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coursiutcs.files.wordpress.com  · Web viewL’acte II du plan Transform 2015 (lancé progressivement depuis janvier 2012), qui prévoit la liquidation de quelque 2 500 postes supplémentaires

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Air France: la lourde addition de la privatisationM.- D’A. JEUDI, 1 AOÛT, 2013L'HUMANITÉ

Depuis la fusion avec KLM, en 2003, puis la privatisation totale de la compagnie, en 2004, les salariés d’Air France paient cher la politique de financiarisation de la direction.

Externalisations, coupes claires, réductions d’effectifs, gel des salaires et des embauches, casse des acquis sociaux, la fusion avec la compagnie hollandaise KLM, en 2003, puis la privatisation totale de la compagnie aérienne, en 2004, ont fait payer aux salariés d’Air France le lourd tribut de la libéralisation. L’acte II du plan Transform 2015 (lancé progressivement depuis janvier 2012), qui prévoit la liquidation de quelque 2 500 postes supplémentaires d’ici à 2014, fait suite à une longue série de suppressions d’effectifs.

5600 postes liquidés

Depuis 2004, 6 430 départs n’ont pas été renouvelés, auxquels il convient d’ajouter le plan de 1 800 départs volontaires organisé en 2010. La première phase de Transform 2015 a liquidé, depuis 2012, près de 5 600 postes au sein de la compagnie aérienne. Une saignée qui touche particulièrement le personnel au sol, mais également le personnel navigant commercial (PNC) et les pilotes. « En l’espace de quatre ans, on va avoir perdu entre 12 000 et 15 000 personnes. Ça commence à faire beaucoup », s’alarme Didier Fauverte, secrétaire général de la CGT Air France.

Pour faire face à l’endettement d’Air France-KLM, aggravé par la crise de 2008, et qui atteignait en janvier 2012, 6,5 milliards d’euros, la direction mise donc sur un vaste plan de restructurations, entre autres, de ses activités court et moyen-courriers, et de son activité cargo, qu’elle compte marginaliser de plus en plus au profit du fret en soute. En début d’année, les salariés de la zone cargo de Roissy-Charles-de-Gaulle se sont mobilisés pendant près d’un mois contre le plan Transform 2015. Ce plan prévoyait, dans leur branche, la surpression de plusieurs jours de RTT au nom de la rentabilité. Dont les effets ont été ressentis aussi bien par les salariés d’Air France que par ceux des dizaines d’entreprises sous-traitantes.

Mauvais choix stratégiques

Pourtant, la situation financière du groupe est largement imputable à de mauvais choix stratégiques. Privilégier les long-courriers, très rentables jusqu’en 2008, au détriment des court et moyen-courriers, cumulé au développement des vols low cost sur petites distances, a par exemple contribué à creuser le déficit des vols courts. Déficit qui atteint 700 millions d’euros en 2011. Les suppressions de postes, notamment dans les escales en province, ont par ailleurs fragilisé l’activité des court et moyen-courriers. « Au point de vue opérationnel, ça devient plus que tendu. Il y a de moins en moins de personnes en contact avec les passagers », explique Didier Fauverte.

« Une privatisation de Paris Aéroport ne saurait simplement se concevoir dans une logique budgétaire »

Dans une tribune au « Monde », le PDG d’Air France, Jean-Marc Janaillac, explique pourquoi il est très réservé face à la privatisation de ce « monopole naturel ».

Le Monde | 07.12.2017 à 06h00 • Par Jean-Marc Janaillac (PDG d’Air France-KLM)

Tribune. Principales utilisatrices des plates-formes aéroportuaires parisiennes, les compagnies du groupe Air France-KLM effectuent plus de 50 % des vols et contribuent chaque année avec plus de 900 millions d’euros à près de la moitié du chiffre d’affaires du Groupe ADP. A ce titre, nous sommes extrêmement attentifs aux débats liés à la privatisation de Paris Aéroport et il m’apparaît justifié que nos recommandations reçoivent une considération attentive de la part des pouvoirs publics. En effet, en théorie économique, la privatisation des aéroports qui constituent des monopoles naturels n’a rien d’une évidence.

Dans la plupart des grands Etats aéronautiques, et notamment aux Etats-Unis, le choix a été fait de conserver les aéroports sous contrôle public en raison de leur caractéristique d’infrastructure d’intérêt général au service de l’aménagement du territoire. La modération des redevances en résultant constitue d’ailleurs un atout majeur pour la compétitivité des compagnies aériennes de ces Etats. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : s’assurer que nos aéroports contribuent à l’attractivité de la France en garantissant aux compagnies aériennes les conditions économiques raisonnables leur permettant de développer le trafic aérien.

Un acteur privé pourrait négliger l’essor de l’aéroport au bénéfice d’autres intérêts plus rémunérateurs

Une privatisation ne saurait ainsi se concevoir que dans le cadre de conditions précises, équilibrées et protectrices des intérêts des compagnies aériennes qui évoluent dans un environnement extrêmement concurrentiel.

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[Toutefoi]