ça, leur côté viennois,

parce que si quelque chose a toujours caracté-risé Vienne, c’est bien son multiculturalisme etsa diversité. Nous aimons ce qui est organique,terrien, et surtout le fait de jouer ensemble. Jecrois que c’est la raison pour laquelle ça fonc-tionne si bien en concert. Nous sommes trèsproches les uns des autres. Et le public sentcette énergie sincère et positive. »

Lamarque de fabrique de Voodoo Jürgensest plutôt l’humour noir de ses textes en dia-lecte viennois. Musicien diplômé, le jeune FelixKramer pratique une chanson viennoise à fortpotentiel émotionnel. Le duo Wiener Blondirrigue la chanson viennoise de beatbox, deloops et d’harmonies pop. Quant aux rockeursinsolents de Wanda et au groupe pop glamourBilderbuch, il y a belle lurette qu’ils font sallecomble, en Autriche comme à l’étranger.

EN LIVEC’est en live que l’on découvre le mieux la

scènemusicale viennoise – facile, vu le nombrede festivals qui lui sont dédiés : wean hean(littéralement : entendre Vienne) et le Festivald’Accordéon ont lieu au printemps, Wien imRosenstolz en octobre, mais propose un avant-goût en mai avec Landpartie. Fin juin, la Fêtede l’Île du Danube programme 600 heures deconcerts et la Popfest, en juillet, donne un aper-çu de la scène viennoise montante.

C’est dans les clubs et les petites sallesde concert qu’on est le plus proche des musi-ciens. Au Theater am Spittelberg, par exemple,où Ernst Molden, Nino aus Wien, VoodooJürgens et Wiener Blond ont déjà fait vibrer lepublic avec leurs chansons viennoises qui re-flètent l’âme de la capitale.

L’ouverture du Festival de Vienne 2018sur la Rathausplatz était placée sousle signe de la chanson viennoise. Avecnotamment Voodoo Jürgens.

Violoncelle, mélodica, saxophone etcontrebasse : ce joyeux brassage fait lecharme du groupe Buntspecht.

L’exc

ellent

duoWiene

rBlon

dch

ante

endialec

telesso

mbr

esab

ysse

sde

l’âme

vien

noiseet

nerecu

lede

vant

aucu

nmoy

en(lo

opsde

guitare,

beatsdisc

o,be

atbo

x)po

urse

rvirla

chan

sonvien

noise.

Enjuillet,laPo

pfes

tréun

itla

scèn

emus

icale

vien

noisequ

atre

jour

sdu

rant

surla

Karlsp

latz

–un

open

airgr

atuitpo

urto

us.

TEXTE : SUSANNA BURGER

20VIE

NN

E

Quand les trotteurs approchent de la ligned’arrivée, la tension est à son comble.

Classé monument historique, l’Hippodromeconnaît une fréquentation fluctuante.

Que ferions-nous, pauvres Viennois, sansle Prater ? Plus de sortie dominicale à

l’Hippodrome de trot, de farniente dans ceparadis de verdure, de gouaille viennoise mêléed’adrénaline au Wurstelprater... Avec ses mille etune histoires, le Prater de Vienne fait chavirer le

cœur des Viennois et des touristes.

TEXTE : ANGELIKA LECHNER

21

VIE

NN

E

Une caissière à l’allure revêche em-poche cinq euros pour l’entrée et, brû-lant d’impatience, on se hâte vers latribune, la seule ayant survécu auxtrois que comptait à l’origine l’Hippo-drome de la Krieau. Quiconque s’at-tendait à voir ici des élégantes portantchapeau et des messieurs en cos-tume-cravate, sera bien vite détrom-pé. Les heures de gloire des coursesde chevaux sont révolues et la Viennechic d’antan a largement disparu. Cequi ne veut pas dire pour autant quel’endroit soit désert. Aujourd’hui c’estla vraie Vienne, « l’originale », que l’onrencontre ici : de vieux turfistes es-pérant décrocher le gros lot. Leursépouses et les amies de celles-ci, quiviennent moins pour les courses quepour siroter leur « G’spritzter », un vinblanc coupé d’eau gazeuse. Des en-fants radieux qui font fête aux stars dela Krieau, les drivers et leurs chevaux.

COURSES DE TROTET PARIS HIPPIQUES

Nous aussi, l’envie de parier nousgagne et nous épluchons scrupuleu-sement le programme des courses.Miserons-nous sur Victorious ou plu-tôt Wonder Boy ? Ou vaut-il mieux at-tendre l’évolution des cotes ? Ou de-mander des tuyaux au public averti ?Finalement, nous misons une petitesomme sur plusieurs chevaux. Mêmes’il ne faut pas abuser des paris.

À peine nos paris sont-ils enregis-trés que les haut-parleurs annoncent :« Départ de la prochaine course dansquelques minutes ! » Les abords de lapiste se remplissent et le spectaclenous transporte dans un autre univers.D’un côté, nous apercevons l’ancienneTour des juges, qui a certes connu desjours meilleurs. À l’arrière-plan se des-sinent le complexe d’immeubles mo-dernes du quartier Viertel Zwei : unensemble de bureaux et de logementsconstruit ces dernières années. Voi-là maintenant que les sulkies passentdevant nous dans un bruit de ton-nerre – bien trop vite pour que lesnovices que nous sommes puissentdistinguer le gagnant. Çà et là, des

cris de joie, ailleurs des soupirs de dé-ception, mais déjà les spectateurs semassent en grand nombre aux gui-chets de paris…

UN HAVRE DE PAIX AU COEURDE LA CAPITALE

Après trois courses de trot et un boncasse-croûte à la buvette (au choix,sandwich au Leberkäs, une terrinede viande chaude, ou à l’escalopepanée), nous optons pour un peu derepos au Prater vert. Nous traversonsla Hauptallee et suivons le G.R. urbainn° 9, longeant paisiblement l’étang duHeustadlwasser. Nous nous plongeonsdans la nature luxuriante du Prater etdépassons le pavillon du Lusthaus.Quel bonheur : à Vienne, il est si fa-cile de passer de l’agitation fébrileau calme presque total. L’immensitédes prés, des forêts et des plans d’eaunous surprend sans cesse, c’est un lieuidéal pour la promenade, la randon-née et le sport. Dans cette solitudede verdure, on a du mal à imaginerqu’à quelques kilomètres d’ici à vold’oiseau, se concentre toute l’efferves-cence de la vie urbaine.

« TOURNE, TOURNE,MON BEAU MANÈGE… »

Après cette longue promenade à pied,nous décidons d’abréger le chemin duretour en empruntant l’historique Lili-putbahn : depuis 1928, ce train minia-ture est tracté par plusieurs locomo-tives, toutes des modèles uniques, surdes rails à voie étroite qui traversentle Prater. Nous payons nos ticketsavec les « gains faramineux » réalisésaux courses. Et nous voilà partis dansun wagon ouvert pour un petit tourà travers la beauté paisible de la fo-rêt alluviale avant que le tintamarredes manèges, des montagnes russes,des stands de tir et de la foule nousramène à la réalité. Ni une ni deux,nous plongeons à notre tour danscette ambiance extraordinaire etnous retrouvons, riant aux éclats, à117 mètres de haut dans le manègeà chaînes – sans imaginer la suite denos aventures… Car le Wurstelprater

n’est pas seulement une façon mer-veilleuse de finir la journée, c’est aus-si une mine de surprises !

Les alpacas semblent sesentir parfaitement à leuraise dans la Lobau.

Les chèvres du Pinzgau gardent consciencieusementleur territoire : une grande décharge publique.

L’âne baroque Enyeto est unami formidable, surtout pourles enfants.

Câlin au sommet des déchetsDES CHÈVRES DU PINZGAU POUR GARDER UNE DÉCHARGE PUBLIQUE ? UN ÂNE BAROQUE ALBINOSEN GUISE DE THÉRAPEUTE ? LA GENT ANIMALE DE VIENNE RELÈVE DE VRAIS DÉFIS PROFESSIONNELS.

À Donaustadt, l’arrondissement de Vienne le plus vaste, lepoint culminant est une immense montagne de déchets.Cette colline urbaine d’un genre particulier est située dansle Rautenweg. Ce qui pour les Orcs de La Terre du Milieucorrespond au Mordor est pour un troupeau de chèvresdu Pinzgau cette décharge. Elles en sont les gardienneset les habitantes. Depuis 1993, les vaillantes biquettes ytrottinent en chevrotant. La préservation de cette espècesalzbourgeoisemenacée était un enjeumajeur. Aujourd’hui,ces chèvres de montagne agiles font office de tondeusesnaturelles, empêchant ainsi la végétation d’envahir leterrain. Plus d’une centaine de cabris ont déjà vu le jourdans le centre d’enfouissement du Rautenweg, qui apportedonc une contribution majeure à la conservation desespèces. « Les bêtes nous connaissent bien et arrivent encourant quand elles nous voient. Certains chevreaux ontété élevés au biberon et semblent encore s’en souvenir.Une des chèvres a même été surnommée “Câline” »,

s’extasie Herbert Diesenreiter, unouvrier de la décharge, au vu deses collaborateurs à quatre pattes.

ENCORE PLUS DETONDEUSES NATURELLES !

À quelques encablures de là au nordde Vienne, la zone récréative deBisamberg héberge plusieurs autrescollègues zélées des gardiennes dela décharge : depuis juin 2007, unequarantaine de chèvres s’emploientà tondre les prés dans le cadred’un projet environnemental. Ellessont d’excellentes auxiliaires dans

l’entretien de pelouses sèches car une grande partie deleur alimentation consiste en feuilles et rameaux. Celapermet de protéger certaines zones naturelles abruptescontre l’embroussaillement tout en réintroduisant ou enmaintenant la biodiversité.

DES PÉDAGOGUES À LA PATIENCE D’ÂNELes habitants à poils et à plumes de la ferme « Nalela –Platz für Wissen und Natur » (littéralement : Nalela, sitede science et de nature), dans la Lobau, ont d’autres mis-sions à remplir. Les alpacas, chèvres, moutons, lapins etpoules ainsi qu’un poney et un âne y « travaillent » commepédagogues et fournissent une aide éducative précieuse.Petits et grands apprennent ainsi des tas de choses inté-ressantes sur les animaux de la ferme et sur les relationsentre l’homme et l’animal. Une balade avec l’un des troisalpacas Diego, Melody et Esmeralda permet de prolongerl’initiation. Le premier dimanche du mois, on peut nourrirles animaux, les caresser et les observer de près dans lecadre de l’atelier « Les étables du dimanche ».

Au Schottenhof, dans le 14e arrondissement, c’est unvrai travail thérapeutique qu’effectue Enyeto, unique ânebaroque de Vienne. « Dans le cadre de nos thérapies as-sistées par l’animal, Enyeto est en contact avec beaucoupd’enfants. Il les aide à surmonter leurs peurs et en ressor-tir grandis », nous explique Michaela Jeitler, directrice ducentre de zoothérapie du domaine. « Quand il est arrivéchez nous, Enyeto était lui-même très craintif et il a d’aborddû retrouver confiance. » Depuis, le vénérable baudet estdevenu un vrai polyvalent : il tire une calèche, se laissepatiemment brosser et n’aime rien tant que les caresses.Étonnant qu’on ne le surnomme pas « Câlin »…

Faire du bateau sur le Heustadlwasser estun vrai plaisir – des pédalos se louent chezRogetzer.

Il faut 20 minutes pour traverser la forêtalluviale du Prater en Liliputbahn, duWurstelprater (le luna-park) au Ernst-Happel-Stadion – un must !

22VIE

NN

E

L’indispensablepour votre séjourviennois

Tourist-Infos:un service impeccable sur place

Les Tourist-Infos de Vienne sont des points services accueillant les visiteurs qui dé-sirent un complément d’information une fois à Vienne. De vrais connaisseurs de lacapitale y renseignent les visiteurs, brochures et prospectus gratuits à l’appui. Lesréservations d’hôtels y sont également possibles et, bien sûr, l’achat des différentesvariantes de la Vienna City Card. La Tourist-Info du centre-ville, sur l’Albertinaplatz,propose en outre des billets pour des circuits de la capitale. À quoi s’ajoute une bil-letterie et la WiFi gratuite.

Tous ceux qui aiment planifier à l’avance,peuvent aussi s’adresser directement à notreservice de réservation Wien Hotels & Info avantle départ. Vraies expertes de Vienne, nos colla-boratrices se feront un plaisir de réserver pourvous un hôtel et de vous donner de précieuxconseils.

Vienne dans le webNaturellement, Vienne est en ligne : www.wien.info est le parfait guidetouristique de Vienne en 13 langues. Nos visiteurs peuvent s’informersur les choses à ne pas manquer, obtenir les toutes dernières infoset de bonnes idées pour découvrir Vienne. La base de donnéesévénementielles de l’Office de Tourisme de Vienne répertorie plusde 5 000 manifestations et apporte la preuve qu’à Vienne, il se passetoujours quelque chose !

Grâce à notre newsletter en allemand et en anglais, disponible surnewsletter.wien.info, les inconditionnels de Vienne resteront informésen permanence. Il suffit juste de s’abonner !

Par ailleurs, l’Office de Tourisme de Vienne est actif sur les réseauxsociaux :

Vienna City Card:le pass officiel de Vienne

Pour profiter à fond – et qui plus est à un tarif préférentiel – de Vienne, la Vienna CityCard est un sésame incontournable. Ce pass qui procure aux visiteurs de la capi-tale plus de 210 avantages dans les principales curiosités, les restaurants, les bou-tiques etc., existe en deux variantes différentes de chacune 24, 48 ou 72 heures :

VIENNA CITY CARD AVEC LESTRANSPORTS PUBLICS

(WIENER LINIEN) — CARTE ROUGELa Vienna City Card rouge comprend unforfait des transports publics viennois,elle est disponible à partir de 17 euros.Pour chaque carte, un enfant de moinsde 15 ans peut circuler gratuitement.

VIENNA CITY CARD AVEC LE BIG BUSVIENNA — CARTE BLANCHE

La Vienna City Card blanche comprendun billet de Big Bus Vienna (circuit hop onhop off), et permet de découvrir Vienneavec un circuit guidé nocturne et une pro-menade guidée de jour. La carte blancheest disponible à partir de 32 euros. Pourchaque carte, un enfant de moins de16 ans peut circuler gratuitement.

Les Vienna City Cards sont en vente dans la plupart des hôtels et dans les Tourist-Infosde l’aéroport, de la Gare principale et de l’Albertinaplatz (centre-ville), auprès de BigBus Vienna, aux guichets d’information et de vente des Wiener Linien et en ligne surshop.wien.info. Mais le plus simple est de la commander grâce à l’appli Vienna CityCard, téléchargeable gratuitement en allemand et en anglais pour iOS et Android.Guide touristique interactif, navigation aisée, filtrage des offres promotionnelleset nombre d’infos supplémentaires (horaires actualisés, exemples d‘économiesréalisables) font de cette appli le compagnon de voyage numérique idéal pour toutséjour viennois.

Détails de tous les avantages sur www.viennacitycard.at

Sur

www.facebook.com/ViennaTouristBoardwww.facebook.com/LGBTViennawww.youtube.com/Viennawww.instagram.com/viennatouristboard#ViennaNow

collectionnez lesmeilleures impressions de Vienne en temps réel.

TOURIST-INFO VIENNECENTRE-VILLEAlbertinaplatz/

angle de la MaysedergasseTous les jours de 9h à 19h

TOURIST-INFO VIENNEGARE PRINCIPALE

Espace info de l’ÖBBTous les jours de 9h à 19h

TOURIST-INFO VIENNEAÉROPORT

Hall des arrivéesTous les jours de 7h à 22h

WIEN HOTELS & INFODu lundi au vendredi de 9h à 17h

Tél. : +43-1-24 [email protected]

TEXTE : HELGA GERBL

9 9 9 9 00 00001

9 9 9 9 00 00001

La Tourist-Info de l’Albertinaplatz

Vienn

aCityCards

Vienne en ligne sur www.wien.info

Évaluer et gagner !

SURVEY.WIEN.INFO/GUEST

23

VIE

NN

E

Œufs peints avec goût, décoration traditionnelle dePâques, musique et montagne de gourmandises : aumois d’avril, venez goûter Pâques sur les marchés tradi-tionnels (du 5 au 22 avr.). Devant le château de Schön-brunn ou sur les places Freyung et Am Hof, concerts etateliers pour enfants distrairont petits et grands.

À Vienne, la saison des bals débute en novembre.Elle atteint son apogée en janvier et février, quand lesparticipants se mettent sur leur trente et un pour le Balde la Saint-Sylvestre dans le Hofburg, le Palais impérial(le 31 déc.), le Bal de l’Orchestre Philharmonique deVienne (le 24 janv.) ou le Bal du Bonbon (1er mars). Lecélèbre Bal de l’Opéra (28 févr.), le plus prestigieux detous, a lieu à l’Opéra national.

Vienne se pare pour Noël et dès la mi-novembre,les plus belles places se transforment en féeriquesMarchés de Noël. Le Rêve de Noël viennoissur la Rathausplatz (du 16 nov. au 23 déc.), leMarché de Noël au château de Schönbrunn(du 23 nov. au 26 déc.), le Marché hivernal de laRiesenradplatz (du 22 nov. au 23 déc.) et biend’autres encore vous raviront avec leurs effluvesgourmandes et leur punch brûlant.

L’été, la Rathausplatz est le rendez-vousculturel et culinaire des mélomanes etcinéphiles. Gratuit, le Festival du filmmusical enthousiasme chaque année jusqu’à900 000 spectateurs avec sa diversité deprogrammation gastronomique et culturelle.

Patiner dans le parc de l’Hôtel de Ville sous leslumières romantiques ? C’est au Rêve de Glaceque cela se passe, du 18 janv. au 3 mars. Aupa-ravant, le « petit Rêve de Glace » ouvre sa « pe-tite » patinoire dans le cadre du Rêve de Noëlviennois sur la Rathausplatz, du 16 novembre2018 au 6 janvier 2019.

Chaque été (du 31 juill. au 4 août 2019) ramènesur l’Île du Danube le grand événement de beach-volley Vienna Major. Les meilleurs équipes féminineset masculines du monde nous garantissent de grandsmoments sportifs riches en émotions.

Le 20 juin 2019, l’Orchestre Philharmonique deVienne se produit avec le château de Schön-brunn pour magnifique toile de fond : il don-nera son désormais traditionnel Concert d’unenuit d’été sous le firmament en entrée libre.

La capitale au pas de course : le 7 avril lorsdu 36e Vienna City Marathon, qui égrène lesplus beaux monuments de Vienne, ou le 5 mailors du Wings for Life Run, course caritativequi soutient la recherche sur les lésions de lamoelle épinière.

L’Automne viennois de l’art contemporain 2019 regorge denouveautés : du 26 au 29 septembre se tiendra le Salon de l’artviennacontemporary. À la même période sera programmé lefestival des galeries curated_by. Tout comme Parallel Vienna, unmélange de salon de l’art, expo, galerie et atelier d’artiste quise déroule chaque année en différents lieux de Vienne. Enfin, àla mi-novembre, la Vienna Art Week fera de Vienne une plaquetournante de la création artistique.

Jusqu’au mois de juin 2019, le théâtre du Ronacher nousconte la romance entre la superstar Rachel Marron et songarde du corps Frank Farmer. La comédie musicale BODY-GUARD est adaptée du blockbuster éponyme des années1990. Avec les tubes de Whitney Houston chantés en anglais,c’est chair de poule garantie.

Les temps forts de 2019

TEXTE : KAROLINE GASIENICA-BRYJAK

HIGHLIGHT 2019: CARAVAGGIO & BERNINI15 OCTOBER 2019 – 19 JANUARY 2020

WWW.KHM.AT

Get inspired by theOld Masters