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Vol. 31, Hors Série 1, 2008 114 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie COMMUNICATIONS ORALES TRAUMATOLOGIE 1S19 005 Agenda des consultations précoces après phacoémulfication normale en ambulatoire : une révision. Revisiting early post-operative follow-up after ambulatory uncomplicated phacoemulsification. LEBUISSON DA*, JOLIVET MC (Suresnes) Introduction : La réduction des risques opératoires et le développement de l’ambu- latoire permettent-ils de modifier le calendrier de surveillance de l’œil opéré ? Matériels et Méthodes : Deux cent cinquante cataractes opérées en 2007, sans complication chez des sujets aptes à l’ambulatoires, sont opérées sous analgésie topique. Une phacoémulsification à petite incision précède l’injection d’une lentille intra-oculaire. Aucun patient n’est revu avant le troisième jour. Tous sont munis d’une prescription débutée le jour même qui comporte systématiquement du dia- mox ® oral, et reçoivent une ligne de communication commentée. L’étude est pros- pective et non comparative. Résultats : Aucune endophtalmie n’est notée. L’hypertonie oculaire immédiate a motivé deux fois un contact médical au premier jour mais une fois pour non obser- vance. Aucune incision n’a justifié de reprise. Les autres aléas sont indépendants de l’agenda, ils seront exposés lors de la communication. Nous ne notons donc qu’une seule action modificatrice sur 250 au cours des 2 premiers jours. Discussion : L’infection se déclenche à partir de la trentième heure : la visite à J1 ne présume de rien. L’hypertonie oculaire est dans la littérature le risque le plus fré- quent en raison d’un résiduel de viscoélastique. Nous la prévenons systématique- ment par la prescription de diamox ® . Les autres complications éventuelles ne nécessitent aucune modification de surveillance. La ligne de communication permet une interrogation à double flux ouvrant la porte à une action éventuelle. La satisfac- tion des patients à ne pas revenir immédiatement est patente (94 %) mais expose- t-elle le praticien à être placé par un expert hors de la bonne conduite en cas de litige ou de doléance ? C’est encore envisageable. Conclusion : Un besoin urgent de données médicales doit être recueilli pour définir des allégements de pratiques post-opératoires ouverts par la qualification amplifiée des chirurgies et anesthésies ambulatoires. Nous pensons qu’un patient opéré nor- malement peut n’être revu qu’à partir du troisième jour à deux conditions : contrer l’hypertonie par une ablation totale de la solution viscoélastique et permettre au patient de contacter d’urgence l’ophtalmologiste en cas d’apparition de symptômes préalablement expliqués. 006 Intérêt de la visite du lendemain après chirurgie de la cataracte. Interest of first day review after cataract surgery. TILLEUL J*, ROHART C, TIBERGHIEN E, FAJNKUCHEN F, NGHIEM-BUFFET S, CHAINE G (Bobigny) Introduction : En 2007 en France, les patients opérés de chirurgie de la cataracte sont traditionnellement revus par leur chirurgien le lendemain. L’intérêt d’une visite à J1 est remis en question depuis quelques années mais elle reste largement prati- quée en France. Matériels et Méthodes : Cent patients consécutifs opérés de chirurgie de la cata- racte ont été inclus de manière prospective. Ont été analysés à J1 : tonus oculaire, examen du segment antérieur (présence d’un seidel, degré d’inflammation, œdème cornéen, position de l’implant), et prescription post-opératoire supplémentaire par rapport à la prescription « standard ». Résultats : Six pour cent des patients ont présenté une hypertonie oculaire supé- rieure à 25 mmHg, 20 % ont eu un tyndall supérieur ou égal à 2 + et 13 % ont eu une modification de leur ordonnance de sortie par rapport à une prescription « standard », essentiellement en raison d’une hypertonie oculaire. Discussion : De nombreuses études ont montré que la visite du J1 post-chirurgie de la cataracte n’était pas indispensable. L’intérêt essentiel est de rechercher une hypertonie, une inflammation intra-oculaire, nécessitant une modification de l’ordon- nance post-opératoire (plus particulièrement chez les patients ayant un antécédent de glaucome ou d’uvéite). Plus rarement, elle permet de mettre en évidence un phé- nomène de Seidel en regard de l’incision, une malposition de l’implant, complica- tions nécessitant une reprise chirurgicale. Conclusion : La visite à J1 après chirurgie de la cataracte n’est probablement pas indispensable chez tous les patients mais devrait être ciblée aux patients suscepti- bles de présenter des complications post-opératoires nécessitant une prescription individualisée. Elle permet également de réexpliquer aux patients les signes devant faire consulter en urgence (douleur, rougeur, baisse de l’acuité visuelle). 007 La chirurgie ambulatoire en pathologie rétino-vitréenne. Outpatient retinovitreal surgery. CREUZOT GARCHER C*, CANDE F, DUPOND G, AUBE H, GUILLAUBEY A, ARNAVIELLE S, MALVITTE L, BRON A (Dijon) Introduction : Évaluer la faisabilité de la prise en charge des pathologies rétino- vitréennes en ambulatoire dans un service hospitalier. Objectifs et Méthodes : Notre service d’Ophtalmologie est devenu une Unité de Chirurgie Ambulatoire à dater du 1 er septembre 2007. Cette organisation a nécessité la mise en place de mesures d’aide (hôtel, maison des parents), la prise en charge des transports des consultations post-opératoires et surtout une amélioration de l’information délivrée aux patients. Cette organisation a exigé l’existence de « lits de secours » dans une unité polyvalente permettant l’accueil de patients nécessitant des soins lourds. Résultats : Pendant les 2 premiers mois de fonctionnement, 117 patients ont été traités pour pathologies rétino-vitréennes dont 34 membranes épirétiniennes, 8 trous maculaires et 60 décollements de la rétine. Les origines de ces patients étaient locale, départementale et hors département dans respectivement 21 %, 24 % et 55 % des cas. Quatre patients ont eu recours à une méthode d’hébergement pro- posée à l’extérieur de la structure le plus souvent pour cause d’éloignement ou parce qu’ils vivaient seuls. Treize patients ont dû rester hospitalisés. Le manque à gagner par patient pour une prise en charge ambulatoire oscille entre 1647 et 2200 euros si on considère uniquement le financement T2A. Discussion : Les patients opérés de pathologies rétino-vitréennes peuvent bénéfi- cier d’une hospitalisation en ambulatoire sous réserve d’aménagements permettant principalement le contrôle post-opératoire immédiat. Les réserves actuelles sont donc avant tout liées aux modalités désavantageuses de rémunération de ce type d’hospitalisation. Conclusion : La chirurgie rétinienne ne pose pas de réels problèmes pour une pra- tique en ambulatoire sous réserve de méthodes d’accompagnement des patients. La modification rapide d’une prise en charge au même niveau qu’une hospitalisation complète est une mesure indispensable pour favoriser l’essor de cette pratique. 008 Dépistage des lésions rétiniennes avec un système de visualisation grand champ non mydriatique. Wide field non mydriatic imaging system in detection of disorders of the ocular fundus. BOUSQUET E* (Montpellier), NGUYEN F (Saint-Étienne), ARNDT C (Montpellier) Introduction : L’imagerie par ophtalmoscope à balayage laser non mydriatique per- met l’étude de la périphérie rétinienne grâce à un champ d’exploration de 200 °. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’intérêt diagnostique et pédagogique potentiel de l’utilisation de ce type d’imagerie dans le cadre d’une consultation hospitalière non ciblée. Matériels et Méthodes : Le système SLO a été utilisé chez des patients vus en urgence dans le cadre d’une consultation hospitalière. La prise d’image a été effec- tuée par des élèves orthoptistes ayant au moins un an d’ancienneté, les images sont interprétées par un ophtalmologiste en formation. L’examen clinique bio-microsco- pique de la rétine a été réalisé en myosis et en mydriase par un ophtalmologiste en formation. Résultats : Dans 49 sur 123 yeux examinés, une lésion était détectée par l’examen du fond d’œil dilaté. 47 lésions ont été visualisées sur l’image SLO réalisée en myosis alors que seulement 25 des 47 lésions avait été vues lors d’une biomicroscopie réti- nienne clinique en myosis. La réalisation optimale de la prise d’image nécessite un entraînement pratique mais ne fait appel à aucun pré-requis de formation ophtalmo- logique. L’interprétation des images implique un apprentissage par comparaison avec les données de la biomicroscopie en mydriase. Discussion : Dans cette étude préliminaire, l’utilisation d’un ophtalmoscope à balayage laser à grand champ non mydriatique permet d’accéder sans dilatation à un examen très complet de la rétine avec un rendement diagnostique comparable à la biomicroscopie rétinienne en mydriase. Conclusion : Au prix d’un apprentissage initial pour la manipulation du système et l’interprétation des images, le système SLO de visualisation grand champ présente un intérêt potentiel en dépistage, documentation et pédagogie pour des lésions réti- niennes.

005 Agenda des consultations précoces après phacoémulfication normale en ambulatoire : une révision

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Vol. 31, Hors Série 1, 2008

114

e

Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie

COMMUNICATIONS ORALES

TRAUMATOLOGIE

1S

19

005

Agenda des consultations précoces après phacoémulfication normale en ambulatoire : une révision.

Revisiting early post-operative follow-up after ambulatory uncomplicated phacoemulsification.

LEBUISSON DA*, JOLIVET MC (Suresnes)

Introduction

: La réduction des risques opératoires et le développement de l’ambu-latoire permettent-ils de modifier le calendrier de surveillance de l’œil opéré ?

Matériels et Méthodes

: Deux cent cinquante cataractes opérées en 2007, sanscomplication chez des sujets aptes à l’ambulatoires, sont opérées sous analgésietopique. Une phacoémulsification à petite incision précède l’injection d’une lentilleintra-oculaire. Aucun patient n’est revu avant le troisième jour. Tous sont munisd’une prescription débutée le jour même qui comporte systématiquement du dia-

mox

®

oral, et reçoivent une ligne de communication commentée. L’étude est pros-pective et non comparative.

Résultats

: Aucune endophtalmie n’est notée. L’hypertonie oculaire immédiate amotivé deux fois un contact médical au premier jour mais une fois pour non obser-vance. Aucune incision n’a justifié de reprise. Les autres aléas sont indépendants del’agenda, ils seront exposés lors de la communication. Nous ne notons donc qu’uneseule action modificatrice sur 250 au cours des 2 premiers jours.

Discussion

: L’infection se déclenche à partir de la trentième heure : la visite à J1ne présume de rien. L’hypertonie oculaire est dans la littérature le risque le plus fré-quent en raison d’un résiduel de viscoélastique. Nous la prévenons systématique-ment par la prescription de diamox

®

. Les autres complications éventuelles nenécessitent aucune modification de surveillance. La ligne de communication permetune interrogation à double flux ouvrant la porte à une action éventuelle. La satisfac-tion des patients à ne pas revenir immédiatement est patente (94 %) mais expose-t-elle le praticien à être placé par un expert hors de la bonne conduite en cas delitige ou de doléance ? C’est encore envisageable.

Conclusion

: Un besoin urgent de données médicales doit être recueilli pour définirdes allégements de pratiques post-opératoires ouverts par la qualification amplifiéedes chirurgies et anesthésies ambulatoires. Nous pensons qu’un patient opéré nor-malement peut n’être revu qu’à partir du troisième jour à deux conditions : contrerl’hypertonie par une ablation totale de la solution viscoélastique et permettre aupatient de contacter d’urgence l’ophtalmologiste en cas d’apparition de symptômespréalablement expliqués.

006

Intérêt de la visite du lendemain après chirurgie de la cataracte.

Interest of first day review after cataract surgery.

TILLEUL J*, ROHART C, TIBERGHIEN E, FAJNKUCHEN F, NGHIEM-BUFFET S, CHAINE G (Bobigny)

Introduction

: En 2007 en France, les patients opérés de chirurgie de la cataractesont traditionnellement revus par leur chirurgien le lendemain. L’intérêt d’une visiteà J1 est remis en question depuis quelques années mais elle reste largement prati-quée en France.

Matériels et Méthodes

: Cent patients consécutifs opérés de chirurgie de la cata-racte ont été inclus de manière prospective. Ont été analysés à J1 : tonus oculaire,examen du segment antérieur (présence d’un seidel, degré d’inflammation, œdèmecornéen, position de l’implant), et prescription post-opératoire supplémentaire parrapport à la prescription « standard ».

Résultats

: Six pour cent des patients ont présenté une hypertonie oculaire supé-rieure à 25 mmHg, 20 % ont eu un tyndall supérieur ou égal à 2 + et 13 % ont euune modification de leur ordonnance de sortie par rapport à une prescription« standard », essentiellement en raison d’une hypertonie oculaire.

Discussion

: De nombreuses études ont montré que la visite du J1 post-chirurgiede la cataracte n’était pas indispensable. L’intérêt essentiel est de rechercher unehypertonie, une inflammation intra-oculaire, nécessitant une modification de l’ordon-nance post-opératoire (plus particulièrement chez les patients ayant un antécédentde glaucome ou d’uvéite). Plus rarement, elle permet de mettre en évidence un phé-nomène de Seidel en regard de l’incision, une malposition de l’implant, complica-tions nécessitant une reprise chirurgicale.

Conclusion

: La visite à J1 après chirurgie de la cataracte n’est probablement pasindispensable chez tous les patients mais devrait être ciblée aux patients suscepti-bles de présenter des complications post-opératoires nécessitant une prescriptionindividualisée. Elle permet également de réexpliquer aux patients les signes devantfaire consulter en urgence (douleur, rougeur, baisse de l’acuité visuelle).

007

La chirurgie ambulatoire en pathologie rétino-vitréenne.

Outpatient retinovitreal surgery.

CREUZOT GARCHER C*, CANDE F, DUPOND G, AUBE H, GUILLAUBEY A, ARNAVIELLE S, MALVITTE L, BRON A (Dijon)

Introduction

: Évaluer la faisabilité de la prise en charge des pathologies rétino-vitréennes en ambulatoire dans un service hospitalier.

Objectifs et Méthodes

: Notre service d’Ophtalmologie est devenu une Unité deChirurgie Ambulatoire à dater du 1

er

septembre 2007. Cette organisation anécessité la mise en place de mesures d’aide (hôtel, maison des parents), la prise encharge des transports des consultations post-opératoires et surtout une améliorationde l’information délivrée aux patients. Cette organisation a exigé l’existence de « litsde secours » dans une unité polyvalente permettant l’accueil de patients nécessitantdes soins lourds.

Résultats

: Pendant les 2 premiers mois de fonctionnement, 117 patients ont ététraités pour pathologies rétino-vitréennes dont 34 membranes épirétiniennes, 8 trousmaculaires et 60 décollements de la rétine. Les origines de ces patients étaientlocale, départementale et hors département dans respectivement 21 %, 24 % et55 % des cas. Quatre patients ont eu recours à une méthode d’hébergement pro-posée à l’extérieur de la structure le plus souvent pour cause d’éloignement ou parcequ’ils vivaient seuls. Treize patients ont dû rester hospitalisés. Le manque à gagnerpar patient pour une prise en charge ambulatoire oscille entre 1647 et 2200 euros sion considère uniquement le financement T2A.

Discussion

: Les patients opérés de pathologies rétino-vitréennes peuvent bénéfi-cier d’une hospitalisation en ambulatoire sous réserve d’aménagements permettantprincipalement le contrôle post-opératoire immédiat. Les réserves actuelles sontdonc avant tout liées aux modalités désavantageuses de rémunération de ce typed’hospitalisation.

Conclusion

: La chirurgie rétinienne ne pose pas de réels problèmes pour une pra-tique en ambulatoire sous réserve de méthodes d’accompagnement des patients.La modification rapide d’une prise en charge au même niveau qu’une hospitalisationcomplète est une mesure indispensable pour favoriser l’essor de cette pratique.

008

Dépistage des lésions rétiniennes avec un système de visualisation grand champ non mydriatique.

Wide field non mydriatic imaging system in detection of disorders of the ocular fundus.

BOUSQUET E* (Montpellier), NGUYEN F (Saint-Étienne), ARNDT C (Montpellier)

Introduction

: L’imagerie par ophtalmoscope à balayage laser non mydriatique per-met l’étude de la périphérie rétinienne grâce à un champ d’exploration de 200

°

.L’objectif de ce travail est d’évaluer l’intérêt diagnostique et pédagogique potentielde l’utilisation de ce type d’imagerie dans le cadre d’une consultation hospitalièrenon ciblée.

Matériels et Méthodes

: Le système SLO a été utilisé chez des patients vus enurgence dans le cadre d’une consultation hospitalière. La prise d’image a été effec-tuée par des élèves orthoptistes ayant au moins un an d’ancienneté, les images sontinterprétées par un ophtalmologiste en formation. L’examen clinique bio-microsco-pique de la rétine a été réalisé en myosis et en mydriase par un ophtalmologiste enformation.

Résultats

: Dans 49 sur 123 yeux examinés, une lésion était détectée par l’examendu fond d’œil dilaté. 47 lésions ont été visualisées sur l’image SLO réalisée en myosisalors que seulement 25 des 47 lésions avait été vues lors d’une biomicroscopie réti-nienne clinique en myosis. La réalisation optimale de la prise d’image nécessite unentraînement pratique mais ne fait appel à aucun pré-requis de formation ophtalmo-logique. L’interprétation des images implique un apprentissage par comparaisonavec les données de la biomicroscopie en mydriase.

Discussion

: Dans cette étude préliminaire, l’utilisation d’un ophtalmoscope àbalayage laser à grand champ non mydriatique permet d’accéder sans dilatation àun examen très complet de la rétine avec un rendement diagnostique comparable àla biomicroscopie rétinienne en mydriase.

Conclusion

: Au prix d’un apprentissage initial pour la manipulation du système etl’interprétation des images, le système SLO de visualisation grand champ présenteun intérêt potentiel en dépistage, documentation et pédagogie pour des lésions réti-niennes.